C'était un jour comme les autres au stade sorcier d'Edinburgh. Le soleil brillait ; les petits oiseaux chantaient et évidemment, Oliver Wood, capitaine, joueur et entraîneur de l'équipe de Quiddich d'Angleterre, heureux propriétaire du dossard numéro un engueulait copieusement une bande de gamins qui n'en avaient probablement pas demandé autant. Deux d'entre eux étaient en train d'exécuter des séries de pompes.
Oliver n'avait jamais été très doué pour la pédagogie. Son désir de faire partager sa passion à des jeunes enfants partait d'une bonne intention mais je soupçonnais mon capitaine d'avoir susciter plus de vocations de bureaucrates, que de joueurs de Quiddich.
- Arrête un peu de les torturer ! Ce ne sont pas de professionnels. Vient plutôt m'aider à m'échauffer, ordonnai-je à mon vieil ami.
- Bon, les gosses aller jouer, conclut-il à regret.
Je commençai par quelques exercices de stretching avec ma serviette. Je la plaçai autour de mon cou et je tirai la nuque en arrière tout en résistant avec le linge. Ensuite Oliver m'aida à étirer mes adducteurs et mes mollets. J'avais toujours bien aimé m'échauffer avec lui. C'était un sadique fini mais, en général, mes performances étaient bien meilleures grâce à lui. Après quelques rotations des abdos avec nos balais nous étions fin près.
Une fois n'est pas coutume, les enfants avaient vraiment l'air de s'amuser. Oliver les observait parfois pour voir si personne ne se faisait transformer en bouillie de cognards.
- Aujourd'hui on bosse avec des balles de tennis moldue, déclara Oliver... Je les lance et tu rattrapes avant qu'elles ne tombent au sol.
- Je suis à toi, répondis-je en souriant.
Au début, l'exercice était plutôt simple. Mon entraîneur avait démultiplié les balles à sa disposition. Il était donc assis dans une espèce de mer jaune fluo du plus seyant effet. Le brun avait commencé par me lancer des balles assez lentement et selon des trajectoires diverses en les inclinant plus ou moins. De temps en temps, je pouvais même me permettre de fanfaronner parce que j'avais réussi une manœuvre assez jolie. Comme je vous l'ai dit, Oliver était un sadique et bientôt la fréquence de ses lancés augmenta sensiblement, si bien que je devais me démener comme un beau diable sur mon balai pour rattraper un maximum de balles. J'alternai les embardées, les virages en queue de poisson, les feintes de Wronski sans même arriver à rattraper la moitié des balles.
Les enfants avaient arrêté leur partie et nous observaient en riant. Si j'en avais eu le temps, je leur aurais tiré la langue.
Quand cet espèce de dictateur de Wood se décida à se calmer. Je fis très dignement descendre mon balai à un mètre du sol, où j'esquissai une petite courbette devant les applaudissements des jeunes avant de... m'affaler sans grâce sur le sol. Je restai ainsi plusieurs minutes, les quatre fer en l'air, tentant péniblement de reprendre ma respiration. Même le combat final contre Voldemort avait été moins éprouvant physiquement.
Mon coéquipier saisit le manche de mon balai d'une main et me tendit l'autre pour m'aider à me relever.
Une fois debout, sans le remarquer, je laissai ma main un peu trop longtemps dans celle de mon vis-à-vis. Ce qui nous valu les boutades des enfants :
- Oliver et Harry cœur. Ils se donnent la main, chantonnèrent en cœur les petits diablotins.
Nous nous sommes, bien sûr, immédiatement lâchés mais le mal était fait. Wood gratifia les jeunes de son regard le plus assassin avant de les envoyer à la douche.
Arrivés au banc de touche, Oliver me lança une bouteille d'eau. Malheureusement, j'étais bien trop épuisé pour que mes réflexes suivent. Un litre de flotte avait donc percuté mon nez de plein fouet en produisant un craquement sonore.
- Aie, nom de Merlin, hurlai-je en portant la main à mon nez endoloris.
Wood sursauta en m'entendant crier. Mon coéquipier paniquait. Il tournait en rond, la bouteille à la main, en essayant de se souvenir de la formule de glaçage.
- Ch'est Nunglachies, la formule, dis-je en appuyant sur mon nez.
- Nunglachies, clama Oliver tandis qu'il agitait nerveusement sa baguette. Le contraste avec son apparence habituelle était saisissant. Il était connu pour être un des hommes les plus séduisants du monde sorcier. Ses frasques faisaient la une des journaux à scandales et la presse féminine vantait généreusement son look de dandy SO SEXY and SO BRITISH. En ce moment, avec ses yeux exorbités, mon entraîneur ne ressemblait en rien au séducteur flegmatique que les médias dépeignaient.
Wood répéta le sort plusieurs fois en s'irritant de plus en plus.
Évidement rien ne se produisit. Comme mon nez était cassé, j'avais très mal prononcé le sort. C'est alors que je vis son agenda je le pris et inscrivit l'enchantement exact en écriture phonétique : Ninglacies.
- Ah, oui, par Merlin, j'avais complètement oublié. Je suis infiniment désolé, dit-il en gigotant.
Wood transforma un peu d'eau en glace. Il me tendit le bloc emballé dans quelques bandages et je l'appliquai moi-même sur mon visage. Le froid calma un peu la douleur.
Nous devions encore sortir du stade pour arriver à transplaner à Ste-Mangouste, où une infirmière pourrait réparer mon nez.
Oliver partit en premier pour récupérer nos affaires aux vestiaires. C'est alors que je vis une petite carte sur le sol. C'était l'adresse d'un café Internet moldu sur Londres. Il me semble que Wood ne vivait pas très loin de là. J'imaginai qu'elle était tombée de son agenda pendant que j'avais noté le sort.
Magic Internet
67 Downing Street
London
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Le lendemain, je fus réveillé par un bruit bien connu et jamais très agréable à sept heure du matin, celui de ma boite de message.
Avant mon premier café de la journée, on peut dire de moi que je suis le croisement improbable entre un homme des cavernes, un charretier et un schizophrène paranoïaque. J'ai donc péniblement sorti ma tête de son nid de coussin moelleux et j'ai laissé émerger un pied de l'enchevêtrement de couvertures pour l'y remettre aussitôt. Le 12 Grimmault Place était le seul endroit aussi froid même en juillet.
La vieille chèvre du portrait avait visiblement entendu le bruit émis par mon ordinateur. Elle s'était donc mise à pester allègrement contre les moldus et leurs inventions absurdes.
A propos d'inventions, j'avais récemment développé un sort qui me garantissait trois heures de tranquillité en rendant cette satanée peau de vache muette. Par malheur, avec mon nez, j'étais incapable de le lancer. Je me contentai donc de lui balancer une pantoufle en passant à côté d'elle dans un tourbillon de vêtements aussi rouge que mon peignoir.
- Le vilain Potter à le nez encore plus tordus maintenant mais qu'il est moche et hargneux ce sale amoureux de moldus ! cria l'horrible bonne femme.
- Mal baisée ! répondis-je depuis la cuisine.
- Moche toi-même ! ajoutai-je en murmurant agressivement.
Ma première dose de caféine quotidienne contribua à me rendre le sourire. Ensuite, j'envoyai Hedwige à mon supérieur, MadEye. Je ne pouvais décemment pas me rendre au travail avec ma voix de canard. Ce n'est pas par coquetterie, naturellement, que je refuse d'aller au taf. Imaginez seulement qu'un ancien mangemort vous tient en joue avec sa baguette et qu'au lieu de le stupefixer vous le ztubeficzier, et bien vous êtes mort. Je vous le dis, vous êtes mort.
Je comptais bien profiter de ma journée pour enquêter sur l'identité de mon mystérieux amant. En commençant : par le café Internet où se rend Wood.
Mais avant cela, je voulais aller consulter mes mails.
J'avais reçu un message. Avec un peu de chance, c'était Merlin.
Tandis que j'entrai dans ma chambre le téléphone sonna ; je suis un sorcier du 21 ème siècle, vous savez ! J'ai un ordinateur, une télé moldue, un lecteur mp3 et même un téléphone sans fil qui ne me sert pas à grand-chose. La seule personne à me téléphoner est Hermione. Elle trouve la poudre de cheminette terriblement intrusive, pour reprendre ses propres termes
Une fois Ron a essayé de m'appeler mais Hermione n'a toujours pas réussi à lui faire comprendre qu'il n'a pas besoin de hurler dans le combiné.
- La Gazette a titré sur ton nez cassé, dit ma vieille amie abruptement.
- Bonjour aussi ! Comment vas-tu ? Oh moi, très bien merci, répondis-je ironiquement.
- C'est vraiment gonflé de leur part, tu devrais les attaquer en justice. Si des mangemorts apprennent que tu ne peux plus te défendre. Ils vont en profiter pour se venger, s'énerva Hermione.
- Tu surestimes vraiment nos ennemis, rétorquai-je parfaitement calme alors que je tapotai mon mot de passe sur le clavier de Draculot, c'est le nom que j'ai donné à mon ordinateur parce que « erreur fatale » me boit littéralement le sang.
J'entamai une petite danse de la victoire sur mon siège en voyant que c'était bien Merlin qui venait de m'écrire. Par contre, je déchantai immédiatement : Mon amant n'avait même pas écrit un mot. Il y avait juste une pièce jointe. Si c'était encore une de ses chaînes de l'amitié, j'allais la lui faire bouffer... quand je l'aurais retrouvé... et... après lui avoir fait subir les derniers outrages.
Pas de virus détecté, voulez vous télécharger le fichier ?
De son côté, Hermione tempêtait toujours sur l'amateurisme des journalistes de la Gazette du sorcier mais je ne l'écoutai plus depuis longtemps, me contentant seulement d'éloigner le combiné lorsque le volume montait un peu trop.
Je cliquai sur télécharger le fichier puis sur enregistrement dans la boite de dialogue.
Bien ou mal m'en pris je ne saurais le dire. Disons que le moment était mal choisi ! A peine le fichier fut ouvert, que des montages représentant mes éventuels suspects en petite tenue se mirent à défiler sur l'écran. Il devait y avoir de la magie là-dessous. En effet, lorsque je pensais à une personne immédiatement son visage apparaissait sur l'écran. Or, étant au téléphone avec Hermione, je me focalisais parfois un peu trop sur elle. Par Merlin, je ne peux vraiment pas vous décrire ça.
D'ailleurs plus le diaporama avançait plus les images étaient osées.
- Heu, Hermione excuse moi ! Je te rappelle dans un moment. Là, j'ai une urgence, lançai-je en lui raccrochant au nez.
- Par Hécate, Draco ! Non ! Ne fais pas ça à Ron ! Aie ça doit faire mal, criai-je tandis que ma tête s'inclinait involontairement sur le côté pour suivre ce qui se passait à l'écran.
Quand, enfin, l'infernal montage s'effaça pour laisser place à mon poste de travail, j'étais pantelant et diablement excité sur ma chaise. J'avais même déjà fait glisser ma main dans l'élastique de mon boxer. J'appuyai ma tête sur le tek froid de mon bureau pour reprendre mon souffle.
Alors que je parvenais à me calmer, le bip de ma messagerie instantanée retentit dans la chambre.
Merlin : As-tu apprécié le cadeau ? C'est une invention de mon cru.
HP : C'était très mal venu, j'étais au téléphone.
Merlin : Es-tu toujours au téléphone ?
HP : Non, se branler en tenant le combiné c'est pas pratique.
Merlin : Alors je peux peut être te faire profiter d'une autre invention de mon cru.
HP : Si elle est dans le genre de la précédente. Non, merci, ça va seulement me frustrer.
Merlin : Je ne peux pas te dire de télécharger le fichier si t'en as... J'ai pu vérifier moi-même qu'elles étaient bien là. Elles sont d'ailleurs parfaitement délicieuses l'une comme l'autre
HP : Tu ne veux pas changer de sujet !
Je rougissais à présent furieusement.
Merlin : Télécharge ça, écrivit Merlin en m'envoyant un fichier joint.
En tremblant, j'ai laissé ma main tomber sur la souris avant de cliquer sur le nom du fichier... et... rien ne se produisit...
HP : Il ne se passe rien
Tandis que je finissais d'écrire cette phrase un vent chaud et moite passa au travers de ma robe de chambre et parcourut mon échine je me cambrai immédiatement.
HP ??????????????
HP : Je peux savoir ce qui se passe !
Le courant se glissait à présent le long de mon cou, parfois j'avais l'impression qu'il me mordillait. Le nœud de mon peignoir était en train de se défaire. Je rattrapai les cordons pour ne pas me retrouver en boxer. Mais la brise humide faisait simultanément descendre mon vêtement de mes épaules et remonter un des pans de la robe le long de ma jambe. Le souffle caressa ma cuisse en séparant le tissu. Mes réticences fondaient comme un esquimau au soleil. L'air courait sur moi comme des dizaines de petites mains tantôt caressantes, tantôt dures tandis qu'elles pinçaient avidement les mamelons sur mon torse déjà douloureux tant ils étaient réveillés.
Merlin : J'espère que tu apprécies ma nouvelle création. Je regrette seulement de ne pas pouvoir te voir en ce moment.
Ce qu'aurait aperçu Merlin s'il en avait été capable aurait été un Harry, les cheveux plus en bataille que jamais, le feu aux joues, le nez violacé, tremblant de passion contenue. Certains auraient peut être dit un appel à la luxure mais je n'aimais pas l'image que me renvoyait le miroir. Le museau cassé n'y était pour rien, j'avais juste l'air vilain.
Je fermai les yeux pour ne plus me voir et le courant semblait de plus en plus insistant. Des caresses humides sur mes lèvres et sur mon torse, succédaient à des griffures dans mon dos et sur ma nuque.
Je me laissai tomber de ma chaise de bureau et des doigts s'insinuèrent entre mes fesses taquinant l'entrée sans jamais s'y introduire.
Il y avait comme des petites bouches qui dévoraient l'intérieur de mes cuisses, qui déposaient des baisers brûlants sur mes reins. Je me cambrai violemment pour m'échapper de ce supplice sensuel.
Les mains avaient maintenant entrepris de clouer mes poignets et mes chevilles au sol tandis que dans un parfait synchronisme, les bouches s'étaient attaquées à mon boxer qui se déchirait comme s'il était grignoté par des souris.
Le tissu céda dévoilant mon sexe tendu au-delà de l'imaginable. Toutes les caresses se concentrèrent sur lui jusqu'à m'en rendre fou. Si je n'avais pas été cloué au sol. Je me serais arqué à tel point que ma colonne aurait cassé.
Mon souffle était court...
Ma voix se brisait d'avoir trop gémit...
Mon corps brillait dans la lumière diaphane du matin...
Une unique goutte de sueur glissait le long de mon torse...
Mes jambes tremblaient impatientes...
Alors, la jouissance m'emporta comme un aigle affamé. Elle me terrassa me laissant seul dans cette chambre avec un souvenir qui s'apparentait plus à un rêve qu'à un passé possible. Mon dernier râle se fana dans ma gorge meurtrie. Ciel, c'était trop bon.
Il ne restait rien de cette brise tentatrice, de ces bouches humides, de ces mains dominatrices. J'étais seul... encore une fois.
