Presque terminée … Oui, oui, je sais c'est mal de faire languir les pov' lecteurs mais promisjurécraché, après ça, il n'y aura plus qu'un seul chapitre, et puis j'allais pas finir sur le chiffre 13 quand même!
oO Pour Sania, qui a écrit sa propre version du chapitre 13 de cette fic' ! Oo
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13 – « Hey, Rodney … je … je suis désolé, je ne voulais pas vous faire peur, c'est juste que je … »
Sheppard se tenait devant le transporteur, la main sur la porte vitrée.
« Colonel ! Mais qu'est-ce que … » Rodney ferma les yeux et s'obligea à compter jusqu'à cinq. Inutile de s'énerver. C'était fini. Il quittait Atlantis. Ces gens ne voulaient plus rien dire pour lui. Il rouvrit les yeux.
Sheppard avait l'air désolé.
Rodney ne pu s'empêcher de revoir cette scène, il y avait de cela un peu plus de deux mois où il s'était excusé auprès du Colonel devant un transporteur après l'avoir traqué sur tout Atlantis. Aujourd'hui, les rôles étaient inversés et c'était lui qui évitait le militaire.
Du moins, il essayait.
C'était amusant en fait, Elisabeth, Carson, Sheppard, chacun d'eux gérait sa culpabilité à sa manière. Carson avait décidé de le traiter en « patient », clinique et professionnel jusqu'au bout des ongles. Elisabeth avait décidé de l'ignorer complètement, elle n'était pas venue le voir une seule fois et Sheppard, Sheppard lui, le traitait en « pauvre victime ».
Des trois, c'était certainement le pire.
Pendant tout son séjour à l'infirmerie, le Colonel avait été là, à chaque minute, à chaque seconde, comme une ombre. Un matin, il s'était réveillé avec son ordinateur gentiment posé sur sa table de chevet, le lendemain, c'était des barres chocolatées qui étaient apparues et à chaque fois,le geste faisait suite à une remarque de Carson, sur le fait qu'il lui faudrait un peu d'activité, d'où l'ordinateur, ou sur le fait qu'il ne mangeait pas assez, d'où les friandises. S'il avait froid, une couverture apparaissait mystérieusement, s'il avait chaud, une carafe d'eau fraîche était déposée près de lui.
Et bien sûr, le Colonel s'était excusé. Des dizaines de fois. Il s'était emporté aussi, comme Carson, parce qu'il ne voulait pas donner le nom de celui qui « avait fait ça ». Sheppard n'était même pas capable de dire le mot ! Rodney n'avait pas essayé de le décourager, pas vraiment. Il n'en avait pas franchement la force et de toute manière, il avait pris la décision de quitter Atlantis, alors si ça pouvait faire plaisir au Colonel Sheppard de jouer les Florence Nightingale ! Seulement, là il avait besoin d'un peu de calme pour empaqueter, bref, il n'avait pas besoin de Sheppard et de ses yeux de chiens battus, sur son dos.
« Colonel, je retournais dans mes quartiers. »
Sheppard haussa les épaules.
« Oui, et bien je vais vous accompagner. »
« Pourquoi ? »
Cette fois, ce sont les sourcils du Colonel qui se soulevèrent.
« Et bien parce que je suis votre … »
« Ami. » Rodney soupira. « Bien sûr. »
« Heu, oui. Je suis …
« Et vous êtes désolé pour ce qui s'est « passé ». »
Sheppard cligna des yeux, visiblement un peu à court de clichés.
« Bien vous pouvez m'accompagner si vous voulez. »
« Oui, bien sûr que c'est ce que je veux McKay, bon sang ! »
Et voilà, c'était toujours pareil.
La colère.
Elle ressurgissait quasi inéluctablement à chacune des conversations qu'ils avaient eues depuis qu'il s'était réveillé à l'infirmerie. Rodney était étonné par son propre calme. Il n'élevait jamais le ton alors que Sheppard avait du mal à se retenir de hurler. Peut-être même de le frapper. Oui, de la colère et de l'agressivité. Rodney avait la curieuse impression que leur rôle était inversé, qu'il aurait du être celui qui avait envie de hurler et de frapper quelqu'un.
Il attendit juste que le Colonel se calme, le plus vite se serait fait, le plus vite il serait dans ses quartiers, et le plus vite il serait prêt à partir.
Sheppard avait fermé les yeux, son corps était tendu, les articulations de ses mains étaient blanches tant il les serrait. Il finit par recouvrer suffisamment de lucidité pour ouvrir les yeux. Rodney lui laissa un peu de place et il entra auprès de lui dans le transporteur.
oOo
Laboratoire d'Ingénierie spatiale (19), 08 :17
Sheppard fronça les sourcils lorsqu'ils arrivèrent devant le laboratoire.
« Ce ne sont pas vos quartiers ? »
« Non. »
Rodney entra dans le laboratoire sans se soucier de Sheppard toujours sur ses talons. Il repéra Radek près d'une console en compagnie du docteurSimpson.
« Radek, j'aurais besoin de l'accès au projet G2. »
Les deux scientifiques levèrent la tête vers lui. Ils savaient qu'ils avaient été à l'infirmerie mais ils ignoraient pourquoi. Zelenka était soupçonneux de nature et en plus, c'était à lui que le Colonel s'était adressé pour le retrouver, il devait donc se douter que ce qui s'était passé était plus grave qu'il n'y paraissait. Le scientifique tchèque ouvrit la bouche, puis il remarqua le Colonel juste derrière Rodney. Son visage marquait clairement son étonnement.
« Radek, le code s'il vous plait ? »
« Heu, oui, oui, je vous transfère ça immédiatement. »
« Merci. »
Rodney allait sortir lorsque Radek ajouta.
« Rodney, tout va bien ? »
Rodney le fixa un long moment avant de lui répondre.
« Oui, je vais m'installer dans la salle de derrière un moment, pour effectuer quelques transferts de données. »
« Heu, oui, oui, bien sûr. »
« Colonel, ça ne devrait pas prendre très longtemps, vous pouvez m'attendre ici, si vous voulez. »
« Oui, pas de problème. »
Rodney s'engouffra, portable sous le bras dans la dite salle.
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Laboratoire d'Ingénierie spatiale, 08 : 21
Ils avaient perdu Rodney.
Cette pensée transperça John comme un coup de poignard.
L'homme qui venait de quitter le labo, n'était pas Rodney McKay. A peine une pâle copie. Pas de remarques sarcastiques, pas de petits sourires ironiques. Rien. Juste des réponses monosyllabiques. Oui, non, d'accord, si vous voulez. Lisse. Rodney était devenu lisse, sans aspérités, sans contours, sans profondeur. Comme si ce qu'il avait subi avait effacé ce qu'il était et laissé derrière un automate, quelqu'un qui respirait, qui mangeait, qui marchait, quelqu'un qui était en vie mais qui n'était pas vivant (20)
John soupira. Une main se posa sur son épaule.
« Colonel ? »
Il leva les yeux.
« Radek. »
« Vous êtes sur que ça va ? »
Non, ça n'allait pas. John soupira et se leva. Il s'était installé devant la porte de la salle où se trouvait Rodney. Ce dernier avait raison, il avait tout du chien de garde.
« Oui, oui, c'est juste … »
« Vous l'avez retrouvé et il est en vie, c'est tout ce qui compte, Colonel. »
John fronça les sourcils et fixa l'ingénieur. Que savait-il au juste ? Zelenka lui sourit et lui tapota l'épaule.
« Ne vous en faites pas, il va retrouver son état normal, il faudra peut-être un peu de temps et … » il soupira, « et un peu d'effort de notre part … à tous ... Nous n'avons pas été beaucoup là pour lui ces derniers temps. Avec le projet G2, tout ce qu'il y avait à superviser … J'ai moi aussi un peu laissé tomber notre petit génie. »
« Nous l'avons tous laisser tomber, Radek. Tous. »
Zelenka hocha la tête.
« Mais nous allons changer ça, n'est-ce pas ? »
John acquiesça silencieusement et Radek retourna à sa console. John le suivit un moment des yeux. Il ne pensait pas que Radek savait exactement ce qui s'était passé mais il se faisait du souci pour Rodney. Ils s'en faisaient tous.
Il était plus que temps, non ?
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Voilà, il avait terminé le dernier transfert de données. Son travail sur Atlantis était fini.
Rodney regarda autour de lui. Ce lieu lui était si familier qu'il aurait pu dire où se trouvait chaque composant électronique. Il faut dire qu'il était celui qui avait dépecé la plupart des technologies anciennes qu'ils avaient trouvées. Il remarqua quelque chose de vert sur un des bureaux. Il se leva et prit l'objet dans ses mains.
Le bouclier individuel (25).
Il n'avait jamais réussi à le recharger. Il le manipula un moment. Eteint, il était d'une couleur vert mat. Et Ford avait eu raison, il ressemblait bien à une tortue.
Ford. Encore un membre de leur équipe, disparu.
Rodney soupira et reposa le petit objet. Il se leva et allait retourner dans le laboratoire lorsqu'il se ravisa. Il n'avait pas envie d'avoir Sheppard sur les talons. Il déposa l'ordinateur sur le bureau et griffonna une note à l'intention de Zelenka, puis il sortit de la petite pièce, sans se retourner.
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Quartiers résidentiels, 8 : 23
Cela faisait plusieurs jours qu'il attendait.
McKay avait disparu du laboratoire de recherches quatre jours auparavant. Un malaise du au stress et à la fatigue, voilà ce qu'avait dit Zelenka.
Bien sûr, McKay n'avait rien dit.
Oh, ce n'était pas qu'il ait eu particulièrement peur de ça. Il savait que McKay ne dirait rien. Ils ne disaient jamais rien. Il savait comment les choisir, ceux qui par sens du devoir, par peur ou par désespoir gardaient le silence. Il connaissait l'âme humaine et il savait en tirer partie.
Le Docteur Weir était venue le voir, quelques jours plus tôt, pour l'informer que McKay ne ferait pas partie de l'équipe qui partirait sur Mendecia, en fait, elle avait tout simplement, mais momentanément avait-elle préciser, reporter cette mission, en se noyant dans des explications maladroites. Il avait bien sûr accepté ce délai. Ses collaborateurs et lui-même repartiraient donc dès ce soir.
Mais avant, il avait quelque chose à faire. Ou plus exactement quelqu'un à voir.
Juste ... pour dire adieu.
TBC (oui, oui, promis juré ça va être sa fête ! Et dire que c'est moi qu'on traite de grande tortureuse … quoique, lui, il l'aura mérité sa séance de baffes !)
(25) Episode Hide and seek/Invulnérable.
(19) J'ignore si cela existe mais ça sonne bien et comme Radek est en principe chef ingénieur …
(20) Okay, c'est un peu osé comme formulation, mais ça reflète assez bien ce qu'est devenu notre Rodnichou.
