Heu, je ne dirais pas trop de choses car je crois que ce chapitre va en mettre en rogne plus d'un. Non, je le dis tout de suite, on m'a intimement demandé (je n'utiliserai pas le mot 'menacé') d'approfondir la relation entre Sirius et Lily. Et bien… il semblerait que ses charmants personnages ne soient pas en mesure de décider pour eux… La fin du chapitre n'était pas prévue comme cela mais je trouve que c'était un bel effet de style ! Sans commentaire, vous pouvez laisser vos menaces à l'aide d'une petite review ! Merci !
Remerciements : A tous les lecteurs qui s'expriment ou restent anonymes. Continuez de me soutenir, ça fait toujours plaisir (j'espère que je n'ai oublié personne, sinon faites-le moi savoir). Et un grand merci à mon beta-reader (j'ai nommé Beru ou bloub). C'est vrai qu'en ce moment, ça ne sera pas du luxe de relire mes chapitres. Alors, on le remercie encore bien fort.
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Titre de la trilogie : Le requiem de l'espoir.
Titre du deuxième volet : La couronne de lumière.
Auteur : Elizabeth.
Spoilers : les QUATRE premiers tomes seulement.
Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde d'Harry Potter, je tiens à préciser qu'il appartient à l'écrivain J.K Rowlling. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif.
Avertissement : PG-13 (pas pour le chapitre en lui-même mais pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé général de la trilogie : 1970. A l'aube d'une des noires périodes de l'histoire, Lily Evans, James Potter et ceux qui les entourent se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Cela leur vaudra de rentrer dans l'Histoire en liant leurs pouvoirs et leurs vies.
Résumé du chapitre précédent : Alors que Pélias Keïta se laisse aller à un peu de mélancolie face à son passé, il apprend soudain que Lily Evans et d'autres camarades ont disparu dans les fondations de Poudlard. Aussitôt, il se dépêche de leur porter secours et embarque pour l'aider les deux préfets en chef qui étaient dans une situation sentimentale quelque peu complexe. James et ses camarades parviennent dans une étrange pièce dans laquelle ils découvrent (mais trop tard) Sirius et Lily, main dans la main. Le couple leur échappe cependant lorsqu'un phénomène magique d'une ampleur extraordinaire apparaît sous leurs yeux James dévoré entre la jalousie et le désespoir de secourir Sirius s'apprête à se jeter dans le vide pour lui porter secours quand on le retint contre son grès et lui annonce qu'il ne peut plus rien pour les sauver.
Rappel des personnages évoqués
dans ce chapitre :
Osborne Charles :
Serdaigle, 7° année, préfet en chef. Parfait dans
ce rôle, il hésite pourtant à déclarer sa
flamme à sa collègue qui le repousse.
Korn
Janet : Serpentard, 6° année. Etrange et troublante
aspirante mangemorte, cette jeune fille à l'esprit
contestataire est la seule à oser tenir parfois tête à
Evan Rosier, à ses risques.
Pucey Lisa :
Serpentard, 6° année, préfète. Petite amie
de Rosier, elle est contrainte à cette union par sa famille et
se doit se suivre les ordres de ce tortionnaire avec qui, elle fait
partie des aspirants mangemorts.
Rogue Severus :
Serpentard, 6° année. Discret mais non sans efficacité,
toujours un peu en retrait par rapport à ses camarades, il ne
se prive pas cependant d'éprouver une vive haine envers les
maraudeurs.
Rosier Evan : Serpentard, 6° année,
préfet. Frère de Clara. Un esprit pervers et vicieux,
avide d'imposer son ordre et sa force à tous ceux qui
l'entourent.
Zabini Michael : Serpentard, 6° année.
Capitaine et gardien. L'intellectuel qui malgré ses airs
calmes et froids suit avec plaisir les idées des mangemorts.
Bien plus dangereux qu'on ne pourrait le penser.
Montague
Inès : Serpentard, 7° année, attrapeuse et
préfète en chef. Une fille assez froide, peu abordable
mais qui ne favorise pas les serpentards.
Keïta Pélias : Professeur de défense contre les forces du mal. Ancien serpentard, il ne cache pas son ressenti envers la cruauté des hommes. Un mauvais souvenir ? Sans doute pour cet homme au nom et au passé modifié habilement dans les archives de Poudlard.
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LE REQUIEM DE L'ESPOIR
2 La couronne de lumière.
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Chapitre 19 : LA MISSION DE THESÉE ANDERSON.
James poussa un cri déchirant et sentit la poigne du professeur le saisir par le col avant de quasiment le soulever de terre. L'homme le repoussa derrière et le jeune gryffondor vit deux bras le ceinturer alors qu'il se débattait énergiquement. Sa voix dérapa et il projeta violemment son coude dans le visage de son adversaire qui poussa un gémissement de douleur. Il n'en eut que faire et se redressa, debout et droit, la baguette à la main devant Pélias Keïta qu'il dévisagea avec une rage sans contenu. Ses yeux s'étaient enflammés et sa bouche se tordit en un rictus de colère et de rage vaine d'avoir laissé son meilleur ami face à la mort.
« Rangez cette baguette, Potter, murmura froidement le professeur en posant la main sur sa hanche d'un geste volontaire, la baguette dressée vers le front du jeune téméraire. »
« Vous pouvez toujours crever, glapit James en lançant son sort. »
« Décidément, Potter, vous ne me facilitez pas la tâche ! Experlliarmus ! »
La baguette de James ne se contenta pas de lui sauter des mains et le sol vacilla sous ses pieds et il fut projeté avec une brutalité inouïe contre le mur. Sa tête cogna durement la pierre et ses lunettes tressautèrent sur son nez avant de tomber par terre, sa tête glissa sur son épaule et son corps s'affala tel une poupée de chiffon. Sur le mur, une traînée de sang pourpre défigurait la blancheur de la pierre.
« Professeur, s'exclama Inès Montague, vous n'auriez pas dû y aller si fort ! »
« Je sais mais Potter est une tête brûlée et il n'aurait rien voulu entendre. »
Les doigts de James remuèrent sans parvenir à se resserrer fermement sur sa baguette et il abandonna son esprit aux ténèbres.
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Julia se redressa et refusa de regarder le carnage qui s'offrait à elle. Son bras la faisait atrocement souffrir et elle aida tant bien que mal à remettre Pettigrow debout alors que ce dernier gémissait toujours plus sourdement. Michael Zabini s'était redressé en s'appuyant contre la paroi et maintenait sa manche déchirée devant son œil ensanglanté comme si la lumière lui eut fait mal. Janet Korn quant à elle avait eu apparemment la chance de subir peu de dégâts en roulant sur le côté lorsqu'ils étaient tous tombés.
La gryffondor déglutit silencieusement et s'aperçut que les piaillements rauques des harpies avaient disparus. Il leur fallait donc continuer leur chemin à travers l'excavation qui se présentait à eux, même si elle n'était que peu engageante.
« Laisse-moi voir ton œil, murmura froidement la serpentard à son acolyte. »
L'autre dégagea de mauvaise grâce son bras et Julia vit les zébrures qui mettaient à nu la chair autour de son œil. Ses lunettes avaient du voler dans la bagarre et des coulades sinistres de sang glissaient sur ses joues. Il grogna lorsqu'elle voulut ôter le sang et elle renonça à le soigner.
« Si on ne se dépêche pas, Zabini, tu as toutes les chances de perdre ton œil. »
« Autant y aller, alors, rétorqua Julia qui avait poussé Peter devant la fissure béante. »
« Hindle, je ne t'ai rien demandé, rétorqua aigrement le blessé. »
La jeune fille haussa les épaules et pénétra dans l'obscurité en se guidant de sa baguette. Elle l'avait coincée à sa ceinture et dut même progresser, sur plusieurs mètres, sur le ventre avant de parvenir à une pâle raie de lumière blafarde teintée de vert. Elle se redressa à la suite de Peter qui, bien qu'il ait tenté vainement de cacher sa peur, avait eu une certaine réticence à y pénétrer à son tour.
Les larges marches ébréchées offraient une assise peu confortable mais il fallut bien s'en contenter en attendant les deux serpentards. Lorsque vint la question de fallait-il monter ou descendre les escaliers, il parut clair que les opinions de chacun divergeait. Alors que Michael Zabini exposait son point de vue, Janet Korn détourna la tête et plaqua sa main sur l'épaule du jeune homme. La tête relevée, elle ferma les yeux et Julia l'observa avec une certaine angoisse, demandant ce qui allait encore leur arriver. Peter prit la parole mais la rouquine lui fit un geste agacé pour qu'il se taise. Le maraudeur fit deux pas en arrière et se tapit sur lui-même comme par bouderie. Julia entendit alors résonner quelque chose qui ressemblait à des pas qui se rapprochait. Elle éteignit sa baguette et vint se placer aux côtés de la serpentard.
« Combien sont-ils, murmura t'elle en clignant fermement les paupières en espérant vainement que le nombre ne serait pas trop important. »
« Plus de trois, je pense… »
La tension monta au sein du petit groupe et même Peter avait dégagé maladroitement sa baguette. Ses mains tremblèrent alors que ses joues s'agitaient nerveusement de tics involontaires.
« C'est peut-être de l'aide, chuchota t'il en déclamant les mots tels une prière. »
« Tu rêves, Pettigrow ! Qui veux-tu que ça soit dans ce fichu labyrinthe ! »
Janet se retourna et donna un coup de coude dans les côtes du serpentard pour qu'il se taise. L'effet fut immédiat et Julia n'entendit plus que ses gémissements étouffés alors que les pas de plus en plus nets résonnaient contre les parois de pierre.
Julia avait la formule au bout des lèvres quand elle vit apparaître un petit groupe devant eux. Celui qui tenait la tête marmonna à un autre d'approcher une lanterne et Julia plissa les yeux pour se protéger de la lumière accrue qui lui blessait les yeux. Ils avaient passés trop longtemps dans le noir.
« Et bien, voilà déjà Hindle, Korn et Zabini, s'exclama une voix masculine que la jeune fille reconnut comme étant celle de son professeur de défense contre les forces du mal. »
Julia releva la tête et reconnut, une fois que ses yeux se furent habitués à la malingre lumière, les deux préfets en chef qui se campaient sévèrement sur leurs marches, attendant apparemment les ordres de Keïta. La jeune fille poussa un grognement en apercevant derrière eux deux des serpentards dont elle se serait bien passée. Evan Rosier avait beau être trempée de la tête aux pieds, ses yeux luisaient d'une étincelle mauvaise et un petit sourire narquois dévoila ses dents quand il aperçut le pitoyable spectacle qu'ils offraient tous les quatre.
« Ha… Vous êtes là aussi, Pettigrow ? »
Pélias Keïta paraissait surpris de la présence du maraudeur et finit par l'aider à se relever alors que le petit gros souffla comme une forge pour tenter de se calmer. Lisa Pucey plaqua ses mains sur sa bouche en voyant Michael Zabini se redresser maladroitement en masquant son œil. Les cheveux de la préfète de serpentard pendaient lamentablement sur ses épaules et sa peau pâle était marbrée par le froid.
« Professeur, vous ne pensez pas qu'il voudrait mieux ramener certains d'entre eux avant de repartir, questionna Inès Montague. »
« Vous avez raison, Melle Montague. Je pense que Messieurs Pettigrow et Zabini feraient bien de remonter le plus vite possible et de se rendre à l'infirmerie. Miss Pucey, comme vous êtes préfète, vous allez les accompagner. Ainsi que vous, Miss Hindle. »
Julia qui s'était appuyée contre le mur jeta un coup d'œil étonné à son professeur et allait lui demander pourquoi étant donné qu'elle n'était ni blessée comme Zabini, ni morte de peur comme Pettigrow et encore moins préfète (comme Lisa Pucey). Pourtant elle vit le regard vert perçant de l'homme se plaquer sur son visage et sentit qu'elle n'avait pas intérêt à refuser. Un hochement de tête l'invita à s'engager en haut des marches avec le petit groupe désigné. Elle se retourna une dernière fois et fixa les autres avec appréhension.
« Miss Hindle, je fais confiance à vos talents. Pour sortir, suivez simplement les marches le long des lumières. »
Julia allait rétorquer qu'il n'y avait aucune lumière qui scintillait dans l'obscur escalier en colimaçon qui s'ouvrait devant elle mais l'homme posa une main ferme sur le mur de pierre ébranlé par le temps et la gryffondor ressentit un frissonnement la parcourir. L'onde se propagea jusque dans les ténèbres au delà de leurs têtes et la jeune fille sursauta en découvrant des lumières scintiller dans le lointain. Ils s'engagèrent donc pour remonter dans le château, abandonnant les autres dans l'obscurité incertaine.
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Remus se pencha sur le corps inanimé de James et tenta de le réveiller mais sans succès. Il agrippa le devant de la veste de son camarade et se retourna vers Pélias Keïta avec un air hargneux. L'homme se dressait sur la balustrade où quelques instants auparavant se dressait fièrement le maraudeur, prêt à porter secours avec le désespoir qui convenait à la situation. Remus se demandait bien où ils pouvaient se trouver et ce qui était entrain de se passer. La lumière d'abord douce et dorée étincelait maintenant avec plus d'ampleur et il vit Inès Montague lui faire signe de le suivre tout en emportant le corps du gryffondor. Charles Osborne auquel James avait coupé le souffle par un bon coup de coude dans avait repris sa respiration quoiqu'un peu sifflante, il avait fait disparaître le corps de Rogue à l'aide de sa baguette et tirait par la main Mary Bones, hébétée qui ne semblait pas pouvoir réagir.
« Montague, courez le plus loin que vous le pouvez et attendez que je vous rejoigne ! »
« Mais… professeur… Qu'est ce que vous comptez faire ! C'est de la folie… Vous ne pouv… »
« Montague, rétorqua l'homme en plaquant sa main sur la voûte de pierre au-dessus de lui, faites ce que je vous dis si vous ne voulez pas mourir. Courrez ! »
Remus s'engouffra juste à temps dans le couloir pour voir la silhouette du professeur sauter dans le vide. Ses jambes se mirent en branle sans qu'il ne le comprenne et la main chaude de la préfète en chef se plaqua sur son épaule pour l'encourager à se dépêcher. Charles Osborne semblait désemparé et laissa à sa collègue le soin de gérer la situation tandis qu'il manœuvrait avec difficulté le corps encombrant de Severus Rogue. Le souffle court, la gorge desséchée, le jeune maraudeur courrait sans savoir ce qu'il fuyait et ne pouvait s'empêcher de penser que Sirius et Lily se trouvaient toujours là-bas face au danger. Sa jambe gauche lui faisait sourdement mal et chaque enjambée rapide était une souffrance qui déchirait ses muscles et brisait le rythme qu'il efforçait d'appliquer pour pouvoir se mettre à l'abri le plus loin de tout cela. Enfin, Inès Montague le tira brusquement par le bras et il crut que son épaule allait se déchirer. Il chuta durement contre le sol avec la jeune fille et aux autres bruits de chute, comprit que Charles Osrborne avait fait de même. Inès Montague, le visage enflammé et les joues pourpres braqua ses yeux sur le jeune homme et secoua vigoureusement la tête.
« Osborne, il faut absolument que tu remontes jusqu'aux escaliers avec Rogue et emmène Bones ! »
« Mais… »
« Il n'y a pas de mais ! Nous n'aurons pas tous le temps de fuir même si je ne sais pas combien de minutes cette chose se produira. Tu es le seul qui puisse dégager Rogue de là. Inconscient, il risque de ne pas supporter ce qui va arriver. »
« Et vous alors, vous allez rester ici ? »
« Ce n'est pas ton problème, Osborne. Pour une fois, fais donc ce que je te dis ! Je ne fais pas ça pour te punir mais car tu es le seul qui en soit capable, s'il te plait ! »
Le préfet en chef comprit alors que c'était une marque de respect qui s'illustrait dans les paroles de la jeune fille et il déglutit avec difficulté. Elle lui confiait ce qu'elle ne pouvait faire, elle se reposait sur lui et il se devait de ne pas échouer. Mais c'est aussi une lueur de désespoir enfiévré et résigné dans ses prunelles améthystes qui l'encouragea à attraper Mary Bones et à fuir en courant tout en entraînant le corps du Serpentard avec eux.
Remus respira profondément et se rendis compte qu'Evan Rosier se tenait assis en face de lui dans le petit recoin. Il avait remonté ses jambes contre sa poitrine et semblait attendre avec intensité ce qui allait se produire. A ses côtés, la silhouette fluette de Janet Korn tentait vainement de déceler quelque chose dans l'obscurité. Remus reporta son attention sur le visage couleur de cire de James et parut encore plus inquiet en voyant qu'il ne reprenait toujours pas conscience alors qu'il n'avait pris qu'un simple 'expelliarmus'.
« Lupin, essaye de le réveiller, bon sang ! S'il reste évanoui ainsi, il ne voudra pas mieux qu'une loque avec ce qui va survenir. »
« Qu'est ce qui va survenir, demanda avec animosité la voix du serpentard derrière eux. »
« J'espère pour toi, Rosier, que tu seras encore vivant pour t'en souvenir. Ca sera déjà pas mal si nous ne finissons pas en cendres ! »
Inès Montague prit James à bras le corps et le redressa. Lui donner des claques n'avait servi à rien et Remus commençait à désespérer sérieusement en regardant baller mollement la tête de James. Sans ses lunettes, son visage prenait un autre aspect, conférant à ses yeux clos l'air d'un endormi. La préfète en chef soupira et porta rageusement la main à sa taille qu'elle fit glisser sous sa tunique. Elle fouilla vigoureusement entre les pans de tissu et lorsque sa main rejaillit avec victoire, ses doigts tenaient serrées au creux de sa paume une petite fiole de cristal remplie d'un liquide ambrée. Elle demanda à Remus de faire basculer la tête du maraudeur et de lui maintenir les lèvres entrouvertes tandis qu'elle versait avec une parcimonie de connaissance quelques gouttes dans sa bouche. Elle lui referma aussitôt les mâchoires et Remus qui tenait le corps de James eut peur pour lui. Ses mains étaient passées sous ses aisselles du jeune homme et se plaquer fermement sur son front pour forcer la potion à descendre dans sa gorge. Le corps du gryffondor eut un soubresaut et Remus le sentit se débattre. Il lâcha son camarade qui eut un hoquet de stupeur en reprenant ses esprits. Il reconnut enfin Remus et parut étonné de se trouver là.
« Remus ! Qu'est ce qui s'est passé ? Où est-on ? »
L'autre n'eut pas le temps de lui répondre qu'un souffle dévastateur s'engouffra dans le couloir en attirant tout sur son passage. Le tourbillon d'une incroyable puissance resplendissait d'une couleur argentée aveuglante et Remus qui avait penché sa tête par curiosité crut discerner des silhouettes étranges prendre forme dans la matière qui léchait avec avidité les pierres qui se présentait à elle. Elle progressait plus vite que la foudre et Inès plaqua ses mains sur ses oreilles alors qu'une étrange mélopée résonnait à leurs oreilles. Suraiguë, Remus fut séduit et ne comprit pas ce qui se passa quand le flot argenté déchaîné les atteignit de sa pleine fureur et lorsqu'il eut à nouveau ouvert les yeux, il crut avoir basculé dans un autre monde. Tout paraissait argenté, d'un scintillement merveilleux et le visage subjugué de chacun de ses camarades lui fit presque peur. Inès Montague avait la tête basculée en arrière et la bouche ouverte, semblait plongée dans une extase éternelle qui arquait ses traits. Ses longs cheveux ébènes se redressaient autour d'elle et prenait une couleur blanche tout comme ceux des autres. Remus ne se rendit pas compte qu'un sourire béat régnait sur son visage et vit juste les yeux de James se voiler d'un plaisir immense avant que l'un après l'autre, ils basculent dans une lumière aveuglément blanche.
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Lily s'accrocha âprement au bras de Sirius qui regardait avec une consternation désespérée la lumière qui s'approchait d'eux. Il avait perdu toute sa verve et son regard portait sur l'infini qui se préparait à les englober. Il serra un peu plus fort Lily contre lui et plaqua la tête de la jeune fille contre sa poitrine. Il fixait toujours la blancheur éclatante et ses mains jouaient nerveusement avec les cheveux roux de la jeune fille que faisait voleter un souffle étrange. Lily agrippa le col du jeune homme et cacha son visage grimaçant dans le tissu rêche. La force de la magie l'achevait de l'intérieur, elle se sentait tel un château de sable défait par le vent qui emportait des multitudes de grains de sable à travers nulle part. Elle tentait tant bien que mal de ne pas chuter mais bientôt elle se refusa à lutter et vacilla à terre. Sirius fléchit les genoux et s'accroupit pour soutenir la préfète toujours blottie contre lui.
Il n'avait d'abord pas compris ce qui s'était passé quand Lily avait offert son bras tendu vers la magie, une petite médaille dans la main. Puis tout à coup, des filaments dorés s'étaient entre-tressés autour d'eux, les nimbant d'une douce aura de sérénité. Pourtant un cri l'avait détourné de sa contemplation et il avait cru apercevoir la silhouette de James, debout sur un parapet de pierre, plusieurs mètres au-dessus d'eux. Mais il n'avait pu continuer à voir quoique ce soit car l'autre avait alors disparu, happé par il ne savait quoi. Un sifflement aigu avait invité le gryffondor à se retourner brusquement pour découvrir que la sphère dorée qui les englobait était entrée en contact avec un flot argentée qui semblait bien plus puissant que la faible barrière que Lily Evans avait réussie à dresser.
Depuis, ils étaient restés prostrés à terre sans bouger et Sirius sentait ses lèvres bredouiller sans pouvoir articuler un traître mot dans le silence majestueux qui les englobait. Ses mains écartèrent le corps de la jeune fille et il fut obligé de la tenir pour qu'elle ne s'effondre pas comme une poupée de chiffon. Son visage était pâle et peu à peu, il lui sembla qu'en l'observant plus attentivement, ses cheveux se ternissaient et prenaient une couleur claire alors que ses yeux perdaient leur jolie couleur verte pour un gris cendré assez étrange.
Il tenta d'attirer son attention mais même en la secouant doucement, il n'obtint de réponses. Sirius finit par saisir le menton de la préfète pour la forcer à le regarder dans les yeux.
« Lily, bon sang ! …. Est-ce que tu m'entends ? Est ce que tu me vois ?… Lily…. »
Enfin, elle voulut déclarer quelque chose mais n'y parvint pas. Ses yeux virevoltaient entre le visage inquiet du garçon et quelque chose derrière lui. Il se retourna alors tandis qu'elle posait sa main sur son épaule endolorie pour se soutenir. Sirius manqua de s'étouffer en découvrant l'ombre d'un homme qui progressait vers eux à vive allure. Son visage était concentré et son pas martial eut vite fait de le mener jusqu'à eux. Sirius reconnut alors le professeur de défense contre les forces du mal et eut un hoquet de surprise. Il tenta de toutes ses forces de lui faire comprendre ce qui se passait mais l'autre lui fit un geste pour lui déclarer que c'était inutile.
Sirius vit les bras de Pélias Keita se saisir du corps de Lily et la placer contre lui tout en se relevant. Il ordonna à Sirius de le suivre et le jeune homme se mit à marcher d'un pas malaisé. Il avait l'impression de marcher comme dans un rêve sur des volutes de coton. Le professeur lui ordonna de plaquer sa main sur son épaule et malgré le haussement de sourcil, Sirius s'exécuta en supposant que l'autre savait ce qu'il faisait. La paroi dorée et scintillante du globe qui les entourait s'ouvrit sous le regard étonné du jeune homme qui remarqua que le professeur avait décroché quelque chose du cou de Lily. L'homme fit un geste maladroit avant de parvenir à glisser l'objet dans une des poches de sa cape. Le gryffondor ne dit pas un mot et continua de suivre l'étrange procession qu'ils formaient tous les trois. Ses pas s'égrenaient de façon tout à fait mécanique en conservant cependant un caractère onirique à travers les volutes de fumée argentée qui s'enroulaient autour de leurs jambes.
Sirius sentait peser sa main sur l'épaule du professeur et une langueur molle l'envahissait. Il sentit ses doigts couler le long du tissu et allait abandonner son étreinte quand la voix du professeur se porta vers lui et lui ordonna d'agripper sa cape avec fermeté. Ils franchirent des marches de pierres ébréchées et parvinrent dans un couloir lumineux qui scintillait lui aussi de magie. Le jeune homme perdit alors la notion du temps et se laissa porter par ses pas.
Ce fut l'air frais qui lui fouetta le visage qui le réveilla et il manqua de s'évanouir. Ses genoux foulèrent le sol avec dureté et ses mains s'enfoncèrent dans la terre humide pour retenir le reste de son corps. Il haleta comme s'il était resté sans respirer pendant tout le temps qu'avait duré leur escapade à travers la magie. Sirius sentit son dos se détendre brusquement et il roula sur le côté, le souffle court, lui d'habitude si athlétique ! Le cauchemar était fini, il pouvait enfin fermer les yeux et voir aux abords de ses paupières frémissantes les petites lueurs tremblantes des étoiles qui reluisaient dans le ciel sombre. Au bout de quelques minutes, les puissants bras du professeur glissèrent sous ses épaules et le redressèrent contre un tronc d'arbre. Sirius sentit son corps soumis à d'infinis vibrations qui le parcouraient comme des petites vagues de fourmillements. Il poussa un grognement en sentant les mains de l'homme farfouiller ses affaires et se plaquer contre ses épaules pour le secouer vigoureusement.
« Professeur, qu'est… »
Il ne parla pas plus car une atroce douleur lui perfora la nuque pour se déverser dans sa colonne vertébrale. Comme un possédé, il se redressa verticalement et secoua les bras vigoureux de Pélias Keïta qui refusaient de le lâcher. Il s'agita encore et poussa un cri pour conclure les halètements furtifs que lui procurait la douleur. Et retomba comme une marionnette sans vie quand l'homme l'abandonna pour plaquer ses mains dans la terre meuble et odorante. Le gryffondor reprit ses esprits et vit Pélias Keïta penché sur le corps de la petite préfète. Il observa les alentours et découvrit avec une grimace qu'ils étaient entourés d'une large brassée d'arbres aux pieds desquelles de touffus buissons camouflaient un hypothétique chemin. En relevant la tête, il ne parvint pas à distinguer quoi que ce soit, même pas une des hautes tours du château. Cela le mit mal à l'aise et il supposa aussitôt qu'ils se trouvaient tous les trois en plein cœur de la forêt interdite. Il se redressa et s'appuya maladroitement sur le tronc d'arbres car la tête lui tournait.
« Qu'est ce que vous êtes entrain de faire ? »
« Je tente de lui sauver la vie comme je viens de sauver la votre, Black ! »
« Professeur, qu'est ce que… pourquoi… enfin… comment nous avez-vous retrouvé ? »
« Je répondrais à cette question dans quelques minutes. »
Sirius vit donc le professeur se saisir du corps de Lily qui était toujours évanouie et transférer la magie comme il l'avait fait sur lui-même. Le gryffondor se retint de pousser un sifflement admiratif devant une telle capacité magique. Le professeur finit par se saisir d'un sifflet d'argent autour de son cou et un brusque coup de vent souleva les cheveux de Sirius sur sa tête. Quelques minutes plus tard, la souple et gracieuse silhouettes apparut entre les arbres et poussa quelques branches du bout de son museau. Le cheval s'avança d'un pas lent vers l'homme qui l'avait appelé. Son maître lui flatta l'encolure et plaça le corps de Lily Evans à l'avant de l'encolure, la tête reposant délicatement entre les crins ébènes du cheval. L'homme se plaça en croupe et fit signe à Sirius de monter derrière lui, ce que ce dernier fit tant bien que mal. Le cheval ailé fit quelques pas hésitants sur le sol puis se pencha en avant pour déployer de larges ailes immaculés que le jeune homme avait eut l'occasion d'admirer en cours de soin aux créatures magiques.
Le vent nocturne balaya toutes les hésitations qui émergeaient en lui et il sauta derrière l'homme. Avant d'avoir pu s'accrocher un peu mieux, l'animal prit une profonde inspiration avant de s'envoler à tire d'ailes. Sirius eut un haut-le-cœur et plaqua ses mains contre le dos du professeur. L'ivresse prit le jeune homme à la gorge et il se dit mentalement que cela valait mille fois une virée en balai volant lors d'un match de Quidditch. Ici, il n'y avait personne pour lui brayer dans les oreilles et il savoura le silence de la nuit avec une délectation non feinte. Le cheval battit à nouveau de ses ailes blanches pour freiner sa course qui les avaient menés devant les hautes tours de Poudlard. L'homme glissa une de ses mains sur le flanc de l'animal qui hocha de la tête et agita ses sabots d'ébène dans le vide. Ils atterrirent enfin en douceur et Sirius se laissa glisser le long du flanc chaud du cheval. La nausée lui était passée et il se sentit alors mieux. Seul l'état de Lily le préoccupait encore lorsqu'il suivit rapidement d'un pas alerte le professeur à travers les couloirs.
Le château semblait parfaitement endormi et au grand étonnement de Sirius, quand l'homme frappa vigoureusement à la porte de l'infirmerie, on lui ouvrit aussitôt et le visage ridé de l'infirmière leur apparut dans la pénombre. L'angoisse voilait son regard et ses traits tirés attestaient qu'elle veillait déjà depuis longtemps. Le gryffondor se demanda quelle heure il pouvait bien être quand on le poussa à l'intérieur de la pièce savamment éclairée.
On le fit asseoir avec rapidité et les deux adultes disparurent avec le corps de la petite préfète entre les bras. Sirius les regarda s'éloigner mais ils refermèrent la porte avec soin et il n'entendit plus que les reproches sourds de l'infirmière qui paraissait se lamenter sur le sort de Lily Evans. Sirius se décida à ôter les restes de sa chemise qui ne lui servaient plus à rien et qui offrait un spectacle lamentable de sang séché et de tissu mouillé. Alors qu'il arrachait avec une grimace de douleur un lambeau de tissu de son coude, le professeur Keïta apparut et s'assit face à lui.
« Bien, monsieur Black, je crois que l'heure des explications est venue. »
A la grande joie de Sirius qui ne put la dissimuler, le professeur lui raconta alors ce pourquoi il était réellement à Poudlard.
« Mais alors… Ce à quoi nous avons assisté… ce soir… est…. »
L'homme lui coupa la parole d'un geste vain de la tête. Sirius s'apprêtait à poser une question lorsqu'il vit l'homme brandit sa baguette sous son nez. Il recula immédiatement et se plaqua contre le mur. Il tâtonna le fond de ses poches de pantalon avant de se souvenir que sa baguette avait disparu dans les flots obscurs et glacés de la rivière. Avant toute cette aventure, il se serait volontiers jeté sur l'homme pour tenter de le plaquer au sol mais il savait que son corps ne résisterait pas après toutes les épreuves qu'il venait de subir.
« Professeur… ! Vous ne comptez… tout de même pas utiliser la magie contre moi ! »
Sa voix dérapa dans les aigus alors que le visage de l'homme face à lui devenait encore plus sévère. Il vit que ses doigts tremblaient sur sa baguette puis ils affermirent enfin leur prise et ses sourcils s'arquèrent alors que son regard vert fixait Sirius.
« Désolé d'avoir à vous imposer cela, Black, mais vous comprenez parfaitement que je n'ai pas intérêt à ce que l'on découvre ce de quoi je suis chargé. Je vous crois assez intelligent pour ne pas répéter ce dont vous avez été témoin cette nuit mais certaines personnes pourraient par inadvertance avoir accès à vos souvenirs et s'en servir à mauvais escient. »
« Attendez, hurla la voix de Sirius qui s'effondra à terre quand le jet d'étincelles lui traversa la poitrine. »
Ses yeux eurent un reflet de désespoir en sentant que tout basculait autour de lui. Il voulut se redresser mais son flanc s'affaissa rapidement sur le carrelage, dans les lambeaux de sa chemise sanglante. Pélias Keïta se redressa et dans un mouvement de cape, essuya sa baguette et la replaça le long de son flanc. Ses lèvres murmurèrent quelques mots avant qu'il ne se retourne pour contempler son œuvre avec sollicitude et tristesse. Il s'adressa autant à lui-même qu'à son élève.
« Thésée Anderson ne peut se permettre d'ébruiter ses petits secrets, voyez-vous, Black. Il y a des choses que l'Angleterre préfère ignorer. »
fin du chapitre 19
