Auteurs : Yami et Aku
Genre : OS sans prétention. Slash donc ben les homophobes hum oust !POV de Draco ! HPDM!
Disclamers : Tous persos appartenant au monde d'Harry Potter ne nous appartiennent pas. Les autres si !
Blabla : Alors cette OS a été retrouvé lorsque nous avons décidé de faire un petit rangement dans les dossiers du disc dur. Autant vous dire que ça en avait besoin vu qu'on a retrouvé un nombre pas possible de ffic en débuté dont on n'avait même pas souvenir. Cet OS en fait donc partit, et comme a moitié tapé, nous avons eu envi de le finir. Donc voila. Il traînait depuis mai 2005 au fond de ce dossier, fallait bien qu'il en sorte.
Donc on espère qu'il vous plaira et que vous passerez un bon moment.
Miffi à Crazy Snape d'avoir relu cet OS et à Umbre77 de nous avoir rassuré sur le contenu.
L'hôtel de l'ange.
Qui je suis ?
Je suis personne, je ne suis qu'un homme dans la rue, j'ai froid, j'ai faim et je regarde les personnes passées, comme ça, sans rien voir, sans rien dire, juste ainsi, les yeux vides.
Il est quelle heure ?
Je ne pourrais le dire. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'ai pas de montre et la pendule de la gare est bien trop loin pour que je puisse la voir.
J'entends juste le bruit des pas sur le bitume, le bruit des passants qui marchent rapidement pour rejoindre un lieu chaud, et moi je reste là, seul, à attendre.
Attendre quoi ?
Je ne sais pas, personne, je n'ai personne. Personne ne fait attention à moi, et pourtant j'attends toujours assis, là, dans cette rue, dans le froid, gelé de la tête aux pieds, perdu, parmi la foule.
Je ferme les yeux un instant, mon ventre crie famine, mais de toute manière, depuis le temps que mon ventre hurle à la faim, je n'y fais plus vraiment attention. Je reste comme ça, sans bouger, à attendre.
Les gens passent encore devant moi.
Il fut un temps où ils ne passaient pas comme ça sans me voir.
Il fut un temps où j'avais de la splendeur.
Où j'avais de la grâce.
Où j'avais du répondant.
Où je n'étais tout simplement pas ce que je suis, mais maintenant…
Je soupire.
Combien de fois ai-je soupiré ?
Combien de fois ai-je ressassé le passé ?
Combien de fois me suis-je maudis d'avoir fuis ce monde ?
Combien de fois me suis-je dis que j'aurais pu devenir ça, ça et ça, si seulement mon père et mon nom n'avait pas une telle connotation ?
J'ai fuis, fuis loin très loin. Pourquoi ? Pour ne pas a avoir à endurer ce que mon nom représentait, pour être simplement moi, pour disparaître, pour ne pas finir en prison.
Mais au final, peut être que ça aurait été mieux ?
Peut être aurais-je mieux fait de rester et de me laisser emprisonner ?
Non, il faut que j'arrête de dire ça, ce ne sont pas des pensées dignes de moi.
Mais suis-je encore digne de quelque chose ?
Regardez moi, assis dans la rue, adossé au mur, transis de froid, emmitouflé dans une sorte de drap trouvée dans une poubelle, en train de geler sur place. Je ne suis plus digne de rien, c'est tout.
Encore un soupire, je me demande bien combien de temps je vais encore survivre dans cette ruelle déserte. Si je vais survivre à la nuit, ou est ce que je vais me laisser emporter par une brise gelée ?
Ce serait tentant, au moins je ne serais plus là à crever.
- Regarde maman.
- Non mon chéri, laisse le. Viens rentrons.
- Mais maman.
- Chut, tais toi !
L'enfant me montre du doigt, sa mère le traîne, elle lui hurle de ne rien dire, voila ce que je suis maintenant, un paria, un paria qui ferait mieux de crever rapidement pour ne plus gêner personne.
Une main se tend juste devant moi. Je regarde cette main tendue, elle est forte.
- Tu ne devrais pas rester ici, tu vas attraper froid.
Je relève la tête pour tomber sur un homme d'une taille imposante, ai-je le choix ? Ne l'ai-je pas ?
- Allez viens, je vais t'emmener au dépôt.
Je prends sa main.
Qu'est ce qu'un dépôt ?
Je ne connais pas ce mot.
Qu'est ce que cet homme me veut ?
Je ne sais pas non plus.
Toute ma vie j'ai été méfiant, et là, on me tend la main.
Toute ma vie j'ai été arrogant et maintenant on me tend la main.
Cette main que j'ai refusé de tendre à n'importe qui, la voila là, tendue devant moi.
- Allez viens. N'ai pas peur, je ne vais pas te manger.
C'est bête comme phrase, mais c'est dit avec tellement de douceur. Je les ai toujours haï sans les connaître. Et pourtant, c'est l'un deux qui me tend cette main.
Je sors doucement la mienne gelée de sous le drap pour la lui tendre, il me regarde avec un petit sourire triste avant de m'aider à me lever. Depuis combien de temps ne me suis-je pas déplacé ?
Je ne sais pas, mais ça fait longtemps car mes jambes me répondent à peine tant elles sont engourdies.
- Et bien mon garçon, heureusement que je t'ai trouvé, sinon pas sûr que tu aurais passé la nuit avec ce qui a été annoncé.
- Peut être est-ce que je voulais…
J'ai du mal à parler et pourtant les mots sortent d'eux même. L'homme me regarde étrangement avant de passer un bras sous mes jambes et un autre au niveau de mon dos, je me retrouve dans ses bras, mais je n'ai de toute manière pas la force d'esquisser le moindre geste.
- Ne dis pas ce genre de chose, tu vas voir, on va te requinquer.
- Si vous le dites.
Je le laisse faire. Je me sens ballotter. J'ai un peu plus chaud du fait que je me trouve dans les bras de cet homme, sa chaleur humaine me réchauffe.
Ai-je un jour ressentit cela ?
Ai-je un jour eut l'impression qu'on me donnait de la chaleur ?
Je ne crois pas.
Nous traversons des rues. Les gens nous regardent passer mais je ne dis rien. Etre le centre d'attention ne me dérange pas plus qu'autre chose et de toute manière je ne peux pas réagir.
- Tu vas voir, on va te donner une bonne soupe chaude et un bon lit, et tu te remettras vite.
Je ne réponds pas.
Que devrais je répondre ?
Que le fait de partager mon bol ainsi que celui de me voir offrir le gîte et le couvert me convient ?
Avant ça aurait été une honte, mais maintenant…maintenant que j'ai quitté ce monde… maintenant que je ne suis plus rien…je ne vois plus l'intérêt de rechigner sur quoi que ce soit, vu qu'ensuite je rejoindrais ma ruelle pour crever lentement.
Mon cœur est froid, mon corps est froid, je suis froid. Je n'ai jamais eu envie de fournir de la chaleur à quiconque, je suis moi c'est tout : un bloc de glace.
Je ne sais pas combien de temps à durer le voyage. Je l'ai déjà dit, je n'ai plus de notion de temps, je l'ai perdu en arrivant sans rien dans ce monde.
Je vois au loin se dessiner une sorte de grand immeuble, c'est étrange, c'est miteux et pourtant, ça à l'air accueillant.
- Et nous voilà arrivés ! Bienvenu à l'hôtel de l'ange.
- Je ne crois plus aux anges depuis longtemps.
Il me fait un sourire mystérieux mais je ne dis rien. Je ne vois pas pourquoi donner un nom pareil à ce genre d'endroit. Les anges sont censés nous protéger. Il est dit que nous avons un ange gardien quelque part pour nous surveiller et nous protéger, mais le mien m'a fait faux bon à la naissance.
Alors ce nom ou un autre, cela me passe au dessus de la tête.
- C'est juste nous qui l'appelons ainsi. Pour la personne qui le tient.
On passe la porte, les murs sont dans un sale état enfin, du moins ce que j'en perçois. Il me dépose sur un canapé dans un salon. Un petit enfant est en train de jouer avec des crayons de couleur. Je le regarde faire. Il a les cheveux roux, des taches de rousseur recouvrant sa frimousse, sa salopette retombe sur un coté de son épaule, mais il sourit.
L'autre personne est partit, me laissant seul avec lui.
- 'jour.
Il me fait un grand sourire, mais je n'ai pas la force de lui répondre.
- Tu as froid ?
- Oui.
- Dans ce cas tu vas voir, l'ange il va te réchauffer.
Il se remet à dessiner et moi je laisse ma tête tomber sur l'accoudoir du canapé. Un ange ? Tu parles ! Ça n'existe pas ! Il n'y a pas de personne assez pur dans notre monde pour que l'on puisse la nommer ange qui s'occuperait de moi. Je ne le mérite pas.
Je commence à somnoler alors que mon corps se réchauffe petit à petit grâce à la cheminée qui crépite dans le coin. Le gamin ne me parle plus, il est trop occupé à gribouiller son bout de papier. Des voix, des pas, on entre dans la salle.
- Voila notre nouveau pensionnaire !
- Et bien, je me disais aussi que ça faisait longtemps que tu n'avais ramené personne.
- Il va geler cette nuit, vu son état, j'ai trouvé plus judicieux de le ramener ici.
- Tu as bien fait.
Une voix grave plus jeune que celle de celui qui m'a ramassé. Une voix joyeuse et amusée taquinant l'autre. Une voix claire et pure qui pourrait en effet faire penser à celle d'un ange.
- Fais attention, je ne sais pas depuis combien de temps il est dehors, mais son corps a du mal à fonctionner.
- Promis, je ferais attention va plutôt t'occuper de lui faire à manger.
Les pas s'éloignent, d'autres se rapprochent. J'ouvre difficilement les yeux pour tomber sur une touffe de cheveux noir corbeau, des yeux encerclés de lunette, des orbes émeraude, une peau halée. Un flash me traverse l'esprit alors que je sursaute. Non pas lui, ce ne pouvait pas être vrai, impossible.
Je me tasse dans le canapé.
- Allons il ne faut pas avoir peur comme ça. Il faut te réchauffer et pour cela, tu as besoin de te changer.
Je hoche rapidement la tête, j'aurais mieux fait de ne pas bouger. Ma tête me lance, je pousse un petit gémissement avant de me tasser encore plus. Il se place devant moi, ses mains sur ses hanches. Il a grandi, et pourtant ça ne fait pas des masses de temps que je ne l'ai pas vu. Où alors, ma perception du temps est encore plus altérée que je ne le pensais ? Il doit faire une tête de plus que moi, je pense, il est bien musclé et n'a pas perdu de sa prestance.
- Bon tu m'as l'air craintif. On va la faire autrement, c'est quoi ton prénom.
Je ne réponds pas.
A quoi bon le faire, si c'est pour qu'il se moque de ce que je suis devenu ?
Il aura de quoi, moi celui qui avait tout et qui maintenant n'ai plus rien.
- Ok, on va la faire autrement.
Il me tend la main.
- Moi c'est Harry Potter et toi ?
Cette main tendue, cette main si chaleureuse qui m'est tendue.
A quoi bon la prendre si c'est pour essuyer un rejet comme j'ai subit lors de notre première rencontre ?
Oui je sais, j'avais été odieux, mais ce n'était pas de ma faute. Enfin si mais j'étais con à cette époque, j'ai été con d'ailleurs trop souvent et trop longtemps.
- Bon, tu ne veux pas répondre, alors je vais te mener à la salle d'eau ! Lève toi, aller !
Ai-je le choix ? De toute manière je ne pourrais pas rester terré pendant trois milles ans dans ce canapé. Je sors une jambe couverte du drap, puis l'autre et je me relève, restant toujours emmitouflé comme pas possible dans mon seul garde chaleur. Harry passe un bras autour de ma taille pour me guider jusqu'à la salle.
Harry, tiens, je l'ai appelé par son prénom ? Sûrement le fait que je n'ai plus rien, plus de but, plus d'animosité, plus de raison d'être ce petit fils à papa con et prétentieux.
On arrive devant une porte.
- Il y a un bain pour que tu puisses te décrasser, si tu as besoin d'aide, Dan sera là.
Le petit rouquin lève la main pour montrer qu'il est présent.
- Il viendra me chercher au moindre souci. Tu as des vêtements sur la chaise.
J'hoche la tête et entre péniblement dans la salle, je referme la porte et arrive tant bien que mal à la baignoire. Je fais tomber le peu d'habit que j'ai avant de me hisser difficilement dans l'eau chaude. Je reste ainsi, ça fait du bien un peu de chaleur, même si j'ai l'impression que tous mes membres me brûlent, je me sens bien.
Ça fait longtemps que je n'avais pas eu l'impression d'être aussi bien et au calme.
Lorsque je suis réchauffé, que je sens de nouveau mes doigts et mes pieds, je prends le bain douche et me décrasse. Il sent plutôt bon d'ailleurs.
On frappe à la porte et une petite tête rousse apparaît.
- Tu veux de l'aide ?
Je réponds oui. J'ai beau être assez bien à présent, je ne peux pas faire tous les gestes possibles. Il arrive tout heureux et commence à me frotter les cheveux. Il est mignon ce gamin, il a du être abandonné. C'est triste. Il me les rince et lâche un wouaaa de surprise.
- Tu as les cheveux trop beaux !
Je fais un faible sourire. Mes cheveux, j'en étais fier à l'époque. A l'époque seulement. Je me lève pour sortir, le petit me tend la serviette que j'attrape comme je peux et une fois sur le tapis, il s'amuse à me sécher en me frottant le dos. Puis me donne les vêtements un à un.
- Tu vas voir, Harry il est super gentil. C'est un vrai ange, tu vas voir ! Il va bien s'occuper de toi. Il s'occupe toujours très bien de nous.
Je ne réponds rien, me contentant d'enfiler le pantalon de sport noir bien trop large qu'il me donne, puis pareille pour le tee-shirt délavé et le sweater rouge.
Je me regarde dans la glace. Je fais peur. Je serais presque méconnaissable.
Mes joues sont creusées par la faim, ma peau est encore plus pâle que de naturel, mes yeux sont cernés et j'ai dû perdre beaucoup de poids.
Je passe mes doigts osseux sur mon visage.
- Tu viens ? Harry et Max nous attendent en bas !
Je me tourne vers lui, mes cheveux tombent devant mes yeux et m'arrivent aux épaules. Oui, j'ai vraiment du perdre beaucoup de temps. Je marche difficilement mais Dan m'attend à chaque fois, ne me presse pas. Il attend juste que j'arrive à mon rythme. On fait face à la porte et il entre vivement en criant pour s'asseoir à la table. Une bonne odeur se fait sentir, mais j'ai un peu peur de passer la porte. Pourtant c'est ce que je finis par faire, Max me sourit.
- Et bien, en voila une surprise, sous le tas de chiffon se trouvait un mignon jeune homme.
Je baisse la tête, gêné et fais quelques pas.
- Par contre, il va falloir remplumer tout ça. Il est perdu dans tes vêtements Harry.
Ce que j'appréhendais ce produit. Harry se retourne un bol à la main pour me regarder. Ses yeux s'ouvrent en grand lorsqu'ils tombent sur ma silhouette. Je passe une main tremblante dans mes cheveux, le sweater étant vraiment trop grand, j'ai l'impression d'être un enfant dans une tenue d'adulte.
Un bruit vient faire sursauter tout le monde, le bol se fracasse au sol.
- Euh Harry ? demande Max.
- Malfoy ?
- Heu, 'llo Potter.
Ce n'est pas vraiment comme ça, que je me voyais saluer un jour celui qui a débarrassé le monde sorcier du Mage Noir. Mais c'est tout ce que mon cerveau encore gelé par le froid est capable d'aligner. Et encore, ce n'est pas une phrase normalement constituée.
- Tu le connais Harry ?
Harry fait un demi tour rapide pour prendre une éponge et se mettre à nettoyer les dégâts au sol.
- Oui...
- Nous étions dans la même classe. Le coupais je me tenant à la table.
Max me voit chanceler et me propose une chaise que je ne peux refuser. Je m'y laisse choir comme une masse. Harry se relève ayant parfaitement terminé sa tâche, il met le tout dans la poubelle puis prend un second bol, le remplie et le dépose devant moi.
Dan s'installe devant et me regarde sous toutes les coutures. Il a les yeux qui pétillent, il doit sûrement vouloir me détailler afin d'en savoir plus sur le compagnon de classe de son ange. Même si j'ai surtout l'impression que la jeunesse du Survivant n'est pas étalée, ce qui ne m'étonne même pas, après tout, sorcier chez les moldus, ça ne se dit pas forcément.
- Vous vous raconterez tout ce que vous voudrez plus tard. Pour le moment…
- Draco…Lui souffla Harry alors qu'il mettait de l'eau dans un verre pour le blond.
- …Draco, tu vas reprendre des forces et tu iras te reposer. Tu en as besoin.
- Merci…
- Tu nous remercieras plus tard. Allez.
Max me fait signe d'obéir au lieu de tenter d'être poli. J'attrape la culière avec un peu de mal et très lentement, la plonge dans le bol pour l'en ressortir et la porter à ma bouche. La moitié se déverse à côté. Au même moment, une sonnette se fait entendre et l'homme disparaît de la cuisine. Dan me fait un petit sourire avant de sauter de sa chaise.
- J'y vais aussi, vais l'aider. Ça doit être Nelson.
Le gamin quitte donc lui aussi la cuisine me laissant en tête à tête avec celui que j'ai sois disant haï durant toute ma scolarité. Je soupire et tente de porter une autre cuillère à ma bouche. Mais rebelote, je crois que je suis maudi et bien trop faible. Je n'ai pas le temps de comprendre, l'instrument disparaît d'entre mes doigts et se voit présenter plein et stable devant ma bouche. Je relève les yeux pour voir Harry devant moi, tenant le tout.
- Tu vas…
Pas le temps de finir ma phrase que je me retrouve la bouche pleine.
- Tais toi et mange ! Tu es trop faible pour te nourrir correctement et si tu ne le fais pas, tu vas mourir alors fait pas ton fils à papa et accepte ce qu'on t'offre.
Je plisse les yeux mais il a raison, la chaleur qui commence à se répandre dans ma gorge me fait du bien. J'ouvre la bouche pour la seconde fournée. Si on nous voyait, Harry Potter donnant à manger à Draco Malfoy, on se rirait bien de nous.
- Je sais parfaitement à quoi tu penses mais mange.
Je n'ai de toute manière même pas l'appétit pour manger le reste de soupe avec le bout de pain qu'il vient de me couper. C'est comme si mon estomac formait un blocus empêchant toute nourriture de s'y frayer un passage. Me voyant tousser et avoir du mal à avaler la fin, il se lève pour me taper gentiment dans le dos.
- Excuse moi, je ne pensais pas que ça faisait si longtemps que tu n'avais pas mangé au point que ton estomac se rétracte de la sorte.
- Je ne t'ai pas demandé de penser d'un autre côté.
- Malfoy !
- C'est vrai. J'étais très bien là où j'étais.
- En train de crever dans une ruelle.
- Parfaitement.
Je tousse de nouveau. Et voila chaud froid, je sens que je vais m'être prit une de ces crève.
- Ne restons pas là, tu as besoin de repos.
Harry ramasse tout ce qui traîne sur la table puis m'aide à me relever. Je me laisse totalement faire de toute manière, le moindre geste brusque et je me retrouve au sol alors autant éviter de se vautrer. Un bras autour de la taille, l'autre me tenant le bras pour m'aider à me maintenir, nous nous dirigeons doucement vers l'escalier. Une fois dedans, c'est un peu plus prise de tête, mais Harry semble vraiment habitué à ce genre de situation.
Il ne me pose cependant pas de question alors que je suis sûr que ça le démange de me demander comment moi ; Draco Malfoy, fils héritier d'une énorme fortune me retrouve à crever dans une ruelle froide et austère. Après tout qui ça n'intéresserait pas ?
Cependant j'avoue moi aussi vouloir savoir pourquoi le grand Harry Potter en est arrivé à tenir cet endroit pour personnes en détresse.
Il ouvre une petite porte sur le côté et entre. C'est sobre, il y a deux lits, il me fait m'asseoir sur l'un de deux.
- Voila, tu dormiras ici. Toutes les autres chambres sont prises à cause du froid, beaucoup reviennent la nuit. Tu partageras donc cet endroit avec moi.
Je relève vivement la tête mais tout ce met à tourner et je tombe en arrière comme une masse.
- Ne fais pas de geste brusque, ton corps est faible et que tu sois malade ne m'étonnerais même pas.
Il m'aide à m'installer plus confortablement dans les draps. Il fait bien plus chaud d'un coup et la tête sur l'oreiller me guide vers un sommeil que je n'ai pas eu depuis longtemps.
- Pourquoi ?
Un simple mot qui traverse mes lèvres.
- Parce que j'ai choisi le métier d'aider ceux en difficulté et même s'il s'avère que je n'aime pas cette personne, si elle est dans un état critique comme le tien, je n'ai pas le droit de la laisser crever dehors.
Il se relève et s'apprête à sortir.
- Maintenant cesse de te poser des questions et dors.
La porte se referme et je pars pour un pays sans rêve fait uniquement de chaleur.
oOo
Lorsque je me réveille, j'ai chaud, mais en même temps froid. Je suis en sueur et j'ai dû mal à respirer. Est-ce normal ? Je me relève, ma tête me fait mal, je sors du lit pour aller dans une salle d'eau. Mais je n'ai aucune idée de l'endroit où ça peut se trouver dans cet immeuble.
J'ai soif et la bouche pâteuse. Je ne connais qu'un autre endroit dans ce lieu et c'est la cuisine alors autant m'y rendre. Je m'accroche à la rambarde et tente de descendre sans me casser la figure. Ce n'est pas simple quand vos jambes ne répondent que de moitié.
Enfin, il ne fait déjà pas nuit noire, donc je suis certain de trouver quelqu'un debout. Le sol plat, que du bonheur. Je me traîne jusqu'à l'endroit que je cherchais et trouve un Harry assit sur une chaise, la tête entre ses mains. Je fais quoi ? Je le dérange en pleine réflexion ou je me laisse mourir comme ça sur le pas de la porte.
Au moins il sera débarrassé de moi et moi je le serais de moi-même.
J'ai pas le temps de vraiment approfondir ma pensée, que je me mets à tousser. Je ne serais jamais tranquille, je vous le dis. Ma gorge me brûle.
J'entends une chaise racler le sol. Moi je tombe à genoux tentant de reprendre mon souffle mais la toux ne passe pas. On relève rapidement mon visage pour me forcer à boire un verre d'eau. Ça aide à faire passer mais ce n'est pas encore ça.
- Tu vas vraiment finir par crever.
- C'est…toujours le but…
J'entends Harry jurer. Il me force à boire le reste du verre avant de m'aider à me relever et me faire asseoir sur la chaise où il était assit avant. Il me tend rapidement un autre verre qui cette fois-ci a un contenu qui fait de drôle de bulle. Je relève un sourcil mais il ne me laisse pas le temps d'observer plus cette étrange substance. J'avale le tout d'une traite, c'est écoeurante. Ça pique !
- Tu veux me tuer !
- Que veux tu la médecine moldue n'a pas meilleure goût que celle sorcière !
Je plisse les yeux en avalant ma salive, pas à dire ça ne passe pas. Un gâteau m'arrive alors sous le nez.
- Mange.
J'obéis, décidément je passe mon temps à exécuter ce qu'il me demande.
- Harry !
Je tourne la tête pour voir un homme plus très jeune entrer. Il est vêtu de façon assez grotesque pour ne pas dire pouilleuse.
- C'est un nouveau ? Fait il en me lançant un regard étrange.
- Oui, il est arrivé hier dans l'après midi.
- Oh ce doit donc être le garçon dont parlait Dan à Magali.
- Oui.
Il me fait un grand sourire avant de se laisser choir sur la chaise en face de moi.
- Moi, c'est Nelson.
- Draco Malfoy. Répond Harry à ma place.
Je lui lance ce qui devrait être un regard noir mais avec la tête que j'ai, je suis certain que ça ne ressemble pas à grand-chose.
- Et bien, quand Max dit qu'il est mignon, il l'est.
Une jeune femme cette fois entre dans la cuisine. C'est pas vrai ce sont tous donnés le mot ou quoi ? Elle a les cheveux aussi sales que bouclés. Et ses vêtements non rien à envier à l'autre.
- Alors c'est lui qui a le droit de partager ta chambre baby.
Harry lui lance un regard avec une pointe malicieux.
- Je garde avec moi ce qui pourrait te servir de quatre heures. Elodie.
- Mais c'est tellement rare de nos jours.
- C'est justement pour ça.
Moi je comprend pas de quoi il parle. C'est qui cette folle ? Et puis pourquoi y a tout qui commence à tourner ? Je me lève et je n'ai pas le temps de faire un pas que je chancelle et tombe au sol en toussant.
- Je vais te ramener à la chambre.
- Je peux marcher.
- Mais oui Chéri après la chute que tu viens de nous faire, ça c'est certain.
- Je…
- Ne fait pas ta mauvaise tête, t'ai vraiment pas en état de te la jouer Malfoy.
- Te hais Potter.
- Ouais ouais moi aussi.
Y a tout qui s'embrume autour de moi, je sens juste qu'on l'aide à m'installer sur son dos, ma tête va heurter son épaule puis plus rien.
oOo
Un bruit dehors me fait sursauter. Je me relève rapidement, ma tête ne me lance plus comme à mon premier réveil. Je crois que la fièvre est en partie tombée.
Je passe une main dans mes cheveux et tente de me souvenir de ce qui c'est passé. Tout ce qui me revient, c'est des brides de souvenir. J'avais chaud. J'avais froid. J'avais mal. J'avais peur. Mais il y avait toujours cette présence prés de moi qui prenait soin de moi.
Tournant la tête vers l'autre lit, je le découvre vide et fait. Je me lève et me rends à la fenêtre. Je tire le rideau et découvre une petite cours intérieur. Alors cet immeuble possède même un petit endroit aménagé. Admirant la verdure que j'aperçois de là. Je n'entends pas la porte s'ouvrir mais juste une voix bien connue.
- Tu es enfin réveillé !
Je me retourne rapidement manquant de tomber au sol par le trop brusque mouvement pour mes jambes encore faibles. Harry fait un petit sourire avant de s'approcher et de me tendre un bon bol de chocolat chaud.
- Je me suis dis que ça te ferait peut être plaisir si tu étais levé.
- Et si je ne l'avais pas été ?
- Je l'aurais bu.
Je prend le bol fumant et le porte doucement à mes lèvres. C'est agréable cette sensation de chaleur. Harry me regarde le boire avec son grand sourire, tout fier de lui.
- Alors c'est bon ?
- Oui.
- Je suis content alors, c'est la spécialité de la maison.
C'est lui qui prépare donc cette boisson et bien je dois avouer que c'est super bon. Il me fait un clin d'œil pour me faire comprendre que non je n'aurais pas la recette. Je finis donc en silence le chocolat brûlant alors que lui a disparu dans une armoire dans le fond de la pièce. Je l'en vois enfin ressortir avec une pile de vêtement.
- Voila, avec une ceinture ça devrait t'aller comme il faut le temps que tu récupères.
- Que je récupère ?
- Et bien oui, tu as vu comment tu es ? Tu sors d'une bonne fièvre, tu as déliré pendant deux jours pleins. Elodie c'est demandé si t'allait survivre. Max a dû aller acheter des médicaments et Dan était tout angoissé. C'est fou le bordel que tu peux foutre partout où tu passes.
Je n'écoute pas vraiment ce qu'il raconte, seulement que j'ai déliré pendant deux jours. Qu'ai-je pu bien raconter ? C'est ce qui me fait le plus peur.
- Tu vas prendre une bonne douche puis un bon repas.
J'hoche la tête, un peu trop perdu par ce que je viens d'apprendre. Prenant ma main après avoir posé le bol sur la table de chevet, il me tire jusqu'à une petite pièce qui doit être une salle de douche car elle est plus petite que la première. Il me pousse dans la salle et me fourre les vêtements dans les bras.
- Y a tout ce qu'il faut, rejoins moi ensuite dans la cuisine, je pense que tu as faim.
Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que je suis seul. Je soupire, décidément, je ne sais pas si je dois remercier un dieu ou un démon voir quoi que ce soit d'autre pour l'endroit dans lequel je suis maintenant.
Je fais glisser lentement ce qui me sert de vêtement pour entrer dans la douche. Adosser contre le mur derrière moi, je laisse le jet venir laver ma peau. Ça fait du bien.
Une fois cela fait, je sors, attrape la serviette, m'essuie puis enfile ce que Harry m'a passé pour me vêtir. C'est toujours un peu grand au niveau de la taille. Torse nu, je me fixe dans la glace. Je suis mince comme pas possible, mince, je veux dire maigre oui. Le Draco Malfoy d'avant n'existe vraiment plus.
Je passe le haut puis le pull avant de quitter la petite pièce et de descendre retrouver les autres dans la cuisine. Ça discute beaucoup. Je crois comprendre qu'il y a beaucoup de sans abri à la rue cet hiver et qu'il va falloir redoubler de travaille. Je me dis que ce ne doit pas être facile de venir en aide à des personnes comme ça, sans rien avoir en retour.
- Oh tu es enfin là ! Fait Elodie en me poussant dans le dos pour que j'entre dans la cuisine.
Toutes les discussions s'arrêtent, je me sens mal tout d'un coup. Harry me montre la chaise à ses côtés et je le rejoins. Elodie s'installe juste en face de moi. Elle devait vraiment être jolie avant de se retrouver à la rue.
- Tiens !
Je me retrouve rapidement avec une assiette de riz au curry sous le nez. L'odeur est appétissante. Je dévore le tout sous le regard amusé des autres. Ben quoi, j'ai tout de même le droit d'avoir faim moi.
La discussion reprend, je ne me sens pas du tout exclu, non je peux vous l'assurer…en fait, si, je suis totalement perdu.
Le repas terminé, tout le monde repart à ses occupations, moi je reste là et regarde Harry qui fait la vaisselle. Enfin il met tout dans une drôle de machine, je ne sais pas ce que c'est et ne veux pas le savoir.
Je soupire…Maintenant que je ne suis pas mort de froid, que vais-je faire ?
- A quoi penses tu Draco ?
Je sursaute, on me parle.
- Perdu dans tes pensées ?
- Il se peut.
- Tu veux que je te fasse visiter l'immeuble ou tu es trop fatigué ?
L'immeuble ? Visiter ? J'ai encore mal aux jambes mais ce n'est pas en restant couché que je vais arranger les choses, ça c'est certain. J'hoche la tête et il me sourit.
Je ne le comprend pas, pourquoi me sourit il comme si tout ce qui c'était passé lorsque nous étions jeunes n'existait plus ?
Pourquoi prend il soin de moi alors que je lui ai pourri l'existence durant toute notre scolarité ?
Pourquoi je pense que je ne le comprendrais jamais ?
Autre soupire.
- Cesse de te torturer l'esprit, j'ai fini, on y va !
Il me tend la main après l'avoir essuyée avec un torchon en me souriant.
Il est beau.
Je prends cette main tendue.
oOo
L'immeuble est immense. On ne le croirait pas comme ça de l'extérieure, mais il est nettement moins miteux qu'on ne le penserait. La chaleur qui émane des pièces qu'on traverse permet à elles seules de réchauffer les cœurs des personnes y entrant. Et puis il y a ce sentiment d'apaisement. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que la magie y est pour beaucoup.
En tout cas, chaque étage est pourvu de chambres et de salle de douche. Il y a en tout huit étages. Je peux vous dire qu'à pied, c'est long mais comme il n'y a pas d'ascenseur, Harry m'a expliqué que le dernier étage était celui consacré à Max, Elodie, Nelson et d'autres qui gardent la forme.
Le septième est consacré aux orphelins.
Le sixième, cinquième, quatrième, troisième et second aux sans abris.
Le premier, celui où se situe la chambre d'Harry, lui appartient, c'est là où il entrepose tout ce dont il a besoin en cas de pénuries : couettes, matelas, vêtements, jouets.
Le rez-de-chaussée comporte la cuisine, le salon et une salle d'eau.
Autant dire qu'avec le temps qui s'annonce, les pièces libres ont été transformées en dortoir de fortune.
- Alors, tu en penses quoi ?
- Surpris.
Harry se retourne après avoir salué un dénommé Henry.
- Tu n'imaginais pas tout ça comme ça ?
- Non ce n'est pas ça.
- Alors…
- C'est toi que je n'imaginais pas dans ce décor.
Il me fait ce petit sourire qui je crois m'est destiné pour chaque phrase que je sortirais.
- Attend moi là, je reviens.
Je le vois partir rapidement. Dan qui est dans le canapé en compagnie d'une petite fille de son âge aux étranges cheveux blonds me sourit.
- Voici Magali. C'est ma meilleure amie.
J'ancre mon regard sur la fillette. Elle a la peau pâle, des yeux océan et cette sensation de fragilité qui émane d'elle. On dirait une petite poupée de porcelaine.
- Magali voici Draco Malfoy. C'est un ami d'Harry.
- Celui dont tu me parlais ?
- Oui.
Elle saute sur ses jambes, sa robe mauve volette autour d'elle au fur et à mesure qu'elle s'approche de moi.
- Vous me semblez gentil…Mais étrangement triste.
- Tous les gens d'ici sont tristes.
- Non, pas tristes. Seuls, dans des situations mauvaises, mais pas tristes comme vous.
Elle pose sa main sur la mienne et fait un petit sourire.
- Pourtant vous semblez vous apaiser.
Un bruit de pas dans les escaliers.
- Mets ça.
Harry se stoppe juste à mes côtés et regarde Magali.
- Je vous avais pas demandé de faire quelque chose tous les deux ?
Dan semble se souvenir, se lève, prend la main de la blondinette et ils partent. Harry me donne un manteau.
- Allez, il te reste un endroit à visiter.
J'exécute il ne me fait pas sortir par la porte de devant, mais par une autre se trouvant plus au fond dans le salon. Il fait froid dehors mais le manteau ne semble pas laissé passer le vent. Encore une fois, j'ai l'impression qu'Harry y est pour quelque chose.
La cour où nous atterrissons est carré, au centre, il y a une petite serre et tout autour, c'est vert, malgré le temps qu'il fait, c'est comme si la végétation restait luxuriante.
- C'est mon jardin.
Je regarde les arbres, ainsi que les rangées prévues pour les potagers.
On avance un peu pour que je puisse découvrir ce qui longe les chemins de pavés. Il y a vraiment de tout, et on peut sentir l'amour qu'on met pour garder ce jardin comme ça.
- Tu utilises de la magie ?
- Un tout petit peu.
Harry part devant avant de faire demi tour et de me sourire.
- Je ne pratique plus la magie, du moins plus vraiment.
- C'est beau.
- Merci.
Il m'attrape la main et me tire vers la serre où une fois à l'intérieure, il retire son manteau pour l'accrocher à une patère.
- Ici tu n'en auras pas besoin.
Je l'enlève et en effet, tout est chauffé. Je crois qu'ici, il s'occupe des plus belles plantes. J'en reconnais pas mal pour les avoir étudiées en botanique. D'autres servaient pour les potions et d'autres encore se trouvaient dans le jardin du manoir.
- Cet endroit est protégé par un sort.
- Je comprends pourquoi ça n'étonne personne de trouver des plantes inconnues dans ce lieu.
Sourire. Toujours ce sourire.
- C'est mon jardin secret.
Je sursaute, secret ? Dans ce cas pourquoi je m'y trouve moi? Il me tourne le dos et continue d'avancer.
- Elle est mignonne Magali.
- La petite fille de tout à l'heure ?
- Oui, tu ne trouves pas qu'elle te ressemble un peu.
Maintenant qu'il le dit, on a étrangement la même couleur de cheveux, la même couleur d'yeux et la même peau pâle.
- Je les trouvé dans les ruelles de Londres, perdue. Mourant serrant contre elle son petit frère.
- Ah…
- Il était mort et pourtant, elle le serrait toujours contre elle.
Je resserre mes bras autour de moi. Ce qu'il raconte me donne des frissons et pourtant j'en ai vu des personnes mourir avec la guerre.
- Je l'ai ramené ici. Nous avons enterré son petit frère dans le jardin qui entoure cette serre. Ils n'avaient personne. Alors je la garde ici tout comme Dan. Seulement…
- Elle est différente de Dan. Fais je sans m'en rendre compte.
- Oui. C'est une sorcière.
Il s'arrête et soupire.
- Elle en a conscience tout simplement parce qu'elle est très intelligente. Elle ressent ce qui se passe dans le cœur des gens. Elle aime beaucoup leur venir en aide alors qu'elle n'a que sept ans.
Il y a un court silence avant que je ne finisse par le briser.
- Pourquoi me racontes tu tout ça…Harry ?
- Parce qu'à part elle, je n'avais pas eu de contact avec quelqu'un pratiquant la magie. Et que te revoir, fait remonter des souvenirs que je pensais avoir ranger loin très loin.
Je comprends, je ne sais pas pourquoi, mais petit à petit je commence à comprendre pourquoi il est ici.
- Après la guerre, je n'ai pas pu rester avec eux. Moi qui venais de détruire Voldemort, il aurait fallu que j'accepte d'endosser tout ce qui c'était passé entre temps. J'allais recevoir de la reconnaissance pour avoir tué un homme. Même s'il avait fait beaucoup de mal, tuer des personnes qui m'étaient chères, je ne pouvais me résigner à me dire que j'en étais venu à le haïr au point de le tuer de sang froid. Je ne voulais pas de tout ça. Je voulais simplement faire quelque chose pour aider.
Est il finalement aussi perdu que moi ?
La guerre l'a-t-il détruit lui aussi ?
Et pourtant…
- Tu sais Draco, ça m'a surpris de te voir là dans cette cuisine. Toi le petit garçon arrogant qui ne cessait de me prendre la tête. Tu es la dernière personne que je pensais voir débarquer de mon passé.
- Tes amis ne t'ont jamais retrouvé ?
- Je n'ai rien fait pour qu'ils le fassent. Je suis bien ici. Je n'ai pas besoin d'eux.
- Pourtant…
- Oui, je les aimes encore tu sais. Mais je ne suis pas apte à affronter leurs regards.
- Je comprends.
…je ne sens pas en lui quelqu'un qui cherche son chemin.
Il a déjà trouvé ce dont il avait besoin.
Et moi ?
- Tu sais Draco…Je ne pensais pas que te voir me ferait autant plaisir.
- Moi ?
- Oui, toi. Tu sais j'ai tourné la page moi. Et toi ?
- Moi ?
Je resserre encore ma prise sur mes bras.
- Est-ce que tu voudrais la tourner ?
Une proposition…
- Oui…j'aimerais…
…la lumière au bout du chemin.
oOo
Depuis ce moment, je dois dire que j'ai assez récupéré. C'est étrange de voir à quel point Harry sait s'occuper des malades.
La météo n'annonce que du mauvais temps, de la pluie, du froid, peut être même de la neige. Alors nous avons pas mal de boulot. Parce qu'à présent j'aide Harry. J'ai mis de côté mon dégoût des moldus pour ne penser qu'à une chose, évoluer.
Et c'est ce que je fais. Max s'amuse de me voir aider des personnes âgées à monter les étages. Ou alors faire la cuisine, bien qu'Harry m'ait interdit de retoucher une seule fois à une casserole. J'ai réussi à me brûler avec la gazinière. Donc je suis relégué à la distribution.
Et je comprends pourquoi il est heureux de faire ce métier.
Les gens sourient quand on leur apporte un peu de bonheur.
Il y a des cas bien sûr, des gens pas contents, qui râlent parce qu'ils n'ont pas ça ou ça, qu'on s'occupe pas assez d'eux. Mais ce n'est pas grave, parce qu'à côté, il y a des personnes adorables.
Et je me sens revivre.
Je partage toujours la chambre d'Harry, il aurai pu m'installer au huitième avec les autres, mais non. Je reste toujours dans cette petite chambre, à me vêtir de ses habits qui commencent à ne plus me tomber sur les hanches.
J'apprends pas mal de chose sur les moldus et leurs façons de penser, de passer le temps. C'est un tout autre monde pour moi que je découvre sous le regard amusé d'Harry.
Il m'a dit que j'avais l'air d'un enfant quand je découvrais quelque chose de nouveau. Je veux bien le croire, j'ai toujours été curieux de toute manière.
Une fois que nous sommes seuls dans la chambre, nous parlons un peu. Je connais de mieux en mieux Harry et lui aussi. Je me confesse et je ne sais pas pourquoi, je crois qu'il comprend parfaitement ce que je lui raconte et surtout il ne me juge pas, comme je ne le juge pas.
J'avais beaucoup de préjugés sur lui, beaucoup de fausses informations, et surtout beaucoup de haine inutile.
Alors qu'aujourd'hui, son sourire me réchauffe juste le cœur.
Je change et cette métamorphose me fait du bien.
oOo
Je suis dans le salon, je regarde par la fenêtre le soleil pointer à l'horizon. La petite cour s'offre à moi tout de blanc vêtu. Il a cessé de neiger cette nuit. Pour un mois de décembre, je trouve qu'il a vraiment fait très froid. Plus froid que l'hiver dernier.
Je porte le bol à mes lèvres, ce chocolat est vraiment bon.
Ça fait un an que je suis ici, un an que j'aide Harry et Max à tenir ce centre, un an que je participe donc activement comme aide bénévole.
J'ai trouvé un petit boulot dans un café pas loin, je travaille à mi-temps et ainsi j'ai l'impression de subvenir un petit peu au besoin du dépôt.
Je bois une nouvelle gorgée.
Ce chocolat est tout de même meilleur que celui que je prends au café à ma pause.
Une main sur mon épaule me fait sursauter.
- Tu rêves ?
- Oui un peu.
Je garde mes prunelles fixées sur la cour.
- C'est joli.
- Oui. C'est pur.
- Hum.
Harry s'appuie un peu plus sur moi pour regarder puis s'éloigne pour ouvrir la porte.
- Viens voir.
Je le vois disparaître. Je le suis et j'ai à peine mis un pied dehors que je sens une énorme boule de neige m'arriver dessus. Je lui lance un regard noir.
- Tu vas mourir !
- On y croit tous.
Il me tire la langue et me lance une seconde boule que j'évite rapidement. Une bataille commence qui se finit par nous deux écrasés au sol.
- C'est froid. Fais je en claquant des dents.
- C'est normal, c'est de la neige.
- C'est de ta faute.
- C'est toi qui m'as suivi.
Je ne réponds rien et regarde le ciel bleu. Ne m'entendant pas répondre, je sens Harry se relever doucement.
- Qu'est ce que tu regardes ?
- Le ciel.
- Mais encore ?
- Rien.
Il émet un petit rire. Moi je reste obstinément fixé sur le ciel. Une ombre vient m'obstruer la vue, je grogne mais n'ai pas le temps de faire plus que deux lèvres se posent sur les miennes. Je reste bêtement coi alors qu'elles se retirent. Mon regard plonge alors dans deux perles vertes.
- Toujours rien.
Il a ce sourire que j'aime tant depuis ce jour.
- Si.
- Vraiment ?
- Oui.
Ma main se lève pour aller se loger sur sa nuque et l'obliger à venir reprendre contact avec ma bouche pour un échange un tout petit peu plus passionné. Il se détend totalement dans mes bras et moi je me sens toujours aussi apaisé en sa présence.
Est-ce que c'est ça aimer quelqu'un ?
Je pense que oui.
On se quitte pour reprendre notre souffle.
Ce sourire…qui lentement laisse place à une grimace.
- Grr Draco !
Je me relève rapidement alors qu'il se pousse pour retirer la boule de neige que je viens de lui glisser dans le cou.
- Tu vas me le payer.
- Moi aussi je t'aime.
Je pars en courant après avoir fait quelques tours de la serre et a évité des boules de neige. Je rentre et tombe sur Elodie qui prend un air jaloux.
- Tu aurais du me dire dès le début que tu avais un penchant pour lui chéri.
- Et toi que c'était ce qui t'amusait dès le départ mais que tu ne voulais pas nous le dire.
Elle prend un air de petit ange.
- C'est juste Magali qui m'en avait parlé chéri.
- Tss. Elle en sait toujours plus que tout le monde.
- DRACO !
- Excuse moi il va falloir que je file.
- Tu ferais mieux de courir vite.
- Je n'en doute pas.
Je pars rapidement.
Une nouvelle vie a débuté pour moi.
J'ai enfin le sentiment d'avoir besoin de donner de la chaleur.
Maintenant je peux vraiment le dire.
Oui.
J'ai tourné la page.
FIN.
Yami : Voila donc le petit OS retrouvé au fin fond d'un dossier de trucs débutés et pas finis….
Draco : Tu rangerais de temps en temps. Tu perdrais moins de chose.
Harry : Au moins, c'est mignon comme ffic. Y a pas de sang, y pas de torture…
Draco : Répète, je manque de mourir de froid, je me retrouve à jouer les sans abris. Tu trouves ça mignon toi.
Aku : Du calme du calme. C'est juste un petit OS sans prétention.
Draco : On leur demande rien d'autres aux OS.
Yami : Il est méchant Draquinou avec moieuuuuuu !
Draco : Parce que t'es gentille avec moi peut être ?
Yami : Bien sûr, je t'aime moi !
Harry : Qu'est ce qu'il faut pas entendre.
Draco : Toi n'en rajoutes pas.
Aku : Alors petit OS terminé donc entre les révisions. En espérant qu'il vous aura plu.
KISU
