Mais qu'est-ce que je fais là ? Qu'est-ce que je fais là ? Oh mon Dieu… Vous allez voir à tous les coups c'est Fred qui va ouvrir la porte et hop je vais me prendre un gnon direct dans la figure ; quoique je me suis préparé à la douleur physique avant de venir. Oui, si je veux parler à Faith, frapper son mari n'est pas le meilleur moyen. Je vais le laisser me frapper, vous vous rendez compte ? Tout ça pour une femme ! Ah nous autres, pauvres hommes, sommes bien dépendant de la gente féminine, sans elle nous serions rien.
Oh puis zut c'est Fred après tout, vu la tronche qu'il a si je lui mets un pain, avec un peu de chance il sera obligé de se faire de la chirurgie esthétique pour remettre son nez en place, il en profitera pour se faire enlever la graisse qu'il a et se refaire le visage, comme ça il sera … bon on va pas dire beau parce que Fred être beau c'est impossible mais disons… au lieu d'être franchement hideux il sera laid voire peut-être agréable à regarder allez savoir comme ça il se trouve une nouvelle femme ; il largue Faith et hop elle est pour moi.
Ah mon Dieu mais je raconte quoi là ? N'importe quoi, j'ai rien dis, rien fais, rien pensé, oubliez ça ! Je vous jure c'est cette histoire qui me tape sur les nerfs. Me regardez pas comme ça ; Faith est ma meilleure amie ! Enfin le terme correcte c'est était ma meilleure amie. C'est vrai que depuis que l'on ne travaille plus ensemble je pense souvent à elle ; c'était la seule personne à qui je pouvais me confier, avec qui je pouvais parler librement sans avoir peur d'être jugé, et maintenant c'est elle qui me rejette. Même la seule quasiment. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Si seulement Fred pouvait être derrière la porte, il l'ouvrirait, me cognerait pour me remettre les idées en place, et là je tomberai et me cognerai la tête contre le mur derrière moi, comme ça je mourrai et ma vie serait enfin terminée. Elle est merdique, et j'en ai MARRE !
Bon… Non je ne veux pas me suicider… pas encore du moins, jamais de la vie, pourquoi vous pensez ça ! Je veux simplement que tout redevienne simple, comme avant… non oubliez le comme avant, j'aimerai seulement que ma vie soit simple. Et là j'appréhende… Quoi allez vous me demander ! Et bien j'en sais rien ! Le fait de parler à Faith… ça va faire près de trois semaines que l'on ne s'est pas adressé un mot. Là j'ai qu'une envie, prendre mes jambes à mon cou et partir, courir loin d'ici… Mais je dois faire ça pour Eric après tout c'est pour lui que je viens la voir et c'est aussi pour lui que mon ego va en reprendre un coup dans l'aile !
Ah mon dieu je frappe ! Et là ça ferait quoi si je me précipitais dans la cage d'escaliers… Un…Deux…Trois…Souffle ! Ca sert d'avoir fait du yoga ! Vous vous en souvenez ! Je le faisais dans les vestiaires, d'ailleurs tout le monde se foutait de moi mais bon, j'en avais besoin (du yoga pas des moqueries!)
Oh non, oh non, oh non, la porte s'ouvre. Et la je deviens invisible, enfin ce serait le rêve mais c'est malheureusement impossible. Oh saleté ; c'est Faith, ne me dites pas que c'est vrai ! Pourquoi pas Fred, bien oui j'avais envie de le voir pour une fois, ça aurait facilité les choses. Oh là là vous verriez sa tête ! … Ah qu'est-ce qu'elle est belle, je crois que je ne l'ai jamais vu plus radieuse. C'est peut-être d'être loin de moi qui lui fait cet effet là. Faut dire je suis un emmerdeur de première, alors trois semaines de vacances, si l'on peut appeler ça des vacances, loin de moi, c'est sûr que ça repose.
Faith : Qu'est-ce que tu fais là !
Waou le ton assassin, y'a pas quelqu'un qui pourrait me tuer tout de suite ? Non ? Vous êtes pas sympa, et je lui dis quoi moi ? La dernière fois que je lui ai demandé son aide elle m'a claqué la porte au nez ! Et vous avez remarqué, même pas un « bonjour ! »
Bosco : Euh… Salut !
Faith : Ecoute Bosco je n'ai vraiment pas de temps à
perdre
Au moins c'est clair, elle me déteste ! Oh, oh, oh elle commence à refermer la porte. Je fais quoi ? Et hop je mets mon pied.
Bosco : Laisse moi deux minutes tu veux
? Je sais que tu n'as pas envie de me voir, et je ne me sens pas
très à l'aise d'être là…
Faith :
Pourquoi tu es venu alors ?
Ouch ! Je vous jure, j'ai vraiment envie de pleurer. Lorsqu'elle a ouvert la porte, j'ai senti mon cœur s'accélérer, peut-être parce que ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Ca m'a fait bizarre, comme des picotements dans le ventre et un frisson à la base du dos, ça veut dire quoi à votre avis. Et dire que je rêve d'elle toutes les nuits quasiment, non ! Mais qu'est-ce que vous allez imaginer, Faith est mon amie, rien de plus, ce sont des rêves tout ce qu'il y a de plus sérieux ! Je me vois entrain de lui parler, de m'excuser et elle qui accepte de me pardonner, et on retravaille ensemble.
Bosco : Je… J'ai besoin d'un conseil !
Qu'est-ce que je peux être nul ! Un conseil, c'est pas d'un dont j'aurai besoin mais d'une multitude, du genre comment arrêter d'être aussi fier et surtout aussi c !
Faith : Tu crois que je n'ai que ça à faire d'écouter tes petits problèmes ? Je suis quoi moi ? L'agence de renseignements pour paumés du coin ?
Gloups ! Ca, ça fait mal. Ma gorge est sèche, et mes yeux brûlent, je ne savais pas que c'était aussi tendu entre nous. Je me sens moins fier tout d'un coup, j'ai envie de fondre en larmes, je les retiens, mais elles montent malgré moi. Je sens une vague de chaleur s'emparer de moi, je dois être tout rouge. Faith est la seule femme qui puisse me déchirer le cœur et tout ça en moins de trente secondes, si elle veut me faire mal, elle sait s'y prendre. Je ne peux m'empêcher de renifler, une boule de sanglots monte dans ma gorge. Je me sens perdu sans elle. Et elle est là devant moi, les yeux emplis de fureur. Je ne voudrai que rien ne se soit passé, je ne sais pas si elle se rend compte que j'ai mal, qu'elle me fait mal. Je tente de ravaler mes sanglots pour parler mais c'est quasiment impossible.
Bosco : Je… Désolé…
Je n'arrive même plus à parler. Je me sens fondre comme de la glace, lentement… très lentement ; elle est le soleil et moi je me prosterne à ses pieds, devant sa chaleur, sa colère. J'ai l'impression de suffoquer. Je ne peux plus retenir des larmes qui commencent à couler sur mes joues. Je les essuie rapidement et me tourne. Je ne peux pas lui faire face.
Bosco : T'as raison… Je n'aurai jamais dû venir… Pardon.
Je m'éloigne rapidement, enfin autant que je le peux, mes jambes sont lourdes et ne me portent plus. Je continue à essuyer mes yeux. J'entends alors une voix, SA douce et mélodieuse voix, quoiqu'en cet instant elle soit plutôt froide et colérique. Je me retourne et la voie sur le palier. Elle me regarde froidement, mais je peux voir que sa colère s'est apaisée.
Faith : Entre !
