A CŒUR OUVERT. (1?)

Faith écoutait, étonnée et surprise, la révélation de Bosco. Il était là depuis dix minutes, et c'était véritablement la première fois depuis le 11 Septembre qu'il se livrait à elle, et elle l'en remerciait. Elle n'était pas au courant qu'il s'était trouvé aux pieds des tours à vouloir aider des gens, s'il lui était arrivé quelque chose… Elle aurait pu le perdre, elle s'en rendait compte maintenant. Il était si discret sur sa vie, ses actes, depuis cet évènement qu'elle n'avait jamais voulu le pousser à quoique ce soit. Mais il avait tellement changé… Il avait mûri, certes son caractère de chien et sa gaminerie revenaient, mais dans ses actes, dans ses paroles, il avait changé. Elle s'en était aperçue, mais les seules fois où elle avait voulu parler avec lui, il s'était braqué. Et ce soir il était venu, chez elle, pour se livrer à elle, et c'est là qu'elle comprit qu'elle avait bien fait de rater l'examen de Sergent pour rester avec lui. Certes Fred était en colère et l'avait très mal pris, mais lorsqu'elle avait vu bosco dans le bureau du Lieutenant, si désemparé, lorsqu'elle l'avait vu allongé, un jour plus tôt, dans la rue, croyant qu'il avait été touché… elle avait réalisé que ce qu'elle désirait était de rester avec lui. Elle ne pouvait pas faire autrement, s'éloigner de lui était comme lui arracher une partie du cœur ; ce cœur, SON coeur qu'il lui livrait ce soir. Elle se sentit réellement mal lorsqu'il se mit à pleurer. Lui qui donnait souvent une image de macho viril et arrogant, ce soir il pleurait. Elle crut que son cœur allait s'arracher au son de la voix torturée de son partenaire.

Fred remontait chez lui. Il avait marché pendant près d'une heure, sans but précis, pour se vider la tête, mais avant tout pour se calmer. Il avait erré dans les rues de New York, réfléchissant à tout ce qui s'était passé les deux derniers jours. Et tout ce qui lui revenait à l'esprit était le nom de Bosco. Il savait au fond de lui-même que Faith avait fait exprès de rater son test pour rester avec son « partenaire », son meilleur ami. Quelle foutaise. Il devait reconnaître qu'il avait été un peu dur avec sa femme tout à l'heure, mais cette maison… Il en rêvait tellement. Leurs enfants auraient eu un jardin ou s'amuser au lieu de rester cloîtrés dans cet appartement. Et le salaire de Faith aurait pu lui permettre de se mettre en stand-by pendant un moment afin de trouver une meilleure situation que celle qu'il avait. De plus Sergent était un travail bien moins dangereux que celui qu'exerçait actuellement sa femme. Il n'aurait plus eu à s'inquiéter continuellement en attendant qu'elle rentre le soir, il n'aurait plus été crispé à chaque fois qu'il aurait entendu le téléphone. Bien sûr que Bosco avait des problèmes, mais qui n'en avait pas ? Il ne l'avait jamais particulièrement détesté, mais depuis quelques mois il n'y en avait que pour Bosco à la maison, et ça il ne pouvait plus le supporter. Et puis quoi, c'était un grand garçon après tout, il pouvait résoudre ses problèmes seuls. Fred devait admettre que son animosité envers Bosco tenait en majeur parti du fait qu'il passait plus de temps avec sa femme que lui, et ça le dérangeait énormément. Il s'était même imaginé une relation entre eux. Bosco était bien plus jeune que lui, et bien que cela tuait Fred de le reconnaître, le policier était plutôt séduisant. Il sentit à nouveau la colère monter en lui. Il s'arrêta, prit une grande inspiration puis secoua la tête, il fallait qu'il arrête d'y penser. Il ouvrit la porte de l'appartement, entra puis se figea. Il crut que son cœur allait s'arrêter en voyant la scène se dérouler devant lui. Sa femme, sa propre femme entrain de prendre Bosco dans ses bras. Et chez lui en plus ! Comment osait-elle ? NON ? Comment osait-IL ? Ce cloporte était venu ici en son absence pour profiter de Faith !

Faith : Bosco tu devais être en état de choc.
Bosco : J'ai couru, je me suis sauvé Faith.
Faith : Bosco
Bosco : J'ai eu peur
Faith : C'est fini
Bosco : J'ai eu peur.
Faith : C'est fini, ça fait rien, t'inquiète pas, c'est pas grave
Bosco : J'suis parti
Faith : C'est pas grave

Quel enculé ce type ! Fred n'en pouvait plus, sa propre femme avec ce… ce type… chez lui, sous son propre toit ! C'en était trop ! La seule chose qu'il avait envie de faire était de se précipiter sur le flic et de le frapper, encore et encore, avant de le jeter par la fenêtre, mais ce n'était pas la meilleure solution. Sa femme était tellement absorbée par ce que Fred considérait maintenant comme un amant plus qu'autre chose, qu'elle ne l'avait même pas entendu rentrer. Comment pouvait-elle, chez eux en plus, avec ce type ! Fred sentit la colère monter en lui, il serra les poings, et avant qu'il ait fait quelque chose qu'il aurait pu regretter, il sortit en silence. Puis il descendit les escaliers quatre à quatre et se mit à courir désespérément. Il s'arrêta après quelques minutes en plein milieu de Central Park. Il se plia en deux, mettant ses mains sur ses genoux afin de reprendre son souffle, puis sa respiration irrégulière se transforma bientôt en légers gémissements puis en sanglots. Fred se laissa tomber à genoux au pied de l'arbre sous lequel il s'était arrêté, puis sentit les larmes monter, mais ne pu les arrêter, il ne le voulait pas de toute manière. Il se mit à pleurer comme jamais auparavant, en une minute, ce soir, sa vie venait de s'effondrer. Tout ce qu'il avait construit jusque là s'était écroulé. Mais encore plus son cœur venait d'être déchiré, il avait toujours été là pour elle, dès le premier jour où il l'avait vu, dans leur lycée minable, il était tombé amoureux d'elle, ils s'étaient mariés, avaient eu deux magnifiques enfants, et tout avait bien été, jusqu'à ce que Bosco prenne une importance de plus en plus présente dans la vie de Faith. Et ce soir, ce soir….

Fred releva la tête d'un coup, puis sécha ses larmes. Il se leva en prenant appui contre l'arbre. Il n'y avait qu'une chose à faire ! D'un seul coup, il venait de trouver la solution à ses problèmes…