Voici le chapitre 4 dans les temps, premièrement, un gros merci à Dirgni pour avoir fait la correction de ce chapitre.

Abel : Tu n'as pas encore tout vu… regarde juste ce chapitre…

Je vous remercie Loyalbus, Abel et Mietek pour vos reviews.

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Chapitre 4 : Un monde à part.

Dans un petit monastère, dans le nord du Tibet, l'agitation régnait, troublant ainsi la routine des habitants, et interrompit les leçons que donnaient les maîtres à leurs élèves. L'interruption est due à l'arrivée inattendue, par tout le monde, d'un vieil homme au sourire malicieux et aux yeux pétillants de vie derrière ses petites lunettes en demi-lune. Le maître des lieux vint l'accueillir.

- « Valérius, comme je suis heureux de te revoir » dit le vieil homme.

- « Albus Dumbledore, cela fait bien un siècle que tu n'as pas mis les pieds ici. » répondit Valérius.

- « Au moins… au moins, dit Albus, ça date de notre formation… Je suis ici, pour régler mon petit problème. »

- « Ça, je m'en doutais. Allez, vient à l'intérieur. L'air froid n'est pas bon pour les deux vieux croulants que nous sommes. »

Le directeur de Poudlard gratifia Valérius de l'un de ses sourires chargé de malice. Les deux vieux croulants se dirigèrent vers le bâtiment central. En levant les yeux au ciel, Albus fut submergé de souvenirs, à la vue des dragons volant en formation suivis de près par un groupe d'hippogriffes et de griffons.

Ils pénétrèrent dans le bâtiment central, aussi nommé Le Siège par les plus vieux.

- « Un vent de nostalgie te rappelle tes choix passés Albus ? » demanda Valérius.

- « Le Siège… rien n'a réellement changé ici… »

- « Et rien ne changera, c'est juste nous qui changeons, dit Valérius. Viens, allons dans le salon, nous pourrons bavarder tranquillement, sur ta requête et un autre sujet qui risque d'être plus houleux. »

Ils pénétrèrent dans le salon richement décoré aux couleurs du monastère, le noir et le bleu impérial tapissait toute la pièce. Au centre, il y avait une gigantesque table. Albus s'approcha et déposa une main dessus. Il parcourut la table jusqu'à l'autre extrémité en promenant sa main sur la table d'ébène. Arrivé au bout, il regarda le panneau de contrôle et dit :

- « La table du Stratège… une des plus merveilleuses reliques que notre monde ait porté, mais aussi une des plus dangereuse. Si elle venait à tomber entre de mauvaises mains… » dit le vieux directeur.

- « Mais, comme tu le sais déjà, il n'y aucune crainte à avoir »

- « Bien sur, mais je ne peux m'en empêcher. C'est plus fort que moi. » répondit Albus

- « Tout comme ton goût trop prononcé pour les sucreries et les desserts »

- « Sur ce point, je suis totalement incorrigible »

Ils furent interrompus par des coups frappés à leur porte. Valérius se rapprocha de Albus et lui dit :

- « La nouvelle de ta visite a mis plus de temps que je ne le pensais à se répandre. Es-tu prêt à affronter la tempête et ton destin ? »

De l'humour, Albus en aura bien besoin pour passer au travers des prochains événements…

La personne n'ayant reçu aucune réponse des occupants du salon, martela, avec plus de ferveur, la porte, en ajoutant quelques paroles de son cru.

- « Ouvrez cette porte, que je puisse étriper le vieux sénile !! Valérius, si tu veux conserver intacte le salon, ouvres maintenant ! Et plus vite que ça sinon tu vas y passer aussi !! »

Pendant se temps du coté des vieux croulants.

- « Je peux clairement penser qu'il m'en veux encore » dit Albus peiné.

- « Pour t'en vouloir, il t'en veut. Il est furieux de ne jamais pouvoir sortir des limites du monastère et plus que frustré, il veut vraiment ta peau cette fois… Prêt ? »

D'un léger mouvement de la main, en direction de la porte, Valérius l'ouvrit, libérant ainsi la pression que la personne exerçait sur la porte.

- « Toi !! dit un jeune homme en pointant Dumbledore avec son Bo (un bâton long utilisé dans le Bo-jutsu un art martial japonais). Tu vas me le payer ! »

Le jeune homme était vêtu d'un pantalon ample dans un tissus très léger avec un chemise du même tissu, qui finissait juste en dessous du menton, attachée serré pour être sûr que la chemise ne s'ouvre pas et une paire de gants de cuir noir. Ses cheveux blanc-platine striés de mèches noires étaient attachés en catogan, lui arrivaient un plus bas que les épaules. Dans ses yeux dorés, on pouvait déceler un féroce puissance bouillonner à l'intérieur du jeune homme. Outre le Bo, il avait un kodachi attaché en bandoulière dans le dos, le pommeau est en bas à droite. (Un kodachi c'est un type de sabre japonais utilisable à une ou deux mains)

- « Dorian ! Reprend ton calme ! Maintenant ! » dit Valérius

- « Non, Valérius, je ne veux pas me calmer. Il payera pour m'avoir emprisonné ici. Seize longues années à être retiré du monde. Depuis ma naissance, tu me gardes caché. »

- « C'est pour ton bien que je t'ai gardé loin du monde. Et puis, de quoi as-tu à te plaindre ? Tu es logé, nourri et tu as eu les meilleurs professeurs dans toutes les matières » rétorqua Albus

- « Peut-être, mais je n'ai jamais vécu. Je suis une machine. Tu as fait de moi une machine et je veux mettre fin à tout ceci avant que tu ne puisses refaire une telle bêtise. »

Dans les yeux de Dorian flamboyait une lueur de détermination qui fit frémir le vieux directeur, mais il n'en laissa rien paraître. « Au moins, je n'ai pas fait la même erreur avec Harry » pensa Albus.

- « Viens t'asseoir, nous avons à discuter sérieusement et de façon civilisé » dit Albus qui prenait juste place dans l'un des fauteuil fortement rembourrés.

Dorian regarda Dumbledore d'un œil noir. Il n'avait, visiblement aucune envie de s'asseoir ou même de discuter de façon civilisée avec son tuteur. Albus Dumbledore, le directeur de la plus prestigieuse école de sorcellerie au monde, Poudlard, était le tuteur légal de Dorian De Mortès. Albus avait vu en Dorian une des personnes les plus douées et surtout les plus puissantes que le monde connaîtrait. Mais le pire est que Dorian connaisse lui aussi ce fait. « Et le vieux fou croit pouvoir me protéger, mais la vraie question est, qui le protègera de moi…? » pensa Dorian.

- « Vous n'avez pas le droit de me garder prisonnier ici. Soit vous me laissez partir, soit je sors en écrasant tout sur mon passage. »

- « Tu ne peux pas partir comme ça. Le monde extérieur est très dangereux et hostile, surtout pour un jeune homme de seize ans. » dit Albus

- « Dangereux… ? qu'est-ce qui peut être dangereux pour moi? Je suis aussi connu du monde entier… qu'un grain de sable dans l'univers. En plus tu as fait de moi une machine de combat contre les forces du Mal, le Bourreau du Lignage. J'ai plus de trente ans d'entraînement dans des salles temporelles. Alors Albus… que décides-tu ? Parce que je vais me faire un immense plaisir de te passer sur le corps. »

- « J'ai peur qu'en te laissant sortir, que tu ne rejoignes les forces du Voldemort »

- « Dois-je te rappeler que j'ai justement été former pour appliquer la justice du Lignage. Voldemort a été jugé coupable, par le Lignage, d'avoir utilisé le Linus pour engendrer le mal. »

- « Je sais et tu me vois ravi de savoir que tu n'as pas oublié ta tâche première. »

- « Alors, Albus… J'attends, toujours ta réponse et tu sais très bien que je n'ai pas de patience, c'est loin d'être une de mes vertus. Valérius a dû te le dire. »

Ce dernier sursauta à l'appel de son nom. Il avait préféré laisser les deux 'ennemis' discuter sans intervenir, du moins tant qu'ils ne s'entretuaient pas. Le vieux directeur l'empêcha de donner une quelconque réponse, en prenant la parole avant lui pour affirmer son choix.

- « Je suis venu ici pour deux choses, la première est pour te faire une proposition et l'autre ne te concerne pas. » répondit Albus.

Cette annonce eu l'effet d'une bombe, laissant pantois Dorian et Valérius, mais le jeune homme se reprit rapidement.

- « Et quelle est cette proposition ? »

- « Je t'offre la chance de sortir d'ici, mais il faudra que tu fasses ta scolarité. Comme ça, tu pourras avoir une vie, comme tu dis, avec d'autres adolescents » proposa le directeur.

- « Faire ma scolarité avec des marmots qui ne connaissent rien !! Je suis probablement plus compétent que ton prof de défense contre les forces du mal et que ton prof de duel !! Je vais t'en faire deux bouchées tout au plus. » dit Dorian.

- « Qu'est-ce que tu voudrais ? Que je te donne le poste de professeur dans ces deux matières là ? » répondit Albus.

- « Je pourrais aisément le faire… parce que c'est déjà ce que je fais depuis deux ans ici. Je pourrais aussi enseigner les préceptes du Linus. Demande à Valérius »

- « Qu'est-ce qu'il raconte Valérius? » demanda Albus en se tourna vers son vieil ami.

- « C'est vrai. Il y a deux ans, un des maîtres est mort sans avoir désigné de successeur. Il a fallu trouver un remplaçant et la seule personne ayant le statut de maître que nous avions était Dorian, qui ma foi, fait un très bon travail. » dit Valérius pour éclairer Albus sur la situation.

- « Il avait un statut de maître avant ? » demanda Albus intrigué

- « Oui, un drow (NdA, un drow, c'est un elfe noir, race qui est généralement mauvaise) , qui était un maître des ombres errant est venu ici pour se réfugier. Il n'a pas suivi les préceptes drows et s'est donc vu banni. Il a vite remarqué Dorian et son potentiel. Dorian a donc été son élève pendant une année. Le Shadow Dancer lui a appris tout ce qu'il savait. Il a donc gratifié Dorian du titre de Shadow Dancer... maître des ombres. Dorian a gardé une rancœur contre les drows, pour avoir bannit un être foncièrement bon. » répondit Valérius

- «Oui… bon… je vois… écoutes moi bien Dorian, dit Dumbledore en se tournant vers ce dernier, bien que tu sois maître des ombres, je ne peux absolument pas te donner ces postes. Ce n'est pas parce que tu n'en as pas les compétences, mais bien parce que c'est totalement impossible. Ici, on peut faire ce que l'on veut, le monastère est considéré comme une cité état indépendante de toute nation, mais à Poudlard, nous sommes régis par des lois très différentes de celles que tu connais. Il faudra même que tu laisses ici Malystryx… »

- « Si tu penses que je vais me séparer des seuls êtres que j'ai jamais aimé, tu te mets le doigt dans l'œil. Mortéa, Myska, Aritanaé, Séréna et Malystryx viendront avec moi si je pars. Mais j'hésite encore… parce que j'aimerais vraiment pouvoir te coller une baffe. Donnes moi au moins le droit d'enseigner le Linus et les arts martiaux. Avec ça, le marché est conclu. »

Le directeur, regarda attentivement le jeune homme. « L'enseignement l'a fait mûrir et il y tient coûte que coûte. Pour les arts martiaux, il n'y aura pas de problème, mais le Linus c'est une autre paire de manches. En Angleterre, cette pratique est inconnue, comme presque partout dans le monde. Mais il faut vraiment qu'il vienne avec moi en Angleterre, pour la protection qu'il pourra offrir à Harry » pensa-t-il.

- « Bon… c'est d'accord, mais je ne peux pas encore dire si le Linus va être accepté par les autorités gouvernementales. Cette pratique leur est totalement inconnue, et j'ai bien peur qu'ils veuillent la réglementer comme les animagus. Bien que peu connue, par le ministère, elle est pratiquée par un bon nombre de personnes qui devront se faire enregistrer au ministère comme membre du Lignage. Pour les arts martiaux, je ne vois pas pourquoi il refuserait. Surtout qu'un tournoi international de duel et de combat est organisé par plusieurs écoles de sorcelleries.» dit Albus en se levant et en présentant sa main à Dorian

- « C'est d'accord, dit Dorian en serrant la main du directeur, mais gardes bien en tête que rien n'est effacé… rien n'est pardonné. Ce n'est qu'une trêve, le temps que je mette la main sur cette pourriture de Voldemort. Quand devrais-je partir ? Parce qu'il me reste des élèves et… »

- « La dernière semaine d'août, pas avant. » répondit aussitôt Dumbledore

Dorian tourna le dos sans prendre la peine de répondre. Il alla rejoindre ses élèves, laissant les deux vieux ensembles.

Une fois que Dorian eut passé la porte, Valérius alla la fermer. Il se retourna et vit son vieil ami se laisser tomber d'épuisement dans l'un des fauteuils. Valérius s'installa dans celui placé en face d'Albus. Il lui donna le temps de récupérer parce que, même si l'échange n'avait été que verbal, Dorian diffusait sa colère par pulsions de magie brute qu'il libérait de temps en temps sans même s'en apercevoir et Albus avait dû en essuyer plusieurs et quelques bonnes.

- « Alors, Valérius, dit Dumbledore, qui est cette personne qui pourrait prendre le poste de professeur de DCFM, dont tu m'as fait part dans ta lettre? » commença Dumbledore.

- « Humm… c'est que… c'est une des élèves les plus prometteuses qui, de plus, a un talent pour enseigner. Elle aide souvent les autres et son maître. » renseigna Valérius.

- « Bien… bien… mais j'aimerai tout de même avoir l'avis de son maître. » suggéra Albus.

- « Je pense qu'il ne vaudrait mieux pas » esquiva Valérius.

- « Pourquoi ? Tu penses qu'il ne voudra pas ? » questionna Albus.

- « Oui et non… son maître c'est Dorian… » avoua Valérius.

- « Ouf… je vois. Comment va-t-il le prendre ? » demanda Dumbledore.

- « Le problème est que peu importe qui ce sera, aucun n'arrivera à le maîtriser. Surtout si c'est un élève qui vient d'ici » dit Valérius.

- « Donc, il faut oublier ta proposition… » rétorqua Albus.

- « Non, je ne dis pas ça. Mais bien que personne ne pourrait le faire hormis Ahéris. Il faudra juste lui exposer clairement la situation. Le mieux serait qu'elle parte avec toi aujourd'hui même. Tout le monastère est au courant que je lui ai donné une mission. Ils doivent tous supposer que tu es venu pour cette mission. Ne leur enlevons pas cette fausse joie. En partant maintenant, tu pourras l'informer sur tout ce qu'elle devra savoir et elle pourra monter un programme scolaire. Mais je te conseil fortement d'y jeter un œil, parce qu'il risque d'être très rude en comparaison de ce que tes élèves ont connus.»

- « Je te rappelle, que nous avons fait notre cours ici ensemble, donc le programme je le connais tout de même un peu. »

Les deux vieux hommes se levèrent. Valérius fit signe à son ami de le suivre. Il allait à la rencontre du futur professeur de Poudlard. Ils parcouraient le chemin tout en bavardant tranquillement.

- « … le caractère qu'il a… s'exclama Albus, un De Mortès jusqu'au bout des ongles… »

- « Je ne te le fais pas dire. Avec toutes les prises de bec qu'il a avec tout le monde… enfin presque tout le monde… » s'exclama le personnage d'un tableau.

Dumbledore s'arrêta et regarda le tableau qui avait interrompu les deux hommes.

- « Jonas De Mortès, tu dois être fier de ton petit-fils. Il a ton caractère » grogna le directeur de Poudlard.

- « Et j'en suis fier. Un parfait De Mortès » répondit le personnage en prenant un air fier et supérieur.

- « Je n'ai jamais pu vaincre un De Mortès par le passé et je dois me rentrer dans le crâne que c'est repartit pour un tour. » commenta Albus.

- « Bien, il était temps. Il t'a fallu passer par quatre générations pour le constater. » répondit Jonas.

Valérius entraîna Albus pour l'éloigner le plus possible de Jonas. Il n'était pas bon de les laisser l'un près de l'autre. Ça, il l'avait appris lors de sa formation avec Albus et Jonas.

Ils continuèrent leur chemin. Ils passèrent devant plusieurs groupes qui les saluèrent lorsqu'ils passaient à proximité et ils sortirent du Siège.

- « Le groupe de Dorian devrait être dans les enclos. Il donne un cours sur les griffons aux futurs chevaucheurs. » dit Valérius.

Donc, ils se dirigèrent vers le 'quartier' des enclos. Dans l'enclos des griffons, une quinzaine de personnes étaient placées autour d'un griffon. Ils étaient tous attentifs à ce que disait leur maître, qui leur expliquait les techniques de vol à dos de griffons de combats. Lorsqu'ils furent assez près, les deux vieux purent entendre clairement ce que disait Dorian.

- « … ces créatures sont entraînées pour tuer. Si vous les gênez, elles vous désarçonneront à la première occasion. Maintenant, tous en selle. Je veux que vous voliez à très basse altitude. »

Tous les élèves l'entourant se dirigèrent vers les griffons de l'enclos. Le griffon qui avait servi pour le cours fut monté par une jeune femme. Valérius pointa cette jeune femme et dit à Albus : « C'est elle » Sur le dos de sa monture, Ahéris parcourait l'enclos pour aider et conseiller les élèves qui allait faire leur premier vol.

Dorian, de son coté, tentait de calmer un griffon qui ne voulait pas être monté. Le griffon avait fait claquer son bec et avait donner quelques ruades qui avaient propulser deux élèves à quelques mètres. Dorian s'avança vers la créature en déployant quelque peu son aura pour lui montrer qu'il avait à faire à une puissance plus grande que lui. Dorian était entouré d'une aura bleue. Le halo grandissait et devenait de plus en plus éblouissant, parce que le griffon semblait toujours défier Dorian, même s'il reculait d'un air incertain. Dorian sentit que la bête ne se calmait pas, il allait peut-être même attaquer. Dorian décida de libérer d'un coup une bonne partie de son énergie. Cela eut l'effet d'un flash lumineux qui aveugla, tout ceux qui le regardaient, pendant quelques secondes et eut fit se rassembler la quasi-totalité du monastère autour de l'enclos des griffons.

Malgré ce déploiement d'énergie, l'animal ne voulait tout simplement pas coopérer. Dorian regardait attentivement la bête, guettant la moindre de ses réactions. Il n'eut pas à attendre longtemps car il remarqua que le griffon bandait les muscles de ses pattes arrière. Dorian avait sa main droite posée sur sa hanche, à quelques centimètres de son kodachi.

Le griffon bondit. Dorian empoigna son kodachi et frappa la bête. Le coup la happa de bas en haut, lui entaillant le poitrail, lui ouvrant la gorge et libérant ainsi un flot de sang rouge qui se répandit sur le sol.

- « Sortez tous les griffons ! Maintenant ! cria Dorian, l'odeur du sang va les énerver. Videz aussi les autres enclos pour que les autres ne soient pas affectés.»

Tous se mirent à l'ouvrage. Ceux qui s'étaient attroupés vinrent donner un coup de main. Dorian distribuait des ordres à tous pour que les bêtes évacuées ne soient pas stressées et qu'elles ne causent aucun blessé. Les griffons, les hippogriffes et les seddens furent évacués et transférés dans les anciens enclos. Un groupe fut désigné pour nettoyer tout l'enclos. Dorian rangea, enfin, son kodachi. Ses vêtements étaient éclaboussés de sang. Il se mit à genoux dans la marre de sang, caressa la tête de l'animal et se releva. D'un geste de la main, il fit léviter le corps de la bête, sortit de l'enclos et se dirigea vers un bâtiment qui était à l'écart de tous les autres, ses appartements. Le corps du griffon le suivait.

Arrivé, il barra toutes les portes et se dirigea vers le jardin intérieur où il déposa le corps, au centre d'un cercle de dalles de pierres. Sur chacune des dalles, une rune était gravée. Il entra à son tour dans le cercle de pierres et commença une incantation qui résonnait comme une plainte mélancolique. Une à une, les runes prirent vie et commencèrent à luire peu à peu et de plus en plus fort, au fil de l'avancement de l'incantation.

Quand l'incantation atteint son paroxysme, le cercle de pierres prit feu, consumant ce qu'il y avait à l'intérieur. Le corps du griffon flamba, ainsi que les vêtements de Dorian. Son kodachi tomba sur le sol. Il était maintenant debout et nu au milieu des flammes qui léchaient son corps sans qu'il n'ait l'air de ressentir de douleur. Il récitait toujours l'incantation, mais il commença à diminuer l'intensité. Les flammes diminuèrent aussi, tout comme la luminosité des runes.

Lorsque tout s'arrêta, Dorian se tenait encore dans le cercle et regarda son corps intact. Il regardait les runes qui étaient tatouées magiquement sur tout son corps, un savant enchevêtrement. Les seuls endroits qui n'étaient pas couverts étaient la tête, les paumes des mains et celles des pieds. C'est au niveau du cœur qu'était l'enchevêtrement le plus parfait. Sa rune cœur était composée de quatre autres runes. L'assemblage de toutes les runes qui couvraient son corps était parfait et il en connaissait toute la mosaïque par cœur.

Dorian cessa son examen et récupéra son kodachi qui gisait dans les cendres. Lui et son arme n'avaient reçu aucun dommage. Il se dépêcha pour aller dans sa chambre et s'habiller rapidement d'une tenue identique : des mocassins, un pantalon ample, une chemise attachée sous le menton, des gants blancs et deux ceintures en peau de dragons des glaces. Sa tenue, entièrement composée de blanc, faisait ressortir ses yeux dorés et les mèches noires qui zébraient sa chevelure.

Lorsqu'il sortit, son sedden l'attendait. Les seddens étaient des tigres, généralement de couleur noir, d'une hauteur moyenne d'un mètre soixante et dotés d'ailes noires. Les seddens étaient généralement utilisé comme monture par les Shadow Dancer. Mais Mortéa était d'un blanc pur zébré de petites raies noires et ses grandes ailes étaient d'une blancheur immaculée. Dorian s'approcha et passa sa main dans l'épaisse fourrure. Mortéa colla sa tête sur le torse de son cavalier.

- « Je sais ma belle, je sais… dit-il tristement, mais je ne pouvais le laisser partir. »

Mortéa leva la tête et donna un bon coup de langue sous le menton de Dorian et déploya ses ailes, dès que Dorian l'enfourcha et eut les deux pieds dans les étriers, puis, se cabra et sauta en donnant un puissant battement d'ailes pour s'envoler. Ils volèrent au-dessus du monastère. L'agitation due à l'incident s'était calmée, les bêtes retrouvaient maintenant leurs enclos. Ahéris venait de regrouper les élèves. Dorian fit atterrir Mortéa et toisa ses élèves.

- « Qu'est-ce que vous attendez ? Que je vous prenne par la main et que je vous aide à monter votre griffon ? » grogna Dorian.

Chaque élève alla se trouver une monture, mais la choisit de façon plus attentive. En moins de deux, tous étaient dans les airs. Dorian les regarda du sol. Il apprécia la technique démontrée par certains mais son attention était fixée sur Ahéris. Elle et son griffon volaient avec grâce, agilité et rapidité. Elle a été sa première élève et la seule personne à avoir un certain contrôle sur lui.

Tout le monastère s'était posé la question, pour savoir comment ? Mais les réponses suggérées étaient souvent plus farfelues que vraisemblables. Mais la suggestion qui ressortait à tous les coups, c'était qu'elle lui était tombée dans l'œil, surtout qu'il n'était qu'un adolescent. Cette rumeur n'était pas loin de la vérité. Son talent, l'ardeur qu'elle déployait et surtout le cœur qu'elle mettait dans ses entraînements étaient tombés dans l'œil de Dorian.

Il sortit de sa contemplation et porta son attention sur les deux vieux qui bavardaient ensemble.

- « Regardes le, Albus… Tu as vu comment il maîtrise ses élèves et comment il a réagi rapidement face au griffon. »

- « Oui… j'ai surtout vu sa puissance. Son aura est incroyable » dit Dumbledore.

Albus regarda encore attentivement le jeune homme et le détailla plus scrupuleusement. « Un guerrier, c'est ce qu'il est. La puissante musculature qu'il doit avoir. Tiens, je n'avais pas remarqué qu'il porte toujours des gants et qu'on ne voie pas un centimètre de peau autre que sa tête. » Il remarqua en même temps que Dorian suivait toujours des yeux la même personne.

Valérius vit que Albus avait remarqué la fixation de Dorian pour Ahéris, et le petit sourire qui se dessinait sur son visage.

- « C'est la seule personne qui a jamais pu le faire sourire. » commenta Valérius.

- « Depuis quand, il porte des gants et se couvre totalement le corps? Tu m'as toujours dit qu'il préférait s'entraîner sans chemise. » questionna Albus.

- « Je sais… mais cela a changé quelques mois après que le Shadow Dancer soit passé. Nous sommes sûr qu'il n'y a aucun lien entre les deux. Il n'a jamais voulu donner une quelconque explication ou même se dévêtir pour que nous regardions. De même, il n'est plus jamais passé à l'infirmerie pour soigner une quelconque blessure depuis cette époque. »

- « Je lui demanderai plus tard, pour l'instant parle moi un peu d'Ahéris… »

- « Ahéris Déry, québécoise qui a fait ses six ans de scolarité à Genesis, dans le nord du pays. Elle a fini sa scolarité avec la mention de danger publique, parce qu'elle se frustrait rapidement et réagissait au quart de tour avec tout le monde, élèves et professeurs… »

- « Quel beau mixte à faire avec Dorian… » commenta Albus.

- « C'est ce que je me suis dit, mais ce fut le contraire. Elle est arrivée ici à l'âge de seize ans. Elle a menée la vie dure à deux maîtres qui ont fini par laisser tomber. Je lui ai laissé une chance et l'ai donné comme première élève à Dorian. Je me disais que seule une personne avec un caractère similaire pourrait la calmer. »

- « Et ce coup de chance t'a réussi, doublement de plus. Parce que cela a calmé Dorian. » dit le vieux directeur.

- « Oui… Continuons notre portrait de Ahéris. Sa force, c'est la magie élémentaire de l'air et de son compagnon de lien, c'est Griffy. Sa faiblesse, c'est son caractère qui est pire que celui d'un hippogriffe borné. Elle a aussi un coté protecteur très développé, surtout envers les élèves qu'elle aide. »

Valérius arrêta de parler quand il vit que Dorian se dirigeait vers eux.

- « Alors, qu'est –ce que vous voulez encore ? » demanda Dorian, dès qu'il fut près des deux hommes.

- « Nous sommes venus parler à Ahéris. » dit simplement Valérius.

- Je vois, vous devrez attendre que nous ayons fini. Elle n'aime pas être dérangée quand elle vole. »

- « Beaux vêtements, dit Dumbledore pour détourner la conversation, tu as du goût… »

- « Pourquoi, parler de mes vêtements ? » demanda Dorian sur la défensive.

- « Parce que je trouve bizarre que tu changes de manie du jours au lendemain. Même si cela date de deux ans, je suis très intrigué. »

- « Tu ne peux pas simplement penser que ça me plaît ainsi ? » dit-il en tournant les talons.

- « Mouais… » répondit Albus sceptique, pendant que Dorian tournait le dos aux deux vieux.

Le jeune homme rejoignit Mortéa et monta en selle. Le sedden décolla rapidement et se joignit aux griffons.

- « Écoutez moi, dit Dorian, nous allons faire une petite escapade dans les montagnes. Mettez pied à terre pour prendre votre équipement. Nous partons dans dix minutes. »

Les élèves furent au sol en moins de deux. Dans les airs, il ne restait que Ahéris et Dorian. Ahéris se rapprocha de Dorian.

- « Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle.

- « Changement de dernière minute, nous allons faire une petite escapade dans les montagnes. Tu as le choix de venir, ou d'aller voir les vieux croûtons pour ta mission, parce que c'est pour ça qu'ils sont là. » dit calmement Dorian.

Elle regarda de plus près Dorian et répondit :

- « Si tu penses que je vais te laisser seul avec eux quand tu es dans un état de frustration très avancé, tu te mets le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Pour ma part, je suis toujours prête. »

- « Bien, il ne reste plus qu'à attendre les autres. »

Les élèves commencèrent à revenir quelques minutes plus tard. L'un d'eux fut interpellé par Valérius.

- « Hey ! Peux-tu me dire, ce que veut faire Dorian ? »

- « Tout ce qu'il a dit, c'est que nous allons faire une escapade dans les montagnes » répondit l'élève.

- « Merde ! Tu n'aurais pas du aborder ce sujet Albus. Maintenant il est dans une rage noire et Ahéris le sait. Il faudra que tu attendes qu'ils reviennent. » dit Valérius pendant que les élèves décollaient.

Dorian n'eut aucun besoin d'indiquer à Mortéa la route qu'elle devait suivre. La troupe, composée de dix-sept cavaliers et leur monture, prit la direction du nord. Si les élèves ne volaient pas en formation, ils n'avaient aucun mal à suivre la cadence qu'imposait Dorian.

Après une heure de vol à cadence forcée, ils purent voir, devant eux, une petite vallée au milieu des montagnes. Cette vallée, personne n'osait y venir car c'est là que résidaient les protecteurs de Dorian, qui devinrent ses compagnons de lien. Il y en avait quatre, Myska, Séréna, Aritanaë et sans oublier Malystrys. Dorian fut le premier à faire descendre sa monture et à la poser. Les élèves firent de même.

- « Je veux que vous ne refassiez jamais ce que je vais vous demander de faire quand vous n'êtes pas liés avec un griffon : vous pouvez laisser les griffons libre. Ils ne sortiront pas de la vallée, au risque de se trouver face à face avec Malystryx. Regardez comment vos griffons réagissent. Ils sentent la présence d'un dragon pas loin. Ils sentent que ce territoire lui appartient, dit Dorian mais en voyant quelques uns commencer à prendre peur, il ajouta, Malystrys est un de mes compagnon de lien. Maintenant, installez vos tentes ici, nous restons pour la nuit.

- Il faut que je parle à Aritanaë. »dit Dorian à Ahéris.

Il alla retirer la selle que Mortéa avait sur le dos, prit son sac et caressa la tête de l'animal. Ensuite, il partit en direction d'une entrée pratiquée à même le flanc de l'une des montagnes. Dorian laissant Ahéris s'occuper des élèves. Arrivé devant le trou, il prit son Bo, marmonna quelques paroles et l'extrémité supérieure de son Bo diffusa un petit rayon de lumière. Il commença l'ascension d'un long escalier pour joindre le centre de la montagne. Il prit une bonne vingtaine de minutes pour monter les marches et, malgré sa bonne condition physique, il arriva épuisé et tout en sueur. Sa chemise blanche, collant son dos et son torse, épousait sa musculature et laissait voir, par transparence, les runes tatouées. Lorsqu'il eût repris son souffle, il regarda autour de lui et vit Ahéris assise dans un fauteuil, un breuvage à la main, qui bavardait avec un serpent ailé couvert de plumes turquoises. La créature, de plus de trois mètres de long, avait enroulé son corps sur elle-même, tout en gardant sa tête au même niveau que celle d'Ahéris.

Remarquant l'arrivée de Dorian en premier, le serpent déploya son corps, étira ses ailes et s'éleva dans les airs pour rejoindre Dorian qui était à l'autre bout de la salle, creusée dans la montagne et vint se poser près de lui.

- « Pourquoi n'utilissses-tu pas la voie des airs pour monter issssi ? » demanda la créature.

- « Ça se prétend coualt, une des créatures les plus intelligentes, puis ça pose des questions dont il connaît les réponses… grogna Dorian, c'est bien parce que tu es un bon compagnon et que je sais que tu veux faire de l'humour de bas étage que je ne t'écorche pas Aritanaë. »

Dorian s'avança vers l'endroit où était Ahéris et se laissa tomber dans le second fauteuil. Ahéris le regarda faire en souriant, ce qui lui valut un regard noir de la part de Dorian.

- « Ha ! Dorian… Va donc prendre une douche sinon je ne réponds pas de moi. » dit-elle en ponctuant la fin de sa phrase d'un petit rire.

- « Bien oui… qu'est-ce que tu pourrais me faire… ? Me frapper… me lancer un sort peut-être ? » dit-il énervé.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et se leva, enleva ses gants et les déposa sur le siège. Puis, il s'éloigna, s'effondra sur le sol et commença à convulser… Son corps débutait une métamorphose. Sa peau se couvrit peu à peu d'une épaisse fourrure blanche, ses mains se transformèrent en pattes munies de grosses griffes, sa mâchoire s'allongea, ses dents s'allongèrent, devenant aiguisées comme des couteaux, laissant apparaître la tête d'un tigre. La musculature et l'ossature commencèrent aussi à changer. Ses muscles se développèrent, ses os s'agrandirent et grossirent puis, il s'immobilisa sur le sol. La métamorphose était finie. Sur le sol gisait une créature de plus de deux mètre d'un blanc immaculé. Elle se leva doucement en grognant. Une fois qu'elle fût debout, nul doute n'était possible. Dorian était un tigre-garou…

(V)(V)(V)(V)(V)

Partez pas en peur s'il y a pas mal de points nébuleux, je vais prendre le temps (et quelques chapitres) pour vous éclaircir le tout.

Pour l'idée du Lignage, c'est tiré de la série, L'assassin royal. Je n'en dirai pas plus.

Pour celle des runes tatouées, ça vient de Death Gates Cercle. Ici aussi je n'en dirais pas plus.

Pour ceux qui connaissent ses romans, je veux juste vous dire que j'ai quelques peu adapté ce que j'ai utilisé.