Heu, ça fait longtemps qu'on se s'était pas parler… Deux mois, vous êtes sûrs ? Non, vous avez du vous trompez (à part – ils n'ont rien remarqué, tout va bien). Bon, pour dire la vérité, j'avais toujours et encore du boulot et je désirais finir mon autre fanfiction en cours. Mais maintenant, je n'ai plus d'excuses. Pour l'histoire, le début traîne un peu mais la suite est tellement chouette que ça va compenser…
N'hésitez pas à rewiewer. Et si c'est si mauvais que ça, faites le moi savoir !
Remerciements : A tous les lecteurs qui s'expriment ou restent anonymes. Continuer de me soutenir, ça fait toujours plaisir (j'espère que je n'ai oubliais personne, sinon faites le moi savoir).
Titre de la trilogie : Le requiem de l'espoir.
Titre du deuxième volet : La couronne de lumière.
Auteur : Elizabeth.
Spoilers : les quatre premiers tomes.
Disclaimer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde d'Harry Potter, je tiens à préciser qu'il appartient à l'écrivain J.K Rowlling. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif.
Avertissement : PG-13 (pas pour le chapitre en lui-même mais pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé général de la trilogie : 1970. A l'aube d'une des noires périodes de l'histoire, Lily Evans, James Potter et ceux qui les entourent se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Cela leur voudra de rentrer dans l'Histoire en liant leurs pouvoirs et leurs vies.
Résumé du chapitre précédent : Un match de Quidditch permet à James de découvrir que leur professeur de défense contre les forces du mal possède lui aussi un passé, qui cependant le rend mélancolique. Lors de l'affrontement, Inès Montague empêche un des joueurs de Gryffondor de se blesser dans sa chute. James ne sait pas tellement comment interpréter ce geste.
Rappel des personnages évoqués dans ce chapitre :
Kevin Perkins : Gryffondor, sixième année.
Jack Funestar : Gryffondor, sixième année.
Daniel Payne : Gryffondor, sixième année, préfet et gardien de Quidditch.
Keïta Pélias : Professeur de défense contre les forces du mal.
LE REQUIEM DE L'ESPOIR
2 La couronne de lumière.
Chapitre 7 : LA CARTE DU MARAUDEUR.
Cela faisait maintenant trois mois que les élèves avaient repris les cours et Dumbledore semblait ne pas avoir trouvé de remplaçant pour enseigner le combat. Pourtant ce matin là, le professeur McGonnagal leur annonça que leur emploi du temps comptait maintenant trois heures de plus. Certains firent la moue, surtout parmi les filles tandis que les garçons paraissaient plutôt satisfaits. Potter et Black commencèrent à se parler à voix basse. Le plus effronté des deux leva brusquement la main et le professeur de métamorphose le fixa par-dessus ses lunettes.
« Oui, M. Black ? »
« Et bien, professeur, peut-on savoir l'identité de notre nouveau professeur ? »
Les deux garçons s'étaient disputés sur le sujet. James considérait qu'il s'agirait forcément de quelqu'un de médiocre, on n'acceptait pas un poste d'enseignant au bout de trois mois de cours. Mais Sirius de son côté, soutenait fermement que Dumbledore n'aurait jamais embauché un incapable. Sur ce point, il n'avait certainement pas tort. Bien que le directeur paraisse un peu loufoque de temps à autre, il n'en était pas moins très consciencieux dans son travail et ses responsabilités.
Le professeur fronça les sourcils et fixa sa classe dans regard douteux.
« Il s'agit de quelqu'un de doué. Mais ce n'est pas le sujet de ce cours. De toutes façons, vous le découvrirez par vous-même à l'heure suivante. Sur ce, l'un d'entre vous pourrait rappeler à la classe les conditions de … »
Pour une fois, le cours parut relativement long à James. Il parvint à faire rapidement l'exercice demandé par le professeur qui le fixa par-dessus ses lunettes lorsqu'il le réussit au bout de quelques minutes. Son regard était toujours sévère mais il savait qu'elle observait ses prouesses. Ils n'étaient que deux à être parvenu à métamorphoser leur bras gauche en ailes. Sirius agitait vainement sa baguette mais son bras ne se couvrait que de plumes sans se transformer totalement. Au bout d'une dizaine de minutes, Remus y parvint ainsi que Mary Bones qui se trouvait sur le rang de la classe. James remarqua que les seuls élèves à avoir parfaitement abouti l'exercice se trouvaient être lui, Remus ainsi que la jeune blonde et son amie aux boucles noires. La préfète allait y parvenir quand un peu de bruit attira l'attention de James qui se retourna et aperçut Jack Funestar qui battait vainement ses deux ailes couvertes de plumes argentées. Sa baguette était tombée sur le sol et son partenaire, Kevin Perkins, la ramassa et lui fit un sourire. Le jeune homme fulmina et se mit à vociférer. Toujours aussi susceptible, lui chuchota Sirius à son oreille en rigolant.
« Tu trouves ça amusant, peut-être, grogna t'il. »
L'autre haussa les épaules et sourit de toutes ses dents en faisant tournoyer entre ses doigts la baguette sombre de Jack.
« C'est moins fatigant de faire cette métamorphose sur les autres. Et puis, je trouve que ces ailes ne te vont pas si mal, plaisanta Kevin. »
« Rends-moi mes bras, espèce de lâche et je me ferai un plaisir d'utiliser mes poings, jappa Jack.
« Tu es sûr que tu ne veux pas essayer si tu peux voler avec ? La fenêtre est juste à côté, si tu veux… »
Le jeune homme n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il fut bousculé par Jack qui se jetait contre lui. Toutefois, la bagarre n'alla pas loin car le professeur intervint rapidement et les sermonna sur leur comportement.
« Vous trouvez cela digne d'élèves de dix-sept ans, clama t'elle. Cinq points de moins chacun pour Gryffondor! »
Sur ces entrefaites, la cloche sonna et chacun se précipita dans le couloir. Ils suivirent tous plus ou moins Daniel Payne qui avait reçu un parchemin certifiant la salle du cours de duel. Au tournant du couloir, ils pénétrèrent dans une salle toute en longueur dont l'allée centrale était recouverte d'un long tapis. De chaque côté, se trouvaient alignés une rangée de pupitres en bois sombres qui n'attendaient que les élèves. Chacun s'installa selon sa convenance et se mit à bavarder avec son voisin.
« Mais où est donc le professeur, s'exclama un gryffondor en jetant ses livres devant lui. »
« Je suis là, déclara une petite voix un peu aigrelette. »
Une étrange agitation parcourut le bureau du professeur absent et tout à coup, un petit homme se hissa sur une chaise et monta debout sur le bureau.
« Professeur Flitwick, s'étonna Lily en reconnaissant le minuscule enseignant d'enchantements. »
« Oui, c'est moi qui serait votre professeur cette année. Il semblerait que notre directeur n'est malheureusement trouvé personne. »
Tout en parlant, il épousseta ses vêtements et claqua des doigts pour faire apparaître sa baguette. Certains élèves restaient sceptiques devant cette apparition mais le petit homme n'y prêta pas attention et leur adressa à tous un large sourire.
« Bien, nous allons commencer par une partie théorique.
Un peu de vacarme se fit entendre puis une main finit par se lever.
« Dites, professeur, vous êtes sûr que vous êtes qualifié pour nous enseigner cette matière ? »
Alors que de nombreux enseignants auraient vu de l'impertinence dans la question et se seraient fait un plaisir de mettre en retenue mensuelle le questionneur, le petit professeur Flitwick fit, lui, un grand sourire dans sa petite barbe blanche et ses yeux se mirent à pétiller de plaisir.
« Je ne voulais pas en parler mais puisque que l'on m'a posé la question, je vais tâcher d'y répondre. Pour tout vous dire, j'ai été champion de duels pendant trois années à la faculté d'enchantements. C'était en 1932 alors que je n'avais qu'une vingtaine d'année… »
Et le professeur passa l'heure entière à leur narre les duels qu'il avait faits lors des tournois annuels de la faculté. Il détaillait chaque adversaire et puis leur mimait chaque action en lançant le sort contre le mur. Il finit par ne plus se rappeler le sort qui lui avait permis de vaincre un sorcier prétentieux et se grattait la tête quand la cloche retentit.
« Déjà fini, se lamenta t'il. C'est fort dommage, nous n'avons pas eu le temps de faire grand chose. Pour rattraper cela, vous m'étudierez le premier chapitre de votre livre et essayez de revoir ce que l'on vous a enseigné l'année dernière. »
Lily souriait en sortant du cours. Elle aimait bien le professeur d'enchantements et bien que ces cours fussent très divertissants, les élèves apprenaient énormément de choses. Elle laissa ses camarades sortir et aperçut Daniel Payne qui sortait presque en courant, son sac accroché sur l'épaule. Le jeune homme s'arrêta brusquement et se claqua la main sur le front comme s'il avait oublié quelque chose. Elle le vit se retourner et attraper Mary par le bras. Sa petite amie parut surprise mais il lui fit un immense sourire et lui déclara quelque chose avant de la remercier et de l'embrasser furtivement. Deux secondes plus tard, il avait disparu.
Lily s'avança vers Mary qui semblait encore étonnée et Julia vint les rejoindre. La blonde lui parut passablement de mauvaise humeur brusquement. Elle faisait une moue boudeuse, elle qui souriait de façon continuelle d'habitude.
« Qu'est ce qui se passe, demanda Lily gentiment en avançant dans le couloir. »
« Il se passe que Monsieur Daniel Payne me demande encore de m'occuper de sa sœur. Je te jure, j'en ai assez, Lily. Depuis le début de l'année, on se voit à peine et il me prend pour sa nounou ! »
« Tu devrais le lui dire, déclara Julia. »
« Je ne suis pas sûre que cela change grand chose ! Il n'est jamais là quand je veux lui parler… »
Lily perdit le fil de la conversation. Elle fixa son attention sur ses mains. Ces dernières la démangeaient comme lorsque petite, elle s'était frotté aux orties. Cela lui était arrivé assez souvent depuis cet été mais c'était la première fois que la douleur se faisait si présente. Fourrant ses mains dans les poches de son uniforme, elle fit une petite grimace et tenta de penser à autre chose. Mais la légère démangeaison se transforma peu à peu en brûlures qui échauffaient la peau et les ongles. La préfète serra les poings et porta son regard sur ses amies. Julia la regarda étrangement.
« Tu vas bien, Lily ? Tu es toute pâle ! »
« Ce n'est rien, chuchota t'elle. J'ai juste un peu mal aux mains. »
« Fais voir, déclara son amie en tendant le bras. »
Lily sortit à remords les mains de sa poche tandis que toutes les trois s'arrêtaient contre le mur. Julia passa son sac à Mary et retroussa les manches de la préfète. Elle fit glisser ses doigts sur la peau qui lui parut brûlante.
« Lily, tu es sûre que tu n'as pas de fièvre ? Tes mains sont brûlantes… En fait, on dirait que tu as concentré ton flux magique dedans… Je le sens qui vibre. »
Elle s'en était doutée mais n'avait pas vraiment voulu y croire. Depuis que les trois jeunes filles avaient effectué cette étrange cérémonie, Lily n'avait cessé de sentir la magie fluctuer en elle, parfois doucement en de lentes vagues mais aussi plus ardemment comme si son corps la brûlait. Il ne fallait que personne ne soit au courant. De telles pratiques n'étaient pas tolérées à Poudlard dans le règlement, ni même par le ministère de la magie. Si on venait à le découvrir, elles finiraient toutes les trois devant une commission.
Julia fixa sa camarade mais la préfète avait détourné la tête et fixait la silhouette qui se trouvait adossé contre le mur opposé, les bras croisées sur la poitrine. Ses yeux la dardaient comme deux charbons ardents et elle se sentit envahie par une faiblesse. Pélias Keïta était vêtu d'un uniforme noir et le replis de ses manches vertes reflétaient la lumière des bougies. Elle voulut reculer lorsqu'elle le vit s'avancer mais se retrouva bloquée par le mur.
Julia et Mary qui n'avaient rien vu la questionnèrent pour savoir si tout allait bien. Mais les cheveux de sa nuque se hérissaient et des gouttes de sueur se mirent à perler sur son front, collant quelques mèches de cheveux à ses tempes.
« Ecoute, Lily. Je crois qu'il faudrait que tu ailles à l'infirmerie… »
Mary n'eut pas le temps d'achever sa phrase, les jambes de Lily se dérobèrent sous elle et la préfète commença à glisser au sol. Tout à coup, le professeur se précipita vers elles et la rattrapa avant qu'elle ne chute à terre.
« Qu'est ce qui s'est passé, demanda t'il calmement. »
« Elle a fait un malaise, répondit Julia. En sortant du cours, elle ne se sentait pas très bien… »
« Je vais l'emmener à l'infirmerie. Regagnez votre salle commune. »
Julia allait s'exclamer qu'elles n'allaient certainement pas quitter Lily. Ce à quoi le professeur devait s'attendre car il leur répondit aussitôt malgré un ton froid et tranchant :
« Ne vous inquiétez pas ! Vous aurez de ces nouvelles d'ici ce soir. »
Julia ramassa les affaires de Lily et regarda le professeur de défense contre les forces du mal s'en aller avec son amie dans les bras, les pieds de la jeune fille ballant stupidement dans le vide.
Il la tenait fermement dans ses bras, sentant la magie naviguer dans le corps de la jeune fille telle un torrent en furie. Sa poitrine se soulevait de façon irrégulière et brusquement, elle eut un soubresaut qui le fit se dépêcher de plus belle. Mais s'il la conduisait dans cet état, l'infirmière poserait des questions et en informerait le directeur. Et la réaction magique de la jeune fille ne laissait pas de doutes pour un expert.
Il finit par bifurquer dans un couloir obscur et fourbu par la course, se jeta à genoux sur le sol. Un transfert de magie s'imposait. Il reposa le corps de la jeune fille contre le mur et posant ses mains sur ses épaules, inspira profondément. Sa tête bascula vers l'avant et en murmurant quelques paroles, un étrange souffle naquit entre eux, relevant en l'air ses cheveux. Il sentit la magie aspirée traverser ses mains et dangereusement remonter dans ses bras. Aussitôt, il s'arracha de la jeune et plaqua ses mains sur le dallage de pierre. De brusques raies de lumières blanches jaillirent du contact en grondant et rebondirent jusqu'au plafond pour disparaître. Pélias Keïta se retint de pousser un cri lorsque toute la magie de la jeune fille se fut évacuée à travers ses membres, alors que ses bras tremblaient toujours plus et que ses traits se tiraient sous la douleur. Lorsque la magie se fut dissipée, le professeur sentit son corps s'affaisser à son tour mais il tint bon. Se redressant, il essuya toutes traces de poussière sur ses vêtements et de sueur sur son front et reprit délicatement la jeune fille dans ses bras avant de la conduire à l'infirmerie. Il aurait une petite enquête à mener pour découvrir comment cette jeune fille était rentrée en possession de tels pouvoirs qui dépassaient largement sa catégorie.
James laissa glisser la cape d'invisibilité au sol et vit Sirius et Remus se dégager des plis du vêtement derrière lui. A travers les touffes d'herbes humides qui remuaient, ils virent apparaître au bout de quelques instants une boule de poils gris-brune qui se métamorphosa sous leurs yeux. Peter Pettigrow apparut avec sa mine renfrognée et ses petits yeux brillants. Il semblait néanmoins heureux de participer à ce qu'ils avaient prévu ce soir là. Ayant choisi une nuit sans pleine lune pour se trouver au complet, chacun s'était vu attaché une tâche particulière. Il était hors de question de faire échouer le plan. Il fallait qu'ils parviennent à mettre en place la carte.
James fit un signe à ses camarades qui se regroupèrent vers lui.
« Le mieux, c'est de se diviser. Chacun prend une partie du parcours et l'effectue jusqu'à temps de trouver celle de l'autre. Une remarque ? »
Sirius acquiesça vivement de la tête en signe d'approbation ; de toutes façons, Sirius était toujours d'accord avec James. Remus ferma les yeux et James comprit qu'il acceptait.
« Tu veux dire qu'on va devoir se débrouiller tout seul ? »
James ferma les yeux. Il aurait du s'en souvenir, les plans en solo ne tentaient jamais Peter. Bien au contraire. Il poussa un soupir et Sirius ne put s'empêcher de lancer un regard son vers le jeune homme concerné qui détourna la tête.
« Bon, quelqu'un a une autre idée, demanda t'il d'une voix un peu pâteuse. »
« On n'a qu'à faire équipe par deux, déclara Remus qui trouvait toujours une solution au problème. »
L'idée fut acceptée et Sirius s'accommoda de faire équipe avec Peter, à la grande joie de ce dernier car leur groupe n'aurait pas à marcher, ce qui soulagerait ses jambes. Il faut dire qu'il avait déjà couru pendant un bon quart d'heure à travers l'herbe humide. James et Remus se mirent donc en route pour se rendre à l'autre bout du parc. En fait, cela les arrangeait. Une fois l'opération effectuée, Sirius et Peter utiliseraient leur forme animagi pour se rendre jusqu'au château tandis que James, dont l'animal était un peu voyant, se dissimulerait en compagnie de Remus sous la cape.
Les deux jeunes hommes se rendirent au bord du lac en longeant l'orée de la forêt. Après avoir bien réfléchi, l'étendue de la carte du maraudeur ne pourrait jamais percer les secrets et les mystères de la forêt interdite. Ce serait déjà un miracle s'ils parvenaient à diriger un flux de magie autour de l'enceinte du château et d'y combiner un sort que James avait quelque peu manipulé avec l'aide de Remus.
Les abords du lac étaient calmes et la surface de ce dernier un peu laiteuse sous les éclats d'un quartier de lune. Ils parcoururent les ajoncs sauvages sur une centaine de mètres avant de parvenir à un endroit d'habitude inaccessible. Quelques rochers gris sombres étaient léchés par les clapotis de l'eau dont la surface brillante réfléchissait vaguement les reflets des deux jeunes hommes.
« On devrait essayer sur ses rochers, proposa Remus. Ca devrait tenir un bon bout de temps et puis, c'est à l'abri des regards indiscrets. »
James acquiesça et ils s'approchèrent en prenant soin de ne pas tomber dans l'eau, du fait de la boue glissante sous leurs pieds.
Remus s'accroupit dans les touffes d'herbes qui le dissimulèrent quasiment aux yeux de James. Celui-ci laissa son camarade faire la besogne et regarda le ciel avec appréhension. Il ne fallait pas risquer de louper le signal des autres.
Remus sortit de sa poche de cape une fine baguette relativement courte faite de bois pâle. Il l'agita avec soin pour faire un essai puis prononça quelques mots dans sa barbe. Un léger sifflement se fit alors entendre et attira l'attention de James. Remus prit alors le soin de diriger le jet lumineux bleuâtre vers le rocher. Il reproduisit à l'identique le symbole que James avait copié sur un bout de parchemin, gravant des cercles emboîtés incrustés d'étranges signes cabalistiques. Lorsqu'il eut fini, il se redressa quelque peu pour admirer son travail. Le symbole circulaire brillait d'un éclat pâle et fluet à la lueur des étoiles et éclairait vainement les alentours obscurs. James admira lui aussi le signe jusqu'à que Remus se retourne brusquement vers lui. James dans la panique de manquer le signal, voulut se raccrocher à quelque chose mais ne trouva que la main de Remus qu'il entraînait dans sa chute. Son pied glissa dans la boue molle et il sentit le rebord du lac se dérober sous ses pieds. Un 'plouf' bruyant se fit entendre puis plus rien.
L'eau froide l'entoura et il tenta de se débattre mais vainement. Ses vêtements se gonflaient d'eaux saumâtres et noires tandis que sa vue se brouillait. Quelques mouvements de bras inutiles ne firent que l'épuisait plus. Tout à coup, il sentit qu'on l'agrippait violemment et qu'on le tirait de l'eau et c'est tout dégoulinant, les vêtements alourdis par la flotte, suffocant et blême, les cheveux mouillés qu'il se retrouva sur la berge.
Il toussa et se releva piteusement avec l'aide de Remus qui l'aida à s'appuyer sur son épaule.
« Tu as de la chance que je sois là, déclara t'il, mi-souriantt, mi-songeur. »
James grogna entre ses dents et tenta sans succès d'essuyer les verres de ses lunettes sur sa manche mouillée. Il les enfila tout de même. Il pouvait remercier son camarade car sans lui, il aurait barboté pendant un bout de temps. La lycanthropie de Remus lui conférait malgré les apparences une force redoutable. Même Sirius qui était le plus grand et le plus musclé ne cherchait pas à se battre avec lui, sûr que l'autre le plaquerait au sol. C'était pourquoi il se rabattait sur son meilleur ami.
« De quelle couleur étaient les étincelles, demanda James. »
« Si je ne me suis pas trompé, elles étaient blanches. »
« Ce n'était pas le signal convenu ! »
« Peut-être que Peter s'est trompé… »
James considéra que Sirius avait du juger plus prudent de s'occuper lui-même de l'opération, ce en quoi il n'avait certainement pas tort. Il détourna cependant son regard par-dessus la haute silhouette du château et vit apparaître au niveau de la massive silhouette de la tour Nord une gerbe d'étincelles rouge vif qui indiquait qu'ils avaient terminé. Remus répondit en envoyant le second signal convenu : quelques étincelles vertes qui grésillèrent dans la nuit avant de disparaître.
Aussitôt les deux jeunes hommes pointèrent leurs baguettes sur le cercle gravé pour lancer un sort dessus. Au grand soulagement de James, aucunes détonations ou bruits quelconques ne se firent entendre pour signaler à tous les dormeurs ce qui se déroulait dans le parc. Alors que Remus s'apprêtait à parler, un brusque souffle se leva et balaya toute la surface du parc. James se protégea du mieux qu'il put et sentit le sol gronder sourdement sous ses pieds. Non, il n'y avait pas à dire : même une déflagration aurait été plus discrète que cela !
Lorsque le calme revint, les deux amis se remirent en route et recouvert de la cape, parcoururent leur chemin jusqu'à une porte dérobée du château sur l'aile Ouest. Peter et Sirius les attendaient discrètement dans un recoin d'un escalier et le petit jeune homme grassouillet se métamorphosa sous le regard interrogateur de Remus et celui mécontent de James, bien soulagé de n'avoir à donner une explication. Ils longèrent rapidement les couloirs le plus silencieusement possible, s'arrêtant le cœur palpitant quand la silhouette poilue de leur camarade disparaissait dans le couloir comme éclaireur.
Après avoir lourdement refermé la porte de bois de leur pièce secrète, les quatre garçons se dépêchèrent d'allumer un feu dans la petite cheminée tandis que James acceptait enfin d'ôter sa cape dégoulinante et s'ébrouait vigoureusement les cheveux.
Il farfouilla parmi les objets divers qui traînaient : fioles, grimoires, une pile impressionnante de confiserie qui appartenaient à Peter et mit enfin la main sur ce qu'il cherchait. Le jeune homme à lunettes posa sa baguette sur la table au côté de la carte et plaqua sa main sur le parchemin sous les yeux admiratifs du trio qui le contemplait.
« Je jure que mes intentions sont mauvaises et je déclare la carte du maraudeur opérationnelle, s'écria James en levant la main droite, un immense sourire barrant son visage radieux. »
Aussitôt ses paroles prononcées, de fins traits d'encre sombres se mirent à parcourir le morceau de parchemin, traçant couloirs, escaliers, étages et autres, ainsi qu'une quantité de points représentants les élèves qui devaient dormir. Mais dans leur trop grande joie, les maraudeurs ne s'aperçurent pas qu'un petit point s'agiter dans les couloirs du château à la recherche de quelque chose, un petit point marqué d'un nom : Pélias Keïta.
fin du chapitre 7
(3 mars 05)
