Réponses aux reviewers:

Vinny: Merci pour cette gentille review. Je parle bien anglais, mais pas un mot de portugais. J'essaierai de passer lire ta fic à l'occasion!

Saizo: Merci ma belle, ça me touche de savoir que tu lis toujours ma fic. Bisous et bonne continuation à toi.

Adeline: Hé hé, tu n'es pas au bout de tes surprises...

Etincelle de vie: Encore une fois, rien n'est laissé au hasard dans ce que j'écris! Tu découvriras bientôt pourquoi Snape et Antinéa se sont disputés. Merci de ta review.

Cela faisait très longtemps que je n'avais pas publié de nouveau chapitre, je m'en excuse. Mais le temps, le temps... on lui courre toujours après et il est bien difficile de l'attraper! Enfin je n'oublie pas mon histoire et vous livre ce onzième chapitre en espérant qu'il suscitera plus de réactions de votre part que les précédents. Bonne lecture.

Chapitre XI : Dans les couloirs de Poudlard

Des éclats de voix retentirent en direction d'une petite salle de classe retirée des autres, dans laquelle Morgane n'était encore jamais entrée. Curieuse, elle prêta l'oreille, se rapprocha silencieusement de la porte et se colla contre le bois verni. Elle aurait reconnu les deux voix entre mille. Les deux professeurs qui l'avaient accompagnée il y a quelques jours à Ste Mangouste semblaient à nouveau être entrés en conflit, et il n'y avait cette fois personne pour les interrompre. Les voix étaient un peu étouffées et venaient se perdre contre l'épais mur de pierre, pourtant l'adolescente réussit à surprendre des bribes de conversation.

- Ce n'est pas à vous de prendre une décision, Drefus, siffla un certain professeur de Potions qui ne lui était pas inconnu.
- Si vous cessiez seulement un instant de vous croire au dessus de tout, vous comprendriez que le bon sens est une vertu dont vous semblez cruellement manquer, Severus, répliqua froidement Antinea, qui semblait à nouveau au bord de perdre son calme.
- Vous savez pertinemment qu'il ne s'agit pas de moi mais…

Morgane n'entendit pas la suite. Une main légère s'était posée sur son épaule, la faisant sursauter violemment et mettant fin à son espionnage. Mais il était trop tard maintenant pour jouer l'apprentie détective, bien que sa curiosité fut piquée au vif. Elle se retourna vivement.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Neil O'Maley d'un ton qui se voulait faussement réprobateur.

Morgane leva un sourcil d'étonnement et de dépit. Jamais elle n'aurait pensé le trouver là. Elle ne répondit pas tout de suite et étudia de plus près les traits du jeune homme. Grand, élancé, il semblait sculpté tout en finesse pourtant son expression farouche débordait de force et Morgane fut pour la première fois impressionnée par ce qui émanait de lui. Ses grands yeux rieurs s'accordaient avec le petit sourire qui plissait au coin de ses lèvres et ses cheveux châtain en bataille lui donnaient un air désinvolte des plus charmants. Il pouvait avoir seize ou six-sept ans. La jeune femme lui en donnait dix-neuf. Celle-ci ne se laissa cependant pas démonter et répondit, provocatrice, sur le même ton léger :

- J'étais en pleine conversation avec les murs de Poudlard, qui ont enfin décidé d'être un peu plus bavards.

Elle ne se serait jamais attendue à ce que son interlocuteur éclate de rire et ne reprenne, plus sérieux :

- La curiosité n'est pas un si vilain défaut. Il m'arrive d'écouter aux portes, à moi aussi.
- Tiens donc ! Mais c'est que monsieur sait se faire discret.
- Tu serais étonnée de connaître toutes les informations que j'ai pu glaner rien qu'en flânant un peu entre les cours… ou même bien plus tard.

Morgane lança un petit « Oh, oh… » intrigué et se détendit un peu. Quel drôle de garçon ! Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain sentiment de gêne envers lui, comme si elle craignait qu'il n'en sache plus sur elle qu'elle ne puisse se l'imaginer. Elle se souvenait l'avoir croisé une ou deux fois dans les couloirs, maintenant, avec toujours ce petit air rieur affiché effrontément sur son visage. Souvent seul, d'ailleurs. Peut-être ne recherchait-t-il pas de compagnie, après tout.

- Suis-moi dans la Grande Salle ! lança-t-il soudainement.

Elle lui emboîta le pas sans trop se poser de questions, muée par une curiosité qui ne faisait que croître. Ils se retrouvèrent en quelques enjambées dans la grande pièce et s'installèrent à une table à l'écart. La salle presque vide faisait résonner le moindre de leurs pas et, comme unis par la pensée, les deux adolescents se turent, peut-être pour mieux écouter le silence et permettre à leurs esprits encore un peu embués de mettre de l'ordre dans leurs pensées. Ils s'assirent l'un en face de l'autre et Morgane l'interrogea d'un simple regard.

- Je n'ai pas confiance en Severus Snape, souffla-t-il gravement, son visage changeant soudainement d'expression, passant d'une mine légère et farouche à un air solennel et sérieux.

Morgane le regarda avec des yeux ronds. Mais pourquoi avait-il besoin de lui dire ça ?

- Voyons, personne n'a confiance en lui !
- Tu sais bien que je ne parle pas du mélange de crainte et de méfiance que semblent éprouver tous ses élèves, Morgane.

Il l'appelait par son prénom. Un instant, il lui sembla qu'une sensation désagréable venait de la transpercer de part en part.

- Je t'écoute, dit-elle sèchement.
- Ne remarques-tu donc pas ses absences momentanées à l'heure des repas ? La façon dont il semble disparaître à l'improviste pour ne revenir qu'avec un visage tiré, coupable ? Ses visites trop régulières à la bibliothèque et sa manie de fouiller dans la réserve ?
- C'est un professeur, Neil.
- Ses allées et venues dans les couloirs du château, comme s'il attendait un visiteur particulier ?
- Neil, arrête.
- Et que fait-il tous les lundis soirs au quatrième étage dans une salle de classe qui n'est plus utilisée ?
- Tais-toi !

Elle avait presque crié, reconnaissant l'allusion déplacée aux cours d'Activités spéciales que lui donnait chaque semaine son professeur de Potions.

- Il me donne des cours, reprit-elle simplement.

A sa grande surprise, le jeune homme ne sembla pas relever la remarque et esquiva même sa réponse.

- Tu n'as pas besoin de le protéger, dit-il doucement, sur un ton qui n'avait plus rien de provoquant.
- Et depuis quand est-ce que tu t'intéresses à lui ? demanda-t-elle, contournant elle aussi adroitement sa réponse.
- Mais j'y pense… N'aurais-tu pas toi aussi quelque chose à cacher ? la nargua-t-il gentiment, se prenant au jeu.
- Pourquoi te sens-tu obligé de me dire tout cela ?
- Que penses-tu du Quidditch ?
- Et qu'est-ce que…

Morgane s'arrêta en souriant. Leur discussion n'avait plus rien de sérieux. Neil O'Maley était vraiment quelqu'un de surprenant et elle s'étonnait de leur moment de complicité, eux qui ne se connaissaient même pas et elle qui était d'habitude si réservée, presque hautaine. Elle plongea son regard dans le sien, dévorant des yeux ses iris noirs pétillants de malice, comme envoûtée. Lui ne cilla pas et lui rendit un regard pénétrant, troublant. Elle ne devait pas flancher, ce n'était pas à elle de baisser les yeux. Qui était-il pour oser lui tenir tête ? Mais lentement et tout en se maudissant intérieurement, elle laissa ses paupières cligner et ses yeux quittèrent les siens, poussés par le même sentiment de gêne qui l'enveloppait toute entière il y a encore quelques minutes. Pourtant, le jeune homme n'eut pas le temps de savourer la mince victoire qu'il venait de remporter sur elle puisque la porte de la Grande Salle s'ouvrit brusquement, faisant apparaître leur professeur de Potions, principal objet du début de leur conversation. L'homme en noir se dirigea de son habituelle démarche raide et saccadée vers les deux élèves, le visage dur mais impassible et les yeux d'un noir toujours aussi insondable.

- Miss Greene, le professeur Dumbledore tient à vous faire part de son souhait de vous voir poursuivre vos cours de rattrapage pendant les vacances. Croyez-bien que cela ne m'enchante guère mais plus tôt nous commencerons, plus tôt nous aurons fini. Allons, suivez-moi ! lança-t-il, l'air méprisant qui l'accompagnait si souvent affiché une fois encore au coin de ses lèvres.

Morgane se leva, un peu surprise et porta machinalement la main à sa poche, pour vérifier que sa baguette s'y trouvait toujours.

- O'Maley, vous venez aussi, ajouta soudainement le sombre professeur.
- Quoi, moi ? s'exclama le jeune garçon d'un ton qui montrait clairement qu'il n'avait pas la moindre envie de passer une heure supplémentaire en compagnie du sinistre personnage.

Sa voix avait perdu de son insolence et de sa fierté.

- A moins que vous ne connaissiez un autre O'Maley, élève de Poufsouffle à Poudlard et présent au château pendant les vacances de Noël, oui, vous ! reprit Snape agacé.

Et il fit mine d'ajouter pour lui même, mais de façon suffisamment audible pour que les deux adolescents l'entendent : « Imbécile ! ».

L'étrange trio pénétra dans la sombre salle de classe du quatrième étage, qui avait accueilli plusieurs fois déjà le professeur de Potions et son élève pour ces fameux cours que Dumbledore appelait Activités spéciales et qui étaient censés apprendre à Morgane comment utiliser correctement tout son potentiel. Plus les semaines défilaient, et plus il lui apparaissait que ces cours frôlaient l'inutilité. Qu'avait-elle appris, au fond ? Inlassablement, l'homme acariâtre lui faisait répéter le sort d'adefendium. Et comme chaque fois, sa concentration ne devait pas être au sommet puisque le sort se retournait contre elle et elle finissait la séance le souffle coupé, les jambes tremblantes et brûlant toute entière d'une fureur frémissante qui semblait vouloir déborder d'elle à chaque seconde. Mais toujours, elle se retenait, ravalait sa fierté et ses opinions et regagnait ses dortoirs, épuisée, pour se glisser sous ses draps froids et laisser son esprit s'embuer jusqu'à plonger dans un sommeil agité que son corps réclamait alors avidement.

C'est pourquoi c'est avec une certaine appréhension qu'elle referma la vieille porte de bois derrière elle pour attendre, anxieuse, les instructions de son professeur. Peut-être allait-il adapter son cours en fonction de Neil O'Maley ? Sa présence ne faisait d'ailleurs que renforcer le nœud qui lui serrait maintenant la gorge. Elle ne voulait pas paraître faible devant lui. Que penserait-il si à nouveau, elle venait à se courber sous le poids du sort dangereux qu'elle tentait de mépriser depuis plusieurs mois, jusqu'à rejoindre les dalles froides qu'elle foulait des pieds encore quelques instants plus tôt ? Mais comment garder la tête haute lorsque votre professeur semble prendre un malin plaisir à vous surcharger l'échine d'un fardeau toujours plus pesant ? « Allons, chasse de ton esprit tes pensées inquiétantes et essaye de te concentrer », se dit-elle pour elle-même, sans grande conviction, en resserrant légèrement ses doigts sur sa baguette.

- Bien, commença Snape. Monsieur O'Maley, vous êtes-vous déjà battu en duel ?
- Une fois en cours de Défense contre les forces du mal mais…
- Alors en place, le coupa son professeur. Mademoiselle Greene sait ce qu'il lui reste à faire.

Il avait dit cela sans daigner lui jeter un regard, mais elle devinait le sourire froid qui se dessinait au coin de ses lèvres. Morgane s'avança de quelques pas et prit place en face de Neil, qui lui jeta un regard de défi qu'elle sentait pourtant mal assuré.

- A trois. Un… Deux… Trois ! lança Snape.

Les deux élèves avaient crié en même temps « Expelliarmus » et « Adefendio » et Morgane était certaine d'avoir vu les deux sorts se croiser, pourtant, bien qu'ayant senti une légère force l'attirer vers l'arrière tout en ayant l'impression que sa baguette lui échappait des mains, la jeune fille fut surprise de constater que le sort de Neil n'avait pas eu plus d'effet sur elle. Lui aussi semblait étonné, pour des raisons différentes, cependant. Il n'avait sans doute jamais entendu parler de l'adefendium… Morgane leva un regard interrogateur vers son professeur mais celui-ci se contenta de hausser légèrement les sourcils et de murmurer quelque chose d'inaudible, pour lui-même. Il se passa quelques secondes qui parurent interminables sans que personne ne prononce un mot. Puis, brusquement, le maître des potions rompit le silence.

- Eh bien, qu'attendez-vous ? Le sort que vous venez de lancer n'a eu absolument aucune efficacité. Un première année serait capable de faire mieux !

Il s'adressait à Neil.

- Oh, et vous me voyez navré d'avoir blessé ainsi votre orgueil, ajouta-t-il cyniquement.

Le jeune sorcier semblait toujours aussi étonné mais ne voulut pas cette fois ravaler sa fierté et provoqua délibérément son professeur.

- Mais je suis certain que si vous pouviez me montrer comment mieux faire, mon sort n'en serait que plus puissant, susurra-t-il d'une voix mielleuse.
- Eh bien non, je ne peux pas, rétorqua l'homme aigri d'un sourire mauvais. En place ! Un… Deux… Trois !

A nouveau, les deux sorts fusèrent mais cette fois-ci, le sortilège de désarmement que Neil venait de prononcer heurta violemment la Serdaigle et la projeta avec force contre un des murs de la pièce. La pierre froide vint érafler douloureusement son dos et elle retomba sur le sol aux dalles glacées dans un bruit sourd. Etourdie, elle ne porta pas tout de suite sa main à son dos mais resta étendue sans bouger quelques secondes. Ainsi, elle ne sentait plus tellement la douleur. Au contraire, elle éprouvait une étrange sensation de bien-être et se retrouva prise d'une furieuse envie de dormir. Elle sentit ses paupières lourdes se refermer sans douceur et tenta de lutter pour garder les yeux ouverts mais ses muscles refusèrent de lui obéir et elle se sentit sombrer lentement dans l'inconscient.

« Morgane ! Eh, Morgane ! »

La jeune fille perçut un éclat de voix lointain se rapprocher. Lentement, elle sortit de sa léthargie et porta machinalement la main à son dos, grimaçant de douleur. Elle cligna des yeux et découvrit deux têtes mâles penchées au dessus d'elle. Neil paraissait inquiet et Snape, comme à son habitude, agacé. Morgane se redressa et s'adossa avec précautions contre le mur de pierre.

- Depuis combien de temps ? murmura-t-elle d'une voix chétive.
- Seulement quelques minutes, Morgane, lui répondit Neil d'un ton qui se voulait bienveillant. Heu… rien de cassé ?

La Serdaigle soupira. Le choc violent l'avait étourdie un instant mais elle se sentait déjà un peu mieux. Elle rejeta la tête en arrière quelques minutes, le temps de reprendre ses esprits puis lança brusquement : « J'en ai assez ». « Assez ! » répéta-t-elle, plus fort.

- Je vous demande pardon ? siffla Snape.
- Vous m'avez parfaitement entendue. J'en ai assez de ces cours stupides, qui ne servent à rien, si ce n'est à m'épuiser physiquement aussi bien que moralement. Vous n'avez pas idée de ce que c'est ! Evidemment, c'est beaucoup plus facile de se contenter de rester debout et de me regarder m'écrouler sous vos pieds chaque semaine. Et vous qui continuez de me dire de faire la même chose sans me dire dans quel but, sans m'expliquer comment ! Cela fait plusieurs semaines maintenant. Pas la moindre amélioration depuis le début et vous le savez. Eh bien je suis lassée de jouer les pantins de bois ou les faibles poupées cassées. Lassée de devoir vous servir de jouet de chiffon. Je ne veux plus entendre parler de ces cours. Je ne veux plus non plus taire toute la rancœur qui m'étreint la gorge depuis le début.

Son débordement de colère semblait lui avoir donné une énergie nouvelle. Elle fulminait.

- Mademoiselle Greene, commença le maître des Potions d'une voix posée, je crains que le choc que vous avez reçu n'ait été trop brutal et j'ai bien peur qu'il ait affecté votre… équilibre psychique. Si vous vouliez bien me suivre jusqu'à l'infirmerie…
- Non ! le coupa-t-elle. Surtout pas vous.
- C'est un ordre, mademoiselle Greene.
- Ne m'approchez pas ! hurla-t-elle.

Elle recula de quelques pas, en direction de la porte et vit avec horreur l'homme en noir porter la main à sa poche, où devait être cachée sa baguette. Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, Morgane s'empara de la sienne et la brandit devant elle en guise de bouclier.

- Ne m'approchez pas ! Ne m'approchez pas !

Mais sa voix perdit peu à peu de son intensité et elle ne fut bientôt plus qu'un faible murmure qui vint s'étouffer contre les murs de pierre. Snape n'avait pas bougé. Son visage demeurait froid et impassible. Seules les jointures blanches de ses doigts crispés sur sa baguette trahissaient toute la tension qui étirait ses muscles. Prise de court, Morgane abaissa lentement et maladroitement son bras tendu. Elle n'était plus trop sûre de l'attitude à adopter. Une partie d'elle-même lui hurlait de se jeter contre l'homme acariâtre qui se permettait de la toiser, comme pour connaître les limites de son calme apparent mais une autre, la voix de la raison, lui soufflait de se contenir et d'attendre patiemment les instructions du sombre professeur. La fureur faisait bouillir ses tempes et lui martelait le crâne d'un bruit sourd. Elle avait si mal à la tête…

« Monsieur O'Maley, veuillez sortir ».

Ce n'était pas une invitation, c'était un ordre. Le jeune homme ne se le fit pas prier et quitta la pièce silencieusement. Pourquoi avoir besoin de le faire sortir ? Morgane n'avait pas envie de rester seule avec son professeur. Il lui semblait que tout était dit. Elle aurait donné beaucoup pour rejoindre Neil et continuer sa ronde silencieuse dans les couloirs de Poudlard. Mais le regard dur de l'homme en noir la dissuada d'imiter le jeune Poufsouffle.

- Puis-je savoir ce qui vous est passé par la tête ? dit-il lentement.
- Faut-il toujours rester muet pour s'attirer vos bonnes grâces ? cingla-t-elle.
- Idiote ! Je ne parle pas de votre accès de fureur qui n'a fait que confirmer le fait que vous n'avez absolument aucune maîtrise de vous-même.

La jeune femme le regarda, interdite.

- Comment avez-vous pu vous laisser dépasser à ce point par le sortilège d'adefendium ? Vous rendez-vous seulement compte de l'ampleur qu'aurait pu avoir le choc si je n'avais eu la présence d'esprit d'amortir en dernier recours votre chute ?
- Vous avez amorti ma chute !
- Il me semblait pourtant bien vous avoir prévenue quand à la délicatesse de l'emploi de ce sort mais vous n'avez fait preuve comme à votre habitude d'aucune concentration ! Maintenant sortez et faites-moi le plaisir de réfléchir, si toutefois il vous reste encore quelques neurones, à ce qu'il vient de se passer.

Morgane ouvrit la bouche pour protester mais elle la referma juste après, abasourdie, incapable de mettre des mots sur les sensations qui l'assaillaient. Elle se dirigea à reculons vers la porte et la referma derrière elle. Elle s'adossa contre le mur et ferma les yeux, épuisée et encore choquée.

Elle mit quelques secondes avant de réaliser qu'une main posée sur son épaule la secouait doucement. Elle ouvrit un œil, puis deux et reconnut Neil O'Maley. Il l'attendait.

« Alors ? » demanda-t-il simplement.

- C'était… commença-t-elle. Il est… Mais pourquoi agit-il de cette façon avec moi ?
- Il est comme cela avec tout le monde. Ce doit être sa nature…
- Une enflure.
- Peut-être… Mais Severus Snape… Severus Snape a un secret.

Neil lui fit un clin d'œil malicieux et s'éloigna d'un pas léger, pour disparaître dans les couloirs du château.