Chapitre 37 : La folie de Voldemort.

Noir, mal, vomir…

Harry avait la tête comme dans un étau, la douleur irradiant de sa cicatrice et se propageant dans tout son corps.

Même s'il avait voulu bouger, il en aurait été incapable, tout comme il était incapable de formuler une pensée concrète.

Petit à petit, son niveau de conscience s'élargit, et il se rendit compte qu'il était en contact avec quelque chose de froid et dur : le sol. En fait, il était étendu par terre, probablement jeté là alors qu'il était encore inconscient.

Par qui ?

Des mangemorts, plein de mangemorts.

Et Voldemort ! Oui, Voldemort lui-même était là, et lui avait jeté un sort, alors qu'il ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de la liberté.

Au milieu de ces bribes de souvenirs, la colère pointa son nez, affluant dans toutes ses veines et alimentant sa détermination. Quoi qui l'attende, il ne subirait pas cette fois ci.

Au bout de quelques secondes, Harry avait retrouvé ses sensations jusqu'au bout de ses doigts pied.

Sensible uniquement à son pauvre corps, il tenta de se redresser péniblement, mais la douleur irradiant de sa cicatrice vint s'ajouter à l'ankylose de ses muscles et le fit vaciller dangereusement.

Alors qu'il se redressait malgré tout, ses souvenirs lui revinrent en mémoire. L'évasion, les mangemorts, Voldemort.

Où se trouvait-il maintenant ?

Harry se concentra alors sur sa vue, dirigeant son regard sur ce qui l'entourait. À peine se remettait-il de sa stupeur de découvrir une salle remplie de mangemorts, que Voldemort apparut sur sa gauche. Il le regarda s'installer tranquillement sur son fauteuil sans lui accorder la moindre attention, puis jeta un coup d'œil à la salle où il se trouvait.

Il s'agissait de la grande salle ou la réunion des mangemorts s'était produite, mais en plus petite, le sort d'agrandissement ayant été annulé.

Harry ne distinguait pas encore tout parfaitement, mais sa vue s'arrangeait petit à petit. À tel point qu'il se rendit compte que seul les mangemorts présents le soir de la renaissance de Voldemort, ainsi que leurs enfants encadrant Rogue et Yellowbelly, se trouvaient dans la pièce.

Diantre, la situation aurait pu être mieux, mais difficilement pire ! Quoique… Ils auraient pu être déjà morts.

Il avala difficilement sa salive et se leva totalement, guettant la réaction de ses geôliers. Il ne savait pas du tout à quoi s'attendre, ni que faire quand ceux qui devaient vous tuer (ou autre chose d'aussi agréable) vous ignorait totalement.

Comment se comporter ?

Ce fut Voldemort qui lui apporta la réponse à sa question.

-Donc vous revoici face à moi, Harry Potter. Il semblerait que vous soyez en plus mauvaise posture que durant nos dernières rencontres…

Harry se figea sur place, son front se rappelant à sa douleur, et cette voix le transperçant de toute part comme de très fines aiguilles froides.

D'autant plus qu'aujourd'hui il réalisait un peu plus ce qu'il avait perdu, et surtout ce qu'il avait à perdre.

Des images telles que celles du carnet secret de sa mère, les souvenirs de Sirius passant à travers le voile, Hermione pleurant ses parents, et Léa. Léa qu'il craignait aujourd'hui de perdre ou de voir souffrir.

Muet pour cause de trop plein de choses à dire, Harry ravala sa colère et sa peur qui pointait ? Difficilement, il détourna le regard et croisa celui de Rogue.

N'ayant pas pu lire tout ce qui s'était passé dans le long regard de mépris que lui avait jeté Harry, Voldemort reprit.

-Mais fort heureusement pour vous, il se trouve qu'il ne me serait pas profitable de vous tuer tout de suite.

-C'est trop bon à vous, grogna Harry en frissonnant, ses poils se dressant sur tout son corps sous l'effet de la chair de poule.

-J'ai un projet pour vous. Pour votre cher professeur de potion- je crois que c'est sous cette appellation que vous le connaissez- j'en ai un petit autre. Mon cher beau-fils m'a déçu, très déçu, je crois qu'il va falloir qu'il paye le prix fort pour avoir la vie sauve… Ma très chère Bellatrix ne le quitte pas des yeux, un petit tour de notre jeune ami, et nous avons deux évadés sur les bras, encore.

Avec un sourire dément aux lèvres, Bellatrix s'approcha de lui.

Murmurant une incantation, elle fit une croix avec le bout de son index sur le torse de Severus Rogue. L'homme eut juste le temps d'émettre une exclamation étouffée : son regard se vida, et il adopta une attitude prostrée.

Vide de conscience, il resta sur place, debout.

Restant calmement à sa place, Harry tenta de voir ce qui lui était arrivé, il ne connaissait absolument pas le sort jeté, ce qui l'inquiétait grandement était donné le personnage de Bellatrix Lestrange.

-Qu'est-ce que vous lui avez fait ? qu'est-ce que vous allez lui faire ?

Amusé, Voldemort se tourna vers lui.

-Ne t'inquiète donc pas pour lui, répondit Lucius Malfoy, à ta place, je me ferais plutôt du mouron pour le langue de plomb, spécialiste des parchemins prophétique. Il est notre… garant de ton bon comportement.

-En effet, poursuivit son confrère Rodolphus, nous avons pu juger de tes qualités de jeteur de sort sans baguette. Si jamais tu tentes la moindre fourberie, nous le tuons sans la moindre hésitation.

Harry jeta un coup d'œil à son ex complice d'évasion foireuse. A le voir se ratatiner sur place, il regrettait de l'avoir entraîné dans cette histoire.

-ça ne sera pas nécessaire, argua Harry, après tout la fourberie est quasiment l'apanage des Serpentards.

-Mais il te faudra apprendre qu'il existe d'autres valeurs que celles de Poudlard et de ce vieux Dumbledore pour juger, le coupa Voldemort.

Se disant, il fit montre de toute sa suffisance et de sa conviction.

A ce moment, Harry comprit que son adversaire de prophétie avait retrouvé toute sa puissance. Il était le même que celui qui avait assassiné ses parents. Il avait aussi retrouvé tout son charisme et sa magnificence qui faisaient que tant de personnes l'avaient rejoint de leur plein gré. Mais la folie et la malveillance brillant au fond de ses yeux rappelaient au jeune sorcier tout ce que cet homme avait fait.

Donnez la beauté à un monstre, et il trouvera le moyen de la pervertir.

-Soit, mais j'aimerais savoir ce qui me vaut de pourvoir conserver la vie.

Nombre de mangemorts ricanèrent, se moquant de son ignorance. Seul Lucius Malfoy affichait un air étonné, tout comme Voldemort.

-Albus Dumbledore ne serait au courant de rien ? Moi qui croyais qu'il avait été plutôt bon élève… il me déçoit…

-Voilà qui lui ferait probablement plaisir.

-Ne connaîtrait-il donc rien de la véritable nature du sceau d'Acrabbaraad ?

D'une oreille distraite, Harry l'écouta déblatérer d'une façon grandiloquente à propos du sceau. Son véritable objectif était de trouver un moyen de sortir Rogue de son état catatonique au plus vite, mais il avait beau chercher dans sa mémoire, il n'y trouvait rien d'intéressant. Alors que Voldemort parlait des origines de la magie et d'un être capable de dompter le sceau grâce à une magie particulière, Harry se rappela un sort qui permettait de ramener une personne évanouie à ses esprits.

Après avoir jeté un coup d'œil aux mangemorts qui s'agitaient autour de lui, entrant et sortant comme pour préparer quelque chose, il se concentra sur son professeur et se prépara à lancer ce sortilège légèrement modifié. Mais il n'en eut pas le temps. Deux personnes se saisirent de lui. Il n'avait rien vu venir, trop occupé qu'il était, aussi ne savait-il pas du tout ce qui l'attendait.

-N'oublie pas ce que nous t'avons dit, lui rappela Voldemort de sa voix perfide, si tu tentes de t'échapper, Yellowbelly mourra.

Harry arrêta instantanément de se débattre et se laissa guider vers le centre de la pièce, à quelques pas d'une grande table qui faisait figure d'autel.

Pendant que Voldemort sortait rapidement de la Grande salle, Draco Malfoy vint se placer à coté de Harry, sous les ordres de son père.

Personne ne semblait faire attention à eux, trop occupés qu'ils étaient à dessiner quelque chose sur le sol. Les mangemorts s'agitaient en tout sens, comme des abeilles excitées par la prochaine récolte.

Au milieu de tout ça, Harry et Draco restaient silencieux et immobiles.

En ayant assez de toute cette mascarade, et ne comprenant toujours rien à ce qui se passait, Harry commença à s'agiter nerveusement, trépignant sur place.

-Alors Potter, nerveux ? Railla Draco. Il faut dire qu'il y a de quoi…

-Autant qu'une fouine devant une foule d'élève, Malfoy, répliqua Harry comme par habitude.

-Etant donné la situation, ce petit… incident n'est en rien comparable à ce qui t'attend, tu peux en être sur.

-Etant donné que j'ignore ce qui m'attend…

-Oui, je vois… Ignorance, mère de sûreté. N'a tu donc rien écouté de ce que le maître t'a dit ? Le sceau que tu as pitoyablement tenté de protéger avec tes amis Gryffondor, n'est autre que le sceau du ministère, et il a appartenu à …

-Faltazius, Merlin, et compagnie, oui merci, je le savais déjà. Je vois que la formation de mangemort est plutôt complète, mais je le savais déjà.

-et sais tu qu'il a l'incroyable pouvoir de concentrer toute la magie ! Mis entre les bonnes mains, bien sûr.

L'image d'un sorte de courant d'air parcourant la terre entière pour venir alimenter une stupide bague se forma dans son esprit.

-Voldemort…

-Ne prononce pas son nom, gronda hargneusement Draco.

-mais ne compte pas sur moi pour l'appeler autrement.

-Il faudra t'y faire de toute façon, car quand il en aura fini avec toi, il sera le maître incontesté et incontestable du monde de la magie.

-Comment ça ?

-Tiens, tout à coup tu accordes de l'importance à mes paroles, tu veux que je parle… Je me demande si la sang de bourbe changerait elle aussi d'attitude en de pareil circonstance. Tu sais que je regrette qu'elle ne soit pas là…

-La ferme Malfoy !

-Ne perd donc pas si vite de bonnes habitudes difficilement acquises.

-Tu disais ?

-Que si tu es la bonne personne, et malgré l'absence de confirmation du choipeau, nous ne doutons pas que tu possède toutes les caractéristiques nécessaires, entre tes mains, le sceau d'Acrabbaraad permettra le transfert de toute la magie vers le seigneur des ténèbres ; Et alors, il sera tout puissant et nous distribuera un peu de sa puissance pour qu'on puisse accomplir notre tache, purifier le monde des sorciers.

Cette fois ci, Harry n'avait pas perdu une miette de ce que lui disait son ennemi de Serpentard.

Les mots s'entrechoquaient dans sa tête et formèrent un conglomérat de pensées et de souvenirs. Ses discussions avec Hermione, Dumbledore et Léa remontaient à sa mémoire pour se muer en un assourdissant cri d'alerte.

Tout cela ne pouvait qu'être vrai, l'instant était trop grave. Et il ne fallait absolument pas qu'une telle catastrophe arrive. Il n'osait même pas imaginer ce que ça entraînerait… Mais que faire seul contre un tel projet ? Cette fois il lui faudrait compter sur autre chose qu'une intervention miracle de Dumbledore, et la chance ne serait pas éternellement de son côté.

Mais il fallait faire quelque chose, empêcher Voldemort de s'assurer la victoire, car il s'agissait bien de ça : de la seconde guerre.

Et les mangemorts étaient tous là, prêts à servir leur maître, avides de leur part de gloire et de richesse.

Mais il n'y avait pas que ça, si Voldemort parvenait à ses fins, il en serait fini de Poudlard, nombre de ses amis seraient tués, sans parler du sort des moldus…

Non, un avenir avec Voldemort n'avait absolument rien de plaisant, et bien qu'il déteste Draco Malfoy pour son détestable mépris, son arrogance et sa petitesse, il fallait bien avouer qu'il n'était pas stupide. Réfléchissant à toute vitesse, Harry en arriva à la conclusion qu'il devait absolument amener Draco à douter de son choix, et pour cela, il savait ou appuyer…

-Et tu te réjouis d'avance de pouvoir torturer et tuer sans fin pour le compte de ton maître, susurra Harry.

-Tu crois encore que c'est le seul atout qu'il y ait à choisir ce camp ? Se moqua Draco.

-Le pouvoir ? Quelle noblesse d'esprit !

-Et tu croyais que c'était quoi ?!

-Je ne sais pas… Un idéal ?

Draco se contenta de ricaner en secouant la tête.

-Alors… Pourquoi ?

-Parce qu'il faut savoir choisir le bon camp, un Malfoy ne perd jamais.

Si Harry gardait encore un petit espoir de ne pas être totalement seul, il s'évanouie comme un vif d'or dans le brouillard quand Draco se détourna à l'appel de son père et le rejoignit.

Sans ménagement, Rodolphus Lestranges et McNair jetèrent Harry à terre au pied de l'autel. Le jeune sorcier en vit trente six chandelles. Alors qu'il se redressait, il entendit une voix s'élever dans son dos. Voldemort venait de sortir de la pièce débouchant sur la droite de la Grande salle, tenant dans ses mains un coffret familier aux yeux de Harry : l'écrin du sceau.

Harry n'eut pas le temps de se retourner, un doloris le frappa, le jetant à terre sous le coup de la douleur.

-Il ne sert à rien de tenter de vous dérober, jeune homme. Non seulement tu ne peux rien faire, mais en plus te ne souffriras pas. Du moins pas tout de suite…

Devant le regard noir que lui jeta Harry, le puissant lord explosa de rire, ses exclamations résonnant dans la tête d'Harry, pour s'engouffrer jusqu'au plus profond de son esprit jusqu'à son cœur.

Ce qu'il pouvait le haïr, de toute la force de son cœur et des sentiments dont il était capable. Il sentait la haine monter peu à peu en lui, couler dans ses veines, alimenter son corps.

Sans réfléchir ni calculer, il concentra toute sa volonté sur la source de son ressentiment.

Comme pour répondre à son ordre, un rayon jaillit de sa main, en direction de Voldemort. Mais malgré la force des sentiments qui l'animaient, un simple moulinet de baguette suffit à Voldemort pour parer le sort.

Alors, tout se passa très vite.

Le mage noir se détourna de lui et pointa sa baguette sur Yellowbelly.

-Tu étais pourtant prévenu. 'Dissocius !'

Le sortilège, inconnu de Harry, frappa le langue de plomb au niveau de son épaule gauche, le déstabilisant sous le choc.

Sans doute assommé par la violence du sort, il tomba, un genou à terre, et un long gémissement étouffé se fit entendre.

Ce n'est qu'en se jetant à son aide et le voyant ramasser un objet à terre, que Harry comprit ce qui s'était passé. Avec horreur, Harry découvrit l'épaule sans bras de son complice. Voldemort venait de le lui trancher !!

-Non ! Hurla Harry alors qu'on le saisissait et le soulevait du sol, le rendant incapable d'aller plus en avant.

-La prochaine fois, je viserais plus haut, et un peu plus à gauche.

Finalement, la prudence l'emporta, et de crainte de faire empirer la situation de Yellowbelly, il arrêta de se débattre.

-Vous êtes dingue, souffla-t-il.

Momentanément vaincu, Harry baissa piteusement la tête.

D'une poussée entre les omoplates, Voldemort le remmena derrière l'autel, face au coffret qu'il avait posé précautionneusement.

D'une pichenette, il l'ouvrit, révélant son contenu.

Harry avait le nez presque collé dessus, aussi eut-il tout le loisir de l'observer en détail. Incroyable qu'une telle chose, aussi insignifiante et ridiculement petite, puisse contenir une telle potentialité de puissance.

Alors qu'il regardait les entrelacements de courbes sur la surface en argent de la bague, l'objet sembla scintiller un instant.

En quelques secondes, le souvenir de l'étrange rêve qu'il avait fait lui revint en mémoire. Mais le temps qu'il fixe son regard sur la source de cet étincellement, il avait disparu, lui donnant la désagréable impression d'avoir halluciné.

Est-ce qu'il y avait un lien entre le sceau et cet entrelacement de stries de poussière lumineuse ?

Même si c'était le cas, il ne voyait absolument pas ce que ça pouvait signifier, mais rien de bon, ça c'était une certitude.

Mais comment arrêter cette machine maintenant qu'elle était en route ?

Déjà, Lucius Malfoy terminait de tracer un pentagramme sur le sol, et Goyle le recouvrait d'une poussière fluide et mordorée.

Comme s'ils l'avaient fait une bonne centaine de fois auparavant, les mangemorts se disposèrent tout autour du motif magique.

-Peut être que je suis fou selon tes propres critères, mais je préfère dire brillant. Les visionnaires et autres personnes qui essayent de faire évoluer les choses, sont toujours mal jugé. Voyez Grindelwald, il s'était allié à des moldus, et pourtant Dumbledore s'était déjà opposé aux évolutions qu'il proposait. Aujourd'hui, je veux venir en aide au monde des sorciers, le purifier et le protéger, mais encore une fois Dumbledore se met en travers de la route du progrès. Ne vois tu donc pas qu'il est inutile de lutter contre l'inéluctabilité de l'enchaînement des évènements, de ton destin ?

-J'ai déjà un destin, et bien que le contenu de la prophétie ne me réjouisse pas particulièrement, je m'y suis fait. Il n'est pas question de le changer maintenant.

-Ah oui… Et quel est-il ?

-…

-Très bien. Dans ce cas, poursuivons. Une fois le transfert effectué, aucune prophétie ne fera le poids.

Voldemort fit signe à ses hommes qui finirent de se mettre en place.

Quand ce fut chose faite, ils étaient disposés en arc de cercle face à Harry et Voldemort.

Alors, une chose étrange se produisit. Harry se crut de nouveau dans l'étrange rêve qu'il avait fait, observant avec ravissement des traînés de poudre multicolore venir à son encontre sans jamais l'atteindre. Malgré les circonstances, il était content de les retrouver, comme s'il s'agissait d'un vieil ami. Toutefois, il remarqua un changement, elles n'avaient plus le même effet apaisant. Rapidement, il en trouva la cause. Au lieu de confluer comme une multitude de petits ruisseaux, les poussières avançaient bien plus vite, comme attirées par une force invisible.

Harry ne chercha pas à comprendre ce qui se passait, la priorité étant de trouver un moyen d'empêcher cette cérémonie de se dérouler convenablement.

Mais comment l'arrêter alors qu'il n'en savait presque rien ?!

Tant qu'il le pouvait, Harry étudia la disposition de chaque personne et de chaque chose en ce lieu, il se doutait que ça avait de l'importance, mais il abandonna en se rendant compte que ça ne servait à rien. A quoi bon puisqu'il n'avait aucun moyen d'influencer dessus.

Les choses s'agençaient sans qu'il ait la moindre prise dessus ; encore une fois, il était impuissant, un pauvre orphelin, un nourrisson d'un an qui se trouvait au mauvais endroit et au mauvais moment.

Il jeta un coup d'œil à Rogue, mais celui ci se trouvait toujours au même endroit, et il ne risquait pas d'en bouger…

L'œil torve et apathique, il était toujours debout, le dos voûté comme sous un poids énorme, à l'endroit exacte ou Bellatrix l'avait laissé.

Yellowbelly, quand à lui, était obnubilé par son moignon de bras, contemplant son épaule vide. Heureusement, le sort avait coupé proprement le membre, Harry n'avait donc rien à craindre pour lui, mais aucune aide à espérer non plus. Si tant est qu'il ait pu un jour en espérer de sa part, ne put s'empêcher de lui en vouloir Harry.

Seul face une dizaine de mangemort, sans compter Voldemort qui se trouvait dans son dos, il ne restait plus qu'une seule possibilité à Harry.

Plus décidé que jamais, il attendit que le mage noir finisse de boire une potion quelconque.

-Saisis toi de ce sceau, lui ordonna-t-il une fois que ce fut fait.

-Non.

Harry s'était exprimé de son ton le plus buté.

-Comment ça ? Je crois que tu n'es pas en mesure de décider quoi que ce soit, ricana-t-il en chœur avec ses mangemorts.

Seul Draco ne riait pas, fixant Harry d'un étrange et indéchiffrable regard.

-Je serais toi, je penserais à ce pauvre sorcier qui ne rêve que d'une chose : conserver au moins un bras. Sais-tu qu'il est extrêmement compliqué de faire repousser un membre ??

-Vous ne m'aviez pas dit que vous lui feriez du mal si je ne coopérais pas, ajouta Harry d'une voix hésitante.

Il se rendait bien compte que Voldemort ne croirait pas une seconde à son baratin, et ça réponse était tellement risible qu'il se serait bien moqué lui-même de ses propos ; mais il lui fallait gagner du temps. Un espoir fou venait de naître dans le regard qu'il échangeait avec Draco, il lui fallait trouver un moyen d'en être sûr. Pouvait-il compter sur une quelconque intervention de sa part ?

-Ne te moque pas de moi, confirma l'innommable sorcier, tu vas prendre ce sceau ou je te tue, et si ça ne te fais rien, je tuerais ton professeur, puis je ferais monter les prisonniers un à un et je les tuerais aussi.

Vu comme ça Harry n'avait plus trop le choix, il avait déjà la mort de son parrain sur la conscience, et à elle seule, elle pesait bien trop de poids.

Il prit quand même tout le temps que sa témérité lui permit avant de tendre une main aux ongles sales et abîmés. Il eut juste le temps de voir le visage plus tendu que jamais de Draco avant de se trouver embarqué dans un tourbillon infernal. A mesure qu'il approchait sa main du sceau, les stries de lumières s'intensifièrent plus que jamais, s'agitant en un tourbillon puissant d'apparence. Même s'il n'en sentait rien, Harry le devinait. Et à son avis, mieux valait ne pas s'aventurer plus loin…

Mais la douloureuse pression au milieu de ses deux omoplates ne lui laissait plus le choix.

Désobéissant à son instinct qui lui criait de n'en rien faire, il se saisit de l'objet et le glissa à son doigt.

Face à la puissance de la réaction qui s'en suivit, Harry se sentit ployer. La tornade qu'il avait provoquée le frappait maintenant de plein fouet. Mais ça ne ressemblait en rien à ce à quoi il se serait attendu. Au lieu de fouetter la moindre parcelle de sa peau, elle semblait alimenter le moindre centimètre cube de sa personne, le remplissant d'une énergie formidable dont il sentait fourmiller le moindre tentacule dans son être. Il se sentait maintenant comme électrisé jusqu'au moindre de ses cheveux.

Ce qu'il vivait était une expérience des plus exaltante, et il dut prendre sur lui même pour revenir sur terre.

Il ne savait pas si Voldemort avait réalisé son projet, devait-il s'en vouloir d'apprécier les frissons qui le traversaient de toute part ?

Quelques instants plus tard, il s'était quelque peu habitué à ses nouvelles sensations et sa vision des choses revenait doucement à la normale, les stries de poussière se fondant en chaque chose.

Les mains toujours posées bien à plat sur l'autel, comme pour mieux soutenir le poids du changement, quelque il soit, il leva doucement les yeux, appréhendant comme jamais ce qui l'attendait.

Dans un climat d'attente, Voldemort s'était écarté d'Harry, et quand le jeune sorcier fit volte face, ce fut pour le découvrir en pleine introspection. Mais visiblement, il ne trouvait pas ce qu'il espérait. Jetant un regard désespéré à ses mains, il poussa un cri de rage.

Est-ce qu'il aurait échoué ? Etait-ce possible ? Y avait-il une chance pour que l 'échéance soit remise à plus tard ?

Avant qu'il n'ait pu penser quoi que ce soit d'autre, Voldemort pointa sa baguette sur la poitrine d'Harry et siffla d'une voix furieuse :

-Avada Kedavra !

Niak Niak Niak… dit l'auteur sadique en s'en allant.

maintenant, vous avez tout ce que j'ai écrit, il n'y a plus rien d'avance, alors il va falloir attendre plus longtemps...

bah oui, je suis très lente à ecrir, d'autant plus que je suis étudiante et que la mauvaise période approche à grands pas... bouhouhouh... je veux pas bosser...

donc a la prochaine date indéterminée, mais aussi vite que possible soyez en sur!!