Chapitre 02 : Rencontre.

L'homme en uniforme se dirigea d'un pas assuré vers les toilettes les plus proches.
Il se donna du mal pour cacher son amusement. La réaction de Baïkal avait dépassé son attente. Sa tête avait repayé tout le mal qu'il s'était donné pour interpréter le personnage nommé Kato Tomoaki. Surtout la recherche sur ses tics de langage ; les vidéos et enregistrements avait étés difficiles à trouver.
Souriant, il se retint de glousser en ouvrant la porte. Une fois entré dans l'espace cloisonnée, il ôta sa casquette, tout en pensant au deuxième but de sa mission. Cela serait de mauvais goût de se présenter à la deuxième personne en portant ce visage. Enlevant son masque, l'inconnu sorti un autre masque d'une de ses poches. Il changea ses vêtements ainsi que sa perruque, et en moins de cinq minutes, l'homme se transforma en femme.
Elle sortit pour se placer devant un évier, faisant un clin d'œil au miroir. Bien entendu, elle avait eu la clairvoyance de choisir les toilettes mixtes. La femme eut un sourire triste, en se disant que la cible ne reconnaîtrait probablement pas la personne dont elle avait pris les traits. Au moins elle pourrait improviser librement la voix et la personnalité.
Rejetant en arrière ses cheveux châtains, elle cliqua des talons avant de sortir de la salle d'eau, vers sa deuxième cible dans la prison : Kato Akira.

changement de scene

J'étais allongé sur mon banc, à remuer de sombres pensées, lorsqu'elle est entrée. Comme, avec mes dix-sept ans, j'étais encore un mineur, on m'avait mis à part de Baïkal. Cela m'avait valu de nombreux visites de professionnels divers et variés, certains agressifs, d'autres niaisement gentillets. Je la pris donc pour un autre de ces fonctionnaires inutiles. Ne voulant pas avoir à écouter du vent sous guise de mots, je me retournai afin de ne lui montrer que mon dos, fermant les yeux pour me concentrer sur des souvenirs de mon défunt père.
Elle ne fit pas mine d'en prendre ombrage, et je l'entendis prendre une chaise pour s'asseoir. Visiblement elle voulait que je fasse le premier pas. Je n'en fis rien, malgré son regard persistant qui me picotait la nuque.
Plusieurs minutes passèrent ainsi, au bruit de fond du quartier que l'on entendait au travers des barreaux de la fenêtre, avec l'occasionnel brui de pas dans le couloir qu'elle avait du emprunter.
Je retournai aux pensées que son arrivée avait interrompues, en me mordant la lèvre.
Même après deux mois, repenser aux révélations que je devais à la fille Yoshida me mettait dans un état pitoyable. Je sentis mes yeux picoter, luttant contre des larmes de rage et de solitude. Car c'est ce que j'étais : Seul. Mon père m'avait élevé sans femme, jusqu'à ce qu'il se fasse tuer... Y'a dix ans seulement ? Par la suite, j'avais déménagé, suivant l'une des seules personnes à qui j'avais donné toute ma confiance... La seule personne qui la méritait le moins, et qui m'avait maintes et maintes fois trahis. Je ne savais plus si je le haïssais au point de vouloir sa mort, ou si je voulais simplement l'oublier.
Comme si elle savait vaguement la nature de mes émotions, la femme intruse dit :
« C'est difficile, quand l'on se sent seul et abandonné. »
« Comme si vous saviez ce que c'est, » répondis-je, désagréable. Elle se croyait maligne, hein ?
« Oh oui... Je le sais. »
L'émotion que j'entendis sous-jacent dans sa voix me fit douter. Hésitant, je me retournai et me redressa, afin de mieux la voir.
Pour une raison qui me dépassait, son visage me rendait légèrement nostalgique, malgré le fait que je ne me souvenais pas l'avoir rencontré avant. Ses yeux, bridés, étaient d'un bleu gris, et ses cheveux châtains descendaient jusqu'aux épaules. Son habit, une jupe et un col roulé, me fit douter encore plus de sa profession.
« Et comment le savez vous ? » demandai-je. Plus je la regardai, plus sa présence m'intriguait.
Avec un sourire, elle plaça un index devant ses lèvres, avant de répondre.
« C'est un secret. »
« Hmph. » C'est vrai que si elle m'avait posé la question, je n'aurai pas répondu non plus. « Je pari que si je vous demandais qui vous êtes, vous me donnerez la même réponse. »
Son sourire s'accentua.
« Oui, probablement. »
Elle n'était visiblement pas une employée des cours de justice ou autre. Mon regard se fit plus dur.
« Que me voulez vous ? »
A son sourire, il était évident que c'était la question qu'elle attendait.

Note de l'auteur: Merci pour vos reviews, je suis contente de savoir que CQDEC(Ce qu'est Devenu Edogawa Conan)vous ai autant plu! J'espère que O2J (Oiseau de Justice) ne vous decevra pas (trop). En tout cas en voici le Chapitre 2. Il vous est aussi possible de trouver jusqu'au chapitre 11 (ainsi que des illustrations pour les premiers chapitres) déjà posté sur le forum de Beika-street (cherchez mon profile, mon site, mon site dc, forum :cp ). Je vais essayez de rattraper ce retard pour ceux qui n'ont lu qu'ici! ;cp