Et voilà, c'est la fin de cette fic' ! Merci à toutes et à tous pour vos précieux encouragements.

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14Quartiers du Docteur Rodney McKay, 8 : 26

Rodney entra dans ses quartiers dans un état second, sans même se rappeler de la manière dont il y était arrivé, le trajet avait ressemblé à ces paysages défilant à grande vitesse lorsque vous êtes à bord d'un train, flous et déformés.

Un peu comme lui.

Il soupira, posa sa veste sur le rebord de sa chaise de bureau et enleva son communicateur, puis entreprit de ranger sa chambre. Il regarda un moment autour de lui, cette petite chambre d'une quinzaine de mètres carrés avait été sa maison comme aucun autre appartement ne l'avait été auparavant.

Il ferma les yeux. C'était la bonne décision, il fallait qu'il parte. Il poussa un second soupir et tira son sac de dessous son lit. Le sac règlementaire de l'armée américaine. Incroyable ce que l'on pouvait mettre là dedans.

Rodney commença à ranger, commençant par ses vêtements, puis il décrocha ses cadres. C'était ce qu'il avait été autorisé à amené sur Atlantis : tous ses diplômes (21). Toute cette connaissance, toute cette puissance dont il s'enorgueillissait, qui le distinguait des autres, qui le définissait lui, toute cette connaissance avait été à l'origine de sa perte en fin de compte. C'est elle qui avait conduit Collins à la mort, elle qui avait failli détruire tout un système solaire, elle qui avait failli le tuer, lui et Sheppard.

Elle qui était à l'origine de son départ.

Que disait le dicton ? Celui qui a vécu par le feu, périra par le feu, ou une variante dans le genre (22). Lui le Docteur Rodney McKay avait vécu pour la science et avait été détruite par elle. Voilà qui ferait une belle épitaphe.

Rodney plaça les cadres dans le sac et se dirigea dans la salle de bains. Il rassembla ses affaires de toilettes et revint dans la petite chambre.

Ce qu'il vit lui fit lâcher tout ce qu'il avait dans les mains.

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Laboratoire d'Ingénierie spatiale, 08 : 44

Sheppard regarda sa montre. Combien fallait-il de temps pour transférer des données d'un ordinateur à un autre ? Ouais, tout dépendait certainement de la complexité des dites données. Il était peut-être un génie des maths mais était complètement désemparé devant un ordinateur. A croire que « Windows pour les nuls » avait été écrit pour lui (23).

Il tapota avec ses doigts sur la table. Ce qui au bout de quelques minutes lui valu un regard noir de la part du scientifique qui se trouvait à ses côtés. Okayyyyy. Temps de récupérer McKay. Carson avait recommandé du repos et rester des heures durant ici, n'était certainement pas ce que l'écossais entendait par là.

John se leva et frappa à la porte de la petite salle.

Silence.

Il recommença, un peu plus fort cette fois. C'était bon signe non, si Rodney était tellement absorbé par ses recherches qu'il n'entendait rien ?

Re-Silence.

« Rodney ? »

Rien.

« Rodney, ça va ? »

Cette fois, il commençait à s'inquiéter. Carson avait dit que tout allait bien mais …

« Un problème Colonel ? »

Zelenka l'avait rejoint devant la porte.

« Oui, non, enfin, je n'en sais rien, Rodney ne répond pas. »

« Oh. »

Ils fixèrent tous les deux la porte un moment sans rien faire. Zelenka rompit le silence.

« Heu, si nous entrons, il pourrait être furieux … »

John hocha la tête. Zelenka reprit.

« Et McKay furieux c'est … Brrrrrr ! »

John lui adressa un petit sourire. Oui, Mckay en rogne c'était quelque chose, déjà que c'était pas joli à voir lorsqu'il n'était pas franchement en colère ! S'ils le dérangeaient alors que tout allait bien, il allait faire une crise … d'un autre côté, John avait envie de le voir faire une crise. Ce nouveau McKay, si calme, si indifférent à tout, le mettait plus que mal à l'aise. John s'était attendu à ce qu'à son réveil, McKay l'abreuve d'insultes, l'engueule, lui dise ses quatre vérités, qu'il réagisse, mais à part son petit breack down sur la digue, rien. Ni cri, ni pleurs.

Il prit sa décision et posa sa main sur le panneau d'ouverture, la porte coulissa et s'ouvrit … sur une pièce vide.

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Quartiers du Docteur Rodney McKay, 8 : 41

NON ! Ce n'était pas possible, c'était fini … FINI ! Rodney frissonna.

« Et bien Docteur, surpris de me voir ? Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais quitter Atlantis sans un au revoir

Le Docteur Elfidian (24) se tenait près du lit, un sourire aux lèvres.

« Mais, il semblerait que vous aussi vous quittiez la Cité, non ? »

Rodney ne répondit pas. Elfidian prit un des diplômes qui se trouvait juste sur le dessus du sac.

« Elisabeth ne m'avait pas dit que vous pensiez retourner sur votre planète d'origine, comment s'appelle t-elle au fait, ah oui, la Terre, drôle de nom... »

Elfidian continuait à sortir les cadres et les posait à côté du sac, il haussa un sourcil à la vue de celle d'un étrange animal à longue fourrure blanche (26).

« Quoiqu'il en soit, je crois que nous devrions … » il remis les cadres dans le sac puis déposa celui-ci par terre, « … utiliser ce lit une dernière fois. Venez ici. »

Elfidian s'assis sur le bord du lit, attendant que McKay le rejoigne, persuadé que ce dernier lui obéirait.

Après tout, il n'avait guère le choix, non ?

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Finifinifinifini. Rodney s'accrochait à cette idée comme à un mantra. C'était fini. Il regardait Elfidian qui le fixait, son sourire découvrant de parfaites dents blanches. Des dents qui allaient mordre, dévorer, déchiqueter. C'était ce qu'était Elfidian, un prédateur. Et Rodney se sentait comme n'importe quelle proie acculée au fond d'un bois : terrorisé et désespéré.

Finifinifinifini. Rodney ferma les yeux. Non. Juste encore une fois, et après … après ce serait … Il avança vers le lit.

STOP ! Rodney rouvrit les yeux. Quelque chose l'en empêchait. Pas cette fois. Ils avaient le générateur, Rodney n'avait pas besoin de faire ça. Il s'arrêta.

Le sourire d'Elfidian se figea un moment, puis quelque chose passa dans ses yeux, comme une ombre.

« Je pourrais leur dire la vérité Rodney, vous savez. Leur dire ce qui s'est passé ses deux derniers mois. »

Elfidian se leva. Il voulait McKay maintenant et il allait l'avoir, le terrien avait juste besoin d'être un peu motivé.

« Je pourrais leur dire que c'est vous qui m'avez approché, que vous étiez prêt à tout pour avoir ce générateur. »

Elfidian se tenait juste à côté de Rodney, il caressa sa joue, ses doigts suivirent la courbe de son cou, il se baissa et lui murmura à l'oreille.

« D'après vous, qui croiraient-ils, vous ou moi ? »

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Rodney fixait le mur derrière Elfidian. Ce dernier, rassuré par son silence, le guida vers le lit, en lui murmurant le chapelet habituel d'insanités à l'oreille. Rodney n'écoutait pas.

D'après vous, qui croiraient-ils, vous ou moi ?

La question tournait et tournait dans sa tête.

Le mendecien avait raison, personne ne le croirait : n'était il pas celui qui était prêt à sacrifier des vies humaines pour ... non, celui qui avait sacrifié une vie humaine tout ça pour mettre la main sur la plus extraordinaire source de puissance que l'humanité ait jamais connue ? Tout ça pour la gloire ? Un tel homme, après avoir vendu ainsi son âme, pouvait certainement vendre son corps, n'est-ce pas. C'est ce qu'il croirait tous.

Elfidian l'allongea sur le lit. Rodney se laissa faire, et tourna la tête vers le mur, et c'est à ce moment là qu'il la vit sur la table de chevet.

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Couloirs d'Atlantis, 8 : 49

Je vais le tuer. Je vais le tuer. Je vais le tuer.

John était furieux. Non, furieux ne rendait pas justice à son humeur du moment, il était … Il était … Non mais nondedieudenondedieudemerde ! Et si jamais … Si jamais il avait recommencer, comme sur la digue ! Jamais il ne se le pardonnerait.

En revanche, si jamais il était tranquillement dans ses quartiers, il allait juste le tuer.

John marchait d'un pas rapide, flanqué de Zelenka qui avait tenu à le suivre, serrant l'ordinateur de McKay dans ses bras.

Ils avaient trouvé son petit mot et c'était sa formulation mélodramatique qui avait alarmé John. Il y était question d'un adieu et d'un compliment. Même Radek avait été à la fois surpris et bouleversé par ce dernier, il est vrai que McKay n'était pas connu pour dispenser les compliments de manière quotidienne.

Ils arrivèrent près des quartiers résidentiels.

Rodney avait intérêt à être là, parce que sinon … Il allait vraiment le tuer !

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Quartiers du Docteur Rodney McKay, 8 : 49

Une photo. C'était une simple photo. Il ne l'avait pas rangée avec les autres et elle était toujours là.

Elle avait été prise peu de temps après le siège des wraith, peu de temps après qu'ils aient sauvé la Cité.

Ensemble.

Elisabeth, Sheppard, Teyla, Carson, tous souriant, une coupe de champagne à la main, portant un toast. Teyla avait l'air un peu timide, elle n'aimait pas les photographies, technologie inconnue des athosiens. Sheppard avait les traits tirés et ses yeux démentaient un peu le sourire qui ornait son visage. Il se sentait responsable de la disparition de Ford. Carson et Elisabeth étaient fatigués eux aussi.

Et lui se trouvait juste au centre. Il était comme eux, des cernes sous les yeux, le teint palot. Mais il souriait. Ils souriaient tous.

Ils s'étaient battus et avaient survécu.

Se battre et survivre.

Rodney cligna des yeux.

Se battre et survivre.

Rodney décida soudain qu'il voulait lui aussi survivre et pour ça ...

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Devant les quartiers de Rodney McKay, 8 : 51

John et Zelenka arrivèrent enfin devant les quartiers de McKay. John leva le bras pour frapper sur la porte lorsque le premier cri retentit bloquant son geste. Il fut bientôt suivi, d'un autre, accompagné de bruit de lutte.

Qu'est-ce que …

John avait toujours été heureux de posséder le gène Ancien. Jusqu'à maintenant cependant, ç'avait surtout été parce que grâce à lui il pouvait piloter des Jumper, mais là, il était heureux de posséder le gène Ancien parce que lorsqu'il mit sa main sur le panneau de la porte, malgré le système de verrouillage, il n'eu aucune difficulté à ouvrir la porte.

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Rodney se battait, avec ses mains, ses pieds, griffant, mordant, frappant à l'aveuglette, cherchant à faire tomber l'homme qui était sur lui, dont le poids le suffoquait. Et puis soudain, il n'y eu plus rien. Le poids avait disparu et il pouvait à nouveau respirer.

Une main se posa sur son épaule et il poussa un cri.

« Hey Rodney, tout va bien, tout va bien, c'est fini. »

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« Božínku ! Spinavec ! » (27)

John s'élança mais Zelenka fut plus rapide que lui.

Le tchèque brandi l'ordinateur portable et en asséna un coup au violeur, celui-ci poussa un cri et se retourna, mais cela ne découragea pas Zelenka au contraire, d'un revers digne de McEnroe, il le frappa une seconde fois, l'envoyant au tapis pour de bon. L'homme s'étala par terre avec un bruit mat.

John se précipita vers Rodney.

Il était à moitié dévêtu et s'était recroquevillé sur lui-même, les yeux hagards, le corps secoué de tremblements. John posa sa main sur son épaule et Rodney hurla. Cette fois, John n'hésita pas et le prit dans ses bras.

« Hey Rodney, tout va bien, tout va bien, c'est fini. »

« COLONEL ! Radeck ? Oh, mon Dieu ! »

John se retourna, Carson et Elisabeth se trouvaient dans l'embrasure de la porte. Elisabeth porta la main à sa bouche. Carson rejoignit John près de Rodney et appela une équipe médicale.

Oui, cette fois, c'était bel et bien fini.

TBC (non, je rigole, il manque juste l'épilogue … Bah oui, il y avait un prologue, donc, il faut un épilogue … pour demain, parce que là, il est 2 heures du mat' : DODO !)

(21) Dans une interview pour le SCIFI Magazine, David Hewlett, à qui le journaliste demandait ce que le Docteur Rodney McKay avait eu le droit d'emporter sur Atlantis, a répondu « Every ribbon, trophy and diploma he's ever won ».

(22) Proverbe biblique et parole attribuée au Christ, «Qui a tué par l'épée périra par l'épée», repris dans « Celui qui tirera l'épée périra par l'épée » (Matthieu 26:51-56).

(23) C'est Sheppard lui-même qui le dit dans l'épisode Intruder, saison 2.

(24) Ouais bon, vous aviez toutes deviné que c'était lui, mais seule Téli l'a dit !

(26) Episode Duet, saison 2 : nous avons une belle vue de la photo du chat de McKay sur sa table de chevet, je penche pour un persan !

(27) En tchèque très approximatif : « Mon Dieu ! Salaud ! ».