Deux semaines qu'il était coincé dans cet hôpital, il n'en pouvait plus, il tournait en rond, heureusement qu'il sortait aujourd'hui.
Faith entra dans la chambre.
Faith :
Prêt ?
Bosco : Plus que jamais
Il n'en pouvait plus. Mais en deux semaines, il avait récupéré, récupéré de tout, non seulement au niveau physique mais aussi au niveau moral, Lyssia ne venait plus le hanter, elle était partie, une bonne fois pour toute. Il s'était battu contre elle et finalement il avait gagné, il en remerciait Faith, c'est grâce à elle qu'il avait trouvé le courage de l'affronter. C'est sa voix, au moment ou il allait renoncer, qu'il lui avait redonné courage. Elle ne savait pas qu'il l'avait entendu l'appeler, mais jamais ce souvenir ne périrait dans ses mémoires. Faith avait toujours été là pour lui, et une fois de plus elle lui avait montré qu'il pouvait compter sur elle.
De l'air, de l'air frais, ça changeait de l'odeur des produits d'entretiens de l'hôpital, quoiqu'il s'y était habitué. Mais là, tout avait l'air nouveau pour lui, il était enfin dehors, reprenant sa liberté… Une nouvelle vie, sans cauchemar, seulement apprendre à redécouvrir les joies des sorties après le boulot…
Ce boulot qui lui avait tellement manqué, il allait le reprendre dans deux ou trois jours, bien entendu il serait derrière un bureau, mais qu'elle importance, il irait à son rythme, c'est tout ce qu'il lui importait.
Faith gara la voiture devant l'immeuble de son ami.
Faith : T'es sûr que
ça va aller ?
Bosco : Oui, t'en fais pas, merci.
Faith
: je passerai te voir demain
Bosco : Ecoute, merci mais je n'ai
pas besoin d'une maman…
Faith se racla la gorge
Bosco
: Quoi ?
Faith : C'est sûr, je te laisse cinq minutes et
regarde l'état dans lequel tu t'es retrouvé !
Bosco : Je vais bien je t'assure, d'accord ? J'ai besoin de
reprendre mes repères, seul, tu comprends ?
Faith : Bien
sûr
Bosco : Merci
Faith : de rien
Il lui déposa un baisé sur la joue, puis sorti de la voiture et entra dans son immeuble. Faith resta médusée, elle se toucha la joue, à l'endroit ou il l'avait embrassé, elle n'avait pas l'habitude d'attentions aussi délicates de la part de son partenaire. Il était si doux ! Elle sourit, puis partie.
Bosco entra chez lui, c'était si bon de se retrouver chez soi. Il avait hâte de retrouver son lit, car ceux des hôpitaux n'étaient les modèles les plus confortables, mais ce dont il avait avant tout besoin, était de sortir, de profiter, de revoir ses amis. Il déposa ses affaires puis se dirigea vers son frigo, il n'y avait plus rien, Faith l'avait prévenu que Ty et Sully étaient venus faire un peu de ménage.
De grosses belles frites bien croquantes, avec un double cheeseburger, c'était tout ce dont il avait envie. Il irait faire les courses après. Ty… C'était le mec avec qui il avait le plus d'affinité, un bon policier, qui adorait faire la fête, comme lui. Ca faisait près d'une semaine qu'il ne l'avait pas vu, sans doute à cause du boulot. Il avait menti à Faith, le fait était qu'il voulait retrouver ses amis, mais avec Faith ce n'était pas pareil. Il se sentait vulnérable lorsqu'elle était là, et il ne voulait pas qu'elle s'en rende compte. C'était comme un sentiment bizarre qui l'enveloppait lorsqu'elle se trouvait là, pas comme de l'amitié ni comme de l'amour, quelque chose d'autre, qui prend l'être tout entier.
Ty : Hé mec !
Bosco arriva devant chez Haggerty, Ty l'attendait, il l'avait appelé, pour savoir si ils pouvaient se voir pour manger un morceau, Ty avait tout de suite accepté ; Bosco adorait ce type. C'était un peu comme son petit frère pour lui, pas comme Mikey mais quelque chose d'encore plus présent, de plus profond.
Bosco : Comment ça va ?
Ty :
C'est toi le rescapé !
Bosco : Ca va super.
Ty :
Génial ! Tant mieux.
Ty entraîna Bosco à l'intérieur du bar, tous les pompiers et policiers étaient là. Bosco se sentit ému, il n'avait pas l'habitude des accueils chaleureux comme cela, lorsqu'il était petit c'était aux cris qu'il était reçu, désormais il se rendait compte qu'il était entouré et qu'il n'était plus seul, tout irait bien maintenant, il avait l'impression d'avoir retrouvé un certain équilibre dans sa vie, un équilibre qu'il n'avait plus ressenti depuis longtemps. Il aperçu Faith ; elle aussi se trouvait là, il avait envie de la prendre dans ses bras, de lui montrer combien il tenait à elle, comment il se sentait surtout lorsqu'elle était là, mais il se retint et après avoir salué et remercié chacun individuellement, il se dirigea vers elle.
Bosco : Salut !
Faith : Salut
Bosco : Alors …
Qu'est-ce que tu fais là ?
Faith : je me suis dit qu'il
y avait une fête en l'honneur de mon meilleur ami et que ça
serait bien que j'y aille ; et toi qu'est-ce que tu fais ici ? Je
croyais que t'avais besoin de te retrouver seul, c'est moi qui te
fais fuir ou quoi ?
Bosco : Non, c'est pas ça…
Il s'assit en face d'elle.
Bosco : Tu as tellement fait pour
moi ces derniers temps, je ne veux pas en abuser c'est tout. Je
n'ai pas envie de profiter de toi
Faith : ce n'est pas ton
genre. Et puis si je te propose mon aide c'est que ça ne me
dérange pas ; j'ai failli te perdre deux fois en 4 mois, je
ne sais pas si tu te rends compte de ce que j'ai ressenti ; mais je
ne veux plus jamais, tu m'entends, plus jamais revivre ça.
Bosco : Je suis désolé Faith, mais je suis toujours
là et je ne compte pas m'en aller ni te laisser.
Faith :
Jure-le Bosco, promet-moi de ne jamais partir, de toujours rester
avec moi
Bosco : Jamais je ne pourrai m'en aller ni m'éloigner
de toi, tu es la personne qui compte le plus pour moi ; alors je te
le promets Faith, jamais je ne te laisserai seule. Et puis qu'est-ce
que tu deviendrais sans moi, sérieusement ?
Faith laissa échapper un rire.
Faith : Toujours aussi
modeste !
Bosco : Que veux-tu, ça ne change pas les gens !
Faith : Reste comme tu es, c'est comme ça que l'on
t'apprécie !
Bosco : Bien sûr !
La soirée continua à se dérouler sans trop de problèmes, les pompiers et policiers jouaient au billard, aux fléchettes, ils étaient complètement saouls ! Bosco n'avait pas trop abusé de l'alcool, il avait parlé avec Faith, parfois en laissant entre les discussions des silences confortables, apaisants, qui lui faisaient du bien.
Vers trois heures du matin, il décida de rentrer ; certains étaient déjà partis.
Bosco : Bon je vais y aller
Faith : Ouais va te
reposer tu as l'air crevé !
Bosco : Merci du conseil ;
je te dépose
Faith : Non merci, je vais rester encore un
peu
Bosco : Tu es sûr… Je veux dire, pour une femme,
rentrer à 3 heures du mat toute seule, à pied c'est
pas très prudent, et je doute que Fred daigne se lever pour
venir te chercher.
Faith : Non, je-
Bosco : -Y'a pas de non
qui tienne, aller, viens
Faith le regarda, elle était contente de passer encore un moment avec lui. Elle avait simplement refusé la première fois par convenance ; mais elle venait de se promettre de passer le plus de temps possible avec son meilleur ami. En quatre mois, elle avait eu l'impression de vieillir de 20 ans d'un seul coup, par deux fois la mort avait failli lui enlever l'être le plus cher qu'elle a après sa famille. Comme elle l'avait déjà reconnu, parfois à contre cœur lorsqu'elle était fâchée contre lui, Bosco était un personnage particulier, toute une partie de sa vie qu'elle n'aurait jamais connue s'il n'avait pas été là, quelqu'un sur qui elle pouvait compter, même s'il était parfois un peu trop égocentrique à son goût et qu'il se comportait en imbécile, mais elle l'aimait ; elle l'aimait de différentes manières, comme un meilleur ami, comme un frère aussi et parfois même se mélangeaient sans doute des sentiments plus forts. Mais ce dont elle était sûre est qu'il avait une force… il n'avait jamais renoncé, et elle l'en remerciait. Il était sorti par deux fois d'un coma, et s'était remis de ses blessures, du moins celles physiques. Le moral avait été absent pendant un temps, mais il semblait allé bien mieux, bien qu'il était encore pâle et avait les traits tirés, mais il venait de sortir de l'hôpital, il n'avait pas récupéré le poids qu'il avait perdu, et il devait encore en avoir perdu davantage avec le traitement de bouillons liquides de l'hôpital. Mais il était là, bien vivant, le sourire aux lèvres, ce sourire qui lui avait tellement manqué ; elle ne l'avait pas vu sourire depuis qu'il était sorti il y a 4 mois. Mais tout ça n'était désormais qu'un mauvais souvenir.
TBC
