Bosco est toujours à la porte d'entrée, il essaye de détourner les yeux mais ne peut pas.

Hyu : C'est toujours difficile de se rendre compte d'une chose et de ne pas pouvoir l'arrêter.
Bosco : Maman, sort de là, je t'en prie !

Il voit sa mère se relever lentement lorsque son père s'approche d'elle et lui donne un coup de pied dans le visage. Elle s'écroule dans un glapissement de douleur.

Bosco : Salopard ! … Pourquoi je ne peux pas bouger.
Hyu : Tu dois seulement regarder.

Son père commence à ricaner bêtement puis assène sa bouteille de bière contre la tête d'Angela, qui reste au sol, sans bouger, le sang s'éparpillant aussi bien dans ses cheveux que par terre.

Bosco : il va se casser, ce connard va partir en la laissant là !... Pourquoi suis-je là Hyu ?
Hyu : Tu te demandes si tu aurais pu faire autrement, si tu aurais pu changer les choses, ce que serait devenu ta vie si tu étais rentré plus tôt ce jour là.
Bosco : Que faites vous ici Hyu ?
Hyu : Je ne suis là seulement que pour t'aider.
Bosco : M'aider à comprendre pourquoi ma mère a du tant souffrir ? Pourquoi je me suis retrouvé dans une galère pareille ?
Hyu : Entre autre.
Bosco : M'aider à choisir entre mourir et vivre ?

Sully : Mettez les mains sur la tête !

L'homme ne répond pas !

Ty : Les chinois sont sourds ?

Il passe une main devant Hyu qui ne bouge pas.

Faith se précipite aux côtés de Bosco, tandis que Swersky et le capitaine regardent l'état de l'officier avec horreur.

Faith : Bosco ?

Elle pose une main sur son torse. Il est froid. Pas de mouvements. Il ne respire pas.

Faith : Reste avec moi Bosco, tient le coup, je t'en prie, pardonne moi j'ai rompu notre promesse. Bosco je t'en prie respire.

Doc et Carlos entrent à ce moment là. Ils s'arrêtent tous deux, se regardant avec souci.

Faith : Doc il ne respire plus !

Doc se précipite à côté de Bosco, Carlos derrière lui. Ils se débarrassent de leurs trousses puis commencent à faire le massage cardiaque. Carlos ne prend pas le temps de sortir le ballon d'oxygène, il souffle directement dans la bouche de Bosco. Jamais il n'aurait imaginé faire cela un jour, être en proie à sauver la vie de l'un de ses amis. Bien sûr qu'il a déjà soigné des gens, de toute sorte, des flics même ; mais jamais quelqu'un de si proche mis à part Jimmy ; et encore son état n'était pas si grave.

Doc : allez chercher le défibrillateur, vite !
Faith : Respire Bosco, s'il te plait. Mon Dieu, Seigneur, faites le revenir.
Carlos : Respire !

Pourquoi il ne respire pas ! Bosco revient tête de mule, c'est pas le moment ! Faith a besoin de toi, on a tous besoin de toi. Tu te rappelles de cette histoire de famille, que l'on avait évoqué une fois ? Tu m'avais dit que tu serais toujours là pour qui a besoin d'aide ! Tu as dit que tu serais toujours là pour prendre soin de Faith ! Ne casse pas ça, ne brise pas cette promesse. Ne nous lâche pas, pas maintenant.

Bosco regarde son père partir en titubant. Il ne peut retenir ses larmes ; voir sa mère allongée comme cela. Sans comprendre il s'avance vers elle doucement ; puis s'accroupit à ses côtés, lui caressant doucement les cheveux. C'est à ce moment là qu'il voit la porte s'ouvrir et un enfant entrer doucement, un cartable sur le dos. Le petit s'arrête net en voyant le corps allongé.

Bosco : Mon dieu !
Hyu : Qui est-ce ?
Bosco : …Moi… c'est moi ! J'avais 10 ans.

Le petit Bosco s'approche doucement de sa mère, il fait face à Bosco. Il secoue doucement Angela mais pas de réponse.

Petit : Maman ! Debout ! Ce n'est pas l'heure de dormir !

Aucune réaction.

Petit : Maman ? T'as mal quelque part ?

Il regarde partout autour de lui, puis se dirige vers el téléphone et appelle une ambulance.

Bosco : À cette époque je n'ai pas comprit tout de suite pourquoi elle ne se réveillait pas
Hyu : Tu étais trop jeune.
Bosco : lorsque j'ai vu le sang j'étais pétrifié.

Le petit reste debout à regarder sa maman. Il ne bouge pas

Bosco : C'est lorsque j'ai vu les éclats de la bouteille autour de maman que j'ai comprit que Papa s'était remis à boire. Il avait été sobre pendant près de deux ans ; mais parfois il avait tout de même des accès de violence. Et lorsqu'il avait bu, c'était encore pire. Bien sûr j'avais souvent déjà vu maman revenir avec des bleus sur le visage, mais c'est ce jour là où j'ai vraiment comprit ce qui se passait. C'est lorsqu'ils sont arrivés que j'aie comprit.

La sonnette se fait entendre, le petit va ouvrir la porte, des ambulanciers et des policiers sont là.

Ambulancier : C'est toi qui nous as appelé ?
Petit : Oui, maman est là. Il l'a frappé !

Les ambulanciers se dépêchent auprès d'Angela tandis que les policiers commencent à poser des questions.

Policier1 : Qui l'a frappé ?
Petit : Papa !
Policier2 : Ton papa t'a fait du mal à toi aussi
Petit : Non, pas physiquement. Mais il me dispute souvent.
Policier1 : Il a disputé ta maman aussi ?
Petit : Elle a souvent des bleus.

Bosco se regarde enfant, entrain de répondre aux questions et de regarder sa mère se faire soigner.

Policier1 : On va retrouver ton papa, d'accord, et on le mettra là où il ne pourra plus faire de mal à personne, ni à toi, ni à ton frère, ni à ta maman

Hyu le sort de ses pensées.

Hyu : Que tu as comprit quoi ?
Bosco : Que je serais flic, que je deviendrais policier. C'est ce jour là que j'ai prit la décision de faire quelque chose de ma vie, d'aider les gens.

Ambulanciers : On l'emmène !

Doc : Il respire, ça y'est ! Carlos passe moi le brancard

Tout le monde pousse un soupire de soulagement.

Carlos : On l'emmène.

Comme par un mouvement en chaîne, tous les flics se déplacent pour porter le brancard sur lequel est allongé leur ami. Ils le portent jusque dans l'ambulance ; puis Faith monte derrière et Carlos démarre. Le capitaine et le lieutenant donnent un signe de tête ; puis tout le monde monte en voiture afin de rejoindre leurs amis à la Pitié.

Faith : Hé ! Bosco ! Je sais pas si tu te rends compte que ce soir tu as fait déplacer plus de monde que cette soirée avec la strip-teaseuse chez Haggerty.

Doc donne un petit rire étouffé par des sanglots amers. Il se souvient de cette soirée en question, tous les flics, sans exception, même le Capitaine, s'étaient rassemblés pour admirer un superbe numéro de nu. Les pompiers aussi étaient là. Doc, lui, n'était pas resté jusqu'au bout mais avait remarqué Carlos, Jimmy, Bosco et Ty au premier rang, entrain de saliver. En regardant autour de lui, il avait remarqué le bar bondé ; policiers et pompiers mélangés, c'était un exploit.
Ce soir tous les flics quasiment étaient sortis, pour épargner la vie d'un des leurs. La famille s'agrandissait, mais Doc savait que la véritable famille, la leur ; Jimmy, Alex, Kim, Carlos, Jo, Faith, Ty, Sully, lui et Bosco était encore plus ébranlée. Ils travaillaient tous les jours cote à cote, se parlaient, allaient prendre un verre… Les relations se confortent, lorsque quelqu'un de cette famille est menacé, tout le monde est concerné. Doc sait qu'il faudra qu'il apprenne la mauvaise nouvelle aux autres. Bien qu'ils ont du se rendre compte de l'agitation au commissariat.

Faith lui demande comment va Bosco, la vérité est qu'il ne sait pas s'il s'en sortira. Jamais Doc n'a pensé à une telle chose. Il sait que ce métier est dangereux, mais jamais il n'a imaginé que l'un de ses amis puissent être blessé ; surtout dans de telles conditions. En regardant le corps inanimé de Bosco, Doc se sent prit d'une crise d'angoisse. Il sent sa respiration s'accélérer, les larmes monter ; son ventre se nouer. Faith est en face de lui, il ne doit pas montrer sa panique, il doit rester fort devant elle, pour elle, pour Bosco. Il ne sait pas comment réagir. Il ne mourra pas ! Il ne peut pas leur faire ça !

Carlos conduit aussi vite qu'il peut, il n'ose pas regarder dans le rétro de peur de voir le corps de Bosco. Il a l'impression de vivre un cauchemar.
Faith tient toujours la main de Bosco, mais celui-ci ne réagit pas. Elle a peur, peur pour son meilleur ami ; elle ne l'a pas protégé. Elle se souvient lorsqu'elle l'avait trouvé allongé dans le couloir ; elle l'avait appelé ; il ne lui avait pas répondu. Elle avait supplié le type, qui se trouvait encore dans la chambre, de la laisser voir comment allait Bosco ; il ne voulait pas. Elle se souvient à quel point elle avait paniquée lorsqu'il ne lui avait pas répondu, et aussi le soulagement, lorsqu'elle avait finit par l'atteindre, de ne pas voir de sang. Elle avait remerciée Dieu de toutes ses forces ce jour là, car elle avait failli ! Aujourd'hui encore elle n'avait pas été là pour lui, pour son meilleur ami.

Carlos : On y est !

L'ambulance s'arrête sur le parking, Doc et Faith descendent Bosco. Les médecins se dépêchent de l'emmener à l'intérieur. Doc et Faith suivent de près, de peur que s'ils ne sont pas là, il arrive quelque chose à leur ami. Les couloirs défilent autour d'eux sans qu'ils s'en rendent compte. Bosco est dirigé vers une salle de réanimation, Doc et Faith sont arrêtés par les infirmières. Ils regardent à travers la fenêtre les médecins se servir de toutes sortent de choses sur leur ami, les voix se font lointaines, les bruits distants, leurs regards sont fixés.
Les autres policiers arrivent, mais Doc et Faith ne les entendent pas, ne les remarques même pas. Chacun regarde, écoute, vit à sa façon ce qui vient de se produire. Doc ne remarque même pas que Carlos est resté dans l'ambulance.

Certains flics retournent au commissariat. La cellule de Ronnie s'ouvre, des flics le prennent par le col puis l'entraîne derrière la bâtisse. Une dizaine de flics sont rassemblés, Ronnie les regarde horrifiés.

Bosco : Que dois-je faire Hyu ?
Hyu : A toi de décider !
Bosco : Croyez-vous que j'ai réellement réussi à faire de ma vie quelque chose de bien ?
Hyu : Ce n'est pas ce que je crois qui est important, mais ce que toi tu penses.
Bosco : J'ai peur !
Hyu : De quoi ?
Bosco : Lorsque j'ai décidé d'être flic, c'était pour débarrasser la ville des types comme mon père. Et tout ce que j'ai réussi à faire, c'est arrêter mon frère et me mettre ma mère à dos.
Hyu : Vous vous êtes réconciliés !
Bosco : Tout ce que j'ai essayé de faire jusqu'à présent n'a jamais été une réussite.

Bosco se voit maintenant à l'hôpital, entrain de suivre le brancard sur lequel sa mère est allongée. Elle est conduite en soins intensifs.

Bosco : Je dois vraiment continuer ?
Hyu : C'est ton choix.
Bosco : je n'avais pas supporté cette fois là !

Le petit Bosco regarde les médecins s'afférer autour de sa maman.

Hyu : A toi de faire ton choix. Pèse le pour et le contre, regarde ce que tu laisses derrière toi, CEUX que tu laisses derrière toi.

Le petit Bosco s'évanouie à ce moment là, tombant sur le sol de l'hôpital. Bosco se regarde tomber sur le sol.

Ronnie tombe sur le goudron, son visage ensanglanté. Les policiers autour de lui
Faith et Doc regardent toujours les médecins. Cela ne fait que deux minutes qu'ils sont arrivés mais ils ont l'impression que cela fait des heures
Un bruit aigu se fait entendre.

Infirmière : Fibrillation. Il est plat !