An Unexpected Present1

21h00. Elizabeth consulta sa montre et soupira. Une fois de plus, son travail lui avait fait perdre la notion du temps. Il était convenu qu'elle rejoigne John à la soirée qui devait être commencée depuis déjà une heure. Elle se leva, ferma son ordinateur d'un coup sec et quitta son bureau en direction de ses appartements dans le but de porter une tenue plus appropriée. Les couloirs étaient vides, elle devait être la seule à travailler en ce jour de fête. Elle se doucha rapidement, se maquilla et se parfuma légèrement et, après mûre réflexion, opta pour une chemise légère sur une longue robe bleu marine gardée pour les grandes occasions. En jetant un coup d'œil dans le miroir, elle vit le reflet du collier athosien qui épousait son décolleté. Il était 22h00 lorsqu'elle fit son entrée à la soirée.

Pendant ce temps là, tous les invités s'étaient vêtus élégamment, abandonnant uniformes et blouses blanches. La pièce avait été aménagée et les précieuses recherches du Dr McKay rangées en lieu sûr. En effet pour l'occasion, le colonel Caldwell avait ramené à bord du Deadalus lors de son dernier voyage entre la Terre et Atlantis, de quoi organiser un vrai festin, avec les compliments du général O'Neill. Puis il était aussitôt reparti pour fêter lui-même Thanksgiving auprès des siens. Aussi, l'ambiance commençait à être surchauffée, non sans la participation du colonel Sheppard qui, pensant qu'Elizabeth ne viendrait plus, s'était plongé dans l'alcool. Soudain, la voix d'un militaire quelque peu éméché s'éleva dans la rumeur des conversations.

Eh, colonel ! Et si on jouait à la bouteille tournante2 ?

Oh, je vous en prie Davis ! Ce n'est plus de notre âge !

Mais si, vous verrez, c'est amusant. Allez tout le monde, mettez vous en cercle !

Bon d'accord, mais c'est moi qui commence !

Chacun s'assit en position indienne d'un air amusé.

Bien ! Tout le monde connaît la règle du jeu ? Il s'agit d'embrasser sur la bouche la personne désignée par la bouteille.

John posa la canette qu'il venait de terminer au centre du cercle et la fit tourner. Les participants s'étaient tus, concentrés, et suivaient le mouvement de rotation. Qui le beau colonel allait donc embrasser ? Toutes les femmes présentes croisaient les doigts. Dans un dernier tour, la bouteille s'arrêta, désignant l'encadrement de la porte du laboratoire… où le Dr Weir venait juste d'apparaître, surprise par ce qu'elle voyait. Le premier mot qui vint à l'esprit de John fut magnifique. Un large sourire s'afficha sur le visage de Rodney.

Allez Sheppard, à vous de jouer !

Vous plaisantez McKay !

La règle, c'est la règle.

Elizabeth ne fait pas partie du cercle.

Elle a été désignée, c'est elle que vous devez embrasser ! A moins que vous ne préfériez un gage ?

Rodney savourait sa victoire. Il savait très bien qu'entre un baiser volé à Elizabeth et un gage qui le ridiculiserait, John n'hésiterait pas. Depuis le temps qu'il attendait ce moment ! John, quant à lui, ne voulait pas se dégonfler et d'ailleurs, il y a longtemps qu'il attendait qu'une telle occasion se présente d'embrasser Elizabeth. Il se leva donc, en ayant l'impression de laisser ses entrailles derrière lui, contourna le cercle et se dirigea droit vers Elizabeth qui était restée figée, incrédule. Quant il fut devant elle, elle retrouva enfin l'usage de la parole.

Voyons John, vous n'allez pas faire ça ?

Il s'arrêta à quelques centimètres de son visage et observa son regard suppliant et sa bouche qui le faisait frissonner chaque fois qu'elle prononçait son prénom.

John… non…

Comme au ralenti, il se pencha et posa ses lèvres sur les siennes. Juste quelques secondes pour qu'elle ne se fâche pas mais assez longtemps quand même pour goûter à la douceur et au plaisir procuré par ce baiser. Le silence était total autour d'eux. Il s'écarta et, sans la regarder, s'adressa à McKay.

Voilà, vous êtes content, j'ai tenu le pari. A votre tour maintenant.

Je pense que c'est à Elizabeth de tourner !

Je ne pense pas qu'Elizabeth veuille participer à ce jeu stupide McKay !

Il se dirigea ensuite vers une table recouverte de victuailles, prit deux coupes de champagnes et en porta une à Elizabeth pendant que le jeu reprenait. Elle ne prononça pas un mot. Ce fut John qui se lança le premier.

Je suis désolé, je sais que je n'aurais pas du…

Non, en effet. Je veux bien comprendre qu'aujourd'hui soit un jour particulier mais ce n'est pas une raison pour se laisser aller colonel.

Il y eut un moment de silence pendant qu'ils observaient McKay embrassant Kate, puis, contre toute attente, Teyla embrassant Ronon. Elizabeth reprit.

Je pense que je vais rejoindre mes quartiers maintenant. Il se fait tard et j'ai une montagne de dossiers laissés en suspens à cause de cette soirée.

Je vous raccompagne.

Ils quittèrent le laboratoire et firent un détour par l'extérieur. L'air était plutôt glacial mais leur fit du bien.

Je n'ai pas eu le temps de vous le dire mais je vous trouve très séduisante dans cette tenue. Dommage que l'uniforme soit obligatoire habituellement.

Hum… Merci du compliment.

Ils étaient arrivés devant la porte de la chambre d'Elizabeth.

Bien… Cette soirée aurait du être une vraie fête. Encore une fois, pardonnez moi.

C'est bon pour une fois John. C'est simplement que je n'aime pas être ridiculisée devant tout le personnel de la base que je suis censée commander.

Je comprends. Bonne nuit Elizabeth.

Vous aussi John.

Il avait déjà fait quelques pas quand elle le rappela.

John !

Il s'approcha. Elizabeth franchit les quelques pas qui les séparaient et l'embrassa sur la joue.

Vous voyez que j'en suis capable moi aussi. Entre nous. Et en toute amitié bien sûr.

Evidemment.

Elle essaya de reculer mais il était trop tard. Leurs regards s'étaient accrochés et leurs visages se rapprochaient inexorablement. John caressa tendrement la joue d'Elizabeth et s'empara de ses lèvres sans qu'elle ne s'y oppose. Il enlaça sa taille, elle son cou, et leur baiser devint fougueux. Leurs sentiments, tant de fois refoulés, explosés enfin sans qu'ils puissent les retenir. Sans se séparer, ils reculèrent jusqu'à la porte de la chambre qu'Elizabeth essaya d'ouvrir à tâtons. Quant elle y parvint, John la souleva, la porta jusqu'au lit en l'allongeant délicatement puis la regarda dans les yeux. Elizabeth parla dans un souffle.

John… On ne devrait pas…

Et quelle règle nous en empêche ?

Vous le savez très bien.

Il se pencha et déposa des baisers brûlants le long de sa nuque, puis entreprit de lui déboutonner sa chemise. Elizabeth éclata de rire.

Vous êtes très adroit de vos mains colonel ! L'habitude sûrement !

Pas du tout ! Pour qui me prenez vous ?

Elizabeth rit de plus belle.

Rappelez moi de ne plus jamais boire un verre avec vous John, je ne suis pas dans mon état normal, et vous en profitez ! Ce n'est pas juste, je suis vulnérable, je ne peux pas me défendre !

Vous n'aimez pas perdre le contrôle, n'est ce pas ?

Elizabeth redevint sérieuse. John plongea son regard dans le sien et y vit une lueur de tristesse et de sensibilité. Tous les malheurs vécus depuis leur arrivée se reflétaient dans ses yeux.

Personne n'aime ça.

John sourit et l'embrassa en murmurant.

De temps en temps ça fait du bien de se laisser aller.

Une demi heure plus tard, l'alarme annonçant une arrivée retentit et les fit sursauter. Elizabeth repoussa gentiment John en cherchant son micro.

Salle de contrôle, ici Weir, que se passe t il ?

Nous recevons le code d'identification du SGC madame.

Baisser le bouclier, j'arrive immédiatement.

John et elle se levèrent, se rhabillèrent prestement et se précipitèrent en salle d'embarquement. Ils stoppèrent net en voyant, émergeant du vortex, une cinquantaine de personnes l'air égaré, qui observaient avec curiosité et peur l'endroit où ils venaient d'atterrir. Un homme, apercevant Elizabeth, se dirigea vers elle. Elle crut rêver.

Oh mon Dieu, Simon…

1. Un Cadeau Inattendu

2. Le jeu de la bouteille tournante n'est pas une de mes inventions. Je l'ai déjà vu dans un film et je l'ai repris, pour ceux qui ne connaissent pas.