Réponses aux reviewers:

Dreamer: Ne t'inquiète pas, je n'ai pas la moindre intention d'arrêter! Merci pour ta review.

Superfan: Merci beaucoup, cela fait très plaisir. Je continue, je continue!

Wake up: Merci à toi également. Tu trouveras les réponses à tes questions dans les chapitres suivants...

Etincelle de Vie: C'est super gentil! Tu vas en effet en apprendre beaucoup sur Snape par la suite. Réponse à ta question dans ce chapitre!

CHAPITRE IV : Déboires et découvertes

L'agitation des élèves était à son comble en ce début d'octobre. Et ni le froid précoce, ni la pluie trop souvent présente, ni les nombreux devoirs ne semblaient devoir altérer leur joie de vivre. En effet, dans quelques heures se tiendrait le premier match de Quidditch de la saison, Serpentard contre Poufsouffle. Les paris étaient déjà engagés et des murmures conspirateurs traversaient maintenant les couloirs de l'école. Morgane n'avait pas oublié sa promesse et attendait elle aussi le match impatiemment. Gwendoline s'entraînait régulièrement et n'avait guère eu le temps de souffler entre les cours et les obligations de Quidditch. Morgane la trouvait d'ailleurs un peu plus pâle qu'à l'ordinaire (si cela était encore possible), avec des yeux fatigués. « Peu importe, j'ai confiance en elle », songea la jeune fille.

Plus l'heure avançait, plus la Serdaigle put sentir la tension de son amie et de son équipe. Elle passa leur souhaiter un « bonne chance » sincère dans les vestiaires et alla rejoindre sa place parmi les autres élèves de sa maison. Bientôt elle vit s'élancer les deux équipes, l'une en robes vert émeraude, l'autre en robes jaune ocre. Après une rude poignée de mains échangée par les deux capitaines, le coup de sifflet retentit et le match put commencer. A nouveau Morgane se prit au jeu et regarda évoluer les joueurs dans un tourbillon coloré. « 10 points pour Poufsouffle ! » cria une voix féminine au bout de quelques minutes de jeu, que Morgane reconnut comme étant celle d'Helena Parker. La jeune femme serra les poings, même si après tout, ce n'était que le début, et la partie était bien loin d'être jouée. Les Serpentard se reprirent rapidement et eurent tôt fait de marquer trois buts spectaculaires. « 30 points à 10 ! ». Après quarante minutes de jeu, les Serpentard menaient toujours, 90 points à 70, mais le vif d'or demeurait introuvable. Morgane décida de reporter son attention quelque temps sur l'attrapeur de l'équipe. Celui-ci semblait très concentré et zigzaguait sur le terrain, à la recherche de la rapide petite balle. Morgane crut que celui-ci avait enfin trouvé ce qu'il cherchait quand elle entendit un bruit sourd sur sa gauche. Elle tourna vivement la tête mais sa vision fut obscurcie par des dizaines d'élèves qui s'étaient levés pour applaudir vivement. Les Serpentard avaient gagné ! Oubliant le gros bruit de tout à l'heure, la jeune femme dévala les marches pour féliciter son amie. Mais lorsqu'elle trouva Gwendoline, celle-ci ne paraissait pas en mesure de laisser éclater sa joie avec les autres membres de son équipe.

- Accompagne-moi à l'infirmerie ! lança-t-elle vivement.
- Mais… ?
- Fais ce que je te dis.

Elle ne semblait pas d'humeur à plaisanter. Morgane passa son bras sous celui de la Serpentard et l'escorta avec peine jusqu'à l'infirmerie de l'école. Madame Pomfresh les accueillit par un « Tss, tss, le Quidditch… » agacé et installa Gwendoline, plus blanche que jamais, sur un lit propre. Mis à part la pâleur de son visage, la jeune femme ne semblait présenter aucun signe de souffrance. Morgane prit place à côté de la jeune fille.

- Ca va mieux ?
- Je t'en prie, essaye de récupérer mon balai et mes affaires, ils doivent être restés dans le vestiaire.

Le ton n'autorisait aucune réplique et Morgane s'exécuta sans poser de questions. Lorsqu'elle revint, elle trouva son amie endormie et fut soulagée de constater que son visage avait repris quelques couleurs. Elle demanda à Madame Pomfresh quelques informations sur son état et celle-ci lui assura qu'elle serait en pleine forme le lendemain. Elle allait exiger plus de précisions lorsque la porte s'ouvrit pour laisser entrer le professeur Snape. Celui-ci tenait un petit flacon opaque à la main et ne semblait pas de meilleure humeur qu'à l'accoutumée.

- Voici la potion que vous m'avez demandé de préparer la semaine dernière, lança-t-il froidement.
- Voyons Severus, je n'ai jamais rien…
- Miss Greene, le directeur souhaiterait vous voir dans son bureau, la coupa-t-il.

L'infirmière voulut protester mais l'homme avait déjà tourné les talons, faisant voler sa longue cape noire derrière lui. Madame Pomfresh fronça les sourcils et rangea le petit flacon dans l'armoire à médicaments. La jeune Serdaigle allait prendre congé de son amie lorsqu'elle l'entendit l'appeler du fond de l'infirmerie.

- Morgane ?
- Ah, tu es enfin réveillée !

Morgane reprit sa place à côté du lit de la malade et s'empressa de lui demander ce qu'il s'était passé.

- C'est cet imbécile de Mc Logan ! Tu sais, un des batteurs de notre équipe. Un cognard est passé trop près de moi et ce crétin s'est trompé de cible, il a visé directement ma tête. Je ne sais pas si tu as idée de la force musculaire qu'il a développé dans ses bras mais en tous cas mon crâne pourra témoigner. Il n'y est pas allé de main morte.
- Madame Pomfresh a dit que tu devrais être sortie demain, répondit Morgane, compatissante. Je dois te laisser, Dumbledore…
- Je sais, sourit Gwendoline. A demain.
- A demain.

Morgane s'empressa de sortir de l'infirmerie et prit la direction du bureau du vieux directeur. Elle se retrouva comme la première fois devant les gargouilles qui en gardaient l'entrée et fouilla dans sa mémoire pour se rappeler le mot de passe. « Ah oui ! Moustache chocolat », lança-t-elle, ce qui eut pour effet de lui permettre l'accès au bureau.

- Entre, assied-toi ! lança une voix douce vers le fond.

Il la tutoyait maintenant ? Morgane prit place en face du grand sorcier. Celui-ci paraissait de bonne humeur, souriant et elle sentit la lueur de malice et de bienveillance briller dans ses yeux à nouveau. Dumbledore paraissait terriblement puissant derrière son masque de vieillesse et la jeune femme ne put s'empêcher d'éprouver de l'admiration. Comme s'il lisait dans ses pensées, Dumbledore sourit à Morgane et lança :

- Comment se portent tes séances d'entraînement ? J'espère que tu trouves l'occasion d'utiliser la salle de temps en temps.
- Heu, oui… Enfin non, je n'ai pas beaucoup de temps libre.

Morgane rougit. A vrai dire, elle n'y était pas retournée depuis… Depuis sa mésaventure avec son professeur de potions, dont elle ne gardait pas, il fallait se l'avouer, un excellent souvenir.

- Que dirais-tu de te faire aider ?
- Aider ?

Morgane fronça les sourcils.

- Oui. Te faire aider par un supérieur, quelqu'un qui aurait une certaine expérience de la magie et qui pourrait te guider dans tes entraînements. Tes professeurs ne sont pas mécontents de toi et tu obtiens des résultats convenables dans toutes les matières cependant… Cependant je crois que tu as un potentiel que tu n'utilises pas. Et il serait dommage que tu n'apprennes pas à t'en servir.
- C'est pour cela que vous semblez mettre un point d'honneur à ce que je m'exerce régulièrement, n'est-ce pas ?
- C'est en partie pour cela, oui, répondit le directeur en souriant à nouveau.
- Et qui sera chargé de… heu… me superviser ?
- Le professeur McGonagall a accepté de tester chaque semaine tes connaissances pratiques en métamorphose, sortilèges et défense contre les forces du mal. Le professeur Snape quand à lui se chargera des Activités spéciales.

Morgane déglutit avec difficulté.

- Des Activités spéciales ? répéta-t-elle.
- Tu en sauras plus en temps voulu.

Dumbledore sortit alors un petit carré de papier, qu'il tendit à Morgane.

- Voici un petit récapitulatif des dates de tes cours supplémentaires. J'aimerai pour commencer que tu prennes une heure de cours tous les lundis avec le professeur Snape. Le professeur McGonagall t'évaluera toutes les deux semaines. J'aimerai que tu la voies ce soir, dans la même salle que d'habitude, afin qu'elle prenne connaissance de ton niveau général et qu'elle puisse fournir au professeur Snape les renseignements nécessaires à la préparation de son cours… spécial.
- Je, heu… merci, professeur.
- Nous nous verrons au dîner. Je crois d'ailleurs que les elfes de maison ont préparé un excellent farcis de veau. Il me tarde d'y goûter !

En effet, Morgane se rendit compte au dîner que le directeur avait raison. Elle ne put réprimer un pincement au cœur lorsqu'elle sentit la place vide à côté d'elle. Gwendoline devait toujours être à l'infirmerie… Perdue dans ses pensées, elle ne se rendit pas tout de suite compte que le silence s'était fait soudainement dans la grande salle. Dumbledore s'était levé et réclamait l'attention des élèves et des professeurs.

- Bonsoir à tous ! Pour commencer, j'espère que vous avez apprécié le repas. J'aimerai ensuite attirer votre attention sur vos cours de défense contre les forces du mal. Vous avez en effet tous remarqué l'absence de professeur cette année jusqu'à maintenant et je suis conscient qu'avoir perdu un mois de travail est handicapant. Cependant je suis heureux de vous annoncer que nous avons enfin trouvé quelqu'un à la hauteur, je vous prie donc d'accueillir chaleureusement le professeur Drefus Antinea.

Morgane vit un petit sorcier trapu à la robe de sorcier rouge bordeaux se lever sous les applaudissements motivés des élèves. La jeune fille l'étudia de plus près. Il avait les traits tirés, l'air sévère et de grosses lunettes noires étaient posées sur son nez, de taille respectable. Ses cheveux poivre et sel encadraient négligemment l'ovale de son visage et malgré ses airs bourrus, Morgane eut une impression plutôt positive du nouveau professeur. Elle avait hâte de le découvrir pendant ses cours…

Après une douche rapide et un passage éclair par l'infirmerie afin de souhaiter bonne nuit à Gwendoline, Morgane se rendit à la salle d'entraînement à l'heure convenue par Dumbledore, afin d'y retrouver le professeur McGonagall. Morgane appréhendait beaucoup le moment, connaissant la sévérité de la vieille dame mais elle fut surprise d'être accueillie dans un sourire par son professeur de métamorphose.

- Bonsoir Morgane. Nous savons toutes les deux pourquoi tu es ici. Ne perdons pas de temps et mettons-nous tout de suite au travail. Je ne vais rien te demander de très difficile, simplement ce que tu es sensée savoir à ton niveau. Nous allons commencer par les sortilèges, il me semble que c'est une matière dans laquelle tu te débrouilles bien. J'ai dressé une liste des sorts que tu vas devoir lancer. Je pense que tu as tout le matériel dont tu as besoin dans cette pièce. Tu peux y aller.

Morgane jeta un coup d'œil à la liste et se rendit compte, soulagée, qu'elle maîtrisait à peu près correctement tous les sorts qui y figuraient. Elle se mit au travail et enchaîna sortilèges de mutisme, d'attraction et d'impassibilité. Morgane fut plutôt satisfaite de ses sortilèges et fut soulagée d'entendre McGonagall lancer un « C'est très correct », un sourire aux lèvres. Elle passa ensuite à l'épreuve de métamorphose, où elle s'en tira à peu près, même si son canari avait des airs de rouge-gorge et même si elle n'avait pas réussi à faire complètement disparaître sa tasse.

- Je pense que nous allons nous arrêter là. Comme tu n'as pas encore eu de cours de défense contre les forces du mal, je pense qu'il est préférable d'attendre notre prochaine séance avant de t'évaluer. Je vais soumettre mon rapport aux professeurs Snape et Dumbledore mais je pense qu'ils seront satisfaits.

Morgane acquiesça silencieusement et son regard se porta vers le fond de la salle. Le grand miroir était toujours là, posé contre le mur, intrigant. Le professeur McGonagall sembla s'apercevoir que Morgane l'examinait et dit doucement :

- Cela fait longtemps qu'il traîne là, il ne devrait pas rester ici. Cela fait si longtemps qu'il n'a pas servi…
- Qu'est ce que c'est exactement ?
- C'est le miroir du Rised. Pas n'importe quel miroir. Celui-ci reflète notre souhait le plus cher, ce que l'on désire le plus à l'intérieur de nous-même. Il peut être dangereux, il ne faut pas vivre à travers ses rêves. Je demanderai à ce qu'on le change de place.

Alors c'était donc ça que le professeur Snape regardait dans le miroir la dernière fois. Son désir le plus profond. Morgane frissonna. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ?