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POV Lee "Apollo" Adama


1345 personnes.

1345 êtres de chair et de sang.

Le transporteur Olympic avait disparu. Et puis, prodigieusement, il était de retour. Quelqu'un avait vu dans ce miracle une ruse des Cylons. Si ceux-ci n'avaient pas détruit le vaisseau, c'est qu'ils l'avaient infiltré. Ajouté à cela qu'il y avait à bord des armes nucléaires et que personne ne répondait à nos messages radios. Personne. Quelque chose n'allait pas. Le doute était impossible.

« C'est eux ou bien c'est nous »

Les Cylons nous menacent. Ils jouent avec nous. Nous ne sommes que de vulgaires proies entre leurs mains, obligées de fuir constamment. Nous les avons créés, et nous nous conduisons comme des lâches.

1345. Tous morts. Par ma faute.

Le stress d'une attaque imminente, ces soupçons incessants, cette tension insupportable… Les hommes n'ont pas été créés pour résister à cela. Le corps, comme les nerfs, ont leur limite. Je sais qu'arrivé à un certain stade, tout raisonnement devient impossible. Mais ce n'était pas mon cas…

Même Starbuck, droguée à block, avait protesté.

« Lee… et si tu te trompais ?... Je t'en prie… Lee…

- A mon signal, feu à volonté.

- Alors là, il n'en est pas question ! »

Ma main tremblait sur la commande de tir.

« Lee ?... Tu m'as entendu ? »

Et j'avais finalement réussi à tirer. Elle n'avait eu d'autres choix que de m'imiter.

J'ai fais mon devoir. J'ai suivi les ordres. J'ai tué. Volontairement. Et maintenant, je doute.

Malgré ce que mon père a pu me dire, je ne peux oublier ma culpabilité :

« J'ai donné cet ordre. C'est moi qui suis responsable.

- C'est moi qui ai tiré. Je suis responsable »

1345 civils.

Des innocents. Sacrifiés pour la survie de la race humaine.

Une menace à éliminer, c'était tout ce qu'ils étaient.

Et j'étais responsable de ce massacre…

Aujourd'hui, je le sais. L'histoire jugera, certes. Mais à ce moment précis, je peux déjà me juger. Pour apprendre à vivre avec une telle charge sur les épaules. Je suis un homme. Je me dois d'assumer l'intégralité de mes actes.

Mais je sais aussi, au plus profond de moi, que cet « accident » n'était que le premier d'une très longue liste à venir.

La guerre a commencé…