Chapitre 34 : coup de théâtre

Harry était entrain de fuir un sceau géant qui le poursuivait, voulant l'écraser, quand le grincement de la porte de sa cellule le réveilla. Plongé dans un semi coma cauchemardesque, il ne put éviter le sort de confusion lancé par l'intrus.

Aussitôt, il perdit toute cohérence dans ses pensées, incapable de se concentrer sur le moindre détail.

C'est donc semi titubant qu'on le traîna hors des cachots, un pull qu'il ne se souvenait pas avoir mis sur ses épaules en glissa, tombant à terre sans qu'il ait la présence d'esprit de le retenir (merci Kid !!).

Les images défilait trop rapidement pour son esprit perturbé, il se rendit seulement compte qu'on lui faisait gravir des escaliers en colimaçon. Les murs lui paraissaient tellement éloignés, et les escaliers tournaient à n'en plus finir...

C'était sans compter sur les murs du couloir sans fin qui semblaient se rapprocher jusqu'à l'écraserpresque, et la porte à l'autre bout qui ne cessait de reculer pour se mettre hors de portée !

Durant ce qui lui sembla une éternité, il franchit une porte, puis une autre, puis encore une autre, et peut-être beaucoup d'autre aussi, il n'aurait su dire !

Toujours est-il qu'on le laissa finalement se poser tranquillement à même le sol. Même s'il commençait à rêver d'un bon matelas bien confortable, il était content de retrouver une certaine stabilité.

D'ailleurs, heureusement que les effets du sort commençaient à se dissiper, il avait une furieuse envie d'aller au toilette, et il comptait bien en faire part à quelqu'un.

(Sainte mimi priez pour moi !!)

Mais quand il leva le nez du dallage de vieilles pierres, ses idées reprirent brutalement leur place, et il en oublia son envie pressante.

Un brouhaha avait attiré son attention, lui faisant lever le nez du sol pour voir de quoi il s'agissait, et ce qu'il découvrit finit de le ramener à la dure réalité.

Un nombre bien trop élevé d'hommes vêtus de robes noires à capuches se tenait devant lui, le regardant soit avec mépris, soit avec haine ou encore avec amusement.

Tant de mangemorts d'un coup, il n'aurait pas imaginé voir une telle chose un jour, et tout à coup, il était là, jeté sur le sol à leurs pieds pendant qu'une personne qu'il ne voyait que de dos semblait faire un discourt.

L'homme était plutôt rachitique et voûté en plus d'être de taille moyenne, à un tel point que quand Harry se leva, il putl'observer presque de haut. Ses cheveux châtains grisonnant étaient coiffés d'une telle façon qu'on aurait dit un pelage d'animal lui descendant dans la nuque, ses yeux jaunes lui donnaient un air de fauve.

Ce qui marqua particulièrement Harry, ce fut le regard qu'il posa sur lui : un mélange de concentré de haine et d'une froideur polaire. Le genre de regard qui dérange car il semble capable de tuer sur place.

-Maintenant, rien ne pourra nous arrêter, la disparition de jeune survivant, comme on l'appelle, va semer le trouble et la peur chez nos opposants, disait-il d'une voix grave qui tranchait avec son allure de hyène. Nous allons bien nous occuper de lui ...

-Tuons le ! Tuons le !! L'interrompirent certaines personnes en hurlant à travers la salle.

Et c'est à ce moment là que Harry le vit : Rogue le regardait, le visage impassible mais tout de même plus pâle qu'à son habitude. Seule une barre soucieuse en travers de son front laissait deviner l'inquiétude qu'il devait ressentir à ce moment. Mais cette vision ne suffit pas à rassurer le jeune homme qui se trouvait plus que jamais en mauvaise posture : seul, avec Rogue peut-être, face à quarante mangemorts bien décidé ! Mais au moins, les membres de l'ordre seraient au courant.

Harry était prêt à vendre chèrement sa peau, mais il n'eut pas à le faire.

Crocuta apaisa ses hommes d'un geste de la main et poursuivit calmement.

-Le maître a d'autres projets pour lui, mais en attendant, le temps n'est pas venu de nous reposer. Tout d'abord, je profite de ce que vous soyez tous présents, même ceux qui agissent dans l'ombre, car j'ai quelque chose d'important à faire : garde ! Arrêtez cet homme !

Dans la plus grande confusion, un groupe de six hommes armés de leur baguette se leva et se dirigea d'un commun accord vers Rogue. Celui-ci, encore à la recherche d'une solution concernant Harry, ne vit le coup venir que trop tard. Réalisant ce qui était entrain de se passer, il sortit lui aussi sa baguette, mais un sort de désarmement la fit sauter bien rapidement de ses mains. Sans aucun moyen de se défendre, il décida de tenter le tout pour le tout en se jetant sur un de ses adversaires la tête la première à la manière d'un rugbyman moldu. Le percutant dans le bas du ventre, il parvint à le mettre à terre. Alors qu'il se redressait, l'air plus farouche que jamais, il entendit la voix du jeune Potter lui crier :

-Attention derrière !! Le prévint-il, mais c'était trop tard, les cinq mangemorts restant avaient déjà lancé leur sortilège sur le membre de l'ordre du phénix, le réduisant de ce fait à l'impuissance.

Sous le regard dédaigneux de Lucius Malfoy, l'agent double tenta d'esquiver l'attaque avant de tressaillir sous le choc et de perdre le contrôle de son esprit. Les multiples sorts de confusion qui le touchèrent eurent pour conséquence de le rendre aussi inoffensif qu'un veracrasse.

Sur les ordres de Crocuta, il fut donc poussé sans ménagement aux côtés de l'autre prisonnier, sous les menaces de la plupart des mangemorts qui allaient même jusqu'à lui cracher dessus.

Petit à petit, le fait que l'un des membres de l'ordre du phénix venait de se faire arrêter s'imposa à l'esprit de Harry. Rien de pire n'aurait pu se produire à ses yeux, sauf peut-être son emprisonnement, mais ça c'était déjà fait...

Maintenant, il n'y avait plus aucun moyen à ses yeux, pour que Dumbledore et ses amis viennent à son aide

-ça te surprend n'est-ce pas ? Le nargua Falsus qui avait surpris son air désespéré, tu croyais vraiment qu'un espion pouvait échapper impunément à l'œil de lord Voldemort ?!

Par provocation, mais aussi parce que pour la première fois de sa vie il s'inquiétait pour son professeur de potion, Harry se désintéressa du second de Voldemort, ignorant ce qu'il venait de lui dire pour concentrer toute son attention sur la forme noire étendue à ses côtés.

Lui porter secours ouvertement en l'aidant à se redresser n'aurait fait qu'aggraver leur situation en fournissant une excuse aux mangemorts qui n'attendaient qu'un signe de leur chef pour leur faire la fête. C'est pourquoi il se contenta de lui jeter discrètement un sort (il ne pensait vraiment pas être capable d'annuler le sort de confusion alors qu'il se trouvait dans un état de panique assez élevé !) pour le rendre muet. Déjà qu'il rampait sur le sol, il n'avait pas en plus besoin de s'afficher devant ses ex collègues en hurlant des paroles incohérentes au milieu desquelles on distinguait parfois le nom de Dumbledore ou celui de Potter.

Incapable de se redresser tout seul, Rogue resta prostré par terre, ne s'étant probablement même pas rendu compte qu'il ne pouvait plus parler.

Repensant à sa réaction quand il avait regardé dans sa pensine, ou quand il l'avait transformé en crocodile, Harry se dit qu'il n'allait vraiment pas être de bonne humeur quand il reviendrait à lui ! Ne pas maîtriser une situation devait être la chose qu'il supportait le moins.

Cinq minutes plus tard, Crocatus avait donné ses instructions aux mangemorts, leur disant de reprendre leurs activités normales pour ceux qui le pouvaient encore, et ainsi d'observer la réaction du monde de la magie en apprenant la disparition du survivant. D'autres furent chargés de faire parler les différents prisonniers.

Quand il en arriva à donner ses ordres concernant Harry et Rogue, l'intéressé écouta attentivement ce qui l'attendait.

-Mr Potter est l'invité spécial du maître, je vous demanderais donc de ne pas trop l'abîmer. A son sujet, je voudrais parler à Mr Malfoy après cette réunion. Quand à ce cher Severus, le traître...

Il marqua un temps d'arrêt, se délectant du regard noir mais tout de même effrayé de celui qu'il rêvait depuis trop longtemps de punir pour sa trahison.

Toujours allongé, mais ayant assez repris ses esprits pour se rendre compte qu'il ne pouvait parler, le courageux traître, comme se plaisait Harry à l'appeler en cet instant, roulait des yeux en tentant de comprendre ce qui s'était passé.

Quelques minutes auparavant, il était assis parmi ses « confrères », en mission pour l'ordre il est vrai, mais c'était le rôle qu'il jouait, et maintenant il attendait de connaître la nature de son châtiment.

Il n'avait rien vu venir, et pourtant des indices révélateurs de cette situation lui apparaissaient clairement maintenant : il ne voyait que très rarement les autres mangemorts, ne traitant la plupartdu temps qu'avec Voldemort, d'ailleurs il avait été très surpris de découvrir autant de monde en arrivant, il n'était jamais mis au courant des affaires en cours, il n'avait même pas été mis au courant pour Flitwick !! Décidément, il avait été trop bête... et tout ça pour quoi ?? Pour qu'un abruti comme Falsus Crocuta décide de son avenir.

Il lui aurait bien crié toute sa rage et son dégoût, mais ils avaient tout prévu, il ne pouvait rien dire, seulement écouter cette voix doucereuse qu'il ne supportait pas.

- Il a osé pactiser avec les impurs, il a osé tenter de nous duper ! Sa punition sera donc à la hauteur de son acte déplorable : endoloris !!

Sous le coup de la douleur, Rogue tenta de crier, mais aucun son ne sortit, il tenta aussi de fuir la douleur, mais il n'en avait pas la force.

Même si Harry n'avait jamais porté son professeur dans son cœur, le voir ainsi convulser, se tortiller sous le coup de la douleur, était à la limite du supportable. Il dut donc refreiner son envie de détourner le sort vers cette homme qu'il détestait maintenant autant que Voldemort lui-même, et se contenter de détourner les yeux.

Une chose était sûre, il le lui ferait payer un jour !

Et quand la baguette se tourna vers lui, rien que pour montrer ce qu'il ferait subir à l'ordre du phénix et aux aurors d'après Falsus, il affronta la douleur dix fois plus grande que celle infligé des jours plus tôt par Malfoy il lui sembla, il ne lui fit pas le plaisir de crier, ni de ramper. Roulé en boule, n'ayant plus aucune conscience de ce qui se passait en dehors de son corps, il lutta de toutes ses forces contre cette folle idée de vouloir mourir plutôt que de continuer à souffrir comme il souffrait. Il aurait voulut hurler pour se libérer un peu de la douleur, mais jamais il n'aurait fait ce plaisir à son ennemi. Au moment où il allait craquer, la douleur disparut, pour ne laisser place qu'au soulagement d'avoir encore toute sa tête.

Le doloris lui avait semblé durer des heures, et pourtant Rogue était toujours tremblant de douleur à ses côtés, preuve que quelques dizaines de seconde tout au plus avaient passées.

Brutalement, un groupe de sorciers les releva, les traînant sans la moindre compassion vers la porte par laquelle Harry était entré, enfin, il lui semblait que c'était elle, à moins que ce soit sa jumelle juste en face... ce bâtiment semblait être un véritable labyrinthe, et cette image se renforça quand un mangemort lui jeta un autre sort de confusion.

Une fois jetés chacun de leur côté dans une cellule, les deux prisonniers restèrent longtemps allongés ne voulant pas bouger. A tel point que Harry finit par s'endormir roulé en boule sur le sol, et que Rogue s'allongea douloureusement sur un lit, attendant que sa voix revienne.

Quand Harry se réveilla un jour plus tard, les membres tout engourdis par le froid, la première chose qu'il vit fut une masse plus sombre que le reste dans l'obscurité. Immédiatement après lui revinrent en mémoire sa balade à l'extérieure de sa nouvelle chambre, et plus particulièrement la douleur qu'il avait ressentie. Frissonnant à ce souvenir, mais surtout à cause de la température de la pièce, il se donna pour objectif d'allumer un feu. Il en avait bien besoin !

Quelques minutes plus tard, il se redressait très fier de lui, il allait pouvoir se réchauffer un peu. Jetant un coup d'œil autour de lui, il vit que cette cellule n'était pas semblable à la dernière : il y avait deux lits. Sur l'un d'entre eux, un amas de vieux draps ou de chiffons, peu importe, semblait avoir été oublié.

-Des lits ! C'est sympa ! S'exclama Harry, c'est inquiétant, je parle tout seul, ajouta-t-il en se moquant de lui-même.

-Ce qui est inquiétant, c'est de dormir par terre durant plus de huit heures alors qu'il y a des lits, se moqua une voix que Harry ne connaissaitque trop bien pour l'avoir souvent redoutée.

Repérant le regard qui était apparu au milieu de l'amas de draps, qui se trouvait être la cape et la robe du professeur, le jeune homme se justifia, affreusement vexé qu'on l'ai entendu parler tout seul :

-Pas de ma faute si toutes les cellules ne se ressemblent pas ! Les deux que j'ai visitées depuis que je suis ici n'avaient pas de lit ! Et il aurait été plaisant qu'en tant que professeur soucieux du bien être et de la survie de ses élèves, vous me faisiez par de ce détail, professeur.

De mauvaise grâce, Rogue avoua qu'il n'avait pas vu qu'ils étaient deux dans la pièce avant de se tourner vers le mur pour faire semblant de dormir.

-ça promet, grogna Harry en se dirigeant vers l'autre lit.

Si l'unique personne présente se vexait comme un pou à la moindre remarque, il n'allait pas s'amuser !

Il ne lui restait plus qu'à trouver un jeu bien bête pour s'occuper l'esprit.

Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ?

D'accord, il n'avait plus à se plaindre du froid, mais il était enfermédans un lieu non localisé, au milieu d'un nombre effrayant de mangemorts, dans une cellule humide et à la porte en béton, avec son professeur de potion qui plus est !! Il n'y avait pas de quoi se réjouir.

Longuement, il laissa son esprit dériver.

Au bout d'un certain temps de réflexion, il en était à se demander si il pourrait se confectionner un joueur de quidditch en eau grâce à la technique de Luna, quand il entendit Rogue se retourner sur son lit. Apparemment il était réveillé.

-Mais, vous avez votre baguette !? S'exclama tout à coup le professeur.

-Non, ils me l'ont confisquée.

-Dans ce cas comment avez-vous fait ce feu ?

-Sans baguette en tout cas, répliqua Harry qui n'aimait pas le ton suspicieux qu'avait pris Rogue.

-Je m'en doutais, rugit-il, son visage s'éclairant à la lueur du feu. Il avait les yeux brillants comme s'il venait de découvrir la tromperie du siècle.

-Quoi ? Demanda Harry, il ne voyait vraiment pas où le directeur de Serpentard voulait en venir.

-Vous pratiquez la magie sans baguette ! Exulta l'homme en noir.

-Vous le saviez déjà...

-Non.

Jamais réponse n'avait été plus abrupteet convaincante, pour toute personne autre que Harry bien sur.

-Si, le détrompa Harry, j'ai transplané à Noël.

-Parce que vous n'aviez pas appris ?

-Non.

Harry voyait maintenant où était le problème, décidément, jamais Severus Rogue ne changerait !

-Je croyais que...

-Que j'avais passé mon permis alors que je n'avais pas l'âge ? L'interrompit le jeune homme, vous êtes tellement persuadé que je m'obstineà outrepasser le règlement...et vous pourriez me remercier au lieu de vous réjouir, on n'est plus à Poudlard

-Vous auriez pu le dire clairement ! Se défendit Rogue.

-Vous auriez pu me prévenir que j'étais allongé par terre alors qu'il y avait des lits, répliqua Harry.

Tout à coup, le jeune homme vit son professeur de potion s'empourprer légèrement.

-Je ne pouvais pas parler, finit-il par dire comme si c'était un aveu.

-Quoi ?

-Mes chers ex collègues mangemort m'avaient jeté un sort pour que je ne parle pas, ajouta Rogue à regret.

Harry chercha un instant quand les mangemorts avaient jetés un tel sort à leur prisonnier avant de se rendre compte de quoi il s'agissait.

-Ah ! C'était moi, le rassura-t-il.

-Pardon ?

-C'était moi !

Rogue avait perdu son air affolé au souvenir de ces longues heures sans pouvoir parler qu'il avait passé ; il paraissait maintenant furieux.

-Vous m'avez laissé muet pendant tout ce temps !! Ça vous a amusé ?! Explosa-t-il.

-Nan, je...

-J'ai essayé de parler pour me défendre, mais je ne pouvais pas !! A cause de vous !

-Mais je...

-Vous imaginez s'il m'avait demandé de parler ! Ils m'auraient tués pour n'avoir rien dit ! Mais ça devait vous plaire ce petit spectacle !

Retenant difficilement un rugissement de désespoir face à l'impossibilité de discuter calmement avec son professeur, Harry respira un grand coup.

-Pourriez vous simplement m'écouter, réclama-t-il d'un ton posé.

Réussissant enfin à capter l'attention de son colocataire, il tenta d'expliquer son geste.

-Si j'ai fait ça, c'est que vous parliez de Dumbledore sans vous en rendre compte, j'ai eu peur que vous disiez quelque chose dans votre délire. Ensuite j'ai oublié... Mais si on vous avait ordonné de parler, j'aurais tout de suite annulé le sort !

-Vous auriez pu être dans l'incapacité de le faire ! La prochaine fois, laissez moi me débrouiller tout seul, quand j'aurais besoin de votre aide Potter, je vous le ferais savoir !

Voyant que son camarade de chambrée était tourné encore une fois vers le mur pour un bon bout de temps, Harry contrôla avec difficulté la colère et la frustration qu'il sentait monter.

Foutu orgueil !

S'il devait rester encore longtemps ici, il valait mieux qu'ils évitent les sujets qui fâchent à l'avenir. Remarque il y avait un léger progrès par rapport à d'habitude : la discussion ne s'était pas trop mal terminé pour une fois.

Soupirant pour de trop nombreuses raisons, Harry retourna à ses moutons.

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Pour la troisième fois de la journée, la porte se referma sur les mangemorts qui venaient de les questionner.

Se levant précautionneusement pour aller s'asseoir à côté de Rogue, Harry chassa la douleur de son esprit comme il avait appris à le faire durant la séance de torture.

Passant la main au dessus de son professeur, il lui jeta un sortilège d'apaisement.

Jamais il n'aurait imaginé que la magie sans baguette lui serait d'une aide quelconque un jour, mais aujourd'hui il savourait ce don plus que tout.

Le seul problème était qu'il ne pouvait pas appliquer ce sortilège à lui-même, mais fort heureusement, les mangemorts ne s'étaient pas acharné sur lui comme ils l'avaientfait sur Rogue.

Ce dernier avait crié comme jamais cette fois-ci, et Harry ne pouvait qu'admirer le courage dont il faisait montre.

A chaque fois, les hommes cagoulés mettaient plus de puissance dans leur sortilège doloris, et ils posaient les questions avec plus d'insistance, mais le professeur de potion, membre particulier de l'ordre du phénix, ne lâchait rien. Pas le moindre cri, pas le moindre mot.

C'était une tombe vivante.

Voir quelqu'un souffrir, même s'il s'agissait de Rogue, était presque pire que de recevoir le sort de douleur en pleine poitrine.

Combien de fois s'était-il planté les ongles dans la paume de sa main pour s'empêcher d'intervenir ?

Détourner le sort n'aurait pas été très intelligent. D'une part parce qu'il ne savait absolument pas s'il en était capable, et d'autre part, ça n'aurait rien changé.

Alors il était resté dans un coin de la cellule, se bouchant les oreilles pour ne plus entendre, et espérant qu'ils ne se tourneraient pas vers lui une fois qu'ils en auraient fini avec le traître.

Harry frissonna au souvenir de ce qui s'était passé il y a quelques minutes, et aussi il y a quelques heures, et quelques heures encore avant.

Est-ce que cette journée ne finirait jamais ?

Les jambes coupées de désespoir, Harry s'assit sur le lit à côté de Rogue. Celui-ci récupérait doucement, grâce aux bons soins de son élève.

Harry, pour sa part, avait encore mal partout et le désagréable souvenir, ou plutôt douloureux souvenir, des questions qu'on lui avait posé.

Où est le quartier général de l'ordre, qui en fait partie, que dit la prophétie,...

Elles résonnaient encore à ses oreilles comme autant de carillons sonnant le glas de sa punition. A chaque fois qu'il répondait par la négative, un souffle de douleur l'envoyait à terre.

Il ne connaissait que trop bien le goût du sol, l'odeur d'humidité et de crasse des pavés qui le recouvre.

Malgré toute la déchéance les entourant, les deux prisonniers s'efforçaient de garder un minimum de dignité.

Avec moult efforts, Rogue se redressa sur le lit. Etouffant un grognement, il grimaça douloureusement. D'un geste, il refusa l'aide que lui proposait Harry.

-Pourquoi vous ne leur dites pas que Dumbledore est le gardien du secret, ils arrêteraient de vous torturer pour savoir quelque chose que vous ne connaissez pas.

Rogue ricana.

-Vous êtes marrant Potter, si je leur donne une réponse, ils en voudront toujours plus. Après tout, si je leur dis une chose, pourquoi pas tout le reste ? Voici bien la preuve que l'intelligence n'est pas l'apanage des Gryffondors. Courageux ? Tu parles, ils foncent tête baissée plutôt !

-Heureux de voir que le doloris ne vous ôte pas les sarcasmes de la bouche, se renfrogna Harry. Un instant j'ai cru que notre expérience commune atténuerait un peu la haine que vous avez pour moi, mais on dirait qu'il n'en est rien. C'est peine perdue, votre nom vous va si bien !

Son professeur lui lança un regard noir lourd de sens, mais celui-ci ne lui fit ni chaud ni froid. Pour toute réponse, Harry fit disparaître la boule de lumière qu'il avait créée.

Sans les images, peut-être que son colocataire serait plus facile à supporter ?

Quel sal bonhomme ! Ron avait raison, c'était un personnage détestable, et malgré tout ce que Hermione pouvait lui avoir dit (il n'a pas eu une vie facile, c'est un ancien mangemort, au fond il ne doit pas être aussi sombre,...), aucunebonne raison ne pouvait justifier une telle attitude !

Alors qu'il pensait tout ça, Harry tenta de lui faire une grimace. Piètre vengeance quand on sait ce que ça lui coûta ! Une douleur fulgurante lui traversa la mâchoire, pas question de sourire tout de suite, il faudrait attendre que ses muscles récupèrent de cette journée...

Précautionneusement, le jeune homme se leva pour rejoindre son propre lit. Incroyable cette particularité du sortilège doloris qu'il découvrait aujourd'hui. Prodigué plus de dix minutes, il provoquait des crampes partout dans le corps après coup.

Dans le but de soulager ses membres douloureux, le jeune homme se déplaça comme un p'tit vieux de quelques pas.

S'il ne pouvait même pas se venger en grimaçant, où allait-on ? Pensa Harry en s'allongeant doucement sur sa paillasse de lit. Déjà qu'il s'ennuyait comme un rat mort dans ce cachot, si en plus le séjour devenait désagréable...

Avec délice, Harry s'abandonna à la douce décontraction de ses muscles offerte au contact du lit. Même s'il était peu confortable, il avait l'avantage de ne pas pouvoir être pire que le sol.

Peu à peu, il sentit ses muscles se relâcher un à un. Même si se laisser aller était douloureux dans un premier temps, ça valait la peine de souffrir encore un peu pour atteindre cet état de repos bienfaiteur.

S'il avait été en présence d'une personne autre que Severus Rogue, il ne se serait pas gêner pour pousser les cris de soulagement qui vont avec, mais il imaginait déjà les réflexions qu'il ne manquerait pas de faire.

De bon goût, toujours, mais au combien désagréables !

« Arrêtez de piailler comme un enfant Potter ! » et « c'est vous qui vous êtes fourrés là dedans tout seul Potter. Si vous n'aviez pas cette manie, vous seriez entrain de fanfaronner avec vos amis ».

Il n'aurait pu le supporter.

Je veux sortir de là ! En plus, pourquoi me garder alors que je n'ai rien à leur dire !?

Se tournant sur le côté, Harry découvrit avec plaisir qu'il n'avait plus du tout mal. Il se sentait comme libéré de la douleur et parcouru par un flux actif et vivifiant, le réchauffant de l'intérieur.

Son professeur, quand à lui, tremblait du froid et de l'humidité ambiante.

D'un geste maintenant habituel, Harry fit appel à la magie et alluma un feu entre leurs deux lits.

Rogue ne dit rien, mais n'en pensa pas moins. Le soulagement se sentait sur la façon dont il se détendit sur le lit aux ressorts grinçants.

L'esprit de Harry, libéré du panneau clignotant DOULEUR, fut rapidement envahit par toutes les questions qu'on leur avait posé.

Bien sûr, on l'avait interrogé sur le contenu de la prophétie détruite. Mais il n'avait eu aucun mal à faire comme s'il ne savait véritablement rien. Après tout, ça ne faisait qu'une unique soirée à oublier. La discussion avec Dumbledore, et la mort de Sirius tant qu'on y était, n'avait jamais eu lieu tout à coup. D'ailleurs il en venait presque à douter tellement il le répétait.

-« C'était la seule version de la prophétie, j'étais le seul avec Voldemort à pouvoir la voir, elle a été détruite sans que je l'ai entendue, donc elle est perdue. »

Mais ils continuaient à lui demander, en alternance avec « qu'est-ce que tu sais à propos du sceau ? Pourquoi étais tu au musée ? » et des doloris puissants même si inférieur à ceux de Voldemort lui-même.

Encore une fois, il n'avait pas eu de mal à les convaincre que la version selon laquelle il était au musée pour son option était la bonne, et non pour une obscure raison.

En tout cas, tout cela était bien étrange... Et il était curieux d'avoir l'avis de Rogue sur la question, car étrangement, aucune question ne lui avait été posée sur le sujet, ce qu'il refusait de dévoiler portant essentiellement sur l'ordre du phénix et un parchemin.

-Qu'est-ce que vous savez à propos du sceau ? Demanda Harry en se redressant sur un coude.

Etrangement, il ne ressentit aucune douleur. Rogue quand à lui, se mit difficilement sur le dos avant de répondre.

-Fouineur comme vous l'êtes, Potter, vous en savez sûrement plus que moi, siffla-t-il d'une voix mauvaise.

Harry ne prit pas garde au ton employé et poursuivit, imperturbable.

-Je sais qu'il s'agit du sceau du ministère, autrement appelé sceau d'Acrabbaraad, il aurait appartenu à un puissant mage du nom de Faltazius et à Merlin d'après ce que j'ai lu. Mais je ne vois pas ce qui peut intéresser Voldemort à part le symbole qu'il représente aux yeux de la communauté sorcière !

Le visage de Rogue se fendit en un sourire réjoui qui n'augurait rien de bon pour Harry. Mal à l'aise, Harry se redressa et s'assit sur son lit en attendant de savoir où il avait bien pu être stupide.

-On voit que vous ne connaissez pas le seigneur des ténèbres, railla Rogue.

-Et vous me le reprochez ? Se défendit Harry.

Il sentait que sa mauvaise humeur prenait le pas sur toutes ses bonnes résolutions.

Il fallait déjà qu'il tue Voldemort, alors si il fallait en plus qu'il comprenne ce fou psychopathe, il n'était pas prêt de vivre normalement !

-C'est la prochaine étape de ma relation avec Voldemort, j'ai prévu de passer trois semaines de vacances aux îles Maldives pour apprendre à le connaître ! (Il avait vu la pub à la télé durant la pause publicitaire de la série télé préférée de Pétunia en début d'après-midi, Amour et Trahisons).

Ne relevant pas la remarque, Rogue s'expliqua.

-Il faut savoir que le but du Lord noir est le pouvoir inconditionnel et sans partage. Il n'a que faire d'un symbole !

En disant cette dernière phrase, il s'était un peu emporté, et ce surplus de conviction dans ses propos lui arracha une grimace de douleur.

S'asseyant à son tour, mais plus difficilement, il reprit son explication sur un ton moins désobligeant.

-Tout ce qu'Il fait a pour but de lui assurer un pouvoir plus grand et pour le plus de temps possible. Toute sorte de pouvoir, aussi bien magique que politique. Parfois je me suis même demandé si toutes ces histoires de sang n'étaient pas qu'une excuse à ses yeux...

-ça serait un comble, réalisa avec horreur Harry, donc s'il tient autant au sceau, c'est qu'il lui confère du pouvoir ou de la puissance c'est ça ?

-Dix points pour Gryffondor ! Maintenant vous allez peut-être me dire comment.

-Parce que vous ne le savez pas ? S'étonna Harry.

- Mon intelligence de Serpentard ne me permet pas d'inventer des informations !

-L'intelligence ? N'est-ce pas plutôt l'ambition et les secrets ? Sous-entendit Harry. Ou ce dernier point est-il l'apanage des mangemorts ?

-Je ne vous permets pas ! Eructa l'ombre noir maintenant levé au pied de son lit grâce aux bons soins de Harry. Tout le monde à ses secrets, et les miens ne concernent que moi !

-Pas quand ils vous poussent à rabrouer brutalement ma mère quand elle veut vous aider à les surmonter !

Devenu livide, le professeur de potion regardait fixement Harry, comme si il le découvrait. Le jeune homme se rendit compte tout de suite qu'il en avait trop dit.

-De quoi parlez vous, Potter ? Lui demanda-t-il d'une voix froide sous laquelle Harry se recroquevilla un peu.

-Je dis seulement que je ne comprends pas votre comportement à mon égard, alors j'essaye de trouver des raisons.

-Nous avons tous nos raisons.

-Et il faut toujours qu'on se dispute pour rien, tenta de s'échapper harry.

-C'est trop tard Potter, ou vous en avez trop dit, ou pas assez ! De quoi parlez vous exactement ?

Coincé, Harry ne put que déverser la rancœur qu'il nourrissait à son encontre pour son comportement vis-à-vis de sa mère durant leurs scolarité. Il gardait toujours en mémoire sa vision de Rogue maltraitant Lili dans le journal.

-Vous savez pourquoi elle était venue me parler ce jour là ? Lui demanda calmement Rogue.

-Pour vous convaincre de témoigner au procès de votre père, commença Harry afin de l'inciter à parler.

-C'était un mangemort, acquiesça le professeur. Ton grand-père dirigeait la commission qui le jugeait. Votre mère, Lily, a essayé de me convaincre, mais je n'ai pas pu le faire. J'avais de bonnes connaissances en magie noire et en potion, Voldemort m'avait donc déjà repéré de loin et mit sous son aile, je n'ai pu suivre ses conseils. Ce que tu n'as pas vu, c'est qu'elle ne m'en a pas voulu de cette scène, elle a persévéré et nous sommes devenus amis. C'est elle que je suis venu voir pour rejoindre l'ordre. Elle en qui j'avais confiance et qui ne m'a jamais déçu. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça, se reprit Rogue. Il avait la mauvaise sensation d'en avoir trop dit. Tout à coup, une idée saugrenue lui vint à l'esprit :

-Vous seriez capable de jeter un sort de confiance sans baguette ? Siffla-t-il.

Quittant son air de touche à rien, Harry lui demanda d'une voix un peu trop innocente :

-De quoi parlez vous ?

-je n'avais nullement l'intention de vous révéler tout ça !

-Bon, c'est vrai que je deviens mesquin, mais avouez que c'est la seule façon pour moi d'en savoir plus sur vous.

Fumant presque de rage par ses deux oreilles, Rogue se pencha sur Harry, plus menaçant que jamais.

-Ce n'est plus de la mesquinerie, Potter ! C'est de la bêtise congénitale, vous êtes bien le fils de cet arrogant de Gryffondor, mais un jour il faudra que vous compreniez que vous ne pouvez pas tout vous permettre. Ici vous êtes seul, il n'y a personne pour vous protéger ou vous venir en aide, seulement moi. Je vous conseillerais donc de surveiller vos propos si vous ne voulez pas que je vous tue de mes propres mains.

Harry quitta les mains blanches de crispation de son professeur pour le planter dans les yeux noirs qui le fusillaient. En première année, peut-être que ça l'aurait impressionné, mais il n'était plus un enfant et il avait vécu pire situation, bien pire.

-Ce n'est pas votre attitude menaçante qui m'empêchera d'en savoir plus. Vous n'imaginez pas à quel point je souhaite que tout soit plus simple, qu'il n'y ait pas cette haine entre nous qui se dégage dès qu'on échange une parole. J'aimerais pouvoir vous demander tout simplement si je peux vous faire confiance et pourquoi, ce que vous avez fait pour l'ordre. Mais c'est impossible, vous le savez tout aussi bien que moi. Même pour m'indiquer la page du prochain chapitre, vous êtes comme un corbeau sur sa proie : « page quatre cents quatre vingt quatorze ! »

Pour cette dernière phrase, Harry avait imité le ton dur de son professeur en cours de potion. Elle résonna sinistrement contre le mur de pierre, s'engouffrant dans le silence de la pièce jusqu'à mourir étouffée.

Harry avait mis le doigt sur un point qui gênait visiblement Rogue, et il le vit tout de suite dans son regard presque blessé.

-Si Dumbledore le dit, vous devriez le croire, dit-il d'une voix on ne peut plus sarcastique, si le vieux fou me fait confiance, c'est qu'il a une bonne raison.

-Florelie ?

-Que...Comment...Qui...Je ne vois pas... Quoi ? Bafouilla Rogue, Quoi ?!

Sa voix était étrangement montée dans les aigus.

-Votre...fiancée, hésita Harry.

-Florelie ? Demanda à son tour Rogue.

-Florelie Jedusor, confirma Harry.

Rogue tressauta, réalisant ce qui se passait.

-Comment avez-vous entendu parler de cette femme ? Qui vous a dit ça ?

-J'ai vu la tombe, Dumbledore et Sirius m'ont expliqué.

-Tout ?

-Jusqu'à la mort de mes parents, et celle de Florelie. Je me doute du reste.

-Vous ne vous doutez absolument de rien, personne ne peut imaginer... !

Mais il ne continua pas sa phrase, restant silencieux, les yeux lançant des éclairs.

La rapidité de l'échange avait fait monter la tension à son comble entre les deux hommes. Le plus jeune, qui aurait pu être le fils, commençant à regretter de s'être engagé dans une telle conversation. Merlin seul savait où ça les mènerait !

L'autre regrettant de ne pas avoir son chaudron sous la main pour pouvoir concocter une potion de mort atroce, ou au pire, assommer le plus jeune d'un coup bien placé.

S'asseyant sur... par terre ! Le professeur tenta de se reprendre, de maîtriser cette envie de meurtre. Au prix de moult efforts, il articula :

-Je crois que maintenant vous avez de quoi me faire confiance ? Mais qu'est-ce que ça change ?!

-Je peux donc vous faire confiance, résuma Harry pour lui-même sans prendre garde à la pointe de sarcasme maintenant familière dans la voix de son professeur. On va pouvoir s'entraider alors !

-Vous me désespérez Potter, conclue sobrement Rogue, comme si ça changeait quelque chose !

Harry ne voyait pas vraiment de quoi il parlait : leur relation ou la situation... ?

-On va s'échapper, se contenta-t-il de dire.

-Auriez-vous bu de la potion d'illusion ? S'inquiéta faussement Rogue, parce que je ne vois pas d'autre explication. Nous sommes enfermés, sans nos baguettes, dans un cachot au fin fond de la planque principale des mangemorts, et vous croyez qu'on peut s'échapper !? Je vous avais sous-estimé Potter, vous êtes encore plus inconscient que je ne le pensais.

-Je ne vois pas ce que nous pourrions faire d'autre ! Au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué, nous n'avons nulle autre solution. Vous serez sûrement d'accord pour dire qu'ils vont revenir demain ? Les séances de tortures ne sont pas finies, n'est-ce pas ?

-Je crains que oui, avoua Rogue, il est même possible que ça empire, ils vont probablement nous faire absorber du veritaserum... et lutter contre nous demandera beaucoup de force. Mais étant donné vos aptitudes, vous pourrez nous permettre de récupérer plus vite. A condition de résister durant toute la séance !

-Et c'est faisable ?

-Oui, mais sur la durée, ça deviendra de plus en plus difficile.

-Il nous faut donc chercher un moyen de sortir d'ici dès maintenant.

-Si on veut tenter sérieusement de sortir de ce trou à troll, il faudra récolter toutes les informations possibles sur l'extérieur. Avec quelques heures d'écoute par jour, ça va mettre du temps...

-Vous ne connaissez pas du tout les lieux ? S'étonna Harry.

-Non, c'était la première fois que je venais... Se renfrogna Rogue, tout ce que je sais, c'est qu'un grand couloir long et large mène à la Grande salle. Si on écoute attentivement, on pourra connaître les habitudes des mangemorts, vous connaissez le trajet jusqu'à la grande salle d'ici ?

Etonné par le sens pratique de son professeur, Harry mit un bout de temps avant de réaliser qu'ils avaient trouvé un point d'accord, et même, il lui demandait une information !

Il n'avait pas la réponse, et Rogue se tourna ensuite vers le mur, décidé à ne plus rien dire. Mais c'était déjà un progrès, et même si l'avenir s'annonçait de plus en plus sombre, c'était bien la preuve qu'il y avait de l'espoir !

Les sens en alerte, Harry prit exemple sur son colocataire et s'allongea sur son lit pour mieux écouter. Bientôt, il fut entouré de toute sorte de bruits étrangesqu'il n'avait jamais perçu jusque là, comme si son ouie s'était décuplée.

La douleur disparaît toute seule et maintenant j'entends mieux ! J'ai bu de la potion de régénérescenceou quoi...

Petit à petit, il discerna des bruits de pas d'une personne faisant des aller retour dans le couloir, puis le grincement d'une porte et une discussion rapide lui apprit qu'un autre mangemort se trouvait derrière une porte au bout du couloir.

Mais rapidement, son esprit commença à vagabonder, tel le vif d'or, la mission qu'il s'était fixée disparue.

Avec tristesse, il pensa à tous ses amis qui devaient se demander où il se trouvait. Ron, Hermione, Sirius et surtout Léa.

Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire de leur côté ?