Réponses aux reviewers:
Etincelle de Vie: Alors pour le Grand Projet, tu verras bien si l'une de nos deux héroïnes seront prises! Pour ce qui est du rêve, je ne peux rien te dire de plus, si ce n'est que sa signification apparaîtra dans les prochains chapitres, mais ce n'est pas pour tout de suite. C'est bien de se creuser les méninges, si ça se trouve tu as peut-être une petite idée de ce que tu vas suivre... Un grand merci à toi pour tes reviews régulières.
Zaza: Je suis contente de voir que mon histoire te plaît. J'ai du mal à comprendre quand tu dis que l'histoire du rêve traîne un peu en longueur... C'est pourtant le chapitre le plus court pour l'instant!
Adeline: Merci la miss!
Camille: Wahou, je ne pensais pas que ça te plairait autant! Pour l'histoire du piano c'est sûr que ça paraît un peu intrigant au début mais si tu relis bien le chapitre et que tu suis avec attention tous ceux qui vont venir, tu vas comprendre sans problèmes.
Un peu plus de reviewers pour le moment, ça fait plaisir. Voici le huitième chapitre! Je pense qu'il va vous plaire, et puis il est important. Bonne lecture et n'oubliez pas un petit commentaire. Merci à tous mes lecteurs.
CHAPITRE VIII : Flocons de neige
Les cours supplémentaires du lundi avec le professeur de potions se succédaient depuis plusieurs semaines, cependant Morgane était persuadée de n'avoir fait aucun progrès depuis le début. Malgré toute sa bonne volonté et ses efforts pour se concentrer, elle ne réussissait jamais à créer plus qu'une très fine barrière autour d'elle, qui s'évaporait d'ailleurs dans la minute qui suivait le sort et finissait souvent ses cours écroulée par terre, parce que le sortilège se retournait une fois de plus contre elle. Elle en venait à douter de l'utilité des cours. Pourtant, sans qu'elle puisse comprendre pourquoi, le professeur McGonagall, qui la testait deux fois par mois semblait satisfaite et ne faisait aucune remarque concernant ses résultats. La fatigue accumulée depuis le début de l'année devait probablement être étroitement liée avec ses piètres performances en pratique du sortilège d'adefendium et Morgane attendait chaque week-end lui permettant de se reposer un peu avec impatience.
En se réveillant ce dimanche matin, la première chose qui lui vint à l'esprit fut la sortie à Pré-au-lard qui était prévue depuis si longtemps. Les autres élèves lui avaient tellement parlé de cet endroit merveilleux, véritable petit village sorcier, qu'elle avait hâte d'y aller et se réjouissait à l'avance. Après le petit-déjeuner, elle se joignit à la foule d'élèves qui se pressaient devant les portes du château.
- Tu as
bien ton autorisation de sortie ? demanda Gwendoline.
Normalement on ne la demande qu'une seule fois, en troisième
année, mais comme tu es nouvelle…
- Oh non, je l'ai
oubliée dans le dortoir !
- File, je
t'attend.
Morgane repartit en courant vers sa Salle Commune et monta quatre à quatre les marches du dortoir. Elle repéra son sac posé contre son lit et en sortit une petite enveloppe beige. Vide. L'enveloppe était vide. Ce n'était pas possible ! Morgane vérifia le contenu de son sac, fouilla toute sa valise, souleva ses oreillers, regarda sous le lit et finit par lancer rageusement ses affaires contre le mur. Elle repartit rejoindre les élèves aussi vite qu'elle était venue, frémissante de colère. L'autorisation de sortie n'avait pas disparu par hasard. Elle ne pouvait qu'avoir été volée, elle le savait.
- Oh, oh, on
dirait qu'un volcan vient d'entrer en éruption. Pas
difficile de deviner que tu n'as pas trouvé ton autorisation
en voyant la teinte qu'a pris ton visage ! fit Gwendoline d'un
ton désolé en apercevant la jeune femme.
- Attend un
peu que je retrouve le petit malin qui a cru très drôle
de me la voler…
- Peut-être pourrais-tu expliquer la
situation au professeur Flitwick ? C'est lui qui ramasse les
autorisations de sortie de ta maison.
Mais les deux filles n'eurent guère de succès et Morgane n'eut d'autre choix que de se faire à l'idée que la sortie ne serait pas pour aujourd'hui lorsque le minuscule professeur secoua tristement la tête d'un air contrit.
- Je te
rapporterai des bonbons de chez Honey Dukes, la consola son amie.
-
Ouais c'est ça, répliqua méchamment Morgane,
d'humeur massacrante.
Ce n'était pas tant le fait de ne pouvoir se rendre à Pré-au-lard qui l'irritait tant, mais plutôt la certitude que quelqu'un lui avait lâchement volé le précieux bout de papier. Elle regarda les élèves partir dans un brouhaha de conversations enthousiastes, un pincement au cœur et décida de calmer ses nerfs à la bibliothèque, où elle serait probablement en paix. Les première et deuxième année, qui étaient encore trop jeunes pour se rendre à Pré-au-lard devaient probablement passer leur temps libre dans leurs Salles Communes, elle serait donc tranquille et pourrait lire dans le silence le plus complet. Morgane fut pourtant surprise de découvrir qu'elle n'était pas la seule à apprécier la tranquillité de la grande bibliothèque lorsqu'elle aperçut une chevelure rousse qui lui était familière, celle d'Helena Parker.
- Oh, salut !
Tu n'es pas à Pré-au-lard avec les autres élèves ?
-
Non heu… j'ai du travail.
Ses taches de rousseur avaient pris une belle teinte orangée.
- Tiens, tiens…
-
D'accord, je suis en train de travailler pour le Grand Projet.
-
Ah ? s'exclama Morgane, curieuse. Et qu'est-ce que ça
peut bien être ?
- Silence ! lança la voix
de l'irascible bibliothécaire qui ne supportait pas le
moindre bruit.
Helena baissa la voix.
- C'est secret, je ne peux rien te dire…
Déçue, Morgane décida de partir en exploration des lieux. Les étagères croulaient sous le poids des livres tellement ils étaient nombreux. Il y en avait de toutes sortes : des livres reliés, des livres épais, des livres en piteux état, d'autres de forme étrange… Elle en prit un au hasard : « Le monde magique des plantes, volume 2 d'Hortensia Pimenta ». Elle feuilleta quelques pages puis le reposa aussitôt, ayant d'autres soucis en tête que ses cours de botanique. C'est alors qu'elle eut une idée. Elle allait chercher quelques informations supplémentaires sur le magnet ! Peut-être y apprendrait-elle quelque chose d'intéressant ? Elle laissa aller son regard d'une étagère à une autre puis entreprit une exploration plus fouillée. Ne trouvant rien sur le sujet, elle se dirigea vers un coin reculé de la bibliothèque quand la voix de Mme Pince, la bibliothécaire, se fit entendre à nouveau.
-
Dites donc vous ! Je peux savoir ce que vous faites du côté
de la réserve ?
- La réserve ? demanda
Morgane, interloquée.
- Ne jouez pas les innocentes !
siffla-t-elle en fronçant les sourcils.
- Les élèves
n'ont donc pas le droit d'y aller ?
- Pas sans une
autorisation signée d'un de leurs professeurs, du moins.
-
Mais tous les professeurs sont partis à Pré-au-lard
avec les élèves !
- Débrouillez-vous
comme vous voulez, mais sans autorisation, vous n'aurez pas le
droit de consulter les ouvrages de la réserve. Maintenant si
vous n'avez plus rien à faire ici, déguerpissez !
Je ne tolèrerai pas que l'on perturbe les élèves
studieux qui sont venus ici pour travailler.
Morgane tourna les talons en levant les yeux au ciel devant la mauvaise foi de l'irritable vieille femme. Tout en marchant, elle se rendit compte qu'elle s'était trompée tout à l'heure. Tous les professeurs ne s'étaient pas rendus à Pré-au-lard. Il en restait un… bien sûr. Le sarcastique maître des potions. Elle fulminait. Jamais il n'accepterait de lui signer l'autorisation ! La jeune fille s'arrêta soudainement. Et après tout, pourquoi pas ? Elle n'avait rien à perdre et cette journée avait assez mal commencé pour qu'elle puisse encore empirer. Elle prit la direction des cachots, bien résolue à ne pas ciller devant les futures railleries du sombre professeur. Elle allait frapper à la porte de son bureau quand une main se posa sur son épaule. Elle frissonna.
- Tiens donc… Miss Greene. N'êtes-vous donc pas avec vos chers camardes à Pré-au-lard ? Quel dommage de ne point avoir d'autorisation de sortie, n'est-ce pas ? Oh mais je comprend ! Vous y avez vu là une belle occasion que de venir fouiller dans mon bureau. Bien entendu, vous ne vous seriez jamais doutée que des sortilèges auraient pu en sceller l'entrée ?
Morgane n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui avait parlé ainsi. Elle serra les poings et refusa de tourner la tête, ne pouvant supporter son regard noir méprisant qu'elle savait posé sur elle.
- J'étais venue vous demander l'autorisation de pénétrer dans la réserve… professeur, ajouta-t-elle avec dégoût.
Elle aurait juré qu'une grimace de surprise venait à l'instant de déformer ses fines lèvres étroitement serrées l'une contre l'autre.
- Miss Greene, je vais vous demander de m'attendre dans mon bureau.
L'homme aux cheveux noirs pointa sa baguette contre la serrure de la porte de son bureau et murmura dans une voix presque inaudible des bribes de mots incompréhensibles. Morgane entendit un déclic.
- Eh bien, qu'attendez-vous pour entrer ? dit-il d'une voix lente et sèche.
Morgane écarquilla les yeux mais poussa cependant la porte en bois verni et pénétra dans l'antre du sombre professeur.
- Ne bougez pas et ne vous avisez pas de toucher à quoi que ce soit, l'avertit-il avant de tourner les talons, prenant bien soin de refermer la porte derrière lui grâce à divers sortilèges complexes.
Le bureau ressemblait à un gigantesque champ de bataille désaffecté. Des fioles au contenu pour le moins étrange étaient disposées un peu partout sur les étagères, de vieux chaudrons traînaient dans un coin et l'unique table était recouverte de vieux parchemins dont l'encre s'effaçait doucement avec le temps. Le ménage ne semblait pas avoir été fait depuis des mois. Tous les flacons étaient poussiéreux et des toiles d'araignées se logeaient ça et là sur des poutres branlantes qui supportaient le poids du plafond avec difficulté. D'épais livres anciens tenaient compagnie aux fioles des étagères et paraissaient tous être liés de près ou de loin à la magie noire ou à quelconque autre science obscure. Comment pouvait-on vivre dans une telle crasse ? se demanda Morgane, qui était pourtant familière aux pièces mal rangées, aux feuilles volantes dans tous les sens et aux affaires traînant par terre. Elle allait prendre place sur un tabouret inconfortable pour attendre le maître des potions quand une soudaine angoisse lui prit à la gorge. Elle se mit à trembler doucement, sans chercher à stopper les frémissements qui lui secouaient tout le corps. Elle avait du mal à reprendre sa respiration, comme si l'air lui manquait et tentait sans succès de faire passer la boule qui étaient maintenant présente dans sa gorge. Elle se rua vers la porte mais la trouva fermée, comme elle le redoutait. La jeune fille se mit à parcourir la pièce de long en large, tentant de faire passer la douleur qui lui enserrait la poitrine. Mais ce n'était pas vraiment une douleur, plutôt un manque de quelque chose… Mais quoi ? Elle suffoquait. La porte s'ouvrit soudain à la volée sur le professeur Snape, qui semblait furieux. Une fois de plus, il scella l'entrée de son bureau par un sortilège et prit place en face de la table. Morgane aurait pu sentir la colère bouillir en lui si elle n'avait pas été trop préoccupée par son propre sort. Lui ne prêta aucune attention à l'état de son élève.
- Je n'ai pas de temps à perdre. Quelle raison valable avancez-vous qui puisse justifier une autorisation de ma part vous permettant l'accès à la réserve ?
Morgane crut que sa poitrine allait exploser tant elle la faisait souffrir. Ce n'était pas une douleur physique, pourtant. Elle réussit cependant à articuler péniblement quelques mots.
- Le… professeur Drefus Antinea…
Elle reprit sa respiration.
- Nous a donné un devoir à faire sur les magnets, mentit-elle. Et les informations nécessaires se trouvent dans certains des ouvrages de la réserve.
La douleur était insupportable.
- Professeur,
ajouta-t-elle les yeux larmoyants, est-ce que je peux sortir quelques
instants ? Je ne me sens pas bien.
- Ne comptez pas sur moi
pour vous faire ce plaisir. Vous allez rester ici bien sagement le
temps de m'expliquer votre vilain mensonge.
Elle sursauta. Comment savait-il ? Mais elle n'en pouvait plus… Elle hurla.
- S'il vous plaît ! Il va neiger !
Les mots étaient sortis de sa bouche sans qu'elle s'en rende compte et elle ne comprit pas tout de suite la signification de ce qu'elle venait de dire. Snape ne sursauta même pas. C'est à peine s'il leva les yeux de son bureau.
- Vous m'en voyez ravi. Pourquoi ce mensonge, Miss Greene ?
Des larmes de rage et de douleur jaillirent de ses yeux alors qu'elle sentit monter en elle toute l'aversion possible envers cet homme insensible à sa souffrance, qui se permettait de la toiser de haut alors qu'elle se sentait si misérable et impuissante en ce moment même. Sans se contrôler, elle se jeta sur lui et commença à le rouer de coups. Mais celui-ci lui agrippa violemment les poignets, de telle sorte qu'elle mit fin à ses gesticulations, qui lui étaient maintenant inutiles. Elle fut secouée par de violents sanglots incontrôlables. Et cette douleur qui lui transperçait la poitrine… L'homme sembla enfin comprendre que la situation était plus grave qu'il ne le pensait et crut la jeune fille à moitié folle. Il la tira rudement derrière lui, ses mains enserrant toujours ses poignets avec une force incroyable.
- Vous allez me suivre sans opposer de résistance. Au moindre mouvement suspect je n'hésiterai pas à vous stupéfixier. Je vous conseille de vous tenir tranquille, siffla-t-il.
Morgane suivit le maître des potions telle un automate, trop sonnée pour penser à se défendre. Les larmes coulaient toujours silencieusement e long de ses joues et ses yeux s'étaient voilés d'un air triste. Elle comprit qu'il l'emmenait à l'infirmerie. Non, non… elle devait sortir. Une voix cristalline qui ne lui était pas inconnue retentit derrière elle.
- Severus, que se passe-t-il ?
L'homme sursauta en apercevant le directeur de l'école.
- Je
suis contraint de conduire Miss Greene à l'infirmerie. Son
état me paraît plus qu'alarmant.
- Laissez-la
sortir, fit doucement Dumbledore.
- Mais, professeur, elle est en
pleine crise d'hystérie !
- Faites ce que je dis,
répliqua Dumbledore.
Son ton était subitement devenu dur. Snape lâcha le poignet de son élève qui s'enfuit en courant et se précipita dehors. La douleur qui enserrait ses poumons quelques minutes plus tôt s'estompa soudainement. Morgane huma l'air avec délices et prit une grande respiration. Enfin. Elle s'agenouilla par terre et leva la tête vers le ciel, d'où tombaient maintenant de gros flocons de neige, qu'elle laissa tomber sur son visage avec bonheur. Elle était bien, maintenant. Elle enserra ses jambes de ses bras et posa la tête sur ses genoux. La neige tombait toujours. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ?
