Disclaimer:
Les persos de Tolkien sont à Tolkien (ou "rendez à Caesar ce qui appartient à Caesar"... uhm... --; )
Le personnage de Elloran est un perso que j'ai créé pour les raisons de cette fic. -- il est à moi... Mais libre à vous si vous souhaitez l'utiliser :)

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OF DUST AND LEAVES
(De Poussière et de Feuilles)
Chapitre 8 – Au delà du tableau

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« Mène moi à ce tableau »

Dans la salle du trône, Gandalf s'était tourné vers Estel et lui avait fait cette demande. Ce n'était pas qu'il faisait fit des conseils du roi, mais il n'était pas du genre à laisser planer librement une malédiction, surtout si celle-ci semblait avoir touché Estel. Il était impératif que cet humain suivît. Le vieux magicien avait la sensation que de sombres choses étaient en préparation, et que d'ici peu, quelques années, on aurait besoin que Estel révèle à tous sa véritable ascendance, afin de guider les peuples libres des terres du milieu vers leur destin ultime.

Salut ou destruction.

Estel avait parut mal à l'aise, et avait jeté un coup d'œil vers Thandruil, comme demandant l'autorisation de faire ce que le vieux magicien lui demandait. Mais le roi avait détourné le regard et paraissait fixer le vide devant lui, les traits tirés, comme s'il portait tout le malheur du monde, et tout le poids de cette malédiction. 'C'est peut-être déjà le cas', se dit l'humain, en songeant aux millénaires qui s'étaient écoulés depuis que ce tableau avait du apparaître dans la chambre du prince défunt. Combien de personnes étaient déjà mortes de cette malédiction ?

Il ramena son regard sur Gandalf et sentit un malaise naître en lui. Une lune, c'était l'appellation elfique pour signifier vingt quatre jours. A peu près ce que Elloran a eut après avoir vu le tableau avant de mourir si étrangement. Estel avait vu le tableau hier, ce qui lui laissait désormais vingt trois jours pour lever la malédiction – si un tel levier existait bien sur – avant de faire face à ce qui a tué Elloran. Il culpabilisait à l'idée d'impliquer une nouvelle personne dans toute cette histoire, sous prétexte que lui-même allait probablement mourir, mais il réalisa qu'inconsciemment, il avait déjà du le savoir quand il avait mené Haldir dans la pièce sombre. Nul besoin d'imaginer qu'un esprit terrifiant et affamé l'avait poussé à faire cet acte ; il avait peut-être déjà vu la possibilité que cette histoire de tableau ne soit pas qu'une invention d'Elloran, mais une réelle menace, et avait voulu mettre le maximum de chance de son côté. Car on trouve plus d'idées pour lever une malédiction dans deux têtes que dans une...

C'était un véritable dilemme, mais il réalisa rapidement que la troisième personne qui voulait se joindre à la « fête », était un magicien qui jonglait probablement quotidiennement avec les sortilèges et les malédictions. Il sut alors de quel côté la balance risquait de pencher.

« Allons donc, jeune Estel », reprit Gandalf d'une voix qui se voulait rassurante et amicale. « Dépêche toi. Il ne te reste plus que vingt trois jours. »

Estel leva les yeux vers le magicien. Ainsi, Gandalf était arrivé à la même conclusion que lui. C'était déjà un signe encourageant, en quelques sortes, si l'on oubliait un instant le « QUE » dans sa dernière phrase...

Gandalf referma une main autour du bras de l'humain. Sa poigne était chaleureuse, mais ferme. « Fais moi vite voir ce tableau. Si tu traînes trop, il sera trop tard. Imagine le savon qu'Elrond me passera s'il t'arrive malheur ? ». Il termina sa phrase d'un clin d'œil. Estel le trouva un peu forcé, mais comprit la manœuvre du vieux magicien : alléger un peu l'atmosphère afin d'éviter que trop de tension ne fassent prendre à Thandruil une mauvaise décision.

Comme d'ordonner à ses gardes qu'on interdise désormais l'accès de la chambre sombre à quiconque.

Mais à ce moment, Thandruil semblait plus abattu, que prêt à donner des ordres. Estel ouvrit la marche à Gandalf, suivit par un Haldir silencieux et perdu dans ses pensées.

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Gandalf était désormais face au tableau dont il avait tant entendu parler dans la salle du trône.

Il glissa un coup d'œil vers le jeune humain, adossé à l'un des murs de la chambre. Ce dernier lui rendit un regard interrogatif ; Gandalf se détourna à nouveau vers le tableau. Un jour, Estel prendrait le nom d'Aragorn, mais à l'heure actuelle, l'humain ignorait tout de qui était son père Arathorn, et de la lourde lignée de rois dont il était issu. Le seigneur elfique Elrond, lui avait donné le nom de « Estel » en l'adoptant à la mort de Gilraen ; ce mot signifiait « espoir ».

Mais quel espoir l'humain pouvait-il apporté, si une malédiction pesait réellement sur lui ? S'il se référait correctement à ce qu'avait dit Thandruil, chaque personne qui voyait le tableau, disposait d'une lune. Pour faire quoi ? Attendre la mort patiemment ? N'y avait-il pas justement dans ce délais de quoi faire tomber cette malédiction ?
(si malédiction il y avait !)

Une lune, vingt quatre jours. C'était ce dont il disposait désormais lui aussi, vu qu'il venait de poser les yeux sur le tableau. Haldir disposait du même temps. Estel disposait d'une journée de moins.

Avec une sorte de fascination morbide, il détailla le bois usé et noircis du tableau, comme si le feu était passé par là, et les ravages de l'eau avaient fait lentement moisir le bois du cadre. Quel qu'ait pur être le motif du tableau, il était maintenant entièrement recouvert de boue séchée et de feuilles, le tout recouvert d'une bonne couche de poussière amassée là au fil des siècles. L'ensemble n'était pas horrible, mais suivant l'endroit où l'on regardait, on pouvait avoir l'impression que les feuilles bougeaient, ou dessinaient un relief volontairement. Cela pouvait être presque fascinant, si l'on oubliait la menace cachée derrière ce motif. Plus il parcourait du regard le tableau, plus les feuilles lui paraissaient lugubres, le motif changeant malsain. Il se demanda cependant si ce n'était pas à cause de la « légende » entourant ce tableau qu'il ressentait ces choses. Etait-il influencé par ce qu'il avait entendu ? Involontairement, il se retrouva presque dans l'état d'esprit qu'Estel avait eu la veille, face au tableau.

Et tout comme Estel, il eut l'envie irrésistible de toucher le tableau, peut-être pour s'assurer qu'il était bien réel. Il entendit la respiration brusque d'Estel alors que son bras se tendait, et sut que le jeune avait du faire semblable action la veille.

Le jeune humain voulait hurler en réalité. Une étrange peur venait de le saisir à la gorge en voyant le vieux magicien gris sur le point de toucher le tableau.

'Mais tu l'as fait toi-même', dit une petite voix au fond de son esprit.
'Il ne doit pas le toucher. Il faut prendre ce tableau et le détruire !'
'Tu perdrais ta seule chance de trouver la solution de l'énigme'

'Cette chose est mauvaise !'. Estel sentait son cœur accélérer. Bizarre qu'il panique maintenant alors qu'il estimait être demeuré calme et maître de lui jusqu'à présent. 'Je ne veux pas que d'autres soient mis en danger ! Peut-être que si on ne s'expose pas trop à ce tableau, on risque moins de tomber sous la malédiction. Peut-être qu'Elloran est venu ici tous les jours'

'Et il aurait été contaminé par quelque chose dans le tableau ? Mais les elfes ne tombent pas malades !'

'Peut-être un poison latent, alors...'

'Par ailleurs, Estel, tu as une idée de ce que ça va te faire à toi ?'

Prit qu'il était par son dialogue interne, Estel fut détourné un instant, et ne put avertir Gandalf de ses craintes. Ce dernier se concentra, prêt à tout ce qu'il pourrait recevoir comme sensations ou images venant de ce tableau. A quelques centimètres sa main s'arrêta, comme si son instinct se révoltait à l'idée de toucher cet objet dangereux. Comme si une clochette d'alarme venait de sonner énergiquement dans son esprit. Mais c'était ridicule. Qu'avait dit Thandruil ? Que le tableau tuait tout ceux qui le regardaient. Il avait déjà accompli ce stade depuis un moment. Cela ne changerait plus rien qu'il le touche... Et ses doigts entrèrent en contact avec le tableau.

Il eut une sensation d'étourdissement alors que la chambre disparaissait à ses yeux. Des éclats de lumière flashèrent devant ses yeux. A chaque fois que la lumière s'estompait, il lui semblait voir un lieu différent, mais ensuite, un autre éclair arrivait. Il avait du mal à se concentrer sur ce qu'il voyait. Le flanc d'une montagne sous la pluie, des rochers dressés vers le ciel, de grandes plaques d'ardoise luisant sous l'averse ; de long couloir caverneux ; des flambeaux tenus par des mains à la peau noire et presque écailleuse ; d'autres images qu'il ne put retenir, mais partout, ces cris inhumains. Le sentiment de malaise, qui naquit en lui le poussa à retirer sa main. Aussitôt, les images disparurent de son esprit, le laissant avec une impression de vide. Il jeta un regard vers Haldir qui se tenait devant la fenêtre, entouré des longs voiles sales qui se soulevaient paresseusement dans le vent, rare invité dans cette pièce habituellement fermée. L'elfe lui retourna juste un regard curieux. Apparemment, il s'était écoulé peu de temps dans la réalité alors qu'il était plongé dans ces visions. Il se concentra et tendit la main à nouveau. Les feuilles séchées n'étaient pas arrivées là par hasard. Si elles n'avaient été que le produit du temps, alors le mur sur lequel était accroché ce tableau aurait du être dans le même était que le tableau. Mais mis à part des traces d'humidité et de poussière, il semblait épargné par ce qui avait touché la toile.

Et puis, cette disposition étrange des feuilles. Quelle force avait pu pousser ces végétaux à prendre cette disposition peu engageante ? Au moment où il repose sa main sur les feuilles poussiéreuses, il n'avait qu'une question en tête. Qui, ou quoi, avant provoqué ce qu'il avait face à lui maintenant ?

En un éclair de lumière, il revit les couloirs sombres, les passages en plein air, sous la pluie, le tout avec une couleur gris sale, semblable à la couleur du tableau (ou à l'absence de couleur, plutôt). De nouveau les cavernes humides et sombres, éclairées de quelques flambeaux épars. L'impression d'être poussé, de heurter des murs et des corps sur son trajet. Toujours ces hurlements inhumains, ressemblant à d'horribles ricanements mêlés parfois à des plaintes de douleur. De temps à autre, il sentait une présence. Il ne pouvait la définir avec précision, mais savait que s'il devait retenir une seule sensation, ça aurait été l'hostilité. L'endroit que ses visions éclairs lui montraient était épouvantable, mais cette chose hostile l'effrayait encore plus. Car il avait la sensation qu'elle le cherchait, lui. Et quand il réalisa cela, il sentit la peur l'envahir et son cœur accélérer.

Puis il eut l'impression que la chose hostile venait de le trouver, et vint la sensation d'être jeté en avant, et de tomber dans des ténèbres froides et humides.

Pendant un instant, il ne vit plus rien, mais il entendit. Des clapotis d'eau, des éclats de voix, bien qu'il ne pouvait comprendre ce qui était dit. Il sentait aussi une odeur de d'eau croupie et de pourriture. La température autour de lui était assez basse.

Et ensuite, des clapotis d'eau se rapprochant de lui, l'impression d'hostilité qu'il avait ressentie plus tôt, lui sembla bien faible, par rapport à la haine qu'il ressentait venir vers lui. Quelque chose se déplaçait dans l'eau croupie, se déplaçait vers lui, et le haïssait.

Il eut l'impression qu'un long bras maigre et griffu se tendait vers lui pour le saisir, et il se jeta en arrière.

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Haldir et Estel virent Gandalf être projeté en arrière et heurter le sol. Ils furent auprès de lui en un instant, Haldir, dague dégainée contre quoique ce soit qui pourrait sortir du tableau. Gandalf toussa après quelques secondes pour récupérer son souffle, puis se redressa sur un coude. Estel remarqua l'air étourdit et méfiant qui se peignait sur ses traits alors qu'il regardait le tableau. Avec son aide, et en s'appuyant sur son bâton, le vieux magicien se redressa, balayant de la poussière qui s'était accumulée sur sa longue toge et se penchant pour ramasser son chapeau, sans quitter le tableau des yeux.

« Il y a effectivement quelque chose dans ce tableau », fut les premières paroles qu'il prononça, haïssant la façon dont sa voix paraissait désormais rocailleuse. « Ce ne sont pas de vulgaire légendes. Elloran a bien été tué par ce qui se trouve de l'autre côté de ce tableau. »

« Une chose sans nom, affamée de peur, et vibrante de haine pour quiconque l'approche... »

La voix les fit sursauter tous les trois. Ils se retournèrent et virent Thandruil qui se tenait derrière eux. Estel et Haldir frissonnèrent en se rendant compte qu'aucun ne l'avait entendu arriver. Mais leur frisson ne fut rien comparé à l'horreur qu'ils ressentirent en réalisant que le roi ne les regardait pas eux, mais derrière eux.

Thandruil fixait le tableau d'un regard las...

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(Vous connaissez la musique maintenant hein ? ;)
La suite, si l'histoire vous intéresse toujours et que vous ne vous êtes pas flingué entre temps :p )

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Normalement, j'aurais du compléter encore de quelques paragraphes, mais c'était courir le risque que ce chapitre ne soit pas posté avant 2 semaines... Après une courte pause, je repars en tournage, à Bruxelles cette fois. ;-)

Mais en attendant, je vous donne de quoi vous mettre sous la dent ;) Qu'entends-je ? J'ai encore fini sur une note de suspens insoutenable et insupportable ? Vous voulez me découper allègrement avec une tronçonneuse ? ;) Faites attention, en morceaux, j'écris moins vite qu'en entier ;)

Merci à ceux/celles qui m'ont laissé une tite review pour me dire qu'ils/elles aimaient ce que j'écris 

(Giver, chiffonnette, Karmilla, Darky Angel, Morgana, vyrses, et Babou)

Je répondrai à vos questions lors du prochain chapitre, promis ;)

Mais là, faut que je poste VITE :D

(et ensuite, continuer à ranger ma chambre ;) )

Bisous à tous et toutes et à bientôôôôôôt ;

:Roselyne: