CHAPITRE 2
De retour parmi les siens, de nouveau dans son
appartement, de nouveau seul. Faith venait de partir, ça faisait deux semaines
qu'il était sorti de l'hôpital et devait reprendre le travail le lendemain. Il
s'était petit à petit réhabitué à son chez lui, retrouvant ses vieilles
habitudes. Canapé, téléphone, vaisselle qui s'emplie, vêtements qui traînent
partout, une marre d'eau en sortant de la douche ; mais aussi le bruit des
voitures, des klaxons, des gens pressés en bas de chez lui ; les cris, les
râles, les insultes… Tout ce qui fait d'une vie ce qu'elle est, toutes ces
habitudes sans lesquelles Bosco ne pouvait pas vivre.
Il réapprenait à vivre ; la foule lui faisait parfois
peur, et se retrouver devant une femme était difficile pour lui, mais il savait
que tout cela se passait seulement dans sa tête. Cette persécution n'était pas
réelle, et il fallait qu'il se force afin de retrouver une vie normale. Des
flashs de son enlèvement et de ce qu'il avait subit lui revenaient
continuellement, mais il devait les affronter, et aller de l'avant. Lorsqu'il
était dans la rue, il regardait tout le monde bizarrement, essayant de dire si
telle ou telle personne était un psychopathe chevronné, mais il se surprenait à
rire de son comportement une fois chez lui. La paranoïa le gagnait. A chaque
fois que le téléphone sonnait, il avait peur de décrocher, pensant entendre une
voix induite à l'autre bout de la ligne, la voix de Lyssia. Mais il se forçait
à répondre, se disant qu'elle était morte ; voilà près de deux mois et demis,
et qu'il fallait qu'il arrête de se recroqueviller sur lui-même. Il décrochait
alors le téléphone, pour surprendre à l'autre bout la voix de ses amis,
s'inquiétant pour lui, demandant de ses nouvelles.
Le sommeil, quant à lui, venait de plus en plus
facilement ; il faisait encore des cauchemars, mais ils s'estompaient au fur et
à mesure. De plus Faith était là, pour l'écouter, l'aider, veiller sur lui.
Lorsqu'il entendait sa voix, tout disparaissait au profit d'une étrange
béatitude, d'un calme particulier.
Lundi, jour de reprise.
Bosco était anxieux, il reprenait le travail après près de trois mois d'absence. Tout devait avoir changé ; est-ce qu'il serait bien accueilli par ses collègues ? Serait-il autorisé à reprendre les patrouilles ou devrait-il travailler dans un bureau ? Comment serait-il regardé par les autres ?... Tout un tas de questions lui venait à l'esprit, et il stressait ; comme un écolier lors de son premier jour. Pourtant, il savait qu'il n'avait aucune crainte à avoir. Trois coups se firent entendre à la porte. Bosco alla ouvrir.
Faith : Salut !
Bosco : Hé !
Il la laissa entrer.
Faith : Alors tu es prêt ?
Bosco : Oui !
Faith : Oui ? Je m'attendais à ce que tu me dises que je
ne t'attende pas, que tu irais seul car tu étais en retard, comme d'habitude.
Bosco (souriant) : Je n'ai plus l'habitude !
Faith : Bien il est seulement 14h30, on va être en
avance.
Bosco (hésitant) : Ca te dérange si on attend un peu ?
Faith : Pourquoi ?
Bosco : C'est… Enfin… Disons que tu me connais j'arrivais
toujours en retard alors pourquoi changer
Faith : Tu arrivais ?... Bosco, tu travailles toujours
avec nous.
Bosco : Je sais…
Faith : Tu es inquiet ?
Bosco hocha la tête
Faith (se rapprochant de lui) : Rien n'a changé ; tu n'as
pas besoin d'avoir peur. Tout le monde attend avec impatience que tu reviennes.
Bosco : Vrai ?
Faith et Bosco s'échangèrent un regard avant que Bosco ne prenne son sac et son blouson, puis sorte. Faith le suivit des yeux.
Bosco : Ben alors, cette fois c'est à cause de toi qu'on va être en retard !
Faith sourit, puis le suivit.
Elle gara la voiture près du commissariat et en sortit. Bosco serrait son sac contre lui, il avait l'appréhension, cette boule au ventre qui le démangeait. Faith frappa à la vitre.
Faith : Tu viens ?
Bosco la regarda et hocha la tête. Il descendit puis suivit Faith. Elle était garée juste en face de la caserne. Bosco était à la fois joyeux et apeuré de revoir tout cela, ces ambulances de sorties, ce camion, les patrouilleuses, les gens qui grouillaient. Il sentit une main sur son épaule.
Faith : Ca va ?
Bosco : Bien !
Cette appréhension se transformait en une sorte d'excitation non feinte ; il avait envie de crier, de dire « Me revoilà ! » et il se demandait en même temps ce qu'il faisait là. Mais tous ses doutes s'estompèrent en entendant des voix connues, joyeuses, amicales, arrivées à ses oreilles !
Jimmy : Un REVENANT !
Il traversa la rue et vint voir Bosco, lui serrant fortement la main ; puis Carlos, D.K et Walsh, présents eux aussi, arrivèrent.
DK : Alors tu t'es enfin décidé à revenir ?
Bosco : Oui, faut croire
Carlos : Tu daignes venir nous voir ?
Bosco : Fallait bien que je bouge un peu ! Quoiqu'en
voyant vos têtes je me dis que j'aurai mieux fait de rester chez moi.
Ils se mirent à rigoler. Walsh lui tapa dans le dos. Bosco se figea à ce moment là.
Paterson : je l'ai, et il est tout chaud
Lyssia : Passons aux choses sérieuses.
Il la revit avancer le fer contre son dos. Il serra les
mâchoires, autant que faire se peu, afin de ne pas crier. Mais lorsque le fer
chaud entra en contact avec sa peau, des râles sortirent de sa gorge. Celui-ci
ne pu supporter une telle douleur. Il implorait Dieu de mourir tout de suite,
il n'en pouvait plus. Il sentit l'odeur de rôti sur sa peau, et entendit la
fumée s'en dégager.
Paterson rigolait, Bosco transpirait.
Jimmy : Bosco ?... Oh ! T'es avec nous là ?
Bosco sortit de ses pensées.
Carlos : Ca va vieux ?
Bosco : Euh… Oui, oui… je dois y aller.
Bosco se précipita vers le commissariat, tandis que les regards interrogateurs des pompiers se posèrent sur Faith.
Walsh : Il va bien ?
Faith : Ce n'est pas évident, parfois il a des
flash-back. Il faut y aller en douceur.
Walsh : Désolé
Faith : C'est pas ta faute
Jimmy : On pourrait peut-être…enfin je sais pas s'il
n'est pas trop fatigué ce soir… on pourrait aller prendre un verre tous
ensembles, Ty est ok et il a prévenu Sully. Histoire de fêter son retour.
Faith : Ouais je lui en parlerai. Merci les gars.
Elle se dirigea à son tour vers l'entrée du poste, tandis que les pompiers retournèrent à leurs occupations. Lorsque Bosco franchit la porte, chacun s'arrêta pour le regarder. Le policier ne se sentait pas à l'aise, il avait l'impression d'être dévisagée comme une bête curieuse. Le lieutenant se dirigea vers lui, puis lui serra la main, tous les visages s'éclaircirent d'un sourire ; et les uns après les autres, les policiers vinrent saluer Bosco. Ce dernier sentit son appréhension s'envoler, et la sérénité le gagner. Il était heureux de revenir, cet endroit, ces personnes, tout lui avait manqué. Après l'accueil chaleureux, il se dirigea vers le bureau de son chef.
Elchisiack : Hé ! Bosco ! Entre !
Bosco s'exécuta et s'assit.
Elchisiack : Alors ? Comment tu te sens?
Bosco : Bien ; content d'être là.
Elchisiack : Tant mieux.
Bosco : Quand est-ce que je pourrai reprendre les
patrouilles ?
Le Capitaine éclata de rire ; Bosco le regarda d'un air sceptique.
Elchisiack (reprenant son sérieux) : Excuse-moi, mais à
peine débarqué ici tu veux retourner dans les rues ?
Bosco : Oui !
Elchisiack : Bosco ! Je sais que tu aimes ton boulot,
mais ce qui t'est arrivé n'est pas anodin, d'accord ? Tu ne peux pas reprendre
comme ça, il faut que tu te réhabitues.
Bosco : Ah ouais et c'est en me collant derrière un
bureau que je vais me réhabituer ? Elle est belle la philosophie !
Elchisiack (désespéré) : Je te propose quelque chose. Tu
vas au stand de tire de 15h à 17h et ensuite tu reviens ici.
Bosco : Le tire ?
Elchisiack : J'ai parlé avec ton psy…
Bosco : … Conseillé !
Elchisiack : Si tu veux. Je ne veux pas remettre ça sur
le tapis, ça a été dur pour tout le monde, surtout pour toi ; mais j'ai déjà vu
des amis qui ont vécu des choses similaires et en voulant reprendre trop vite,
en voulant se convaincre qu'ils allaient bien ils ont replongé.
Bosco (se levant et s'énervant) : Mais pourquoi tout le
monde me traite comme si j'étais un nouveau-né. Si je dis que je vais bien,
c'est que c'est le cas ! Je n'arrête pas d'entendre les mots réhabilitation, réhabituer
depuis deux mois ! J'ai appris à me servir de ma main, d'accord toutes les
sensations au niveau du doigt ne sont pas encore revenues, mais ce n'est pas
avec l'auriculaire que l'on tire il me semble. Je fais mon jogging deux heures,
tous les matins, et j'ai presque récupéré mon allure normale. Alors c'est pas
un psy à la con qui va me dire comment je me sens, il n'est pas moi, d'accord ?
Il ne sait pas ce que je ressens, ce dont j'ai besoin ; et là j'ai BESOIN de
reprendre les patrouilles ; j'ai BESOIN de BOUGER ; et la dernière chose qu'il
me faut c'est rester vautré derrière un bureau à me goinfrer de beignets et à
remplir de la paperasse avec des stylos sans encre !
Elchisiack : Calme toi. C'est bon, tu vas dans les rues,
mais au moindre problème, tu reviens ici
Bosco (toujours énervé) : MERCI !
Il sortit du bureau violemment.
Elchisiack : C'est pour ton bien ! … Ah ! La jeunesse !
Bosco et Faith étaient dans la patrouilleuse, le policier regardait défiler le paysage ; il se sentait mitigé, partagé entre l'angoisse et l'envie.
Faith : Alors c'est d'accord ?
Bosco : Quoi ?
Faith : pour ce soir, aller prendre un pot avec les
autres…
Bosco (souriant amèrement) : ouais, bien sûr
Il replongea dans ses pensées ; qui furent interrompues par leur radio.
Central : Central à 55 David, un 10-80 au niveau de
Lexington et la 2nde Avenue
Bosco : Chouette, encore deux vieilles qui se tapent
dessus. 55 David bien reçu, on y va. 10-4 central
Faith mit la sirène en route, elle regarda son partenaire ; d'un coup il était de bonne humeur, et la minute d'après il avait envie de frapper tout le monde. Elle remerciait que tous les appelles qu'ils aient reçus soient plutôt calmes. Elle devait être patiente avec Bosco ; mais ça faisait 5 heures qu'ils étaient en service et déjà elle pouvait sentir une certaine tension. Ce devait être normal.
Ils arrivèrent au lieu indiqué et montèrent à l'appartement, où un homme était entrain de cogner sur un adolescent. Faith se précipita tandis que Bosco s'arrêta. L'homme ne voulait pas lâcher prise, il continuait à frapper, encore et encore, tandis que Faith essayait de les séparer.
Faith : Monsieur, MONSIEUR calmez-vous ! Monsieur !
Bosco revit Paterson s'avancer et le frapper encore et encore ; le frapper, jusqu'à n'en plus pouvoir.
Paterson s'avança vers Bosco et le frappa en plein visage
; sa lèvre s'ouvrit et le sang s'écoula.
Il le frappa une nouvelle fois, cette fois-ci dans les
côtes. Bosco lâcha un glapissement de douleur, mais redressa la tête vers
Paterson.
Il lui asséna un nouveau coup dans les côtes. Bosco ferma
les yeux et baissa la tête, il sentit les larmes monter. Il eu à peine le temps
de reprendre son souffle que Paterson lui releva la tête et lui fourra un
bâillon dans la bouche.
Faith : BOSCO !
Il redressa la tête à ce moment là, Faith était à moitié sur le dos de l'homme, ne pouvant le dégager de sa victime. Mais le visage de l'homme qu'il vit à cet instant était celui de Paterson, lui souriant ironiquement ; tendant ses mains vers Bosco, comme pour l'attraper. Bosco secoua la tête, ça n'était pas Paterson, il était mort, là-bas, dans cette cave, il y avait plus de deux mois.
Faith : BOSCO !
Bosco s'avança alors vers l'homme avant de lui décrocher
violemment une droite dans le visage. Ce dernier tomba à terre, surpris. Bosco
commença alors à le frapper dans le ventre à coup de pieds, avant de le cogner
au visage.
Faith tentait de l'arrêter, tandis que l'adolescent
s'était réfugié dans un coin de la pièce.
Faith : Bosco ; Bosco calme toi ! Arrête !
Bosco (à l'homme) : Ca t'a amusé un ? Tu rigoles moins
maintenant.
Homme (criant) : Ahh… Arrêtez !
Vous êtes fou ! Ahh…
Faith le fit lâcher prise puis le regarda dans les yeux ; tout ce qu'elle pouvait lire était de la haine et du désarroi.
Bosco (paniqué mais soudainement calme) : il… Il
Faith : Calme toi d'accord c'est bon, je vais m'en
occuper. Va dans la voiture.
Bosco : Je suis désolé c'est…
Faith : Dans la voiture, Bosco.
Bosco se tourna et sortit devant le regard du jeune
rempli de peur. Quant à l'homme, il était allongé, se tenant le ventre,
gémissant, des contusions partout sur son visage. Faith appela une ambulance,
qui arriva quelques minutes après. Carlos et Doc en sortirent et montèrent
après avoir jeté un coup d'œil à Bosco, assis dans la patrouilleuse.
Ils redescendirent vingt minutes plus tard, le type sur
la civière, Faith les suivant avec le jeune. Sully et Ty arrivèrent à leur
tour.
Ty : Waou, qu'est-ce qu'il a eu le type ?
Faith regarda Bosco à travers le par brise. Qu'est-ce qu'il lui avait prit ?
Faith : C'est rien de bien méchant. Sully tu peux les
accompagner ? Elle désigna les ambulanciers entrain de charger l'homme.
Ty (désignant l'adolescent): Et pour lui ?
Faith : Emmène-le à la Pitié.
Ty : A vos ordres !
Sully monta dans l'ambulance, tandis que Ty installa le jeune à l'arrière de la patrouilleuse. Il se retourna vers Faith puis désigna Bosco de la tête.
Ty : Comment il va ?
Faith : Il… Disons qu'il reprend ses marques !
Ty : Bien ! A toute à l'heure !
Faith : Ouais !
Le reste du changement se fit sans aucun incident particulier, cependant Bosco n'avait pas décroché un seul mot. Faith décida de s'arrêter.
Faith : Tu veux un café ?
Bosco (ne tournant pas la tête) : Ouais ! Merci
Faith sortie. Lorsqu'elle revint, elle pu apercevoir Bosco mettre quelque chose dans sa bouche avant de l'avaler avec un peu d'eau. Elle remonta dans la patrouilleuse, mais voyant que Bosco n'était toujours pas décidé à parler, elle lui tendit son café puis repartie. Après tout, il fallait qu'elle soit patiente ! Mais ce mot l'énervait elle l'entendait dans la bouche de chaque médecin depuis près de trois mois ; trois mois où elle avait été continuellement là pour lui ; et elle devait reconnaître que ça avait été éreintant. Elle n'avait presque pas vu sa famille ; elle avait délaissé ses enfants pour lui, elle était même restée dormir chez lui au tout départ. Mais cette patience, sa patience, était limitée. Elle avait aussi besoin de retrouver les siens. Et puis Bosco avait l'air de bien se réhabituer, il avait de nouveau son caractère de chien, ses sautes d'humeurs, ses accès de violence comme il en avait fait preuve quelques heures plus tôt… Ca ne devait pas aller si mal.
Dans les vestiaires, à la fin du service, Bosco était entrain de se changer lorsque Faith arriva.
Faith : Ca va ? Pas trop fatigué par la reprise ?
Bosco : Non ; ça va. C'est bon de se sentir à nouveaux
chez soi.
Faith (se dirigeant vers le lavabo) : C'est quoi ce que
tu as pris tout à l'heure dans la voiture ?
Bosco : Oh, des médocs que l'on m'a prescrits contre la
douleur.
Faith (inquiète): T'as encore mal ?
Bosco : Oui. Mais t'en fais pas ça passera. Les premiers
jours sont les plus éreintants.
Faith : Ce n'était que ton premier, tu sais si tu ne te
sens pas en forme tu peux toujours aller voir le Capitaine et….
Bosco (s'énervant) : Je vais bien !
Faith : Je n'ai pas dit ça…
Bosco (toujours énervé) : Laisse tomber
Faith : Bien, bien.
Faith trouvait Bosco étrange, même pendant sa convalescence il avait été comme ça, soupe au lait, tantôt ayant le sourire, tantôt prêt à fusiller la première personne qui l'approchait.
Faith : On n'a pas parlé de ce qui s'est passé cet
après-midi
Bosco (redevenant très calme) : Je suis désolé. J'avais
besoin de me défouler
Faith (voyant qu'il était inutile d'insister) : La
prochaine fois, va à la salle de boxe y'a de meilleurs punching-ball.
Après s'être changé, Bosco sortit des vestiaires. Il s'arrêta devant le poste afin de profiter de l'air frais de la nuit lorsqu'il vit une personne s'approcher de lui. Pendant une seconde il cru voir le visage de Lyssia, se rappelant lorsqu'elle était descendue de la voiture…
Kim : Bosco ?... Hé ? Ca va ?
Bosco : Quoi ?... Kim ? Hé ! Bien et toi !
Kim : Bien je te remercie. Où est Faith ?
Bosco : Encore à l'intérieur, elle se change. Qu'est-ce
que tu viens faire chez l'ennemi ?
Kim : Je viens vous chercher, les gars vous attendent.
Bosco dirigea son regard vers la caserne et vit les pompiers et secouristes en pleine discussion.
Bosco : Oh ! Oui c'est vrai ! J'avais oublié désolé
Kim : T'en fais pas. Alors cette première journée ?
Bosco : Plutôt tranquille.
Faith (sortant) : On ne peut faire mieux
Kim : On y va ?
Faith : C'est parti.
La soirée était bien entamée à Haggerty, tout le monde
riait, plaisantait, essayant de raconter le plus humoristiquement leurs
mésaventures de la journée, tout en tâchant de mettre Bosco à l'aise. Chacun
était là pour lui, et il était hors de question qu'ils ne le soutiennent pas.
Les rires fusaient de partout, mais au milieu de la soirée Bosco s'éclipsa et
alla s'asseoir seul, tranquille, en retrait, son verre de bière à la main. Sa
tête lui faisait vraiment mal ; et il avait parfois l'impression que son doigt
lui était totalement étranger, il ne le sentait plus. Il prit alors sa boîte de
pilules et en prit deux. Il avait vraiment besoin de ça, après tout ce n'était
pas une si bonne idée d'être sorti après le premier jour. Il appuya sa tête
contre le dossier de la chaise et ferma les yeux. Les médocs étaient vraiment
efficaces, ils faisaient disparaître la douleur presque immédiatement.
Bosco sursauta lorsqu'il entendit voix; c'était Faith.
Faith : Médicaments et alcool ? Ce n'est pas vraiment
conseillé.
Bosco : Hé ! Oh… t'inquiètes pas
Faith : Tu as vraiment l'air fatigué. Tu es sûr que…
Bosco : … ça va ? Oui je t'assure, je crois que je vais
rentrer.
Faith : Je vais te raccompagner.
Bosco : Non prendre l'air ne me fera pas de mal
Faith : Il est presque deux heures du matin
Bosco : Je suis un grand garçon va !
Faith : Tu me le dirais s'il y avait quelque chose qui
n'allait pas
Bosco : Comme quoi ? Faith écoute ce n'est pas en un jour
que tout va redevenir normal, mais avec le temps ça ira.
Faith : Bien ! Tu m'appelles si…
Bosco (rigolant) : Oui Maman !
Elle le regarda puis s'en alla. Il fit la même chose
qu'elle après quelques minutes ; il souhaita bonne nuit à tous ses amis et
sorti. Il adorait cette fraîcheur contre sa peau ; cette sensation exquise. A
ce moment là il était si bien !
Il rentra chez lui, alluma la télé puis s'installa sur le
sofa. Cette journée avait été éprouvante pour lui, même s'il ne voulait pas le
montrer. Il se laissa glisser lentement vers le sommeil qui l'appelait ; demain
serait un autre jour.
TBC…
