CHAPITRE 6
Quelques secondes plus tôt…
Faith entre dans la pièce où se trouve Bosco, torse nu.
Faith : Tu te sens comment ?
Bosco la regarde noir
Faith :
Désolée pour ton partenaire
Bosco : Ouais. J'ai
vu ton « mec » passer, pourquoi t'es pas avec
Faith
: Tu vas arrêter, oui ? Pourquoi t'es aussi agressif
Bosco
: Je ne sais pas, sans doute le fait que tu es voulu m'évincer
de la police où que tu n'es pas pris de nouvelles pendant
tout ce temps.
Faith : Tu ne peux pas oublier cette histoire un
peu ? Je me suis excusée je te signale. Et pour ta gouverne,
je ne suis pas la seule à posséder un téléphone.
Bosco : T'as raison, en plus tu dois être vachement
occupée avec ton homme !
Faith hausse la tête et lâche un soupire
Faith : Ecoutes, je pensais…
Bosco
: Tu pensais quoi, hein ? Je croyais que nous étions amis
avant que tu ne foutes tout en l'air
Faith : Et après ça
tu me reproches de ne pas être venu te voir ?
Bosco : 5
ans, Faith, ça fait 5 ans
Faith : Justement, oublie un
peu. J'ai eu envie de t'appeler, Dieu seul sait combien de fait,
et c'est justement à cause de cette réaction que je
ne l'ai pas fais.
Bosco tourne son visage. Elle lui a tellement manqué, il s'est convaincu qu'elle le haïssait, et avait tout fait pour lui en vouloir, mais sans grands résultats. Il voulait la serrer dans ses bras, lui exprimé le manque qu'il avait ressenti, mais il était trop fier pour ça.
Faith : C'est pas parce que l'on ne travaille pas au même endroit que je ne pense pas à toi Boz
Il fallait qu'il comprenne que toute cette histoire de tir l'avait troublé à l'époque, et qu'elle avait peur pour lui dans la rue. Même maintenant, s'il savait qu'elle s'était renseignée au 79ème pour avoir de ses nouvelles… Elle n'avait jamais osé le voir, mais le fait qu'il se tienne devant elle, aujourd'hui, lui avait fait un pincement au cœur. Il n'avait pas changé, toujours le même corps qu'elle se surprit à regarder, ce visage…
Faith : Tu m'as fais peur tout à l'heure, lorsqu'ils ne te trouvaient pas j'ai cru…
Un sanglot l'arrête, Bosco se tourne vers elle puis la dévisage. La revoir après tout ce temps…
Bosco : Hé, calme toi.
Elle s'approche de lui, puis l'enserre. Sentir
son odeur de nouveau, sa chaleur ; tout lui rappelle la dernière
fois qu'ils se sont vus.
Bosco s'écarte légèrement
pour la voir commencer à pleurer en silence, lui remet une
mèche derrière les cheveux, puis la fixe avant de
sourire.
Faith : Quoi ?
Bosco : Je t'ai manqué
un peu alors ?
Faith : Oui
Bosco : Vraiment qu'un peu ?
Faith laisse échapper un petit rire.
Faith : oui Boz, tu m'as manqué.
Il se met à rigoler puis tourne la tête vers l'entrée de l'hôpital. C'est alors qu'il voit un homme entré avec une mitraillette. Des flashs de cette nuit, 6 ans auparavant lui reviennent. L'homme pointe la mitraillette vers leur direction. Bosco ne réfléchit pas et se jette sur Faith avant que les vitres n'explosent.
Je suis au dessus de femme et essaye de faire barrage avec mon corps contre ce forcené, je crois que comme tout le monde cette nuit là me revient en mémoire, ce cauchemar. J'entends alors un coup de feu, pas celui d'une mitraillette, non, une autre détonation. Puis le silence. Les cris cessent, je me relève doucement, et regarde ma femme terrorisée.
Sully : tu n'as rien ?
Sam
: Non… Non… J'ai…
Swersky se met à genoux puis
murmure
Swersky : Tout le monde va bien ?
Des têtes émergent, tous ces visages choqués !
Sully : Ty
?
Ty : Ouais c'est bon, c'est bon. Sacha ?
Sacha : C'est
bon !
Finney : Chérie, tu n'as rien ? Steeven !
Grace
: Ca va… Je crois, c'est qui ce malade ?
Ty, Finney, ainsi que leurs hommes sortent leurs armes, puis se dirigent prudemment en dehors de la pièce. C'est alors qu'ils avisent l'homme mort à un peu plus loin.
Je les suis, puis regarde autour de moi le carnage, et les collègues de Bosco apparaître de diverses pièces. Et Bosco… L'arme fumante à la main…
Swersky : Ca va ?
Bosco
: Y'a pas moyen d'être en paix dans cet hosto, c'est pas
vrai ça !
Je le vois ranger son arme, chose qu'il y a 6ans il n'aurait pas fait, ayant été touché. Il se trouve debout en face de l'homme, mort, boitant avec son plâtre à la jambe. Et tout le monde lâche des soupirs de soulagement. Je vois le Docteur Hickman se lever de derrière les admissions et se diriger vers nous
Dr
Hickman : Roger !
Bosco : Quoi ?
Dr Hickman : C'était
Roger
Bosco : Parce qu'en plus vous le connaissez ? Formez un
groupe de tarés
Dr Hickman : Il était censé
être au réab.
Swersky : Un fou ?
Dr Hickman :
Oui.
Miller : FAITH ?
Bosco se retourne et je peux voir de la rage dans ses yeux. Faith sort de la salle, en criant le nom de Bosco. A l'expression de Miller, celui-ci doit être choqué.
Bosco : T'as rien ?
Faith : Non, non.
Je vois ses yeux gonflés, je crois que cette nouvelle fusillade lui remémore ce par quoi Bosco est passé, et combien elle a souffert. Elle regarde Miller mais se jette dans les bras de bosco. Personnellement ça ne m'étonne guère.
Miller : Chérie ?
Elle se retourne, mais je peux sentir qu'elle ne veut pas quitter Bosco. Miller la prend par le bras.
Miller : J'ai eu si peur !
Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le corps de Roger est ramassé, l'hôpital psychiatrique est prévenu, et tous les policiers présents prennent l'enquête en main. C'est un miracle que personne n'ait été blessé. Et ça me rassure. Je vois ma femme, assise, tremblante, et ne peux m'imaginer si elle avait été touchée. Mes instincts de flics sont toujours présents, et j'en remercie le ciel.
Steeven, le fils de Finney, ne pleure même pas. A croire qu'il a les gênes de son père. L'adrénaline il n'y a que ça de vrai, c'est pourquoi je comprends les flics comme lui ou Bosco, toujours à vouloir être sur le terrain.
Et je vois Manny, les yeux dans le vague. Il doit sûrement penser à Cruz, même si la relation entre ces deux là était assez ambigu, il tenait plus à elle que comme un sergent. Enfin c'est juste mon avis, mais en 26 ans de métier, mon instinct m'a rarement trompé.
Swersky : Roger Estrin, 54 ans, sans
famille, je viens d'avoir son psy au téléphone, veuf
depuis 15 ans. Il faisait une obsession sur sa femme, et croyait
qu'elle était toujours ici. Il détestait cet endroit,
il a pété les plombs lorsqu'elle est morte, s'est
fait interné mais s'est échappé deux heures
avant toute cette pagaille.
Sully : Donc ça n'a rien à
voir avec notre tueur ?
Swersky : Non !
Sully : Ca aurait été
trop beau.
Je sens de nouveau cette sensation à l'intérieur de moi, j'avais espéré pendant un moment que c'était fini, mais seulement espérer. Ce n'est jamais aussi simple.
Petit à petit les flics s'en vont et nous nous retrouvons, encore, tout le 55ème réuni.
Miller : Je vais devoir retourner au poste, mais ça ne va pas s'arrêter là. On va coincer cette enflure
Je le regarde parler à Faith, elle a dû lui expliquer, il tient à elle, j'en suis sûr, mais je ne vois pas en retour ce désir, cette flamme dans ses yeux. Il part puis elle va vers Bosco.
Faith : Merci
Bosco : Pas
de ces conneries avec moi Faith
Faith : Ca va ?
Bosco : Mis à
part ce putain de plâtre, ouais.
Faith : Lorsque je me suis
levée et que je ne t'ai pas vu, j'ai…
Bosco : Ce
n'est pas toi qui m'avais dit d'oublier, Faith ? C'est du
passé.
Faith : J'ai cru que… revivre ce qu'il
s'était passé…
Bosco : Je suis là,
entier, d'accord ?
Elle le regarde et cette flamme dans ses
yeux… Je vous le dis ça finira pas tard entre ces deux là,
Miller a du souci à se faire.
Il l'enlace… A croire
qu'ils se sont réconciliés.
Des hommes
ont raccompagné Samantha, je ne veux pas qu'elle reste là,
Grace et Steeven sont rentrés eux aussi, Finney a ordonné
que deux de ses hommes les gardent à l'œil.
Hé
oui, être flic rend parano parfois, mais lorsqu'on a des
familles, on se doit de les protéger. Si un maniaque nous en
veut ; il faut être vigilant.
Swersky a prévenu
Sanchez, le Capitaine du 79ème, de ce qui s'est produit. Et
bientôt une horde de journalistes investie les locaux.
Ty
est pendu au téléphone avec son Capitaine, il a ordonné
que ses hommes retournent en patrouille, mais un événement
comme ça met toute la police sur le pied de guerre, surtout
depuis l'explosion de la voiture, chaque département est
désormais au courant qu'un dingue veut nous faire la peau.
Et vivre dans le stress… Enfin apparemment pas tout le monde,
puisque je vois Jelly sortir de la cafeteria, un beignet à la
bouche. Comment peut-il penser à manger après ce qu'il
vient de se produire
Dans New York
Un homme aux contours mal définis regarde la télé.
« Brad Digliani, officier de la 79ème, a été tué aujourd'hui après l'explosion de sa voiture. Son partenaire, l'officier Boscorelli, a été légèrement blessé et se trouve à l'hôpital de la Pitié, qui par ailleurs vient d'être attaqué par un forcené. Nous n'oublions pas ce qu'il s'est passé il y'a 6 ans dans ce même hôpital. Heureusement aucun mort n'est à déplorer. Cependant nos sommes en droit de nous poser la question… »
L'homme éteint la télé, puis jette violemment une bouteille contre un mur. Il se lève et entre dans une petite pièce sombre, où se trouve des photos sur une table. Il prend la photo du commissariat du 53ème, la pose près d'une valise qu'il ouvre et où se trouve un détonateur.
Homme : Je ne suis pas contrariant. Vous voulez jouer, et bien l'on va jouer…
TBC…
