Chapitre 27 : le calme avant la tempête.
-Alors tu m'as bien compris ? En gros, si tu lui fais du mal, tu es mort ! Et je ne rigole pas, interdiction de la faire pleurer, si jamais tu oublies le moindre de ses anniversaires, je te coupe une oreille, si jamais tu fais un pas de travers... N'imagine même pas ce qui pourrait t'arriver ! Mais bon, je dis ça, mais ce n'est pas elle qui a le plus à craindre, je ne te donne pas deux jours avant de t'enfuir de Poudlard pour ne plus avoir à la croiser !
Houf, heureusement que ce discours ne devait se produire qu'une seule fois, Harry n'aurait pas supporter d'entendre une seconde fois Martin déblatérer d'une voix très sérieuse ce flot de bêtises ! Et Martin qui avait râlé le jour où Ron lui avait fait tout un discourt sur les responsabilités qu'il avait vis-à-vis de Ginny, ne tenait donc plus compte de l'adage qui dit « ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse » !
En attendant, Martin ne semblait pas vouloir poursuivre dans cet état d'esprit, ce qui rassurait on ne peut plus Harry.
C'est donc l'esprit tranquille qu'il avait snobé royalement la saint Valentin et passé une journée mémorable à Pré-au-lard, savourant sa toute nouvelle relation avec Léa.
Les conséquences de la récente victoire de l'ordre du Phénix se faisaient sentir à tout niveau. Les élèves étaient autorisés à sortir après la nuit tombée, tout le monde était plus détendu, et les activités magiques reprenaient tranquillement leur cour.
-Encore la carte de Dumbledore, râla Neville, je dois l'avoir au moins en dix exemplaires !
Le jeune homme était affalé sur son fauteuil, savourant les chocogrenouilles récemment achetés à Pré-au-lard.
Alors que Harry écrivait la dernière phrase de son devoir de métamorphose, Hermione et Seamus les rejoignirent.
Ce dernier avait étonnement bien récupéré de son séjour au frais des mangemorts, mais il ne se souvenait toujours de rien, malgré les séances de légilimancie avec Dumbledore.
-AAH ! Bailla allègrement Seamus en s'asseyant sur un pouf, je suis laaasse !
-Dumbledore t'a encore charcuté le cerveau ?
-ouaipe, on dirait que ça l'amuse.
-Et toujours rien de nouveau ?
-Non.
La réponse était un peu trop froide, mais il fallait le comprendre, il était sûrement le premier à être frustré de ce trou noir dans sa mémoire. Surtout que la seule chose dont il était sur, c'est d'avoir passé beaucoup de temps dans un lieu sombre et humide : des cachots ? Or il n'y en avait pas dans le manoir des Malefoy ! De ça, il était facile de déduire qu'il avait été retenu ailleurs, mais où ?
La bonne nouvelle, c'était qu'avec la dernière arrestation de mangemorts, les enlèvements de sang-mêlés avaient cessés, les sorciers d'ascendance moldue avaient donc moins de soucis à se faire.
Changeant de sujet, Harry se tourna vers Hermione et Neville.
-Et vous deux, vous allez nous dire ce que vous fabriquez à passer des heures à la bibliothèque ?
Les deux acolytes se consultèrent du regard avant de répondre.
-Tu sais comment je suis, Harry, tant que je ne suis sûr de rien, je préfère me taire.
Appuyant sa phrase d'un sourire mystérieux, mais derrière lequel on distinguait une certaine noirceur, à son tour elle détourna le sujet.
-En tout cas, je me sens assez mal à l'aise face aux évènements actuels...
-Pour quelle raison ? S'étonna Harry, tout va bien !
-Justement, tout va trop bien. J'ai un mauvais pressentiment, frissonna-t-elle, il y a trop de choses pas claires...
-Rabat-joie, bougonna Harry en se levant difficilement, tu parles de quoi exactement ?
-Déjà, ils n'ont presque rien trouvé dans la planque en France, ce qui laisse supposer que ce n'était qu'un lieu de secours. En plus, si c'était seulement pour fragiliser la légitimité du ministère qu'ils ont volé le sceau et le choipeau, pourquoi ne les ont-ils pas détruit ?! C'est sûrement parce qu'ils avaient une autre raison de les voler, mais laquelle ?
Voyant que Harry ne l'écoutait absolument pas, Hermione s'énerva : Mais qu'est-ce que tu fais ! Quand on pose une question, la moindre des choses c'est d'écouter la réponse !
Mais Harry ne réagit toujours pas, penché par la fenêtre, il observait quelque chose en direction de la forêt interdite.
Refreinant la frustration et l'impatience qui montait en elle, Hermione se reprit, il avait sûrement une bonne raison pour rester sourd à ses paroles. Se levant à son tour, elle le rejoignit devant la fenêtre.
Plissant les yeux, elle chercha quelque chose qui justifie l'attention de son ami, il faisait tellement sombre, qu'elle ne vit rien dans un premier temps.
Rapidement, ils furent tout deux rejoignent par Seamus et Neville.
Tout à coup, Hermione sentit le sol trembler sous ses pieds, légèrement au début, puis de plus en plus fort.
La panique montant doucement, elle jeta un regard affolé à Harry, celui-ci se contenta de pointer le menton vers la forêt.
Et c'est alors qu'elle les vit.
Une vingtaine de formes sombres et gigantesques s'avançaient vers le cœur de la forêt.
-Les géants, souffla Hermione, ils sont venus.
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, Harry se sentit rétrécir. Leur marche était vraiment impressionnante, et il comprenait tout à fait le trouble évident d'Hermione. Si jamais ils décidaient de se retourner et d'attaquer Poudlard, Harry voyait mal comment les en empêcher. Mais apparemment, telle n'était pas leur volonté, fort heureusement.
-ça veut dire qu'Hagrid a réussit ! Les géants se joignent à nous ! S'exclama Neville.
Dans un envol d'oiseaux, les géants disparurent de leur vue, ils avaient probablement atteints leur destination.
Tirant Hermione à sa suite, Harry se précipita dans son dortoir, Ron y dormait déjà à point fermé, n'ayant pas résisté à l'entraînement inhumain que le capitaine de son équipe de quidditch lui avait fait subir une bonne partie de l'après-midi, ni au livre d'histoire de la magie qu'il devait lire.
-Les géants sont arrivés, lui rugit Harry afin de le réveiller.
-Grabakoi ? Baragouina Ron du fond de son lit.
-Lève-toi, on va voir Hagrid, ajouta Harry en lui retirant ses couvertures.
Le jeune homme ne semblait pas très motivé, torse nu dans la fraîcheur de la pièce en ce début de moi de mars, il se recroquevilla sur lui-même en ronchonnant des phrases incompréhensibles.
-Et puis ils seront toujours là demain matin, articula-t-il finalement.
Harry allait tenter de le motiver quand Hermione s'interposa.
-Laisse, c'est mieux comme ça, lui dit-elle en lui empoignant la main, si il préfère dormir...
Jetant un dernier regard à son ami, Harry prit sa cape et suivit Hermione. Trop occupé à ne pas trébucher, il ne vit pas le regard furieux du rouquin.
Comme si de rien n'était, ils traversèrent la salle commune et se retrouvèrent dans le couloir.
Ils se faufilèrent tous deux sous la cape et se dirigèrent vers le hall d'entrée. Comme ils auraient du s'y attendre, ils n'étaient pas seuls.
Hermione fit signe discrètement qu'elle voyait un passage sur le côté, derrière Dumbledore. Bien que le fait de passer derrière le grand mage ne lui parut pas le meilleur moyen de se faire discret, il acquiesça.
Se faisant le plus silencieux possible, il se glissèrent derrière Dots et une femme qui semblait être Amelia Bones, mais arrivé derrière Dumbledore, Harry marqua un temps d'arrêt, le vieil homme s'était retourné, dardant son regard sur eux. Sans rien dire, il se décala face à eux et commença à les faire battre en retraite vers la Grande Salle. Une fois suffisamment loin des autres personnes pour ne pas être entendu, il s'arrêta et leur souffla.
-Si j'étais vous Miss Granger et Mr Potter, et je suis bien heureux de ne pas être vous, je ne supporterais pas de vivre sans ma barbe, mais toujours est-il que je passerais par la porte de derrière.
D'un geste de la main, il leur indiqua la direction du fond de la salle où se trouvait une porte que Harry n'avait jamais franchit.
Il ne savait pas jusqu'à quel point Dumbledore pouvait le voir, mais Harry lui fit tout de même un signe de remerciement avant de partir en direction du fond de la salle. La porte en question donnait sur un petit couloir sombre et froid. Il les mena sur la face du château orienté vers la cabane d'Hagrid, et de cet endroit, ils comprirent rapidement pourquoi le directeur leur avait conseillé ce chemin.
Du terrain de quidditch jusqu'à l'entrée principale du château, trois géants s'avançaient lourdement chargés.
-Effectivement, commenta Harry très impressionné, ça serait dommage de mourir écrasé !
Hermione ne put qu'acquiescer, bouche bée devant ce spectacle qui s'offrait à ses yeux, comme un ballet de rocs hauts de 8 mètres.
-Ne restons pas là, lui souffla-t-il en l'entraînant à sa suite dans l'obscurité alors qu'une délégation de sorciers menée par Dumbledore s'avançait à la rencontre des tous nouveaux alliés.
Silencieusement, les deux complices se rendirent jusqu'à la cabane.
La nuit était froide par ce soir de fin d'hiver, et Hermione et Harry furent heureux d'arriver enfin à la porte.
-Ah c'est vous, bougonna Hagrid en leur ouvrant, rentrez, vous serez mieux à l'intérieur. Je sais que vous avez le droit de vous promener après la tombée de la nuit, mais ce n'est pas une raison pour en profiter.
Mais le semi géant était visiblement content de les voir, heureux comme jamais il ne l'avait vu.
Une fois le thé servit, Hermione arrêta de parler des arrestations de mangemorts pour aborder le sujet qui les intéressait. Les géants.
-Ta mission dans les montagnes a fini par porter ses fruits !? C'est de ça que voulait parler le ministre ? Les géants vont s'occuper d'Azcaban ?
-Qu'une question à la fois ! La rabroua Hagrid, commençons par le début.
-Ta mission ? Demanda plus doucement Hermione sous le regard amusé d'Harry.
-Des gâteaux ? Leur proposa Hagrid ?
-Non merci.
-Vous vous souvenez qu'avec Olympe, on est allé, l'été d'avant, tenter de convaincre les géants de s'allier à nous.
-Et vous aviez échoué.
-Complètement, malgré nos cadeaux, le blurg a refusé notre offre. Au final, je n'ai ramené que mon demi-frère a qui j'ai passé une année à apprendre l'anglais.
-Graup vous a servit d'intermédiaire ? Mais le Blurg savait parler anglais non ?
-En effet, mais les autres ne savent pas. Et quand mon petit frère leur en a parlé, certains ont choisit de nous suivre. Ce n'est pas une question d'idéal pour eux, loin de là ! C'est juste qu'ils ont vu où était leur avantage.
-Combien viendront ? S'enquit Harry.
-oh, une quinzaine, peut-être plus, ce n'est pas tout le monde, mais c'est déjà très bien. Bien assez pour s'occuper d'Azcaban et de ses prisonniers, qu'ils restent où ils sont.
Un instant, il resta silencieux, dégustant une part de gâteau.
-Tout ça plus l'arrêt des enlèvements, la vie va reprendre son cour, et Seamus, comment va-t-il ? S'inquiéta finalement Hagrid.
-Il s'en remet, il retrouve ses repères petit à petit, Pomfresh est plutôt positive quand à son évolution. Il retrouvera la mémoire un jour. Probablement dans de nombreuses années. Mais il y a des sensations qui lui reviennent. Par exemple, on est persuadé qu'il était dans un cachot humide et obscure, donc autre que la planque découverte puisque celle-ci n'a pas de salle correspondant à cette description.
-Cet peu, mais déjà beaucoup commenta Hagrid, aussi bien pour Seamus que pour les infos utiles à l'ordre.
Visiblement impatient, il se leva, invitant Hermione et Harry à en faire autant.
Le sourire jusqu'aux oreilles, il rugit :
-Il faut que j'aille voir mon petit frère et ses amis !
Ne pouvant qu'être heureux pour la communauté sorcière et pour Hagrid, ils enfilèrent leurs capes et gagnèrent la porte.
Hagrid à leur suite, ils rejoignirent la porte du côté.
Arrivé à celle-ci, Hagrid les arrêta.
-Merci d'être venu me voir, et profitez bien, c'est vraiment bien ce qui vient de se passer.
-On te vois demain en cours, le saluèrent-ils avant de se hâter vers leur salle commune.
Une fois assis avec leurs amis autour du feu, l'heure du bilan était venue.
La tête de Léa sur les genoux, il raconta les périples de Hagrid et ses conséquences au niveau du monde des sorciers.
-A nous les longs week-ends à Pré-au-lard, soupira Martin.
Ce dernier avait particulièrement apprécié sa découverte du village, passant la majorité de son temps au magasin chez Zonko en compagnie de Seamus qui redécouvrait presque tout ça, et Ron qui notait des idées pour ses frères, pendant que Harry et Léa allait partout sauf chez Mme Pieddodu (là où l'avait emmenée Cho pour ceux qui ne connaisse pas le tome 5 par cœur !!). Et depuis il ne rêvait que d'y retourner.
-On va pouvoir se promener dans le parc après la tombée de la nuit, soupira Ginny.
-Sauf si la créature sombre dont nous a parlé Harry est toujours là, tu devrais peut-être en parler à Dumbledore Harry, avant ce n'était pas nécessaire...
-J'en toucherais un mot à Sirius, la rassura Harry, on pourra aussi reprendre tranquillement notre exploration des lieux, ajouta-t-il a l'intention des jumeaux. Ces derniers s'étaient donnés pour objectif d'apporter leur touche à la carte des maraudeurs, comme pour améliorer l'héritage des prochaines générations d'élèves.
A leur façon avec les jumeaux, Ron et bientôt Hermione et Harry, ils formaient un peu le groupe très fermé des nouveaux maraudeurs.
-Bon, je vais mettre la viande dans le torchon (clin d'œil à mon papa qui a vraiment des expressions trop pourries ! Elles m'énervent, mais étrangement je la mais dans ma fic ! chui folle ou quoi ?), dit Harry en embrassant Léa sur le coin des lèvres, bonne nuit Bagghera (euh, j avoue que j'ai beaucoup hésité à mettre ce surnom, j'aurais mieux fait de m'abstenir ou pas ?).
-Oui on a cours demain, remarqua Hermione, il ne faut pas qu'avec tout ça on oublie de préparer nos ASPIC !
De loin, Harry entendit Neville râler :
-C'est bon, c'est dans un an les examens...
Durant le cours de défense contre les forces du mal, Harry se retrouva assis à côté de Luna. Il se mettait habituellement avec Léa, mais cette dernière étant absente parce que son petit copain avait par maladresse projeté de la potion de félix, ce qui avait eu pour effet de la transformer en joli petit chat noir. Et plutôt que de s'asseoir à côté de Seamus, il s'était dirigé vers la fascinante Luna. Personne si lointaine et proche de Harry.
Celle-ci était entrain de dessiner le Sphinx qui se trouvait devant eux. Elle finissait son croquis quand l'animal fantastique changea de position.
-Il va falloir que j'attende un an avant de l'étudier, soupira-t-elle.
La voyant si enthousiaste, la baguette sur l'oreille et un crayon entre les dents pendant qu'elle gommait, il ne pu réprimer un sourire.
-C'est très réussit, la félicita Harry.
-Merci, je tiens ça de ma mère. Au fait, j'ai appris des choses sur l'arche du département des mystères au ministère, poursuivit-elle naturellement. Il parait que c'est une prison magique très spéciale, elle sépare la personne en deux grâce à un sortilège très puissant. J'ai lu un article dans le chicaneur.
-Je voulais t'en parler justement, toi aussi tu as entendu des voix derrière le voile ?
-Oui, mais mieux vos ne pas en entendre trop.
Harry ne voyait pas ce qu'elle voulait dire, mais ne releva pas la remarque. Le professeur Dumbledore venait d'arriver.
S'arrêtant deux secondes devant la jeune fille, il regarda ce qu'elle dessinait avec un sourire d'admiration.
-Mlle Boudebois n'est pas là ? Vous n'avez pas cours Miss Lovegood ? Restez donc parmi nous, conclue-t-il devant le signe de tête affirmatif de Luna et Harry.
-Aujourd'hui, nous allons apprendre à protéger d'autres personnes que nous, continua le grand mage à l'intention de toute la classe, vous connaissez le protego, mais celui-ci ne protège que vous, mais que ferez-vous si votre ami est menacé mais n'a pas sa baguette ? C'est pourquoi, il est important de connaître le sortilège de déviation.
Après avoir maîtrisés tous deux le sortilège, Luna laissa son coéquipier le tenter sur elle, mais sans sa baguette cette fois. Epaté par ce pouvoir qu'elle lui découvrait, elle voulut en savoir plus. Alors Harry lui raconta tout ce qu'il savait sur le dénommé Faltazius, ainsi que Gryffondor, qui lui aussi pratiquait cette magie.
-Malheureusement, je n'en sais pas plus, avoua-t-il.
-J'ai lu quelque chose à ce sujet.
-Dans le Chicaneur ? Railla Harry d'une façon à peine dissimulée.
Luna ne sembla pas percevoir le sarcasme et poursuivit.
-Oui, il disait que des personnages appartenants aux mythes, comme Osiris ou Merlin, étaient de véritables mages, plus ou moins dissimulé, ils ont profondément marqué le monde moldu à leur manière. Particulièrement Osiris qui marqua l'Egypte antique par son affrontement avec Seth. Tous deux étaient des animagi et étaient considérés comme des dieux. Tu te souviens d'Osiris dessiné la plus part du temps accompagné d'un chat noir aux yeux verts comme des rubis.
-Je ne vois pas le rapport avec mes nouvelles capacités, intervint Harry.
-Ah oui, j'oubliais. Osiris et Faltazius, ainsi que Merlin était connus pour pratiquer la magie sans baguette.
En sortant du cours, Harry avait la tête bourrée de ce que lui avait dit Luna. Il hésitait encore entre faire confiance à un journaliste du Chicaneur ? Ou oublier tout ça ?
Il choisit de profiter de son entraînement dans la salle sur demande pour chercher un livre sur le sujet.
Une fois dans la salle, il n'eut pas à chercher longtemps, le livre idéal était bien en évidence sur une petite table à côté d'un fauteuil très attirant.
Cette pièce pensait vraiment à tout !
S'installant confortablement, il commença sa lecture.
Il dut bien se rendre à l'évidence : Luna disait vrai !
Mais qu'est-ce que ça changeait ? Il était toujours incapable de tuer Voldemort, ça il en était certain. Serait-il prêt un jour ?
Chassant le doute, il passa une heure devant le miroir d'Alian avant de sortir pour préparer la salle à l'inspection prévue. Il attendait Rogue et Remus pour vérifier qu'il n'y avait pas de risque à utiliser la salle de simulation.
Mais tout compte fait, il avait le temps de manger quelque chose avant, il mourrait de fin !
Dans la Grande Salle, il tomba sur un Ron abattu.
-Qu'est-ce qui t'arrive ? L'interrogea Harry.
-Il y a qu'en plus de me coltiner Binns une heure de plus que d'habitude, à cause de cette fichue option que j'ai choisit, je vais subir une journée au musée ! Une exposition sur l'art celte, l'horreur. C'est pas pour moi ce genre de truc, c'est pour Hermione !
Le jeune homme sourit devant la détresse apparente de son ami.
-Au moins ça prouve que tout va bien ! Positiva-t-il.
En cas de poussée de sadisme de Rogue, Ron accompagna Harry à la salle de simulation.
Lupin attendait déjà au coin du couloir.
-Je me suis dit qu'il valait mieux te laisser appeler la porte, lui dit-il en l'invitant à passer devant lui.
-Rogue ne vient pas finalement ? Demanda Harry en ouvrant la porte.
-Le professeur Rogue n'a pas le choix, Potter, siffla la personne concernée en passant devant eux. Faisons vite si c'est possible.
Il était d'une humeur tellement massacrante que personne ne répliqua.
Tous quatre armés de leur seule baguette, ils entrèrent dans la salle de simulation.
-Qu'est-il sensé se passer ? demanda Rogue d'une voix apathique alors que Ron fermait la porte derrière eux et les rejoignait.
-Ceci répondit Harry alors que les murs blancs se troublaient pour laisser place à l'obscurité.
Découvrant la forêt interdite, Harry leva les yeux vers le ciel. La lumière de la pleine lune filtrait à peine à travers les arbres.
A côté de lui, Ron semblait sur le point de suffoquer d'étonnement.
-Mais on est dans la forêt interdite ! S'exclama-t-il comme pour lui-même.
-Judicieuse remarque Weasley, je vous serais gré, à l'avenir, d'éviter ce genre de remarque dénuée d'intérêt, siffla Rogue d'une voix pleine de sarcasme.
-N'oublions pas pourquoi nous somme ici, les interrompit Lupin en retenant Harry qui s'apprêtait à planter sa baguette dans la narine gauche de son professeur, nous aurons probablement à combattre si ce que dit Harry est juste, donc restons concentré.
Les deux élèves se contentèrent d'acquiescer en se tournant vers Remus, ce dernier ignorant son confrère, qui ne pouvait s'empêcher de grommeler dans son coin, ajouta d'un ton très sérieux :
- Le premier obstacle que nous rencontrerons, on l'élimine sans discuter, après on verra si on peut se permettre de perdre.
Frissonnant à l'idée qu'il puisse mourir ici, Harry brandit sa baguette et éclaira les fourrés.
Suivant les indications de ses professeurs, ils restèrent groupés et s'aventurèrent droit devant eux.
Ses yeux s'adaptèrent rapidement à l'obscurité, aucun problème ne pointa le bout de son nez. Rassuré, Lupin le laissa prendre la tête du groupe quand il remarqua une ombre se dirigeant vers une surface miroitante. La silhouette sombre dans la nuit se dirigea vers le lac rendu argenté grâce à la lumière de la lune, puis obliqua vers la droite, disparaissant derrière un fourré qui n'était nul autre que celui derrière lequel se trouvait la tombe de Florelie Jedusor.
Le cœur battant de peur et d'excitation, Harry passa outre les réticences de son professeur de potion et se précipita de l'autre côté de l'obstacle, prêt à faire face à n'importe quelle attaque.
Ne sentant pas le froid qui lui hérissait les poils, il atteignit le côté opposé sans encombre, pour se trouver nez à nez avec un détraqueur. La créature haute de quatre mètres se dressait devant lui, plus impressionnante que jamais, elle se dressa dans un mouvement inexorable.
Réalisant que le détraqueur avait un de ses voies qui traînait sur plus de trois mètres, Harry se remémora son face à face dans le labyrinthe de la troisième tache du tournoi des trois sorciers : il s'agissait sans nul doute d'un épouvantard. Alors plutôt que de se remémorer un souvenir particulièrement heureux, il imagina la créature revêtue de la tenue du batteur des Bizar Sisters : un chapeau de la garde nationale de sa majesté la reine d'Angleterre, un kilt, et bien sur la guitare !
-Riddiculus.
Mais rien ne se passa, au contraire, le froid se propagea avec plus d'insistance, se frayant un chemin jusqu'au lus profond de son cœur. Déjà, il ne se sentait plus la force de croire au bonheur.
Alors qu'un second détraqueur apparaissait, Harry entendit la voix de son professeur de potion raisonner :
-Spero Patronum !
Les deux abominables créatures reculèrent devant la licorne argentée qui les chargeait au grand galop.
Instantanément, les effets négatifs de cette potion disparurent, Harry put ainsi se redresser sous l'œil rassuré de Lupin.
-La prochaine fois, railla Rogue, N'oubliez pas qu'on ne doit pas perdre tout de suite.
-Si vous croyez que je l'ai fait expres ! Répliqua Harry piqué au vif.
-C'est bien ce qui m'embete.
Rogue prenait un malin plaisir à enfoncer le clou, mais Harry était trop outré pour y faire attention.
Voyant que le jeune homme serrait les poings de colère, Lupin intervint.
-Si nous poursuivions notre vérification, on a vu de quoi était capable la salle, si nous regardions jusqu'où elle va. Ou plutôt où elle s'arrête.
Détournant leur regard l'un de l'autre sous l'œil attentif de Ron, les duellistes firent semblant de s'intéresser aux alentours.
Le décor avait légèrement évolué durant leur discussion, ils se trouvaient maintenant un peu plus profondément dans la forêt. C'était la première fois que Harry allait aussi loin dans cette direction, le cœur de la forêt ne devait pas être loin.
Des tébèbres se trouvant à sa droite, retentit soudain un hurlement sinistre et puissant. Sentant la lumière froide de la lune sur son visage, il pensa aux loups-garous.
-Tu vas bien Remus ? L'interrogea-t-il.
-On ne peut mieux mes jeunes amis, ce cri n'était pas de moi.
Le sourire aux lèvres, le maraudeur savoura le brise fraîche, les yeux à demi fermés comme pour mieux accueillir la douce lumière.
-Préparez-vous à intervenir au dernier moment, leur intima Rogue, si ce monstre nous attaque, on ne fait rien.
Scrutant de nouveau l'obscurité, Harry se mit en marche à la suite de ses deux professeurs. Ron, à sa droite, n'en menait pas large non lus mais faisait bonne figure.
Tant qu'il n'y avait pas d'araignées !
Quelques minutes plus tard, alors qu'ils évoluaient en direction de ce qui semblait être le château, un second hurlement retentit, plus proche cette fois-ci. Alors que Harry avait cru entendre un craquement sur sa droite, le loup-garou apparut à côté de Ron.
Les yeux luisants, il se jeta sur Ron qui n'était situé qu'à quelques mètres de lui. Ce dernier n'eut pas le temps de réagir, et avant que Lupin ou Rogue n'est eut le temps de stopper l'attaque, le jeune homme se retrouva les fesses par terre et endolories, mais vivant et entouré de murs blancs.
Aussi déboussolé que la toute première fois, Harry se précipita sur la porte, suivit rapidement par toutes les autres personnes qui l'accompagnaient.
Une fois sortit, les commentaires fusèrent :
-C'est trop réel ! S'exclama Ron.
-ça c'est de l'action, renchérit Harry.
Epoussetant calmement sa cape, Rogue ajouta :
-Mais c'est faux, et dangereux !
-Oui, c'est faux, mais il n'y a aucun risque, ces scènes sont inventés de toute pièce : on voit bien que ce n'est pas réel, jamais un loup-garou seul n'aurait attaqué autant de personne en même temps !
-Les détraqueurs, souffla Harry en frissonnant, il n'est pas étonnant qu'il y en ait deux dans la forêt interdite.
-Peut-être, mais pas des comme ça, je comprend que tu les ais pris pour des épouvantards ! Ridicule les draps n'est-ce pas ?
Convaincu par le plus diplomate et raisonnable des maraudeurs, il réfléchit un instant.
-Je pense aussi qu'elle s'adapte à ce qu'elle voit dans nos têtes, réalisa-t-il, ce qu'on attend et ce qu'on est capable de faire.
-Tu penses qu'un débutant tomberait sur un veracrasse, alors que d'autre pourrait affronter un dragon ? Mais sans rien craindre ?
Cette perspective réjouissait Ron, mais en même temps elle l'effrayait visiblement.
-Ce n'est qu'une salle de simulation, conclue Rogue d'une voix sèche chargé d'impatience, il faut prendre ça comme une leçon : quand on a en face de soi un loup-garou, mieux vaut agir vite et attaquer.
Sur ce, il rangea sa baguette et grogna en s'en allant qu'il avait mieux à faire.
Rassuré, mais quand même soulagé d'être sortit de cette pièce, Harry jeta un dernier regard à sa porte avant de se diriger vers le couloir à la suite de son professeur de potion.
-Donc la salle est apte ?
-Parfaitement, répondit Remus avec un sourire.
C'était génial ! Il allait enfin pouvoir avoir un entraînement digne de ce nom, quelque chose qui le prépare véritablement à ce qui l'attendait.
Toujours accompagné de Ron qui ne se remettait pas de l'expérience qu'ils venaient de vivre, il regagna la salle commune de Gryffondor. La salle était vide : il était déjà plus que l'heure de dormir.
-Heureusement que nous ne sommes pas tombés sur les adversaires de Lupin et Rogue, conclue Ron et s'enfonçant sous sa couette. Il affronte quoi à ton avis Rogue quand il va auprès de VVV...Ce foutu Lord.
-Je ne sais pas, répondit Harry en souriant devant la façon dont son ami éludait le problème de la prononciation de fameux nm de leur ennemi. Mais c'est sûrement tout autre que d'affronter un détraqueur ou un loup-garou.
Chaudement emmitouflé dans son lit, Harry laissa son esprit divaguer loin de la forêt interdite.
Il se rendait compte du danger que représentait réellement Voldemort. Et il était vraiment, mais alors vraiment content de n'avoir rencontré qu'un détraqueur.
Il n'était pas encore capable d'affronter un face à face avec lui, du moins pas seul.
Mais tout allait bien, il avait le temps et les moyens de s'entraîner.
Ainsi rasséréné, il glissa lentement dans le sommeil, accompagné d'un doux rêve nommé Léa.
