Titre : Une petite fleur peut en faire perdre une autre
Auteur/Artiste : Heera Ookami
Couple : TsumeToboe
Fandom : Wolf's rain
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : PG-13
Thème : 11 / Fleur
6 / Entre le rêve et la réalité
5 / J'ai quelque chose à te dire
Disclaimer : Toujours pas... pourtant j'arrête pas de les demander mais on veut pas me les passer...
Note : attention délire psycho et spoiler pour ceux qui ont pas vu le dernier dvd…
Un an et demi. Cela faisait un an et demi qu'ils s'étaient tous retrouvé. Et à peu prêt un an que Tsume et lui s'étaient avoué leur sentiment. Mais aussi environ un an qu'ils se contentaient de partager chambre, baisers et légères caresses sans aller plus loin. Et sans être un obsédé de première, ça commençait à faire un peu beaucoup aux yeux de Toboe. Il aimait son compagnon de tout son coeur, d'un amour si fort qu'il avait survécu à des siècles de réincarnation. En plus, ce n'était pas comme si son compagnon ne pensait pas à lui de "cette manière"... car l'albinos pensait à lui de "cette façon" il le savait. Il le voyait à son regard. Sauf qu'il n'allait jamais plus loin. Bien sur, au fond il savait très bien pourquoi son compagnon faisait ça. Ils avaient quatre ans de différence et malgré tout ce qu'ils avaient vécu, Tsume ne pouvait s'empêcher de le considérer comme un "gosse", comme avant. "Gosse" peut être, mais un "gosse" qui se rappelait 'achement bien ses vies antérieures, surtout celle où il était un loup obligé de fuir, de se cacher encore et toujours. Une vie antérieure où il n'avait pas eu le droit de rester un "gosse" très longtemps justement.
Il lui fallait quoi ? Une invitation !
Le regard perdu que Toboe avait jusque là se fixa tout à coup tandis qu'il virait un petit peu au pivoine.
Une invitation ! Et puis quoi encore ! Un streap-tease tant qu'on y était ? non non, il était bien trop timide pour ça.
Ses yeux firent machinalement le tour de la boutique.
Quoique...
Tsume poussa doucement la porte de la chambre pour ne pas déranger son compagnon qui devait déjà dormir. Ce soir, comme une fois tout les mois, il avait du rester plus longtemps au garage avec Kiba et Blue pour faire les comptes et ce n'était pas franchement une activité qui le passionnait. Tout ça pour dire qu'il n'aspirait qu'à une chose, se glisser entre les draps, poser sa tête sur l'oreiller et dormir. Un projet tout simple et très réalisable en l'occurrence, ce qui faisait tout son charme.
Sauf que son oreiller était déjà occupé comme il put le constater à la lueur des réverbères qui filtrait entre les stores. Quatre fleurs y étaient disposées en triangle. Une nielle pour le sommet et un oeillet rose, un oeillet rayé et un sainfoin pour la base.
Il bloqua sur la nielle. Ou plutôt sur sa signification "invitation à la luxure", ça avait le mérite d'être clair, net et précis. Des choses qu'il appréciait en temps normal mais là... bref. Quand aux autres, ça allait déjà un peu mieux. Oeillet rose ; "je vous dis oui ", oeillet rayé "non" et sainfoin "hésitation".
Fronçant les sourcils, il reporta son regard sur Toboe. Couché en chien de fusil, une main sous l'oreiller et l'autre posé devant son visage, le châtain était profondément endormi. Il tendit la main et repoussa l'une des mèches trop longues qui retombaient sur la joue pale et encore un peu ronde de son compagnon. Celui ci se cala un peu plus sous les couvertures avec un petit grognement doublé d'un vague 'Naaaaaaaaan pas d'fonctions pour le devoir M'sieur"
Tsume éloigna sa main, l'expression indéchiffrable et retira les fleurs de son oreiller pour les poser sur sa table de nuit avant de se glisser entre les draps.
Trop jeune. Trop innocent.
Il ferma les yeux.
Une étendue blanche. Il était entouré de neige à perte de vue. Il n'y avait pas un bruit. Sauf celui du vent qui mugissait. Mais un autre son le recouvrit peu à peu. Un hurlement de loup, auquel d'autres se joignirent. C'était un son qu'il reconnaissait. Un chant de tristesse infinie. Il chercha à en déterminer la provenance et avança un pas.
Il n'eut pas le temps de reposer son pied que déjà il était près d'eux.
Un rêve ? Oui. Ca devait être ça. Rien de bien inquiétant. Il tourna son attention sur la scène et changea d'avis, souhaita être ailleurs. Des souvenirs. Son pire souvenir.
Des loups, des humains et une fille fleur entouraient les corps sans vie d'un homme et d'un jeune loup.
Pas encore ! Il ne voulait pas revoir ça !
Il les vit tourner le dos et s'éloigner à l'exception d'un des loups qui leur dit qu'il les rejoindrait.
Il le vit s'asseoir près du corps du jeune loup.
Non.
Il se vit s'asseoir près du corps de Toboe.
'Tu as bien grandi dis moi... Quand on s'est rencontré tu n'étais encore qu'un petit gosse de rien. Je savais bien que tu adorais les humains plus que tout.'
C'était faux en réalité. En réalité, Toboe n'aimait pas les humains "plus que tout". Oui il était mort pour sauver un humain, tout comme il serait mort pour sauver l'un des leurs.
'Non, en fait je ne t'ai peut être jamais compris. Et pourtant avec toi je... Tu m'écoutes Toboe ? Un jour tu m'as demandé...'
Tsume, celui qui rêvait-se souvenait sentit une vague de rage le submerger. Contre lui-même. Contre ce type qui même maintenant n'arrivait pas à dire ce qu'il voulait vraiment. Il tenta de l'attraper par le col mais sa main passa à travers le tissu noir sans perturber le Tsume du rêve.
- Tu ne lui as pas dit ! Tu aurais du ! Tu aurais du le faire quand il était encore en vie ! Mais tu étais trop lâche ! Tu as refusé de reconnaître qu'il n'était plus un jeune loup trop innocent ! Tout ça par peur du changement !
Mais pas plus qu'il ne l'avait senti, l'autre Tsume ne l'entendit pas, laissant le rêveur s'égosiller en vain.
'... n'avais besoin de personne, n'ai confiance en personne. J'ai trahi tout le monde autour de moi jusqu'à ce que je te rencontre. J'aurais voulu t'emmener au Paradis... Et c'est toi qui m'a emmené jusqu'ici."
Tsume se laissa tomber dans la neige sans en ressentir le froid, toute colère envolée. C'est vrai. Il se souvenait maintenant.
Il vit son autre lui-même se relever et s'éloigner d'un pas pesant, les épaules voûtées par de trop nombreux regrets.
Ce n'était pas par peur du changement qu'il s'était voilé la vérité. C'était par crainte de le trahir et de le faire souffrir à son tour. Alors que c'est en faisant ça qu'il lui avait fait du mal. Il se laissa tomber sur le dos, le regard tourné vers le corps de Toboe.
Et si ça recommençait ? Et si de nouveau quelque chose arrivait à Toboe sans qu'ils ne soient allés au bout de leurs sentiments ? Pourrait-il supporter un tel gâchis en plus de ça ? Il ne voulait pas. Il avait assez de regret comme ça.
L'albinos ferma les yeux quand un rayon de soleil lui tomba en plein sur le visage.
Du soleil ? Mais... Et la neige ? Il rouvrit les yeux.
Il était dans sa chambre. Dans leur chambre.
Il tourna son visage sur sa gauche. Toboe dormait encore paisiblement.
Petit Toboe trop doux et trop gentil.
Petit Toboe qu'il se demandait si il le méritait.
Petit Toboe qui avait toujours sut ce qu'il voulait dans la vie.
Devenir l'ami d'un voleur, partir à la recherche du Paradis, protéger un humain qui haïssait les loups, protéger sa meute, se mettre hors la loi pour suivre son instinct, vivre avec eux et travailler dans une boutique de fleurs.
Et aimer un type sombre et désagréable au possible. L'aimer lui.
Une étrange chaleur commença à monter en lui alors qu'il contemplait son compagnon endormi, cette petite créature si paradoxale.
Toboe s'agita dans son sommeil. Une sensation bizarre sur son visage l'avait tiré des bras de Morphée, il y passa la main dans un geste fatigué et la laissa retomber aussi sec, prêt à se rendormir mais l'impression reprit dans son cou cette fois ci. Il rentra la tête dans les épaules en grognant.
La caresse se déplaça sur l'arrête de son nez et au même moment une senteur discrète envahit ses narines, intrigué, il entrouvrit les paupières, son champ de vision fut envahit par du rose foncé, des pétales aux bord frangés glissèrent de son nez à ses lèvres. Le châtain leva son regard vers son compagnon qu'il sentait allongé contre lui et rencontra deux yeux dans lesquels brillaient un feu qui le fait frissonner.
Il se redressa, saisit la fleur que Tsume lui laissa. Un œillet rose. Sa folie de la veille lui revint et il reporta son attention sur l'albinos qui lui retira le végétal des mains, le posant sur la table de chevet de son jeune compagnon avant de se pencher pour l'embrasser.
Ce matin là, Hige ronchonna beaucoup contre Toboe qui exagérait à faire la grâce mat' sans prévenir et lorsque celui-ci se décida enfin à arriver, les joues un peu rouge et en chantonnant, il fut très étonné et assez vexé de voir que le chibi se semblait même pas entendre ses réprimandes.
