Auteur : kaneda26.
Origine : Yuyu Hakusho
Genre : yaoi ou comment envoyer ses persos préférés chez le psy !
Couple : classique, Kurama et Hieï.
Disclamer : ben non, y sont pas à moi.
Note : Y paraîtrait que y'a pas assez de fics sur Yu Yu en français… Mais bon, c'est à vos risques et périls.
Résumé : A la suite d'un combat, Kurama a perdu la mémoire…et il a oublié quelque chose de très important pour Hieï.
Titre : Just Remember Me ! (« Souviens-toi de moi ! » pour ceux qui sont aussi nuls en anglais que votre serviteur!)
Chapitre deux
« Il est encore là, le nabot ? T'as pas d'autre endroit pour squatter ? T'as pas honte de profiter d'un malade ?
-T'as un problème ? Tu veux que je t'aide à le régler ? s'écria Hieï en sortant légèrement son sabre du fourreau.
-Naann, aucun problème. Pas le moindre. J'vais voir ailleurs si j'y suis.
-C'est ça, va jouer dans le mixer, abruti ! »
Kurama observa l'échange qui s'était déroulé devant lui. Ça n'avait pas pris trois secondes avant que Kuwabara et Hieï s'engueulent. Et tout le monde trouvait ça normal.
Kurama attrapa Yusuke.
« Euh… Je croyais qu'ils étaient potes.
-Ouais, y sont juste trop cons pour communiquer autrement.
-Mais pourtant, Hieï n'est pas du tout comme ça avec moi.
-C'est normal, il est raide dingue de toi.
-QUOI ?
-J'déconnais, c'est une blague, Kurama. »
« Mais pourquoi je me sens rougir, quel imbécile ! Et pourquoi il a dit ça ? C'est pas un sujet de plaisanterie ! »
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« Quel est votre problème exactement avec ce garçon ? Je ne comprends pas. »
Kurama se tortilla dans le fauteuil.
« Il n'y a pas vraiment de problème… c'est juste que… je me sens bizarre quand je suis avec lui. »
Le Dr Sôma leva la tête de son calepin.
« Minamino-san, je vous ai déjà expliqué que vous réagissiez instinctivement. Si vous craignez ce garçon, c'est que…
-Je ne le crains pas.
-C'est quoi alors ?
-Je me sens bien. Je me sens si bien avec lui. C'est pas normal, non ?
-La normalité, vous savez… Est-ce que vous vous rappelez quelque chose de précis ? Qui a rapport avec ce Hieï ?
-Non. C'est juste une impression. L'impression que quand il est là, tout va bien, tout est bien.
-Alors ce n'est pas mauvais en soi. Qu'est-ce qui vous ennuie dans ce cas ?
-Et bien, la dernière fois, Yusuke m'a fait une blague et… »
Kurama acheva son histoire en baissant la voix.
Le docteur le regarda.
« Minamino-san. Etes-vous attiré par ce garçon ?
-Je ne sais pas. Je pense…
-Non, je ne vous ai pas demandé de penser. Restez sur le plan de l'émotion, du ressenti. Que ressentez-vous ?
-Je ne sais pas. Je ne veux pas y répondre.
-Bien, ce n'est pas grave. Nous en reparlerons une autre fois si vous en éprouvez le besoin. »
Kurama acquiesça avec un soupir.
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Il se sentait seul. Il était seul. Dès qu'il était sorti de cours, il s'était senti mal. Très mal.
« Hieï, où es-tu ? murmura-t-il. »
Les yeux de Kurama s'agitaient en tous sens, recherchant le moindre indice de la présence de Hieï. Mais il n'y avait rien. Il se sentait un peu idiot à paniquer comme cela, simplement parce que Hieï s'était absenté. Mais il ne pouvait pas s'arrêter. Il avait peur, une peur qui s'insinuait violemment en lui. Et…
Il esquiva, instinctivement.
Et se figea.
L'homme s'avançait vers lui, une chaîne se balançant le long de son bras, se terminant par une boule hérissée de pointes.
« Tu m'as bien eu, hein ? T'as cru que tu pouvais t'en tirer comme ça ? Tu vas me dire où elle est ?
-Qu… qu… quoi ?
-Tu sais très bien de quoi je parle ! Mais t'as raison, ne dis rien. Laisses moi le plaisir de t'arracher les mots de la bouche…
-Non… non… »
C'était une crainte sans précédent. Son cœur et son corps se souvenaient. Une douleur intense.
Et il était tétanisé par ce souvenir qui lui revenait brutalement. Il avait déjà vécu ça.
L'homme avançait toujours.
« Dis-moi où elle est ? Dis-moi où tu l'as planqué ? »
Le premier coup lui fit aussi mal qu'il l'avait craint. Il sortit son épée et bloqua les suivants difficilement. Il envoya une graine vers l'homme. Mais celui-ci rit.
« Ta graine de Shimaneki ? Tu crois que je vais me faire avoir comme ça ? Allez, transformes toi en yohko. J'ai fait des recherches sur toi, Kurama. Transforme-toi ! T'es si faible comme ça. »
Le deuxième coup fut pire. L'homme s'échauffait juste. Kurama recula dans une ruelle, il se traîna plus qu'il ne marcha. Mais la voie était bloquée. Il entendit les pas lourds de son adversaire. Il ne pouvait même pas sauter pour monter sur le toit, une de ses jambes ne fonctionnant plus correctement. Et l'autre qui approchait.
« Hieï ! Hieï ! HIIIIIEEEEIIIIII ! »
Il perdit presque connaissance quand la masse heurta sa tête. Mais le coup n'avait pas été donné pour le tuer. Il sentit le sang ruisseler sur son visage et entendit encore son agresseur :
« Dis-moi où elle est ! »
Une grande chaleur l'entoura. Il distingua des flammes à travers le sang qui lui brouillait la vue.
« LE TOUCHE PAS ! »
Les flammes étaient aussi douces que les bras qui l'entouraient.
« Relève-toi ! Relève-toi, Kurama. J'ai besoin de toi. »
Kurama s'appuya sur l'épaule de Hieï et se mit debout.
« Reste avec moi ! Utilise ton épée ! »
Au mot épée, il sortit de sa poche un brin d'herbe qui se transforma pendant que Hieï sortait la sienne de son fourreau et l'enflammait.
Kurama s'appuya contre le dos de Hieï. L'autre type attaqua mais il n'avait pas d'ouverture, lui et Hieï formant une boucle parfaite, dos à dos, chacun bloquant les attaques qui arrivaient dans leur périmètre.
Leur adversaire recula un peu.
« Je ne m'en tiendrais pas là. Je peux attendre. Ton ange gardien ne va pas rester éternellement avec toi ! »
Et il s'éclipsa.
Kurama s'effondra et Hieï le retint.
« Comment ça va ? Hé ! Kurama !
-J'ai mal…
-J'imagine…
-Où étais-tu ? Pourquoi tu n'étais pas là ? »
Les yeux du kistuné s'emplirent de larmes qui diluèrent lentement le sang. Ses mains agrippèrent le corps de Hieï.
« Je ne veux plus que tu partes ! Je ne veux plus que tu me laisses tout seul ! »
Hieï resta sans bouger un moment puis caressa lentement les cheveux poisseux de sang.
« Je suis désolé. »
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« Tu le dis si je te fais mal, je suis pas aussi doué que toi.
-Non, ça va. »
Kurama sentait les mains hésitantes de Hieï sur son corps. Le moindre effleurement le faisait souffrir mais il serrait les dents. Hieï s'était déjà occupé de sa jambe, et il lui nettoyait maintenant son bras gauche. Kurama retint un cri quand Hieï lui bougea lentement le bras.
« Mais dis-le si ça te fait mal, j'suis pas médium, moi, s'écria Hieï. On pourrait appeler Yukina, elle a un don de guérison…
-Non, c'est bon, je te dis.
-Ok… Heu, il faut que tu… que je te lave les cheveux. Je pense pas que tu pourras y arriver tout seul. »
Hieï observa la teinte rouge sur rouge qu'avait pris la chevelure de son ami.
« Oui, je veux bien de l'aide. »
Kurama tendit la main vers Hieï. Ce dernier la prit et l'aider à se lever et à marcher jusqu'à la salle de bain.
Kurama était à moitié nu, ce qui n'arrangeait rien.
« Fais comme si de rien n'était. Après tout, tu es son ami. C'est ce qu'il croit. Et je l'aide tout simplement parce qu'il ne peut pas le faire… Contrôles-toi ! »
Hieï installa Kurama dans la baignoire et fit couler l'eau.
« Tu vas te mouiller, fit Kurama. »
Hieï ôta son manteau. Kurama s'affaissa, sa tête disparut sous l'eau et Hieï plongea ses mains dans l'eau pour le sortir.
« Ça va ?
-…Touss… Oui, j'ai juste un peu de mal à ne pas glisser. »
Hieï enjamba le rebord de la baignoire tout en maintenant Kurama.
« Qu'est-ce que…
-Chut ! C'est bon. Appuie-toi contre moi. »
Et Kurama se laissa aller sur le torse de Hieï. Le démon tout en lui maintenant la nuque d'une main, prenait de l'eau dans l'autre pour la faire couler sur les cheveux de Kurama.
C'était à la fois un supplice et un vrai plaisir. Et ça prit beaucoup de temps.
Hieï entoura Kurama d'une serviette et le soutint jusqu'à son lit. Où il se sépara un peu à regret de lui. Il lui jeta un pyjama qu'il sortit de l'armoire.
« Tu peux prendre des vêtements toi aussi, dit Kurama en observant les habits trempés de Hieï. »
Hieï attrapa un sweet blanc, un jean et fila dans la salle de bain.
Kurama le regarda, attendri, les vêtements flottants, trop grands, autour du garçon.
Hieï, lui, regarda la chemise de pyjama de Kurama, elle était ouverte. Ce dernier n'avait pas pu attacher les boutons. Le démon s'approcha et les boutonna sans un mot.
« Merci. Hieï ?
-Hum ?
-Où… où étais-tu ?
-Chez Botan. J'voulais avoir des détails sur ta mission. Je pensais revenir quand tu sortirais.
Mais… Je suis désolé. Je…
-J'ai eu si… peur.
-Pardon.
-Ce type, le mec à la chaîne. C'est lui qui m'a…
-C'était lui ?! Tu t'en souviens. »
Kurama fit la grimace.
« Je me rappelle juste que j'aie eu peur. Vraiment peur. Et je ne crois pas que c'est un sentiment que je ressens si souvent. »
Hieï hocha la tête.
Kurama lui parla ensuite des propos du type. Auquel il n'avait rien compris.
« Attends ! Attends deux secondes ! Il a dit que tu lui avais volé quelque chose ?
-Oui.
-Pourtant, ta mission a été un échec. Je veux dire, tu devais ramener une âme mais tu ne l'as pas fait.
-Une âme ?
-Ouais, gardé par un monstre. Si c'est ce mec, alors ils l'ont drôlement sous-estimé.
-C'était lui. »
Hieï, couché sur son futon, se releva.
« Je… il me semble que je lui ai volé. Mais j'ai pas été assez discret. Il m'a poursuivi…
-Mais tu n'avais plus l'âme sur toi, t'es pas un amateur, tu l'avais planqué.
-Je crois.
-Mais tu ne sais pas où…
-Non. »
Hieï poussa un long soupir.
« Va falloir prévenir Urameshi. Et sans doute même Kuwabara. Pour ce genre de plan, il est utile. Très con mais utile. »
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La pièce n'était pas complètement dans l'obscurité. Kurama voyait très bien. Il comprenait alors d'où venait cette capacité. De ses pouvoirs de yohko. Il vit Hieï croiser les bras sous sa nuque, les yeux grands ouverts, fixant le plafond.
« Tu ne dors pas ? »
Hieï tourna la tête vers lui et Kurama eut la certitude qu'il le voyait aussi bien que lui.
« Et toi ? Tu n'y arrives pas ? T'as trop mal ?
-Non, c'est pas ça, je…
-Tu trembles. »
C'était vrai, Kurama tremblait sans pouvoir s'en empêcher.
« J'ai peur.
-Mais je suis là.
-Je sais mais si tu t'en vas…
-Je n'irais nulle part, fit Hieï en se relevant. »
« Je ne suis qu'un misérable abruti, se morigéna Hieï, je lui avais promis de rester près de lui et voilà ce qui arrive. Pas étonnant qu'il n'ait pas confiance. »
Il s'excusa encore une fois. Ce qu'il n'aurait jamais fait.
« Ne t'excuse pas, s'écria Kurama. Ce n'est pas de ta faute ! »
Puis le silence retomba.
« Je suis nul, pensa Kurama. Je devrais lui être reconnaissant et tout ce que j'arrive à faire, c'est le faire culpabiliser. Je ne lui ai même pas dit… »
« Merci !
-Hein ?
-Merci ! Je ne t'ai même pas remercié. Je… Tu m'as sauvé… Ce n'est pas de ta faute si je… si j'ai peur.
-Peut-être. Mais j'aimerais bien pouvoir faire quelque chose. »
Kurama respira lentement. Il savait qu'il n'avait pas le droit de demander ça mais il en avait envie. Il devait bien se l'avouer, il était attiré par Hieï. Et il se sentait en sécurité avec lui.
Un tremblement l'agita encore.
« Tu ne risques rien ici. Calme-toi !
-J'essaie mais… Hieï ? Tu ne voudrais pas… dormir avec moi… »
Kurama baissa les yeux mais il sentit que le regard de Hieï ne le quittait pas.
Avec un soupir, Hieï se leva.
« Fais-moi un peu de place… »
Kurama tenta de bouger mais sa jambe le faisait souffrir. Hieï le souleva pour le poser un peu plus loin et il se glissa dans le lit.
Il y avait suffisamment d'espace pour qu'ils ne soient pas collés l'un à l'autre.
« Je crois que ça le dérange. Mais ça y est, je tremble un peu moins. Si seulement je pouvais… »
La fragrance qui parvenait à ses narines était agréable. Un mélange de fleurs, d'herbes coupées, l'odeur de Kurama. Sous ses notes florales, Hieï distinguait aussi l'odeur métallique du sang.
« J'en ai toujours rêvé… Depuis le jour où je suis parti. A chaque nuit passée dans un taudis, chaque nuit passée à espionner, à surveiller, je rêvais de ce moment. Etre avec lui… Dormir dans ses bras. Je fantasmais sur le creux de son cou, là où je pourrais enfouir ma tête. Et sur son corps que je pourrais toucher, ses lèvres. Mais à l'époque, ces rêves avaient une chance de se réaliser… Au moins, il tient encore à moi. C'est mon nom qu'il a hurlé quand il s'est senti perdu. Et il a besoin de moi même si c'est juste pour être rassuré. Oh, non, qu'est-ce qu'il fait ?! »
Kurama avait bougé lentement pour venir appuyer sa tête contre la poitrine de Hieï. Son bras et sa main blessés vinrent se poser sur le torse du démon qui eut la respiration coupée.
« Kurama, chuchota-t-il ? Qu'est-ce que tu fabriques ? »
Mais seul un souffle paisible et endormi lui répondit.
Hieï passa la main dans les cheveux de Kurama. Et posa quelques baisers sur son front.
« Je suis là, mon cœur, pensa-t-il très fort. Je ne te quitterais plus. Tu sais que je t'aime. Tu le sais même si je te l'ai jamais dit. Et même si tu ne te souviens plus de rien, ce n'est pas grave tant que tu as besoin de moi.»
Kurama bougea encore un peu et se souleva pour mettre son visage à la même hauteur que celui de Hieï.
« S'il te plait, pensa le yohko. Fais-le. Je veux sentir tes lèvres sur les miennes. »
Et Hieï l'embrassa. Légèrement. Coupablement. Et le serra contre lui.
« Je suis un monstre. Je profite de sa crainte. Je suis un monstre… »
« Mon dieu, je me sens si bien. Cette sensation, ce sentiment. Je suis certain de les avoir déjà ressentis. Je l'aime… Je l'aime comme un fou. »
Et se sentant en sécurité pour la première fois depuis longtemps, Kurama tomba réellement dans le sommeil.
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Au petit matin, Hieï avait disparu. Kurama eut un moment de panique.
« Où est-il ? Il m'en veut pour cette nuit ? Sûrement. Il s'est rendu comptes que je ne dormais pas et il croit que… Mais je l'aime aussi. Alors pourquoi ? »
« Ha, t'es réveillé ?
-Yusuke ?
-Ouais. J'ai fait à bouffer mais je préviens tout de suite que c'est pas mon point fort alors… Tu veux de l'aide, là ? »
Kurama s'était levé difficilement. Il avait certainement besoin d'un coup de main mais…
« Non, c'est bon, j'y arrive.
-Ok, ne traîne pas, ça va refroidir. »
Kurama n'avait pas envie qu'Urameshi l'aide. Il ne voulait que Hieï. Il ne voulait que les mains de Hieï sur son corps.
« Où est Hieï ? demanda-t-il en s'installant à table avec une grimace.
-Dans le makai, pour récolter des indices.
-Tout seul ?
-Nan, avec Kuwa.
-Tous les deux ? Ensemble ?
-Ouais, le duo de la mort qui tue. S'ils se foutent pas sur la gueule avant, ils rapporteront peut-être des infos intéressantes. Hieï m'a demandé de faire le guet, au cas où le taré se pointerait. »
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« Hé le nabot ? Par où tu me trimballes là ? Hé, le nain, tu pourrais répondre ? »
Hieï s'accroupit sur le sol, observa quelque chose que Kuwabara ne voyait pas et se releva.
« Le nabot répondant au stupide nom de Hieï est prié d'ouvrir sa grande gueule pour répondre… Putain, t'es encore moins réactif qu'une solution chimique ratée…
-Ta gueule ! Tu me déconcentres. J'essaie de retrouver la piste de Kurama. Mais ce con de yohko est balaise pour effacer ses traces. Alors, tu la fermes et t'essaies de te concentrer un peu, toi aussi. Si tu veux pas que je t'y aide à ma façon.
-Ca va, ça va. »
Kuwabara se concentra quelques secondes.
« Je sens que dalle. Enfin, si je sens encore le sang… là où Kurama et l'autre se sont fightés.
-Je sais. On essaie de remonter la piste… Avant que Gendô ne le rattrape. Pour savoir où Kurama a planqué l'âme.
-Il n'y a aucune âme par ici.
-Concentres toi mieux.
-Non, j'suis sérieux. Il n'y a rien. Une âme, je la sentirais à des kilomètres, et là il y a rien. »
Hieï leva un regard suspicieux vers le grand ningen.
« Non, je t'assure. »
Puis Kuwabara ouvrit des yeux comme des soucoupes.
« Attends ! Gendô ?! C'est le nom du mec ?
-Et c'est moi qui suis pas réactif ?!
-Mais comment tu le sais ?
-Je le sais parce que j'ai écouté ce que Botan a dit tout à l'heure, contrairement à toi !
-J'étais un peu distrait. »
« On se demande par quoi ? pensa Hieï. Mais pourquoi Botan était venue avec Yukina aussi ? Je vais le buter ce con s'il arrête pas de baver sur ma sœur ! »
« Danger ! s'écria Kuwabara. »
Mais Hieï n'eut pas besoin d'avertissement. Il se déplaçait déjà avec aisance pour faire face à trois adversaires pendant que Kuwabara se prenait le quatrième.
Hieï évolua d'un rapide coup d'œil les trois démons qui l'entouraient. Des bandits sans grande envergure. Il ne sortit même pas son sabre. Il apparut brièvement dans le dos de l'un d'eux, le temps d'assener un coup puissant derrière la nuque, puis bougea aussitôt. Ce fut tout aussi facile pour le deuxième, il lui coupa la respiration avec un coup de poing dans le plexus.
Puis il attrapa le dernier à la gorge, le chef sans aucun doute.
« Qu'est-ce que tu nous veux ? Réponds !
-L'âme. On cherche l'âme. On voulait juste éliminer la concurrence.
-Pourquoi tu la cherches ?
-Pour… pour les pouvoirs qu'elle recèle.
-Quels pouvoirs ?
-J'en sais rien. Je sais juste que c'est puissant. C'est tout ce que je sais. »
Hieï resserra davantage sa prise et lâcha le démon, inconscient.
Kuwabara avait ligoté le sien à un arbre avec l'aide de son épée.
« Hé ! cria le grand roux. Tu sais ce que ça veut dire le partage ? Pourquoi tu t'en prends trois à toi tout seul ?
-Pour éviter qu'ils aient à souffrir de ton manque de style !
-QUOI ?!
-Ah, la ferme, on se casse. J'crois que Botan nous a pas tout dits. Et elle a intérêt à cracher le morceau… »
Kuwabara se tut en voyant l'air sombre de Hieï.
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« Ce n'est pas juste une sensation. Je crois que je commence à me souvenir…
-Vraiment ? De quoi ? »
Kurama était assis dans le fauteuil. Il souffrait un peu moins que ce matin mais ses traits étaient tout de même tirés et ses yeux avaient une lueur craintive.
« Je crois que je l'aime. Et je crois, non je suis sûr, que je l'aimais déjà avant.
-Hieï ? C'est ça ?
-Oui… Mais… C'est un garçon.
-Et alors ? demanda le docteur. Ça vous pose un problème ? Imaginons que ce soit une fille, ça vous semblerait normal à ce moment là ? »
Kurama regarda le médecin et éclata de rire.
« Qu'y a t-il ? »
Le kistune essaya de maîtriser le fou rire qui le secouait.
« Non, c'est juste qu'une seconde, j'ai vraiment imaginé… Et c'est… trop drôle ! Non, je crois que ça n'a pas d'importance. Je l'aime pour ce qu'il est. Que ce soit un garçon ne change rien.
-Et bien, vous avez répondu vous-même à votre question. Mais, et lui ? Est-ce qu'il vous aime aussi ? »
Kurama sentit une chaleur envahir tout son corps au souvenir de la nuit passée. Son corps contre le sien, les lèvres de Hieï sur son visage, le baiser.
« Oui…
-Vous l'a t-il dit ?
-Non…
-Et vous ? Lui avez-vous dit ?
-Non…
-Pourquoi ?
-Je ne sais pas. Je crois que j'ai peur.
-Peur qu'il ne vous aime pas vraiment ? Peur que vous vous soyez trompé ? »
Kurama réfléchit. Non, il était sûr que Hieï l'aimait.
« Non, ce n'est pas ça. Je suis sûr qu'on s'aimait avant que je ne perde la mémoire.
Mais j'ai peur de sa peur à lui…
-Il a peur ?
-Il sait que je ne me souviens plus. Et je crois qu'il pense que j'ai oublié aussi que je l'aimais. C'est pourtant la première chose dont je suis aussi sûr concernant mon passé.
-Rien d'autre ? Vous ne vous souvenez pas d'autre chose ? »
La crainte revint dans les yeux du yohko et il parla, à voix basse, les mots hachés, de l'homme qui l'avait attaqué. De cette chose qu'il avait cachée… Et de la douleur dont son corps se souvenait encore.
« Il y a quelque chose de bizarre. Je veux dire, vous n'êtes pas complètement humain, vous avez l'habitude de vous battre souvent, n'est-ce pas ?
-C'est ce qu'on m'a dit.
-Alors pourquoi un tel traumatisme ? Vous avez souvent dû frôler la mort auparavant sans que votre cerveau ne soit atteint ? Que s'est-il vraiment passé pour que vous en veniez à oublier pour vous protéger ? »
« Quelque chose d'atroce, pensa sombrement le yohko. Et je ne veux pas m'en souvenir. J'ai le cœur qui se serre rien qu'à l'idée que je pourrais me rappeler un jour. »
Yusuke n'était plus dans la salle d'attente. Il était dehors.
« Ah, ça y'est, t'as fini ? »
Cette crainte qui l'emplissait tout à coup, c'était la même, pas d'erreur possible. Mais pourquoi Urameshi lui inspirait une telle crainte tout à coup ?
« BOUGE DE LA, SALOPARD ! »
Deux Yusukes, identiques. Sauf que le deuxième qui s'était placé devant Kurama en protection était le vrai.
« Putain, je rêve ou c'est moi là ! »
L'autre eut un sourire sarcastique et tendit la main en avant. L'index pointé vers Kurama, les autres doigts repliés.
« Non ! Il peut pas… »
Yusuke poussa Kurama et bloqua le reygun de l'adversaire avec le sien. Il y eut une explosion lorsque les deux boules d'énergies entrèrent en contact.
« Tu es bien gardé, Kurama, fit la copie. Mais j'ai tout mon temps… »
Yusuke, le vrai, allait le poursuivre quand Kurama l'arrêta.
« Laisse ! Tout seul, t'y arriveras pas !
-Tu déconnes, j'vais me le faire ce sale copieur !
-Tu te crois plus fort que moi ? Tu crois que t'y arriveras ? »
Yusuke dut bien se rendre à l'évidence. Ce mec avait déjà battu Kurama, par deux fois. Alors, il était pas vraiment au niveau.
« J'y crois pas, il avait mon apparence. Et mon reygun. Ah, l'enfoiré ! C'est donc ça son pouvoir ! »
A suivre…
