Et voilà, toute bonne chose a une fin… Mais personne n'a dit qu'elle serait… convenue ! Encore de nombreux problèmes en vue à résoudre ainsi que de nombreux secrets enfin à dévoiler dans une troisième partie (à venir sous peu) !
Remerciements : A tous les lecteurs qui s'expriment ou restent anonymes. Continuez de me soutenir, ça fait toujours plaisir (j'espère que je n'ai oublié personne, sinon faites-le moi savoir). Et un grand merci à mon beta-reader (j'ai nommé Beru ou bloub). C'est vrai qu'en ce moment, ça ne sera pas du luxe de relire mes chapitres. Alors, on le remercie encore bien fort.
xxx
Titre de la trilogie : Le requiem de l'espoir.
Titre du deuxième volet : La couronne de lumière.
Auteur : Elizabeth.
Spoilers : les QUATRE premiers tomes seulement.
Disclamer : Tout ce que vous allez lire ne m'appartient pas (sauf peut-être l'histoire, ce qui n'est que peu de choses). Ayant décidé d'écrire sur le monde d'Harry Potter, je tiens à préciser qu'il appartient à l'écrivain J.K Rowlling. Je ne touche donc aucun droit d'auteur et le travail que je fournis n'est pas dans un but lucratif.
Avertissement : PG-13 (pas pour le chapitre en lui-même mais pour les idées développées dans l'histoire, les scènes de violences et autres).
Résumé général de la trilogie : 1970. A l'aube d'une des noires périodes de l'histoire, Lily Evans, James Potter et ceux qui les entourent se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Cela leur vaudra de rentrer dans l'Histoire en liant leurs pouvoirs et leurs vies.
Résumé du chapitre précédent : James reprend ses esprits à l'infirmerie et alors que Remus vient lui rendre visite, sa jalousie face à Sirius éclate et il ne se prive pas de méchancetés à l'égard de son meilleur ami. Le ton méchant que prend le maraudeur excède Remus quand James finit par lui rétorquer que ce dernier ne connaît rien à l'amour avec sa petite amourette à la française. Le jeune homme lui apprend alors sur un ton cinglant la cuisante défaite qu'a subi Gryffondor tout autant en Quidditch que pour la coupe des quatre maisons. Remus s'en va quand le professeur Keïta les surprend presque en train de se battre : le loup-garou ayant saisi son camarade au col. Le professeur explique alors à James qu'il a eu la chance d'assister au renouveau de la magie de Poudlard.
Lily de son côté assiste aux retrouvailles émouvantes de Mary et Daniel. Mais la venue du professeur refroidit son humeur car il lui révèle qu'il la sait dotée de pouvoirs magiques particuliers et lui conseille de faire attention à l'avenir. L'homme s'en va alors comme à son habitude après mis sous le sceau d'un sort de secret ce qu'il a révélé à la préfète.
Rappel
des personnages évoqués dans ce chapitre :
Keïta Pélias : Professeur de défense
contre les forces du mal. Ancien serpentard, il ne cache pas son
ressenti envers la cruauté des hommes. Un mauvais souvenir ?
Sans doute pour cet homme au nom et au passé modifié
habilement dans les archives de Poudlard.
xxx
LE REQUIEM DE L'ESPOIR
2 La couronne de lumière.
xxx
Chapitre 21 : UN SANGLANT JOUR DE JUIN.
Lily abandonna enfin les différents compartiments où elle avait tenté tant bien que mal de ramener un calme toutefois précaire. A peine eut-elle tourné le dos qu'on entendit à nouveau des cris de joie et quelques rires bien sympathiques. La préfète se refusa finalement à retourner mettre à nouveau de l'ordre. Cela ne servirait pas à grand chose : les vacances étaient là, au bout de six longs mois passés dans les murs austères du château et chacun laissait éclater sa bonne humeur. Lily soupira avec aise en pensant à ses parents qui l'attendraient à la gare et elle savait pertinemment que comme chaque année, malgré qu'elle soit devenue maintenant bien trop grande pour jouer à la petite fille, elle sauterait au cou de son père et serrerait sa mère dans ses bras.
Elle se retourna vers la fenêtre du couloir et ouvrit avec maladresse la petite vitre pour respirer un peu. L'air lui fouetta le visage et ses cheveux s'envolèrent, auréolant ses épaules. Lily s'accouda précautionneusement sur le rebord en croisant les bras et admira le paysage qui défilait sous ses yeux.
Juin était arrivé doucement, mêlant dans l'air un agréable parfum de fleurs et de frais. Depuis deux heures, ils avaient abandonné les austères et majestueuses montagnes des Highlands et fonçaient à toute vapeur à travers les verts champs avant de pénétrer dans la bruyante capitale. Les champs de blé et d'avoine et les petits bosquets aux couleurs éclatantes s'alternaient, lancinants et Lily se laissa doucement endormir par la monotonie.
La jeune fille avait peu à peu repris des forces et au bout de deux longues semaines passées à rester alitée à l'infirmerie dans cette odeur de médications et de plantes, elle avait enfin abandonné la chemise blanche de malade pour retrouver son uniforme noir et rouge.
Tout cela pour retrouver les derniers jours de cours, comme l'avait déclaré Julia en riant. Et les examens étaient arrivés aussi vite sans qu'elle puisse retrouver parfaitement l'usage de sa magie. L'angoisse avait donc surgi d'entre les pages de livres et les plannings de révisions. Evidement, comment formuler un sort de confusion sans avoir pu se servir de sa baguette pendant un long mois !
Cela l'avait d'ailleurs vexé lorsque le regard condescendant de l'examinatrice de métamorphose (qui la lorgnait d'ailleurs avec antipathie non feinte à travers ses petites lunettes depuis le début de l'épreuve) l'avait effleuré et qu'elle l'avait entendu susurrer quelque chose de peu agréable. Fort heureusement, Lily s'était rattrapé en enchantements où le sortilège qu'elle exécuta lui valut un salut admirateur d'un gros monsieur qui lissait sa moustache. Les épreuves s'étaient enchaînées et Lily Evans sentait maintenant la fatigue qui s'était accumulée dans ses membres lui peser. Elle avait d'ailleurs passé les derniers jours allongée dans le parc lors des belles éclaircies de l'après-midi ou simplement dans sa chambre après le dîner. Ce qui pouvait expliquer l'état dans lequel elle avait retrouvé la salle commune hier soir… En effet, à peine la préfète avait-elle disparu que guirlande, cotillons et confettis avaient plu à flots dans un vacarme tonitruant malgré la mortifiante défaite de gryffondor. Ce n'était pas les maraudeurs mais l'association d'élèves de cinquième et de septième année qui avaient encouragé cela.
Lors de ses longues heures de repos, Lily n'avait pu s'empêcher de repenser à ce qu'elle avait vécu en compagnie de Sirius. Elle se revoyait ainsi blottie dans ses bras et attendant que tout cela cesse. La fatigue qu'elle avait ressentie alors qu'elle utilisait la magie élémentaire l'avait rendue sans volonté, mais elle avait pu compter sur quelqu'un qui s'était en l'occurrence présenté en la personne de Sirius Black. Sirius Black, maraudeur distingué et joueur de Quidditch à ses heures perdues (pour peu qu'il en ait), le jeune homme avait toujours laissé Lily indécise. Elle se rendait maintenant compte que ça aurait été se tromper que de le considérer simplement comme un plaisantin drôle et un peu charmeur. Il l'avait soutenue alors qu'elle aurait abandonné, il l'avait réconfortée alors qu'elle désespérait. Et elle commençait à se demander si les rumeurs qui rodaient sur la mésentente du quatuor n'auraient pas un quelconque rapport avec le fait que Sirius l'ait soutenue. James Potter avait dû en être… Heu, être quoi ? Mécontent, jaloux, désapprobateur, méfiant, hargneux ?
Pour tout dire, elle ne savait pas encore trop comment juger son comportement. Lily Evans n'avait que faire de James Potter, le prétentieux qui se pavanait, paradant sur son balai lors des matchs de Quidditch, profitant toujours d'un moment d'inattention ou de faiblesse des autres pour les ridiculiser ou les humilier. Et cela l'embêtait bien car elle avait compris qu'elle possédait quelque chose à lui. La petite médaille qu'elle avait porté depuis plusieurs mois autour du cou et qui lui avait sauvé la vie, les protégeant elle et Sirius du rayonnement magique. D'ailleurs, depuis que Pélias Keïta la lui avait remise, elle l'avait fourré dans sa poche et avait refusé de la porter à nouveau. La préfète avait bien hésité à la faire parvenir à son légitime propriétaire par une missive mais le rythme effréné des révision puis des examens le lui avait sorti de la tête. Après tout, elle n'avait qu'à la donner à un des autres maraudeurs.
Les secousses la sortirent de sa demi-torpeur lorsque le Poudlard Express traversa avec fracas un pont de métal suspendu enjambant une rivière. Le vacarme, crissement de métal et rugissement de fer, força la jeune fille à se boucher les oreilles et elle se redressa ensuite pour remettre de l'ordre dans sa tenue. Cela faisait au moins une bonne heure qu'elle avait abandonné Mary et Julia dans leurs compartiments en compagnie de Daniel qui avait proposé à ses amis de le rejoindre. Si elle se dépêchait, elle aurait encore une petite chance d'avoir une place assise.
Cependant, alors qu'elle avançait en se tenant par moment aux parois capitonnées de velours, quelqu'un se planta devant elle, les mains sur les hanches. Il n'y avait pas de doutes, c'était bien à elle qu'on voulait parler. Elle se redressa, rougit un peu et glissa une mèche de cheveux derrière son oreille gauche.
xxx
C'était tout à fait étrange de constater le silence froid et austère qui régnait dans le petit compartiment. La fenêtre entrouverte laissait passer l'air en un léger sifflement. Un jeune homme se tenait assis sur son siège et regardait le paysage défiler. Ses bras croisés sur la poitrine, une jambe passée sur son genou, il s'agissait d'une attitude tout à fait notoire. Car James Potter ne prêtait en réalité aucun intérêt pour les chemins poussiéreux et boisés, les routes désertes , les villages aux toitures rayonnantes sous le soleil cuivré. Une moue était installée sur son visage alors qu'il tordait de côté sa bouche.
Face à lui, Sirius Black soutenait sa tête, le regard plongé dans le vague, ses mèches mal coiffées de cheveux chatouillant par moment son nez. Il reniflait alors et d'un geste lent écartait le rideau couleur ébène qui cachait ses yeux et les plaquait en arrière. Puis il reprenait sa contemplation éperdue de la couverture de cuir rapiécé du livre de Remus Lupin.
Ce dernier ne paraissait pas plus calme que d'habitude contrairement à ses deux camarades pour qui la tranquillité était un fait rare. Parfois, il tournait d'un geste précautionneux les fines pages de parchemins élimées, rythmant ainsi le silence avec les froissements de papier de Peter dont le regard s'agitait de l'un à l'autre des maraudeurs. Il lui arrivait de reprendre quelques intérêts pour les bonbons qu'il déballait machinalement et fourrait dans sa bouche.
Le calme précaire qui régnait fut cependant troublé quelques minutes après le passage de la grosse dame et de son chariot de friandises. Elle avait passé son chemin avec un air étonné, presque frustré que parmi ces meilleurs clients, on dédaigne ainsi la marchandise. Décidément, plus rien ne tournait rond !
James se redressa et referma la fenêtre d'un geste sec. Puis il se rassit et reprit son air contemplateur. Le vent avait rendu sa chevelure impossible ; composée de tels épis qu'elle aurait découragé n'importe quel peigne, même magique.
« Sirius, peux-tu ouvrir la fenêtre, s'il te plait ? »
Le jeune homme à qui s'adressait la remarque allait s'exécuter quand James détourna son regard de la petite vallée qu'ils traversaient pour le planter sur le loup-garou.
« J'ai froid. On laisse cette fenêtre fermée ! »
« Et bien moi, Potter, j'ai chaud ! Alors, s'il te plait Sirius, entrouvre le battant avant que monsieur ne se mette en colère. »
James bondit de son siège et rabattit avec violence la petite fenêtre. Il lança un regard de défi à chacun des trois occupants du wagon puis se laissa tomber rudement sur la banquette.
« Un commentaire à faire, Lupin ? »
« Aucun, tout le monde sait que James Potter a toujours raison et qu'il connaît tout mieux que les autres. »
« Ecoute, James, ça ne sert à rien de te comporter comme ça. Remus, tu sais très bien qu'il ne pensait pas ce qu'il t'a dit ce jour là. »
« Mais bien sûr, rétorqua Remus en refermant brutalement la couverture de son ouvrage qui rebondit quelques centimètres plus loin à côté de ses genoux. On sait tous que James Potter ne pense pas beaucoup. »
« Si tu n'as rien de mieux à dire… »
« James, tais-toi, glapit la voix de Sirius. »
« Black, la ferme ! Je me passerais parfaitement de tes conseils ! »
« Ecoute donc, James, je t'ai déjà dit qu'il ne s'était rien passé… »
« Tu savais parfaitement que… Et tu … Je croyais que tu étais mon meilleur ami…. »
« Bon sang, James, puisque je te dis que je n'éprouve rien pour Lily ! »
« Tu vois bien, tu l'appelles déjà par son prénom, rétorqua James. »
Remus haussa les épaules et lança un regard de dédain vers le jeune homme à lunettes.
« C'est sûr qu'en l'appelant Miss préfète-parfaite, tu vas beaucoup plus lui plaire, Potter. »
« De quoi te mêles-tu, Lupin ! Retourne donc écrite des mièvreries à ta petite idiote de française ! »
« James, tu devrais avoir honte ! Ho, et puis, j'en ai plus qu'assez de vous deux ! »
Sirius se redressa et enjamba le sac de Peter qui traînait par terre et referma la porte du compartiment. Un peu d'air frais et de silence lui ferait du bien. Il s'avança à travers le wagon, dépassa un groupe de jeune fille de poufssouffle de quatrième année qui se mirent à glousser sur son passage. Il haussa les épaules et continua à avancer en sentant un léger appel d'air effleurer son visage. En effet, le jeune homme découvrit une silhouette de dos qui contemplait lancinement le paysage. Sa tête dodelinait sur ses épaules et plusieurs fois, elle manqua de se laisser tomber entre les bras appuyés contre la vitre. Lily Evans somnolait debout dans le couloir. Sirius s'arrêta à une dizaine de mètre et resta là, à l'observer. Il avait l'irritante impression que le corps frêle de la préfète allait s'écrouler comme un château de cartes sur le sol. Plusieurs fois, il se retint de venir se poster à ses côtés, par crainte de déranger son demi-sommeil. De côté, il s'appuya contre la paroi et passa son bras par-dessus sa tête.
Sirius comprenait parfaitement que James lui en veuille un peu, lui avait eu la chance de passer quelques instants savoureux avec la jeune fille, instants que James prenait sans doute pour des instants d'extase et de jouissance qui n'en étaient pas. Le maraudeur s'était mordu les sangs en voyant Lily continuait de s'user ainsi avec sa magie, s'essoufflant sans cesse. Il l'avait tenue dans ses bras plus pour s'assurer qu'elle ne disparaîtrait pas avec un courant d'air vicieux plutôt que par réel amour. Bien sûr, Lily Evans était relativement attirante. Très attirante même avec ses grands yeux verts pailletés d'or, ses cheveux de feu et l'air outrée qu'elle prenait parfois. Pourtant Sirius savait pertinemment que le cœur de son meilleur (enfin, celui qui avait été son meilleur ami pensa t'il avec amertume) battait pour la préfète de Gryffondor.
Toutes les méchancetés qu'il lui assénait et les blagues qui remettaient en cause son autorité étaient inconsciemment faites pour attirer son attention. Ce que l'on peut être méchant avec ceux qu'on aime, pensa Sirius en reprenant ses esprits. Lui-même avait le cœur volage, il le savait, et se laissait assez souvent attiré par un parfum, un clin d'œil ou une allure. Mais contrairement à ce que sa réputation lui prêtait, il n'était charmeur que par jeu et passait plus de temps à contempler d'un œil discret et appréciateur les silhouettes qui s'agitaient devant lui alors que James cherchait toujours une chevelure rousse ou un regard vert effarouché des yeux. Il soupira.
Lui n'avait pas la chance de rougir et sentir sa température monter dès que l'élue de son cœur s'approchait et de lui lancer des méchancetés comme James, il n'avait pas la chance de se languir de souvenirs doux-amers des mois passés et d'attendre avec impatience les lettres cachetées de cire bleue de la poste française comme Remus. Non, lui attendait simplement qu'on s'avance vers lui, que des cheveux effleurent son visage en passant et qu'on se retourne avec lenteur et grâce vers lui. Une inconnue qu'il ne connaissait pas encore…Alors, il saurait que ce serait elle !
Lily Evans se redressa et se mit à avancer dans sa direction sans toutefois le remarquer. Aussitôt, Sirius abandonna la posture presque languissante pour se camper vigoureusement sur ses deux jambes.
« Ha, c'est toi, Black… »
« Oui, c'est moi, pas le père Noël, Lily ! »
Il leva les yeux au ciel comme pour se montrer outré puis reprit son sérieux, tout en lui offrant un magnifique sourire enjôleur.
« Ne me dis pas que tu m'avais oublié ! »
« Malheureusement non, maugréa Lily en croisant les bras. »
Il attendit quelques instants et vit cependant la commissure de ses lèvres s'arquer et attestait de sa relative bonne humeur.
« Je disais donc que tu as de la chance de tomber sur moi et non sur James. »
« Il paraît en effet que Potter n'est pas au mieux de son talent de délicieux charmeur. »
La conversation en apparence prenait une allure désinvolte de couloir mais chacun savait ce que l'autre sous-entendait en réalité.
« Justement… Disons que James n'… »
« Je ne veux rien savoir de Potter ! Mais puisque tu es là, j'aimerai te demander quelque chose. »
Sirius observa avec attention la main de la préfète se faufiler dans la poche de sa veste pour en extraire avec précaution une petite chaînette d'or à laquelle pendait un bijou qu'il connaissait bien.
« Ceci appartient à Potter et j'aimerai que tu le lui remettes. Je l'ai trouvé dans un couloir du château et je ne pouvais pas deviner que c'était à lui. »
« Ne sois pas désolée, Lily. Ce truc aura au moins servi à sauver notre peau. »
Elle fit un sourire en coin, presque gênée et lui tendit la médaille. La paume de Sirius s'ouvrit et les doigts fins de Lily effleurèrent sa peau.
« Je suis sûr et certain que James est content qu'elle nous ait servi, tu sais… »
Sirius se retint de déclarer à la jeune fille qu'elle était en effet un sujet d'attention permanent chez le gryffondor. Il poussa un soupir et vit Lily lui adresser un sourire avant de reprendre son sérieux, celui qu'elle adoptait toujours lorsque la préfète de gryffondor attrapait un fouteur de troubles.
« Ecoute, B… Sirius, je voudrais que tu comprennes que quand on était… Ce n'était pas ce que tu pen… »
Il tendit la main et posa presque son index sur ses fines lèvres rosées pour la faire taire. Il acquiesça et elle parut surprise. Un toussotement retentit discrètement dans leurs dos et Sirius se retourna vivement, une mèche lui couvrant le visage, pour voir qui tait l'opportun qui les dérangeait.
Il s'arrêta en croisant le regard brumeux de Remus. Celui-ci fit un petit signe de la main et plissa des yeux pour s'excuser de son intervention même silencieuse.
« Bonjour Lily ! »
« Bonjour, Remus. J'étais… »
« Entrain de parler avec Sirius, je m'en doute. »
Il lui offrit un grand sourire mais le cœur n'y était pas vraiment car Remus Lupin reprit rapidement son masque taciturne aux yeux cernés de mauve.
« Désolé de vous déranger mais je ne tiens pas à commettre un crime. Je prends donc mes dispositions, murmura le maraudeur dans une toux discrète. »
« Il a encore des horreurs…, murmura Sirius en serrant les poings. »
« Je sais que… »
Remus fit un imperceptible signe de tête vers la jeune fille et Sirius lui fit comprendre à son tour qu'il le comprenait.
« Enfin… Il n'a pas le droit de parler d'elle comme ça ! »
Finalement la conversation prit un autre air et chacun demanda à l'autre ce qu'il comptait faire pendant les vacances. Puis finalement Lily abandonna les garçons alors que les hauteurs grises de Londres pointaient à l'horizon. Tout à coup, des piaillements sourds d'oiseaux résonnèrent au dehors et Lily en se penchant découvrit un vol immense de chouettes en tout genre. N'y prêtant que peu d'attentions, elle se décida enfin à retourner dans son compartiment et ôta son uniforme après que Julia et Mary aient fait déguerpir les garçons. Alors qu'elles tiraient avec maladresse leurs valises, Julia interrogea Lily. Le Poudlard express ralentissait avec lenteur et on apercevait presque la foule attroupée sur le quai. Lily se plaqua contre le mur et faillit écraser un première année de serpentard qui se trouvait tapi tout près d'elle. Elle s'excusa vaguement et épongea son front.
« Dis donc, tu as été plutôt longue pour faire ton tour, fit remarquer la jeune fille dont les anglaises sombres tressautaient sur une chemise mauve. »
« Disons que… j'ai mis quelques petites choses au clair. »
« Avec un certain jeune homme… »
La voix de Mary murmura ses quelques mots dans l'oreille de Lily qui rougit.
« Tu sais très bien qu'il n'y a rien entre nous ! »
Ses deux camarades échangèrent un regard plein de sous-entendus et Lily finit par les rejoindre avec un petit rire de gorge. La porte s'ouvrit et les élèves se pressèrent sur le quai. Et à la grande surprise de Lily, une surprenante effervescence parcourait la foule qui bien que d'habitude fort agitée, offrait là un étrange spectacle. Des dizaines de personnes vêtues de noirs disparaissaient en coup de vent dans une sourde explosion. Quelques groupes se formaient et on parlait à voix haute de façon tout à fait impromptue.
Lily s'accrocha au bras de Mary pour ne pas se perdre dans la foule et elles parvinrent dans un coin un peu plus tranquille. La jeune fille épousseta sa jupe et chercha du regard quelque chose qui aurait pu lui indiquer la raison de cette agitation.
« Laissez passer ! Laissez passer ! »
Deux hommes vêtus de chapeaux melons aux capes pourpres fendirent la foule et se précipitèrent vers un homme à la fine moustache qui venait apparemment d'accueillir son jeune fils en l'embrassant. Il se redressa aussitôt et partit presque en courant, abandonnant l'enfant aux bras de sa mère. Il en fut ainsi de plusieurs personnes et soudain, Lily vit James qui se tenait à côté de deux adultes. Le jeune homme était aussi grand que sa mère dont il avait gardé un air. Monsieur Potter se tenait à côté de lui et parlait apparemment à toute vitesse à une femme coiffée d'un chapeau à voilette. Et bientôt, ils disparurent eux aussi.
Lily vit un journal s'envoler et elle se redressa pour le happer au vol. Mary et Julia se penchèrent en même temps qu'elle sur la feuille de papier froissée. Il s'agissait d'un exemplaire spécial de La gazette du sorcier. Lily la plissa du plat de sa main pour découvrir en gros titres, de caractères capital et gras, la sombre vérité. Elle se redressa droite comme un i et plaqua la feuille contre sa poitrine. Sa voix se mélangea au timbre sourd de la gare dans laquelle la frayeur grimpait toujours plus.
« Assassinat de Mondigus Fortney, ministre britannique de la magie, revendiqué par Voldemort, le mage noir dont on ne prononce déjà plus le nom… »
La feuille s'envola alors que la jeune fille lâchait prise. Ses jambes tremblèrent et elle fut obligée de s'asseoir sur la grande malle qui contenait ses affaires. Sa mâchoire s'agitait sans qu'elle ne puisse rien dire. La main de Julia se posa sur son épaule et lorsque la jeune fille redressa la tête, elle reconnut à ses côtés Christopher Hindle, le frère de Julia.
« Ecoute Julia, maman m'a demandé de te ramener toute de suite à la maison alors ne traînons pas ! Désolé les filles. »
« Ce n'est pas grave, j'ai aperçu mon père derrière ce pilier, déclara Mary. Je vais aller le rejoindre. »
Julia disparut à travers la foule sans ne pouvoir leur dire au revoir. La préfète de Gryffondor sentit son courage fondre au fond d'elle et ce fut la voix de Mary qui la réveilla.
« Lily, rejoins vite tes parents ! Ils doivent t'attendre ! C'est promis, je t'écris dès que possible. »
Lily Evans se mit enfin à marcher, lentement comme un robot, se laissant bousculer par les gens. Dans sa tête, tout se mélangeait. Elle entrevit Sirius Black parler vivement à la femme blonde cendrée aux traits tirés qui devait être la mère de James et passa son chemin. Sur le quai neuf trois-quart, une certaine angoisse avait fait place à la première panique qui avait dévoré les rangs. Une angoisse qui risquait de durer pendant de biens longs mois. Lily Evans ferma les yeux, posa ses mains sur les briques rouges et ocres. Elle vit alors Elizabeth Evans accompagnée de Patrick son mari. Tous deux lui souriaient sans rien soupçonner. La jeune fille déglutit douloureusement et s'avança vers eux avec un grand sourire. Et finalement, elle sauta au cou de son père et serra sa mère dans ses bras, un peu plus fort peut-être qu' elle ne l'avait prévu.
fin du chapitre 21
(28 décembre 05)
xxx
Voilà la fin de cette deuxième partie (je ne ferai aucun commentaire dessus ), et pour encore plus d'émotions, d'aventures et de frissons, rendez-vous pour ma troisième et dernière partie : LE REVEIL DES LEGENDES.
Une histoire avec des méchants mangemorts vilains pas beaux, un Voldemort enfin un peu plus présent, un James Potter un peu perdu face à ses sentiments, un Sirius Black toujours déterminé à rendre justice à sa mère, un Remus Lupin dont le cœur se languit de sa douce française, un Peter Pettigrow dont on se serait bien passé (à découvrir, comment l'auteur s'en débarrasse discrètement…), une Lily Evans qui n'est plus très sûre de détenir la vérité…. et pleins de nouveaux persos, des anciens aussi ! Bref, un joyeux et sordide méli-mélo où retournements de cape (et hop !)… COUPÉ !
Reprenons un peu de sérieux ! Voici un petit résumé :
A peine débutée, cette nouvelle année prend un étrange goût de mystère. Les mangemorts toujours plus présents continuent leurs exactions et paraissent s'intéresser à quelque chose ramenée à grands renforts de sécurité à Poudlard comme en témoigne tous ces étranges personnages.
James parviendra t'il à accepter ses sentiments et Lily réussira t'elle à faire face à son passé pour lutter ensemble pour leur survie et celle de leurs amis ? Peut-être mais au prix de combien de souffrance et de larmes…
Très prochainement sur vos écrans !
