Jimmy et Faith regardaient les médecins et infirmières s'affairer sur leur ami depuis maintenant près de 7 minutes. Le corps de Bosco semblait insensible à toutes les tentatives de réanimation. Faith regardait la scène horrifiée, soutenue par Jimmy. Ni l'un ni l'autre ne pouvait ni parler ni pleurer. Le vide, la détresse, il n'y avait que ça.
Dr Thomas : On dégage
Pour la énième
fois Faith l'entendait prononcer cette phrase. Mais à quoi
ça servait, son ami était entrain de mourir sous ses
yeux. Une minute paraissait une heure… Le corps de Bosco retomba
une nouvelle fois inerte sur le lit. Jimmy baissa la tête, il
ne pouvait plus soutenir la scène du regard. C'était
injuste, après tout ce que le policier avait traversé
il ne pouvait, ne devait pas mourir comme ça. Pourquoi le
pompier n'était-il pas arrivé avant ? Pourquoi
n'avait-il pas réagit immédiatement ?
Il releva
la tête lorsqu'il entendit un, puis deux bips, et vit le cœur
de son ami recommencer à fonctionner sur les appareils. Le
personnel s'écarta. Faith regarda le Dr Thomas.
Faith
: Quoi ? Il…
Dr Thomas : Son cœur vient de repartir, on ne
peut pas en faire plus pour le moment. Il faut qu'il arrête
de faire ça. Mais il est en vie, c'est l'essentiel.
Son biper sonna. Il le regarda puis tourna la tête vers Jimmy et Faith.
Dr Thomas : Je dois y aller
Il quitta la chambre. Mary s'approcha de Faith, sous le choc.
Mary : Faith ?
Faith la dévisagea, ne réalisant pas encore ce qui venait de se produire.
Mary : Il va bien Faith,
c'est une bonne nouvelle
Faith : Vraiment ?
Mary : Oui
Elle lui donna un sourire puis sortit de la chambre. Faith s'approcha du lit de son ami, puis s'effondra dans une chaise, réalisant qu'elle avait failli, une fois de plus, le perdre. Les larmes commencèrent à tomber malgré elle, elle lui serra la main mais n'eut aucune réaction en échange. Comment Mary pouvait-elle dire qu'il allait bien alors qu'il était toujours dans le coma ?
Bosco ouvrit les yeux. Il était de nouveau chez lui, dans son ancien appartement. Pourquoi ne pouvait-il pas le quitter. Il s'était cru mort, cette douleur… et maintenant il se retrouvait ici, de nouveau, allongé sur son sofa. Il regarda autour de lui, personne. Tout était tranquille, calme, la télé était allumée et une bouteille de bière à moitié vide était posée sur la table.
Il se redressa puis toucha son dos, mais rien, il n'y avait rien, aucun mal, aucun sang. Il devenait vraiment cinglé, mais c'était si réel pourtant. Il avait tout ressenti, chaque millimètre de sa peau avait tremblé, chaque nerf s'était contracté sous la douleur. Il s'était senti partir, il avait eu conscience de se laisser sombrer dans le néant, et maintenant le voilà qui se retrouvait chez lui. Il se mit debout et fit le tout de son appart, mais personne, pas de Lyssia en vue. Il se dirigea avec appréhension vers la porte d'entrée. Il y porta une main tremblante puis d'un geste brusque l'ouvrit. La porte céda sans résistance, donnant sur le pallier habituel. Il sortit la tête doucement, tout avait l'air normal, alors pourquoi n'avait-il pas réussi à l'ouvrir tout à l'heure ? Sans doute encore l'un de ses rêves ! Il avait besoin de prendre l'air, de se rafraîchir les idées. Il enfila un polo, prit sa veste puis sortit ! Ca allait certainement lui faire du bien.
Le cœur de Bosco se fit plus régulier sur les monitorings, Kim avait prit la relève de Jimmy auprès de Faith, pour la soutenir. Après tout ce qu'elle avait traversé et surtout après tout ce qu'il avait enduré, elle se devait d'être là pour eux. Faith releva la tête lorsqu'elle entendit le son des moniteurs se modifier. Elle regarda Kim, inquiète.
Kim : C'est rien, il se détend
! Il doit rêver
Faith : On rêve dans le coma ?
Kim
: Il semblerait que oui.
Ty : Mesdames !
Elles se tournèrent vers le jeune policier qui venait d'entrer avec Alex. Il leur tendit à chacune une tasse de café ; qu'elles prirent avec plaisir. Des secondes qui se transformaient en minutes, des minutes en heures, et les heures en jours… 4…7...9 jours de coma désormais. Aucun changement. Les médecins avaient dis que Bosco se remettait gentiment, mais Faith ne pouvait pas les croire. Ses attaques cardiaques avaient cessé mais son cœur battait souvent de manière irrégulière, ce qui inquiétait tout le monde.
Bosco rentra chez lui. Il passait son temps à sortir, à flâner dans le parc où bien à jouer au basket avec Ty, Jimmy et les autres. Il adorait ça. Ca faisait un moment que Lyssia ne lui avait pas rendu visite, et il bloquait son esprit à toute rencontre. Elle avait essayé bien évidemment mais il luttait de toutes ses forces, se disant que tout se passait dans sa tête. Et il réussissait à l'éloigner ; et sans elle tout lui paraissait bien plus facile. Ce qui le dérangeait en revanche était ce bruit de fond qu'il ne pouvait pas chasser, comme des voix éloignées ; il ne comprenait pas ce qu'elles disaient mais il les trouvait rassurantes. Il s'était habitué à vivre avec, enfin vivre était un grand mot puisque ça ne faisait, selon lui, que trois ou quatre jours qu'il les entendait.
Il alluma la télé et se commanda une pizza. Non pas qu'il n'aimait pas faire la cuisine, mais ce qu'il faisait n'était pas spécialement extra et la vaisselle le défrisait. Et puis une bonne pizza devant un match, quoi de mieux ? Son ventre gargouillait, à croire qu'il n'avait pas mangé depuis des siècles. La sonnette se fit entendre au bout de vingt minutes, il était temps. Il se saisit de son portefeuille et se dirigea vers la porte, mais lorsqu'il l'ouvrit, ce n'était pas un livreur qui l'attendait, ni même un couloir, mais une cave, la cave ; cette cave qu'il avait vainement chassée de son esprit. Il se retourna mais tout était pareil, gris, sombre, lugubre, avec cette puanteur… Et devant lui se trouvaient Paterson et Melonni, entrain de rire. Il ne comprenait pas, comment s'était-il retrouvé là ? Il essaya de bouger mais rien à faire ; il releva la tête, Lyssia se trouvait désormais devant lui, seule !
Les moniteurs commencèrent à s'affoler ; tout comme Faith qui se leva d'un bon, rejointe par Alex et Ty. Les bips devenaient de plus en plus irréguliers et surtout de plus en plus denses.
Alex : MARY !
Faith : Oh mon Dieu, ne me fais pas ça
Boz.
Lyssia retira un couteau ensanglanté du ventre de Bosco. Ce dernier lâcha un cri de douleur.
Lyssia : Tu dois le faire Bosco ! Pour ton bien, et celui de tes amis. Tu ne vois pas que tu leur pourris la vie ? Ils te croient fou ; tu les déranges avec tes problèmes !
Ca faisait maintenant près de cinq minutes que Bosco subissait les dires de Melonni, toute sa culpabilité remonta à la surface. Il se l'était caché ; mais c'est elle qui avait raison. Il devait en finir. Et seul. Elle était là pour l'inciter… Il ferma les yeux ! La douleur qu'il ressentait n'était pas tant celle de son ventre mais celle morale. Elle s'avança vers lui et le détacha des chaînes qui le retenait prisonnier, puis lui tendit le couteau. Il le regarda
Lyssia : Tu sais que c'est la seule solution.
Ils restèrent en silence quelques secondes, Lyssia commença à le masser doucement, avant de revenir face à lui, elle lui fit signe de la tête. Il prit le couteau fermement entre ses mains… la seule issue possible.
Faith : Bosco, me fais pas ça, bas-toi
Il redressa la tête
Bosco : Faith ?
Il regarda autour de lui, mais personne, personne sauf elle !
Lyssia : Elle n'est pas là joli cœur je te l'ai dis elle est morte par ta faute
Ce détail… Il l'avait oublié si facilement ? Pourquoi ? Sa meilleure amie était morte, et il ne s'en était même pas soucié.
Faith : Résiste ! Tiens bon je t'en prie
Il ne pouvait pas rêver, la voix de sa partenaire était présente, il la sentait tout près de lui. Il sentait la chaleur de son corps, son parfum…
Faith : Ne me quitte pas !
Il se redressa ! Faith était en vie, bien qu'il se croyait fou, quelque chose lui disait de se battre, de renoncer à faire ça… Il se tourna vers Lyssia, lui adressa un grand sourire, qu'elle lui rendit.
Bosco : Tu
sais qu'elle est la chose en quoi je crois le plus ?
Lyssia :
L'amour…
Bosco : L'amitié
Il lui enfonça le couteau dans le cœur, et la regarda se reculer.
Bosco : Tu n'es pas réel, et même si tu l'étais rien, je dis bien RIEN, et surtout pas toi, ne me fera comporter en lâche ! Je sais que mes amis croient en moi, je les ai déjà déçu une fois, je ne recommencerai pas. Va pourrir la vie de quelqu'un d'autre !
Lyssia le regarda avec stupeur puis disparue ! Bosco était complètement médusé, voilà qu'il parlait à un fantôme ! Mais elle était si réelle ! Il se laissa glisser au sol ; son corps ne lui répondait plus. Il ferma les yeux.
Mary : Il revient !
Faith, Ty et Alex s'approchèrent du lit. Faith serra la main de Bosco de toutes ses forces !
Faith
: Boz, tu m'entends ?
Mary : Je vais chercher le Dr Thomas je
reviens
Elle quitta la pièce. Faith sentit la main de Bosco bouger entre ses doigts.
Ty : Bosco ?
Alex vit les jambes de son ami bouger légèrement, elle sourit. Le policier releva légèrement la tête, puis ouvrit doucement les yeux. Faith, son ange était là, ce n'était pas un rêve
Ty : Hé ! Salut
vieux !
Faith (souriant) : Bon retour parmi nous
!
