A menteur, menteur et demi !

Disclaimer : Ben, tout à JKR, comme d'habitude !

Résumé : Leurs amis respectifs se demandent dans quelle mesure leur haine mutuelle ne cache pas un sentiment plus tendre… et décident de les forcer à l'avouer ! C'est sans compter la mauvaise foi sans limites des deux principaux intéressés !

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18

La fugue d'Harry

L'intuition de Harry travaillait à pleine vitesse lorsqu'il sortit de sa chambre ce matin-la, et elle lui soufflait que quelque chose de très embarrassant s'était produit pendant la nuit. Quelque chose d'autre que le fait de se réveiller avec une superbe carte d'Angleterre sur les draps, bien entendu.

Lorsqu'il longea la galerie des portraits pour se rendre au réfectoire, son malaise s'accentua.

Il se passait vraiment quelque chose d'anormal.

Les tableaux évitaient son regard.

Et les habituelles conversations entre eux s'étaient tues dès qu'il avait fait son apparition.

- D'accord, dit-il à haute voix. Qu'est-ce qu'il y a ?

La question fut posée à son alter ego pastel, devant lequel il s'était arrêté net. Celui-ci prit une belle teinte carmin et se détourna en sifflotant.

- Heu… faut que j'y aille !

- Harry James Potter ! interpella le préfet en chef des gryffondors d'un ton sans appel. Toi et moi nous n'avons jamais été des lâches ! On a supporté les Dursley, on a affronté et vaincu Voldemort, alors tu ne commenceras pas à fuir maintenant !

- Il a raison, mon Riry d'amour, fit le portrait de Draco.

Harry grimaça. Plaise au ciel que le vrai Draco Malfoy ne l'appelle jamais ainsi ! Il en mourrait de honte... sinon de ridicule !

- Il faut vraiment que je le lui dise ? murmura le portrait du survivant d'un ton pas très rassuré.

La galerie entière acquiesça bruyamment.

- Me dire quoi ? gronda Harry, mais les tableaux l'ignorèrent totalement, plongés dans leur conversation.

- Sinon, continua sentencieusement une madone à l'enfant, il va se ridiculiser.

Les autres peintures approuvèrent vigoureusement.

Le portrait du survivant inspira profondément.

- Bon, okay, je me lance…

Il gonfla ses joues et débita d'une traite :

- Lanuitdernièret'asencorefaitdesrêvescochonst'asavouétonamouràdracoetilatoutentendu.

Harry écarquilla des yeux stupéfaits.

- Heu… Pardon, tupeux répéter plus lentement, s'il te plait ?

- La… nuit… dernière… tu… as… encore… fait… des… rêves… cochons…

- Plus vite, bon sang !

- T'es chiant, faudrait savoir !

La copie de Draco, agacée, décida brusquement qu'il était temps de mettre un terme à cette scène pour le moins stupide.

- Pendant la nuit, tu as refait un rêve cochon et tu as avoué ton amour pour Draco. Le truc, c'est que le vrai Dray était derrière la porte de ta chambre et qu'il a tout entendu !

Le souffle coupé, au bord de l'apoplexie, Harry dévisagea la peinture du blond.

- Désolé, fit ce dernier d'un ton gêné, conscient qu'il était peut-être allé un peu loin.

- C'est pas possible, balbutia le survivant. Oh, non ! Dites-moi que c'est un cauchemar !

Il s'éloigna à grandes enjambées, horrifié, ignorant les tableaux, qui le rappelaient à corps et à cris.

Lorsqu'il arriva en bas du grand escalier, il se mit à courir, sans en avoir vraiment conscience. Il n'avait plus qu'une seule idée en tête : s'éloigner au plus vite de Poudlard…

§

La disparition du survivant ne fut découverte que deux heures plus tard, lorsque Hermione et Ron, intrigués de ne l'avoir vu ni au petit déjeuner, ni en cours de potions, allèrent frapper à la porte de sa chambre, le croyant malade.

Un branle-bas général poussa tous les élèves et les professeurs à rechercher le garçon qui a survécu. Mais hélas, il fallut se rendre à l'évidence : il avait bel et bien quitté l'enceinte de l'école.

- Tout ça, c'est de ta faute ! lança Pansy à Draco avec une mauvaise foi typiquement serpentarde. Si tu ne l'avais pas complètement déboussolé avec ton attitude débile, on n'en serait pas la !

Outré, le blond allait vertement répliquer lorsqu'il remarqua que son alter ego, du haut de son cadre, lui faisait de larges signaux pour attirer son attention.

Il le rejoignit à grands pas.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il d'un ton tranchant.

- Je sais pourquoi il est parti.

Draco sursauta violemment.

- Qu'est-ce que tu attends pour me le dire !

- Tu promets de ne pas te mettre en colère ?

- Je ne promets rien du tout ! Bon sang, qu'est-ce que tu as encore fait !

Le préfet en chef des serpentards était vraiment furieux contre sa copie.

- D'accord, d'accord ! tempéra l'autre. Je t'explique : ce matin, nous, les portraits, on a dit à Harry qu'il avait avoué son amour pour toi pendant son sommeil, et que tu avais tout entendu. Voilà, c'est tout !

- C'EST TOUT !

Le hurlement de rage du prince des serpentards retentit dans la galerie, imposant immédiatement silence à tout le monde.

- MAIS VOUS ÊTES MALADES ! Qu'est-ce qui vous a pris de lui balancer ça comme ça, sans aucune précaution ! Je me demande si en vous peignant, ils n'ont pas oublié de rajouter un zeste d'intelligence ! Et dire que j'allais aborder le sujet, ce matin, moi !

Les deux portraits, tout penauds, ne pipaient pas mot, attendant que l'orage se calme un tant soit peu.

Le regard profondément méprisant, Draco demanda à la copie de Harry :

- Ou est-il ?

- Mais… euh… en fait…

- OU EST-IL ?

- Mais… j'en sais rien.

- TU ES LUI, BON SANG, ALORS NE JOUE PAS AU CON AVEC MOI ! hurla Draco de toute la puissance de ses poumons.

La grosse dame qui gardait l'entrée des quartiers des gryffondors jeta au portrait terrorisé du jeune brun un regard sévère.

- La, il n'a pas tort, jeune homme. Vous êtes à même d'anticiper ses réactions. Alors, aidez-le, bon sang !

Tout tremblant, Harry bis finit par obtempérer.

- Je pense qu'il est allé se saouler aux "Trois balais".

Deux minutes plus tard, la porte d'entrée claquait violemment sur un Draco Malfoy excédé et au comble de l'inquiétude.

Personne ne songea à le suivre.

Les deux ennemis avaient besoin d'un tête à tête et d'une franche explication pour dénouer enfin cette inextricable situation…

Néanmoins, les discussions allèrent bon train entre les élèves des différentes maisons, tant et si bien que Rusard en profita pour prendre les paris sur la durée de vie de ce couple si chaotique et si controversé.

Du côté des professeurs, le champagne coula à flot, notamment dans les cachots. Sibylle Trelawney avait "vu" que les deux enfants terribles de Poudlard allaient devenir les plus célèbres amoureux du monde magique.

Et pour une fois, Severus et Remus pensaient qu'elle pourrait bien avoir raison…

Après tout, on ne peut pas se tromper tout le temps.

N'est-ce pas ?

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Suite et fin au prochain chapitre. Non, promis, pas de Riry bourré, ce coup-ci ! Ah, ça me fait quelque chose de penser que j'ai terminé cette fic… Bisouilles à toutes (et à tous ?)…