Disclaimer : Les personnages de cette histoire ne sont pas ma propriété (exceptées Kara Wheeler et Méline Astrea), ils sont celle de JK Rowling et je ne tire aucun profit de cet écrit…

Auteur : Silmaril666

Bêta Readeuse : Zazaone (Merci ma Zaza Zidler, et si tu vois encore des fautes, c'est pas ma faute (oui oui je sais je viens de faire une répétition!lol) j'ai merdouillé avec la correction !lol Gros zoubis pour toua !)

Personnages principaux: Remus Lupin, Harry Potter, Severus Rogue…etc.…

Tome: 5 Genre : PG-13 Général/ Mystère/ Romance

Résumé du chapitre précédent: Les rêves de Remus sont de plus en plus troublants : agression d'une petite fille, lac plein de cadavres, agression de Kara et enfin visite nocturne chez un sorcier. Il réalise enfin que ses rêves sont liés à la réalité et que la petite fille pourrait être l'incarnation d'un démon qui le manipule. L'arrivée de Kara Wheeler, nouveau professeur de potions, ancien amour de Remus et ex victime de la farce des Maraudeurs, le perturbe quelque peu, surtout lorsqu'il apprend qu'elle a été capable de l'immobiliser lors de sa dernière transformation. Mais l'heure est grave et les membres de l'Ordre se sont décidés à intervenir contre l'avis de Dumbledore et d'aller délivrer Severus d'Azkaban. Mais alors que la mission était presque accomplie, Remus est à nouveau possédé par la petite fille en plus milieu de la forteresse…

Note post-Rars : Et oui vous êtes habitués maintenant à mes éternels retards, je suis profondément navrée mais j'ai un mal fou à me poser devant l'ordi pour pondre un truc potable… l'horreur ! Enfin bon ces derniers jours j'ai un regain d'envie d'écrire alors espérons que le fruit de ce regain vous plaise et que la suite ne tardera pas trop…lol En attendant je vous suite une bonne lecture et surtout une BONNE ANNEE 2006 ! Qu'elle vous apporte joie, bonheur et pleins de fics !lol Bisous à tous !

Note : Important ! Je dois vous signaler un changement dans les précédents chapitres au niveau du personnage de Pauline Astrea que j'ai rebaptisé Méline car une amie n'a pas apprécié de voir ce personnage porter son prénom, bien qu'elle m'ai donné la permission au préalable. Je m'excuse encore auprès d'elle et auprès de vous pour les changements que cela a occasionné, mais rassurez vous, cela ne change rien à l'intrigue, il s'agit juste du prénom et de l'apparence. Voilà !

Rars : Vous retrouverez les Rars sur mon blog (adresse dans mon profil ) en raison de la nouvelle lubie du site qui les interdits dans les chapitres ! Pour les futures reviews anonymes ce sera également à cette adresse !

Incubus ou Somnolence de loup-garou

Sirius comprit : Remus était en plein délire, il confondait rêve et réalité. Il prit son ami par les épaules et tenta de le rassurer :

« Remus, il n'y a pas de petite fille ici, elle n'existe pas »

Le silence se posa entre eux au milieu du raffut que faisaient les détraqueurs au dessus d'eux, mais Remus ne bougeait pas, ne répondait pas, restait inerte, comme mis sur « pause ».

Soudain, il poussa violemment Sirius sur le sol et se jeta sur lui, serrant son cou de toutes ses forces et pestant contre son ami :

« Ne redis jamais ça ! Respecte là ! Elle est ce que nous ne serons jamais ! Elle est tout ! »

Et ce fut à cet instant que Sirius comprit que son ami était perdu : les pupilles du lycanthrope se dilatèrent, ses yeux devinrent jaunes et son corps de déforma, ses mains devenant des pattes aux griffes acérées, sa voix devant un hurlement diabolique. Une fois de plus, le loup et la petite fille allaient faire appliquer leurs règles du jeu…

Chapitre VII : Démérol et électrochocs

Affalé dans son siège, Remus ne comprenait rien : il avait si mal au crâne et Dumbledore s'en fichait. Il aurait pu se suicider par overdose de fondants du chaudron que le vieux directeur n'aurait pas bronché. Quelle chienne de vie ! Et ce maudit phœnix qui ne cessait de se consumer et de renaître inlassablement, encore et encore ! Cette odeur d'hippogriffe grillé allait le rendre malade ! Et Harry qui faisait des allées et venues de la fenêtre de droite vers la fenêtre de gauche, ne cessant de murmurer « A temps » à chaque coup d'œil au dehors… Le fils de James lui donnait le tournis ! Et si Sirius dans sa poubelle derrière le bureau pouvait arrêter d'aboyer, ce serait parfait ! Il ne manquait plus que Snape lui récure les oreilles comme deux minutes auparavant et sa folie atteindrait son comble !

Et cette peau qui le démangeait, ses os qui semblaient craquer au rythme du tic tac du réveil moldu posé sur la poubelle de Sirius, ses cheveux qui tombaient un par un et ses yeux qui pleuraient du sang ! S'il n'avait pas été agacé, il en aurait éclaté de rire ! C'était si ironique de voir cette pièce dans cet état, le vent s'infiltrant par les vitres brisées, les toiles d'araignées flottant autour de lui et les meubles s'effritant un peu plus à chaque mouvement. « Cet endroit est merveilleux », se dit il avec un sourire béat avant de se lever pour hurler à qui voulait l'entendre que Dumbledore était un vieux pervers et qu'une pluie de veracrasses allait s'abattre sur les serres de Poudlard d'une minute à l'autre. Mais personne ne répondait, comme si ce qu'il venait de dire était une évidence à laquelle il ne servait à rien de répondre, ou bien comme si le château était vide de toute âme vivante hormis Harry qui allait et venait, Sirius qui aboyait, Severus qui épongeait le front de Remus et Dumbledore qui… Mais que faisait Dumbledore ?

Rien… Il ne faisait rien…

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Quand Remus ouvrit les yeux, il se trouvait dans un endroit sombre et humide qu'il ne connaissait pas. Il ne voyait que quelques pâles rayons de lumière perçant à travers les volets, mettant en évidence la poussière qui dansait dans l'air au dessus de sa tête. Il mit quelques secondes à réaliser que les volets n'en étaient pas et qu'il s'agissait en fait de planches clouées grossièrement contre de vieilles vitres salles presque opaques de noirceur. Décidément, il ne comprenait rien à rien. Il entendait autour de lui divers sons, comme des froissements de tissu ou des bruits de pas précipités trahissant la présence d'une ou plusieurs personnes. Et quand il pu enfin se redresser, il constata qu'effectivement, il était loin d'être seul.

Si la pièce n'était pas grande, elle accueillait malgré tout en ce moment près de six personnes, Remus inclus, d'après ce qu'il voyait. Cinq personnes qui s'affairaient donc au fond de la pièce, chuchotant avec gravité entre deux allées et venues. Il aperçu un éclat rose qui lui indiqua que Tonks devait être présente, et vit également Sirius qui s'empressait de sortir pour vider le contenu mystérieux d'un seau en gémissant. Il réalisa finalement qu'il y avait également Méline, Romy et Franck, cachés derrière les autres et accroupis autour de ce que Remus finit par reconnaître avec un haut le corps : Severus.

Et ce dernier n'était pas au meilleur de sa forme à en juger par son teint verdâtre, ses ecchymoses, et ses réactions quasi inexistantes. Et s'il était de notoriété publique que Sirius détestait cordialement le maître des potions, il n'empêchait qu'il était tout de même ici à cet instant, sachant par expérience qu'Azkaban était loin d'être une petite punition, et que pour cela, il s'efforçait de ravaler fierté, aidant les autres à rafistoler Rogue.

- Romy, tu crois que cette blessure peut renfermer un corps étranger ? demanda Franck, qui, malgré ses années d'études en médicomagie, préférait tout de même demander l'avis de sa supérieur, Romy étant réputée pour être une des plus brillantes médicomages sur le terrain.

- Vu l'état des tissus au niveau de la plaie, il semblerait qu'il s' agisse simplement d'une coupure infectée… vérifie plutôt qu'il n'y a aucun copeau de bois, ça évitera de mauvaises surprises.

Alors que les deux experts en soin d'urgence s'empressaient de panser les blessures les plus graves, les trois autres s'affairaient à nettoyer du mieux possible la peau noircie du blessé, ayant pour mission d'éviter l'apparition d'infections moldues plus graves. Car Severus avait les bras et les jambes couvertes de cicatrices et de griffures, les ongles cassés à plusieurs doigts, les cheveux ruisselant de saleté, de sueur et de sang. Remus se doutait très bien que ce n'était pas les détraqueurs qui avaient levés les mains sur le prisonnier mais que c'était bien l'homme lui-même qui s'était affligé ces tortures pour oublier l'horreur de ses souvenirs : Rogue se repentait de tant de choses !

Remus allait se lever pour rejoindre les autres quand il sentit une main l'arrêter, le repoussant doucement au fond du lit. C'est alors que le lycanthrope réalisa qu'il n'y avait pas ici six personnes mais plutôt huit, ajoutant désormais à son calcul le pauvre Severus étendu plus loin et la belle Kara assise aux côtés du lycanthrope. Il pouvait sentir le bassin de la jeune femme contre ses jambes couvertes d'un drap gris, alors qu'elle lui adressait un sourire mi-rassurant, mi-inquiet.

- Tu vas bien ? demanda t-elle avec douceur.

- Je crois oui. Et Severus ? Quel est son état ?

- Il est très faible, les détraqueurs ont fait beaucoup de dégâts sur lui, vous avez eu raison d'agir tout de suite, il n'aurait pas tenu bien longtemps.

- Il va aller mieux ?

- Je pense oui, mais nous sommes tous d'accord sur le fait que l'on va devoir le veiller ici pendant au moins deux semaines. Romy et Franck resteront là la plupart du temps.

- De toute façon, murmura Remus en réfléchissant, Severus ne peux pas se montrer en public, il va être déclaré évadé d'Azkaban, et sera recherché. Et puis cela ne change rien pour lui, il devra rester là, caché, même en bonne santé…

Kara acquiesça en silence et jeta un coup d'œil aux autres, tandis que Remus réalisait enfin que Kara ne devrait pas être là :

- Mais…, l'interpella t-il, pourquoi tu es ici ? Tu… tu étais au courant de notre plan ?

Elle lui sourit doucement comme pour le rassurer, mais son visage ne pouvait cacher son inquiétude.

- En fait, ce sont les autres qui m'ont appelée… C'est Tonks qui est venue me chercher à Poudlard à cause de… l'incident… Ils ne savaient pas quoi faire… Ils ont paniqués et ont eu peur que tu ne t'en remettes pas…

- Me remettre de quoi ? demanda t-il avant de se souvenir vaguement de ce qu'il c'était passé… « Par Merlin, ça a recommencé »… murmura t-il.

- Oui… ça a recommencé, et cette fois, ils se sont tous retrouvés poursuivis par un loup garou… Ils n'ont pas eu le choix…

Remus ne comprenait pas où elle venait en venir :

- Quel choix ? J'ai fait du mal à quelqu'un ?

- Non, non, rassure toi ! Mais ils ont du t'attaquer avec des sorts pour te repousser et t'immobiliser, et malheureusement, un sort t'a atteint alors que tu reprenais forme humaine. Ils t'ont ramenés ici avec Severus et tu étais dans un piètre état toi aussi… regarde…

Elle avança sa main pour écarter les pans de la chemine de Remus qui sursauta à ce geste, oubliant sa gêne en découvrant les hématomes qui recouvraient son torse et les cicatrices qui s'étaient réouvertes, tachant sa chemises à de nombreux endroits.

- Mais je suis contente de voir que tu as repris tes esprits, il ne s'agit plus que d'attendre la cicatrisation désormais.

Le sourire de la jeune professeur de potions ne parvint pas à lui redonner le sien alors qu'il regardait ses contusions distraitement, repensant plutôt à ce qu'avaient du vivre ses amis alors qu'il avait tenté de les dévorer tous. La situation était de pire en pire, cela ne pouvait plus durer.

Au cours de la nuit, les membres de l'Ordre étaient venus voir Remus un par un alors qu'ils quittaient la cabane où ils cachaient Severus pour retourner vers le monde civilisé, chacun rassurant la lycanthrope et lui promettant qu'ils ne lui en voulaient pas. Mais Remus se sentait trop mal pour répondre, humilié d'avoir été vu dans cet état par tous, et ravagé par l'idée qu'il était un tel danger pour tous ceux qu'il aimait. Il se sentait si misérable qu'il avait songé plusieurs fois à quitter la cabane en cachette pour ensuite quitter le pays, mais à chaque fois, le courage lui manquait. Il ne se sentait pas capable d'être à nouveau seul, de reperdre tout ceux qu'il avait retrouvé et tout ce qu'il avait reconstruit à leurs côtés.

Au petit matin, Severus avait reprit des couleurs grâces aux soins de Romy et aux potions de Kara, ses blessures cicatrisant doucement tandis que son esprit pouvait enfin se reposer, loin des détraqueurs. Remus n'avait pas bougé, toujours allongé sur le dos sur ce matelas improvisé, regardant le plafond en réfléchissant. Mais ce fut une fois de plus Kara qui vint troubler ses pensées, se penchant au dessus de lui avec un sourire :

- Il faut que l'on retourne à Poudlard avant que les élèves ne se lèvent ou nous risquons d'éveiller les soupçons. Viens.

Elle lui tendit une main qu'il regarda sans la prendre, levant ensuite les yeux vers elle avant de déclarer :

- Je ne rentre pas.

- Pardon ? Fit la jeune femme, interloquée.

- Je ne peux pas rentrer, je suis trop dangereux pour être mit au milieu d'élèves innocents.

- Si tu veux parler de ces crises je t'assure que…

- Bien sur que je parle de cela ! Coupa t-il, presque agressivement. Depuis plusieurs semaines le risque plane au dessus de ma tête et il y a déjà eu près de cinq crises qui ont sans doute coûtées la vie de plusieurs personnes que je ne connaissais même pas ! Je dois arrêter de me cacher la vérité et prendre mes responsabilités… C'est la seule chose de bien que je puisse faire !

- Parce que tu crois que fuir est une bonne idée ? rétorqua la jeune femme avec une fermeté mêlée d'incrédulité. Qu'est-ce qu'il y a de bon à voir une fois de plus un professeur de Défense Contre les Forces du Mal quitter ses élèves en cours d'année alors que Tu Sais Qui menace chacune de leur tête ? Et qu'est-ce qu'il y a de bien à isoler un homme qui est incapable de se contrôler et qui le sera encore moins sans des soins appropriés ?

- …

- Tu n'as pas le droit de t'enfuir comme ça, et de toute façon je ne te l'autorise pas, tu n'as pas le choix. Si tu veux, cache toi ici pendant les fins de semaine, cela peut éviter quelques incidents, mais en semaine, tu dois faire comme si de rien n'était, rien que pour éviter une panique au sein des élèves qui se demanderaient pour quelle raison tu aurait pu disparaître…

- …

- Quand à moi je m'occuperais des tests de potions pour arranger ton problème et surtout, essayer de comprendre quel maléfice s'empare de tes entrailles…

- …

- Convaincu ?

Remus, qui n'avait pas décroché un mot face à la détermination de son amie, fixait son drap d'un air distrait et confus : devait-il écouter la jeune femme ? Devait-il suivre sa petite voix intérieure qui lui disait de fuir ? Devait-il rester digne et affronter cette nouvelle malédiction ? Un profond dilemme pour le lycanthrope, mais un dilemme qui trouva rapidement sa solution dans le regard de la jeune femme qui le contemplait comme personne ne l'avait fait depuis des années. Il se souvint alors de leur amitié et de ce qu'elle avait fait pour lui depuis son retour et se persuada que s'il devait écouter quelqu'un, c'était bien elle.

Il lui assura qu'il suivrait ses conseils sans broncher et la remercia de son aide, ne pouvant finalement s'empêcher de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis son séjour à l'infirmerie quelques jours plus tôt, alors que les souvenirs de sa transformation près du lac avaient refait surface :

- Dis moi… l'autre soir, près du lac… Quand j'ai eu une de ces transformations et que j'ai fuit vers la forêt… Quand tu as tenté de me rattraper… Tu as dit quelque chose… Quelque chose que je n'arrive pas à comprendre… Tu as dit : « J'ai survécue une fois je survivrais encore »… Qu'est-ce que tu as voulu dire ? De quelle fois parlais tu ?

Pour toute réponse, Kara lui adressa un sourire confiant qui semblait lui promettre une réponse, avant de se lever et de rejoindre Severus en attendant que Remus ne se prépare à retourner à Poudlard.

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Lorsque Remus ouvrit les yeux, il fit quelques secondes de silence afin de laisser ses idées se remettre en place : Pas de mauvais cauchemar ? Pas de petite fille ? Pas de transformation ? Il jeta un coup d'œil à son corps enroulé dans les draps, les cicatrices de la transformation de la dernière pleine lune, cinq jours auparavant, étant presque résorbées grâce aux baumes cicatrisants de Kara.

Car finalement, la jeune femme avait réussi à le convaincre de retourner à Poudlard, et cela faisait maintenant près de trois semaines que la pseudo « évasion » de Severus avait été annoncée par le ministère, ne manquant pas de déclancher confusion et panique au sein du château. Sans parler de la colère de Dumbledore qui n'avait pas du tout apprécié l'initiative de ses alliés, déplorant le manque de confiance qu'ils lui accordaient. Il avait malgré tout cessé de leur reprocher leur acte en voyant l'état de Severus, accordant désormais aux auteurs de cette escapade toute l'attention qu'ils méritaient, car avec cet avis de recherche sur Severus et Sirius, les choses étaient devenus assez compliquées.

Mais pour Remus, les choses semblaient aller pour le mieux, ses rêves n'ayant plus réapparus depuis que la jeune professeur de potions lui créait des potions sur mesure pour pallier à ses manques de sommeil et à son agitation intérieure. Bien qu'elle semblait avoir trouvé le remède à ses ennuis, elle n'avait malgré tout pas découvert quelle en était la source, ignorance qui le tourmentait chaque jour, bien que finalement, Kara soit devenue une réelle distraction au milieu de ces interminables journées passées à se poser des questions. Car la sorcière venait le voir souvent dans ses moments de liberté, ne cachant pas son désir de renouer les liens qu'elle avait eu avec lui des années auparavant. Si Remus n'avait pas été aussi humble, il aurait immédiatement compris qu'elle cherchait à le séduire de la plus adorable des façons : prendre soin de lui.

Et ce soir là, Remus était plus que jamais distrait par la belle professeur, ayant rendez vous avez elle dans ses appartements pour une discussion privée sensée « répondre à ses attentes ». L'homme ne savait pas quoi penser mais il n'était pas dupe, percevant tout de même l'attitude de sa collègue. Car même s'il n'avait pas des intentions douteuses à son égard, il ne pouvait nier qu'en se retrouvant seul avec elle, n'importe quoi pouvait ce passer : Il n'avait pas fréquenté de femme depuis si longtemps et Kara semblait si… enfin, elle semblait loin d'être révulsée à son contact… Tout semblait programmé d'avance dans sa tête pour éviter les mauvaises surprises, et c'est ainsi qu'il se dirigea vers son lieu de rendez vous avec des nœuds dans l'estomac, nerveux comme un adolescent se dirigeant avec fatalité vers son premier rendez vous clandestin.

Mais lorsqu'il pénétra, à l'heure prévue, dans les appartements de la jeune femme, il fut surpris de ne pas y trouver en premier Kara, mais plutôt la pensine de Dumbledore, trônant sagement au milieu de la pièce, illuminant le plafond d'un éclat argenté bougeant au rythme du clapotis du liquide. Remus s'en approcha doucement, obnubilé par le mince filet argenté qui tourbillonnait dans la cuve. Que voulait elle donc lui montrer ? Comme pour répondre à sa question muette, elle apparu soudainement à ses côtés, s'appuyant sur le bord de la pensine en le regardant étrangement, comme si elle appréhendait ce moment autant qu'elle l'attendait.

- Tu te rappelles cette question que tu m'as posée la nuit de l'évasion de Severus ?

Remus hocha simplement la tête, avide d'entendre ce qu'elle avait à lui dire, bien qu'il se doutait désormais de ce qu'elle allait lui annoncer.

- Et bien je te propose de jeter un œil à ce souvenir… Un des miens… Il devrait répondre à ta question.

Sans un mot de plus elle se glissa derrière lui et posa doucement une de ses mains dans le dos et l'autre dans le cou du lycanthrope, le forçant à approcher doucement son visage de la surface argentée…

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Remus plongea la tête dans la pensine et sentit le liquide froid contre sa peau alors que son corps traversait les tourbillons du temps, transporté comme s'il n'était qu'une simple poussière. Il s'attendait à atterrir durement sur le sol mais ce fut un amas de mousse et de feuilles qui l'accueillit et il n'eut pas besoin de regarder autour de lui pour comprendre où il se trouvait : les odeurs, les bruissements de feuilles, l'épaisseur de l'air… toutes ces sensations lui étaient familières. Et quand il leva la tête pour regarder le ciel au travers des arbres touffus de la forêt interdite, il ne put s'empêcher de sursauter, la lune argenté brillant comme un ballon de lumière au dessus de sa tête. Une sueur froide parcouru son dos avant qu'il ne réalise qu'il n'était pas dans la réalité mais dans la pensine, pouvant admirer pour la première fois depuis des années ce petit point de lumière qui le condamnait chaque mois à se tapir dans l'obscurité pour cacher ses instincts les plus bas.

Il sortit de sa contemplation silencieuse brusquement en entendant des pas précipités se diriger vers lui, le forçant à se redresser pour chercher d'où pouvait bien provenir ces sons. Il n'eut même pas le temps de se déplacer qu'une jeune fille d'une quinzaine d'années arrivai droit sur lui, passant au travers de lui dans sa course effrénée. Elle était passé devant lui très vite mais Remus l'avait parfaitement reconnu : il s'agissait bien de Kara, et d'une Kara qui semblait courir pour autre chose que pour jouer ; elle semblait courir pour sa vie. Il décida alors de remettre ses spéculations à plus tard et de suivre la jeune fille, suivant sa trace avec difficulté dans la densité de la forêt. Et alors qu'il ne croyait plus être capable de suivre ce rythme haletant il aperçut la jeune fille s'arrêter et reculer, semblant terrassée par la terreur. Il ne vit d'abord pas la source de ce brusque arrêt, les branches touffues lui cachant la vue, mais ce fut au son d'un hurlement terrible que Remus compris : Kara était la proie d'un loup garou… Toutes ses craintes furent à ce moment confirmé quand il fut capable de voir l'animal qui se dressait menaçant devant elle : Bien qu'il ne ce soit jamais vu sous son apparence animale, Remus se reconnaissait parfaitement dans cette bête immonde et repoussante ; Voilà qu'il se retrouvait face à Lunard, son autre lui-même, sa honte et sa malédiction, prête à tuer sauvagement sous ses yeux. Et ce fut avec un relent de colère et une brusque envie de jeter un sort impardonnable sur cette partie de lui-même qu'il s'approcha de la jeune fille effrayée, oubliant qu'il ne pouvait la protéger d'un drame qui était de toute façon irréversible. Mais alors que le loup garou s'apprêtait à ouvrir ses puissantes mâchoires pour goûter la chaire tendre et sucrée de cette proie si appétissante, un autre fauve surgit de nulle part, se jetant sur Lunard pour planter ses crocs dans le bras de l'agresseur. Remus n'en revenait pas : il y avait un autre loup garou à Poudlard.

Les deux êtres mi-hommes mi-fauves se battaient rageusement, la jeune fille restant plantée là, à l'abris des arbres, pleurant nerveusement en jetant des regards inquiets à la scène, semblant étrangement plus préoccupée par l'issu du combat que par sa propre sécurité. Et alors que la joute devenait de plus en plus violente, Kara sortit de sa léthargie et s'avança un peu, brandissant sa baguette avec force, surprenant à ce moment Remus qui la pensait jusque là trop bouleversée pour faire le moindre mouvement. En quelques sorts dont le lycanthrope n'avait même jamais entendu parlé et en un patronus parfaitement réalisé, la jeune fille parvint contre toute attente à faire fuir les deux loups garous chacun de leur côté. Remus vit alors avec stupéfaction Kara ranger prestement sa baguette et se remettre en route, suivant les traces du second loup garou dont Remus se demandait désormais avidement de qui il pouvait bien s'agir…

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Revenu dans la réalité après avoir été tiré de la pensine par Kara, Remus se sentait abasourdi. Maintenant que la pression dans ses entrailles retombait, il pouvait enfin réaliser pleinement l'ampleur de ce qu'il venait d'apprendre. Rendu muet par le tourbillon de questions qui l'assaillaient, il se tourna simplement vers son amie, comprenant à son sourire qu'elle comptait répondre à ses questions et lui expliquer le pourquoi de cette démonstration. Il n'eut d'ailleurs pas besoin de poser de questions que Kara s'asseyait calmement dans un des fauteuils, l'invitant à faire de même, puis commença son explication :

« J'ai voulu te montrer ce souvenir parce que je pense qu'il est une part importante de ma vie que tu dois connaître puisqu'il est la cause de beaucoup d'évènements que tu as connu, et qu'il est encore très présent dans ma tête, si présent que je ne peux m'empêcher de le partager avec toi… et comme tu as du le voir, ce souvenir te concerne aussi…

En cinquième année, j'avais déjà des soupçons sur toi, j'avais remarqué que tu étais toujours absent aux approches de la pleine lune et je me demandais si finalement tu ne cachait pas toi aussi un secret… et en cette nuit durant notre sixième année, j'ai eu la preuve de ce que je supposais : tu étais bien un lycanthrope. »

Remus écoutait attentivement chacun de ses mots, tentant de prendre sur lui cette révélation qui le bousculait un peu : elle était donc au courant avant qu'il ne le lui dise lui-même? Dans ce cas, n'importe qui aurait pu comprendre la raison de ses absences ! Combien de personnes connaissaient elles donc son secret ? Comme si la jeune femme avait entendu ses questions muettes, elle continua :

« Je t'ai dit que j'avais des soupçons en observant la fréquence de tes absences… C'est en partie vrai mais… la véritable raison de mes soupçons était toute autre… en réalité, c'était Koré qui avait émit cette hypothèse en premier… il me disait qu'il pouvait le sentir… »

Remus étais perdu. Que venait faire Koré, le meilleur ami de Kara à Poudlard à cette époque, dans cette histoire ? Alors qu'il allait prononcer cette question à haute voix, la réponse lui vint tout naturellement : Bien sur, ça ne pouvait être que lui…

« Koré a été mordu très jeune, il avait à peine six ans je crois, mais il vivait ça assez bien, jusqu'à ce que Poudlard ne devienne un endroit trop dangereux pour être loup garou libre et inoffensif. Lui aussi craignait de blesser des innocents mais il refusait l'aide de Dumbledore : pour lui, il s'agissait de pitié, et ça, il ne le supportait pas. Quand je suis devenue amie avec lui en première année, j'ai rapidement compris ce qu'il était et il a accepté de partager son secret avec moi… son secret et son fardeau… On a vite commencé à essayer de confectionner des potions tue loup sur le modèle de celle qui venait d'être commercialisée à un prix exorbitant, puis on a essayé de varier la composition pour personnaliser les soins… c'est pour cela qu'actuellement, te confectionner une potion tue loup qui t'es plus appropriée ne me pose pas trop de difficultés… Mais notre complicité et notre confiance ne s'arrêtaient pas là… On a rapidement pris l'habitude de passer les nuits de pleine lune ensemble… je le suivait du mieux possible sans me mettre trop en avant, et comme ça, je pouvais le repérer pour le soigner au petit matin, et éventuellement éviter des accidents… S'il avait un jour croisé le chemin d'un élève, j'aurais du tout faire pour empêcher Koré de lui faire du mal… quitte à le tuer… c'était notre accord… Et cet accord n'a jamais failli… »

Remus la regardait attentivement, cherchant à lire dans son regard quels sentiments elle éprouvait en racontant ceci. Tout ce qu'il pouvait percevoir en cet instant, c'est qu'elle faisait de son mieux pour garder le contrôle de ses émotions. Quant à lui, il avait bien du mal à encaisser les informations sur les jeunes années de Kara, essayant de faire coïncider ses souvenirs d'elle avec ce qu'il apprenait. Mais il ne comprenait décidément pas : comment la jeune fille si sensible et fragile qu'elle était pouvait courir de tels risques en parcourant la forêt interdite à chaque pleine lune en sachant qu'un loup garou affamé y rôdait. Il rencontra le regard de la jeune femme qui attendait sa réaction, comme si elle avait compris qu'il retenait ses mots. Remus parvint alors à murmurer: « c'était si dangereux … c'était si …inconscient ! ».

Kara sourit à ces mots, baissant les yeux un instant avant de répondre : « Tu sais quand on fait partie des élèves les plus insignifiants, les plus ennuyeux et les plus moqués d'une école, on peut avoir tendance à devenir un peu psychotiques sur les bords … jouer avec la mort, ça peut avoir un certain attrait… c'est peut être ça qui a conduit Severus là où il en est parce qu'au fond, lui et moi on est pas très différents… »

Un long silence suivit sa confession, Kara ayant baissé les yeux, rougissante, et Remus continuant de la regarder pour comprendre un peu plus pourquoi elle avait voulu qu'il sache tout cela. C'était si évident qu'il refusait de s'avouer qu'elle voulait qu'il partage avec elle plus que ces minces souvenirs qu'ils avaient en commun… Si elle savait… si elle savait comme il regrettait de ne pas avoir compris plus tôt… En cet instant, il pouvait entendre de cœur de la jeune femme battre plus vite et sa respiration se faire plus difficile alors qu'elle semblait plongée dans ses pensées, les yeux dans le vague, la tristesse semblant petit à petit faire place à la sérénité qu'elle avait voulu montrer lors de leur entretien. Remus comprenait très bien ce qui la tracassait : ces souvenirs avaient du en faire ressurgir d'autres, plus douloureux et plus difficiles à panser… et là, en détaillant chaque parcelle de son visage, Remus comprenait que les plaies du passé n'étaient pas totalement refermées… Malgré l'appréhension de la voir fondre en larmes à ses mots, le lycanthrope se pencha un peu vers elle et osa demander, d'une voix qui se voulait confiante :

« On a jamais vraiment su ce qui c'était passé ce soir là, avec Koré… la tour d'astronomie… est-ce que… tu…»

Kara leva brusquement les yeux vers lui, révélant à cet instant les larmes qui perlaient au coin de ses yeux, larmes qu'elle semblait vouloir cacher à tout prix. C'est pour cette raison qu'elle préféra se lever et se diriger vers la pensine, s'appuyant contre celle-ci nonchalamment en s'adressant finalement à Remus, changeant délibérément de sujet : « Je t'ai préparé une nouvelle potion pour la nuit prochaine. Qu'est-ce que tu as pensé de la dernière ? »

Remus compris que même si elle avait voulu lui confié une partie de son histoire ce soir là, elle n'était pas prête à revenir sur ce qui c'était passé à la fin de leur sixième année… Tellement tragique et tellement horrible que même Remus était ému rien qu'en y pensant… Il lui laisserait donc le temps de se confier d'elle-même car de toute façon, il n'était pas sur qu'elle lui apprendrait quelque chose de plus sur cette tragédie. Et en cet instant, il savait que la meilleure chose à faire était de la laisser seule et de retourner à ses occupations sans broncher. Il tenta donc de trouver une réponse convenable à la question que Kara venait de lui posé, se disant que même s'il n'avait plus besoin de potions pour dormir sans cauchemars annonciateurs de malheur, il accepterait quand même la dernière qu'elle lui avait confectionné, histoire de lui montrer qu'il acceptait son aide.

« La dernière potion était parfaite… rien à signaler depuis… Mais j'aimerais bien tester celle que tu viens de terminer si ça ne te dérange pas, j'ai encore quelques sursauts dérangeants durant la nuit… »

Kara se leva et disparu quelques instants dans la pièce adjacente, revenant avec une petite fiole contenant le précieux liquide doré. Elle le tendit à Remus qui lui sourit en la saisissant avant de prendre congé et de retourner à ses appartements, quelque peu chamboulé par cette soirée qui ne c'était pas déroulé comme il l'avait imaginé… loin de là !

Il alla finalement se coucher, la fiole de potion, pleine, sagement posée sur sa table de chevet alors qu'il éteignait la lumière et tendait de trouver le sommeil malgré ses pensées troublées par les larmes de Kara qu'il pouvait entendre tomber sur les dalles froides des appartements d'à côté…

Chapitre 8 à suivre…