Et voilà mon triste sort, je suis condamné à payer pour le reste de ma vie une erreur… une erreur de plus, une erreur de trop… m'être tourné vers Cruz et avoir abandonné Faith. Je suis misérable, ma vie est misérable, je me retrouve ici, dans cette voiture merdique, à pleurer comme un gamin en m'étant rendu compte que jamais je ne pourrai retrouver mon amitié avec Faith, en sachant que ma meilleure amie, mon ex-meilleure amie désormais, me considère comme un lâche et idiot. Vous pourriez vivre avec ça vous ? Vivre jour après jour en sachant que vous avez détruit tout ce que vous aviez de plus cher au monde ? Moi en tout cas je ne peux pas, et elle est à côté de moi maintenant, me regardant pleurer. Je déteste ça ! Que va-t-elle encore me sortir ? Que je suis un abruti ? Je le mérite sans doute. Pourquoi dois-je toujours défaire ce que je construis, pourquoi dois-je toujours détruire ce auquel je tiens. Elle veut parler, Mais de quoi ? Je crois qu'elle a été assez claire là-haut, tout à l'heure. Pourquoi ça me fait si mal ? J'ai l'impression que mon cœur a éclaté, je ne me suis jamais attaché à quelqu'un… Jamais avant elle. Je la connais depuis plus de 9 ans, et croyez moi, une amitié comme celle là est plus forte qu'un amour… Mais est-ce seulement de l'amitié que j'éprouve pour elle. Non, oui… je ne sais pas, je en sais plus. Parfois j'y pense, elle et moi ensemble, ce que ça pourrait donner. Mais ce n'est qu'un rêve, oui je suis fou d'elle. Je le reconnais, ne me dites pas que vous ne craquez pas devant une femme comme elle, c'est impossible. Quoiqu'il en soit, elle me hait. Et j'ai peur, je suis terrifié. Elle est ma vie, mon équilibre, c'est mon point d'appuie, je l'ai mis sur un piédestal, à chaque fois que j'avais besoin d'un conseil, de parler à quelqu'un je l'appelais, juste le son de sa voix suffisait à me réconforter. Je ne peux pas expliquer comment je me sens lorsqu'elle est là, c'est comme une explosion au fond du cœur, au fond de mon corps jusque dans mon âme. C'est comme un feu d'artifice qui explose, vous savez toutes ces petites étincelles… C'est exactement moi en ce moment. Mais je ne peux la regarder, je ne peux me tourner vers elle. Je lui ai fait mal, mais elle vient de me tuer.
Faith : Bosco ?
Sa voix est subitement douce. Ca me fait trembler, non pas de joie mais d'inquiétude. Comment je dois réagir d'après vous ? Plusieurs fois déjà j'ai essayé de m'excuser mais vous avez bien vu sa réaction de tout à l'heure.
Faith : Pardon…
Sa voix sort comme un murmure, un doux murmure comme celui du vent dans les arbres. Je peux dire qu'elle est désolée. Mais ce n'est pas logique. Je devrais être celui entrain de m'excuser et au lieu de ça je l'écoute comme un crétin, je ne peux pas parler, ma voix est coupée.
Faith : Je… Je
ne voulais pas, je ne pensais pas ce que j'ai dit.
Bosco :
Alors pourquoi tu l'as dit ?
Je n'en peux plus, ma gorge est nouée, je ne peux même pas crier. Je voudrais tant lui dire ce que je pense, lui déballer ce que j'ai sur le cœur mais je ne le peux. Etre pétrifié devant une femme, moi ! Je l'aime tellement ! Elle m'a brisé, en une demie seconde elle m'a fait effondrer. Tout ce qui se trouvait en moi s'est écroulé, je ne suis plus rien, une larve peut-être ! Je sors de la voiture. Je sens son regard sur moi, je m'éloigne, mes larmes continuent de tomber, mais je ne peux pas les arrêter je ne le veux pas. C'est ce que je suis ; un crétin, un idiot, et els idiots regrettent toujours ce qu'ils font, mais ils le regrettent toujours trop tard.
Elle ne me suit pas, je ne l'entends pas. Finalement elle a tiré un trait sur nous, sur notre amitié, plus facilement que je ne l'aurai pensé. Que faire lorsque vous voyez votre vie vous fuir entre les mains ? Je n'ai plus de raison d'être, elle était la seule chose qui me faisait exister. Je m'arrête au milieu de la ruelle, car elle était la seule chose qui me permettait d'avancer. Je m'effondre, elle était la seule personne qui me soutenait. Je n'ai plus qu'à fermer les yeux, car elle seule me tenait éveillée.
Je ne peux plus respirer, elle était mon oxygène ; je ne peux que sangloter, car elle était mon sourire. Je ferme les yeux, et appuie ma tête contre un mur froid, glacial, aussi glacial que je le suis à l'intérieur de moi, car ma chaleur, ma flamme est partie ce soir.
Je sursaute en sentant une main, sa main sur mon épaule. Son touché ! Je le reconnaîtrais n'importe où. J'ouvre les yeux. Son visage est là, devant moi. Ses yeux pétillent comme je ne les avais jamais encore vu. Elle me sourit. Sa main se déplace sur ma joue. Ce contact me fait tellement de bien. Je porte ma main contre la sienne pour la coller un peu plus à mon visage. J'aimerai que cela ne finisse jamais, ce contact, juste un geste ! Ce geste qui permet de vous sentir bien. Je ferme les yeux de peur que ce ne soit qu'un rêve, un rêve de plus tout compte fait. Elle sèche mes larmes doucement, puis retire sa main. J'ouvre subitement les yeux, mais elle n'a pas disparu. Elle est toujours là… Mais … Elle pleure ? Pourquoi ? Encore à cause de moi j'en suis sûr. Il n'y a que moi qui puisse lui faire du mal. J'aimerai tellement revenir avant tout ça, au début ! Mais malheureusement ce n'est pas possible.
Nos regards se croisent, aussi défaits l'un que l'autre je pense. Je veux dire quelque chose, mais je suis comme paralysé. Que devrais-je dire pour la réconforter ? Je ne suis bon qu'à la blesser de toute manière.
Faith : Je suis désolée… Vraiment désolée
Elle se rapproche alors de moi puis m'embrasse. Cette chaleur, ses lèvres sur les miennes… Un rêve ? Et pourtant tout semble si réel ! Elle passe ses mains autour de ma taille, j'en fais de même autour de la sienne. Rêve ou non, je veux en profiter, je ne veux pas me réveiller.
TBC...
