Bonjour à tous ! voici un one shot que j'avais envie d'écrire depuis longtemps : un Genma/Shizune. Pas évident comme couple,surtout qu'ils ne sont pas trop exploités dans le manga mais je pense être arrivéeà quelque chose de correct
Comme d'hab, le blabla habituel : les perso ne m'appartiennent pas etc etc

L'action se passe après la mort du Sandaime, Tsunade est devenue Hokage et Genma et Shizune vont petre envoyés en mission. Là ils tomberont sur les 4 du Son et Sasuke. Voilà pour le cadre. je sais pas encore si je vais respecter la fin (c'est à dire que Genma et Raidou sont finalement sauvés). Ah oui un truc important : ceci n'est que la première partie. trop long sinon.

Sinon ben, enjoy !


Le premier pas

Il la regarde. Toujours de loin ; il n'ose pas s'approcher. Il ne peut pas. Il n'a pas le droit, et encore moins le temps de faire autre chose que de la regarder. Il aimerait pourtant. Depuis quelques temps, il pense à elle. Par éclair, pas très longtemps. Bien souvent, ce sont des détails. Un sourire. Un éclair dans ses yeux noirs. Le soleil sur ses cheveux d'ébène. Une phrase gentille échangée rapidement au détour d'un couloir. Il n'a pas réalisé tout de suite que ces détails n'en étaient pas. Pourquoi l'aurait-il fait ? Il la connaît à peine.
Genma n'est pas quelqu'un qui se préoccupe des détails dans la vie de tous les jours. Il se réveille le matin, s'habille, attrape un senbon, exécute les missions qu'on lui confie sans rechigner et s'endort facilement le soir. Il ne pense pas aux meurtres qu'il a commis, aux camarades qu'il a perdus. Du moins pas tout de suite. Et lorsqu'il ne peut plus ignorer les souvenirs, il se persuade que tout s'est déroulé selon un ordre logique. Il ne craque pas. Il n'a pas le droit. Et au fond, ça lui est égal. Si les choses doivent arriver, eh bien tant pis. Qu'elles arrivent. Il est prêt à encaisser et à rendre les coups.
La vie est comme une sorte de jeu, parfois sérieux, souvent futile. La plupart du temps, il trouve ça drôle et il ricane intérieurement. La futilité l'amuse. Il n'est qu'un instrument certes, mais un instrument lucide qui perçoit bien la vanité de l'existence humaine, y compris la sienne. Alors il préfère en rire. C'est le seul moyen de ne pas craquer. Mais on ne peut pas toujours rester détaché de tout. C'est elle qui le lui apprendra.

Elle le regarde. Toujours de loin ; elle n'ose pas s'approcher. Elle ne peut pas. Elle n'a pas le droit, et encore moins le temps de faire autre chose que de le regarder. Elle aimerait pourtant. Elle voit des ninjas tous les jours ; elle aurait pu en regarder des dizaines d'autres. Mais ses yeux se sont arrêtés sur lui, elle ne sait même pas pourquoi. Sa présence est comme une bouffée d'air frais dans sa journée à l'odeur de morphine. Elle est contente quand elle le croise au détour d'un couloir. Elle aime cette attitude nonchalante, son sourire détaché. Elle sourit quand elle entend sa voix. Elle frissonne quand elle le voit revenir blessé. Elle aime quand il lui sourit. Elle l'aime tout simplement.
Shizune n'est pourtant pas une fille sensible. Toute sa vie, elle s'est consacrée à son devoir, à ses missions, à Tsunade. Rien d'autre n'importait et cette vie lui convenait parfaitement. La médecine lui plait. Elle aide et sauve beaucoup de gens ; elle en perd aussi c'est vrai mais elle ne se laisse pas abattre. Shizune sait ce qu'elle doit faire. Elle obéit quand on le lui demande, prend les décisions quand c'est nécessaire. Elle aime son travail et exécute toutes les tâches méticuleusement, même si ça ne l'amuse pas. Elle le fait parce qu'il faut bien que quelqu'un le fasse et parce qu'au fond, elle est comme ça. Dévouée, courageuse, déterminée. Elle peut être douce mais elle peut aussi être très dure. Son apparence fragile et réservée n'est qu'une façade qu'elle se plait à entretenir. C'est indispensable quand on est ninja. Shizune aime la vie qu'elle mène, même si elle n'est pas drôle. Parfois, elle rêve à une vie de famille, avec un mari et des enfants. Et puis, elle rit. Parce que c'est ridicule. Elle sait parfaitement que ça ne lui conviendrait pas. Mais elle y pense. De temps en temps. Quand elle le voit.
Elle sait qu'elle ne pourra jamais être avec lui. Elle le sent. C'est comme une barrière qu'elle n'ose pas franchir. Les risques sont trop grands. Pour elle comme pour lui. Ils sont amis. C'est déjà beaucoup.

Quand il la croise, il lui fait un signe rapide de la main et s'éloigne presque immédiatement. Il ne lui parle pas. Pas trop. En général, ça se limite à un « salut » lancé presque au hasard au détour d'un couloir. Parfois, ils discutent ensemble d'une mission délicate, d'un ami disparu, des crises de colère de Tsunade ou encore de la dernière victime de son fauteuil balancé par la fenêtre. Des conversations banales comme il en a avec tout le monde. C'est une femme comme une autre ; il en croise tous les jours des comme elle. Brunes, blondes, rousses, les femmes se mélangent dans son esprit. Elles se superposent les unes aux autres, semblables, fades. Il retient leur visage par habitude, connaît leur nom par nécessité – un ninja doit immédiatement pouvoir identifier quelqu'un – mais elles ne lui apportent rien de particulier. Genma n'est pas un homme à femmes. Elles ne l'intéressent pas et la plupart l'ont vite compris. Le monde est gris autour de lui ; ça ne le dérange pas. Il s'est habitué. Pourtant, quand il la voit, il a l'impression de retrouver certaines couleurs : le noir de ses cheveux, le blanc laiteux de sa peau, le rose de ses lèvres. Elle lui fait penser à une rose. Fraîche, pleine de vie, ballottée par le vent. Il l'admire. De loin.
Il l'admire parce qu'elle semble naturelle. Parce qu'elle l'est. Et pour son sourire. Ça peut sembler idiot mais c'est comme ça. Malgré la vie difficile qu'elle mène, elle trouve le moyen de sourire avec sincérité. Ce n'est ni un masque ni une image qu'elle se donne. Elle est vraiment comme ça. Quand il la regarde, le rôle qu'il s'est créé inconsciemment lui apparaît dans toute sa stupidité : il vit chaque jour comme on peut occuper sa journée. Il parle aux autres, rit avec eux, plaisante, raconte ses exploits et se vante. Mais depuis qu'il l'a rencontrée, son attitude sonne faux à ses oreilles. Une part de lui reste constamment sur la défensive, prête à le rappeler à l'ordre au moindre écart, comme si un contact prolongé avec ses amis pouvait s'avérer dangereux. Ridicule, direz-vous. C'est aussi ce qu'il pense. Mais il ne peut pas s'empêcher de battre en retraite quand tout va bien, à croire que le bonheur lui fait peur. Encore plus ridicule. Et justement parce qu'il ne se lâche jamais vraiment, il se trouve hypocrite. Elle, elle n'est pas comme ça. Elle paraît si simple, si pure. Peut-être est-ce parce qu'elle est médecin et qu'elle a davantage conscience de l'évanescence de l'existence… Peut-être parce qu'elle a compris que la vie n'est pas un jeu, qu'elle est encore moins que cela et que par conséquent, jouer ne serait-ce qu'un rôle est futile. Elle profite de la vie en jouant la carte de la sincérité tandis que lui, il se voile sûrement la face depuis un moment. Et cette conclusion le frustre. Il s'en veut même d'en être arrivé à penser tout cela. Il s'en veut de penser à elle. Il lui en veut de lui causer de telles réflexions. Un ninja ne doit pas réfléchir au pourquoi de son existence. Il lui en veut parce qu'il sent qu'il perd le contrôle. Il a peur de l'aimer. Il voudrait l'oublier.

Son cœur frémit quand elle le voit. Oh bien sûr, ce n'est pas souvent, rapidement, au détour d'un couloir, au coin d'une rue, le soir à un bar. Il la regarde à peine, lui dit vaguement bonjour et disparaît presque immédiatement ; elle n'a même pas le temps de lui répondre. C'est un courant d'air. Elle ne s'en formalise pas. Elle n'a pas le temps. Elle ne sait toujours pas ce qui l'attire tant chez lui.
Elle croit qu'elle l'admire. Elle admire le détachement dont il fait preuve. Elle admire son courage, ses larmes qu'elle n'a jamais vues couler, son visage toujours paisible. Elle voudrait pouvoir encaisser les coups comme lui. Elle a beau être ninja et ne pas pleurer quand elle perd des personnes chères, elle ne peut pas empêcher leurs visages de hanter ses nuits. Elle ne peut pas non plus refouler ses larmes quand ça devient trop dur le soir, seule chez elle. Shizune est expressive, c'est dans sa nature. Les blessés et les morts qu'elle côtoie tous les jours lui ont appris la valeur d'un simple sourire. Elle a fait semblant. Elle ne veut plus. La vie est trop courte, trop aléatoire pour perdre son temps en mensonges. Elle sait qu'elle peut mourir bientôt, demain, tout à l'heure. Alors elle s'autorise à être égoïste ; à désirer sa présence à chaque instant, à trembler quand il part en mission et à sourire quand il revient. Elle s'autorise à l'aimer. Elle ne peut pas l'oublier. C'est trop tard et de toutes façons, elle n'en a pas envie.

Genma entre dans le bureau de Tsunade. Il a été convoqué avec Raidou et Iwashi pour une mission particulière. Etant donné les récents événements, ce sera sûrement un assassinat ou une mission de reconnaissance. Une mission particulière comme il en a exécuté des centaines… Il retient mal un ricanement. A côté de lui, Raidou ne dit rien. Il a l'habitude des rires silencieux de son ami. Alors il hausse les épaules et le suit à l'intérieur du bureau, suivi d'Iwashi.
Tsunade les attend. Quelqu'un est debout derrière elle. Genma a un léger choc en reconnaissant Shizune mais il reste impassible. Elle ne dit rien non plus. Elle ne lui sourit pas, l'a à peine regardé. Curieusement, il se sent frustré et ne peut cacher un froncement de sourcils… qui n'échappe pas à l'œil perçant de Tsunade.

- Un problème, Genma ?

Trois têtes se tournent aussitôt vers lui. Le Jounin se redresse.

- Aucun, Hokage-sama.

- Mmm.

Elle le dévisage encore un instant avec suspicion puis passe à la mission. Elle a bien trop de choses à penser pour s'inquiéter des états d'âme de ses ninjas, qui plus est quand il s'agit de shinobis compliqués comme Genma.

- Bien, commence-t-elle, je vous ai convoqués tous les trois pour vous assigner une mission de rang A. Elle consiste à sécuriser une zone sensible au nord de Konoha. Des soldats d'Oto y rôdent toujours et il serait dangereux de laisser penser à Orochimaru que nous laissons certains territoires sans surveillance.

- Les derniers rapports signalent des mouvements hostiles ? demande Raidou.

- Pas besoin de rapport. Les deux dernières équipes de Genins envoyées sur place sont revenues gravement blessées. Il est hors de question que cette situation s'éternise.

Les yeux de Tsunade brillent d'une lueur dangereuse. De fait, cela signifie deux choses : tout d'abord que le danger est réel et ensuite qu'ils ont plutôt intérêt à exécuter rapidement cette mission s'ils ne veulent pas subir les foudres de leur Hokage. Genma soupire intérieurement. La mission ne sera pas facile. Mais après tout, il a l'habitude.

- Des questions ? demande la Sannin après quelques instants de silence.

- Oui, répond Raidou. Combien de temps durera cette mission ?

- 24 heures au minimum. Prenez le temps qu'il vous faudra mais je veux une zone propre. Autre chose ?

- Oui, intervient Genma. Nous ne sommes que trois. Est-ce voulu ?

- Vous serez quatre. Elle se tourne vers sa disciple. Shizune viendra avec vous.

Genma cille. La nouvelle ne devrait pas le surprendre et encore moins l'ennuyer. Après tout, il est monnaie courante d'être accompagné par des medic-nins pendant les missions à haut risque. Ça permet de limiter les pertes, voire de les éviter. Ils sont indiscutablement utiles et en temps normal, il aurait été plutôt satisfait. Seulement voilà, il ne s'attendait pas à ce qu'il s'agisse de Shizune et curieusement, ça l'ennuie. Non pas qu'il la dénigre mais l'idée qu'elle puisse se retrouver en danger le met extrêmement mal à l'aise. Et si jamais il n'était pas à la hauteur ? Si jamais il n'était pas là pour la défendre ? Et voilà, il recommençait ! Encore à se poser des questions qui n'avaient pas lieu d'être ; le devoir, bon sang ! Le devoir.

- Qu'est-ce qu'il y a encore, Genma ? fait alors la voix excédée de Tsunade.

Le Jounin relève aussitôt la tête. Face à lui, la Sannin le dévisage, manifestement agacée.

- Rien, Hokage-sama, s'empresse-t-il de murmurer. Pardon.

Il se tourne alors vers Shizune qui a froncé les sourcils et semble vouloir poser une question. Il l'ignore. Qu'elle pense ce qu'elle veut. Elle ne le trouble pas le moins du monde. Tsunade a suivi l'échange mais ne parait pas en tirer grand intérêt.

- D'autres questions ? Bon alors partez. Vous avez trente minutes.

Shizune s'apprête à emboîter le pas à ses équipiers mais Tsunade la retient par le bras.

- Attends une minute, Shizune.

Elle se lève puis va fermer la porte. Une fois qu'elle est sûre que plus personne ne peut les entendre, elle se tourne vers son ancienne élève et croise les bras.

- Alors ?

Shizune la dévisage, perplexe.

- Alors quoi ?

- Ne fais pas celle qui ne sait pas, tu vois très bien de quoi je parle.

- Excusez-moi, Tsunade-sama mais… non.

- Genma, réplique brutalement l'Hokage. Qu'est-ce qui se passe avec lui ?

Shizune écarquille les yeux, stupéfaite. S'il y avait une question à laquelle elle ne s'était pas attendue, c'était bien celle-là.

- Euh…

- Mais encore ?

- Ben…

- Shizune…

- Je… je ne comprends pas… De quoi parlez-vous ?

Tsunade roule des yeux désespérés. Au nom du ciel, pourquoi sont-ils tous si empotés lorsqu'il s'agit de ce genre de choses ?

- Quels sont tes rapports avec lui ?

- Hein !

- Pourquoi étiez-vous tous les deux si nerveux tout à l'heure ?

- Quoi ? Mais… pas du tout.

- Tu me prends pour une imbécile ?

Shizune déglutit. Le ton est devenu froid. Elle sait ce que cela signifie. Tsunade n'est pas simplement en train de se renseigner sur sa vie amoureuse. La jeune femme s'agite, nerveuse. Elle n'a jamais parlé de ces choses là avec Tsunade et il faut bien l'avouer, c'est plutôt intimidant. Allez donc expliquer à votre Hokage que vous aimez quelqu'un mais que lui ne vous regarde pas mais vous avez l'impression qu'il pourrait peut-être se passer quelque chose ; le problème (parce qu'il y en a toujours un) c'est qu'en tant que ninja, vous n'osez pas et si ça se trouve lui non plus et peut-être que c'est pour ça qu'il ne se passe rien et vous en venez à vous demander si…

- Shizune !

La jeune femme cligne des yeux. Tsunade la dévisage, ses yeux bruns lançant de furieux éclairs. Jamais elle ne l'a regardée comme ça auparavant. Shizune rougit de honte.

- Pardon, Tsunade-sama ! s'empresse-t-elle de bredouiller. Je… je rêvais… je suis désolée….

- Donc, il te plait.

- Eh bien… Ne pas rougir, surtout ne pas rougir. Il… enfin… Oui, capitule-t-elle devant le regard intense de son maître.

Tsunade ne répond rien. Elle ne sourit pas mais pose un regard grave sur sa disciple.

- Je ne peux pas te laisser participer à cette mission, Shizune, finit-elle par dire.

- La jeune femme bondit.

- Quoi ?

- Tes sentiments pour lui pourraient compromettre la réussite de l'expédition. Or, il n'y a pas de place pour l'erreur.

- Tsunade-sama ! Vous savez très bien que ce n'est pas mon genre ! J'ai des sentiments pour lui, je le reconnais. Mais je suis ninja avant tout et je sais faire la part des choses.

- Vraiment ? réplique Tsunade, glaciale. Tu n'as jamais eu à affronter ce cas de figure. Comment peux-tu savoir quelle sera ta réaction si le danger se présente et qu'il te faut choisir entre lui et la mission ?

- Je… !

Elle s'arrête, confuse. Elle y a pensé bien sûr. Mais sa réflexion n'a fait que lui causer un embarras plus grand. C'est vrai. Comment savoir ?

- Tsunade-sama, reprend-elle plus calmement. La mission n'est-elle pas moins importante que la vie des équipiers ?

Si là, je ne marque pas un point…

Mais Tsunade baisse les yeux, la mine soudain lasse.

- En temps normal, je t'aurais dit oui. Mais cette mission doit aboutir. A tout prix, ajoute-t-elle plus bas mais en regardant Shizune droit dans les yeux.

Celle-ci pâlit.

- Vous seriez prête à envoyer Genma, Raidou et Iwashi à la mort… pour une mission ?

- Crois-tu que je n'ai pas conscience de ce que cela représente ? riposte alors la Sannin en haussant le ton. Je vais peut-être perdre trois de mes meilleurs éléments dans cette histoire, si ce n'est plus ! Encore à cause de ce maudit reptile ! Mais Konoha doit être sécurisée sinon comment savoir si Orochimaru ne recommencera pas ? Je ne veux pas d'un autre massacre dans mon village ! Tu peux comprendre cela ?

Shizune a reculé. Non pas par peur mais parce qu'elle est impressionnée. Tsunade vient de lui parler comme l'aurait fait un véritable Hokage. Une aura d'énergie et de détermination entoure la Sannin et Shizune sent une vague de respect l'envahir. Elle s'incline profondément.

- Pardonnez-moi… Hokage-sama.

Tsunade tressaille mais ne dit rien. Elle a conscience d'avoir exagéré.

- Bon écoute… Je t'autorise à y aller. Mais je te préviens, pas de dérapage. C'est compris ?

- Parfaitement, Hokage-sama.

- Alors tu peux disposer.

Dehors, appuyé contre le mur, les bras croisés dans la même attitude que Tsunade, Raidou regarde Genma qui est assis sur une chaise.

- Alors ?

Le jeune homme lève les yeux vers son ami.

- Alors quoi ?

- Oh, je t'en prie, Genma. Ne me la fais pas, pas à moi.

- Je vois pas de quoi tu parles, réplique-t-il en haussant les épaules.

Mais son regard qui ne cesse de fuir vers la porte de bureau de Tsunade parle pour lui. Raidou ricane.

- C'est bien ce que je pensais.

Genma lève un sourcil dédaigneux.

- Quoi ?

- Pourquoi tu ne vas pas la voir ?

- Qui ?

- Tsunade-sama, pour lui dire que tu ne veux pas faire la mission avec Shizune.

- Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas…

- Non, mais j'ai vu ton regard tout à l'heure. Ose me dire que ça te laisse indifférent qu'elle vienne avec nous.

- Ça me laisse indifférent.

Raidou lève les yeux au ciel.

- Tu es désespérant et borné quand tu veux. J'essaie juste de t'aider, moi.

- Alors arrête de me parler de Shizune.

- Pourquoi ça te dérange tant que ça ? Après tout, vous ne vous parlez jamais. C'est à peine si tu connais son prénom…

- Je t'emmerde, Raidou.

- Ah, tu vois ? Tu prends la mouche. Avoue que tu en pinces pour elle.

Exaspéré, Genma le fusille du regard.

- Non, répond-il sans mentir.

Raidou soupire.

- Tu es pire que Kakashi, ya pas à dire.

- Quoi ?

Au même moment, la voix de l'Hokage éclate avec force depuis le bureau.

JE VAIS PEUT ETRE PERDRE TROIS DE MES MEILLEURS NINJAS DANS CETTE HISTOIRE ! PEUT ETRE PLUS… ENCORE A CAUSE DE CE SATANE REPTILE ! …

Les cris de Tsunade résonnent encore quelques instants puis s'éteignent. Genma et Raidou échangent un regard. De toutes évidences, Tsunade parlait d'eux.

- Je l'ai connue plus optimiste, finit par dire Raidou.

- Arrête, c'est pas drôle, marmonne Genma.

Il se sent nerveux. Apparemment, cette mission est bien plus dangereuse qu'elle n'y parait. Raison de plus pour que Shizune ne vienne pas avec… Et voilà, encore elle ! Mais bon sang, pourquoi ne sortait-elle pas de sa tête une bonne fois pour toutes !

A côté de lui, Raidou remarque son trouble et pose une main sur son épaule.

- Eh bien, moi, je pense qu'elle t'aime bien…

- Ah ouais ? Euh ! Je veux dire…

- Oui, oui, je sais. Elle te laisse totalement indifférent. C'est ça ?

- Grmmbl, se contente de répondre Genma, comprenant que Raidou l'a eu.

- C'est beau l'amour, sourit le ninja à la cicatrice en faisant mine d'essuyer une larme. Surtout lorsque ça inspire de si belles paroles.

- C'est ça, fous-toi de moi.

- Eh, d'habitude c'est toi, alors…

- Non mais franchement, mon vieux… Quelle idée de sortir avec Anko… Faut vraiment être tordu.

- C'est vrai, on croirait que tu parles de toi.

- Ha ha ha...

La porte du bureau se rouvre et Shizune en sort. Son visage est grave. Elle passe devant les deux hommes sans les regarder.

- Allons-y, murmure-t-elle avant de s'éloigner.

Un instant décontenancé, Genma fronce les sourcils et lance un regard perplexe à Raidou qui lui répond par un haussement d'épaules. Le Jounin soupire. Ça dépasse son entendement. Mon dieu, mais pourquoi les filles sont-elles si compliquées ?


Fin de la première partie. la deuxième bientot je pense. faut que je l'écrive Vos impressions ?