alerte!!! alerte!! alerte!!
je me suis planté de sens...
ce chapitre vient avant le chapitre intitulé Deux petites souris. Il n'est âs indispensable comme vous avez pu vous en rendre compte, mais je l'ai ecrit, alors vous le lisez et personne ne rale!!!!!!! grrr
Chapitre 34 : Craquera, craquera pas... !
Durant la nuit, Harry eut beaucoup à penser, mais peu de temps pour le faire. Précédé par un Rogue épuisé, il s'endormit d'un sommeil salvateur de tout souvenir de souffrance et de mauvais rêves.
Le sceau ne revint pas le poursuivre, et c'est le petit-déjeuner qui le réveilla en sursaut.
L'image de sa mère souriant d'une blague de son père s'imposa à son esprit. Plus que jamais, elle prenait forme à ses yeux. Et c'était une femme franche et honnête, capable de tout pour aider les autres qui se dessinait.
Le sourire aux lèvres, il se leva énergiquement et fit quelques gestes pour activer ses muscles. A rester enfermé, il allait se rouiller si ça continuait.
Est-ce qu'un jour il apprendrait une mauvaise nouvelle à propos de sa mère ? Se demanda-t-il en sautant sur place. Personne ne pouvait être aussi parfait, et il appréhendait une révélation du genre : ta mère était un agent double au service de Voldemort !!
Ravivant le feu presque éteint, il chassa bien vite cette idée saugrenue de sa tête.
Rapidement imité par son colocataire, Harry se mit à dévorer son petit-déjeuner de baguette fraîche à la confiture de lait et au beurre salé.
Il n'avait jamais rien mangé d'aussi bon ! Ça surpassait même la tarte à la mélasse, c'est dire !
S'interrompant dans son festin, Harry regarda attentivement sa tartine.
Elle était toute faite, il n'avait eut qu'à la manger. Etrange que les mangemorts lui aient préparé un repas aussi studieusement présenté...
-Il y a des elfes de maison ici, dit tout haut Rogue alors que Harry en arrivait à la même conclusion.
-C'est une information utile ?
-Si on les félicite sur le repas qu'ils nous ont préparé, ils ne seront pas nos ennemis, mais je ne vois pas en quoi ils nous seraient utiles...
-Ils pourraient prévenir Dobby, réflechit tout jaut Harry, mais il faudrait encore qu'ils puissent sortir... Et qu'ils se connaissent! (merci Cram...)
-Vous progressez, Potter, vous vous rendez compte tout seul de l'absurdité de vos remarques! D'autant plus qu'il faudrait déjà qu'on arrive à sortir d'ici, et alors, je pense que nos priorités seront autre que de trouver les cuisines... Trouver les toilettes par exemple!!!!!!!
-On se calme, et on respire... Grogna Harry sans se faire entendre.
Et il reprit son repas interrompu. Rogue, quand à lui, l'avait déjà finit et commença à faire les cents pas dans la cellule.
Visiblement, il était inquiet et appréhendait la venue des mangemorts. Il y avait de quoi, mais venant d'une personne aussi stoïque que le professeur de potion, cette attitude pouvait surprendre et intriguer.
-Qu'y a-t-il ? Jeta-t-il à Harry quand celui-ci leva la main comme un écolier.
-Y a-t-il pire que le veritaserum ? Vous me paraissez bien inquiet pour quelqu'un capable de lutter contre.
-Vous ne croyez pas que risquer de voir la prophétie révélée dans son entier par votre faute soit une raison suffisante pour m'inquiéter ?
-Pas dès le matin s'il vous plait, le supplia Harry d'un air lasse, je ne suis pas d'attaque ! Vous savez que je ferais mon possible pour ne rien dire. Mais si la réponse est non, tant mieux.
Comme si de rien n'était, Harry se tourna ostensiblement vers le feu, dégustant son verre de jus d'orange. Il n'osait pas encore goûter à l'étrange boisson chaude contenue dans la tasse. D'après Rogue, il s'agissait d'un thé vert à la menthe mélangé à quelques gouttes de lait de soja... Douteux... ça aurait tout aussi bien put être une potion maléfique.
En bref, si son professeur avait quelque chose à dire, qu'il le fasse, il n'allait pas le supplier.
-Il est possible, commença finalement Rogue après quelques secondes de réflexion, qu'autre chose franchisse cette porte.
-Une autre potion ? Ou une créature ?
-Ils peuvent faire appel à un détraqueur pour nous affaiblir, puis enchaîner avec d'autres traitements tout aussi désagréables jusqu'à ce qu'on soit trop faible pour réaliser qu'on nous fait boire du veritaserum, énonça Rogue d'une voix sinistre. Mais ce n'est pas le pire. Le scrobuc à bouc...
Nerveusement, Harry explosa de rire sous le regard désapprobateur et furieux de Rogue.
-Ne pouffez pas comme un crétin dégénéré, cette créature est connue pour avoir des effets très puissants sur les sorciers. S'il remut le queue devant votre nez pour se défendre, la vérité se révélera d'elle-même.
Tremblant à l'idée de trahir sans rien pouvoir faire contre, Rogue recommença à faire les cents pas.
Harry, quand à lui, en oubliait de ne pas boire son étrange boisson, trop occupé qu'il était à chercher ce qu'il avait bien pu lire à ce sujet.
-Il y avait un article à ce propos dans le chicaneur, articula-t-il après avoir recraché sa dernière gorgée de thé en toussotant. Ces charmantes créatures qu'Hagrid nous fait étudier en cours sont capables de soumettre notre magie, selon les propres mots du journaliste.
-Oui, Mr Lovegood est passionné par beaucoup d'histoires fantastiques qui parfois se révèlent vrai ! Et le pire, c'est que cette créature soit disant inoffensive (mais un rapport est en cour à ce propos...) est très puissante, sa magie gagne toujours...
-Toujours ?
-Toujours.
-Pour une fois, j'aurais aimé que Luna soit un peu plus loufoque...
-détrompez-vous, Potter, Melle Lovegood et son père ont de nombreuses qualités, mais ils ne sont pas loufoques. Il n'y a que Dumbledore pour être loufoque, et généreux comme eux.
-Je n'ai rien fait ! S'exclama tout à coup Harry.
-De quoi parlez-vous ?
-Du sortilège de confiance.
-Ne soyez pas stupide Potter, je vous énonçais seulement une vérité.
Harry ne répliqua rien mais n'en pensa pas moins. Pour une fois que son professeur disait quelque chose sans sous entendus sarcastiques, il avait raison d'être un peu dérouté !
Chacun retournant à ses pensées, le silence se fit pesant d'attente, seul les crépitements du feu se faisant entendre, et parfois quelques mots échangés.
Peu à peu, Harry sentit son estomac se tordre d'appréhension. La vue des restes de son repas suffisait à lui donner la nausée. Et il en était à souhaiter plus que jamais se trouver en cours de métamorphose, assis à côté de Ron, et avec une belle vue sur Léa, quand un filet d'air frais se glissa insidieusement sur sa nuque lui faisant dresser les poils sur les avants bras.
-Quelqu'un vient, prévint-il en frissonnant.
-Comment le savez-vous ? Je n'ai rien entendu.
-Il y a un courant d'air à chaque fois que quelqu'un vient dans notre direction, ça doit être dut à une porte qui s'ouvre.
-Je n'ai rien...
Mais Rogue n'eut pas le temps de finir sa phrase. Un grincement aussi sinistre que sonore l'interrompit : la lourde porte en barreaux métalliques, qui se trouvait probablement au bout du couloir non loin de là, venait d'être ouverte.
Quelqu'un venait.
D'un geste, Harry éteignit le feu et créa une bille de lumière pour éclairer un peu leurs mouvements.
Pendant ce temps, Rogue renversait un peu les restes de leur petit déjeuner. Ensuite ils se précipitèrent sur leur lit comme deux gamins pris en faute entrain de jouer alors qu'ils devaient dormir.
Dans un silence légèrement tendu, ils entendirent deux personnes haleter en tirant quelque chose (un cadavre ?!) de lourd et contondant d'après les bruits.
Tient ! Un cadeau, se réjouit faussement Harry. C'est pas vrai, quand je parle dans ma tête, on dirait Rogue... Au secours !! Je deviens sarcastique !
Harry interrompit son monologue intérieur pour se focaliser sur la porte qui venait de s'ouvrir.
Deux hommes traînant une malle, suivit d'un autre mangemort, la franchirent. Suant et pestant, ils installèrent leur fardeau au milieu du cachot sous les indications du troisième homme. Au moins, il ne s'agissait ni d'un scrobuc, ni d'un détraqueur, et encore moins d'une quelconque potion, ce qui rassura un peu Harry.
-Nous avons un petit cadeau pour vous, annonça joyeusement le mangemort en chef.
-J'en était sûr, grommela Harry. Puis, se rendant compte que tout le monde le regardait avec un air soit méprisant, soit désespéré, soit... vide, il leur fit un sourire d'excuse.
Effectivement, les deux porteurs de la malle n'avaient pas l'air très mains... Et leur chef ne semblait que sauver les apparences grâce à une leçon comportementale bien apprise.
Réalisant que son intervention n'était pas particulièrement appréciée étant donné que les 4 personnes présentes le regardaient toujours, Harry ajouta :
-Mais je vous en pris, poursuivez !
-Bref, comme je disais, j'en connais qui vont regretter de ne pas avoir de baguette.
-Oups, je suis désolé, je me rends compte que j'ai tout gâché, s'excusa faussement Harry, en une fois cette réplique aurait eut un tout autre aspect dramatique...
-Potter ! L'interrompit Rogue.
-Oui ?
-La ferme.
Si Harry se sentit vexé, tel n'était pas le but du Rogue comme il put le constater en tournant un regard outré vers son compagnon de cellule. La concentration et l'appréhension se lisaient sur son visage.
Harry devait être bien inconscient pour ne pas avoir mesuré le danger.
La boîte remuant toute seule posée sur le sol, il n'y avait nul doute sur son contenu : un épouvantard.
-vous ferez moins les malins quand vous verrez ce qu'on vous a gentiment préparé...
C'était encore le meneur des opérations qui avait parlé, les deux autres ne semblant capables de rien or mit (dslé si c mal écrit, si quelqu'un connaît l'orthographe exact de ce mot...) de rigoler comme de sombres idiots. D'un air réjouit, il scruta en détail la pièce, s'attardant avec bonheur sur les restes renversés de repas.
Alors que les mangemorts ouvraient les nombreux verrous de la malle, Harry suivit l'exemple de son professeur et réfléchit intensément.
Tant qu'il le pouvait, il se força à concentrer ses pensées sur ce qui pouvait lui faire le plus peur aujourd'hui.
Les détraqueurs ? Non, plus depuis qu'il maîtrisait parfaitement le patronus. De quoi avait–il eut peur cette année...
La dernière fois qu'il avait été en danger peut-être ? Pas au musée, ni au concert des Chats Chatoyants, peut-être au ministère, quand Sirius n'était pas ressortit de derrière le voile ? Mais il ne voyait pas comment l'épouvantard pouvait reproduire ça... Il fallait trouver autre chose.
Ce n'est que quand la boîte s'ouvrit pour laisser s'échapper une volute de fumée qu'Harry trouva la réponse.
Dans la salle de simulation, et le soir après l'entraînement de quidditch, cette créature ténébreuse... Il avait eut très peur ce soir là, autant que désarmé devant un détraqueur, si ce n'est plus.
Pensant à un aspirateur qui nettoierait toute cette noirceur, Harry observa les trois mangemorts se réfugier à l'abri derrière la malle, hors d'atteinte du pouvoir de l'épouvantard.
Celui-ci flotta quelques instants dans les airs, hésitant entre les deux présences. Il se tourna finalement vers Rogue quand celui-ci s'avança à sa rencontre.
Soudainement, la fumée prit forme, un homme grand et maigre apparut, se tenant fièrement. Celui-ci n'avait rien d'effrayant, sauf peut-être son regard bleu glacé, contrastant étrangement avec les cheveux longs et sales qui tombaient comme de longues ficelles de chaque côtés de son visage cireux. La comparaison avec un zombie s'imposa d'elle-même.
Droit et distant, il se contenta dans un premier temps de fixer Rogue avec mépris et indifférence. Ce n'est qu'au moment où l'épouvantard se détourna de sa victime livide qu'Harry sut avec certitude qu'il s'agissait du père de son professeur de potion.
-Severus, grinça l'homme d'une voix où pointait le reproche.
Instantanément, Rogue se rétracta sur lui-même. Les bras autour du corps, on aurait dit qu'il tentait d'établir une barrière protectrice autour de lui. Incapable de détacher ses yeux du regard de son père, il semblait hypnotisé de terreur. Alors que l'épouvantard avançait vers lui, Severus fit un pas en arrière, puis un second. Rencontrant le lit, il tomba assit.
Sous l'emprise de la créature, il ne pouvait se contrôler et se mit à trembler violement. Toute trace de sourire sarcastique avait disparut, Harry n'aurait jamais crut possible de le voir dans cet état. Ce qui n'était pas pour le rassurer.
-Professeur, l'appela-t-il, professeur !!
Mais ce fut sans succès. Son esprit embrumé par une terreur quasi viscérale n'était plus capable de réagir aux moindres sons.
Il fallait intervenir ou les mangemorts obtiendrait l'effet recherché : briser son esprit.
-Servilus, gronda Harry.
Faire appel aux réflexes était la seule idée qui lui était venu à l'esprit, mais ça ne suffit pas. Que pouvait la haine en pareilles circonstances ? Rien, et Harry en fit l'expérience.
Maintenant paniqué, le jeune homme se résigna à intervenir. Même s'il répugnait à user de ses capacités devant des mangemorts, les gémissements presque enfantins de Rogue le décidèrent.
Courageusement, il s'interposa entre les deux hommes dans le but d'interrompre la torture psychologique, bien plus efficace que tous les doloris.
Devant cette nouvelle présence qui s'imposait à lui, l'épouvantard recula vers la malle, toujours sous la forme de l'homme, puis reprit une apparence immatérielle.
Les mangemorts, toujours à l'abri, ne pouvaient le voir, mais pour lancer le sortilège qui viendrait à bout de la créature, il fallait qu'il parle.
Peu importe, se dit-il, il allait improviser.
Toute cette bonne volonté n'eut plus aucune raison d'être quand la fumée grise de l'épouvantard se dispersa dans la pièce pour densifier l'obscurité environnante.
L'atmosphère se fit plus pesante au fur et à mesure que la lumière magique, issue des baguettes des mangemorts, faiblissait. La pièce n'était plus éclairée que par la porte entre ouverte à l'autre bout de la cellule.
Harry n'entendit pas les exclamations étouffées venant de derrière la malle ; bien trop occupé qu'il était à tenter de maîtriser la panique qu'il sentait affluer dans tout son être.
Il avait beau tenter de se persuader qu'il n'avait rien à craindre, qu'après tout ce n'était qu'une pâle imitation de la véritable créature, il n'avait qu'une envie : fuir !
Qu'est-ce qui lui avait prit de vouloir jouer les braves ? Finalement Rogue avait raison, il n'était qu'un foutu Gryffondor.
Ce fut sa dernière pensée cohérente avant de se mettre en mode automatique spécifique des situations de crise importante. Harry serra par réflexe sa main sur le vide laissé par sa baguette, mais il était seul pour l'affronter cette fois-ci.
En plus de la peur, il ressenti une impression étrange, comme s'il se vidait de toute force. Il se sentait de plus en plus faible, incapable de lutter contre cette étrange créature.
Durant des dizaines de secondes qui lui parurent des heures, il lutta contre le néant qui s'emparait de lui.
Ce n'est que quand la porte claqua violement sur les trois mangemorts qui s'enfuyaient comme des lâches, qu'il reprit conscience de la situation. Rester immobile, un genou à terre, devant cet épouvantard, ne servait à rien. Et, incroyablement, la présence de Rogue, qu'il ressentit à ce moment derrière lui, l'aida à reprendre le fil de ses pensées.
-N'oubliez pas qu'il ne s'agit que d'un épouvantard, chuchota Rogue d'une voix faible qui semblait venir de loin, vous pouvez utiliser le sortilège de riddiculus.
Mais le vide était trop grand, et Harry avait la certitude qu'il lui fallait le combler avant de pouvoir utiliser la magie, et il n'avait aucune idée de comment faire.
Instinctivement, Harry se laissa submerger par la colère, contre lui et son impuissance, contre Voldemort, contre tout !! Plus forte que tout, elle balaya la peur, comblant le vide d'un flux chaud et puissant qu'il sentit couler dans ses veines. Ce n'était pas un épouvantard qui allait le mettre à genou !
Plein d'une nouvelle force, il se redressa, près à mettre en application les conseils de son professeur.
Faisant appel à toute sa conviction et à sa puissance magique, il concentra ses pensées sur un aspirateur fou.
-Riddiculus ! Prononça-t-il d'une voix forte.
Mais le problème, c'est qu'il ne voyait rien, alors comment savoir si son sortilège avait fonctionné ? Et surtout, comment rire s'il ne voyait rien ?
L'effet de la créature avait disparu, et le bruit d'un aspirateur emplissait maintenant la cellule, se répercutant sur les parois en une cacophonie monstrueuse.
-comment on fait si on ne voit rien ?? Demanda Harry.
-Vous n'avez qu'à allumer ! Répondit rogue d'une voix excédée.
Vexé par le ton employé par son professeur, le jeune Gryffondor s'exécuta de mauvaise grâce tout en pestant de toute la mauvaise foi dont il était capable contre ce vieux gribou qui aurait pu être un peu plus poli.
Après l'effort qu'il venait de fournir, créer une petite bille de lumière lui paru d'une facilité déconcertante.
Ce qu'il découvrit dans la lumière revenue le laissa stupéfait un instant. Le père de Rogue se débattait avec un aspirateur, tentant de lui faire lâcher ses cheveux. Une personne normalement constituée aurait éclaté de rire, mais Rogue n'en fit rien, laissant à Harry le bon soin de faire reculer l'épouvantard.
Etouffé par un fou rire qu'il avait du mal à contrôler, Harry vit avec joie que l'épouvantard reculait dans ses retranchements.
Une fois la malle refermée sur l'horrible créature, Rogue se tourna vers Harry.
-C'était quoi cette chose ? Demanda Rogue d'une voix inquiète.
-C'est la troisième fois que je la rencontre, et j'ignore toujours de quoi il s'agit... Répondit Harry en reprenant difficilement sa respiration. Mais nous en parlerons plus tard, quelqu'un vient, j'espère que vous avez récupéré.
-Ne vous inquiétez donc pas pour moi, je sais ce que j'ai à faire, rétorqua Rogue d'une voix mauvaise.
Les deux prisonniers se hâtèrent encore une fois vers leur paillasse, l'obscurité se faisant.
Des bruits de pas hâtifs se firent entendre de l'autre côté de la porte.
Les trois mangemorts, honteux, entrèrent comme un commando armé dans la cellule sous les ordres de Falsus Crocuta. Visiblement, ils ne s'attendaient pas à trouver la malle fermée et l'épouvantard maîtrisé.
-J'aimerais comprendre, gronda Crocuta d'une voix froide et impatiente.
Trépignant sur place en jetant des regards à ses compagnons, celui qui affichait une confiance de mafioso quelques minutes plus tôt chercha à se justifier comme il le pouvait.
-Mais je vous promets qu'on a ouvert la malle, geignit l'homme, il y avait quelque chose d'effrayant...
-Normal, c'est un épouvantard, le coupa Falsus d'une voix cinglante. Mais nos invités ont l'air d'aller bien.
Ce dernier point semblait le décevoir profondément, sûrement s'attendait-il à les trouver en piteux état, traumatisés par le pouvoir de l'épouvantard.
Au grand soulagement de Harry, le second de Voldemort ne fit pas attention aux nombreux détails révélateur de l'étrangeté de la situation, et se contenta de pester contre ces incompétents incapables de remplir une mission on ne peut plus simple.
-Erreurs de recrutement ? Insinua Rogue de sa voix la plus innocente.
-Ta voix est comme du poison Severus, mais heureusement, la source est facile à combler ! Répliqua le mangemort en remuant négligemment sa baguette.
Aussitôt, Rogue devint muet comme une tombe.
-J'aime qu'on ne parle que quand je le souhaite, le nargua Crocuta tout regardant du coin de l'œil la malle sortir difficilement de la pièce. Et pour vous faire chanter juste, il va falloir vous faire boire du veritaserum... Le maître veut des résultats le plus rapidement possible.
Se disant, il saucissonna les prisonniers à l'aide d'un sortilège et s'approcha d'eux en sortant une gourde de sa veste.
Ainsi immobilisé, Harry ne put que prendre l'air le moins engageant qu'il se connaisse, mais Crocuta n'y prit pas garde et se dirigea vers le traître à sa cause.
-Laissez nous seul, ordonna-t-il à ses hommes.
Ceux-là s'exécutèrent sans demander leurs restes, bien trop content de s'en tirer à si bon compte.
Toujours debout, mais incapable de bouger, Harry sautilla difficilement jusqu'à son lit et s'y assit. De cet endroit, il avait une bonne vue sur Crocuta versant minutieusement de la potion dans un petit verre. Visiblement, il ne tenait pas à en gâcher la moindre goutte...
Harry avait déjà failli faire une gaffe en relevant ses lunettes sur son nez alors qu'il était censé être immobilisé, aussi ne prit il pas le risque de lancer un sort de recurvite sous les yeux du second de Voldemort. Vider la gourde était une bonne idée sans aucun doute, mais il fallait pour ça qu'il guette le meilleur moment. Et dans l'obscurité ambiante, l'occasion se présenta quand le mangemort se pencha sur Rogue pour lui faire avaler la potion.
Crocuta était tellement occupé à maîtriser sa victime dont la bouche paraissait indépendante du reste du corps, qu'il ne sentit pas la gourde devenir plus légère dans sa poche.
Une fois sa mission accomplie, Harry focalisa toute son attention sur le duel on ne peut plus comique qui se jouait devant lui. En d'autres circonstances, Harry aurait rigolé des multiples contorsions de son professeur détesté (ce qui le faisait ressembler à un saucisson dansant une mauvaise chorégraphie), mais il était tellement évident qu'il mettait toutes ses forces dans cette lutte perdue d'avance, qu'il ne put que craindre la suite des évènements. D'autant plus que le mangemort lui semblait des plus cruels et intelligents contrairement à ceux qu'ils avaient croisés jusqu'à maintenant.
Finalement stupéfixé pour cause d'agitation trop intense, Rogue se vit forcé d'ingurgiter le veritaserum.
Harry ne savait pas grand-chose sur cette potion, mise à part le fait qu'elle était plutôt efficace et qu'il n'aurait voulu en boire pour rien au monde. La seule fois qu'il l'avait vu à l'œuvre, c'était sur Barty Croupton Junior, et alors il n'avait vu son effet que sur une personne initialement inconsciente.
D'une façon très désagréable, Rogue planta son regard dans le sien, sans ciller. Voulait-il lui faire comprendre quelque chose ? Ou tout simplement travailler son intimidation ? Harry ne comprenait pas ce qui se passait, était-ce un effet du veritaserum ? En tout cas, cette situation, d'être sous le feu du regard de son professeur de potion, était très déstabilisante, et le jeune homme allait baisser les yeux quand il vit Rogue ciller. L'effet de la potion commençait à se faire ressentir. Comprenant que Rogue avait sûrement besoin de ce contact visuel pour garder un lien avec la réalité, ou en tout cas pour lutter contre le veritaserum, Harry garda les yeux fixer sur lui.
La lutte que Rogue devait mener contre son esprit s'engagea, se reflétant dans ses yeux.
Dans les premiers instants, ils avaient affiché une résolution sans faille, il ne comptait pas donner à Crocuta ce qu'il voulait, plutôt mourir. Puis un voile avait semblé se former, comme si une frontière se formait entre son esprit et la réalité, rompant le lien entre leurs deux regards. Mais Severus luttait de tout son être contre cette force qui s'insinuait en lui, et au bout de ce qui sembla de longues minutes de lutte, le lien se reforma entre leurs deux regards. Cette fois ci, Rogue le tenait et ne le lâcherait pas.
C'était étrange pour Harry, il avait le sentiment d'être comme un point d'encrage pour son professeur détesté, d'avoir été son unique attache à la réalité. Ce qui le remuait particulièrement. Et s'il n'avait pas connu la personne qu'il avait en face de lui, il aurait juré apercevoir une lueur d'amusement mêlée de victoire dans son regard au moment où il se détourna de son élève pour affronter Crocuta. Mais c'était impossible, sauf s'il ne s'agissait pas de Rogue mais de Dumbledore ayant prit du polynectar par exemple... Ce qui était tout autant impossible.
Il n'y avait donc pas de doute, pour la première fois de sa vie (et peut-être la dernière), il venait de voir Rogue esquisser un semblant de sourire. Dans le regard, seulement, mais un sourire quand même ! Et lui, Harry Potter, prisonnier des mangemorts depuis maintenant trois jours, ne voyait absolument pas ce qui pouvait provoquer un tel miracle.
Mais là n'était pas la question, le but étant d'empêcher Crocuta d'obtenir la moindre information de leur part. Déjà qu'Harry était maintenant assuré de ne pas avoir à avaler ce foutu breuvage, il fallait maintenant tout faire pour que le membre de l'ordre en dise lui aussi le moins possible.
-vous n'étiez pas à Poudlard, n'est-ce pas ? demanda Harry pour faire un peu diversion en attirant l'attention sur lui. Vous devez être un peu plus âgé que le professeur Rogue, et pourtant votre nom n'apparaît pas dans les registres.
Et ça, il pouvait le certifier, il les connaissait quasiment par cœur pour les avoir consulté un certain nombre de fois.
-En effet, acquiesça le mangemort, j'étais à Durmstrang. Je suis venu en Angleterre à cause des moyens mis à disposition en matière de magie noire. Les potions sont à l'honneur en Bulgarie, mais on ne peut pas dire que les ingrédients y soient aussi abondants... N'est-il pas paradoxal que les pays les plus généreux pour les ingrédients nécessaire à cette pratique soient aussi ceux qui la prohibe le plus violement ?! Mais pour répondre clairement à votre question, je dirais que pour apprendre et éveiller convenablement les élèves à l'art délicat de la potion et de la magie noire, il est préférable de faire ses études à Durmstrang et non, à Poudlard.
Hourra !! Se félicita Harry, il était tombé sur un beau parleur. Sa mission n'en était que simplifiée. On le relance un petit coup ?
-En effet, à l'occasion du tournoi des trois sorciers, j'ai entendu des rumeurs comme quoi à Durmstrang on enseigne la magie noire. J'ai même appris que le directeur Igor Karkaroff était un mangemort...
-Un traître lui aussi, cracha Crocuta, la seule chose intelligente qu'il ait faite fut de me conduire bien malgré lui jusqu'à mon nouveau maître. Qu'il croupisse dans son cachot, c'est tout ce qu'il mérite !
-tu oublies qu'il a assuré l'éducation de ton fils, intervint Rogue d'une voix pâteuse.
Mais qu'est-ce qu'il faisait ?! Harry se démenait pour détourner l'attention du second de Voldemort, et Mr Rogue lui rappelait gentiment qu'il existait toujours ?! Quelle ingratitude !
Mais en même temps, il soulevait une interrogation : Crocuta avait un fils... Mais comment Rogue était-il au courant ? Il disait ne pas connaître cet homme...
Cherchant un indice, Harry scruta en détail Falsus Crocuta. De son allure légèrement gauche, jusqu'à sa toison de cheveux fauve grisonnants, rien ne le faisait penser à un meneur. Cet homme sentait la fourberie à plein nez. A part ça, il avait un grand nez busqué, des sourcils fauve broussailleux, et les jambes un peu arquées. C'était sûrement à cause de ces dernières qu'il n'était pas très grand.
C'était un physique pas très commun, mais qui ne lui rappelait personne de précis, autant que son nom d'ailleurs.
Une fois que le mangemort se fut lentement retourné vers sa victime, il lui demanda avec un sourire froid :
-Comment as-tu su que Victor était mon fils ?
-l'air de ressemblance sans doute, mais ce n'était qu'une supposition.
Victor... réfléchissait Harry pendant ce temps, quand même pas Victor Krum !? Ils ne portaient même pas le même nom ! Mais c'était vrai qu'à bien y regarder, Crocuta avait un air de Krum... Un peu moins renfrogné, mais il y avait de l'idée.
Pendant ce temps, la discussion entre les deux hommes en était revenu à la préoccupation premières du mangemort : sa mission pour Voldemort.
Pour la plus grande inquiétude de Harry, le voile d'inconscience qu'il avait aperçu dans le regard de Rogue lors de son assimilation de la potion, était de retour et semblait bien installé.
Il y avait de fortes chances pour que Rogue ne soit plus vraiment conscient de ce qu'il disait, et il risquait de révéler bien plus de chose qu'avec son simple sortilège de confiance.
Craignant ce qui allait se passer, Harry retint sa respiration et écouta.
-où se trouve le quartier général de l'ordre du phénix ? Demandait le mangemort.
Harry se crispa plus que jamais, redoutant la réponse.
-Je ne saurais vous répondre, le sortilège fidelitas auquel je suis soumis m'en empêche.
Houf, ils avaient évité le pire pour cette question ! Heureusement qu'il n'avait pas parlé de la maison des Black ! Mais ce n'était pas fini.
-Qui est le gardien du secret ?
-Je l'ignore, répondit Rogue de la même voix régulière et dénuée de toute intonation, Dumbledore tenait à ce qu'il reste inconnu des autres pour lus de sécurité.
-Donc Dumbledore sait qui est le gardien du secret, conclue victorieusement le mangemort, merci pour l'info !
-Je ne vois pas en quoi ça vous avance, répliqua un peu trop vertement Rogue, ce n'est pas à Dumbledore que vous ferez dire quoi que ce soit.
C'est là que Harry se rendit compte que Rogue n'était peut-être pas tout à fait sous l'effet du veritaserum... Et il avait même trouvé le moyen judicieux de déverser toute sa hargne sur Crocuta tout en faisant passer ça pour une simple vérité énoncée juste un peu plus crûment qu'il n'était nécessaire.
Harry sourit de la réaction du mangemort qui lui ne voyait pas la situation du même œil.
-On trouvera un moyen, le rembara-t-il violement. Puisque je sais tout ce qu'il y a à savoir, passons à autre chose...
Crocuta avait sensiblement baissé la voix, comme s'il ne tenait pas à être entendu. Curieux de connaître la tournure des évènements, Harry se rapprocha, se déplaçant aussi discrètement que possible par petits sauts sur son matelas grinçant.
-Y a-t-il d'autres membres de l'ordre du phénix infiltrés parmi les mangemorts ?
-Non.
Rogue avait retrouvé son ton impassible et limite amorphe.
-Saviez-vous que les membres de l'ordre des ténèbres étaient si nombreux ?
Question stupide, pensa Harry, d'après Rogue, après la démonstration de force faite par Voldemort, nul ne pouvait ignorer leur puissance retrouvée ! Décidément, cet homme était bien moins futé qu'il ne le paraissait...
-Non, répondit Rogue, en dehors de ceux qui étaient présents après la renaissance du seigneur des ténèbres, nous ne nous doutions de rien. On supposait aussi que leurs enfants les avaient rejoins. Mais n'est-ce pas évident ? Ces multiples attaques ont véritablement surprises le monde de la magie.
A cette nouvelle remarque un peu trop chargée en moquerie habilement dissimulée sous une apparente neutralité, Crocuta ne put réprimer une grimace de vexation. Cette fois-ci, Harry eut peur que le mangemort ne se rende compte de la supercherie, mais encore une fois, après quelques secondes à scruter le visage impassible de Rogue, il reprit l'interrogatoire.
-Où est le parchemin ?
Rogue sembla un instant perdu dans les tréfonds de son esprit, comme s'il luttait contre les effets du veritaserum. Alternant le regard vide et le conflit intérieur, il fit une belle frayeur à Harry qui se demandait ce qui se passait, jusqu'à ce qu'il comprenne que ce sujet devait être on ne peut plus épineux... Son professeur était face à un gros dilemme. Ce n'était que la seconde fois que Harry entendait parler de ce parchemin, et c'était le point sur lequel Rogue se montrait le plus farouchement décidé à ne rien révéler. Mais il avait aussi son rôle à jouer, celui d'une personne qui a bu du veritaserum et qui dit donc toute la vérité rien que la vérité.
Comment Rogue allait-il s'en sortir ?? Simuler une crise de folie ? Sauter sur Crocuta au risque de se retrouver transformé en quelque chose de pas naturel ? (C'est la qu'on voit que j'ai trop regardé le sda !!) Harry se prépara à toute éventualité, et même, si la situation le nécessitait, à tenter là, maintenant, tout de suite, une évasion.
Sous l'œil impavide de Crocuta, rogue en était au stade ou le veritaserum reprenait le dessus sur lui. Visiblement, il s'apprêtait à parler.
-Si vous parlez de...
Mais on ne sut jamais de quoi il voulait parler.
Heureusement, selon le point de vue de Harry, la conversation fut interrompue par un mangemort qui ouvrit de façon plus qu'impromptue la porte.
-Qu'y a-t-il ? Aboya Crocuta en réponse à cette interruption.
-Des moldus en approche, annonça le mangemort.
Sans un mot, Crocuta agita sa baguette pour libérer les prisonniers de l'emprise de ses sortilèges, et sortit.
Se départ si soudain laissa un vide, mais on ne peut pas dire que le mangemort leur manqua...
Réalisant doucement que l'alerte était passée pour le moment, Harry souffla de soulagement.
-Cet homme ne fait certainement pas un bon maître des potions, critiqua Rogue en quittant son rôle de composition, il est bien trop terre à terre !
-Moui, je suis convaincu que c'est une bonne raison.
-Je sais ce que je dis, en plus son veritaserum n'était pas des plus réussit, j'en ai bu des plus puissants.
-Serait-ce votre boisson favorite ?
-Evitez de tenter de faire de l'humour, Potter, ça ne vous réussit pas.
-ce compliment me va droit au cœur.
Décidément, il était peu probable qu'ils puissent avoir une discussion civilisée, Harry allait encore devoir se battre pour avoir des réponses aux questions qui l'assaillaient suite à cet entretien avec un mangemort. Mais il avait tout son temps, les réponses viendraient tôt ou tard.
Au bout d'une heure, Crocuta ou un de ses acolytes ne revenant pas, Harry se détendit. Avec un peu de chance, on les laisserait tranquille pour la journée.
La vie, au repère de Voldemort, s'organisa en une routine horrible : torture le matin, repas trois fois par jour, et dormir le reste du temps. A tel point que Harry fut presque heureux de voir arriver Malfoy père et fils, ça le changeait des habituels inconnus qui se contentaient de poser des questions à base de sortilèges doloris.
S'il avait douté, un jour, qu'il soit possible de devenir fou à cause de ce sortilège, il tenait à s'excuser auprès des parents de Neville.
De plus, il ne savait vraiment rien, il ne mentait pas quand il disait qu'il ne savait rien. Sauf peut-être grâce à ses recherches sur les sang-mêlés d'après Rogue, mais il n'était même pas sûr d'en savoir plus qu'eux donc il n'en avait rien dit. D'ailleurs, les mangemorts semblaient s'en être finalement rendu compte, et ils le laissaient la plus part du temps tranquille. Pour Rogue, par contre, la situation ne changeait pas, les questions restant les mêmes, inlassablement, jusqu'à ce qu'il craque, ce qui ne risquait pas d'arriver tout de suite.
L'humeur maussade, il ne réagit même pas au ton moqueur de Draco quand celui-ci fit une remarque sur l'intérieur sombre mais coquet de leurs appartements.
-Alors comme ça le balafré n'est pas content de rater les cours...
-Il suffit, fils ! Le coupa froidement son père, nous ne sommes pas ici pour que tu t'amuse puérilement.
-oui père.
En d'autre circonstance, Harry se serait réjouit de voir Draco baisser le nez et s'écraser de façon aussi pitoyable, mais il était bien trop occupé à se faire le plus discret possible.
-Severus... Commença Lucius Malfoy, mais il fut aussitôt coupé brutalement par Rogue qui ne comptait pas le laisser tenter de l'embobiner avec de belles paroles.
-Ne m'appelez pas comme ça, de plus je vous serais gré de ne pas utiliser votre ton doucereux avec moi.
-Dans ce cas, j'irais droit au but et je me contenterais de vous poser une unique question, et inutile de préciser que si votre réponse n'est pas satisfaisante, votre avenir sera on ne peut plus sombre.
-Si vous saviez le nombre de fois que j'ai entendu cette phrase durant cette semaine, elle ne me fait plus ni chaud ni froid !
Imperturbable, Malfoy continua :
-Je ne me répéterais donc pas : où est le parchemin ?
-Quel parchemin ? Demanda Rogue d'une voix innocente.
Son sourire ironique ne laissait aucun doute sur le fond de sa pensée, ce qui eut pour effet de provoquer la fureur de son ancien ami.
-Très bien, tu l'auras voulu, les instructions sont très précises en ce qui concerne les prisonniers inutiles. Fils ?
-On... On les tue, bégaya Draco d'une voix hésitante.
-C'est cela même. Mais comme toute mort, il faut qu'elle ait son... utilité. C'est pourquoi, mon fils ayant réussit pour la première fois il y a peu de temps à lancer le sortilège doloris...
-Félicitation, railla Rogue.
-Oui, bien sûr, en tant que professeur vous savez apprécier à sa juste valeur toute progression. Vous devez être fier de votre élève. Mais vous savez aussi qu'il est nécessaire de s'entraîner pour s'améliorer. Et quand il s'agit de ce sortilège, on n'est jamais assez bon !
Très fier de ce qu'il venait de dire, Lucius Malfoy jaugea quelques instants le prisonnier, un sourire ironique sur les lèvres.
-Fils ? Appela-t-il finalement.
-Oui... Répondit Draco la voix chargée d'appréhension.
-A toi l'honneur !
-Je... Tu veux que...
-Si tu veux ta marque, il le faut.
Acquiesçant d'un signe de tête, Draco se tourna lentement vers son ancien professeur de potion, prenant tout son temps, il pointa sa baguette sur lui.
-Endoloris !
Mais la conviction manquait et Rogue ne tressaillit même pas.
Voyant le regard mécontent de son père, il s'empressa de recommencer en y mettant plus d'entrain.
-Endoloris !!! S'écria-t-il en suppliant presque sa baguette de lui obéir.
Pour toute réaction, le visage de Rogue se fendit en une grimace narquoise.
-J'ai toujours su que ton fils n'était pas fait pour suivre tes traces, le nargua Rogue tout de même soulagé même s'il n'en laissait rien paraître.
-Qui es-tu pour en juger ?! Mon fils fera ce que je lui dis de faire. Endoloris !
Sans l'ombre d'une hésitation, Lucius avait pivoté brusquement, pointant sa baguette sur Draco.
La surprise sur le visage du jeune homme blond, se mua en un masque de souffrance intense alors que le sort le touchait de plein fouet. Ses jambes cédèrent sous le choc de la douleur, gémissant sourdement, il accueillit avec soulagement la fin de la leçon qui, heureusement, n'avait durée que quelques secondes.
Harry assistait à la scène en spectateur qui tente de se faire oublier, les dernières visites qu'il avait reçues lui ayant servies de leçon. Mais il voyait très bien ce qui était entrain de se passer.
Draco, un genou à terre devant son père, leva les yeux sur l'homme qui se tenait face à lui. La mâchoire crispée, il fixa un instant son père, le regard chargée de haine et la baguette maintenue fermement dans la main droite, et se releva aussi dignement que possible.
Harry pouvait presque entendre ses pensées, voir l'hésitation s'insinuer dans son esprit.
En lui jetant un doloris, alors que c'était son propre fils, Lucius Malfoy avait semé la graine du doute.
Mais à la plus grande surprise de Harry, malgré tout ce qu'il avait cru voir, Draco tourna sa baguette en direction de Rogue et aidé de toute la haine qu'il avait pour son père, il jeta le doloris sur son professeur de potion.
Dégoûté de son geste, il détourna les yeux du spectacle de Rogue se relevant difficilement et sortit rapidement du cachot sans un regard pour son père.
-Bonne évolution n'est-ce pas ? Les interrogea Lucius d'un ton neutre mais glacial. Crois tu que je suis né comme ça ?
-Oh, non, je suis persuadé que tu as des circonstances atténuantes.
Devant Harry, ils s'affrontèrent en une lutte verbale qui en disait long sur ce qu'ils pensaient l'un de l'autre. Durant deux trop longues années, Rogue avait fait semblant d'avoir de l'estime pour Malfoy, et en souvenir de leurs années à Poudlard, il n'avait pas eu trop de mal. Mais aujourd'hui la situation était différente, et il pouvait enfin exprimer ouvertement tout le ressentiment qu'il avait à son encontre.
De son côté, Lucius n'hésitait pas à rappeler sa position de supériorité, rappelant constamment que lui au moins avait eut l'intelligence de choisir le bon camp, tout en balançant négligemment sa baguette.
Harry gardait toujours à l'esprit ce que le mangemort avait dit : comme toute mort, il fallait qu'elle ait son utilité. Est-ce que Lucius Malfoy contait tuer Rogue ? Si oui, ils feraient sûrement une sorte d'exécution publique pour éliminer toute idée de trahison et ainsi rendre sa mort utile, à moins que Lucius ne le tue tout de suite d'en un accès de colère !
Harry en était à se demander ce qu'il pourrait faire pour empêcher Rogue de se faire tuer quand Rogue vexa une fois de trop Malfoy.
Blanc de colère et de haine, celui-ci menaça Severus Rogue de sa baguette et prononça la formule mortelle :
-Avada Kadavra ! Hurla-t-il, mais le rayon vert n'atteignit pas l'homme qui lui faisait face, les yeux fermés dans l'attente de la mort. Un second rayon de la même couleur l'avait dévié, le redirigeant vers l'un des gardiens du cachot qui s'effondra, mort. Tournant la tête dans la direction d'où venait le sortilège de déviation, Lucius Malfoy scruta Harry avec suspicion puis intérêt quand il vit l'air innocent que prenait le jeune homme, révélateur de son acte.
Rangeant sa baguette, le mangemort le regarda en souriant :
-Intéressant, très intéressant mais pas étonnant en fait... Veuillez m'excuser si je ne fini pas le travail, j'ai quelque chose de plus important à faire.
Sur ce, il partit brusquement, laissant l'unique gardien stupéfait refermer la porte puis s'occuper de son collègue « accidentellement » décédé.
-C'est malin, s'exclama Rogue, vous n'auriez pas du, mais évidement, vous n'êtes pas un Gryffondor pour rien !
-Quoi ?
Apparemment, Harry était le seul à n'avoir rien suivit. Il venait de sauver son colocataire de cellule, et le seul à ne pas s'en réjouir, c'était ce dernier ! Oubliée la joie d'avoir trouvé une parade au sortilège impardonnable, ce geste avait des conséquences bien trop anormales...
-Vous n'auriez pas dut lui montrer ce pouvoir, il va s'empresser de le faire savoir au lord Voldemort, ce qui n'est sûrement pas une bonne chose... Espèrerons qu'ils n'en savent pas plus que nous sur vos nouveaux pouvoirs...
Harry se contenta d'acquiescer, mais il ne voyait pas comment la situation pouvait être pire. Surtout qu'ils ne pouvaient plus leurs apporter grand chose comme information maintenant que Rogue avait affirmé plus que jamais sa détermination à ne rien dire.
Les heures étaient comptées, il fallait absolument qu'ils tentent l'impossible pour se sortir seul de cette situation catastrophique.
encore une fois, veuilez m'excuser pour cette substitution, promis je ferais tout pour que ça ne se reproduise plus...
