Heu, après quelques déboires de santé assez problématiques, je tiens à témoigner qu'il vaut mieux regarder urgences devant la télé que le vivre en direct (clin d'œil à mon super bêta-redaer, fin de saison sous peu…). Mais bon, ma convalescence m'accorde encore un peu de temps avant la reprise de mon rythme effréné de vie . Vous avez donc droit à un nouveau chapitre, bandes de veinards ! Mais tremblez car l'auteur déjantée (c'est moi, il me semble) a pris une poignée de Gryffondors et une poignée de Serpentard, a jeté le tout dans un mixer et vous sert le résultat sans plus attendre.
Remerciements : A tous les lecteurs qui s'expriment ou restent anonymes. Continuez de me soutenir, ça fait toujours plaisir (j'espère que je n'ai oublié personne, sinon faites-le moi savoir). Et un grand merci à mon beta-reader (j'ai nommé Beru ou bloub). C'est vrai qu'en ce moment, ça ne sera pas du luxe de relire mes chapitres. Alors, on le remercie encore bien fort.
Namyothis : Et oui, je suis sadique et mes personnages sont malgré eux bien au courant de cela. Merci pour ta review.
Beru ou bloub : Toujours fidèle au rendez-vous avec une sympathique review. Tu ne peux pas savoir combien ça remonte le moral !
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Titre de la trilogie : Le requiem de l'espoir.
Titre du deuxième volet : La couronne de lumière.
Auteur : Elizabeth.
Spoilers : les QUATRE premiers tomes seulement.
Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde d'Harry Potter, je tiens à préciser qu'il appartient à l'écrivain J.K Rowlling. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif.
Avertissement : PG-13 (pas pour le chapitre en lui-même mais pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé général de la trilogie : 1970. A l'aube d'une des noires périodes de l'histoire, Lily Evans, James Potter et ceux qui les entourent se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Cela leur vaudra de rentrer dans l'Histoire en liant leurs pouvoirs et leurs vies.
Résumé du chapitre précédent : C'est dans les fondations du château que Lily se retrouve en compagnie de Sirius, Evan Rosier et Lisa Pucey. La tension monte toujours un peu plus alors que le serpentard a déjà essayé une fois de se débarrasser de la jeune préfète. Poursuivis par des lethifolds, Evan Rosier parvient à ses fins en jetant les deux gryffondors dans l'eau d'une rivière. Et c'est transi de froid et couvert de blessures qu'ils rejoignent la berge pour découvrir qu'ils ont perdu leur baguette. A bout de force, Lily accepte finalement d'utiliser la magie élémentaire devant Sirius.
Rappel des personnages évoqués dans ce chapitre :
Korn Janet : Serpentard, 6° année. Etrange et troublante aspirante mangemorte, cette jeune fille à l'esprit contestataire est la seule à oser tenir parfois tête à Evan Rosier, à ses risques.
Zabini Michael : Serpentard, 6° année. Capitaine et gardien. L'intellectuel qui malgré ses airs calmes et froids suit avec plaisir les idées des mangemorts. Bien plus dangereux qu'on ne pourrait le penser.
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LE REQUIEM DE L'ESPOIR
2 La couronne de lumière.
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Chapitre 16 : VOYAGE DANS LES AIRS.
Julia se redressa maladroitement et se hissa debout en s'aidant de ses mains qu'elle épousseta ensuite sur sa robe déchirée. La chute avait été brutale et vertigineuse, sans qu'elle n'ait le temps de comprendre quoi que ce soit. Après avoir retrouvé ses esprits, elle chercha du regard Lily ou Mary mais n'eut que la surprise de découvrir les ténèbres environnant. Elle chercha à tâtons sa baguette et projeta une petite sphère de lumière pâle autour.
« Lily, Mary, où êtes-vous ? Vous m'entendez ? »
Elle frissonna lorsqu'un courant d'air glacé passa entre ses jambes et rabattit de ce fait le col de sa cape sur ses épaules tout en se maudissant de ne pas avoir mis un chandail plus chaud. On était pourtant au printemps et les cours s'étaient passés dans une allégresse totale en pensant aux vacances de pâques qui débutaient le lendemain. C'était le dernier repos accordé avant les examens et cependant, de nombreux étudiants avaient commencé avec ardeur les révisions de leurs cours.
Julia répéta sa question une nouvelle fois à voix haute mais n'eut pour réponse que l'écho de sa voix déformée. Par curiosité, elle intensifia le rayonnement de sa baguette pour découvrir devant elle un spectacle époustouflant. De grandes travées de pierre plusieurs fois millénaires se dressaient devant son regard ébahi tel une gigantesque nef de cathédrale. La poussière s'envola comme par magie et un nuage nacré vint flotter devant ses yeux qu'elle protégea en rabattant la manche rêche de sa veste sur son visage. Julia toussota puis dégagea à nouveau sa vue. Les piliers massifs se dressaient vers les hauteurs, véritable forêt de pierres silencieuses et majestueuses. Elle avança sur les dalles de pierre mal scellées par le temps et découvrit qu'énormément d'objets obscurcissaient sa vue. Elle aperçut dans un coin posé par terre entre une commode et différents coffres une petite lampe à pétrole. Elle vit basculer l'enveloppe de verre et distilla à la veille breloque quelques coups de magie. Aussitôt, une chaude lumière vint entourer ses côtés et elle se sentit un peu rassurée de retrouver quelque chose d'humain à sa mesure face à tant de démesures.
Elle avait presque oublié sa solitude quand une silhouette se détacha des ténèbres. La jeune fille frissonna et sentit se raidir, prête à bondir face au danger. Elle respira profondément et cueillit avec confiance le bois lisse de sa baguette entre ses doigts.
« Je ne vais pas t'attaquer, Hindle. Ca ne sert à rien de tripoter ta baguette comme ça. »
La voix calme la rasséréna même si elle fut obligée de reconnaître sa déception. Ce n'était ni Lily ni Mary qui s'adressait à elle depuis le rebord d'un coffre. La silhouette était debout, appuyée avec nonchalance contre le rebord de bois. Le visage fin et pâle de la rouquine apparut, ses cheveux semblant enflammés par la lumière tamisée de la lampe qui crachotait et laissait entendre de temps en temps un sifflement essoufflé. Ses pupilles ambrés fixèrent la gryffondor avec intérêt et elle sortit enfin de l'ombre pour se planter devant elle.
« Et bien, il semblerait que nous soyons que toutes les deux, souffla Julia. »
Janet Korn acquiesça et ses cheveux courts s'agitèrent dans son cou alors qu'un léger sourire passait sur ses lèvres.
« Qu'est ce qu'il y a, demanda Julia mal à l'aise. »
La jeune gryffondor n'éprouvait pas d'antipathie pour son acolyte mais la serpentard lui avait toujours paru étrange. Bien qu'elle gravitait autour du groupe de Rosier, elle paraissait plus comme un électron libre, et même ses camarades avaient parfois du mal à la comprendre. On la laissait le plus souvent plongé dans ses méditations et ses silences, si longs fussent ils.
« J'ai regardé dans les ténèbres mais je n'ai senti personne aux alentours. »
« Moi non plus. Tu sais où sont passé … les autres ? »
Julia s'était retenue de sous-entendre l'animosité qui affectait leurs deux groupes respectifs. Même si la jeune fille paraissait calme et plutôt bien disposée, Julia ne souhaitait pas avoir la désagréable surprise de retrouver dans l'obscurité environnante quelques serpentards plutôt mal disposés à son égard. Ha, si seulement Potter et ses camarades n'étaient pas venus fouiner dans les parages. Elles auraient pu tranquillement comprendre à quoi elles avaient à faire. Julia soupçonnait bien la mosaïque d'être une des entrées menant aux fondations du château et comme chacun le sait, ce genre d'endroit concentre souvent la magie et les mystères. Mais aussi les problèmes pour l'instant, pensa t'elle en se redressant. Son dos lui faisait bien mal et son épaule ressentait une sourde douleur qui l'envahissait peu à peu.
« Je ne sais pas ce que tu comptes faire, Korn, mais moi, j'avance. Si tu veux, je peux te trouver une autre lampe. Je crois en avoir aperçu une peu plus loin. »
« Fort sympathique de ta part, Hindle. Mais je n'ai pas besoin de lampes dans ce que vous autres appelés ténèbres. Cependant, je veux bien t'accompagner. Je ne pense pas qu'errer seule dans ces lieux m'avance beaucoup. »
Elle lui emboîta et Julia se retint devant une nuée de chauve-souris qui, effrayées par la lumière, rejoignirent en des battements d'ailes les hautes voûtes.
Julia était quelqu'un de pragmatique qui aimait agir selon les choses convenues. Parfois de mauvaise foi, elle boudait encore quand elle était petite face aux blagues de son frère. Mais la vengeance était un plat qui se mange froid et elle avait rapidement compris en entrant à Poudlard qu'elle ne se laisserait plus marcher sur les pieds. Franche, elle avait rapidement sympathisé avec Lily Evans qui était enjouée. Il lui était arrivé plusieurs fois d'avoir des accrochages avec la jeune fille timide et réservée que paraissait être Mary. Mais cette dernière savait tout aussi bien défendre ses intérêts (même si c'était d'une manière souvent moins apparente) et Julia s'était souvent avouée vaincue face à la détermination froide de sa camarade.
Pour l'instant, elle tentait vainement de supposer où se trouvaient ses camarades. Avec un peu de chance, les deux autres jeunes filles s'étaient retrouvées et avaient croisé la route des maraudeurs. Les quatre garçons avaient beau être de fieffés enquiquineurs, Julia reconnaissait que leur présence à ses côtés lui aurait été bénéfique. Ils seraient absolument à l'aise dans une situation pareille et connaissant le château comme leurs poches, auraient pu sans hésiter les guider. Mais elle devait partager la compagnie de Janet Korn qui était restée silencieuse depuis de longues minutes. Julia sentit son souffle s'amplifier et elle continua d'avancer, un pas douloureux après l'autre. Janet Korn l'avait accompagnée non pas parce qu'elle avait peur du noir mais parce que de son point de vue, elle profiterait du peu d'avantages (si on pouvait encore en trouver) qu'offrait leur association.
La serpentard était apparue dans le noir absolu sans même que sa baguette magique soit allumée et Julia avait remarqué son aisance à se mouvoir dans les ombres. A vrai dire, les ténèbres semblaient plus l'attirer que la lumière crachotante et tremblante de la lampe à pétrole. Julia avait toujours la sensation que la jeune fille allait disparaître dans son dos tel un courant d'air pour réapparaître un peu plus loin entre deux piliers obscurs.
« C'est étonnant qu'on n'ait pas retrouvé les autres, murmura Julia. »
« Personnellement, je n'y tiens pas tellement. »
Julia se demanda si l'autre parlait des maraudeurs ou bien des serpentards mais n'osa lui poser la question.
« Ils ne doivent pas être bien loin… »
« Si nous sommes là où je le pense, il y a de fortes chances pour qu'on soit fort éloigné les uns des autres. »
« Et où penses-tu être, demanda avec acidité la gryffondor, perplexe devant le calme olympien qu'affichait l'autre. »
« Dans les fondations de Poudlard. Et ne me regarde pas comme ça, Hindle ! Vous n'êtes pas les seules à croire connaître le château. N'importe qui qui réfléchit un tant soit peu est capable d'imaginer qu'un édifice pareil a des fondations qui renferment bien des secrets. C'est étonnant ce que les autres nous considèrent toujours comme incapables de formuler des idées qui soient autre que violentes et décadentes… »
« Je n'ai jamais dit cela ! »
« Peut-être mais ta façon de parler démontre le contraire. Ce n'est pas parce que je suis à Serpentard que je suis forcément stupide. Tout comme je suppose que tous les gryffondors ne sont pas vaillants et courageux… il y a des lâches partout, tu sais… »
Le discours incisif mais posé de la jeune fille empêcha Julia de parler pendant quelques minutes et après plus mûres réflexions, elle reconnut qu'elle avait en effet sans le vouloir considérer d'abord la jeune fille selon l'image qu'elle se faisait d'elle plutôt que par rapport à ce qu'elle était vraiment. Elle soupira devant tant d'incrédulité.
Tout à coup, elles entendirent un bruit de frôlement et un vacarme inouï. Quelque chose tomba par terre et le bruit se répercuta en échos sans fin contre les murs de pierres. Des paroles inaudibles et un farfouillement comme quelqu'un se débattant dans ses vêtements retentit vers leur gauche. Julia redressa la lanterne assez haut devant son visage et sortit sa baguette de sa poche. Elle était prête à immobiliser la chose qui se jetterait sur eux. Une forme encagoulée apparut devant elles et elles reculèrent surprise alors que la chose gémissait. L'intrus battit vainement des bras alors qu'un tas de guenilles l'empêchaient de bouger.
Julia hésita mais devant les gémissements incontrôlables de la chose se décida à l'immobiliser. Un éclair traversa l'espace devant elle et la chose tomba dans un tas de nippes informes au sol. Cependant, les gémissements ne cessaient pas et la jeune gryffondor commença à avoir des doutes face à la nature maléfique de la chose qui avait semblé vouloir les attaquer.
« Tu sais ce que c'est, demanda t'elle en posant la lampe sur un rebord d'un parapet sculpté. »
« Pas la moindre idée. Mais ça faisait de drôles de bruits… »
« Presque humain, non ? »
« Peut-être… »
L'indécision de la réponse de la jeune fille l'encouragea à s'agenouiller devant le tas de vêtements tremblotants et elle fit léviter avec douceur et précision un des bouts de tissu. Aussitôt un bras couvert de griffures apparut et alors qu'elle ôtait peu à peu ce qui entourait le corps, elle reconnut le jeune homme.
« Pettigrow, soupira t'elle avec un désespoir notable dans la gorge. »
« Le retrouver n'a pas l'air de te faire particulièrement plaisir, lança avec narquois la serpentard qui observait le pitoyable spectacle sans ciller, les bras croisés sur la poitrine. »
« Toi non plus, apparemment, répondit Julia. »
« Disons que j'aurai espéré trouver mieux et surtout plus utile que ce maraudeur. Pour autant faire… »
« Je suis d'accord sur ce point. »
Le spectacle qu'offrait Peter était en effet pitoyable et prêtait plus à la dérision qu'au sérieux. Le corps tremblotant du gryffondor était recouvert de haillons et sa grosseur accentuait des tremblements paraissant incontrôlables. Il bredouillait et parut totalement désorienté jusqu'à ce qu'il se rende compte que les deux jeunes femmes l'observaient avec un air contrit. Il voulut se redresser mais tomba par terre de surprise. Sa voix chevrotante bredouilla des remerciements qui furent engloutis dans sa gorge et il lui fallut finalement l'aide de Julia pour se redresser. Il prit appui contre la colonne qui se trouvait à ses côtés et tenta tant bien que mal de réparer son allure négligée. Ses cheveux blonds foncés en bataille lui donnaient un air de fou ainsi que ses yeux vifs et bleus qui allaient d'un visage à l'autre. Janet Korn parut agacée et elle toussota discrètement comme pour mettre fin à la mascarade
« Où sommes-nous ? Pourquoi… Que s'est-il passé ? Où sont James et Sirius ? »
« Je ne peux répondre qu'à la première question : dans les fondations de Poudlard. Et ça ne sert à rien d'en poser d'autres, Peter. »
L'air effaré du jeune homme agaçait Julia qui malgré la présence avait trouvé une compagne calme, absolument pas effrayé par la situation (un peu trop peu presque) alors que Peter Pettigrow apparaissait tel un diable sortant d'une boite et son attitude paniquée laissait présager bien des difficultés que Julia aurait préférées oublier.
Au bout d'une dizaine de minutes, alors que le jeune eut repris son calme, les deux jeunes filles repartirent d'un commun accord dans leur exploration.
« Mais…mais… On ne reste pas ici pour attendre les autres, demanda en larmoyant un Peter interloqué. »
« Libre à toi d'attendre pour toujours dans cette crypte mais nous, on avance. »
« On ferait mieux de ne pas bouger, les secours ne vont pas nous retrouver. On dit qu'il ne faut jamais s'éloigner… »
« Pettigrow, tu crois vraiment que des secours vont venir ? »
Le ton calme et rationnel de la jeune fille le fit frissonner et prendre conscience de l'état dans lequel ils se trouvaient tous les trois : perdus dans les fondations du château, sans boire ni manger, dans le froid et l'obscurité avec pour seule garantie de survie leur baguette magique. Il aurait voulu se laisser aller par terre contre le dallage froid du sol et pleurer un bon coup. Tout cela ne pouvait être qu'un cauchemar. Pourtant le jeune homme ramena le pan en lambeaux de sa cape sur son épaule et se mit à avancer tant bien que mal derrière les deux jeunes filles. Au bout d'un moment, Janet Korn le laissa passer devant lui. Elle avait du sentir qu'il avait peur. Oui, il avait peur du noir et il n'y pouvait rien. C'était comme ça ! Certains ont peur des araignées, des dragons, des loups-garous et bien, lui, Peter Pettigrow avait peur du noir depuis sa plus tendre enfance. Un profond traumatisme dont il n'avait parlé à personne et tellement refoulé profondément en lui qu'il espérait bien ne plus savoir que cette peur panique l'envahissait dès que les dernières étincelles de lumière disparaissaient. Il jeta un regard par-dessus son épaule pour observer la serpentard mais celle-ci ne lui accorda pas même un coup d'œil et se laissa peu à peu happer par les ténèbres.
« Je me suis retrouvé dans le noir sans pouvoir bouger et quelque chose m'est tombé dessus puis … c'était atroce ! »
Peter racontait depuis au moins dix minutes ce qui lui était arrivé et Julia accablée, n'avait pas encore eu le courage de lui dire de se taire. Heureusement, Janet Korn intervint mais finalement, la jeune fille aurait préféré se passer de cette intervention.
« Silence. J'ai entendu quelque chose. »
Immédiatement, Peter redressa sa cape devant ses yeux et se mit à trembloter. Julia se retourna pour voir et croisa les pupilles jaunes de la jeune fille.
« Ca a bougé là-bas… Derrière cette commode. »
« Mais comment peux-tu voir aussi loin, demanda Peter en couinant. Les humains ne peuvent voir dans le noir. C'est impossible… Tu as du te tromper, non ? »
« Pettigrow, si je dis avoir vu quelque chose, ce n'est pas pour faire l'intéressante… »
Julia manqua de sourire devant le sous-entendu de la jeune fille puis repensa à la situation.
« Comment fais-tu pour voir dans le noir ? Tu vois dans le noir, n'est ce pas… ! »
La voix angoissée du jeune homme finit par plomber l'angoisse de Julia qui pivota à nouveau dans les ténèbres.
« Oui, je suis nyctalope. Mais ne poses pas de questions et je n'en poserai pas, compris ! »
Janet Korn qui restait pourtant calme face à de nombreuses situations peu conventionnelles était entrain de perdre son sang froid et sa voix aux sons métalliques avait quelque chose de menaçante. Julia jura après la stupidité de Peter qui ne manquait jamais de faire ou dire ce qu'il ne fallait surtout pas. Ainsi la jeune serpentard devait se sentir tout à fait à l'aise dans les ténèbres qui les environnaient. Julia leur fit signe de se taire et d'avancer à sa suite. Au détour d'un pilier, ils découvrirent une lueur douce et chatoyante qui recouvrait les murs.
Un jeune homme se tenait debout au milieu d'objets étonnants : plusieurs longues épées aux lames irisés étaient accrochées au mur, sur une table reposait un coffret de bois scintillant dont l'éclat lumineux des pierres qu'il contenait miroitait en reflets pâles sur la pierre, un étrange assemblage de métal doré présentait ses angles à la lumière ainsi qu'un tas d'autres objets hétéroclites. Le jeune homme avait les yeux fixés sur le coffret et il ne sembla pas remarquer la présence des trois intrus. Janet s'avança, les bras croisés et fixa la silhouette d'un regard sombre.
« Qu'as-tu donc trouvé de si passionnant pour ne pas être sur tes gardes et nous laisser parvenir jusqu'à toi, Zabini ? »
« Cela n'a pas beaucoup d'importance, déclara la voix du serpentard. »
Il sortit de sa contemplation et referma d'un geste sec et désespéré le coffret d'où émanait la lumière. Les alentours perdirent leur allure empreinte de magie et Julia soupira en découvrant le visage indicible du jeune homme. Ses cheveux blonds étaient parfaitement coiffés courts et le regard qu'il lui lança par-dessus la monture de ses lunettes la frissonner.
« Tu as trouvé du beau monde à ce que je vois, Korn… Décidément, tu ne changeras jamais. »
« Je n'ai pas besoin de tes sarcasmes, grogna Janet. As-tu trouvé les autres ? »
« Question stupide ! Si je les avais vus, je serai actuellement avec eux. Mais pour changer de conversation, c'est étonnant ce que cet endroit peut concentrer d'objets magiques. »
« J'ai vu les pierres, en effet. »
« Qu'est ce que c'était, demanda bêtement Peter. »
Julia avait laissé les deux serpentards discuter de façon tout à fait naturelle. Maintenant, elle n'était plus en position de décider et il ne fallait pas compter sur l'influence de Peter pour se faire entendre. Maintenant que Janet Korn avait retrouvé un de ses camarades, le semblant d'entente qui s'était installé entre elles allait disparaître. Michael Zabini était cependant quelqu'un de censé, bien que cela tira une grimace à la jeune fille rien que de le reconnaître. Il avait beau avoir des idées tordues, il savait réfléchir et c'était peut-être préférable de se retrouver avec un intellectuel froid et sadique plutôt qu'un fou malade comme Rosier
« Je t'assure que tu ne tiens pas à le savoir, déclara avec une pointe d'irone le jeune homme en fixant Peter. »
Pourtant, l'intervention maladroite de Peter eut tout de même un effet, même si ce n'était pas celui escompté par ce dernier.
« Et toi, Hindle, je suppose que tu sais où nous sommes ? C'était toi et tes deux copines qui étiez devant cette mosaïque. »
« Je pense que nous nous trouvons dans les fondations de Poudlard mais je n'en sais pas plus. »
« Très bien. »
Julia trouva étonnant que Janet Korn ne soit pas intervenue elle-même pour faire profiter son camarade de ses suppositions. Et pourtant, son mutisme n'avait rien d'une quelconque soumission et Julia sentait parfaitement qu'un accord silencieux empreint de respect avait été passé entre les deux serpentards.
Ils continuèrent leur progression dans les arches sombres pendant un temps qui parut durer plusieurs heures sans jamais cesser de croiser d'étranges objets magiques. Julia supposa que ce lieu, quel qu'il fusse, devait très certainement recueillir un nombre d'objets rares et puissants bien plus importants que n'importe quelle place en Angleterre. Ils parvinrent devant une arcade de pierre grise où de nombreux signes cabalistiques qu'aucun d'entre eux ne put déchiffrer, étaient gravés. Dans une petite niche de pierre, à même la roche, une coupe de bois grossièrement taillée reposée là telle une relique sainte et consacrée. Julia tenta vainement de savoir si elle avait déjà entendu parler de cet objet étrange mais n'obtint rien de sa mémoire pour l'instant défaillante.
« Quelqu'un sait-il ce que c'est, demanda Peter. »
« Une coupe très puissante, répondit Michael Zabini en se retournant, un sourire sournois sur les lèvres, que je te déconseillerais de toucher. »
Peter fit alors un petit bond en arrière qui arracha un regard narquois au jeune homme qui reprit un visage plus posé qu'il tourna vers ses camarades.
« Il s'agit de la coupe de feu. »
« Je ne vois pas de flammes, ajouta d'une voix monocorde Janet Korn en observant avec précision la coupe. »
Julia se demanda si elle avait déclaré cela par pure curiosité ou tout simplement pour ennuyer le serpentard.
« Elle ne s'allume que lors d'un grand tournoi qui a lieu très rarement : le tournoi des trois sorciers qui regroupe des élèves des meilleurs écoles de sorcellerie d'europe.
« Ca me rappelle quelque chose, en effet. Le dernier a eu lieu voilà deux décennies et c'est un jeune homme de Beauxbatons qui l'a remporté. »
« Effectivement, reconnut Michael Zabini avec une mauvaise grâce mal voilée. »
Ils s'assirent pendant quelques instants pour souffler et Julia eut la grande curiosité de voir Michael Zabini pousser de quelques pas son exploration. Elle le suivit avec une pointe d'anxiété dans la gorge. Il ne se retourna pas mais elle perçut sa voix dans l'obscurité.
« Tu me suis, Hindle ? Tu as peur que je prépare un mauvais coup ? »
« Non. »
« Je cherche juste un moye plus rapide de sortir d'ici. Je ne tiens pas à contempler ces objets, si magiques soient-ils, pendant le reste de ma vie. »
« Et ? »
« Je crois avoir trouvé quelque chose mais je n'en suis pas sûre. Si tu veux servir à quelque chose, ramène donc la lumière. »
Julia laissa le jeune homme lui parler avec rudesse et revint avec la lanterne ainsi que Peter et Janet sur ses talons. Lorsqu'elle éclaira la salle devant eux, il découvrit une immense allée centrale de plusieurs centaines de mètres de longs absolument encombrée d'objets. Julia soupira et se laissa vainement choir dans un fauteuil qui se trouvait près d'elle.
Michael Zabini s'agenouilla par terre et déroula un long assemblage de tissus qui se révéla être un tapis aux chatoyantes couleurs et en parfait état malgré les nombreuses décennies qu'il avait dû passer dans ce lieu humide et poussiéreux. Il repoussa les bords avec application et s'assit dans une position toute particulière sur le tapis. Ses doigts effleurèrent les fils de soie tissés et Julia remarqua avec étonnement que les bords du tapis étaient parcourus d'un étrange souffle. Elle se redressa et observa à nouveau le phénomène.
« C'est un tapis volant, demanda t'elle avec curiosité. »
« Il s'avère que ça pourrait bien l'être, murmura le serpentard pour toute réponse. »
Le tapis se souleva de quelques centimètres avant de retomber dans un bruit de tissus froissés sur le sol.
« Ca fait longtemps qu'il n'a pas été utilisé mais je pense pouvoir en tirer quelque chose. »
« Ca serait bien si c'était rapidement, répliqua Janet. »
« Ca prendra le temps que ça prendre, Korn, à moins que tu ne désires t'en charger toi-même, grogna t'il froidement. »
« Désolée, je n'ai aucune compétence en la matière mais je suis bien placée pour vous dire qu'il serait bien de mettre les voiles sous peu. Je donne simplement mon avis… »
« Si c'est pour nous signifier d'une façon détournée que quelque chose rode dans les parages, c'est réussi, ajouta Michael en se rasseyant avec un geste impatient sur le tapis. »
« Qu'est ce que tu as vu, demanda Julia qui préférait encore intervenir entre les disputes des deux jeunes gens que d'attendre n'importe quelle créature. »
Un piaillement assourdissant retentit et elle n'entendit pas la réponse de la jeune fille. Tous se plaquèrent les mains sur les oreilles et attendirent que ça passe.
« Oui, des harpies… »
« Je vous conseille de monter, déclara Michael Zabini. »
Julia s'assit rapidement et tira Peter par le col de sa cape pour l'attirer jusqu'à eux. Les bords du tapis frémirent à nouveau et la jeune fille sentit qu'ils s'élevaient doucement dans les airs. Et brusquement, ils les aperçurent, lovés entre les arcades du plafond, leurs yeux avides braqués sur eux. Les harpies s'envolèrent en poussant des cris stridents et déployèrent leurs longues ailes décharnées. Les visages féminins et cruels découvrirent des rangées de dents aiguisés qui n'avaient cependant rien d'humain tandis que la peau de leur visage se tendait, laissant battre les nerfs palpitants d'une envie de sang depuis trop longtemps refrénée.
De nouveau cris assourdissants les environnèrent et Julia se força à sortir avec précipitation sa baguette. Elle tenta vainement de repousser les monstres mais rien n'y parvint. Elle interrogea du regard Janet Korn qui elle aussi oeuvrait sans résultat. Michael Zabini devenait de plus en plus pâle et des gouttes de sueur perlaient déjà sur son front tandis qu'il tendait ses mains tremblotantes sur le tapis.
Ils firent une embardée et Peter poussa un cri en voyant la colonne de pierre s'approchait dangereusement de lui. Il sentit le tapis disparaître sous ses fesses et s'y raccrocha désespérément. Le serpentard poussa un cri violent comme si le poids de Peter suspendu au tapis lui arrachait sa vie.
Julia plongea à plat vendre pour éviter d'alourdir le tapis et attrapa la main de Peter qu'elle tenta de ramener vers elle. Une des harpies en profita pour s'approcher d'eux et elle laboura de ses griffes acérées et empoisonnées le visage du Serperntard, qui, concentré les yeux fermés, poussa un atroce hurlement de souffrance.
Janet Korn lança un sort vers la bestiole qui s'envola avant que les étincelles ne la touche. Le tapis oscillait dans les airs et le jeune homme, épuisé, ne tiendrait pas longtemps. Julia vit devant eux une fissure dans le tympan de la façade. Avec un peu de chance, ils parviendraient jusque là.
« Korn, aide Zabini à le guider jusqu'à la fissure que tu vois dans le mur. Je m'occupe de ces monstres. »
A nouveau des cris perçants et une des harpies s'écrasa dans un nuage de plumes et de sang sur le sol quelques dizaines de mètres plus bas. Peter affalé à ses côtés soufflait comme un bœuf mais elle ne lui accorda pas une once d'attention et se concentra sur ce qu'elle envisageait de faire. Elle se redressa, debout, et maintient son équilibre précaire du mieux qu'elle le put. Toutefois, elle sentit les mains du Gryffondor s'agripper désespérément à ses chevilles et elle pesta. Il grogna lorsqu'elle lui écrasa les doigts puis elle tendit devant elle ses mains. Son esprit se vida et elle sentit en elle se concentrer la magie qui montait peu à peu telle une vague léchant le rivage. Et tout à coup, la force fut là et elle laissa le souffle se déchaîner. Les monstres poussèrent de nouveau des cris stridents mais de terreur cette fois ci, et la panique s'instaura dans leurs rangs. Une partie s'emmêla les ailes et quelques-unes se cognèrent et chutèrent au sol, marbrant la blancheur des pierres de sang vermeil.
Ils parvinrent enfin au niveau de la fissure qui devait mesurer un mètre et le tapis s'approcha du bord. Aussitôt, chacun se projeta dans l'éventrement du mur et Janet attrapa les poignets du jeune homme à bout de souffle. Le tapis flotta encore quelques instants dans les airs avant de chuter jusqu'au sol. Julia poussa un soupir glacé et roula sur le ventre pour voir si l'excavation dans laquelle ils s'étaient engouffrés menait quelque part. Elle se redressa et sentit le plafond sous ses doigts. Janet Korn alluma sa baguette et elles découvrirent un petit boyau.
« Il ne reste plus qu'à avancer, déclara avec courage la gryffondor tout en jetant un regard vers Peter affalé au sol, le menton tremblotant,et vers Janet Korn qui soutenait Michael Zabini, dont le visage était labouré de zébrures sanglantes »
fin du chapitre 16
