et voila le tout nouveau tout frais petit chapitre.

merci pour les reviews!! et bonne lecture.

Chapitre 38 : Nouvelle donne.

Harry leva les mains pour se protéger, mais c'était inutile, il le savait bien.

Des étincelles vertes avaient déjà jaillit de la baguette.

Des étincelles ?! Surprenant, inhabituel, mais joli.

Inoffensives, elles se perdirent dans l'atmosphère et disparurent, sans espoir d'accomplir la mission qui leur incombait : tuer.

Interdit, Voldemort fixa sa baguette sans dire un mot.

Maintenant doublement soulagé, Harry rit nerveusement tout en s'écartant prudemment de l'autel.

Il était toujours vivant !

S'il s'était attendu à ça !?

Echapper à la mort était une chose habituelle pour lui maintenant, mais pas d'une façon aussi étrange.

Il en venait à se poser des questions… Avait-il vraiment tant de chance que ça ?

Si on lui avait dit que l'homme dont tout le monde (ou presque) craignait le seul nom pouvait échouer à lancer un sort, il lui aurait rit au nez sans le moindre doute…

Voldemort lui non plus ne semblait plus comprendre.

Secouant sa baguette, puis jetant des sortilèges mineurs dans tous les sens, il ne parvenait toujours pas à un résultat satisfaisant.

-Essayez vous aussi ! Ordonna-t-il à ses mangemorts.

Tous s'exécutèrent, mais aucun n'obtint de résultat.

Le regard terrifiant, il s'adressa à Harry tout en vérifiant que toutes les étapes de la cérémonie avaient été respectées.

-Il faut croire que l'héritage d'Evans n'a pas suffit.

Tout à coup, il se figea, regardant un point sur le sol. Ou plus exactement un point où le pentagramme avait été effacé d'un raclement de pied.

Des résidus de poudre blanche sur sa chaussure, et le fait que l'interruption du motif se trouvait juste devant lui, rendait sans aucun doute possible Draco Malfoy responsable de cet acte de sabotage de la cérémonie.

Harry n'en revenait pas, il avait vu juste !

-Le trait… Draco ?!

Apparemment, le mage noir avait suivit le même raisonnement.

Confirmant son acte, Malfoy junior recula de quelques pas, rompant l'arc de cercle formé par les mangemorts.

-Tu m'aurais trahi ? Sais tu ce que ça va te coûter ? Eructa le puissant sorcier de toute la force de sa colère.

Mais ce n'était pas le maître que Draco regardait à ce moment, c'était son père.

Vert de rage, celui-ci semblait prêt à se jeter sur lui pour le rayer de la carte : plutôt ne plus avoir de fils que de subir cette infamie !

Mais étant donné les circonstances et son rang, il se contenta de s'adresser à Voldemort, la voix tremblante de fureur.

-Souhaitez vous que je m'en occupe ? Parvint-il difficilement à articuler.

A ce moment, Harry ne put s'empêcher de remarquer qu'il n'y avait plus rien du charismatique homme blond aux yeux bleus froids qui avait su convaincre le ministère de sa bienséance, dans le masque horrible qu'affichait alors Lucius Malfoy.

-En seriez vous seulement capable ! Rugit Voldemort, perdant pour la première fois de son attitude altière. Je ne sais pas ce que votre crétin de fils a provoqué, mais il semblerait que la magie ne se comporte pas comme les autres fois. L'interruption dure plus longtemps que prévue.

Comme pour illustrer ses propos, un homme paniqué entra en trombe dans la salle, suivit d'une dizaine d'autre mangemort à peu de chose prêt dans le même état.

-Maître ! L'entrepôt est devenu visible, hurla-t-il d'une voix partant involontairement dans les aigus. Quelqu'un a dut annuler le sort.

Alors, l'organisation des mangemorts se mit en place.

Se tournant vers celui dont ils savaient que la solution à leurs problèmes viendrait, ils attendirent les ordres.

Superbe dans sa longue robe noire, malgré les contrariétés, Voldemort considéra un instant la situation, puis parla d'une voix puissante et autoritaire.

-Toi, commença-t-il en désignant l'une des rares femmes, rassemble tout de suite le maximum de personnes dans l'atrium ; qu'ils se munissent d'objets leur permettant de défendre les lieux. Fait vite, je vous rejoins dans quelques secondes, je ne souffrirais aucune erreur.

-Il en sera fait ainsi, maître.

La jeune femme s'empressa de sortir, attendant d'être hors de vue avant de courir.

-Des agents du ministère, et autres membres de l'ordre du Phénix, rodent aux alentours dernièrement ; Rodolphus, je veux que vous vous teniez prêt à procéder à une évacuation dans les plus brefs délais, tu sais ce qui est important.

A son tour, le fidèle mangemort quitta la pièce.

-Queudever… Va voir Nagini, et occupe toi d'elle. Cette idée me répugne, mais je crains que tu ne sois d'aucune autre utilité en ce moment… Vous, occupez-vous des prisonniers. Ma chère Bellatrix, tu te charges de Severus, je tiens à ce qu'il reste en bon état.

Sur ce, il quitta la pièce, son aura de puissance à sa suite.

Comme si le rideau venait de tomber après une représentation des plus prenante, les mangemorts se mirent tout à coup en mouvement. Chacun effectua la tâche qui lui incombait ; Bellatrix se dirigea vers Rogue, et Lucius Malfoy empoigna son fils pendant que deux mangemorts s'occupaient de Yellowbelly.

Harry eut à peine le temps de voir le mage noir disparaître avant de se tourner vers ses agresseurs.

Armés de leurs baguettes désormais inutiles et au nombre de trois, ils s'avancèrent vers lui, formant un arc de cercle infranchissable.

Harry n'eut pas d'autre choix que de reculer inexorablement. Il n'avait jamais été caractérisé par une musculature impressionnante, et ses entraînements intensifs de quidditch ne lui suffiraient sûrement pas pour se sortir de ce mauvais pas. Quand il fut acculé contre le mur, il n'eut plus qu'à retrousser ses manches, et à s'apprêter à combattre. Si la magie avait disparue, il avait tout de même un avantage : il avait vu quelques films de combat moldus à la télévision, et surtout, par la force des choses, il avait apprit à se défendre contre Dudley. Il n'était pas fier de ce qu'il s'apprêtait à faire, mais il n'avait pas le choix. Dès que les mangemorts furent suffisamment près de lui, il donna le coup de pied le plus fort qu'il puisse dans l'entre jambe de l'homme de droite. Touché au point sensible, il pâlit aussi vite qu'il s'écroula, recroquevillé sur lui-même. Les mangemorts avaient été pris par surprise sur ce coup là, mais ça ne se reproduisit pas. Evitant ses coups de poing rageur du jeune homme, une main se posa finalement sur son épaule, puis une autre se saisit de sa veste. Se débattant comme un beau diable, Harry jeta ses bras dans tous les sens, et aidé de ses pieds, il parvint à se défaire de ces tenailles qui l'immobilisaient. Mais elles revenaient toujours plus nombreuses, et toujours plus avides de le maltraiter en le griffant et en le bousculant.

Après une bataille acharnée où tous les coups étaient permis, Harry se retrouva coincé par terre ; s'en était fini de lui.

Se tortillant dans tous les sens, il recherchait désespérément une échappatoire, mais les mangemorts ne lui en laissaient aucune.

Harcelé, pressé de toute part, Harry rassembla toutes ses forces pour mettre un terme à cette agression.

Venant du plus profond de son être, il sentit une boule de colère et de révolte gonfler jusqu'à éclater.

Comme pour traduire cette sensation, une bulle de lumière se forma, grossissant violemment jusqu'à envelopper Harry, puis éclata à travers la partie de la pièce où ils se trouvaient. Le puissant champ de magie, car ça ne pouvait qu'être ça, traversa les mangemorts de part en part et les propulsa au loin.

Quand ils atterrirent violemment à terre, une partie de leur personne s'effrita et tomba sur le sol. Comme le sable dans un tamis, leur corps passa pour ne laisser qu'une forme blanche et lumineuse ressemblant vaguement aux hommes qu'ils étaient avant.

Ces spectres flottèrent un instant sans but, puis se rassemblèrent autour de Harry. Ils n'avaient pas une attitude menaçante à présent, mais Harry ne se sentait pas rassuré pour autant. En silence, ils passèrent chacun leur tour à travers leur créateur, provoquant une sensation de fraîcheur revigorante, puis ils s'envolèrent vers leurs confrères. Harry s'attendait à ce qu'ils se joignent à eux pour contribuer à sa capture, mais au lieu de cela, ils se jetèrent sur les autres mangemorts, l'attitude menaçante, comme des anges vengeurs sur leur proie, dans le but probable de les empêcher de reconstituer les éléments de la cérémonie. Immatériels, ils ne pouvaient leur faire de mal physiquement, mais ils semblaient avoir d'autres moyens, car parmi les mangemorts, c'était la débandade.

Stupéfait, Harry regarda la forme translucide de ses anciens agresseurs évoluer dans les airs.

Devant l'ampleur du sort, tant pour sa violence que pour l'étrangeté de ses effets, il resta quelques instants abasourdi.

Etait-ce lui qui avait provoqué cette transformation ? Mais comment était-ce possible, il n'y avait plus de magie ! Peut-être était-elle revenue. Mais surtout, comment avait-il réalisé une telle chose ? Il serait incapable de le refaire.

A la rechercher d'une réponse, il parcourut des yeux la scène qui se présentait à lui. Rogue, qui avait curieusement retrouvé ses esprits, se battait à coup de griffes avec une Bellatrix échevelées (non eno, ils n'ont pas fait ce que tu crois pour être dans cet état !!). Cette dernière, la baguette jetée à terre de part son inutilité, confirmait l'absence de magie. De même que tous les mangemorts qui s'obstinaient à secouer leur instrument indispensable maintenant devenu obsolète.

Donc… Donc quoi ? Il pouvait faire de la magie et pas les autres ?? et alors ?

Alors il fallait qu'il tente sa chance.

Il n'avait pas su maîtriser ce sortilège, mais il ne lui manquait qu'une seule chose pour se sentir capable de le faire : sa baguette.

Sans elle, il se sentait tout nu.

Tant qu'il le pouvait, il se concentra sur sa vision et l'appela avec la même conviction qu'il avait mise pour appeler son éclair de feu lors du tournoi des trois sorciers.

-Accio baguette, murmura-t-il.

Et comme par magie, elle apparut devant lui, flottant tranquillement dans les airs en attendant qu'il s'en saisisse. Et c'est ce qu'il fit, trop content qu'il était de la revoir pour se formaliser de quelques petites étrangetés supplémentaires.

Savourant les retrouvailles, il la saisit délicatement du bout des doigts, reconnaissant avec bonheur la moindre de ses fibres. Presque six ans de cohabitation continuelle, ça créé des liens, et cette semaine ne lui avait paru que trop longue.

Finalement, il la prit plus fermement, et même s'il se trouvait un peu maladroit, son contact lui rappela de nombreux souvenirs, et aussi les réflexes qui vont avec. Les réflexes de survie.

Des lumières crépitant au fond du regard, il redressa la tête.

Malgré l'action des spectres, un homme sortit prestement de la salle, à la suite des Malfoy père et fils ; et cinq mangemorts avançaient, aussi dangereusement qu'avec précaution, sur Harry sous les ordres de McNair.

Sur de lui et de sa maîtrise - situation maintes fois répétée entre le ministère et la salle sur demande- il pointa sa baguettes sur eux.

-Expelliarmus !

Sous la puissance du sort, les mangemorts fusèrent au loin, et sa baguette, nouvellement retrouvée, vola en éclat alors qu'un bouquet de baguette fleurissait dans sa main gauche.

Projetées à toute vitesse, les échardes de bois sautèrent comme des pics acérés dans tous les sens. Prestement, il en évita une qui visait son épaule, mais il ne put éviter celle qui lui érafla le coin de la paupière droite.

Encore une fois très surpris, il regarda avec étonnement les mangemorts assommés, à terre. Puis il baissa les yeux sur ses mains. L'une était remplie de baguette, et l'autre était vide et blessée par l'explosion de sa baguette.

Mais qu'est-ce qui se passait avec lui ?! Pourquoi tout ce qu'il faisait se retournait contre lui ?

Faisant très rapidement le deuil de sa baguette, Harry chercha des yeux ses deux complices d'évasion. Il eut juste le temps d'apercevoir Rogue disparaître par la porte située à l'autre bout de la pièce. Très belle compétition à suivre avec cette gazelle de Bellatrix !!

Sans penser ni une ni deux, il se saisi de Yellowbelly, et de son bras qui vint se ressouder à son épaule dans un crépitement pour ne reformer qu'un avec son propriétaire.

La porte était devant lui. Guidé par son instinct, Harry appuya sur la poignée, sortit, et…

Il se retrouva dans l'obscurité.

L'inconnue totale. Le silence entrecoupé des halètements de Yellowbelly.

La porte s'était refermée derrière eux, les isolant momentanément du danger.

Comme pour apporter une réponse, l'aube sembla se lever, l'air s'éclairant comme sous le coup d'une lumière diffuse.

Le couloir menait à trois portes.

Une à droite, une à gauche, et la dernière en face.

Quelle réponse ! Elle lui apportait plus de question encor.

Trois portes !! Mais laquelle choisir ?

Et surtout où était-il et que lui arrivait-il ? Parce qu'il avait encor le sentiment d'être le responsable de « la lumière » tendance levée du soleil qui les éclairait.

S'en était trop pour Harry. Les pensées se bousculaient dans sa tête.

Il ne savait absolument pas où il se trouvait, ni où aller.

Dans ces conditions, comment faire un choix ?

Et toutes ces manifestations de magie qui se produisaient n'arrangeaient rien à sa clarté d'esprit.

-Ils vont nous tuer, ils vont nous tuer, ils vont nous tuer, ne cessait de répéter inlassablement Yellowbelly, il faut que tu nous sorte de là, tu as la magie, tu as recollé mon bras, il faut que tu…

-Que quoi ?! S'emporta Harry.

Depuis le début, cet incapable était un véritable poids mort à traîner, et il réclamait que lui, un gamin de 15 ans fasse tout ? Dirige leur escapade, les sauve, et puis quoi encor ?

-Les fils de lumière, ils sont entrés en toi, tu as … Tu as le pouvoir !

La voix du langue de plomb révélait son état proche de l'hystérie, mais ce qu'il disait avait du sens.

Machinalement, autant pour s'en débarrasser que pour occuper Yellowbelly qui tenait maintenant des propos saccadés et à la limite de la cohérence, Harry lui remit sa poignée de baguettes.

'Pouvoir où pas, il faut que tu trouves la sortie…'

Pour rejoindre Rogue, aller à gauche semblait la meilleure solution. Mais pour éviter les mangemorts, et surtout Voldemort, il valait mieux aller tout droit.

Alors que cet affreux dilemme se posait à lui, son regard se posa sur Yellowbelly. Le sourire aux lèvres, il avait choisi une baguette et la tenait avec référence dans sa main.

Au lieu de se décourager en voyant qu'elle ne lui servait à rien, l'homme se tourna vers Harry et l'empoigna par les épaules.

Secoué comme un pommier, il entendit vaguement le langue de plomb lui crier :

-Donne moi, donne moi !!!

-Mais… Donner… Quoi… ?

-La magie, la magie, la magie !!!!!!!!

-Je vous promets que si je le pouvais, je vous en céderais.

Jamais Harry n'avait été aussi sincère, mais que pouvait-il y faire ?

A ces mots, la baguette, que le sorcier tenait toujours dans la main, vomit quelques étincelles sous le nez de Harry.

Cette fois-ci, la coïncidence était trop flagrante, et le jeune sorcier commençait à mettre bout à bout de nombreux éléments, et maintenant, une chose était sur : il maîtrisait la magie, et ce pouvoir avait un rapport avec la cérémonie.

Mais il n'eut pas le temps de faire avancer plus loin son raisonnement.

Sous le coup d'une montée incroyable de courage (ou de folie…) lié à ses retrouvailles avec une baguette fonctionnelle, Yellowbelly ouvrit la porte d'en face d'un alohomora bien placé, et fonça droit devant.

-Eh ! Doucement, tenta de le ralentir Harry.

Mais rien à faire. Quand il ne tremblait pas, l'homme était rapide !!

Courant à sa suite, Harry traversa une première pièce totalement vie, puis une seconde meublée d'un simple lit et d'une commode. Arrivé là, il s'arrêta pour prendre le temps d'écouter.

Il avait perdu de vue son acolyte, et deux choix s'offraient à lui.

Mais aucun bruit ne vint l'aider. C'était le silence complet.

Il fallait vraiment que cet endroit soit immense pour qu'il n'y ait aucune preuve de la présence du moindre être vivant.

Que ce soit rassurant ou pas, le fait était qu'il se trouvait seul.

Toujours suivant son instinct, Harry choisit la porte sur sa gauche.

Elle donnait sur un long couloir qui menait à plusieurs portes.

Définitivement, il avait perdu son seul allié.

Avec prudence, il s'avança dans le couloir avec pour objectif de le suivre jusqu'au bout. Après tout, il est bien connu qu'un couloir mène toujours à la sortie ! Non ?

Et de toute façon, puisqu'il était seul, il fallait avancer.

C'était quand même étrange tout ce silence, où étaient-ils tous ?

Alerté par un bruit de porte qui s'ouvre, il se figea au milieu du couloir, puis sans prendre le temps de réfléchir, il se jeta sur une porte à sa droite et se réfugia derrière.

Le cœur battant, il écouta un instant.

Des éclats de voix se faisaient entendre, mais ils étaient encor trop lointains pour l'inquiéter plus que ça.

Soulagé, il parcouru la pièce où il se trouvait d'un coup d'œil circulaire.

C'était encor une chambre.

Il se trouvait dans un palace ou quoi ?

Un bruit plus fort que les autres le fit sursauter.

Il pouvait se tromper, mais on aurait dit un claquement d'arme à feu.

D'autres suivirent, se rapprochant petit à petit.

Une vision effrayante s'imposa aux yeux de Harry : les mangemorts avaient trouvé des armes à feu, et ils le cherchaient ! Il fallait qu'il se cache.

Mais avant…

Il se tourna vers la porte, et tendit sa main dans sa direction.

-Alohomora !

La serrure étincela quelques instant, et quand tout revint à la normal, la porte était verrouillée.

L'idée lui effleura l'esprit de tenter de consolider la structure de la porte, magiquement ou à l'aide du gros canapé qui se trouvait au fond de la pièce, mais il ne se sentait la force ni pour l'une, ni pour l'autre de ces solutions.

Tout à coup épuisé, il se dirigea vers le canapé et s'effondra à l'abri derrière lui.

Dopé par l'excitation et le danger, il n'avait pas prit le temps d'écouter son corps, et maintenant qu'il pouvait souffler un peu, celui-ci se rappela à lui.

Meurtri, égratigné, rompu de toute part, il laissa avec soulagement et douleur à la fois son corps se détendre, étendu à même le sol.

Quand se fut fait, la douleur physique laissa place à une sorte de fourmillement.

En pleine introspection, Harry suivit son cheminement à travers la moindre parcelle de son corps.

A la fois réconfortant et vitalisant, il le ravigota un peu. Mais plus que ça, il ne s'agissait pas seulement d'une sensation interne et régulière. Elle fluctuait telle une onde qui le traverserait de toutes parts. Lentement, elle s'amplifia, courant maintenant dans les veines du jeune homme qui assistait impuissant à ce phénomène.

Fermant les yeux, il s'abandonna totalement au flux qui l'emportait.

De nouveau, il se retrouva à flotter parmi une nuée d'étoiles. Toutes convergeaient vers lui. Qu'est-ce qu'il était bien. La douleur physique avait disparut, les soucis aussi. Il ne restait que le bonheur d'être là.

Mais ce n'était pas sa place, rester comme ça n'avait pas de sens. Il ne pouvait pas rester à contempler ces lumières entrer en lui.

S'arrachant difficilement à cet étrange rêve éveillé, Harry revint à la réalité, redécouvrant presque avec étonnement le dossier du canapé au dessus de lui, et le mur.

Les yeux grands ouverts dans l'obscurité rassurante, il se concentra sur ses sens.

L'agitation régnait toujours non loin de sa cachette, mais elle ne s'était pas beaucoup rapprochée.

Se forçant à faire le point, il se tourna un peu sur le côté pour surveiller la lumière sous la porte

S'il parvenait à se concentrer un peu, il pourrait peut-être sortir pour de bon…

Poudlard…

Il donnerait tout pour y retourner.

Comme un signe, une petite fleur poussa sous son nez.

L'insolente ! Elle aurait put se mettre un peu plus loin tout de même !

Chatouillé au point sensible, Harry éternua sans retenue.

Effrayé à l'idée d'avoir attiré l'attention, il s'enfonça un peu plus dans l'obscurité. Tout à coup, de l'herbe vint rejoindre la petite fleur. Ça, pour être caché, il l'était, mais pas la prairie derrière le canapé !!

Alors qu'il contemplait sa création involontaire, le déclic caractéristique d'une porte qu'on tente d'ouvrir brisa le silence relatif de la pièce. Des coups sourds suivirent, puis des grattements.

La personne était bien décidée à entrer et Harry n'avait réfléchi à rien ! Sans même que l'adrénaline n'ait le temps de monter, le décor changea, et Harry se retrouva dans une autre pièce. Elle lui était familière, et même plus que ça !