Vingt ans après

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Disclaimer:

Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur de cette fic ni à la traductrice
mais, comme chacun sait, à Mrs J.K. Rowling.
Bien entendu, cette histoire ne rapporte pas le moindre centime à Akari ni à Cybèle.

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Notes de la traductrice:

Je viens juste de me souvenir qu'on est samedi,
donc que je dois poster un chapitre (oui, je suis distraite !).
Heureusement que je l'avais corrigé à l'avance !
Enfin bref, voici donc le chapitre 4...

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Chapitre 4

"Pa !"

Le petit Remus entra en courant dans la pièce, tout essoufflé, et grimpa sur les genoux de Sirius, brandissant fièrement une grande feuille de papier roulée.

"J'ai fini le dessin ! Tu veux le voir ?"

L'Animagus acquiesça avec un grand sourire et laissa descendre Remi, qui s'agenouilla devant la table basse pour y déplier son dessin afin que tout le monde puisse l'admirer. On pouvait voir sur le papier, tracé par une main enfantine, un homme et un enfant au premier plan et, non loin d'eux, une grande maison avec deux personnes près de la porte d'entrée. Le fond était colorié en noir et une étoile - unique mais de dimension impressionnante - brillait dans le ciel nocturne.

Quittant son fauteuil, Sirius regarda par dessus la petite épaule de Remi, qu'il prit dans ses bras.

"C'est toi, n'est-ce pas ?" demanda-t-il en désignant le plus petit des personnages.

"Oui, et ça c'est Pa Remus !" précisa l'enfant en posant le doigt sur l'image de l'homme représenté à côté de lui. "Près de la maison, c'est ma maman et mon papa... et là c'est Sirius", ajouta-t-il avec enthousiasme en pointant le doigt sur la grosse étoile dessinée dans le ciel.

"Si... Sirius !"

Les yeux de Sirius s'écarquillèrent, et il ne s'aperçut même pas que sa voix avait pris une intonation plus aiguë qu'à l'ordinaire.

"Pa me dit toujours que Sirius est l'étoile la plus brillante du monde."

Conis rentra dans le salon avec un grand sourire... et un nouveau plat de biscuits qui attirèrent l'attention gourmande du petit Remus.

"Je t'avais bien dit que, depuis que tu lui as raconté cette histoire, elle est devenue une sorte d'obsession pour lui ! Et ça fait des jours qu'il parle de ce dessin."

Sirius se tourna vers Hermione avec un regard implorant. La jeune fille leva les yeux au ciel puis, l'air résigné, s'adressa au petit garçon:

"Tu veux bien me raconter cette histoire ?" demanda-t-elle en s'approchant de lui pour essuyer d'un doigt les miettes de gâteau qu'il avait sur la joue.

"C'est simple ! Pa m'a dit que tout le monde a un trésor quelque part, même si souvent les gens savent pas où le trouver, et que lui, il a eu beaucoup de chance parce qu'il a trouvé le sien il y a vingt ans. Il dit que Sirius est son trésor parce que c'est l'étoile la plus brillante de toutes, qu'elle le guide et qu'elle le protège, et qu'il n'y en a pas de plus belle. J'ai essayé de la dessiner mais j'ai pas réussi parce que, en vrai, Sirius est beaucoup plus grande et beaucoup plus brillante et..."

Sirius passa un bras autour de la taille de l'enfant et, appuyant le front contre son épaule, l'attira à lui pour le serrer très fort dans ses bras.

"C'est un très beau dessin", murmura-t-il d'une voix faible. "Vraiment magnifique."

Remi s'écarta, un peu déconcerté, puis se tourna vers lui en riant de bonheur.

"Tu l'aimes bien ? T'as vu comme Sirius brille ?"

"Tu sais pourquoi Sirius rayonne ainsi, Remi ?"

"Non... Je..."

Amusé par l'expression perplexe du petit garçon, Sirius lui caressa affectueusement la joue.

"Contrairement aux planètes qui brillent parce qu'elles reflètent les rayons du Soleil, les étoiles rayonnent d'elles-mêmes", expliqua-t-il doucement. "On dit que Sirius enviait beaucoup les planètes, justement parce que le Soleil les éclairait et leur tenait compagnie, et que, parce qu'elle se sentait seule, sa lumière avait commencé à décliner. Mais un jour une sorcière sut comprendre sa plainte silencieuse et lui donna une compagne, une petite étoile qui tournerait autour d'elle et ne l'abandonnerait jamais. Sirius aima tellement cette petite étoile que sa lumière se mit à resplendir plus fort que jamais."

Harry n'eut pas besoin de regarder son parrain pour comprendre que toutes ses craintes et tous ses doutes s'étaient envolés. Il regretta cependant que le professeur Lupin ne soit pas là pour entendre la réponse de Sirius à sa déclaration d'amour.

"Sirius ne pourrait pas briller ainsi sans son étoile compagne", répéta l'homme, et le visage de l'enfant s'éclaira d'un sourire de compréhension.

"T'as raison !" s'écria-t-il.

S'agenouillant devant son dessin, il passa en revue les crayons de couleurs qu'il avait emportés et choisit le jaune doré pour tracer une nouvelle petite étoile juste à côté de l'autre.

"Voilà, comme ça Sirius n'est plus seule, parce qu'elle a sa compagne pour la faire briller et lui tenir compagnie. Hein, Pa ?"

Le sorcier lui ébouriffa affectueusement les cheveux et Remi éclata de rire tout en se relevant pour lui donner le dessin.

"C'est pour toi. J'en ferai un autre pour moi."

"Merci, mon petit", murmura Sirius, et Harry crut le voir effleurer d'un doigt la nouvelle petite étoile avant de ranger le dessin dans son sac.

"Ah, Remus..." intervint Conis, se souvenant visiblement de quelque chose tandis qu'elle donnait un nouveau biscuit à un Remi de plus en plus avide. "Julius voudrait savoir si tout va bien avec la moto. Tu en avais besoin pour aujourd'hui, n'est-ce pas ?"

"La moto ?" laissa échapper Harry.

"Oh... J'espère que je n'ai pas fait de gaffe !" s'exclama Conis en se mordant la lèvre. "Mais je suppose que la surprise n'est pas pour lui. Il est encore un peu jeune pour conduire cet engin..."

"Non non", s'empressa de répondre Sirius, qui était en fait encore plus curieux que son filleul. "Tu peux en parler devant eux."

La jeune femme poussa un soupir de soulagement puis prit le petit Remus dans ses bras et l'aida à boire un verre de lait.

"Vous voyez, quand on a retrouvé Remus, Julius a essayé par tous les moyens de lui rendre l'argent qu'il nous avait prêté, mais il n'a rien voulu savoir. Il disait qu'être le parrain de Remi lui suffisait, mais mon mari n'avait pas du tout l'intention de renoncer, et finalement Remus nous a avoué qu'il y avait quelque chose qui représentait plus que de l'argent pour lui et que Julius pouvait l'aider grâce à son travail. Inutile de dire que Julius a accepté avec joie !"

"C'est quoi, le métier de votre mari, Mrs Alexander ?" demanda soudain Ron, devançant Hermione - qui lui lança un coup d'oeil agacé.

"Il est ingénieur de l'air. Il s'occupe de nombreuses machines volantes. Nous sommes ici parce qu'il a été chargé d'améliorer la partie aérienne du SOS."

Entendant cela, Ron se mit à regarder Conis avec un air fasciné, mais elle ne sembla pas y prêter la moindre attention et reprit ses explications:

"Remus voulait que Julius jette un coup d'oeil à une moto volante qu'il avait gardée, mais jamais utilisée, pendant une quinzaine d'années. Il nous l'a amenée il y a un mois et je dois admettre que, extérieurement, elle était en parfait état: étincelante et sans la moindre trace de rouille. Bien sûr, elle était couverte de poussière parce que Remus n'était plus retourné chez lui depuis longtemps, mais on voyait qu'il en avait pris grand soin."

Harry ne comprenait pas de quoi elle parlait mais, quand il vit l'expression radieuse de son parrain, il ne douta pas un instant que Sirius, lui, le savait parfaitement.

"Évidemment, comme la moto n'avait pas été utilisée pendant quinze ans", poursuivit Conis, "Julius a dû changer ou nettoyer des rouages et le moteur, et maintenant elle est en état de voler encore mieux qu'avant. C'est vraiment un très bon modèle. Mon mari a été agréablement surpris quand il l'a vue. Remus m'a dit qu'il voulait faire une surprise à quelqu'un et qu'il en avait besoin pour aujourd'hui. Il n'a rien dit de plus, mais je suis sûre que c'est un cadeau pour la personne qu'il aime", conclut la jeune femme avec un clin d'oeil.

Pour toute réponse, Sirius se contenta d'adresser un grand sourire à Conis. Puis il se leva, se tournant vers les trois adolescents avec un regard significatif.

"Je crois qu'il est temps d'y aller, sinon on ne rentrera pas à temps", dit-il en ramassant son sac.

"Merci d'être venus. J'ai été très contente de rencontrer enfin ton cher Harry, Remus."

Conis se leva à son tour et serra successivement la main à chacun des trois adolescents.

"Pensez à passer par ici quand vous serez de nouveau dans la région. Julius serait ravi de vous rencontrer aussi."

"Merci pour tout, Mrs Alexander", répondit Harry, on ne peut plus sincère. "Moi aussi j'espère que je vous reverrai."

"Utilisez donc la cheminée pour retourner au centre de Koder", proposa la jeune femme. "Ainsi vous regagnerez un peu du temps que je vous ai fait perdre."

"C'est une très bonne idée !" approuva Hermione.

Et, tandis que Conis tendait à chacun une poignée de Poudre de Cheminette, Remi agrippa un pan du manteau de Sirius, tirant dessus pour obliger l'homme à se pencher vers lui.

"Tu reviendras bientôt, Pa ?"

"Je viendrai te dire bonjour dès que possible", le rassura Sirius en lui donnant un petit baiser sur la joue.

"Tu sais, Pa, je veux trouver Sirius aussi ! Enfin... Je sais bien que Sirius est à toi, mais je veux une étoile belle comme ça rien que pour moi !"

"Sirius est à moi, c'est vrai... Mais tu sais que le ciel est rempli d'étoiles que tu peux avoir, Remi ?"

"Je peux choisir celle que je veux, alors ?"

"Tu choisiras celle que tu voudras quand le moment sera venu", répondit l'Animagus avec un sourire paternel. "Et, pour toi, ce sera celle-là la plus brillante de toutes."

"Encore plus que Sirius ?"

"Encore plus que Sirius !"

Le petit garçon rit, heureux, et, après avoir embrassé celui qu'il croyait être son parrain, retourna à la table pour commencer un nouveau dessin.

"C'est toujours un plaisir de te revoir, Remus", dit Conis en serrant la main de Sirius. "N'oublie pas de nous dire si tout s'est bien passé avec la moto."

"Je suis certain que ce sera le cas", répondit-il sans cacher un sourire radieux. "Merci pour le thé et tout le reste."

"J'aurais toujours une dette envers toi, tu le sais bien", déclara la jeune femme à voix basse. "J'espère tellement qu'un jour tu me présenteras cette personne si chère à ton coeur !"

"J'espère pouvoir le faire bientôt", assura l'homme.

Et, sur un dernier au revoir à Remi, il lança la poudre dans la cheminée, disparaissant à la suite des autres.

° ° °

Ils débouchèrent dans une pièce assez petite, avec une cheminée dans chacun des trois murs. Visiblement destinée aux personnes souhaitant se déplacer rapidement à l'intérieur de la ville, elle donnait sur la rue principale de Koder. Harry, Ron, Hermione et Sirius se dirigèrent rapidement vers la boutique du vendeur de baguettes, non sans avoir d'abord marqué une pause, le temps que l'Animagus boive une autre gorgée de Polynectar.

"Tu veux bien me dire ce que c'est que cette histoire de moto ?"

Harry avait posé la question avec une impatience mal dissimulée et Sirius sourit, amusé de la curiosité de son filleul.

"Quand j'étais jeune, j'avais une moto volante. Je l'ai achetée tout de suite après la fin de mes études à Poudlard, avec l'argent que m'avaient offert les Potter et ma cousine Andromeda pour fêter mon diplôme, complété avec une partie de l'héritage que j'avais reçu d'un oncle mort avant d'apprendre que je n'étais plus considéré comme faisant partie de la famille. Avec Remus, j'allais un peu partout sur cette moto, et un jour je t'ai emmené aussi, Harry - sans le dire à ta mère, bien entendu ! Je ne m'étais jamais demandé ce qu'elle était devenue, mais apparemment Remus en a pris soin... Je n'arrive pas à croire qu'il l'ait fait réparer pour moi !"

"Pourquoi ?" demanda Hermione tout en cherchant à s'orienter parmi les divers magasins. "Vous avez entendu ce qu'il a dit au petit Remi, non ? Que Sirius est la plus belle de toutes les étoiles... Si c'est pas de l'amour, ça !"

"Oui..." approuva Sirius sans cacher un certain embarras. "Il me disait toujours ça, avant... Et il veut me donner la moto aujourd'hui... Justement aujourd'hui... Donc lui aussi s'en souvient..."

"Tu en doutais ?" s'étonna Harry, tout souriant.

"Avec tout ce qui nous est arrivé, je ne pouvais pas être sûr... Oh, j'ai vraiment hâte de rentrer et de lui dire combien je l'aime !"

"Et nous, on veut voir la moto !" conclut Ron, les yeux brillants. "Mais où est-ce qu'il a pu la mettre ? Elle n'était pas dans le jardin quand on est arrivés..."

Sirius s'arrêta subitement et claqua des doigts, indiquant qu'il venait d'avoir une idée sur la question.

"Mais bien sûr, tout s'éclaire ! L'abri de jardin ! On avait installé Buck là-bas, mais Remus et Lady Penny l'ont fait déménager à la cave il y a quelques jours, sous prétexte que l'abri de jardin devait être réparé... Ce traître d'hippogriffe ! Depuis que Remus lui achète des croquants, il m'a complètement oublié... Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que ceux que Moony achète pour moi sont bien meilleurs !"

Harry préféra éviter de demander des précisions sur l'histoire des croquants, pensant qu'il n'avait peut-être pas envie de tout entendre, et choisit de s'intéresser aux appels d'Hermione, qui avait enfin trouvé le magasin tant cherché.

La boutique du vendeur McDottie était très spacieuse. Contre les murs, de nombreuses vitrines permettaient d'exposer les différents modèles de baguettes et, au centre de la pièce, un sorcier d'âge moyen se tenait derrière un grand comptoir circulaire, occupé à tailler du bois.

"Je peux vous aider ?" demanda-t-il dès qu'il vit entrer Sirius et les trois adolescents.

"Ma baguette s'est cassée", expliqua l'Animagus. "Et il m'en faut une nouvelle aussi vite que possible."

"Aucun problème. Si vous vous souvenez de quel type était l'ancienne, je trouverai en un instant. Et si je n'en ai pas en magasin, j'en préparerai une immédiatement."

"Bois de saule et poils de loup", dit Sirius, et Mr McDottie s'éloigna du comptoir en hochant la tête.

"Veuillez me suivre dans l'arrière-boutique."

"Poils de loup !" s'exclama Harry, stupéfait, tout en suivant le marchant avec les autres.

"Ne me regarde pas comme ça", répondit son parrain, amusé. "C'est la baguette qui choisit le sorcier... Et puis je ne connaissais pas encore Remus quand je l'ai achetée. Manifestement, c'était le destin."

"Voilà, Monsieur."

McDottie tendit à Sirius une longue baguette récemment polie qu'il l'invita à essayer. L'Animagus la serra entre ses doigts et se concentra. Un instant plus tard, la baguette s'illumina et un rayon de lumière aveuglante en sortit, éclairant d'un seul coup toute l'arrière-boutique.

"C'est vraiment le type de baguette qu'il vous faut ! Les poils de loup ne conviennent pas à grand-monde mais pour vous, apparemment, il sont parfaitement adaptés. Désormais, votre ancienne baguette a perdu tout pouvoir..."

"Celle-ci est excellente ! Je ne sais comment vous remercier", dit Sirius, admirant sa nouvelle acquisition, qu'il tournait et retournait entre ses doigts. "Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est important pour moi..."

"Oh, bien sûr... Un sorcier sans baguette se sent toujours perdu. Si vous avez également besoin d'un accessoire quelconque..."

"Pas pour l'instant, merci."

"Qu'est-ce qu'y a, là en dessous ?" demanda Ron en soulevant légèrement le coin d'une couverture qui recouvrait une cage de taille moyenne, posée sur une table.

"Rien de spécial", répondit McDottie. "Seulement l'ingrédient principal de mon dernier modèle de baguette..."

° ° °

Harry, Hermione et Sirius durent traîner un Ron évanoui pendant tout le trajet de retour: aucun d'eux ne s'était douté que Mr McDottie puisse travailler sur un modèle de baguette en bois de hêtre et pattes d'araignée... Et personne ne se serait attendu à ce qu'aucun des puissants enchantements d'Hermione ne parvienne à remettre le jeune Weasley sur pied.

Cet incident les retarda considérablement, et le soir était déjà tombé quand ils passèrent enfin la porte de la villa. Ron avait repris ses esprits quelques instants plus tôt, dans l'allée.

Tout semblait normal dans la maison, si ce n'est le silence inhabituel des tableaux accrochés aux murs et le fait que Lady Penny ne se soit pas encore précipitée pour les accueillir.

Un frisson courut le long de l'échine de Sirius et de celle de Harry, mais ce n'est qu'en allumant les lumières du hall qu'ils comprirent la raison de cette espèce de mauvais pressentiment.

Remus était là, debout au milieu de la pièce, bras croisés, une expression furieuse sur le visage. Derrière lui, assis sur une chaise à côté de l'une des portes-fenêtres, le professeur Dumbledore fixait sur les arrivants un regard résigné qui semblait dire "j'ai fait ce que j'ai pu mais..."

"Sirius..."

La voix de Remus n'était qu'un murmure.

Instinctivement, Sirius et les trois autres reculèrent d'un pas en direction de la porte d'entrée. Mais ils savaient que c'était inutile: ils ne pourraient pas s'échapper.

Cette fois, ils avaient vraiment des problèmes !

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Notes de la traductrice:

C'était déjà l'avant-dernier chapitre...
On se retrouve dans une semaine pour la fin de l'histoire.