Pitite note de Bouchou : Kurapika est OOC, sur la fin… vraiment…


De cravates et de sentiments
Le rouge est une couleur magnifique, songea Léolio en fixant le morceau de tissu que le blondinet lui brandissait sous le nez.

Même s'il s'agissait plutôt ici d'un vague rose délavé.

« TU AS UNE EXPLICATION A ÇA ? »

Kurapika venait d'émerger dans la chambre du jeune médecin, et son visage crispé indiquait un état de contrariété peu évidemment à atteindre.

Léolio enveloppa son ami d'un regard distant en refermant le dictionnaire médical qu'il était en train de consulter.

« Tu parles de la chemise que tu tiens à la main ? »

« OUI ! »

« Mmh, la couleur est ravissante. »

Kurapika respira un grand coup.

« Peut-être, » fit-il d'une voix vibrante de rage, « mais le problème c'est que je ne partage pas cet avis. »

« Ah bon. »

Le jeune homme fit mine de rouvrir le dictionnaire.

Qui traversa la fenêtre dans une tornade de morceaux de verre.

« … Eh ! »

« Qu'est-ce que tes cravates faisaient dans la machine à laver ? »

Léolio cligna des yeux, déconcerté.

« Bah, chais pas, demande-leur... P't'être qu'elles se lavaient… »

« Qu'est-ce que tes cravates rouges faisaient avec mes chemises blanches dans la machine à laver ? »

« … Elles se lavaient… »

« LEOLIO ! »

« Bon, d'accord, ça va, désolé ! J'pouvais pas savoir ! »

« Tu ne pouvais pas savoir ? Espèce de demeuré ! Tu ne sais pas comment fonctionne une machine à laver ? »

« Bah si… »

« ALORS ? »

« Oh, ça va, arrête de crier ! T'es soûlant, à être toujours de mauvaise humeur ! »

« JE NE SUIS PAS DE MAUVAISE HUMEUR ! »

« Oh, non ; c'est vrai ; tu as raison ; je te demande pardon ; tu es tellement agréable à vivre, » grinça le jeune homme.

Il y eut un moment de silence durant lequel Kurapika fléchit légèrement sous le regard acéré de son ami.

« Mais c'est vrai, » se reprit-il, « je ne suis pas de mauvaise humeur. »

« Tu ne m'en veux pas pour tes chemises, alors ? »

« … Non. »

Son expression est charmante, songea Léolio avec ravissement.

« Tu n'es pas en colère ? »

« …Non… »

« Même pas un tout petit peu irrité ? »

« … ! »

Eclatant de rire, l'étudiant se saisit des bras de son ami avant qu'il n'ait eut le temps de se jeter sur lui pour l'étrangler.

« De bonne humeur, hein ? »

« JE HAIS TES CRAVATES ! »

Long regard offensé.

« Qu'est-ce qu'elles t'ont fait, mes cravates ? »

« ELLES SONT ROUGES ! »

« Et alors ? Tes yeux aussi, en ce moment. Et ils sont très beaux, tes yeux. »

« LAISSE MES YEUX EN DEHORS DE ÇA ! »

« Tu les aimes bien, tes yeux. Et pas mes cravates. C'est mal, le favoritisme, tu sais. »

« TOI AUSSI, JE TE DETESTE ! »

« Moi et mes cravates nous en sommes terriblement tristes. Pas vrai, mes chéries ? » ajouta t-il en direction de la commode.

« JE VAIS LES BRÛLER ! »

« NAN ! »

Léolio se jeta sur le Kuruta qui avait réussi à se dégager et le retint fermement par la taille.

Silence.

« … Où est-ce que tu comptais aller, comme ça ? » demanda le jeune médecin.

« Il y a des allumettes dans la cuisine. »

« Touche à un seul de leurs fils et je te promets une mort lente et douloureuse. »

« Tu ne me fais pas peur. »

Léolio poussa un long soupir exaspéré et jeta un coup d'œil prudent aux pupilles de son ami. Elles avaient retrouvé leur couleur initiale.

« Tu sais, » dit-il d'une voix lasse, « je trouve ça dommage que tes yeux ne prennent cette couleur que lorsque tu es en colère. Je suis sérieux quant je dis qu'ils sont très beaux. »

Le blondinet cilla

« Ah, mais, ce n'est pas uniquement quant je suis en colère. »

« … Non ? »

« Non, » expliqua Kurapika en se dégageant et en allant s'asseoir sur le lit. « C'est quant j'éprouve un sentiment très fort. »

« Dont la colère. »

« Dont la colère. »

« Dans la majorité des cas. »

« Dans la maj… Non. Non, c'est faux. »

« Ah ? »

« Ils le sont aussi quant j'éprouve de la tristesse. Et du désespoir. »

« C'est charmant. »

« Et… heu… de la peur. Rassure-toi, je doute que ça m'arrive un jour. »

« Me voilà rassuré, quel soulagement. »

Kurapika détailla avec mauvaise humeur l'expression goguenarde de son ami.

Ce n'était pas qu'il détestait réellement Léolio. Non, plutôt le contraire.

Et il avait envie de lui faire ravaler ses sarcasmes.

Ce fut donc un sourire aussi engageant que celui d'un prédateur ayant repéré une proie grasse et blessée qui naquit sur ses lèvres.

« Il y en a aussi une autre… circonstance. Dans laquelle ils deviennent rouges. »

Non, son sourire n'est pas du tout rassurant, décida prudemment Léolio.

« Mmh… Laquelle ? »

« Tu ne devines pas ? »

Pas du tout rassurant.

« … Non. La… La honte ? »

« Absolument pas. »

« Le… Le bonheur ? »

« Ah, tu te rapproches… »

Effectivement, songea Léolio en avisant les mains qui, posées sur ses épaules, l'attiraient irrévocablement vers le blondinet.

« Heu… Le… le… »

« Laisse tomber, je vais te montrer, » murmura le Kuruta en éteignant la lampe de chevet et en se penchant vers le visage de son ami.

Kurapika était de très bonne humeur.


Kurapika : Tu es consciente que je ne ferais jamais une chose pareille ?

Bouchou : Oui, oui… Hélas… T.T°