Chapitre 22 : Noël tu es si belle !

Harry avait beau fixer presque méchamment son parrain, il continuait de rire, redoublant d'intensité à chaque fois qu'il croisait le regard de son filleul.

Excédé, Harry se leva pour rejoindre Ron dans sa chambre, peut-être que son ami l'écouterait avec un peu plus de sérieux.

-Attend ! Le retint Sirius entre deux hoquets, ne t'en va pas, je suis désolé de rire comme ça, mais c'est tellement ... improbable ! En fait... ouafouafouaf !! Je... Hihihi...

Il n'arrivait même plus à parler tellement il riait.

-Quand tu auras finit de rire comme un chien, tu viendras faire un tour dans le tableau de ma chambre, répliqua Harry, très énervé par l'attitude de son parrain, je sais que j'ai tendance à voir des chose pas normales un peu partout, mais avoue que c'est très étrange.

-ne vas pas croire que je me moque de toi, se justifia Sirius en essuyant les larmes qui perlaient sous ses yeux, c'est juste que Ouarfouarfouarf...

-Ne recommence pas ! Le prévint Harry.

-Nan ! Promit, je me contrôle, houlala, j'ai mal aux zygomatiques, ça faisait longtemps que j'avais pas rigolé comme ça !

-tu vas me dire ce qui te fait tant rire, s'impatienta le jeune homme, les bras croisés et le regard sombre.

-Oui, c'est tout à fait exceptionnel, quand je dirais ça à Remus... Voyant que son filleul allait bientôt exploser, il ajouta plus rapidement. Tu as déjà entendu parler du ronflak cornu ?

-Par Luna Lovegood qui lisait un article dans le Chicaneur à ce sujet, mais d'après Hermione, ils n'existent pas, ce qui ne m'étonne pas, Luna n'est pas quelqu'un de... très rationnel...

-Lovegood ? Je connais ces gens, très sympathique, mais comme tu dis, pas très rationnels... En tout cas, le ronflak cornu est plus une légende qu'autre chose, il faut dire qu'il est invisible, enfin d'après sa description. Il est dit aussi à leur sujet qu'ils peuvent influencer le comportement des moldus et des sorciers si ils le souhaitent. Avec ton père, on avait essayé d'en capturer un en sixième année pour faire une farce à Trelawney, mais on a jamais réussit, ce qui est bien dommage d'ailleurs, c'est l'un de mes plus grands regrets, rien à voir avec celui de ne pas avoir accepté d'être le gardien du secret...

-Mais quel est le rapport entre un animal invisible qui n'existe pas, une blague et Mme Weasley et sa prédiction !? L'interrompit Harry pour empêcher toute digression.

-D'après la description très précise faite par le professeur Hurluberlue, le ronflak cornue est une espèce très intelligente qui aime rire, ils ont donc tendance à faire des petites blagues, comme faire dire des fausses prophéties à une pauvre mère de famille qui ne se doute absolument pas de ce qu'elle est entrain de faire.

-Mais le ronflak cornu n'existe pas ?

-pas si sûr ! Tu ne te doute pas de tout ce que l'on entend quand on est dans un tableau. Entre les gens de l'extérieur comme toi, qui parfois oublie que nous sommes là, et ce qui se dit entre personnages de tableau, on apprend beaucoup de choses, entre autre que la légende du ronflak cornue n'en est peut-être pas une.

-tu veux dire que... tu y crois ?

Harry n'en revenait pas, d'accord il préférait que ce soit vrai et que Mme Weasley ne soit pas folle, mais il avait toujours considéré le ronflak cornu comme une raison de se moquer gentiment (toujours !!) de Luna, il imaginait déjà la tête d'Hermine quand il lui annoncerait cette nouvelle !

-Bien sûr, mais ce sont des petites bêtes tellement intelligentes qu'elles ont bien comprit que c'était dans leur intérêt de se faire discrètes. En plus, quoi de plus marrant que de regarder des personnes se prendre pour l'élu! Regarde Nick quasi sans tête, il a été victime d'une fausse prédiction, sinon jamais il ne serait mort comme ça, et il n'est pas le seul, particulièrement dans le monde des moldus. Je ne sais pas si tu as entendu parler de Napoléon ou de Christophe Colomb, ce sont deux grands hommes chez les moldus, mais ils ne se sont lancés dans leurs aventures respectives que sous l'influence d'une prophétie faite... par un ronflak cornu !

-Et qu'est-ce qui nous dit que la prophétie à mon sujet n'est pas une blague ?

-Déjà parce que les ronflak cornus ne sont pas très doués en matière de formulation de prophétie comme tu as put le remarquer, et en plus, Mme Trelawney est une descendante d'une très grande voyante. C'est quoi comme gâteau que tu manges ?

-chocolat fondant. Donc c'est un ronflack cornu, et pas une vrai prédiction. Bien !

- oui. Ah le chocolat c'est bon... tu devrais retourner te coucher, la maison va bientôt se réveiller, et en plus, les cadeaux sont arrivés !

Harry crut discerner une pointe de nostalgie dans sa voix, mais son parrain était devenu, au cour de l'année, maître dans la dissimulation de ses sentiments. Tout fois, il se risqua à lui poser la question qui revenait régulièrement.

-Tu as des nouvelles à propos de l'arche ?

-Non, et c'est mieux comme ça, ils ont autre chose de plus important à faire. Allez, vas-y !

Obéissant à son parrain, Harry retourna se coucher.

Il fut réveillé quelques heures plus tard par Ron.

-Allez, réveille-toi feignasse ! Lui cria-t-il dans l'oreille tout en le secouant.

-Pas crier, j'me lève, articula difficilement Harry. Il avait peut-être eut du mal à s'endormir, mais le réveil n'était pas pour autant plus facile... Pourquoi tu me réveilles si tôt ? C'est Noël, et Noël égale grâce mat' !

-Je sais, expliqua Ron, mais je ne voulais pas ouvrir les cadeaux sans toi, et comme je n'ai pas envie d'attendre pour les ouvrir, il faut que tu te lèves.

-Ah bah ça, c'est une raison qu'elle est bonne !

Malgré toute la mauvaise volonté qu'il y mit, il finit par se redresser et s'étirer avant d'évoluer à quatre pattes vers le bout de son lit pour attraper le pull rouge avec un grand H dorée qui recouvrait les autres cadeaux. Harry imaginait déjà son ami râler parce qu'il n'avait plus l'âge de les porter et qu'il finirait encore chez Dobby.

-Non mais c'est pas vrai, s'exclama Ron à ses côtés, toujours le même pull, j'ai beau lui dire qu'ils sont trop petits pour moi, elle s'obstine.

Rigolant en voyant sa prédiction se réaliser, Harry ouvrit le premier paquet qui se présentait à lui, il s'agissait d'une boite venant de la part d'Hermione, en l'ouvrant, elle commença à émettre une voix chaleureuse lui rappelant des souvenirs plutôt récent.

-Bonsoir Messieurs Dame, je vous présente le groupe des Chats Chatoyants !! Hurla la voix dans la boite à plein poumon.

-Elle t'a offert la retransmission du concert des Chats Chatoyants à Poudlard ?! S'étonna Ron, moi elle m'a offert un livre, comme d'habitude... En plus il s'agit d'un exemplaire des plantes et potions pour la magie blanche, qu'est-ce que tu veux que je fasse avec ça ?

- Le lire? Proposa innocemment Harry.

-Merci pour le conseil, tu m'aides vachement... Je suis un peu déçu c'est tout, je lui ai offert un bracelet alors j'espérais... Je sais pas trop quoi. Wow !

Le jeune homme roux venait de découvrir son dernier paquet, il s'agissait de quelque chose d'allongé, ressemblant vaguement à un balai.

-C'est de toi et de mes parents ?! Tu n'aurais pas dû Harry... Oh ! C'est un nimbus 2004, le dernier sortit. Mais vous êtes fous, vous n'auriez pas dû, merci Harry !

-Il ne sera pas de trop contre les Serpentards, souligna Harry, et puis à bon gardien, bon balai !

-Bon, accepta Ron, mais c'est quand même trop. Allez, ouvre tes cadeaux !

Pendant que Ron lui prenait la boite à musique des mains, il se pencha pour saisir un livre, il venait de Ron.

Après l'avoir déballé, il observa la couverture, elle représentait un homme connu dans le monde du quidditch : Mortemus Flag, entraîneur de l'équipe nationale d'Angleterre l'année de sa victoire en coupe du monde. Ce livre décrivait les différentes tactiques de quidditch à travers les âges.

-Génial, merci Ron, le remercia Harry, je vais pouvoir mettre au point de nouvelles stratégies pour le match contre les Serpentards !

Ne lâchant pas les images du livre des yeux, il empoigna le dernier paquet, en déchirant l'emballage sans même le regarder. Sentant qu'il s'agissait d'un autre livre, il baissa les yeux pour voir de quoi il s'agissait. Il découvrit un carnet qui paraissait usagé, les pages cornées par de nombreuses années de consultation. L'extérieur était recouvert d'un cuir sombre tout simple, mais très beau. Et quand il l'ouvrit, il découvrit la première page sur laquelle était écrit deux mots d'une écriture en italique très claire et soignée : Lili Evans. A eux seuls, ces deux mots lui firent oublier la chambre et Ron qui le regardait en se demandant ce qu'était ce carnet. Ils évoquaient beaucoup de choses et peu à la fois, faisant remonter des souvenirs sur son père et les maraudeurs, et d'autre sur Pétunia, mais peu de souvenirs véritablement en rapport avec sa mère. S'arrachant à l'envie de tourner les pages de ce qui était sans doute le carnet secret de Lili Potter,Harry retourna dans la chambre du 12, square Grimmaurd.

Il aurait le temps de regarder tout ça au calme un peu plus tard, et il fallait qu'il remercie les expéditeurs : Lupin et Sirius.

-On descend ? Proposa Harry, j'ai envie de savoir si mon cadeau a plu à Hermione, et toi aussi on dirait.

-Tu lui as offert quoi ? Demanda Ron très curieux.

-Un carnet intime, mais ça fait peut-être un peu vieillot...

-T'inquiète, ça plait bien aux filles, regarde Ginny. Il parut tout à coup effrayé et s'empressa d'ajouter :

-Il n'est pas ensorcelé par V V... Vous-savez-qui au moins ?

-Tu pourrais dire Voldemort depuis le temps que tu essayes, se moqua Harry en ouvrant la porte pour descendre.

-Je... Je le dirais quand je serais prêt, se défendit le jeune rouquin, et puis n'essaye pas de détourner le sujet, tu n'as pas répondu à ma question.

-Mais parce qu'il est inutile d'y répondre, le taquina Harry, je ne suis pas allé demander à Voldy mon ami pour qu'il le possède !

-Grumbll, baragouina Ron avant de dévaler les escaliers muni de son bon pour un gâteau au chocolat, manquant shooter dans Kreatur au passage. (là, je me suis fait un petit délire je crois...scusez-moi !)

Les jumeaux étaient déjà là, discutant de nouvelles idées de farces et attrapes inspirées par l'esprit de Noël, pendant que messieurs Remus, Alastor et Sirius discutaient avec le chevalier de Catogan qui avait récemment déménagé. Mme Weasley les regardait d'un air désapprobateur tout en préparant du thé quand Harry et Ron entrèrent.

-C'est ici qu'on vient se débarrasser de nos pulls trop petit ? Lança Ron hilare à sa mère, ça va ma tite mamounette, merci pour le balai.

Harry observa la scène, mort de rire, entre la joute verbale qui s'était engagée entre Sirius et le chevalier de Catogan, et les jumeaux qui s'étaient joints à Ron pour assaillir leur mère, la scène qu'il avait sous les yeux était des plus comique.

-Hermione n'est pas là, demanda Harry, je voulais lui parler de ronflak cornus.

-Non, mais elle ne devrait pas tarder, avec Ginny elles étaient entrain d'ouvrir leurs cadeaux quand je suis descendue, répondit Mme Weasley en servant du thé, tenez, servez-vous.

Quand Hermione arriva enfin dans la cuisine, elle se dirigea d'abord timidement vers Ron, ne sachant pas trop quelle attitude adopter. Finalement elle se pencha vers lui et lui déposa un baiser rapide sur la joue en remerciement pour son cadeau, Harry aurait parié voir un peu d'excuse aussi.

-Ce bracelet est vraiment... magnifique... Bafouilla-t-elle.

Devant l'absence de réaction de Ron, elle se détourna et avança vers Harry en lui souriant tristement. Elle l'entraîna à l'écart pour pouvoir lui parler en privée. La jeune fille avait maintenant les larmes aux yeux.

-ça va Hermione ? S'inquiéta Harry, qu'est-ce que je peux faire ?

-Oh, rien, tu ne peux rien faire, dit-elle en secouant la tête, et tu as déjà fait tout ce que tu pouvais, merci pour le carnet, tu n'aurais pas pu me faire plus beau cadeau.

Sur ce, elle éclata en sanglots, les épaules secouées violement par des hoquets trop longtemps retenus. C'était la seconde fois qu'il voyait quelqu'un dans cet état, mais cette fois si, Harry su d'instinct quoi faire.Saisi d'un élan d'affection pour son amie, il s'approcha doucement d'elle pour la prendre dans ses bras et l'aider à reprendre ses esprits.

Elle semblait vraiment bouleversée par ce premier Noël sans ses parents, la situation lui apparaissant trop violement.

Lentement elle commença à se détendre.

-C'est que... Je me rends compte que parfois... Je commence à oublier leur visage... Murmura-t-elle, alors je me précipite sur une photo, mais ce n'est pas pareil...

-C'est pour cette raison que je t'ai offert ce journal, il fonctionne un peu comme la pensine d'après ce que m'a dit le vendeur, pour que jamais les souvenirs ne s'effacent.

-Tu crois qu'on peut vivre dans la pensine ? Elle rigola de ce qu'elle avait dit, nerveusement.

Voyant qu'elle avait de nouveau les larmes aux bords des yeux, il la prit par les épaules.

- Je sais que je ne peux pas t'aider, mais je sais aussi qu'il ne faut pas rejeter les personnes qui sont autour de toi, Ron est très triste de la distance que tu lui imposes.

-je sais, soupira la jeune fille, mais... Je... Je ne peux pas !

Et elle le prit dans ses bras en le remerciant une nouvelle fois. C'est ce moment que choisi Ron pour sortir de la cuisine. Ce dernier les regarda bizarrement avant de leur tourner le dos pour monter vers sa chambre.

-Au fait Hermione, j'ai une nouvelle qui va t'étonner : les ronflaks cornus existent ! Lui annonça-t-il. J'en ai eu la preuve hier soir.

-Que veux-tu dire, l'interrogea la jeune fille le sourire aux lèvres.

-Le professeur Hurluberlue avait raison sur toute la ligne d'après Sirius. Tu sais que dans sa condition il est au courant de beaucoup de choses.

Et il lui raconta tout ce qui s'était passé cette nuit.

-C'est digue, conclut Hermione, même ici il faut qu'il t'arrive des trucs énormes ! Faut croire que tu les attires !

En effet, ça donnait à réfléchir.

Quand Hermione fut retournée dans la cuisine après lui avoir fait un signe de la main, Harry entendit un petit toussotement qui venait de derrière un rideau. Harry le tira et reconnut son parrain.

-Bien joué mon p'tit gars, mais je crains que ça ne suffise pas, commenta-t-il.

-Tu crois qu'elle va si mal que ça ?

-Et même plus, mais je ne suis pas un spécialiste.

Les jours qui suivirent, Harry s'efforça d'être présent pour son amie, tout en essayant de résister à la tentation d'ouvrir le carnet de sa mère.

Il attendait avec impatiente le jour où ils pourraient se dégourdir les jambes au chemin de traverse.

-J'en peux plus ! S'exclama-t-il un matin alors qu'on lui annonçait que la sortie était remise à plus tard. C'est malsain de rester enfermé comme ça !

-Je suis bien d'accord, grogna Sirius dans son coin.

D'autant plus qu'une ambiance particulière pesait sur la maison depuis Noël. Ron ne lui parlait que rarement, et Hermione passait sa vie enfermée dans sa chambre, n'en sortant que pour manger, et ne voyant que Harry et sa colocataire du moment. Seule Ginny et les jumeaux restaient égales à eux-mêmes, inondant la maison de leur bonne humeur.

Heureusement, les différentes personnes qui passaient par le square Grimmaurd leur apportaient un peu de distraction en même temps que des nouvelles de l'extérieur. Harry avait ainsi eut connaissance de l'évolution des recherches de Seamus, qui n'avançaient que très peu, et il savait aussi que les mangemorts s'agitaient particulièrement en ce moment, préparant sûrement un mauvais coup.

D'ailleurs, ce matin, le ministre de la magie lui-même était attendu ! Il avait à s'entretenir avec les membres de l'ordre à propos des mesures à prendre en rapport avec Voldemort.

Harry n'avait pas pensé que ça signifiait que Rogue allait venir, et pourtant c'est bien lui qui entra le premier d'un pas vif dans la salle alors qu'il s'entretenait avec son parrain et le chevalier de Catogan qui leur faisait une démonstration du noble art du combat à cheval. Voyant qui se trouvait dans la pièce, il s'arrêta et un sourire narquois apparut sur ses lèvres, comme accroché pour les circonstances.

-Servilus ! Pas content de te voir, railla Sirius comme s'il était déjà lassé par la confrontation qui se préparait.

-Black ! S'exclama le professeur de potion, dans une chambre de courtisane et en compagnie d'un chevalier de pacotille, pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas... ?

-par mon heaume et mon épée, vous m'insultâtes ?! Glapit le chevalier de Catogan, je vous défi...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, en se redressant pour brandir son épée beaucoup trop grande pour lui, il avait perdu l'équilibre et se trouvait maintenant accroché à la selle de son noble destrier pour ne pas tomber platement.

SHBROUM !! Et il resta allongé à même le sol, inconscient.

-En tout cas, on dirait que c'est la bonne planque, ajouta Rogue en souriant du soutient involontaire apporté par le chevalier, au moins tu es sûr de ne pas prendre trop de risques contrairement à d'autre.

-ça te va bien de dire de telles choses, riposta Sirius, s'en prendre à un mort, n'est pas très glorieux non plus !

-Mais qui nous dit que tu es mort, siffla Rogue, j'ai comme l'impression que tu ne nous en dit pas beaucoup sur ta situation, peut-être que tu ne veux tout simplement pas en sortir de ton arche...

-ta situation n'est pas si mal, tu t'assures une place des deux côtés, comme ça quelque soit le bord qui gagne, tu gagnes avec lui ! Insinua Sirius, ses yeux gris habituellement avaient tournés au noir, lui conférant un regard foudroyant.

Touché au point sensible, Rogue haussa la tête et plissa un peu les yeux. Harry voyait bien qu'il était entrain de peser le pour et le contre pour savoir s'il brûlait tous les tableaux ou pas.

Finalement, comme d'un commun accord, les deux adultes mirent fin au duel.

-Chacun remplit son rôle, souffla Rogue avant de se tourner vers Harry pour lui dire d'un ton impatient :

-Vous n'êtes pas censé être ici Potter, à moins que vous ne soyez encore entrain de préparer l'un de vos mauvais coups.

-On dirait que vous n'avez plus de séquelles de votre passage à l'état de crocodile, répliqua Harry, le vert vous va si bien.

-Vous vous croyez malin Potter, on ne rigole pas avec ces choses là ! En tout cas, ça confirme ce que je pensais, vous l'aviez fait exprès !

Rogue semblait sur le point de revirer au rouge, tout comme avec Sirius.

Très fier de son effet, Harry allait évoquer une histoire de caleçon quand Zaccharias Dots apparut par la cheminée dans un éclair vert, le coupant dans son élan.

-Ouhoula, fit le ministre, c'est quand même moins confortable que les portoloins, bonjour tout le monde.

-Mr le ministre, le salua Mme Weasley qui venait d'entrer, vous allez bien ?

-Oui, merci Molly, et je vous ai déjà dit cent fois de m'appeler Zaccharias. Je vois que tout le monde n'est pas encore arrivé, nous avons le temps de préparer un peu de thé. Puis il s'avança vers Remus avec un grand sourire. Je vois que vous êtes venu à la demande de Sirius, avec Harry en plus.

-Bonjour Mr le ministre, salua Harry. Il venait à peine de se remettre de leur confrontation, et l'arrivée soudaine de l'homme politique l'avait un peu pris au dépourvu.

-Déjà à vouloir participer, on dirait ton grand-père, d'ailleurs tu as ses yeux.

-Vous devez vous tromper, répondit Harry après une seconde de réflexion, vous ne pouvez avoir connu mon grand-père, mais il est vrai que je souhaite participer.

-Mais malheureusement tu ne le peux pas ! Il n'est pas encore temps pour toi de te soucier de ces histoires, et je m'en tiendrais là. Pour ce qui est de ton grand père, je parle bien de Mr Evans.

Harry se retrouva mis à la porte sans rien pouvoir dire. Un sorcier venait de lui dire qu'il connaissait bien son grand-père moldu, il y avait de quoi interpeller, mais il allait encore devoir rester sur sa faim.

Il fallait qu'il en sache plus, mais en attendant il se retrouvait avec Ginny, Ron et Hermione dans la chambre de celle-ci à envier les jumeaux qui pouvaient assister à la réunion.

-Il y avait qui en bas ?

-Je ne sais pas, très peu de personnes étaient arrivées. Il y avait déjà Rogue, Dots, Lupin, ta mère et Sirius bien sûr.

-ils attendaient Dumbledore et beaucoup d'autres personnes.

-Je ne vois pas pourquoi ils nous interdisent d'assister à la réunion puisque de toute façon, Fred et George s'empresseront de tout nous raconter une fois sortis ! Argumenta Ron.

-Ce n'est pas à nous qu'il faut dire ça, lui répondit Hermione, on est déjà convaincu !

-N'en soit pas si sur, grommela Ginny, c'est dans leur nature de vouloir faire rager les gens, je n'ose même pas imaginer ce qu'ils vont nous demander en échange de quelques bribes de conversation...

-La seule solution serait de pouvoir se glisser dans la salle, derrière un fauteuil et d'écouter, intervint Harry.

Il avait déjà réfléchit à cette option, d'ailleurs, si Dots ne l'avait pas mis à la porte de cette façon, il aurait probablement tenté de se cacher quelque part...

-Le seul problème, c'est qu'on ne sait pas transplaner... Soupira Hermione, il faut toujours qu'on se débrouille pour être au courant de tout, ça devient lassant... Ils auraient pu comprendre depuis le temps qu'au final, d'une façon ou d'une autre, on est toujours au courant de ce qui se dit !

-C'est vrai qu'on se demande pourquoi ils continuent à lutter.

-C'est sûrement Rogue qui s'y oppose, il déteste tellement Harry...

-Et nous aussi il nous déteste !

-C'est vrai, du coup pour sa santé mentale, on risque d'être obligé d'attendre notre majorité pour pouvoir participer !!

Petit à petit, Harry cessa d'écouter ses amis. Il souhaitait par-dessus tout être en bas, discutant avec le ministre.

Que ce soit pour parler de son grand-père maternel, ou de Seamus, ou encore de Voldemort, n'était-il pas le mieux placé !? Plus que quiconque, il aurait du se trouver en bas.

Il se serait contenté d'une petite place à l'écart, même si on ne lui permettait pas de participer. D'ailleurs, il aurait tout donné pour pouvoir se glisser derrière le fauteuil dans le coin de la salle, il aurait été caché aux yeux de tous, ça aurait été parfait.

Il s'imaginait très bien, accroupit dans son petit coin, invisible aux yeux de tous, écoutant la conversation. Et il le souhaita tellement fort, que tout à coup il se sentit partir, pas comme s'il avait saisi un porteauloin, mais plutôt comme si il suivait sa volonté. Aussi surpris que les personnes présentes dans la pièce, il se retrouva assis sur une étagère située non loin du fauteuil qu'il visualisait précédemment. Sous son poids, elles cédèrent et il se retrouva les fesses par terre.

Le jeune homme se releva douloureusement : la chute avait été rude. Mais comment était-il arrivé là ?! Il était dans sa chambre, et tout à coup... Pouf, il était dans la cuisine devant une quinzaine de personnes qui le regardait avec de grands yeux.

-Bonjour, murmura-t-il pour se donner un peu de contenance, euh... Désolé de déranger, je vais repartir, pas comme je suis venu, pardon.

En se glissant derrière la chaise de Tonks qui comme tout le monde ne disait rien, il se dirigea vers la porte, il n'était pas près à réitérer l'exploit qu'il venait de réaliser (même s'il ne s'en rendait pas encore compte).

Il s'apprêtait à disparaître comme il était venu quand Dumbledore l'interpella.

-tu ne crois quand même pas que tu vas pouvoir t'éclipser comme ça après ce que tu viens de faire... ?

-Bah... Je... Vous ... Bafouilla Harry, il ne savait plus trop ou il en était. Je n'ai pas le droit d'être là, alors je m'en vais, c'est normal, non ?

-Tout comme il est normal d'apparaître tout à coup !?

Harry se rendit compte que tout le monde le regardait, ce qui lui fit réaliser pour de bon, qu'il avait transplané ! Normalement, il faut prendre des cours, et passer un permis de transplanage avant de pouvoir se déplacer comme ça. On ne transplane pas tout à coup, un jour, comme si c'était inscrit dans ses gènes ! Tous le considéraient avec intérêt, sauf Rogue qui paraissait on ne peut plus haineux, à tel point qu'il ne put s'empêcher d'intervenir.

-Potter veut encore se montrer intéressant, comme d'habitude ! N'allez pas croire que ce soit un exploit, vous avez violé la loi, vous pouvez être fier de vous, votre petit entraînement aura porté ses fruits, dommage que vous ne vous soyez pas matérialisé dans une commode...

A ce moment là, Hermione et Ron rapidement suivis par Ginny entrèrent en trombe dans la cuisine.

-Harry a disparut ! S'exclama Hermione d'un ton paniqué, il était là et puis Pouf... Oh, mais qu'est-ce que tu fais là, Harry?

Lupin se tourna avec un sourire narquois vers Rogue.

-Alors, tu vois bien qu'il n'a pas du y avoir d'entraînements !

La stupeur de ses amis confortant la thèse selon laquelle Harry avait transplané sans le faire exprès, Dumbledore se tourna vers lui, intrigué il lui demanda.

-Tu pourrais nous dire ce qui s'est passé exactement ?

-C'est pourtant très simple, intervint Rogue une nouvelle fois, comme il voulait aussi épater ses amis, il s'est caché d'eux pour s'entraîner ! effet réussi Potter.

-Merci Severus, mais je tiens à entendre la version de Harry.

Avec un sourire, le grand mage incita Harry à parler. Mais ce dernier ne savait pas trop quoi dire.

-Euh... C'est-à-dire que... Je ne sais pas, j'étais entrain de me dire que j'aurais bien aimé être caché derrière le fauteuil pour savoir ce qui se disait et puis, je me suis retrouvé sur les étagères.

-Rien d'autre ?

-Non, je me suis juste peut-être visualisé étant derrière le fauteuil.

Harry était de plus en plus mal à l'aise, cet interrogatoire devant tant de personnes ne lui plaisait vraiment pas. Il aurait mille fois préféré se trouver tranquillement à côté de Buck, entrain de lui lisser les plumes.

Aussitôt dit, aussitôt fait, il se retrouva dans l'ancienne chambre de Sirius, transplanant juste à côté de Buck. Si celui-ci fut étonné, il ne le montra pas. Harry se félicita mentalement, cette fois ci, il n'avait pas raté son coup, il était atterri pile à l'endroit où il l'avait souhaité.

Rigolant tout seul, il se dirigea vers la cuisine pour s'excuser de... ce léger incident.

Cette fois ci, l'évènement était confirmé, si il doutait encore, il ne pouvait qu'y croire à présent : ses pouvoirs s'étaient tellement développés, qu'il pouvait transplaner sans formation.

Même s'il avait voulut être ailleurs, il savait que ce n'était pas très sympa de partir aussi vite... Et même s'il ne tenait pas à reprendre là où il les avait quitté, il ne pouvait pas rester caché.

-Tu étais où, lui demanda Ginny quand il la croisa dans le couloir.

-Avec Buck.

-Je vais pas chercher à savoir pourquoi tu t'es retrouvé là-bas, dit-elle en souriant, tu étais plutôt en mauvaise posture face à tous ces membres de l'ordre. Au fait, tu n'es pas obligé de redescendre, Dumbledore veut te voir à la rentrée dans son bureau.

Double merci ! Grâce à elle, il était tranquille, enfin pour l'instant...

Avec tout ça, il se demandait vraiment jusqu'où il pouvait aller. Peut-être qu'il attendrait bientôt le niveau nécessaire pour affronter Voldemort, peut-être qu'il fallait qu'il commence à y penser sérieusement, ou peut-être qu'il allait plutôt discuter avec ses amis.