A menteur, menteur et demi !
Disclaimer : Ben, tout à JKR, comme d'habitude !
Résumé : Leurs amis respectifs se demandent dans quelle mesure leur haine mutuelle ne cache pas un sentiment plus tendre… et décident de les forcer à l'avouer ! C'est sans compter la mauvaise foi sans limites des deux principaux intéressés !
Pour vous remercier de vos rewiews, de votre patience, de votre gentillesse et de vos encouragements sans faille, je vous met le dernier chapitre en même temps que l'avant-dernier. ET MEILLEURS VŒUX POUR CETTE NOUVELLE ANNEE !
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19
C'était pas si compliqué !
Attablé aux "Trois balais", en pleine crise de déprime, Harry Potter avait quasiment piqué du nez dans son verre de… jus de tomate.
Le jeune homme avait un moment caressé l'idée de boire de l'alcool, mais le souvenir de précédentes migraines après quelques cuites mémorables lui en avait ôté l'envie.
Tony, le barman, avait tout de suite vu que ça n'allait pas, et lui offrit généreusement une écoute attentive.
Sans en avoir vraiment envie, Harry se retrouva en plein déballage. Il relata au fin psychologue (tout barman se doit d'en être un !) les dernières semaines à Poudlard, et les bouleversements survenus dans son existence.
Tout en préparant quelques cocktails, Tony esquissait de temps à autre un petit sourire rempli de compréhension à l'adresse du jeune homme.
Quand il eut fini, ce dernier se sentit soulagé. Oh bien sur, il pouvait parler de tout ça avec Nérina, mais Tony, lui, était un homme, et qui plus est, il était gay. Harry était vraiment curieux d'avoir son avis sur ce qui lui arrivait.
- C'est très simple, expliqua le barman, votre subconscient vous révèle par l'intermédiaire de vos rêves ce que votre conscient refuse d'accepter.
- Et alors ?
- Alors, deux solutions : ou vous laissez couler en espérant que ça se tasse, ou…
- Ou ?
- Ou vous arrêtez de jouer au mariol une bonne fois pour toutes et vous tentez le coup en lui avouant vos sentiments.
Harry demeura silencieux.
- Vous n'êtes plus les deux gamins que vous étiez il y a presque sept ans, reprit calmement Tony. Vous avez grandi, mûri, vécu la guerre et combattu. Vous êtes deux hommes, et pourtant vous vous comportez encore comme deux gosses ! Incroyable, non ?
En écoutant le discours de Tony, Harry comprenait peu à peu la vérité. Ils étaient deux adultes, certes, mais au niveau de leur relation l'un envers l'autre, Draco et lui en étaient restés au stade de l'enfance.
Ils ne pourraient s'appartenir l'un l'autre que lorsqu'ils auraient enfin surmonté ça.
Et le meilleur moyen était de s'avouer leurs sentiments mutuels.
Un frisson parcourut soudain l'échine du gryffondor. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que Draco l'avait rejoint. Il le ressentait dans toutes les fibres de son être.
Le visage rougissant, il sentit un déplacement d'air, et comprit que le blond venait de s'installer sur le siège à côté du sien.
Croisant le regard complice de Tony, Harry chuchota d'une voix mourante :
- IL est à côté de moi, n'est-ce pas ?
Tony hocha affirmativement la tête, un sourire satisfait aux lèvres, et les quitta pour aller servir un client, tout en leur jetant avec un clin d'œil :
- Quel couple vous feriez, tous les deux, si vous étiez en permanence endormis ou drogués au kiriseth !
Avec un gémissement d'agonie, Harry enfouit sa tête dans ses mains.
- Potter, ça devient ridicule ! fit soudain la voix traînante de Draco. Regarde-moi, au moins !
Harry, toujours caché dans ses mains, hocha négativement la tête.
- Harry, regarde-moi, s'il te plait.
Nouvel hochement de tête négatif.
- Bordel, Potter ! Tu te décides à obéir ou je te roule une pelle devant tout le monde !
Le brun pesa le pour et le contre (l'idée était malgré tout bien tentante), puis se tourna avec un soupir vers son homologue serpentard, son cœur battant à grands coups redoublés.
- Qu'est-ce que tu veux ?
Toi, faillit répondre Draco, mais il se contenta de dire :
- Il faut qu'on discute.
- Je ne vois vraiment pas de quoi !
- Ne joue pas les autruches, s'il te plait ! asséna froidement le blond. C'est fini, ce temps-la !
Harry évitait soigneusement son regard.
- Ne me fuis pas, Harry, murmura Draco d'un ton pressant. Il est temps de mettre un terme àtoute cette mauvaise foi!
Et il rapprocha leurs deux tabourets. Tony observait tout ce petit manège avec amusement.
- Draco, je n'ai fait que rêver…
- Et tu as rêvé de moi.
- D'accord ! Toi, je présume que ça ne t'est jamais arrivé de rêver de ma petite personne !
Draco préféra ne pas s'aventurer sur ce terrain glissant et revint à ce qui le préoccupait.
- Toujours est-il, Potter, que tu as dit…
- Je n'ai rien dit de plus, ni de moins, que ce que toi-même tu as dit après ton accident pendant le match ! le coupa Harry, indigné.
Le serpentard soupira.
- En effet, dit-il.
Les deux adolescents se turent quelques instants, puis Harry reprit à voix basse :
- Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on fait ?
- Je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que nous ne pouvons plus continuer comme avant.
- Tu as raison, admit Harry d'un ton malheureux.
Draco eut un sourire amusé devant son expression façon "puppy dog eyes".
- C'est si pénible que ça, Harry, d'admettre que nous avons des… sentiments l'un pour l'autre ? demanda-t-il d'un ton voilé.
Le gryffondor eut un rictus amer.
- Après nous être bagarrés pendant des années comme des chiffonniers, en effet, c'est dur à admettre…
- Et pourtant, reprit Draco, pensif. J'ai positivement adoré toutes ces années. J'ai adoré le fait que tu sois la dernière personne à qui je pense en m'endormant, et la première en me réveillant.
Le regard émeraude croisa le regard ardoise, empli de douceur.
- Quand j'y réfléchis, les meilleurs moments de ma vie sont ceux ou je me dispute avec toi, Harry.
Durant une fraction de seconde, les deux jeunes gens se figèrent, tous deux stupéfaits : le gryffondor, d'entendre ces paroles, et le serpentard, de les avoir prononcées.
Puis Harry n'hésita plus, et se jeta voracement sur les lèvres de Draco.
Manquant de peu basculer en arrière, le blond referma les bras sur le brun et lui rendit avec passion son baiser.
Un baiser qui s'éternisa et dans lequel chacun fit passer ses sentiments les plus profonds, son désir de l'autre et son amour pour lui. Mais alors qu'il se faisait plus violent, plus intense, Draco se détacha, le souffle coupé.
- Heu… on se calme… je crois qu'on ne sait pas trop ou ça nous entraîne, tout ça !
- Au plumard ! fit tranquillement le barman, qui essuyait magiquement les verres tout en se rinçant l'oeil.
Et l'ensemble de la clientèle des "Trois Balais", qui n'avait pas perdu une miette de la scène, éclata de rire. Envahi par un élan de tendresse, Draco vit son petit gryffondor personnel prendre une belle teinte de tomate bien mûre.
- Je t'aime, Harry.
Le survivant inspira profondément, avant de se jeter à l'eau à son tour.
- Et je t'aime aussi, Draco.
Un tonnerre d'applaudissements, de vivats et de sifflements ponctua cette déclaration mutuelle.
- Rentrons, fit Draco en se levant. On manque singulièrement d'intimité, ici.
Il entoura d'un bras possessif la taille de Harry et tous deux sortirent de la taverne. Le gryffondor enfouit son visage dans le cou de son compagnon, mordillant la peau tendre.
- J'ai bien cru que tu ne te déciderais jamais, souffla-t-il.
- Et pourquoi aurais-je du faire le premier pas ? sourit Draco.
- Heu… je ne sais pas… Parce que tu as été odieux, ces dernières années ?
- Dis donc ! Qui a refusé de me serrer la main !
- Mea culpa, mea culpa ! rit Harry en levant les mains en signe d'apaisement.
Draco sourit, et ils échangèrent un long regard avant de transplaner dans le jardin de l'école.
Ils savaient qu'une fois leur relation révélée au grand jour, personne n'allait les lâcher. Après tant de mauvaise foi et de négation concernant leurs sentiments, leurs amis respectifs allaient très certainement leur en faire baver.
Mais peu importait les moqueries.
Ils étaient ensemble, le reste n'avait aucune importance.
Leurs lèvres se joignirent une fois encore, leurs yeux se fermèrent, et ils oublièrent tout dans ce nouveau baiser.
De ce fait, aucun des deux amoureux n'eut conscience de la présence des élèves et des professeurs de Poudlard, le nez collé aux vitres pour les observer, ni de l'immense clameur de joie qui secoua les bâtiments jusqu'à les faire trembler sur leurs fondations.
Ils avaient bien d'autres choses à penser…
FIN
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Voilà, "A menteur, menteur et demi", c'est terminé. Dire que je me sens un peu triste est un euphémisme. Ils vont me manquer, ces satanés persos, mais j'ai de plus en plus la tentation d'utiliser les miens pour de nouvelles histoires.
Merci de m'avoir suivie dans ce délire (la plus longue fic que j'ai écrite, à ce jour) et surtout, merci pour vos rewiews et vos encouragements.
Enormes bises, en espérant que cette fin vous plaira.
Ivrian, le 10/01/2006
