Bosco : Pose le
par-là
Jimmy : Ca marche
Jimmy alla déposer le carton sur le sol tandis que Ty, Sully, et Doc arrivèrent avec les montant du lit. Alex, Faith et Kim mettaient en place le canapé tandis que Carlos faisait de la place pour les autres cartons. Ils étaient en plein déménagement et se trouvaient dans le nouvel appartement de Bosco.
Ty : Chouette
appart' !
Bosco : C'est sûr !
Faith regardait Bosco, il avait l'air heureux. Deux jours s'étaient écoulés depuis l'incident du bar et ils n'en avaient jamais reparlé. Chacun était au petit soin avec lui, et Faith se disait que peut-être changer de lieu était finalement l'une des meilleures choses qui puissent arriver à Bosco, elle le sentait épanouit. Chacun s'était proposé pour l'aider à déménager ; ils avaient été un peu surpris lorsqu'ils avaient appris la nouvelle, mais ils réalisaient que c'était ce dont leur ami avait besoin. Même DK, Walsh et d'autres flics apportaient leur aide.
DK, Walsh et Marc Antonio arrivèrent en portant une commode.
DK : La vache c'est lourd
Bosco
: Posez là ici !
Walsh : je vais lâcher
La commode tomba sur le sol, Marc Antonio eut juste le temps de se reculer
Kim : Y'a pas de mal ?
Marc Antonio : Non !
Les trois hommes se mirent à rigoler, chacun retournait en enfance, c'était une atmosphère joviale, surtout lors du pique-nique du midi. Les femmes avaient apporté des salades, tandis que les hommes s'étaient abonnés aux chips et aux sodas. Les chips commencèrent à voler partout sous les rires de toutes les personnes présentes, de vrais gamins. Bosco regardaient ses amis rigoler, il était aux anges, jamais il n'avait pensé qu'un déménagement puisse dégénérer au niveau couches-culottes et bac à sable, mais il se sentait revivre. Pour la première fois depuis trois mois et demi il se sentait entouré, aimé, écouté.
Tout le monde partit vers 23h30, tout était installé et la plupart des cartons déballés. Faith s'était proposée de rester mais Bosco avait refusé, il devait s'habituer seul à ce nouvel appartement. Enfin le terme exact était loft, car il faisait le triple de l'ancien. Il mit la musique à fond puis entreprit de nettoyer un peu. Il avait de quoi bouger, il était comme un enfant découvrant un endroit pour la première fois, entrain de fouiller partout. Il était libre ; il en avait la conviction.
Bosco arriva dans les vestiaires le lundi matin, il avait déménagé le samedi et c'était bien la première fois qu'il ne faisait pas de cauchemar. En deux jours il avait tout rangé, tout nettoyé, fait le tour du quartier, une femme l'avait même abordée et autour d'un café il avait discuté avec elle sans aucune appréhension, sans aucune peur. Il se redécouvrait et réapprenait à faire confiance aux autres. C'est bizarre comme, d'un seul coup, tout était devenu simple. Bien sûr il se réveillait la nuit, mais pas à cause de Lyssia ou Paterson, non, mais à cause d'une sensation étrange, celle d'une nouvelle vie. Il n'avait même pas encore prit les somnifères prescris par Hayes.
Sully, Ty et Faith le virent avec le sourire, ce sourire qui n'était plus apparu depuis son enlèvement.
Bosco : Bonjour tout le monde
Sully/Ty/Faith : Salut
Sully : Alors t'es de bonne humeur
ce matin ?
Bosco : Ouais !
Sully : Pour une fois
Bosco :
Même toi n'arriveras pas à m'enlever le sourire !
Sully le cherchait, mais il était content de voir son collègue comme ça. Ty sentit l'angoisse qu'il avait depuis trois mois disparaître d'un seul coup, quant à Faith, voir son ami comme ça la ravissait.
Dans l'après-midi, 55 Charlie et 55 David furent appelés sur les lieux d'un braquage. Ils virent trois hommes s'enfuirent. Bosco et Ty sautèrent des patrouilleuses tandis que Faith et Sully repartirent à vivre allure. Les trois bandits s'engouffrèrent dans une allée ; Bosco avait un peu d'avance sur Ty. Ils arrivèrent au bout de la ruelle, les malfaiteurs étaient bloqués. Lui et Davis les mirent en joue.
Bosco : Lâchez vos armes et mettez les mains en l'air.
Les bandits ne réagirent pas.
Ty : Faites ce que mon collègue vous dit et déposez vos armes
Au bout de quelques secondes, les trois hommes s'exécutèrent.
Bosco : TY !
Ty : Vas-y je
te couvre.
Bosco s'avança, toujours l'arme à la main, prudemment vers les malfaiteurs. Il remit son arme dans l'étui puis commença à en fouiller un avant de le plaquer contre le mur et de lui passer les menottes. Il allait faire de même pour le second lorsque celui-ci lui décrocha un coup de coude dans les côtes. Ty hurla mais Bosco ne le sentit même pas ; il tomba au sol, le souffle coupé. La douleur se réveilla. Il vit alors Paterson devant lui. Son cœur se mit à battre de plus en plus fort, sa respiration se fit saccadée et la transpiration se vit sur son front.
Il revit Paterson s'avancer vers lui et le frapper au visage, il sentait encore le goût métallique du sang dans sa bouche.
Paterson : Il est frustré, mais ça ne durera pas.
Il se remémora Paterson s'avancer vers lui, puis le frapper au niveau des côtes
Bosco : Vous
êtes complètement cinglés tous les deux, à
quoi ça vous a avancé de tuer tous ces gens, et à
quoi ça va vous servir de me tuer ?
Paterson : Ah ! J'ai
toujours détesté les flics ! Qu'est-ce qu'ils sont
long à la détente ! La société dans
laquelle on vit est pourrie, il faut faire un peu de ménage.
Bosco : C'est de déjantés comme vous qu'il
faudrait se débarrasser.
Lyssia : Mais toi t'es à
part !
Bosco : Moi ? Waou, j'en ai de la chance
Paterson :
Pas tant que ça à vrai dire
Bosco : Est-ce que tu
sais parler normalement, demeuré ?
Paterson : Je commence
vraiment à en avoir marre de lui !
Paterson le frappa violemment dans les côtes, il ne s'arrêtait pas. La douleur lui était insupportable. Bosco n'arrivait plus à respirer, il était entrain de faire une attaque de panique. Il sentit Faith à ses côtés, mais il n'arrivait pas à se concentrer, tous les bruits devenaient sourds, il la voyait hurler dans sa radio, son visage emplit d'inquiétude. Il ne s'était même pas aperçu qu'elle et Sully étaient arrivés et qu'ils avaient embarqué les trois braqueurs. Ty était aussi à ses côtés, lui parlant, mais Bosco était totalement perdu, tout ce qu'il voyait était Lyssia et Paterson le frappant tour à tour. Il ressentait la douleur au niveau de son doigt lorsque Lyssia le lui avait coupé, il se remémorait lorsqu'elle l'avait frappé, lui déboîtant le genou, lorsqu'elle l'avait torturé…
Faith : Bosco
calme-toi !
Ty : Tu m'entends ?
Bosco ne réagissait pas ; combien de temps encore lui faudrait-il se rappeler tout cela, la moindre douleur éveillait son esprit. Il voulait pleurer mais il ne pouvait pas, il voulait crier mais le souffle lui manquait.
Dr Thomas : Bien y'a rien de cassé vous pouvez sortir.
Ca faisait une heure que Bosco était à l'hôpital, son attaque s'était arrêtée dans l'ambulance, Doc et Carlos l'avaient mis sous calmants. Le médecin l'avait ausculté, puis avait vérifié son cœur. Mais rien n'était à signaler. Faith attendait devant la chambre ; Ty et Sully avaient dû aller au commissariat afin de boucler les trois bandits. Doc et Carlos avaient attendu près d'une demie heure mais avaient reçu un appel et étaient repartis. Bosco sortit, suivit du médecin.
Faith : Ca va ?
Elle regarda le Dr Thomas avec inquiétude.
Dr Thomas : Une attaque de panique. Je lui
ai prescris des calmants, mais le meilleur remède est qu'il
rentre chez lui se reposer.
Faith : Merci
Bosco : Oh ! Ca
vous dérangerait de parler comme si j'étais là
Faith : Merci Docteur
Dr Thomas : Y'a pas de quoi
Faith rattrapa Bosco qui avait pris de l'avance. Il ne parlait pas. Après avoir averti le central, elle le ramena chez lui. Elle lui jetait des coups d'œil inquiets.
Bosco : Tu veux bien regarder la
route oui ?
Faith : Qu'est-ce qui s'est passé ?
Bosco
: De quoi tu parles
Faith : Ca va faire plus d'un an que tu
n'as pas eu d'attaque, et je sais que lorsque ça se
produit c'est à cause de quelque chose de bien précis.
Bosco : Lâche moi tu veux, y'a rien
Faith : Parle
moi, Boz
Bosco : De quoi ?
Faith : Je sais pas, de ce qui a
provoqué ça. Ce matin tu étais rayonnant et
maintenant tu te renfermes sur toi-même. Me fais pas ça
! Dis moi ce qui se passe. Je suis là.
Bosco : Ecoute…
c'est… Laisse tomber d'accord ?
Il se remit à regarder le paysage. Faith n'insista pas, elle savait que ça ne servait à rien de le forcer, il était borné.
Bosco entra dans son nouvel appartement. Il déposa sa plaque et son arme sur la table basse du salon puis alla s'allonger sur le sofa. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui. La thérapie qu'il suivait avait pourtant eut l'air de bien fonctionner au départ, mais maintenant… Ce matin il se sentait bien, heureux même ; mais là il n'était plus lui-même. Un bruit se fit entendre. Il sursauta, prit son arme puis se dirigea vers la penderie. Son cœur battait à toute allure. Il ouvrit la porte mais rien. Il secoua la tête, cet immeuble était assez ancien et bien que l'appartement fût remis à neuf, les fondations travaillaient. Il était complètement paranoïaque, il fallait qu'il se calme.
Il referma la porte et se tourna pour voir Lyssia en face de lui, le fer rouge à la main. Il arrêta de respirer.
Lyssia : Salut Joli Cœur
Bosco essaya de dire quelque chose mais ne le pouvait pas. Sa gorge était nouée, tout comme son ventre.
Lyssia : Ne fais pas cette tête
! Tu m'appelles alors j'arrive
Bosco : Non…
Lyssia :
Pourquoi serais-je ici alors ? Je n'ai aucune raison de venir.
Bosco : Tu…
Lyssia : Morte ? Oui, mais pas dans ta tête
chéri !
Elle s'avança vers Bosco qui avait le regard braqué sur le fer. Il voulait bouger, courir, s'enfuir, mais il ne le pouvait pas, il n'était pas attaché mais c'était comme s'il était paralysé. Elle arriva à son niveau puis lui caressa délicatement le visage et l'embrassa avec passion. Il pouvait sentir le goût sucré de ses lèvres, de sa langue, sentir son odeur, son parfum. Elle se recula légèrement puis mis sa bouche au niveau de son oreille.
Lyssia : Tu sais qu'il n'y
a qu'un seul moyen pour que je parte. Tu connais ce moyen, Maurice
!
Bosco : Non ! Jamais…
Lyssia : Tu ne seras plus jamais
tranquille Bosco, jamais tant que je serais là. Tu es fautif
pour tout, tout ce qui est arrivé est de ta faute bébé
! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même !
A ses mots, elle appliqua le fer rouge sur le dos de Bosco, qui se mit à hurler. Il se réveilla en sursaut. Il s'était endormi sur le sofa. Il s'essuya les yeux, il avait pleuré, pleuré de douleur dans son sommeil. Il porta une main à son dos, puis alla à la salle de bain. Il enleva son polo et regarda son torse, toutes ses cicatrices qui lui rappelleraient éternellement ce qu'il avait vécu, ce cauchemar. Il se tourna pour voir la chaire flétrie au niveau de sa brûlure, il se dégoûtait. Comment pouvait-il encore se supporter ? Il se donnait envie de vomir. C'est d'ailleurs ce qu'il fit. Il se précipita aux toilettes et déglutit le contenu de son estomac. Il s'était remis à manger depuis samedi mais désormais rien ne pouvait plus passer. Ses yeux se brouillèrent de larmes. Finalement Lyssia avait peut-être raison, il n'y avait qu'un seul moyen d'en finir avec tout ça. Tous ses problèmes s'envoleraient, et sa douleur par la même occasion. Il se releva et chancela jusqu'à la cuisine. Il prit deux pilules contre la douleur et un demi somnifère, comme le lui avait conseillé Brickman. Il porta le tout à ses lèvres et les avala à l'aide de jus d'orange. Un demi somnifère ne serait sans doute pas suffisant ; il avait tellement mal, tellement peur… Il prit l'autre moitié qu'il avala sans broncher puis alla s'allonger. Il espérait que Lyssia ne reviendrait plus le hanter.
Il se réveilla le lendemain après-midi au son du téléphone. Il le prit fébrilement, encore groggy. Le somnifère avait fait son effet.
Bosco (voix endormie) : Allô ?
Faith
(hurlant): Bosco ?
Bosco : Faith ? Oh doucement parle pas si fort
Faith : Mais qu'est-ce que tu fais nom d'un chien, ça
fait cinq fois que je t'appelle ! T'as plus d'une heure de
retard !
Bosco : Une heure ? … Quoi…
Faith : Il est
16h15, le service commençait à 15h
Bosco : Merde !
Faith : Comme tu dis ! J'ai encore été obligée
de te couvrir ! Ramène tes fesses en vitesse !
Elle raccrocha ; Bosco sauta du sofa mais il fut pris d'un vertige. Plus jamais il ne prendrait de somnifères. Il avait mal à la tête, et n'arrivait pas à se réveiller. Une douche froide lui ferait du bien.
Il arriva au commissariat vers 16h45, il alla se changer directement. En sortant des vestiaires il tomba sur Faith. L'expression de cette dernière lui annonçait qu'elle n'était pas contente.
Faith
: Maurice Boscorelli ! Je peux savoir où tu étais
passé ?
Bosco : Je… Désolé…
Faith
(secouant la tête) : Aller vient !
Elle l'attrapa par le bras, lui donna une radio puis l'entraîna vers la patrouilleuse.
Une heure qu'ils étaient en service, et Faith n'avait toujours pas décroché mot, ce qui énervait Bosco.
Bosco : Faith
Faith (énervée)
: Quoi ?
Bosco : Ok ! Doucement ! Pourquoi tu t'énerves
?
Faith : Pour… Pourquoi je m'énerve ? Je vais te le
dire ! A cause de toi j'ai dû subir les engueulades de
Christopher pendant près d'une demie heure, après
quoi j'ai dû me coltiner Gusler afin de remplir des dossiers.
Et tu me demande pourquoi je m'ENERVE ?
Bosco : Je suis désolé,
d'accord ?
Faith : Je peux savoir où t'étais
passé ?
Bosco : Je… Je ne me suis pas réveillé
!
Faith (se radoucissant d'un seul coup) : Comment ça ?
Tu veux dire que tu t'es couché hier soir et que tu t'es
seulement réveillé à 16h ?
Bosco : J'étais
fatigué
Faith : Ben voyons.
Bosco (s'énervant):
Oh et puis lâche moi !
Faith : Pourquoi tu cries ?
Bosco
: C'est bon, de toute manière tu serais mieux sans moi ça
t'éviterai bien des ennuis
Faith (inquiète) : Ne
parle pas comme ça Bosco ! Je suis désolée de
m'être énervée ; mais j'étais
inquiète. Je t'ai téléphoné au moins
cinq fois et tu n'as pas répondu ; j'ai cru qu'il
t'était arrivé quelque chose.
Bosco : Ca va maman
!
Faith : Mais qu'est-ce que t'as à la fin !
Central
: Central à 55 David, un feu déclaré au niveau
de Lexington et la 93ème Avenue. Votre aide est demandée
sur les lieux. Les pompiers arrivent.
Faith : 55 David à
Central, Lexington et la 93ème, on y va. 10-4, 55 David
Faith arrêta la patrouilleuse devant l'immeuble. Le dernier étage était entièrement enflammé et le feu se propageait vers les étages inférieurs. Les pompiers n'étaient pas encore là. Les habitants de l'immeuble, en demi cercle dans la rue, regardaient avec effroi leurs habitations brûler. Une femme arriva, les joues luisantes. Elle s'agrippa à Faith.
Dame : Mon fils…
Mon Dieu mon fils…
Faith : Quoi votre fils
Dame : Il… Je
n'arrive pas à le trouver il doit être sûrement
là haut !
Bosco regarda Faith.
Faith : Boz,
les pompiers seront bientôt là !
Bosco : Quel étage
madame !
Faith : Avant dernier, le quatrième. Appartement
119. S'il vous plaît ramenez moi mon fils.
Bosco se précipita à l'intérieur.
Faith : BOSCO ! NON !
Elle le suivit. Il montait les marches quatre à quatre, le feu avait déjà gagné le quatrième étage. Il s'engouffra dans la fumée.
Faith arriva à son tour sur le pallier de l'étage, elle tenta d'appeler Bosco mais s'était peine perdue. De plus la fumée lui piquait les yeux et elle avait du mal à respirer. Elle sentait la chaleur tout autour d'elle. Elle arriva à l'appartement indiqué par la dame et vit Bosco qui cherchait partout, mais rien. Les flammes attaquaient le plafond et la chaleur devenait insupportable.
Faith sortit de la chambre, l'enfant n'était pas là. Elle vit Bosco de l'autre côté de la pièce.
Faith : Bosco… Faut sortir… Vient
Mais Bosco resta sans réaction. Il était là, immobile, médusé, observant le feu qui attaquait maintenant le sol. Faith était près de la porte de sortie. Elle lui faisait des gestes, elle lui parlait mais il n'entendait rien. Il regardait les flammes danser. Et si c'était un signe. C'était de ça dont Lyssia lui avait « parlé », la solution. Il sentait ses poumons manquer d'air mais il ne bougeait pas. Il admirait les flammes orange et jaune danser, tournoyer, et tout dévaster sur leur passage.
Faith (toussant) : BOSCO ! Faut sortir d'ici… BOSCO !
Faith s'avança légèrement, Bosco releva la tête vers elle. Cette dernière sentie deux mains la saisir fermement autour de la taille et la reculer précipitamment. Le plafond tomba sous ses yeux, formant désormais un mur de feu.
Faith : BOSCO…
A suivre !
