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La mauvaise humeur au rendez-vous lors de la rédaction de ce chapitre m'a étrangement aidée à me passer les nerfs sur un certain personnage. De plus, je crois fort que le numéro de ce chapitre n'a rien arrangé. A vous de déguster !

Bientôt la rentrée pour certains ! Pour ma part, je vous promets de profiter du mois qu'il me reste pour vous mettre en ligne en peu plus de chapitres que d'habitude.

Remerciements : A tous les lecteurs qui s'expriment ou restent anonymes. Continuez de me soutenir, ça fait toujours plaisir (j'espère que je n'ai oublié personne, sinon faites-le moi savoir). Et un grand merci à mon beta-reader (j'ai nommé Beru ou bloub). C'est vrai qu'en ce moment, ça ne sera pas du luxe de relire mes chapitres. Alors, on le remercie encore bien fort.

Ma sœur vient de commencer à lire la première partie de l'histoire et elle a la chance (ou la malchance selon le point de vue) de se voir exposer toutes mes idées de fanfiction, nouvelles et même romans (je crois que je suis un peu présomptueuse). Elle m'a dit : je me demande comment tu fais pour écrire des histoires si biens avec des idées si nulles.

Moi, je dis : vive la reconnaissance de l'écrivain !

J'en profite aussi pour répondre aux reviews (ce que j'ai oublié de faire dans mes derniers chapitres). Au fait, je me suis aperçue que vous êtes vraiment des fainéants, même pas capable de cliquer le bouton en bas à gauche, étant donné le nombre de reviews par rapport aux gens qui lisent cette histoire.

Enora : Merci pour tes compliments ! Tu m'encourages à écrire la troisième partie qui va être de loin la mieux (enfin, je l'espère).

Beru ou bloub : Ha, toujours là, cher bêta-reader ! Mais je te rassure, Dumbledore gardera sa barbe ! Quant à notre petite Lily, il vaut mieux qu'elle prenne des forces et qu'elle s'accroche étant donné ce qui l'attend.

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Titre de la trilogie : Le requiem de l'espoir.

Titre du deuxième volet : La couronne de lumière.

Auteur : Elizabeth.

Spoilers : les QUATRE premiers tomes seulement.

Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde d'Harry Potter, je tiens à préciser qu'il appartient à l'écrivain J.K Rowlling. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif.

Avertissement : PG-13 (pas pour le chapitre en lui-même mais pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).

Résumé général de la trilogie : 1970. A l'aube d'une des noires périodes de l'histoire, Lily Evans, James Potter et ceux qui les entourent se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Cela leur vaudra de rentrer dans l'Histoire en liant leurs pouvoirs et leurs vies.

Résumé du chapitre précédent : Lors d'une sortie à Pré-au-lard, Lily achète un livre traitant de l'historique de Poudlard de façon bien plus approfondi que l'Histoire de Poudlard. Elle est cependant successivement la cible d'Evan Rosier et de sa troupe de serpentards ainsi que des maraudeurs qui lui lancent une boule de neige (bien que ce ne soit pas pour les même raisons). Excédée, la préfète finit par se venger au cours suivant de duel et pendant une brève absence du professeur, elle défit en duel James à qui elle brise le poignet.

Rappel des personnages évoqués dans ce chapitre :
Jorkins Bertha : Gryffondor, 6° année. Une 'conquête' de Peter (malheureusement pour lui).

Osborne Charles : Serdaigle, 7° année, préfet en chef. Parfait dans ce rôle, il hésite pourtant à déclarer sa flamme à sa collègue.

Rogue Severus : Serpentard, 6° année. Discret mais non sans efficacité, toujours un peu en retrait par rapport à ses camarades, il ne se prive cependant pas d'éprouver une vive haine envers les maraudeurs.

Rosier Evan : Serpentard, 6° année, préfet. Frère de Clara. Un esprit pervers et vicieux, avide d'imposer son ordre et sa force à tous ceux qui l'entourent.

Zabini Michael : Serpentard, 6° année. Capitaine et gardien. L'intellectuel qui malgré ses airs calmes et froids suit avec plaisir les idées des mangemorts. Bien plus dangereux qu'on ne pourrait le penser.

Montague Inès : Serpentard, 7° année, attrapeuse et préfète en chef. Une fille assez froide, peu abordable mais qui ne favorise pas les serpentards.

Brocklehurst Ignatus : Professeur de potions et directeur de Serpentard. Méchant, autoritaire et pas beau : tout pour le poste !

Brûlepot Hugh : Professeur de soin aux créatures magiques.

Keïta Pélias : Professeur de défense contre les forces du mal. Ancien serpentard, il ne cache pas son ressenti envers la cruauté des hommes. Un mauvais souvenir ? Sans doute pour cet homme au nom et au passé habilement modifié dans les archives de Poudlard.

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LE REQUIEM DE L'ESPOIR

2 La couronne de lumière.

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Chapitre 13 : LA MALCHANCE DE PETER.

Poudlard n'avait pas toujours été cet immense château moyenâgeux aux tours penchées, aux murs de pierres sombres et à la toiture d'ardoise percée et où chaque recoin regorgeait de magie et de mystère. Loin de là ! Lily le découvrit alors qu'elle profitait d'une heure sans n'avoir rien à faire (à part surveiller un groupe de deuxième année occupé à fabriquer des avions volants). L'épais ouvrage sur la table devant elle faisait reculer tous ceux qui auraient souhaité l'accoster. Une paix royale régnait donc autour de la jeune préfète.

Seules Mary et Julia n'avaient pas craint de se trouver trop près de leur amie, certaines que le virus de la lecture ne leur serait pas transmis.

« Voilà qui est intéressant, s'exclama Lily en plongeant un peu plus son nez dans la vielle reliure poussiéreuse. »

« Quoi donc, demanda Julia sans relâcher l'attention qu'elle accordait à son devoir de potions. »

« Et bien, Poudlard n'a pas toujours été un château ! »

« Evidement ! Je suppose qu'il y avait des prés et des bois auparavant. »

« En fait, c'est bien plus compliqué qu'on pourrait le croire, rétorqua Lily en lançant un petit regard suffisant. »

Elles attendirent cependant que la bibliothécaire s'éloigne un peu d'elles après avoir reluqué avec une curiosité mal dissimulée le livre de Lily. Un élève de Serpentard l'accosta pour lui demander quelques renseignements et d'autres profitèrent de son absence d'attention pour se lancer quelques sorts.

« J'ai toujours cru que le site de Poudlard n'avait aucune importance, exposa Mary un peu pensive. »

« Pour ma part, je ne pense pas qu'il a été choisit seulement pour l'air pur, la tranquillité et les magnifiques panoramas qui s'offrent à nous, ajouta Julia en raturant son parchemin. »

« Tu n'as pas tort. Figurez-vous qu'il y a eu une grande bataille il y a fort longtemps. En l'an 565.

« Et ? »

« Y ont participé les plus grands noms de l'histoire autant sorcière que moldue. Le roi Arthur et Merlin par exemple. »

« Les moldus connaissent Merlin ? demanda Julia qui s'étonnait toujours d'apprendre les comportements si étranges des moldus, ce à quoi Lily participait avec plaisir et humour. »

Lily appuya son menton dans sa main et fit un vague geste de la main. La bibliothèque était relativement tranquille pour entretenir une conversation et sans toutefois se faire tirer les oreilles par la bibliothécaire.

« Tu sais, n'importe quel petit moldu s'imagine que Merlin l'enchanteur se baladait dans une jolie robe bleue ainsi qu'un chapeau pointu sur la tête. »

« Vraiment ridicule, s'exclama Julia un peu trop fort car deux serdaigles qui travaillaient avec application se retournèrent vers elle. »

Mary lui fit signe d'être plus discrète et elles se rapprochèrent donc toutes les trois. Lily se pencha en avant et huma avec plaisir la douceâtre odeur de cire que dégageait la table. Son amie déplaça sa chaise dans un discret raclement.

« Continue donc. »

« Très bien. Cette bataille fit rage dans les Highlands, l'actuelle écosse. Tous les plus braves de l'époque y prirent part pour sauver le royaume de Bretagne des forces obscures qui après avoir envahi l'Eire érigeait peu à peu leur puissance à travers toutes les îles britanniques. De nombreux preux moururent au combat, tant des chevaliers de la table ronde que des magiciens dotés de formidables pouvoirs magiques. La terre s'imbiba de leur sang et concentra ainsi une grande part de magie qui règne encore de nos jours. »

Le silence dont faisait preuve ses deux amies indiqua à la préfète l'importance de ses révélations. Lily s'éclaircit la voix et Julia grogna quelque peu.

« Mais tout près régnait aussi une personne unique et puissante, plus puissante que tous. Viviane de Brocéliande… »

Le filet de voix s'étouffa dans sa gorge et Lily resta bouche ouverte, quelque peu perplexe et perdue dans ses pensées. Celle dont elle possédait la baguette avait donc vécu ici ou tout du moins dans les environs. Lily n'avait jamais avoué à personne la valeur de sa baguette, autant par sa puissance que par l'importance qu'elle lui conférait. A partir du jour où Dumbledore lui avait tout révélé, elle avait oublié la petite sorcière timorée qu'elle avait toujours été. Ses projets étaient devenus tout autres et lui avaient même fait franchir les limites de la légalité. Une période trouble planait déjà sur eux et assombrissait leur avenir à tous, ceux qu'elle aimait comme ceux qu'elle respectait. Et c'est pour cela qu'elle agirait. Rien d'autre !

« L'auteur déclare que le roi Arthur à la fin de la bataille se sentit mourir par les multiples blessures qu'il avait subies. Viviane de Brocéliande lui apparut alors et elle posa ses mains sur la couronne qui ceignait son front, illuminant les alentours d'une clarté limpide et sans pareil dans les ténèbres qui régnaient sur le champ de bataille. Le roi retrouva ses forces ainsi que ceux qui le soutenaient et ils remportèrent la victoire. Arthur retourna donc à Camelot pour y régner pendant encore de nombreuses années. Mais à sa mort, il demanda à ce qu'on l'amène sur cet ancien champ de bataille. Là, il donna sa couronne à celle qui l'avait doté d'une telle puissance dans les heures les plus sombres de sa vie. Viviane accepta et la remit bien plus tard à quatre sorciers qui avaient décidé de construire une école de sorcellerie. Ils la placèrent dans les fondations du château pour qu'elle assure à jamais la magie qui régnerait à travers murs, portes et tours. »

« Ce qu'elle fait toujours, ajouta Mary. »

« Enfin, plus depuis quelque temps, remarqua Julia, si l'on compte les escaliers bloqués et tout ce qui ne tourne pas rond ici. »

« Bien sûr ! L'auteur explique que le constructeur du château, dont le nom est d'ailleurs resté secret, a élaboré un moyen de régénérer la magie de cette couronne. »

« Mais il ne dit pas comment ni où elle se trouve, par hasard ? »

« Non, répondit fatalement Lily en laissant retomber avec lourdeur la couverture de cuir. »

« Aujourd'hui, la séance va être un peu particulière, expliqua le professeur de soins aux créatures magiques. Je tiens à vous faire étudier les créatures aquatiques et au lieu de les regarder flotter dans un misérable aquarium, j'ai pensé que le lac serait absolument parfait ! »

La déclaration du professeur laissa les élèves sans voix, du fait de son extravagance mais aussi par curiosité. Et c'est donc chaudement couvert malgré les prémices du printemps que serpentards et gryffondors s'engagèrent vers le lac. Un vent léger soufflait et les branches des arbres se couvraient peu à peu de bourgeons.

Sirius fit remarquer à ses camarades que pour une fois, le cours se révèlerait passionnant. James n'en était pas si sûr lorsqu'il remarqua que les serpentards discutaient à voix basse entre eux. Evan Rosier était en grande conversation avec Michael Zabini, qui lorgnait les maraudeurs par-dessus ses lunettes et Severus Rogue leur jetaient de petits coups d'œil furtifs.

Le gryffondor préféra ne pas leur prêter trop d'attention et il vit le professeur s'arrêter au bord du lac.

« Bien, déclara t'il en se retournant vers les élèves. Etes-vous prêts à embarquer ? »

« Embarquer sur quoi, demanda une voix teintée d'ignorance et d'un brin de moquerie depuis les rangs des serpentards. »

« A bord de ceci, bien sûr ! »

Il fit un vague geste de la main et dévoila derrière un immense radeau qui flottait à la surface du lac. Les vaguelettes venaient lécher avec avidité les rebords mais le tout semblait stable, construit à l'aide de solides rondins. Le radeau s'avança lentement vers la berge et enfonça un côté dans le flanc boueux du lac, offrant une petite passerelle pour permettre aux élèves d'y embarquer.

Chacun s'avança donc et prit place à bord. Le professeur leur demanda de bien vouloir laisser un espace au milieu. L'homme agita sa baguette et les rondins de bois laissèrent place aux flots bleuâtres. Une élève de gryffondor poussa un petit cri en voyant le bois disparaître sous ses pieds mais le professeur la rassura en expliquant qu'il s'agissait d'un simple sort de transparence. La remarque fut suivie de quelques rires étouffés provenant des serpentards. James releva la tête et vit Evan Rosier qui le fixait d'un regard presque meurtrier.

Avec suffisance, le serpentard pouffa pour remettre en place une mèche de cheveux qui se baladait devant ses yeux. L'arrogance luisait dans ses yeux tandis que le regard calculateur de son voisin, Michael Zabini, effleurait lentement chaque élève.

« Tenez, voici un superbe spécimen de Lobalug ou Verlieu. Je vais essayer de vous montrer son sac à venin. »

Hugh Brûlepot envoya quelques étincelles sur l'animal que l'on distinguait à travers le reflet argenté de l'eau et immédiatement, on vit se contracter son ventre et un puissant jet noirâtre se répandit sur la surface du radeau.

« C'est dommage. Nous aurions pu faire profiter mon collègue de potions de ce merveilleux liquide, ajouta le professeur d'un air navré. »

James pensa que Brocklehurst n'avait certainement que faire de venin de Verlieu, la réserve débordant de décoctions, sucs et autres substances et que la gentillesse du professeur de soin aux créatures se serait heurtée à la rudesse de son collègue.

« Professeur, pensez-vous que nous aurons l'occasion d'observer un Plimpy ? »

Et voilà que la préfète de gryffondor prenait encore la parole. James la regarda avec un regard plein de morgue et finit par se demander si poser sans cesse des questions aux professeurs apportait quelque chose à Lily Evans. La rouquine s'était accroupi et scrutait avec attention le clapotis.

« J'espère bien, Miss Evans. Il faut que vous sachiez ceci de façon impérative et parfaite pour vos examens. Je ne serai pas étonné qu'on vous questionne sur le rémora et les nouvelles lois en vigueur. »

« Professeur, est-il possible qu'un serpent de mer vive dans un lac ? »

« Pourquoi cette question ? »

« Et bien, certains moldus croient avoir vu un serpent de mer dans un lac en Ecosse. »

« C'est possible. »

L'évocation des moldus avaient jeté un froid sur les conversations intempestives qui régnaient entre certains élèves et Lily ne prêta pas attention à l'arrogance qu'affichaient les serpentards face à elle. Pour eux, la petite préfète de gryffondor n'était peut-être qu'une sang de bourbe mais elle ne se laisserait pas avoir, et ça, James ne le savait que trop bien. On verra bien qui aura l'air étonné devant ses capacités qui ne se limitent pas seulement à poser des questions.

Le cours se poursuivit et après avoir vu un strangulot qui ne leur prêta pas la moindre attention, le professeur Brûlepot étoffa une analyse de la condition de vie aquatique de différentes créatures. Sirius avait fait apparaître une longue-vue et campait la posture d'un pirate cherchant à l'horizon quelques malheureux navires chargés de pierreries. Il ne vit cependant que la massive silhouette de Hagrid sortir de sa maison.

« Dites, vous pensez que quelqu'un est déjà aller vérifier si le calmar géant existe, demanda Peter. »

«Je ne pense pas, déclara Remus après quelques instants de réflexion. En tout cas, personne n'en est jamais revenu pour témoigner. »

« C'est vraiment terrible, ajouta Peter d'un souffle anxieux. »

Remus lança un sourire à James qui ne put s'empêcher de rire : la naïveté de Peter était telle qu'il ne se rendait parfois pas compte que ses camarades lui lançaient quelques piques ironiques. Le petit gryffondor jeta un regard anxieux vers le rebord du radeau, s'imaginant à chaque instant qu'un immense tentacule visqueux allait jaillir des flots pour l'entraîner dans les profondeurs.

Mais ce ne fut pas cela qui se déroula ; une bousculade eut lieu, bien plus violente qu'on aurait pu s'y attendre. Quelqu'un poussa un cri, de l'eau éclaboussa James de la tête aux pieds et puis le calme revint. Le gryffondor se retourna pour inspecter ce qui venait de se passer mais il n'eut que le temps de voir Evan Rosier affichant un sourire toujours plus avide avant que Bertha Jorkins se mette à hurler.

« Quelqu'un est tombé à l'eau ! »

Aussitôt, ce fut la panique. Tout le monde se poussa pour observer ce qui se passait. Le professeur tenta de ramener le calme mais sans beaucoup de succès alors que Lily Evans demandait à ses camarades de garder leur calme. James se retourna et découvrit avec horreur Peter qui tentait tant bien que mal de se maintenir à la surface. Il poussait de petits cris et l'eau l'étranglait toujours plus alors qu'elle pénétrait dans sa bouche, l'étouffant à moitié. Le radeau s'éloignait lentement du naufragé et le jeune homme finit par disparaître dans les flots. James allait se jeter à l'eau quand Sirius l'attrapa par l'épaule.

« J'y vais, James. Tiens-toi prêt à m'aider ! »

Le gryffondor dégrafa d'un geste rageur sa cape et plongea dans les flots. Il nagea rapidement puis disparut à son tour sous l'eau. Lily Evans semblait dépitée de n'avoir pu rien faire et elle se tenait accroupie sur le rebord prête à ressortir le noyé. Une minute passa sous le silence et enfin, Sirius réapparut tenant dans ses bras Peter. Le souffle rauque, il parvint à rejoindre le rebord et James, aidé de Remus, souleva le corps alourdi par l'eau. Sirius se hissa à bord à son tour et le professeur s'approcha du corps de Peter qui reposait allongé. Remus posa sa tête sur sa poitrine et Lily vint l'aider. Brusquement, la poitrine se souleva et Peter recracha un jet d'eau grisâtre. Lily s'écarta avec un petit air écœuré tandis que deux élèves relevaient le noyé.

« Pettigrow, est-ce que ça va, demanda le professeur avec un air plus qu'inquiet. »

Le gryffondor hocha la tête et recracha à nouveau de l'eau. Il avala avec précipitation quelques goulées d'air puis parvint à articuler quelques mots.

« Je crois… que je me suis… fait mordre par… un homard ! »

« Vous allez tout de suite vous rendre à l'infirmerie. Monsieur Black aussi, vous êtes trempé. Miss Evans, voulez-vous bien accompagner vos camarades ? »

Lily fit une petite moue puis descendit à terre en soutenant Peter par le bras tandis que Sirius faisait un clin d'œil à James après avoir regardé la préfète d'un air sous-entendu. Le jeune homme haussa les épaules et les regarda s'éloigner vers le château, Peter d'un pas claudiquant.

Bien qu'il considérât Lily Evans comme une petite sainte-nitouche, James sentit une pointe de jalousie l'envahir en revoyant le geste de son meilleur ami. Même si Sirius trouvait cela drôle, ce n'était pas son cas. Il tenta de revenir au cours du professeur mais il ne parvenait pas à empêcher son esprit de vagabonder.

Lily poussa un soupir et renifla avec écœurement l'odeur nauséabonde qui se répandait autour du maraudeur. La morsure du Malagrif avait dû enfler et dégager cette effluve de vague pourriture. Peter trébucha sur les marches et Sirius lui tendit son bras pour se redresser. Le jeune homme allait souffrir le martyr pendant une bonne semaine, pensa Lily. La morsure de l'animal (qui n'était pas un homard comme l'avait prétendu Pettigrow) allait lui valoir une bonne semaine de malchance. Mieux valait oublier tout paris, jeux ou pronostics !

La porte de l'infirmerie laissa passer un jeune homme dont la tête revêtait une magnifique paire de bois de cerf.

« La saison de la chasse est finie, déclara Sirius avec un sourire moqueur. »

« Très drôle, Black ! Accident en cours de métamorphose, répondit le poufsouffle avant de se pencher pour ne pas se cogner au fronton de bois. »

Ils pénétrèrent à leur tour dans le bureau de l'infirmière et Mme Pomfresh disparut pour administrer une potion au jeune homme. Sirius, bien que ses vêtements soient trempés, fixait Lily d'un étrange regard. Lily l'ignora et croisa les bras pour prendre son mal en patience.

« Dis Lily, tu es à nouveau célibataire ? »

« Ca ne te regarde pas, Black, rétorqua Lily dont les joues s'étaient empourprées. »

Non, vraiment, Sirius Black n'était qu'un beau parleur au charme ténébreux et ravageur parmi la gente féminine de Poudlard. Pourtant, Lily nota stupidement qu'elle ne lui connaissait aucune liaison. Le gryffondor devait sûrement arranger ses rendez-vous galants à l'abri des regards indiscrets. Peter poussa un soupir de soulagement en voyant l'infirmière revenir.

Sirius eut le droit de boire une affreuse potion revigorante puis d'aller se changer et Peter enfila trois autres médicaments avant de se sentir un peu plus d'aplomb.

L'infirmière les renvoya dans les quartiers de Gryffondor, le dernier cours de la matinée prenant fin dans seulement vingt minutes. Ils traversèrent donc les couloirs : Peter se cogna contre un mur, une arme vagabonde le bouscula et il se tordit la cheville dans l'escalier magique qui les emmenait au troisième étage.

« Décidément, c'est vraiment sérieux, ta morsure, Peter ! »

« Je crois aussi, ajouta le jeune homme en s'appuyant contre la rambarde. »

Lily sentit ses mains se mettre doucement à chauffer et une tendre tiédeur l'envahit bientôt, repoussant la froidure des couloirs. Alors qu'ils parvenaient à l'étage, le professeur Keïta apparut et remarquant Lily, s'arrêta pour attendre les trois gryffondors.

« Justement, Melle Evans, j'aurai voulu vous parler. »

Lily jeta un bref coup d'œil à l'homme et se rendit compte qu'il la fixait avec un regard perçant. Ses yeux suivirent la ligne de ses bras et Lily se souvint qu'elle était entrain de se servir de la magie élémentaire. La préfète glissa précipitamment ses mains dans les poches de sa cape et renvoya au professeur de défense contre les forces du mal un sourire crispé et navré du mieux qu'elle put.

« Désolée, professeur, mais je dois raccompagner Peter Pettigrow au dortoir. Il a été mordu par un Malagrif et Mme Pomfresh me l'a confié. Comme je suis préfète, vous savez… »

Elle devait vraiment offrir un piètre spectacle car Peter resta bouche bée quand elle lui passa un bras sous une épaule pour le soutenir. Son visage crispé regarda Sirius qui avait gardé un certain naturel bien qu'il la fixa avec curiosité. Le professeur leva un sourcil puis abandonna sa requête.

« Dans ce cas, passez me voir à la fin d'un de vos cours. »

« Bien, professeur. »

Après s'être éloignés, Lily relâcha son étreinte de Peter qui aurait encore bien profiter du maintien et de la chaleur que lui prodiguait la jeune fille.

« Aurais-tu quelques rendez-vous secrets à cacher, Lily ? Je ne savais pas que Keïta t'attirait à ce point. Un faible pour les serpentards ? »

« Tu te trompes, Black. »

« A moins que le prof ne cherche juste quelques explications à ton comportement. »

Lily s'immobilisa et regarda avec froideur Sirius en se demandant ce qu'il voulait insinuer.

« Je n'ai rien à cacher, Black. »

« Si tu en es certaine… Pourtant, la nuit est faite pour dormir, tu sais. »

« Tu es bien placé pour parler, Black ! Toujours entrain de roder dans les couloirs après le couvre-feu avec Potter et Lupin en quête d'un mauvais coup ! »

Vexée, Lily les abandonna devant le portrait de la grosse dame et partit d'un pas rapide et saccadé à l'autre bout du couloir. Les mots étaient sortis tout seuls et c'est seulement quelques minutes plus tard, après avoir retrouver son calme, assise sur une marche d'un escalier, qu'elle chercha un sens aux paroles de Black. Aurait-il pu découvrir ce qu'elle avait l'an passé ? Non, c'était impossible. Toutes trois avaient pris toutes les précautions nécessaires. Quant à savoir ce que lui voulait Pélias Keïta, Lily trouva plus prudent de repousser le rendez-vous dans un coin de son esprit en vue de l'oublier.

James s'allongea sur son lit tandis que Peter se tenait enroulé dans une couverture près du feu qui brûlait dans l'âtre poussiéreux de leur dortoir. Remus avait accepté d'allumer un feu pour réchauffer ses camarades. Sirius éternua et poussa un grognement.

« Je me demande ce qui m'a pris de jouer les héros ! A vouloir te sauver, je n'ai gagné qu'un rhume ! »

« Allons, Sirius, c'était une action héroïque au possible. On en reparlera encore dans vingt ans, dans l'histoire de Poudlard : Sirius le chien sauve Peter le rat de la noyade. »

« Tu peux toujours rire, Remus ! »

Ses yeux papillonnèrent et James eut un peu plus de mal à suivre la discutions narquoise et moqueuse entre les deux maraudeurs. Il se retourna à plat ventre et poussa un soupir en sentant son ventre se contracter.

« En attendant, je voudrai savoir qui a poussé Peter à l'eau ? »

« Ne me dis pas que tu n'as pas encore deviné qu'il s'agissait de nos chers amis reptiliens ! Ils ne perdent rien pour attendre, s'exclama Sirius.

« En effet, la vengeance se doit d'être sévère et exemplaire, ajouta Remus. »

« Tout à fait d'accord, acquiesça Peter. »

« Il nous faut une idée et la mettre en place, rétorqua James en fermant un oeil. »

Remus releva la tête et son regard argenté accrocha celui brumeux de son camarade.

« Je crois que je tiens peut-être quelque chose… »

La discutions prit une belle ampleur et les maraudeurs manquèrent presque de descendre déjeuner car le quatuor se présenta dans la grande salle alors que les plats avaient déjà été entamés par la plupart des élèves.

De l'autre bout de la salle, les serpentards trônaient tels d'imposants chefs et maîtres de cérémonie, toujours aussi arrogants, impudents. Bref, les seuls promis à survivre à l'enfer qui s'abattrait d'ici quelques mois sur la Grande-Bretagne et dont les cendres brûlantes commençaient à apparaître par endroits.

James sentit son sang bouillonner en voyant Evan Rosier se pavaner mais il rejoint tout de même la table. Sirius avait pris place et Peter venait de se planter la fourchette dans le bras.

« Au fait, Peter, tu ne nous as pas dits, comment était le calmar géant, interrogea Remus avec tout son flegme, son humour à peine voilé. »

« Holà, immense ! Au moins quinze mètres de longs et une dizaine de tentacules, répondit le gryffondor avant de renverser un broc de jus de citrouille sur sa robe. »

Le repas prit fin dans un long brouhaha et les flots d'élèves regagnèrent peu à peu leurs quartiers. James proposa à ses camarades de prendre un peu de temps avant de se mêler à la foule vêtue de noir.

Le jeune homme remarqua les deux préfets en chef dans une conversation assez animée bien que tous deux soient de nature calme et discrète.

Inès Montague tourna le dos au serdaigle qui la regardait avec un air ahuri. Charles Osborne offrait un piètre spectacle, ses fines lunettes glissant avec maladresse sur son nez et ne sachant que faire de ses mains. Il était de notoriété publique que le jeune homme brûlait d'amour pour sa partenaire qui ne semblait réagir qu'avec froideur aux avances maladroites qu'il lui faisait.

« Mais, Inès… Ecoute-moi… »

« Osborne, je ne tiens à avoir avec toi que des relations de travail et rien de plus. J'espère ne plus avoir à me répéter. Et ne m'appelle pas par mon prénom. »

« Mais quel est le problème, demanda Charles Osborne. »

« Il n'y en a pas, rétorqua la jeune fille en glissant une longue mèche de cheveux derrière ses oreilles. »

« Dis que tu préfères un serpentard ! Toujours cette stupide volonté d'hégémonie de votre maison. Nous sommes les meilleurs, plus purs que les autres… »

Le regard améthyste de la jeune fille fut presque aussi violent et percutant que la claque qu'elle lui administra. Son bras retomba le long de son corps et elle crispa les poings avec une rage que l'on ne lui connaissait.

« Tu n'as vraiment rien compris, Osborne. Ne crois pas que la faille qui nous sépare ne soit la cause que d'un unique côté. Ne crois-tu pas que votre étroitesse d'esprit et votre manichéisme stupide à vous autre, ne soient aussi responsable que l'arrogance, le mépris et la volonté de supériorité des autres ? »

Charles porta sa main à sa joue enflammée et regarda la serpentard mettre fin à la scène en s'engageant dans un escalier qui menait aux sous-sols après avoir fait remarquer à certains élèves que le spectacle était fini.

Personne ne se doutait de la parfaite illustration du conflit qui pointait à l'horizon, menaçant de plonger l'Angleterre dans une guerre longue et douloureuse, apportant avec elle ses monceaux de cadavres et d'atrocité.

James enfila trois marches et fut suivi par ses camarades avant de se souvenir qu'ils devaient se rendre en cours de métamorphose. Mais sur le chemin menant aux salles du professeur Mac Gonagall, il ne vit pas un nuage de poudre translucide et il le traversa sans y prêter garde, certainement un charme volatile qui se promenait de couloirs en couloirs jusqu'à s'estomper. Une silhouette passa devant lui et jeta un flacon de verre qui se brisa au sol. Avant de pouvoir tendre la main, James sentit son corps se raidir dans une brusque douleur, une gigantesque crispation qui immobilisa ses moindres membres. Il grinça des dents et entendit ses camarades râler.

« Peter, si c'est encore toi avec ta fichue malchance…, lâcha Sirius dans un grognement. »

Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus car une fine baguette magique l'obligea à serrer les mâchoires. Tout lui disait de bouger mais son corps se refusait à obéir aux moindres de ses désirs.

« Qu'est ce que… »

Et soudain, il remarqua que la posture de Remus était identique à la sienne, une silhouette sombre pointant une baguette dans son dos.

« Et bien, que disent ces chers maraudeurs, les rois de l'intrigue et de la farce ? Mais il me semble que votre talent à échapper aux punitions et à Rusard ne vous soit que d'une faible utilité. Car quand ce sera votre propre vie qui sera en jeu, j'espère que vous serez un peu plus agiles qu'aujourd'hui. »

Un rire sonore et guttural explosa en se répercutant sur les murs. James tenta vainement de basculer sa tête en arrière mais il n'avait toujours pas retrouver sa mobilité.

« Doucement, Potter, il serait tout de même dommage que ton centre névralgique de magie se situe juste sous la pointe de ma baguette… Si tu vois ce dont je veux parler…. »

James déglutit et repensa aux étranges et fort heureusement rares cas de personnes qu'on avait retrouvé depuis quelques mois totalement hagardes, le regard dans le flou, transformées par la perte subite de leur magie en monstres craintifs et violents, réduits à l'état animal. Les agents du ministère supposaient que le groupe de militants du mage noir dont ils se bornaient à taire le nom (ce qui ne servait qu'à renforcer la peur et la panique qui avaient peu à peu gagné la population) était à l'origine de ses barbaries. Et si maintenant, même les élèves de Poudlard se menaçaient en voulant détruite la magie de l'autre, c'était que le calme apparent qui régnait n'avait pas vraiment de raison d'être ; à part celui de forcer les gens à garder une certaine contenance face au danger qui approchait.

« J'espère que les avertissements ont été assez clairs dans ce sens, Potter. A une prochaine fois, peut-être… »

Les trois silhouettes disparurent dans les ténèbres du couloir et les maraudeurs restèrent comme stupéfixés par la douleur qui croisait en eux.

fin du chapitre 13