Voici ma nouvelle fic dans un registre plus léger que « Pourquoi nous nous battons ». J'espère qu'elle vous plaira !


PLUMES EN SUCRE

Quand Hermione perd la tête

Vraiment, personne ne devrait penser ces choses à propos de son meilleur ami. Malheureusement, j'étais foutue, complètement retournée et incapable de penser, et tout ça à cause d'une simple sucrerie. Juste une plume en sucre !

Pourtant, quand tu la combines avec un Ronald Weasley, le mélange peut être hallucinant, extraordinaire et franchement distrayant. Et quand les autres commencent à se rendre combien cette combinaison vous affecte, eh bien… c'est plutôt embarrassant, surtout quand la personne qui l'a remarqué est l'objet de vos désirs. Tellement de confusion, d'anticipation et même de sentiments inattendus contenus dans cette petite chose faite de sucre. Je ne regarderais plus jamais les plumes en sucre de la même façon.

Honnêtement, c'était vraiment de la faute de Ron. Au lieu de se régaler avec ce bonbon, il aurait dû finir ses devoirs. C'est pas comme s'il n'en avait pas. Ron remettait toujours tout au lendemain. Il avait toujours besoin d'un mordillement ou d'un coup de langue de plus pour pouvoir envisager de finir sa dissertation. C'était un miracle qu'il ne redouble pas avec toutes les plumes qu'il mangeait. Je n'avais jamais vraiment remarqué que Ron aimait les sucreries à ce point, jusqu'à cette nuit, quand ce bonbon devint irrévocablement une de mes plus grandes fascinations.

Nous étions assis tous les trois à une table de la bibliothèque, essayant de finir nos devoirs (enfin, Harry et Ron essayaient de finir ; j'avais pris de l'avance et faisais quelques révisions) quand je fermais mon livre pour en commencer un autre. Ce fut à ce moment, à cet instant précis, que mes pensées semblèrent se focaliser de façon permanente sur Ronald Weasley. Il mordillait une plume en sucre.

Ce fut presque comme si une force magnétique attirait mon regard sur ses lèvres. J'essayai de regarder ailleurs mais je me rendis compte que je ne pouvais pas. Pour quelque raison que ce soit, j'étais subjuguée par la vue de cette belle bouche qui suçait cette délicate plume. Ce fut la première de mes pensées inappropriées. Comment pouvais-je penser ça à propos de mon meilleur ami ? Est-ce que je trouvais qu'Harry avait une belle bouche ? Non, pas vraiment. Ce n'est pas qu'Harry ne soit pas attirant (étant une femme, je peux apprécier le pouvoir de séduction d'un homme), mais quand on parle de Ron, il y a quelque chose de plus, quelque chose de primitif.

Avec une fascination croissante, je regardais Ron, sa langue léchant ses lèvres, à la recherche d'un peu de sucre. Ce geste était la chose la plus érotique que j'ai jamais vue, non pas que j'étais très expérimentée. Mais, juste la vue de sa langue provoqua une réaction immédiate et quelque peu inattendue. Soudain, ce fut comme si mon estomac se nouait et quand je bougeai, une sensation inconnue monta entre mes jambes. Ça me prit totalement au dépourvu. Je n'avais jamais ressenti quelque chose comme ÇA. Oh, j'avais trouvé d'autres garçons plaisants à regarder, mais je n'avais jamais pensé à Ron dans ce sens. Et ce qui me surprenait le plus était que c'était loin d'être déplaisant. Plutôt le contraire en fait.

Mes yeux étaient fermement rivés sur Ron, qui mangeait toujours, totalement inconscient de mon regard ainsi que de la situation. Pour la première fois, je regardais vraiment Ron, le voyant, non pas comme le garçon de 11 ans avec une saleté sur le nez, mais comme un homme. Et quel homme frappant il était ! Alors qu'il était assis là, sa tête penchée sur son travail, sa frange rousse trop longue tombant sur ses yeux bleus brillants, pendant qu'il capturait la fin de sa plume entre ses lèvres, je commençai à me demander ce que ça ferait d'avoir ses lèvres sur mon corps.

Cette idée était si étrangère à moi et si surprenante que j'en fus tout de suite alarmée. Je ne devrais pas penser à ça, surtout avec Ron. Et puis pourquoi pas, après tout ? Cette seconde pensée fut aussi saisissante que la première, alors qu'il semblerait que mon subconscient avait toujours nourri ses étranges sentiments pour Ron. J'avais un petit (un énorme !) béguin pour lui, mais c'était normal, comme il était pratiquement le seul mâle que je fréquentais. Mais ce que j'étais en train de penser allait beaucoup plus loin qu'un simple béguin, menaçant de franchir le seuil inavoué de la sexualité.

Soudain, des milliers de pensées explosèrent dans mon esprit. Une image particulièrement vivace de Ron, léchant ma nuque, juste dans le creux de mon épaule, m'envahit. C'était comme si j'y étais. Je pouvais voir Ron se pencher par-dessus la table de la bibliothèque, ses yeux bleus assombris par le désir. Dans ce fantasme, il avançait vers moi et je pouvais presque sentir son souffle sur ma peau. Mon moi intérieur baissa la tête, lui exposant sa nuque, avant que ses lèvres ne viennent embrasser sa peau et sa langue tracer un chemin.

Rien qu'en imaginant ce que Ron pourrait faire avec cette bouche, je pouvais presque sentir sa langue sur la chair sensible de ma nuque, ce qui m'emplit d'un vague de chaleur. Sans le réaliser, ma respiration s'était accélérée et mon visage avait chauffé et rougi. Je bougeai sur mon siège, et des sensations incroyables m'envahirent encore. Je dus mordre ma lèvre inférieure pour m'empêcher de crier.

« Hermione, est-ce que ça va ? » Sa voix me fit l'effet d'une douche froide. Mes yeux s'écarquillèrent et rencontrèrent les siens.

« Quoi ? »

« Je t'ai demandé si ça allait ? », répéta-t-il.

« Oui, ça va ! » Et si Ron découvrait ce que je pensais de lui ? J'étais certaine que ce serait la fin de notre amitié.

« Es-tu sûre ? » demanda-t-il. « Tu respires fort, et tu sembles un peu rouge. »

« Je te dis que ça va ! » répétai-je durement.

Ensuite, l'intérêt de Ron se modifia en quelque chose que je n'avais jamais vu avant. Il ressemblait presque à un prédateur. Sa bouche merveilleuse arbora un malicieux sourire en coin, et je me sentis faiblir.

« Tu sais », commença-t-il doucement, « si je ne te connaissais pas mieux, je dirais que tu es excitée. » Il leva même un sourcil de manière suggestive pour accentuer sa remarque.

Je sentis le sang affluer jusqu'à mes joues, et j'étais sûre qu'il pouvait lire la culpabilité sur mon visage. Donc je fis la seule chose à faire : je niai tout en bloc.

« Ronald Weasley ! Je ne peux pas croire que tu… je… que tu… tu penses que je… Je ne suis PAS excitée ! » hurlai-je, un peu trop fort. Madame Pince dut même me faire une remarque. Ce qui n'était jamais arrivé. Jamais.

Harry qui se cachait derrière un large livre poussiéreux, grogna, essayant apparemment de contenir son fou rire. Mes yeux se rivèrent dangereusement sur le livre remuant, mais revinrent vite sur Ron, qui semblait apprécier ce désastre complet. L'intérêt dans ses yeux se changea en amusement. Ce qui n'était pas bon.

« Je ne sais pas Hermione. Tu ressembles étrangement à quelqu'un qui est excité… »

« Oh, et tu es un expert en la matière, n'est-ce pas ? »

Si je pensais que ça découragerait Ron, je m'étais salement trompée. Son sourire s'agrandit.

« Ne change pas de sujet », dit-il voracement et ensuite il se pencha par-dessus la table, exactement comme dans mon fantasme. Sans aucun contrôle sur mon corps, je commençai à anticiper le prochain mouvement de Ron. Il se rapprocha et je me tournai involontairement vers lui. Je détournai les yeux quand je réalisai qu'il venait pour m'achever. Mais au lieu de m'embrasser sur la nuque, il me murmura à l'oreille :

« Est-ce que c'est moi qui t'excite Hermione ? »

Je pense que j'aurais pu spontanément prendre feu rien qu'en entendant ces mots. J'aurais voulu lui crier à plein poumons que, oui, il m'excite, mais ma fierté me retint. Il n'y avait aucun moyen pour que je laisse quelqu'un savoir combien ses mots me faisaient de l'effet.

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » Je refermai mon livre violemment et commençai à ranger mes affaires. Je notai vaguement le fait qu'Harry était toujours là, regardant notre échange avec délectation.

« Pourquoi tu ne l'admets pas Hermione ? Je t'excite ! »

La panique commença à m'envahir. Je n'admettrais rien. Je ne pouvais pas. A la place, je me vengeai.

« Ron, tu ne pourrais pas m'exciter même si tu essayais. »

Harry s'étouffa, tombant presque de sa chaise. Les yeux de Ron s'écarquillèrent à cause du choc, qui fut bientôt remplacé par autre chose. Apparemment, ma réplique n'avait pas l'effet désiré. Ron ne s'enfuit pas fâché ni ne cria. Non, en fait, Ron semblait content.

« C'est un défi Hermione ? »

Oh mon dieu ! Et après, ces lèvres encerclèrent la plume en sucre à cause de laquelle tout avait commencé…

Ça faisait maintenant deux jours et depuis, j'avais perdu toute cohérence. Pas une minute ne passait sans que je ne pense à la menace de Ron, ou à la façon dont il mangeait cette saleté de plume. En classe, j'y pensais assez pour me faire rappeler à l'ordre pour mon manque d'attention. Harry hochait seulement la tête pendant que Ron souriait en connaissance de cause. Il savait. Je ne me cachais plus le fait que Ron faisait des ravages sur mes hormones, bien que j'essayais vaillamment de cacher mes réactions. Et ce con de Ron était tellement satisfait de tout ça. Il semblait presque qu'il savourait le fait de pouvoir me faire perdre mes moyens et d'avoir une totale emprise sur mes sens.

Depuis mon entrée à Poudlard, j'avais été si concentrée sur mes études puis mon devoir de préfète, que je n'avais jamais prêté attention aux garçons. Je n'avais pas honte de l'admettre et bien que beaucoup de mes camarades se fussent risqués à l'aventure sexuelle, ce n'était pas mon cas. J'avais toujours pensé que j'étais au dessus de ça. C'était jusqu'à ce qu'un événement totalement fou, comme Ron mangeant une plume en sucre, bouleverse ma vie. Peut-être étais-je seulement un bouton de fleur sur le point d'éclore. Ça ne m'avait pas empêché de devenir préfète. Je devais garder mon intelligence. Mais, malheureusement pour mes professeurs et mon travail scolaire, mon esprit était entièrement tourné vers Ron.

À la fin de cette journée de classe, Harry, qui ne cachait pas son amusement sur cette situation, me prit à part et me donna un conseil pas du tout voulu.

« Hermione, couche avec Ron et qu'on en parle plus ! » me dit-il.

Je fus tellement choquée que je le fixai, pendant ce qui sembla une éternité avant qu'il ne me laisse seule dans la salle. Est-ce que j'oserais franchir le pas avec Ron ? Est-ce que je voudrais gâcher sept ans d'amitié juste pour une partie de jambes en l'air, comme me l'avait si clairement conseillé mon autre meilleur ami ? Non, je ne pense pas que je pourrais. Le pourrais-je ? Bien, mais qui a dit que notre amitié en souffrirait ? À part chaque psy de la planète bien sûr !

Encore que…

Ce que j'étais en train de considérer était incroyable. Ce n'était pas la Hermione Granger que je connaissais. Je n'allais quand même pas sauter dans le premier lit que je voyais avec mon meilleur ami ! Ce n'était pas bien ! C'était impensable ! C'était l'idée la plus excitante que j'ai jamais eue !

Je retournai dans la tour Griffondor en soupirant (heureusement, en tant que préfère, j'avais ma chambre personnelle), et comme j'ouvrai ma porte, je notai un paquet posé sur mon lit. Frappée par la curiosité, je traversai la chambre pour prendre la boîte. Il y avait une note attachée : "Fais de beaux rêves Hermione !"

J'ouvrai le cadeau avec impatience pour y découvrir le poison de mon existence. Là, au fond de la boîte, reposait une plume en sucre.


Pauvre Hermione ! Et encore ce n'est rien par rapport à ce qui va suivre !

Reviews please !