ceci est mon chapitre le plus long a ce jour, je crois que je me suis un peu racké... mais bon, c'est pas pour autant que c'est le meilleur!! je le deteste personnelement, en plus il ne sert pas a grand chose!!
en gros, pourquoi je le mets?? parce que je me suis cassé le c a l'ecrire et que ça me ferait trop mal au coeur de pas le poster...
est-ce une bonne raison? je sais pas, mais en tout cas il apporte quleques éléments nouveau, et permet une transition avec la suite. donc...

et delphine, chui désloé mais on ne saura pas tout de suite comment les amis d'harry votn se débrouiller pour le retrouver... enfin pas tout de suite!!

bonne lecture!

Chapitre 33 : L'envol du phénix.

La panthère nommée Léa partie, les autres apprentis sorciers se mirent en route pour rejoindre leur dortoir. Cherchant à penser un peu à autre chose, Ron en vint à se rappeler qu'Hermione elle aussi, avait passé la journée en dehors du château.

Glissant amicalement son bras autour des épaules de la jeune fille pour calmer ses tremblements, il la questionna gentiment sur ses activités de l'après-midi.

-Neville a trouvé la baguette de ses rêves ?

Hermione sursauta nerveusement au son de sa voix, puis sourit mystérieusement à sa question.

-Oh, ça... (Le sourire naissant s'accentua) oui, il l'a trouvé. C'est une magnifique baguette de 31.1 cm de long, en bois d'olivier. Seul l'élément magique reste le même : un crin de licorne mâle, comme celle de son père et de sa mère ! Faut croire que c'est de famille... Récita la jeune fille.

-il doit être content d'avoir enfin sa baguette.

-Tu n'imagines pas à quel point cette journée comptait pour lui. Son visage s'assombrit alors qu'elle disait ces mots, elle s'empressa d'ajouter : jusqu'à ce soir en tout cas !

-ça fait au moins une bonne nouvelle...

-Deux ! Intervint Ginny.

-Trois, renchérit Hermione.

-Alors là, je dirais bien quatre, mais c'est juste pour montrer que je sais compter...

L'air totalement perdu, Ron regardait alternativement Hermione et Ginny dans l'attente d'un éclaircissement.

Prenant tout leur temps pour franchir la porte de la salle commune, Ginny fit un peu durer le suspens avant de donner sa bonne nouvelle de la journée qui n'était autre que la promesse faite par Dumbledore.

-Peut-être que vous l'avez déjà oublié, mais pas moi ! S'exclama joyeusement Ginny, depuis le temps qu'on nous met à l'écart durant les vacances alors que les réunions se passent sous notre nez. Dumbledore peut compter sur moi pour que je lui rappelle ce qu'il nous a dit ce soir.

-T'inquiète, on va tous tellement le persécuter qu'il n'aura pas vraiment le choix ! L'approuva son frère, et la bonne nouvelle numéro trois, c'est quoi ?

Pour toute réponse, la jeune fille concernée lui fit un clin d'œil malicieux et s'éloigna vers le dortoir des filles.

-C'est une surprise ! Cria hermione quand elle fut sûre qu'il ne pouvait plus lancer ginny à sa poursuite.

Restés seuls dans la salle commune étrangement silencieuse, le frère et la sœur se regardèrent, perplexe.

-De quoi peut elle bien parler... S'interrogea Ron.

-Pas la moindre idée.

-On aurait raté quelque chose ?

-Comme d'hab !! On a toujours un wagonnet de retard sur elle.

-Je ne m'y ferais jamais !

-On parie ?

En disant cela, Ginny avait à son tour pris un air malicieux. Sa phrase était sans aucun doute possible fortement chargée en sous entendu.

Lui souhaitant bonne nuit, elle le laissa seul dans la salle commune anormalement vide, même s'il était déjà plus de onze heures.

-Ah les filles, soupira-t-il.

Jetant un coup d'œil circulaire à la pièce, il se dirigea à son tour vers son dortoir.

Ce soir, un lit serait vide.

Dans le dortoir des filles Gryffondor de sixième année, le plus silencieusement possible, Hermione se déshabilla et enfila son pyjama. Rapidement imitée par Parvati qui séchait ses larmes ; elles se couchèrent et éteignirent la lumière.

Sans prendre garde à la respiration sifflante de son amie, ni aux protestations cauchemardesque qui lui succédèrent quelques heures plus tard, elle resta allongée les yeux grands ouverts dans l'obscurité.

Elle aurait bien lu pour éviter ses pensées d'affluer, mais elle en serait revenue irrémédiablement à Harry.

Elle savait ce que c'était de souffrir de la mort d'un proche, mais l'incertitude était pire que tout. L'espoir de le revoir un jour parler avec animation de son dernier match de quidditch, côtoyait douloureusement la crainte d'apprendre sa mort.

Ne supportant plus l'immobilité, elle se leva silencieusement pour aller se rafraîchir dans la salle d'eau.

L'eau sur son visage lui fit du bien, et fort heureusement, son reflet dans le miroir s'abstint de tout commentaires, bien trop ensommeillé pour avoir un quelconque sens critique.

De toute façon, elle voyait bien qu'elle n'avait pas une mine resplendissante ! Ses yeux noisette ne reflétaient plus depuis bien longtemps la moindre lueur de curiosité comme les premières années qu'elle avait passé ici.

En perdant ses parents à cause d'un mage noir, elle avait perdue ses illusions. Le monde de la magie n'était plus seulement une source intarissable de connaissances et de merveilles, mais un monde de mort et de souffrance.

Comment avait-elle put être assez naïve pour croire que le besoin de puissance et de pouvoir disparaîtraient grâce à la magie ?

Par la force des choses, ses motivations avaient donc changé.

Si avant elle lisait par curiosité et soif de connaissance, aujourd'hui, c'était par nécessité et... pour autre chose. Une raison tellement forte qu'elle l'avait poussé à mener plus loin son exploration de la bibliothèque, à emprunter la cape d'invisibilité à Harry pour lire durant de longues nuits des ouvrages de la réserve interdite.

Il fallait qu'elle en sache le maximum. C'était sa seule force.

Si Harry avait une puissance magique incroyable, si Ron était un animorphe, elle n'avait que ses livres et son intelligence.

Les choses qu'elle avait apprises de cette façon lui permettraient d'aller au bout de l'objectif qu'elle s'était fixée.

Elle n'était peut-être pas la plus courageuse de sa maison, mais ce n'était pas pour rien que le choipeau avait failli l'envoyer à Serdaigle !

D'ailleurs le grand pas en avant qu'elle avait fait avec Neville aujourd'hui en était bien la preuve : en magie tout est possible, à condition d'avoir les connaissances et la puissance requise. Et à défaut de pratiquer la magie sans baguette, ses lectures lui avaient fait découvrir les propriétés de mimbulus mimbletonia.

Rien n'était encore sûr, mais nul doute que cette découverte, et le raisonnement qui en avait découlé, deviendrait une victoire dans sa lutte contre Voldemort.

Ce combat qui prenait une nouvelle ampleur mais qui en fait durait depuis sa première année ; depuis le jour où elle s'était enfermée dans ces toilettes pour pleurer en première année, qu'elle le veuille ou non, elle était en plein dedans.

Mais elle ne regrettait rien.

Même si chaque année son rôle auprès de Harry était de plus en plus dur à assumer, elle l'avait fait sans broncher, comme une bonne amie se doit de le faire.

Voldemort était devenu son ennemi.

Au début, il n'était qu'un nom, puis il était devenu une menace, et maintenant il était à la fois son ennemie et la chose la plus terrifiante qu'elle connaisse.

Non seulement c'était un être abjecte et dangereux, capable de tuer sans ciller, mais en plus il était influent !

Cette pensée fit naître une boule de peur dans ses entrailles.

Si seulement... tout pouvait redevenir normal. Enfin, si elle pouvait qualifier de normale une vie de sorcière !

Tout ce qu'elle voulait, c'est un monde où on ne s'entretuait pas pour une ridicule histoire de sang, où son meilleur ami n'était pas l'objet d'une prophétie aussi obscure qu'effrayante, où ses parents ne se serraient pas fait lâchement assassiné par ce mangemort, où elle n'aurait qu'à aller frapper à la porte du dortoir des garçons pour parler à Harry...

Refreinant les sanglots violents qu'elle sentait monter, elle agrippa plus fort le bord de l'évier.

Voldemort.

C'était lui la source de toutes ses peines, la source du malheur de tant d'autre personnes.

Comment pouvait-on avoir tant de haine en soit ? Comment pouvait-on vouloir du mal à un couple aussi charmant et attentionné que Mr et Mme Granger ? Comment pouvait-on vouloir que leurs visages si souriants se figent à jamais en un masque de peur ?

Cette vision fut de trop pour la jeune fille. Saisie d'une grande faiblesse, elle se laissa glisser à terre, appuyée contre un mur, elle se recroquevilla sur elle-même. Le corps animé de sanglots impossible à maîtriser, elle pleura toutes les larmes de son corps jusqu'à l'épuisement.

L'animagus, après une heure de folle course à travers la forêt interdite, avait retrouvé sa forme normale et une certaine sérénité d'esprit. Et même si tout lui était revenu en force alors que les poils disparaissaient, la situation lui apparaissait maintenant plus clairement.

Elle devait bien avouer que la fatigue physique était le bon remède pour gérer toute cette... tension, cette colère, et surtout cette impuissance qui la minait depuis qu'elle s'était réveillée sur le sol de ce foutu musée.

Harry...

Ils avaient mis tant de temps à se trouver, et maintenant qu'ils profitaient enfin l'un de l'autre, voilà qu'ils étaient séparés ! Et pas de la meilleure façon, si tant est qu'il existe une bonne façon...

Si seulement elle pouvait avoir la moindre idée de ce qu'il en était de son côté, elle ne se sentirait pas si mal.

Sur ces sombres pensées, elle monta les escaliers, entra dans sa chambre et se déshabilla en silence pour ne pas réveiller les autres filles.

Courir pendant plus d'une heure lui avait fait piquer une bonne suée, d'autant plus qu'elle avait fait quelques rencontres, plus ou moins bonnes (un centaure qui l'avait regardée passer avec indifférence, un pitiponk qui avait éteint sa lumière en la voyant débouler devant lui, et une ombre effrayante qu'elle avait préférée fuir plutôt que de l'identifier. Encore heureux que ce ne soit pas la pleine lune !).

C'était donc dans l'optique d'une bonne douche rafraîchissante qu'elle se renditdans la salle de bain, une serviette nouée autour du corps.

Dans l'obscurité, ses sens encore exacerbés par sa récente métamorphose lui permirent de distinguer son amie, assise les bras autour des genoux et le regard dans le vide.

-Hermione, qu'est-ce que tu fais ? Lui demanda la jeune fille en s'accroupissant à ses côtés.

Mais aucune réponse ne vint. Hermione n'avait même pas cillé à l'entente de l'appel. L'avait-elle seulement entendue ? Léa en doutait...

-Hermione ! Répéta Léa d'une voix plus insistante, répond-moi.

Cette fois-ci, elle entendit l'appel, Léa en était sûre. Mais elle se contenta de poser la tête sur ses genoux, maudissant à voix basse ce putain de lord noir plus vil que son serpent de compagnie.

-Excuse moi, finit par articuler Hermione à travers les larmes qui coulaient toutes seules sur ses joues, je ne sais pas ce qui me prend.
-Moi je sais, et c'est bien normal. Tu ne peux pas toujours être forte, l'excusa Léa, et chacun se façon de gérer ! La tienne est sûrement mois douloureuse que de se défouler contre un mur...

Souriant à travers ses larmes, Hermione insista pour regarder sa main sanguinolente.

-Y a pas idée de faire des choses pareilles ! L'engueula-t-elle vertement, en plus c'est plein de terre.

-On fait tous des choses stupides en ce moment...

-Moui..., lui accorda-t-elle dubitativement, plus ou moins... Prend ta douche, ajouta-t-elle vivement en voyant l'air outrée que prenait Léa, tu me diras quoi faire après.

Et elle sortie de la salle de bain, le sourire aux lèvres.

Ce soir là, la meilleure amie et la petite copine de Harry parlèrent durant de longues heures, se rassurant mutuellement.

Le lendemain matin, ou plutôt quelques heures plus tard, puisqu'il était minuit passé quand les adolescents avaient rejoint leur dortoir extenué, Ron découvrit avec une pointe de tristesse que le lit de Harry était effectivement vide.

Où était-il ? Était-il seulement vivant ? Il aurait donné n'importe quoi pour en savoir plus.

Regretter ne servait à rien, mais il s'en voulait pour toutes les fois où il avait envié son ami. Toutes les fois où il aurait préféré sa place de héro à la sienne de Weasley parmi tant d'autre.

Même si cette année, il était toujours resté à ses côtés, une petite ombre venait assombrir le beau tableau.

Un sentiment qu'il se reprochait d'autant plus qu'il était injustifié.

Au tout début de l'année, il avait peu à peu accepté l'évidence : il était amoureux d'Hermione Granger. Et quand il avait fini par trouver les mots, il était devenu le plus heureux des hommes le jour où il l'avait embrassée.

Mais la belle histoire s'était finie aussi brutalement qu'elle avait commencé.

Ses sentiments à son égard restaient les mêmes depuis ce jour, mais elle semblait l'avoir oublié, en tant que petit copain, mais pire : en tant qu'ami aussi !

Il s'était sentit rejeté, d'autant plus qu'elle faisait de plus en plus montre d'affection envers Harry.

Et le jour où il les avait surpris dans les bras l'un de l'autre au square Grimmaurd, le matin de Noël, il avait du prendre sur lui pour se contenter de détourner les yeux et aller tranquillement dans sa chambre, comme si de rien n'était.

Même depuis que Harry et Léa sortaient ensemble, il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la colère et de l'envie quand il les voyait partager un moment de complicité.

Ce n'était que ce matin qu'il avait comprit qu'il ressentait de la jalousie. Et maintenant qu'il avait disparut, il s'en voulait de s'être pris la tête bêtement durant tout ce temps. Bien sûr, Harry n'en avait rien su, mais ça lui pesait tout de même.

Il savait que comme tous les matins (enfin la plus part), Hermione serait entrain de les attendre dans la salle commune, pour se rendre ensemble à la Grande Salle. Même si leur groupe d'ami proche s'était élargit durant l'année, c'était un moment sacré pour eux : ils pouvaient alors se raconter tout ce qu'ils avaient vécu chacun de leur côté.

Jusqu'à maintenant, Ron était resté un peu à l'écart, redoutant ses sautes d'humeur contre Hermione qui le rendait toujours triste. Dernièrement, il avait même tendance à traîner au lit pour les éviter. Mais aujourd'hui ce serait différent, il ne voulait pas laisser la jeune fille attendre.

Enfilant à la hâte une chaussette noir et une autre rouge (pas le temps de chercher leurs jumelles) puis ses chaussure, il se précipita dans le couloir. Tout le monde était déjà levé avant lui dans son dortoir, mais il fut le premier à en sortir.

Hermione était comme prévue en train de lire une vieux grimoire (à l'envers, bizarre...). Quand elle entendit des sons de pas derrière son dos, elle se leva précipitamment pour lui faire face.

-Est-ce le syndrome Luna ou... tu faisais semblant de lire...

Ron avait prévu de faire bonne figure ce matin, Hermione aussi probablement, mais ses yeux rouges démontraient que c'était une lutte de tous les instants.

Doucement, il la serra dans ses bras, respirant son odeur qui raviva des souvenirs intenses de bonheur. Fallait-il qu'un malheur se produise pour qu'il ait le bonheur de la tenir dans ses bras ?

L'emmenant dans un coin de la pièce à l'abri du regard des élèves qui au compte goutte descendaient pour se rendre dans la grande salle, il tenta de calmer ses sanglots par de douces paroles, mais il fallait bien avouer qu'il n'avait jamais été doué pour la psychologie. Toutefois, il parvint à éviter le pire et à arrêter le mouvement saccadé de ses épaules.

-Je ne supporterais pas de le perdre, déjà mes parents..., parvint-elle à murmurer une fois calmée.

-Il n'est pas question qu'on le perde, le réconforta Ron d'une voix plus décidé que jamais, aurais-tu oublié que notre ami a plus de dragées longue langue en réserve qu'une poche normale ne peut en contenir ? Et Dumbledore n'est-il pas le plus grand sorcier que l'on connaisse ?!

-Et je ne le laisserai pas tomber.

-Je ferais aussi tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider, renchérit courageusement Ron.

-Et nous botterons les fesses des mangemorts, et même de V...Voldemort s'il le faut !

Surpris par cette intervention, Ron et Hermione sursautèrent.

C'étaient Léa, Martin et Neville qui s'exprimaient à travers la voix de ce dernier.

Souriant de leur propre courage (ou folie ??), ils se mirent en route pour aller prendre des forces : le petit dèj, c'est sacré !!

Quand ils entrèrent dans la Grande salle, ce fut la douche froide. Toutes leurs belles paroles furent oubliées tellement l'ambiance était chargée en souffrance. La majorité des élèves trituraient leur nourriture, sans appétit, d'autres pleuraient soutenus par des amis.

Apparemment, les hiboux étaient arrivés...

-Comment peut-on vouloir ça !! S'emporta rageusement Léa.

La vue de tant de détresse la rendit plus furieuse qu'elle ne l'était déjà. Voyant Parvati et Padma totalement apathique, serrez l'une contre l'autre, l'air d'avoir épuisées leur stock de larmes, elle ne put retenir les siennes. Dans un geste de mauvaise humeur, elle s'assit et se plongea dans son bol de céréales afin de cacher ses yeux.

Sa réaction aurait pu paraître étrange, mais Martin la connaissait assez pour savoir que c'était sa façon de gérer l'afflux de sentiments qui la submergeait.

En d'autre circonstance, il aurait rigolé de son comportement, mais aujourd'hui la cause de ces larmes n'était pas un film romantique moldu.

C'était la réalité.

Et elle devait donc faire des efforts surhumains pour retenir ses larmes.

Il décida donc de la laisser à ses pensées pour mieux observer ses camarades.

Une tension palpable se faisait sentir au fur et à mesure que le temps passait, rendant l'atmosphère presque invivable. Très peu d'élèves touchaient à leur petit déjeuner, se contentant la plus part du temps de jouer avec la nourriture.

C'était à se demander pourquoi ils ne retournaient pas dans leurs salles communes.

Ce n'est que quand il remarqua les regards réguliers que nombre d'entre eux jetaient aux fenêtres qu'il comprit ce qui les retenaient : les hiboux.

Tous attendaient avec impatiences des nouvelles de leurs proches.

Ce que Martin ne comprenait que trop bien pour avoir vécu la même situation durant toute la nuit.

S'il l'avait pu, vers deux heures du matin, il se serrait transformé en moineau et aurait rejoint Privet Drive au plus vite, mais d'une part il ne savait absolument pas si ses parents si trouverait, et d'autre part il doutait d'en avoir la force.

Pourquoi ne s'était-il pas plutôt transformé en aigle royal !? Ou même en mouette comme sa mère. Il y avait des jours où il regrettait vraiment d'avoir une forme animagi aussi inutile. Même s'il en rigolait la plus part du temps, il enviait la forme de sa sœur, une panthère, ce n'est pas rien ! Et même son père avec son apparence de libellule avait le mérite d'être on ne peut plus discret.

Toujours est-il qu'il avait du se contenter d'une promenade dans les couloirs de Poudlard. L'adresse qu'il avait du déployer pour éviter les différents professeurs qui étaient revenus durant la soirée, lui avait permis d'oublier sa peur et son incompréhension face aux évènements actuels. Mais ce n'était qu'un répit, elles étaient revenues bien plus fortes au réveil ce matin.

Mais fort heureusement, Britney, la mouette stupide avec laquelle sa mère avait sympathisée lors d'un trajet transcontinental, avait réveillé sa sœur ce matin pour lui transmettre une lettre. Leurs parents les prévenaient qu'ils avaient eut des nouvelles de leurs mésaventures au musée, et que de leur côté tout allait aussi bien que possible. C'était bref, mais il se doutait bien que le temps devait leur manquer. Le ministère devait avoir plus que jamais besoin de tous ses employés, quelque soit leurs compétences. Et deux animagii ne seraient pas de trop.

Il n'avait donc plus de soucis à se faire. Pour sa famille tout du moins.

Alors qu'il regardait deux minuscules premières années ramasser les débris d'un bol, Ron et Ginny attirèrent son attention malgré eux, le tirant de son observation : immobiles, ils regardaient une forme translucide évoluer dans leur direction. Dans un autre contexte, il aurait rigolé de voir un transcritout aussi peu rapide, mais l'inquiétude qu'il lisait sur le visage de son ami et de sa petite copine ne lui donnait vraiment pas envie de rigoler de la faiblesse du sortilège.

Sans un mot, ils sortirent tous deux de la pièce pour aller chercher au plus vite un parchemin. Bonnes ou mauvaises, ils avaient hâtes d'avoir des nouvelles de leur famille.

-Martin ? Tu crois que Papi et Mamie vont bien ? Demanda d'une petite voix Léa, je viens de me rappeler qu'ils allaient souvent à la bibliothèque pour lire les nouvelles du jour.

-Bien sûr que oui, assura-t-il d'un ton qui l'étonna, de vieux sorciers à la retraite qui lisent leur journal à la bibliothèque, ce n'est pas ça qui a du attirer l'attention des mangemorts !

-Les parents nous l'auraient dit...

-Oui, ne t'inquiète pas, ils ne craignent rien.

Martin aurait bien aimé y croire, d'ailleurs sa sœur aussi semblait en douter.

Mais il avait lu pas mal de livre et d'anciennes éditions de la Gazette, et si c'était bien une seconde guerre qui avait commencée, il y avait fort à parier que la seconde phase venait de commencer... Et c'était de loin la moins réjouissante, car synonyme de morts, beaucoup de morts...

C'était une chose que peu de personnes de son âge, donc n'ayant pas connues la première guerre, savait. Mais ils étaient entrain de l'apprendre à leur dépend.

-Viens, dit-il à sa sœur quand il vit qu'elle allait fondre en larme par solidarité avec une deuxième année assise à côté d'eux, il faut qu'on aille en cours, et il est presque l'heure.

-Ils auraient dut annuler les cours, murmura Léa, en se levant tout de même.

-Et à quoi ça aurait servit ?

Interdite, Léa fixa un regard étonné sur son frère, étonnée par sa voix étrangement dure.

-Je ne crois pas que ça aurait été une bonne chose, s'expliqua-t-il plus doucement, notre formation doit passer en premier.

-Mouais, c'est sûr que l'histoire de la magie va sûrement nous être très utile !

-ça, je te l'accorde... Mais après on a défense contre les forces du mal !

-Et on pourra aller dans la salle de simulation après ?

-OK.

Tout pour qu'elle retrouve le sourire !

Se frayant un chemin à travers les groupes de personnes qui discutaient dans les couloirs, ils joignirent tant bien que mal leur salle de cours d'histoire de la magie.

Le professeur fantôme était déjà présent, mais comme d'habitude personne ne lui prêtait la moindre attention. Même McGonagall ne sembla pas le remarquer quand elle entra dans la salle pour emmener de force une élève à l'infirmerie.

Quand le cours commença, c'est-à-dire quand Mr Binns se mit à parler, Ron ne les avait toujours pas rejoint.

-Il ne nous a rien dit de spécial ? S'inquiéta Léa.

-Non, son retard doit être lié à la lettre qu'ils ont reçu Ginny et lui.

Ce qui n'était pas pour les rassurer, car seules des nouvelles importantes pouvaient les retenir, et il y avait peu de chance pour qu'elles soient bonnes étant données les circonstances.

Abandonnant la bonne résolution de suivre le cours, Léa et Martin lâchèrent leur plume pour mieux se ronger les ongles.

De toute la journée, Ginny et Ron restèrent introuvables.

Pourtant ce ne fut pas faute de les chercher. Les jumeaux en étaient même à se dire qu'ils s'étaient peut-être fait enlever eux aussi !

-Mais où sont-ils !!? S'énerva Léa pour la quinzième fois de la journée, ils ne peuvent pas s'être volatilisés !

-On a cherché partout pourtant, soupira Martin en s'asseyant dans un fauteuil de la salle commune.

Voyant que la porte de la salle commune s'ouvrait, les jumeaux firent un ultime effort pour voir qui entrait. Découvrant Hermione, ils l'interrogèrent sur ses recherches.

-Rien de mon côté, dit la jeune fille, vous non plus ?

Dans un bel ensemble, Martin et Léa secouèrent la tête de droite à gauche.

-Volatilisés !

-Ils ne peuvent pas être partis du château sans rien dire ! Il y a bien quelqu'un qui est au courant !

-McGo n'a rien voulut nous dire, elle n'avait pas le temps de me parler...

-C'est bon ou mauvais signe ça ?

-Mauvais, répondirent Hermione et Martin en un chœur sinistre.

-il reste des endroits qu'on n'aurait pas encore fouillés ?

-Poudlard est tellement grand et compliqués qu'il doit bien y avoir une centaine de pièces qu'on n'a pas visitées, sans compter les cachots !

Désespérés et fatigués d'avoir cherchés leurs amis pour rien pendant des heures, les jumeaux s'abandonnèrent au doux appel du fauteuil confortable et fermèrent les yeux.

Hermione, quand à elle, préféra réfléchir en marchant de long en large.

Leur inquiétude ne cessa d'augmenter durant la soirée, puis la nuit, et toute la journée du lendemain.

Ron et Ginny n'était définitivement pas au château.

Les professeurs n'étaient pas au courant, sauf McGonagall qui était bien trop occupée pour dire autre chose que : « ne vous en faites pas ! », leurs amis ne répondaient pas à leurs transcritouts, et Dumbledore était occupé à de bien vastes projets !

Ce soir là, dans la salle sur demande, ils en étaient à un stade de désespoir assez avancé. Deux jours depuis la disparition de Harry, et plus d'un jour après ce qu'ils appelaient le départ de Ginny et Ron.

Luna et Neville les avaient rejoint dans le but de s'entraîner. Combattre des ennemis bien visibles était aussi un très bon défouloir, et il fallait avouer qu'ils en avaient bien besoin.

Tous très motivés, ils franchirent avec entrain la porte de la salle de simulation.

Une demi heure plus tard, ils en sortaient, l'air visiblement perplexe. Il restait bien une trace de peur et d'excitation caractéristique d'un combat récent sur leur visage, mais visiblement, la salle aux étranges pouvoirs avait su les surprendre, et ils n'en revenaient toujours pas de ce qu'ils venaient de vivre.

-Je ne suis pas mécontent d'en être sorti vivant, soupira Neville en caressant amoureusement sa baguette.

-En tout cas, mention spéciale pour Neville et sa nouvelle baguette, s'exclama fièrement Hermione, je n'avais jamais vu un stupéfix lancé avec autant de précision !

Rougissant sous les compliments qui affluaient, le jeune homme s'enfonça un peu plus dans le fauteuil qu'il avait investi pour récupérer de ses émotions.

Depuis deux jours qu'il étrennait sa propre baguette, tout était plus simple, il ne faisait plus d'erreurs de précision, et il n'avait plus à subir les conséquences des caprices de la baguette de son père.

La sentir réagir au quart de tour durant son affrontement contre un mangemort était un véritable plaisir ! Jusqu'à ce qu'elle lui fasse faux bon quand ils étaient rentrés dans ce bâtiment...

Au moment de lancer un sort, rien ne s'était passé et les mangemorts leur avaient sauté dessus, mettant ainsi fin à leur escapade, et cet échec lui laissait une drôle d'impression...

Mais l'idée qu'elle faisait naître en lui était tellement ... incroyable, qu'il n'osa rien dire et se contenta de sourire aux compliments.

Et tout le monde, sauf Luna (qui attirait tous les objets de la pièce à elle depuis qu'ils étaient sortis) , était tellement content qu'il ne voulait pas casser l'ambiance à cause de suppositions tortueuses...

Pour la première fois depuis deux longues journées, les adolescents passèrent un moment d'insouciance, discutant avec animation des différents sorts qu'ils connaissaient. Ils s'interrogèrent bien sur la raison qui poussait Luna à faire voler des coussins, mais aucun ne s'en formalisa. Après tout, la jeune fille les avait habitué à un comportement des plus déroutant !

Ce soir là, nombre d'élèves mangèrent vite pour partir en week-end anticipé chez leur famille. Par solidarité ou par effet de groupe, tous eurent donc tôt fait de manger.

Hermione proposa donc de profiter du fait qu'il leur restait beaucoup de temps avant le coucher du soleil pour aller rendre visite à Hagrid.

Des mesures de sécurité (des aurors partout et interdiction de sortir après le coucher du soleil) ayant été prises, il n'avait pu le voir avant. D'ailleurs il leur semblait qu'ils n'étaient pas sortis depuis une éternité.

C'est donc avec plaisir qu'ils bondirent littéralement en dehors du château. Moitié courant, moitié sautant, ils passèrent à côté des aurors en faction, les saluant joyeusement au passage.

Après l'atmosphère pesante de la Grande Salle, l'air frais de cette fin de journée était comme un renouveau. Ne résistant pas à la tentation, dès qu'elle fut sur d'être hors de vue, Léa se transforma en panthère.

Après cette période d'attente et de piétinement pour retrouver ses amis, l'ivresse de la course et du vent qu'elle provoquait sur sa peau la mena au comble de la félicité.

Sous les regards amusés d'Hermione et de Martin qui couraient à perdre haleine sur le chemin, elle trottina plus calmement de sa démarche souple et régulière à l'ombre du sous-bois.

Mieux valait être discret au cas où un auror traînait dans le coin. Même si elle n'avait pas trop de soucis à se faire de ce côté grâce à ses yeux de félin, elle surveillait les alentours.

Et c'est en scrutant plus loin dans les fourrés qu'elle remarqua un étrange phénomène : les herbes et brindilles jonchant le sol ondulait comme sous une brise, et pourtant quand elle s'arrêta ; Léa ne sentit pas le moindre souffle de vent sur sa peau.

En y prêtant attention, il ne s'agissait pas du seul fait anormal, l'humidité ambiante était sensiblement supérieure à la normale, et surtout, ces brindilles s'agitaient sans faire le moindre bruit de craquements caractéristiques.

Rampant comme seul les félins savent le faire, Léa se faufila entre deux buissons pour s'approcher de cette masse mouvante.

Vue de plus près, il était clair que les brindilles ne faisaient pas que ployer d'un côté puis de l'autre ; aussi inexorablement que l'océan à marée haute, elles avançaient tout en produisant un son envoûtant et chaleureux.

Aucun doute possible pour la jeune animagus, quoi que ce soit, cette chose était bénéfique.

Armée de cette seule certitude, elle fit un pas en dehors de sa cachette, puis un second et ainsi de suite jusqu'à atteindre l'étendue herbeuse qui s'avançait à sa rencontre.

S'arrêtant, elle regarda ces tous petits êtres recouverts de mousses et d'herbes contourner ses pattes comme si rien ne pouvait les étonner. Ils évoluaient lentement, mais quand Léa se mit en mouvement pour faire demi-tour, un chemin se forma rapidement au milieu de la multitude pour la laisser passer.

Piquant un sprint, elle eut vite fait de retrouver ses amis qui l'attendaient sur le chemin.

-Qu'est-ce que tu faisais, ronchonna Martin quand elle eut reprit sa forme de jeune sorcière de 16 ans, on est sortis pour aller voir Hagrid, pas pour se promener dans les bois !

-Il y a des choses bizarres qui viennent de la forêt interdite, se justifia-t-elle, c'est petit et ça gigote de partout !

-C'est des araignées ? S'inquiéta Martin.

-Non, on dirait plutôt un gros bout de chewing-gum qu'on aurait roulé dans un tas de foin !

-Tu connais le chewing-gum ? S'étonna Hermione, mais je croyais que c'était moldu !

-Mes parents en mâchent tout le temps, c'est un tic qu'ils ont pris au près des administrations moldues... Personnellement je préfère carrément les bubagump (bon, petite référence à Forrest Gump... C'est une pâte à mâcher qui change de goût, et quand on fait des bulles avec, elles n'éclatent pas !).

-Votre conversation m'intéresse grandement, les interrompit Martin en jetant des regards inquiets vers la forêt interdite, mais Léa, tu sais si ces petites choses sont dangereuses ou pas ?

-Je ne pense pas, elles dégagent une sorte de chant paisible...

-Ce sont peut-être les nouveaux voisins d'Hagrid qui emménagent ??

-Pas assez féroces d'après ce qu'a dit Léa, objecta Hermione d'un ton catégorique, cette année il a été plutôt calme, mais notre cher garde chasse est adepte des créatures pleines de dents comme les molosses ou les dragons. Mais je ne les vois pas, ils sont où ?

Se tordant le cou, elle tentait de distinguer un mouvement à l'abri des arbres.

-Je ne les vois que sous ma forme animagus, ces créatures se camouflent dans les herbes.

-Allons demander à Hagrid, mais je paris que ce sont des Petits êtres de la forêt.

Espérant que leur ami soit là, les trois sorciers franchirent les quelques mètres qui les séparaient du perron de la cabane.

Ils n'eurent pas à tambouriner à la porte, celle-ci s'ouvrit sur un Hagrid près à les accueillir.

D'après son rugissement très hagridien, il s'attendait à les voir, mais pas ici.

-Comment ça pas ici ? L'interrogea Hermione, il y a une prophétie qui dit qu'on devait se voir aujourd'hui mais pas ici ??!

Hagrid resta un moment interloqué devant les trois enfants, puis tout à coup son visage s'éclaira :

-AH !! S'exclama-t-il, Dobby n'a pas put vous prévenir, j'aurais du m'en douter avec ce qu'il avait d'autre à faire... L'accueil de la délégation a dut lui prendre plus de temps que prévu !

-Mouais, grogna dubitativement Léa, je sais pas pour vous, mais moi j'ai maintenant deux mystères plutôt troubles sur les bras...

Faisant signe qu'elle aussi, Hermione jeta un regard faussement excédé au demi géant. Il fallait qu'il soit un peu plus clair dans ses propos !

-Bon, je vous explique. Ron et Ginny ont dut rejoindre leurs parents, alors ils sont chez Sirius. Et il faut que vous y alliez aussi pour assister à une réunion de l'ordre sur demande de Dumbledore. J'étais censé m'en occuper, mais comme je ne pouvais pas, j'ai demandé à Dobby de le faire, mais il devait être trop occupé à accueillir les délégations de créatures magiques qui arrivent ce soir. Les petits êtres de la forêt ont accepté de se joindre à nous, annonça-t-il le visage fendu en un sourire radieux. C'est une très bonne nouvelle !

-Tu sais que ce sont les deux meilleures nouvelles que l'on ait eut depuis longtemps !! Exultèrent les jeunes gens, tu mérites le titre de messager d'honneur !!

Et Léa se mit à danser autour de Hagrid prit d'assauts par Hermione, pendant que Martin dansait avec Crockdur.

Ce moment d'euphorie ne dura pas longtemps (juste un quart d'heure !), ils se rappelèrent vite qu'ils devaient assister à une réunion.

-On doit être au quartier général de l'ordre à quelle heure, demanda Hermione le souffle court.

-Dans cinq minutes, il faut donc qu'on se dépêche un peu.

Le sourire de nouveau installé sur les lèvres, le petit groupe dominé par la masse imposante de Hagrid se mit en route vers le château.

-C'était bien la peine de se déplacer jusque là pour rentrer aussitôt, râla Martin.

Mais au fond, ils n'auraient pu rêver mieux, ils étaient partis pour trouver un peu de réconfort, et ils revenaient avec la certitude de voir leurs amis dans quelques minutes ! E plus, avec un peu d'optimisme, ils auraient peut-être quelques informations sur Harry.

Ils avaient de quoi se réjouir en se rendant au bureau de Dumbledore.

Tout le long du trajet, ils interrogèrent leur professeur de soin aux créatures magiques au sujet des petits êtres de la forêt.

-C'est la délégation des Mousses que vous avez dut apercevoir.

-Que Léa a aperçu, corrigea Martin, nous on a rien vu !

-Oui, ils savent se faire très discret, même quand ils se déplacent en nombre comme aujourd'hui. Mais il ne s'agit que d'une partie des petits êtres, expliqua joyeusement Hagrid. Il marchait d'un pas tellement vif que ses élèves devaient le suivre en courant presque.

Il y a quatre délégations au total : les lutins, les korrigans, les mousses que vous avez rencontrés et les fées, qui constituent les Petits êtres. Dobby connaissait un vieil elfe des forêts solitaire qui avait élu domicile dans le parc (il s'est avéré qu'il s'agissait d'un cousin au quinzième degré... les elfes de maisons sont des cousins des elfes des forêts qui entretiennent l'habitats naturel des Petits êtres de la forêt, il a donc accepté de lui rendre service), ce dernier connaissait par cœur la partie de la forêt où ils vivent. Donc ce vieux solitaire et Dobby ont convaincu nos actuels alliés de rejoindre notre cause. Ils n'ont pas été très difficiles à convaincre, la magie noire n'a rien de bon pour eux, mais ça, Dumbledore vous l'expliquerait mieux que moi ! Enfin bref, si tout se passe bien, ce soir, les abords de Poudlard seront on ne peut plus protégés. Il ne faut pas croire ce qu'on voit, il n'y a pas plus redoutable bouclier magique que ces créatures là ! Par contre, on n'a pas finit de courir après nos affaires, les lutins et les korrigans sont de vrai petits farceurs !!

-Ce sont les mêmes que dans les légendes moldues ?

-Je ne connais pas les légendes moldues... Alors je ne pourrais pas te dire...

-Les lutins et les korrigans, sont connus comme étant de petits êtres de 20 cm environ, récita Hermione, ils sont souvent représentés chevauchant des citrouilles conduites par des souris !! Ridicule.

-Et pourtant, c'est vrai ! Pour ce qui est des lutins en tout cas... Mais vous en saurez plus lors de mon prochain cours. Tu as eut de la chance de tomber sur des Mousses, Léa, ils sont plutôt calme. Et discret ! Tu as une bonne vue pour les avoir repérés !

Tout à coup gênée, la jeune fille dissimula ses joues devenues rouges en faisant semblant de refaire ses lacets. Sans se soucier de sa réaction étrange, le semi-géant se posta devant la gargouille gardienne et lui hurla le mot de passe.

-PUCIGRATE !!

-Cette statue n'est pas sourde Hagrid, lui reprocha Hermine, je comprends mieux ce mot de passe maintenant !

(eh oui bande d'ignorants ! Ceux qui ont suivit le cour de soin aux créatures magiques en 3ème année savent que les Mousses et les pucigrates sont connues pour être les lus petites créatures magiques qui soient.)

Cherchant toujours le sens des paroles d'Hermione, Martin monta à sa suite en se grattant la tête ?

-J'ai pas compris.

- ça ne m'étonne pas, se moqua Léa en le doublant.

-Gnagnagna, et refais ton lacet chaton !

Vicieusement, Martin sortit sa baguette et jeta un sort aux chaussures de sa sœur.

Le temps qu'elle refasse ses lacets, Martin et Hermione avait déjà disparut dans la cheminée.

Hagrid l'attendait avec un pot de poudre de cheminette.

La pièce était comme ils l'avaient laissé la veille, certaines chaises ayant disparues pour faire de la place sans doute.

Léa observa un instant un dernier rayon de soleil, filtrant par la fenêtre, glisser le long du mur et disparaître. La soirée ne faisait que commencer, les membres de l'ordre auraient sûrement beaucoup de choses à dire.

-Luna et Neville ne viennent pas, demanda la jeune fille en en prenant une poignée.

-non, Neville est à sainte mangouste et Luna se repose, ils vous rejoindront plus tard.

-Et toi ?

-Moi non lus, il faut que j'aille aider Dobby, Dumbledore compte sur moi !

Ce qui semblait le ravir.

Ainsi informé, Léa disparut dans les flammes magiques, en route pour le sombre monde des adultes.

Quand elle arriva dans l'autre cheminée (je m'y ferais jamais... ça me fait toujours tout drôle de dire ça !!), elle fut immédiatement happée par des bras puissants.

-EH !! Tirez pas comme ça ! S'écria-t-elle en tentant de retrouver son équilibre après son voyage mouvementé.

Tout ce qu'elle distingua à travers la fumées, durant les premiers instants, fut une chevelure rousse retenue en un catogan.

Tiens, encore un Weasley, se dit-elle.

Puis le visage apparut. Souligné de larges cernes, les yeux d'un noir profond reflétaient une grande tristesse, mais malgré tout, le rouquin affichait un sourire avenant.

-Soit un peu moins violent avec les gens qui arrivent, le rabroua une superbe jeune femme aux longs cheveux longs qui se tenait près de lui, excuse le, dit-elle en s'adressant à Léa, on lui a dit de s'occuper de la régulation des arrivées par la cheminée et il prend son rôle un peu trop à cœur... Je m'appelle Fleur Delacour, et lui c'est Charlie Weasley, ne prend pas garde aux vieux hiboux qui sont là-bas, tes amis sont par là, première à gauche.

Détournant le regard d'un groupe de trois vieillard, plus flétris qu'une vieille pomme oubliée depuis au moins 15 ans dans un grenier, qui discutaient en lui jetant des coups d'œil furtifs et outrés, elle se dirigea vers la porte qu'on lui avait gentiment indiquée.

Remerciant le jeune couple, elle se faufila par l'ouverture et se dirigea vers la porte indiquée par Fleur.

Elle allait pousser la porte quand un drôle de chevalier coiffé d'un heaume l'interrompit dans sa course d'un toussotement poli mais parfaitement ridicule.

-S'il m'est permis de m'exprimer en si belle compagnie, dit-il d'une voix pompeuse en bombant le torse, je vous conseillerais de ne point trop vous hâter dans cette direction gente dame. Ou tout de moins d'attendre quelques instants que je puisse vous conter fleurette.

Sous ses yeux ébahis, le chevalier de Catogan (car il s'agissait bien de lui) tenta d'effectuer un moulinet qui se voulait impressionnant avec son épée, mais celle-ci, emportée par son élan, sauta hors du cadre, rapidement suivit par son propriétaire déséquilibré par le mouvement et par le poids de son armure.

Jetant un dernier regard amusé au tableau constitué maintenant d'un simple fond gris sombre, la jeune fille poursuivit sa route malgré la mise en garde.

Elle était entrain de rêver, ou un personnage ridicule de tableau venait de lui faire la cour... ? Est-ce que cette étrange maison recelait d'autre surprise dans ce genre ?

La salle que Léa découvrit n'était autre que le salon. Une dizaine de personnes s'y trouvaient déjà, discutant par petits groupes.

A sa gauche, elle reconnut Amélia Bones qui discutait avec deux hommes à l'allure on ne peut plus ennuyeuse, puis un groupe d'aurors, et au fond elle eut la surprise de voir ses parents discutant avec Hermione et Martin.

-Papa ! Maman ! S'écria-t-elle en les reconnaissant, vous êtes là !

-Bonjour mon chaton, l'accueillit sa mère en la serrant dans ses bras.

-Tu vas bien, on a eut une de ces peur pour vous, renchérit son père en l'étouffant de plus belle.

-Nous aussi on a eut peur...

-Parle pour toi, l'interrompit Martin modestement.

-Cause toujours !

Sans prendre garde à l'air outré de son frère, Léa demanda à ses parents s'ils avaient des nouvelles de Harry.

-Non, mais peut être que d'autres membres de l'ordre en auront, nous ne sommes pas les mieux placé pour savoir de telles choses !

Une fois remise de sa déception, Léa se tourna vers son frère et Hermione.

-Vous auriez pu m'attendre, râla-t-elle, on dirait une maison de fous ici !

-Je te remercie, s'offusqua Sirius de son portrait, c'est chez moi je te le rappelle ! Et il n'y a personne de fou ici, sauf Kreattur peut-être...

-Sirius, intervint Hermione.

Mais elle n'eut pas le temps d'entamer un plaidoyer en faveur de l'elfe, le chevalier de Catogan, qui venait de se glisser aux côtés de Sirius, entama un récital de chants grégoriens sous le regard ébahi de l'assistance.

-tu disais ? Se moqua Léa.

Aussi vite que possible, tout le monde migra vers le côté opposé de la salle.

De loin, Hermione fit un petit signe d'excuse à Sirius. Tant pis s'ils ne pouvaient plus lui parler, pour rien au monde ils n'auraient supportés de se faire hurler dans les oreilles par ce saltimbanque amateur !

-Qu'est-ce qui lui prend... On dirait qu'il parle d'une femme... Ses cheveux soie de nuit et ses yeux soie du jour ?

De plus en plus gênée par l'avancée du raisonnement d'Hermione, Léa détourna aussi vite que possible son attention.

-Ron et Ginny ne sont pas là ? Demanda-t-elle d'une voix innocente.

-J'allais le demander quand tu es arrivée.

Tous deux, appuyés par Hermione, se tournèrent vers les parents Boudebois dans l'attente d'une réponse.

Apparemment, ils n'étaient pas ravis de devoir répondre à cette question et cherchaient une tournure de phrase appropriée.

-Qu'est-ce qui se passe, s'inquiéta Hermione d'une voix anormalement aigue, il leur ait arrivé quelque chose ?

-Il vaut mieux que vous soyez au courant avant qu'ils arrivent, je crois... Commença le père d'une voix hésitante.

-Ron et Ginny sont avec leurs parents, continua la mère en jetant des regards soucieux aux enfants, ils préparent l'enterrement d'un de leur fils...

-Quoi !! Un Weasley est mort ! S'écria Hermione sans se soucier du chevalier de Catogan qui hurlait encore plus fort pour couvrir le son de sa voix. Qui ?

-Leur jeune fils qui travaillait au ministère...

-Percy...

Connaître le prénom du défunt ne changeait pas grand-chose, si ce n'est que de pouvoir nommer la personne donnait plus de force à la peine qui submergeait Hermione en cet instant.

Léa était touchée par la nouvelle, mais pas autant qu'Hermione qui était beaucoup plus proche de la famille Weasley. Aussitôt, elle demanda à savoir où elle pourrait les trouver. Elle avait un ami très proche à soutenir, un ami qui avait su l'aider quand elle en avait besoin.

Mais elle n'eut pas à attendre la réponse des parents Boudebois, ce fut Ron qui vint à elle. Accompagné de sa sœur, des jumeaux et de ses parents, il entra à ce moment dans la pièce. Les yeux plus ou moins rougis, mais tous partageant la même peine, ils venaient pour la réunion qui allait bientôt commencer.

En voyant cette famille toute perdue au milieu des nombreuses personnes qui entraient petit à petit dans la pièce, Hermione eut un pincement au cœur. Mr et Mme Weasley étaient la générosité incarnée à ses yeux, et même si Percy n'était pas une personne qu'elle appréciait, leur douleur ne la touchait pas moins.

Par respect, ou sur ordre de Sirius, le chevalier de Catogan s'était tue, et c'est dans un silence relatif, étant donné le nombre de personne qui se trouvait maintenant dans la pièce, qu'Hermione assura son soutien à cette famille qui était maintenant la sienne. Mme Weasley l'étouffa littéralement en la serrant dans ses bras, et Ginny ne put retenir ses larmes plus longtemps, s'abandonnant dans les bras de son amie.

Toute personne qui regardait cette famille pouvait voir à quel point elle était blessé, touchée au plus profond de sa chair.

Et pour Hermione, une monstruosité chassait l'autre. Son père, sa mère, Harry (même s'il n'était peut-être pas mort), Percy... A qui le tour ?

Mais les sarcasmes ne faisaient pas de bien.

Retenant avec peine les larmes qui lui montaient aux yeux, Hermione se retrouva finalement devant Ron. Ne sachant pas quoi dire, elle resta quelques secondes devant lui, et finalement se jeta dans ses bras. Les gestes avaient parfois plus de force que toute parole. Esquissant un sourire qui se mua en grimace, le rouquin s'excusa de ne pas les avoir prévenu de leur départ.

-Toutes les heures que j'ai passées à pester contre toi et Ginny sont oubliées, et avec toutes les horreurs que j'ai dites et pensées, c'est plutôt à moi de m'excuser.

Voyant que son ami esquissait un véritable sourire, la jeune fille tue toute la partie où elle s'inquiétait de leur absence, ça n'avait plus aucune importance à présent.

Ce n'est qu'une fois tous installés autour de la grande table de réunion, agrandie pour l'occasion ainsi que la pièce, qu'elle osa lui demander ce qui était arrivé à Percy.

-il était au ministère quand l'attaque s'est produite, raconta-t-il d'une voix tremblante, il était chargé de l'organisation du transfert des langues de plombs dans un lieu sécurisé...

Sa voix se brisa, il ne pouvait continuer. D'un même mouvement, le petit groupe constitué des cinq enfants, présents au milieu de tous ces adultes, se resserra un peu plus sur les membres blessés de la même façon qu'on se recroqueville sur soi-même, les bras autour des genoux.

Pendant ce temps, de l'autre côté de la table, Dumbledore, qui était arrivé depuis quelques minutes, accompagné de Dots, discutait avec Mme Weasley, l'empêchant par là même de sombrer.

L'humeur autour de la table n'était pas des plus joyeuses, on se serait cru à un enterrement.

Ce fut l'arrivée de Rogue, le visage plus pâle que jamais, qui ramena un peu d'animation. Les convives se risquèrent à discuter à voix haute, puis à s'interpeller, et finalement, les messes basses se transformèrent en discussions franches et animées.

-Severus ! Le salua le directeur, heureux de te voir parmi nous, nous allons pouvoir commencer.

Le professeur de potion se contenta d'hocher la tête et de prendre place entre Dumbledore et un rasta. Peu ravi d'être installé à côté d'une serpillière, il jeta un regard de mépris à son voisin avant de parcourir des yeux l'assemblée présente.

Au moins une vingtaine de personnes se trouvaient maintenant autour de la table.

Le sourd bourdonnement des conversations emplissait la salle, et quand Dumbledore se leva, un silence totale et respectueux lui fit place.

-Membres de l'ordre, bonsoir, commença le grand mage d'une voix calme et posée, bienvenue à cette réunion imprévue et improvisée, je crois que vous serez tous d'accord pour convenir qu'elle était nécessaire. Avant de laisser la parole à des sorciers qui ont sûrement des choses plus intéressantes à dire, je tiens à dire quelques mots... Certains d'entre nous ont perdu des proches, d'autres des alliés. Pour cela, je ne vous demanderais pas une minute de silence, car ce serait une minute de perdue, mais au contraire, je vous demanderais de parler, partager vos informations et faire que tous ces morts ne soient pas vains.

Et sur une note plus joyeuse, je tiens à faire remarquer que nous avons cinq nouveaux membres aujourd'hui, et je suis prêt à parier que ce n'est pas seulement pour les excellents gâteaux de Mme Weasley qu'ils sont là !

Tous les regards se braquèrent sur le bout de la table. Timidement, Léa fit un petit signe de la main pendant qu'Hermione prenait un air de ministre et que les trois autres s'enfonçaient plus profondément dans leurs sièges.

Sur ces paroles d'espoir, Dumbledore passa la parole à Dots. Celui-ci ne prit pas de gant en peau de dragon et attaqua directement l'essentiel : le bilan des quatre attaques. D'un ton ferme et ne souffrant pas d'interruption, il énuméra le nom des morts et des disparues, le malaise s'installant de plus en plus à chaque nom ajouté à la liste.

Ensuite, les faits ainsi détaillés furent étudiés sous toutes leurs coutures, les personnes présentes mirent toute leur énergie à trouver le pourquoi et le comment de ces évènements tragiques. Chacun apportant sa part de faits et de raisonnements, une conclusion de taille finie par apparaître évidente.

-Donc le ministère est bourré de taupe... Résuma tristement Sirius.

-C'est dit grossièrement, mais ce n'est pas surprenant, grogna Rogue.

Et voyant que Black devenait rouge pourpre de colère, il ajouta avec mépris :

-Je parlais des taupes au ministère bien sûr, Lord Voldemort commence cette seconde guerre avec les bases de la première. Et Lucius Malfoy est loin d'être le seul à avoir sut s'assurer une place confortable au ministère.

-Vous auriez des noms à nous donner ?

-Ce n'est pas si simple, ma situation ne me permet pas de savoir de telles choses, répondit sèchement Rogue.

-On se demande ce qu'elle permet, toussota Sirius.

Heureusement, les enfants, qui étaient situés en dessous de Sirius, furent les seuls à entendre cette réflexion. Sinon, nul doute que la discussion aurait dégénérée.

Le vieil homme, situé à côté de Martin, remua sur sa chaise, il allait intervenir.

-Donc il y a des traîtres infiltrés... Et que peut-on faire contre ça ? Demanda l'auror reconverti dans la stratégie.

Tout le monde se tourna vers Dumbledore et Dots. Ce dernier avait les yeux fixés sur un point de son esprit, une barre soucieuse au milieu de son front révélant une intense réflexion.

Dumbledore quand à lui, esquissait un sourire confiant, comme s'il n'y avait pas de véritable problème.

-Il faut préserver ce que l'on sait sûr, finit-il par dire, l'ordre du phénix par exemple.

Puis se tournant vers son voisin ministre toujours plongé en pleine réflexion, il ajouta à son intention : auriez vous une idée ?

-Peut-être... Hésita le ministre de la magie, peut-être qu'il faut rendre l'ordre du phénix indépendant et libre d'agir. Albus, il faudrait couper tout lien avec le ministère pour plus de sécurité.

-Mr le ministre, vous êtes sûr...

-Oui, l'interrompit Dots, tant que Dumbledore est à sa tête, je pense que donner carte blanche à l'ordre est le meilleur moyen de lutter contre Voldemort et ses mangemorts. Les portoloins (Word me propose de remplacer portoloin par portoricain, mouahahah, est-ce qu'on a deja voyagé en portoricain ?? il est fou ce logiciel !), les sortilèges, le réseau de cheminette,... rien ne doit ralentir l'ordre.

L'assemblée présente gronda, en partie pour exprimer un soutien, et en partie pour exprimer sa réticence. Cette perspective ne séduisait pas à l'unanimité, mais la discussion ne faisait que commencer.

Au plus grand malheur de Léa, car ce ne fut qu'au bout d'une demi heure de discussion que cette proposition fut acceptée, à condition que Dumbledore face un rapport complet et régulier à Dots et Bones.

Léa en était à regretter d'assister à cette réunion, quand un sujet beaucoup plus intéressant fut abordé : la protection de Poudlard.

-Je crois que cette question intéresse beaucoup de monde ici, commença Mme Bones, moi-même, ayant ma fille Susan à Poudlard, j'aimerais savoir ce qu'il en est, vous m'aviez parlé de créatures.

-Je m'en doute Amélia. Il n'y a encore rien d'officiel, mais j'ai le plaisir de vous annoncer que le petit peuple de la forêt et les sphinx vont, entre autre, s'en charger.

-Les sphinx ! S'étonna un couple d'aurors, n'est-ce pas un peu risqué ?

Beaucoup de personnes acquiescèrent autour de la table, montrant leur inquiétude.

-Nous allons nous amuser comme jamais ! Exulta Dumbledore.

Devant l'agitation croissante des membres de l'ordre, Dumbledore ajouta :

-Je sais que les sphinx sont considérés comme dangereux...

-ça c'est rien de le dire...

-Mais ! Si aucun élève ne désobéit aux indications (regard discret vers Martin, ce qui entraîne un regard interrogateur de la part des jumeaux Weasley), il n'y aura aucun problème, les sphinx n'attaques pas sans raisons et sont très obéissants. Je serais vous, je me méfierais plutôt des miniauris (surnom donné au petit peuple de la forêt, ça vient de miniauriculaire, un peu comme minipousse ;-)).

Cette fois-ci, son sourire était résolument malicieux, une lueur d'amusement brillant dans son regard.

A l'exception de quelques personnes, dont les cinq adolescents en bout de table, tous sourirent d'un air de dire que ce vieux hibou ne sortirait jamais de l'enfance malgré sa grande sagesse.

-J'ai pas comprit, murmura Martin à Léa.

-Moi non plus, répondit sa sœur sur le même ton, Hermione ?

-Aucune idée, les petits êtres sont des créatures de classe 2, donc inoffensives même si puissantes.

Se penchant pour parler bas et ne pas déranger les adultes qui continuaient de disserter sur les différentes taches que chacun des membres aurait à accomplir, Ron ajouta sur le ton de la confidence :

-Il parait que les lutins sont de grands farceurs, ils en font voir de toutes les couleurs aux fées et aux humains vivant dans leur entourage.

-Il ne manquait plus que ça, soupira Hermione pendant que Martin souriait d'un air ravi, Poudlard terrain de jeu pour une bande de lutins déchaînés !!

-ça va être génial ! Exulta Martin.

-Aussi fou que Dumbledore...

-Je me demande comment ils vont protéger l'école.

-Hagrid nous a parlé d'une barrière magique tout à l'heure, mais on en saura plus à son prochain cours.

-ça va être un cours épuisant, soupira Hermione, je le sens...

Pendant que les jeunes sorciers discutaient à voix basse dans leur coin, la réunion arrivait sur sa fin.

Chacun s'étant vu attribué une tache bien particulière pour trouver la planque de Voldemort (celle où se trouvait tous les langues de plomb enlevés), démasquer les mangemorts du ministère, ou continuer la traque des mangemorts pour les aurors présents, les plus pressés s'en allèrent tout de suite, alors que d'autre s'attardaient pour poser des questions.

Personne ne comprenait pourquoi Voldemort voulait à ce point le sceau du ministère, et ça en inquiétait plus d'un. De même, les langues de plombs kidnappés travaillaient sur des projets totalement indépendants, ils n'avaient donc pu déterminer ce que voulait savoir les mangemorts, quel projet les intéressait.

L'ambiance en cette fin de réunion n'était donc pas meilleure qu'au début, tout ce qu'ils avaient appris de concret, c'est que la France était de plus en plus touchée, et qu'ils envisageaient d'augmenter les relations entre les ministères de ces deux pays. En plus, ils ne pouvaient plus faire confiance aux membres du ministère. Que des mauvaises nouvelles. La seule éclaircie était que la forte concentration de mangemorts à Paris laissait présager qu'une observation attentive de ces lieux leur en apprendrait plus, mais cette ville était aussi vaste que Londres...

A moitié désespéré, Lupin aida les membres les plus âgés à se lever. En quelques minutes, la salle se vida des trois quart, seuls restant les proches de Harry, et Severus Rogue sur demande de Dumbledore.

-Maintenant que nous sommes moins nombreux, je me demande si il faut rétrécir la table...

Jetant un coup d'œil à Rogue puis à Black, Alastor fit signe que non.

-Voyons, c'est ridicule, intervint Tonks, ils sauront bien se tenir pendant quelques temps !

-Je ne parierais pas là dessus... Grogna Fol œil en surveillant Sirius du coin de son œil magique.

-Bon, siffla Rogue, de quoi voulez vous parler maintenant, je n'ai pas tout mon temps.

-Tu es pressé de rejoindre tes amis mangemorts ? Railla Sirius.

-Qu'est-ce que je disais, s'exclama Maugrey, ça fait pas trente secondes et ils sont déjà prêts à se sauter dessus !

-Que voulez-vous, siffla Rogue d'un air mauvais, il ne peut rien faire d'autre que médire, alors il ne s'en gène pas.

-Pour ta part, qu'on aille pas se demander pourquoi tu joue l'agent double : aurais-tu du mal à te décider ?? Répliqua Sirius d'un ton acerbe.

A bout de nerf, le professeur de potion se jeta sur le tableau, prêt à en faire des confettis.

Mais heureusement, les aurors ont des réflexes : Maugrey tira de force Rogue en un coup de baguette pendant que Tonks jetait un sort de glue perpétuelle sur le tableau.

Assit par la force des choses sur un siège, Rogue remit dignement ses habits en place pendant que Sirius hurlait à plein poumon contre Nymphadora.

-Et comment on va faire maintenant pour me bouger de place !! C'est malin, on a déjà eut assez de mal avec celui de ma mère, on va être obligé de...

-Sirius, l'interrompit Dumbledore d'une voix sans appel, ne préfères tu pas que l'on parle de ton filleul ?

-Grmbl...

-Je vais prendre ça pour un oui. Bon, si je vous fais rester un peu plus longtemps, c'est pour écouter ce que ces jeunes gens ont à nous dire. Je me doute qu'intervenir au milieu de tous ces politiciens et aurors ne doit pas être des plus simple...

-ça c'est sûr, acquiesça Martin, une assemblée de sorciers redoutables, ça intimide !

-En plus vous pensez à tellement plus de chose que nous... soupira Ginny.

-Tu l'admet enfin p'tite sœur, se moqua Fred.

-Depuis le temps qu'on te le répète, renchérit Georges.

Les mains sur les anches, Mme Weasley les regarda sévèrement.

-Ce n'est pas le moment de vous moquer de votre sœur, gronda-t-elle.

-D'accord maman, on attendra un peu alors !

-je ne vois pas ce qu'on peut vous apporter de plus, intervint Hermione, tout ce qu'on sait, on vous l'a dit.

-Tout ce que vous savez, réfléchit Mr Weasley, mais pas tout ce que vous avez entendu.

-J'ai peur de comprendre, trembla Lupin, vous voulez essayer la potion d'intrusion...

-Hors de question ! Objecta catégoriquement Rogue, je refuse de confectionner cette potion si c'est la raison pour laquelle vous m'avez fait rester.

-Pourquoi ? Interrogea Léa, elle sert à quoi cette potion ?

-Elle permet à la personne qui la boit d'accéder à l'inconscient d'une autre personne, récita Hermione, mais je ne pense pas que le problème soit là, n'est-ce pas professeur, demanda-t-elle à Lupin.

-Effectivement, le problème est plutôt qu'il s'agit de magie noire. D'ailleurs j'aimerais bien savoir comment vous êtes au courant de l'existence de cette potion mademoiselle... !

Sous le regard inquisiteur de son professeur, la jeune fille devint rouge cramoisi. Elle n'avait visiblement pas envie de révéler ses sources, et peinait pour trouver une excuse potable. Heureusement, Rogue la tira d'affaire.

-De toute façon, il n'y a pas de question à se poser, je refuse tout simplement de la faire !

-Bien, accepta Dumbledore, il ne nous reste plus qu'à trouver quelqu'un d'autre qui puisse la faire.

-Mais je ne vois toujours pas en quoi cette potion sera utile.

-C'est simple, pendant que vous étiez inconscient sur le sol du musée, vos oreilles ont continuer d'entendre, donc même si vous n'en avez pas conscience, il est possible que vous déteniez des infos intéressantes concernant le lieu où ils se rendaient après leur visite au musée.

-Mais il n'y avait pas des caméras pour ça ? demanda hermione.

-Des quoi ?

-Des caméras ! S'impatienta la jeune fille devant l'ignorance de tous ces adultes.

-Un objet moldu qui donne une image parfaite de ce qui s'est passé, expliqua Mme Boudebois, mais nous nous sommes renseignés, et il y en avait bien, mais elles n'ont pas de son.

-peut être que nous trouverons une autre solution d'ici là, mais cette potion met beaucoup de temps à être préparé, au moins une semaine. Donc ça nous laisse le temps de chercher, mais en attendant, j'aimerais savoir si j'ai l'autorisation d'utiliser cette potion sur vos enfants.

Les Weasley et les Boudebois regardèrent Dumbledore un instant, considérant le pour et le contre.

-Je vous fais confiance, dit finalement Molly Weasley avec l'accord de son mari, si le risque était trop important, vous ne le feriez pas n'est-ce pas ?

-Bien sûr, la rassura le vieux mage.

-Dans ce cas, nous acceptons aussi, se décidèrent les parents Boudebois, si nos enfants sont d'accord eux aussi.

-et comment qu'on l'est, s'exclama Léa, tout ce qui peut permettre de ramener Harry, je le ferais.

-ça fait plaisir à entendre, les remercia Dumbledore en souriant de leur attitude plus que déterminée, mais si quelqu'un à la moindre proposition à faire pour obtenir ces informations autrement qu'en vous mettant un tant soit peu en danger, je serais heureux de l'entendre.

-J'ai peut-être une idée, intervint Sirius, enfin, pas pour avoir ces informations là, mais pour savoir où est Harry

Il était resté silencieux depuis que Dumbledore l'avait remit à sa place, mais il n'en avait pas moins réfléchit intensément. Une idée folle avait germée petit à petit dans sa tête, une idée qui peut-être... marcherait.

-On t'écoute, l'encouragea Remus.

Sachant qu'il avait l'attention de tous, le maraudeur se lança.

-Comme vous l'avez fait remarquer, le champ d'action de notre espion est plutôt limité ; souriant de la grimace plus que mécontente de son rival, il continua avec plus d'entrain ; Je vous propose de m'envoyer dans une des planques de Voldemort en mission pour l'ordre.

Attendant que sa petite bombe fasse effet, Sirius croisa les bras en rigolant intérieurement de l'air réjouit de Rogue (celui qui dit ; ça y est, tout le monde va reconnaître qu'il est fou !!).

-permettez-moi de douter, avança prudemment Maugrey de sa voix la plus diplomate, mais...

-Vous me voyez mal m'infiltrer discrètement, et même me rendre dans la planque de Voldemort ?? Ça se comprend...

-Eclair de lucidité, railla Rogue, c'est pas trop tôt !

L'ignorant superbement, le maraudeur poursuivit :

-Mon statu de peinture ne sera en rien un obstacle, qui mieux qu'un tableau peut espionner discrètement ?

Attendant une réponse qu'il pourrait détourner à l'aide d'un argument bien pensé, il regarda les autres membres de l'ordre.

Certains semblaient considérer cette possibilité, dont Dumbledore, mais d'autres secouaient la tête d'un air dubitatif. Quand à Rogue, n'en parlons pas, il était sur le point de faire une syncope !

-les risques... Commença courageusement Remus Lupin qui appartenait à cette seconde catégorie, mais il fut interrompu rapidement.

-Quels risques ?? Voyons Remus, je suis un tableau ! Et de toute façon, dans deux trois ans ma peinture va commencer à se faire vieille, et je vais me mettre à ressasser les même phrases caricaturales à longueur de temps...

-Dans deux trois ans, on aura trouvé le moyen de te sortir de là !! Avec Neville, on est imbattable, et ce n'est pas une arche mystérieuse qui nous en empêchera ! Lui assura Hermione avec animation et modestie.

Souriant tristement et avec résignation, Sirius hocha la tête avant de lui avouer difficilement :

-Le ministère sait très bien ce qu'est cette arche.

-C'est une prison magique, le devança Hermione, on doit pourvoir trouver quelque chose pour rompre le champ de force qui la constitue.

-Mais comment sais-tu ça ? S'étonna Lupin.

Mais personne ne prit garde à sa remarque.

-Ce n'est pas seulement une prison, ce voile est un passage à sens unique pour le pays des ombres éternelles. Une fois franchit, il a été créé pour que personne ne puisse en revenir. Bien sur il n'était pas prévu que je tombe derrière par accident, il est inutilisé depuis que son utilisation a été interdite en 1755 pour cause d'usage abusif : un fou psychopathe s'en servait pour faire disparaître ses victimes...

-je ne te demanderais pas d'où tu tiens cette dernière information... frissonna Remus en jetant un cou d'œil compatissant à son ami.

La partie de sa personne qui était consciente d'être coincé là-bas ne devait pas s'amuser tous les jours...

-Et je t'en suis reconnaissant ! Le remercia Sirius.

Pendant quelques instants, l'animagus tenta de reprendre ses esprits, de ne pas se laisser submerger par le désespoir.

-Si on pouvait éviter de tomber dans le niaiseux, soupira Rogue, venez en au fait !

-Au moins je propose des idées ! S'emporta Sirius en devenant rouge vif, si tu savais faire autre chose qu'attendre que ton jolie tatouage chauffe...

-En attendant, le coupa l'espion en se redressant sur sa chaise, l'air d'un faucon qui s'ennuie, le jeune Potter a le temps de mourir une bonne centaine de fois avant qu'on entende la première étape de ton plan...

-Si tu me laissais parler...

-tu parlais ?? C'est vrai que c'est tout ce que tu fais depuis...

-AAAAAAAAAAA !!!

Les mains sur les oreilles pour s'éviter la peine d'entendre un mot de plus venant du détestable Severus Rogue, Sirius se mit à courir partout dans la chambre de la courtisane en criant.

-Severus, le réprimandèrent bon nombre des autres personnes attablées, laissez le exposer son plan !

Prit en faute, Rogue ravala son sourire narquois pour adopter son habituel façade impassible.

Heureux de voir que pour une fois son ennemi avait le bec cloué, Sirius arrêta de courir et reprit l'exposé de son plan.

-Il suffit que Rogue diminue mon portrait, le mette dans sa poche et me dépose dans la planque ! Après, je me balade discrètement dans les autres tableaux pour avoir des infos sur la planque principale.

-S'ils n'ont pas d'autre tableaux...

-Ils en ont toujours, mais ils sont rarement commode, intervint de mauvaise grâce Rogue.

Parler en faveur du plan se Sirius devait lui arracher la langue.

-S'ils vous découvrent...

-Qu'ils me torturent, je n'en ai cure ! La seule chose qui compte aujourd'hui à mes yeux, c'est mon filleul.

Tous semblaient près à accepter, ne trouvant plus d'objection à faire.

-Mais tu oublies un détail, grogna Rogue avec une indifférence feinte, ça me fait prendre un risque inutile, si je me fais prendre, j'ai beaucoup plus à perdre que toi.

-Pour quelqu'un qui a l'habitude de risquer sa vie à chaque mission, je te trouve bien frileux

-C'est facile à dire quand on est bien au chaud dans...

Blêmissant soudainement, Rogue interrompit sa phrase. Il avait brusquement attrapé son avant bras sous le coup d'une douleur vive.

Se rendant compte que tout le monde le regardait, il reprit contenance et se leva.

-Il faut que j'y aille, se contenta-t-il de dire d'un ton parfaitement neutre.

-Emmenez moi, lui cria Sirius d'un ton suppliant.

-Certainement pas, grimaça Rogue, vous me voyez débarquer avec un geignard sous le bras ??

-De toute façon, tu es collé au mur Sirius, ça prendrait trop de temps de te décoller, coupa court Dumbledore, puis s'adressant à Severus, ne les faites pas attendre. Comme toujours soyez prudent et venez me voir dès que vous le pourrez, lui dit-il simplement.

Et dans un silence de mort, l'espion sortit de la pièce pour transplaner vers le lieu convenu où il retrouvait toujours un mangemort avant de rejoindre la planque actuelle de Voldemort.

Il prit quelques instants pour souffler et reprendre ses esprits, ce n'était pas le moment de se faire prendre, surtout qu'on l'avait prévenu qu'une grande réunion était prévue ce soir.

prochain chapitre? come back to harry!!