Auteur : kaneda26

Origine : Yuyu Hakusho

Genre : Shonen ai, yaoi.

Couple : classique, Kurama et Hieï.

Disclamer : ben non, y sont pas à moi.

Résumé : Hieï s'est remis à grandir, ce qui lui cause quelques problèmes…

Titre : Que je ne puisse plus avoir peur.

Chapitre deux.

« Kazuma est là ! hurla Hieï, fou de joie. » Et il lui sauta dans les bras.

Kuwabara resta figé, complètement stupide, enfin, plus que d'habitude, sous l'étreinte du démon.

« Mais qu'est-ce qui lui prend ?

-Tu fais comme si c'était NORMAL, ok ? dit Kurama en lui lançant un regard lourd.

-Yusuke est là ! hurla à nouveau Hieï en changeant de bras.

-Yaouh, j'pensais pas que c'était à ce point, fit ce dernier, repoussant Hieï sans trop de brusquerie. »

Hieï courut vers Kurama et enfouit la tête dans son cou. Le renard lui caressa tendrement les cheveux.

« C'est quoi, demanda Kuwabara, un nouveau modèle ? Parce que, sans déconner, j'préférais quand même mieux l'ancienne version. C'est quoi ça, le modèle pot de colle ? On va quand même pas devoir lui faire des câlins toute la soirée…

-Ouuuuuhh, sniff…

-Ah bravo ! Tu l'as fait pleurer!

-JE NE PLEURE PAS ! Et lâches-moi !

-C'est toi qui t'es jeté dans ses bras.

-Tu veux mourir, peut-être.

-Tu veux me tuer avec un gros gros câlin !

-…

-Alors, il veut un gros câlin le petit ?

-Oui. Et puis, je veux que tu me lises une histoire et que tu me bordes. Et que…

-Putain, fit Yusuke, ça change toutes les combien de minutes ce truc. C'est…

-Déstabilisant, acheva Kurama. Pour lui aussi, tu sais. Il sait très bien ce qu'il fait, il se rappelle. Mais il n'arrive pas à lutter.

-Et pour toi ?

-Quoi, moi ?

-C'est pas évident pour toi non plus. » Yusuke regarda l'air surpris de Kurama.

« Non, ça va, j'ai obtenu un congé, donc ça va.

-Je parlais pas vraiment de ça…

-Il faut bien que je m'occupe de lui. Il n'a personne d'autre…

-Honnêtement, c'est une histoire de dingue ce truc, sans mauvais jeu de mots. »

Kurama sourit.

« Ca aurait pu être pire. Et puis, sa deuxième personnalité est plutôt attachante, non ? »

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C'était un cri puissant, haut perché et qui ne s'arrêtait plus.

« KURAMA-CHAAAAANNNNNNNN ! »

Le yohko sortit de son bain en quatrième vitesse, attrapant juste une serviette au passage.

« Qu'est-ce qui se passe ? Tu es tombé ? Tu t'es fait mal ?

-Non mais de quoi j'me mêle ? J't'ai rien demandé. »

Kurama soupira.

« Hieï, tu m'as appelé en hurlant.

-Je le sais bien ! T'étais pas obligé d'en tenir compte. Tu vas faire de lui, de moi, un gamin pourri gâté à force.

-Oh, ça fera peut-être une différence avec ton caractère habituel ? demanda Kurama ironiquement. »

Hieï lui jeta un regard que Kurama eut du mal à identifier.

« Je vais repartir dans les ténèbres. C'est sans doute mieux, non ?

-Hieï, il n'en est pas question. Qu'est-ce que tu feras si ta deuxième personnalité réapparaît ? Et que tu tombes à ce moment là sur un gros molosse ?

-Ca peut pas être pire qu'ici.

-Merci, répondit Kurama d'un ton sec. »

Hieï ferma les yeux quelques secondes.

« C'est pas ce que je voulais dire, lâcha t-il. »

« Bon sang, pensa Hieï, c'est tellement humiliant. Pourquoi j'ai envie de lui sauter dans les bras à chaque fois que je me transforme ? Et pourquoi il me repousse pas ? »

Hieï regarda Kurama longuement, l'avantage était qu'il n'avait plus à lever la tête pour cela.

« Je ne comprends pas…, dit-il lentement.

-Quoi ?

-Que tu n'en ai pas marre de… de tout ça.

-Ca m'arrive d'être à bout, quelquefois.

-Alors pourquoi tu lâches pas l'affaire ? Pourquoi tu continues si ça te gonfle ?

-Il y a eu des améliorations, ta deuxième personnalité apparaît moins fréquemment.

-Ce n'est pas ce que je te demandais ! »

Kurama regarda le jaganshi.

« Il ne comprend pas ? Vraiment pas ? C'est pourtant quelque chose qu'il ressent lui aussi. Il tient à sa sœur, à Yusuke, et sans doute un peu à moi, il l'a déjà prouvé. Alors pourquoi… »

Kurama continua à haute voix :

« Hieï, je… nous… nous tenons à toi.

-Comprends pas.

-Si tu connais très bien ce sentiment, tu l'as déjà expérimenté. Quand l'un d'entre nous était en danger, tu… tu as réagi comme si tu… t'inquiétais. Comme si on comptait pour toi. C'est tout simplement la même chose. »

« La même chose, mais de quoi il parle ? Si j'ai fait certains trucs, c'était par instinct, ça n'avait rien à voir avec un sentiment. Ces stupides ningens ramène toujours tout à des sentiments. »

« C'est complètement débile ce que tu dis, Kurama. Je te rappelle que j'agis toujours par intérêt. Si l'un d'entre vous s'était fait buter, ça aurait compliqué la suite, c'est tout. »

Kurama sourit. Hieï était bien trop fier pour avouer qu'il tenait à ses amis. Et il ne pouvait même pas se l'avouer à lui-même.

« C'est quoi ce sourire à la con ?

-Rien, rien. Tu veux sortir un peu aujourd'hui ? On pourrait passer voir Yusuke et Keiko.

-Pour que je m'humilie un peu plus en les collant pendant trois heures.

-Ils sont habitués, tu sais.

-PAS MOI ! »

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« Kuwabara, ça va ? »

Le jeune homme s'était plié en deux. Il se releva et demanda dans un souffle :

« Tu le sens toi aussi ?

-Ouais, répondit Urameshi. J'en ai la chair de poule. Ca m'était pas arrivé depuis longtemps.

-Moi, ça me donne envie de gerber. C'est… Putain, j'ai jamais ressenti une aura aussi infect ! »

Yusuke poussa la porte de l'appartement de Kurama. Il ressentit plus fortement l'aura profondément noire.

Kurama était écroulé dans le canapé. Des estafilades sanglantes, des brûlures ornaient son corps, ses vêtements étaient en lambeaux.

« Kurama ! C'est lui qui t'a fait ça ! »

Le yokho ouvrit ses yeux. L'émeraude avait perdu de l'éclat.

« Il ne l'a pas fait exprès…

-Tu veux rire ?

-Ce n'est pas lui… C'est pas lui… »

Kurama éclata en sanglots devant un Urameshi stupéfait.

« Il a… encore… changé.…, hoqueta le yohko entre deux sanglots.

-Où est-il ?

-Dans… dans la chambre. »

Yusuke se leva. Kurama l'attrapa par la manche.

« Ne lui fais pas de mal. Ce n'est pas lui… »

Le détective repoussa doucement Kurama.

En se dirigeant vers la chambre, il ressentit la puissance s'accentuer.

« Ne pas lui faire de mal ? Comment est-ce que je pourrais ? J'ai jamais eu autant la trouille. »

Kurama le suivait lentement. Kuwabara était derrière lui, prêt à le retenir s'il tombait.

« Ca va mal, continua Yusuke intérieurement. Je suis pas sûr de pouvoir faire quelque chose. C'est… »

Il poussa la porte de la chambre. L'aura emplissait toute la pièce, l'assombrissant. Yusuke ne distingua que trois yeux rouges qui le fixaient, suivant chacun de ses mouvements.

« Un mazoku… fit une voix grave, ou plutôt un demi-mazoku. Très intéressant, j'ai toujours voulu en tuer un…

-Hieï ? C'est Yusuke. Tu te rappelles? »

Un éclat de rire lui répondit.

« Oh oui. Je me rappelle. Si tu savais le nombre de fois où j'ai eu envie de te tuer. Et je crois que c'est pour aujourd'hui… »

Yusuke déglutit. Il n'était pas sûr d'être à la hauteur.

« …Hieï, murmura Kurama. C'est nous... Hieï.

-Tous ceux que j'ai envie de tuer, et de faire souffrir avant. » Hieï se leva lentement, ses yeux ne quittant pas Urameshi.

Ce dernier murmura :

« Kurama, j'le sens vraiment mal sur ce coup. Je suis pas sûr de pouvoir l'arrêter. Et encore moins sûr qu'on en sorte en vie. »

Kurama ne répondit pas, il s'appuya sur le mur, son corps heurta l'interrupteur et la pièce s'illumina.

Un hurlement de pure détresse s'éleva.

« NOOOOONNNNN ! »

Hieï se précipita sur Kurama, Yusuke ne fut pas assez rapide pour l'arrêter. Kurama ferma les yeux. Les pensées s'emmêlèrent dans son esprit.

« Il va me tuer… Je vais mourir. Mais si c'est lui… Alors tout est bien. Je pourrais me réincarner, être à nouveau près de lui. »

Et il sentit l'impact d'un corps contre le sien qui le fit tomber, des bras qui l'entourèrent et quelque chose de doux et de mouillé contre son torse.

« PAAARDOOONNN ! PARDONNES-MOI ! »

Kurama ouvrit les yeux et ses bras se refermèrent sur Hieï qui pleurait à chaudes larmes contre lui.

« Kurama-chan, pardon, je voulais pas, je voulais pas. »

Des sanglots longs et heurtés agitaient le corps du démon.

Kurama resserra son étreinte.

« Ce n'est rien. Ce n'est rien.

-Pardon. Pardon. Pardon. »

Mais la personnalité enfantine de Hieï ne pouvait pas s'arrêter. Les larmes coulaient sans discontinuer de ses yeux.

« Ne m'abandonne pas, supplia t-il. Je ne le ferais plus. Ne me laisses pas. Je t'en prie. »

Kurama réalisa tout d'un coup pourquoi cette personnalité avait fait son apparition. Pour combler un manque. Un vide profond. Quelque chose dont Hieï avait souffert sans jamais le dire.

« Je ne t'abandonnerais pas. Jamais. Je suis là. Ne pleures plus, c'est fini. Je t'aime, trésor, je serais toujours là. »

Yusuke et Kuwabara regardaient le yohko calmer Hieï par ces douces paroles. Ils se sentaient étrangement mal à l'aise, témoins de quelque chose qu'ils n'auraient pas dû voir.

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La tête de Hieï était posée sur ses genoux, il était profondément endormi. Une des mains du démon s'était agrippée à son sweet, comme s'il avait peur que Kurama s'enfuit pendant son sommeil.

« Je le préfère nettement comme ça, murmura Kuwabara. » Il regarda Hieï, des traces de larmes étaient encore présentes sur ses joues. Le démon était attendrissant ainsi.

« Je vais l'emmener chez le médecin humain qu'on m'a conseillé. Il faut… il faut qu'il réalise certaines choses pour que son état s'améliore, dit Kurama.

-Comme le fait qu'il éprouve des émotions lui aussi, pas seulement de la colère mais des émotions humaines.

-Oui, souffla Kurama.

-Comme l'amour qu'il a pour toi ? demanda Kuwabara. »

Kurama sursauta. Il n'aurait pas utilisé ce mot.

« L'amitié, tu voulais dire ?

Kuwabara secoua la tête.

« Non, non, je parle bien d'amour. Et pas seulement celui d'un gosse pour sa m… pour son père.

-C'est sans doute de la psychologie de bazar mais Kuwabara a raison, continua Yusuke. Je suis sûr qu'il t'aime. Comme toi tu l'aimes. »

Kurama se sentit rougir. Il maudit son corps humain à ce moment là. Mais Urameshi avait dit ça comme si c'était normal, sans aucun jugement.

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« Dr Sôma, bonjour, je suis Minamino. »

Le psy lui serra la main.

« C'est un cas assez difficile, continua Kurama, je ne sais pas si c'est dans vos compétences donc…

-Nous verrons bien, coupa le docteur. Voici donc mon nouveau patient. Comment t'appelles-tu ? »

Hieï se planqua derrière Kurama. Ce dernier l'attrapa par les épaules et le poussa un peu en avant.

« Tu peux répondre au docteur ?

-… Hieï.

-Bonjour, Hieï, je suis le docteur Sôma Hatori. Tu veux bien parler avec moi ? »

Hieï se blottit contre Kurama.

« C'est la deuxième personnalité donc je vous ai parlé. Apparemment, il est mal à l'aise avec les étrangers.

-Mais pas avec vous.

-Heu, non. Quand il est comme ça. Excusez-moi, docteur, je sais que normalement, une psychanalyse est quelque chose qui ne concerne que le patient mais…

-Sa troisième personnalité est plutôt inquiétante. Je comprends, il vaut mieux que vous restiez. »

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« Hieï, tu peux me dire ce que tu as dessiné ?

-…

-Tu ne veux pas en parler ?

-Tu m'as dit de dessiner, j'ai dessiné, il faut en plus que j'en parle. C'est quoi ces conneries. C'est vraiment un truc de ningen de discuter pour rien dire. »

Le docteur Sôma ne se laissa pas démonter.

« C'est toi que tu as dessiné, là ? Et ici, c'est Minamino-san ?

-Peut-être, répondit Hieï, mal l'aise. Qu'est-ce que ça peut faire ? C'est pas moi qui ai fait ce putain de dessin, c'est l'autre.

-Hieï, que ressens-tu pour Minamino-san ?

-… » Le démon se ferma complètement. C'était déjà la troisième séance. La première ne s'était pas bien déroulé, la personnalité enfantine de Hieï n'ayant pas voulu parler au docteur. La deuxième, ce fut Hieï lui-même qui fit des siennes. Il était resté sur le rebord de la fenêtre à regarder tomber la pluie. Il avait seulement dit quelques mots avant que la séance ne se termine.

« Pourquoi vous me filez pas des médocs et qu'on en finisse ? J'ai autre chose à foutre.

-Ce n'est pas aussi simple que ça, avait répondu le médecin. Il n'y a pas de traitement miracle.

-Et ça sera long ?

-Si vous ne voulez pas me parler, oui, en effet, ça risque d'être long. »

Enfin, lors de la troisième séance, Hieï et sa deuxième personnalité – qui s'était habitué au docteur – acceptèrent de jouer le jeu.

« C'est… un camarade de combat, un truc dans ce genre.

-Et tu ne le vois jamais dans d'autres circonstances ?

-Si, quelques fois.

-Pourquoi ?

-… Parce que je l'aime. »

Kurama eut un sursaut. Hieï ne pouvait pas avoir dit ça. Aussi calmement, comme s'il annonçait une évidence.

« Tu l'aimes ?

-Oui, continua Hieï en remontant ses jambes vers lui prenant une attitude si caractéristique de sa deuxième personnalité. Je l'aime beaucoup.

-Pourquoi ?

-Parce qu'il est gentil avec moi.

-Hieï, qu'as-tu ressenti lorsque tu as vu que tu avais blessé Minamino-san ? »

Le visage de Hieï se décomposa immédiatement. Et il se mit à trembler.

« Je ne voulais pas… j'avais peur…

-Peur de quoi ?

-…

-Hieï ?

-Qu'il m'abandonne lui aussi. »

Le docteur Sôma et Kurama échangèrent un regard. C'était classique. Le traumatisme de l'abandon. Classique et en même temps si compliqué. Hieï avait tellement peur d'être à nouveau abandonné qu'il avait repoussé toutes les émotions tels que l'amitié, l'affection… l'amour.

« Fais chier ! s'écria Hieï. Ce putain de gosse me rend malade ! Il est tellement sucré que ça en devient écœurant. Je n'ai pas besoin de ce sale kistune. Je n'ai besoin de personne ! »

Le côté que Kurama appréciait le plus chez le doc, c'est que les changements de Hieï ne le déstabilisait pas, il devait avoir l'habitude. Et il continuait comme si de rien n'était.

« Tu as pourtant dit que tu l'aimais.

-Oh oui, je l'aime. Je l'aime tellement que j'aie envie de le serrer contre moi, jusqu'à l'étouffer, de mordre ses lèvres, de lui arracher la langue.

-RECULEZ ! hurla Kurama au médecin. » Heureusement pour Hatori, Hieï ne se préoccupait que de Kurama.

« Et tes grands yeux verts… Les arracher pour les garder rien qu'à moi. Boire ton sang jusqu'à plus soif. »

Hieï s'était approché vers Kurama qui était resté assis sans bouger.

Ses lèvres articulèrent un « partez, partez vite » au docteur qui n'en fit rien.

Hieï posa ses mains sur le dossier, entourant le visage du yohko. Il glissa sa tête dans le cou de Kurama et murmura.

« Te dévorer… pour te garder rien qu'à moi. »

Kurama toucha la joue de Hieï avec douceur.

« Désolé, chuchota t-il. » Et il activa la plante qu'il avait préalablement fait ingérer à Hieï. Celui-ci reçut un grand choc, comme électrifié, une intense douleur sur le visage et son corps s'affaissa sur celui de Kurama.

« Pardon, murmura Kurama. Je suis désolé.

-Vous n'aviez pas vraiment le choix, dit le Dr Sôma. C'était… très intéressant.

-En quoi ? demanda Kurama, légèrement énervé. » Il avait dû infliger une attaque extrêmement puissante à Hieï et l'autre trouvait ça intéressant !

« Non, ce n'est pas ce que vous croyez. Je veux dire que… cette troisième personnalité a un point commun avec les autres. Que ce soit pour vous aimer ou pour vous tuer, c'est toujours vous la seul chose qui importe à ses yeux, Minamino-san. »

Kurama soupira. Ce soupir contenait une immense tristesse mélangée à quelque chose d'amer.

«J'irais plus loin en disant que cette troisième personnalité présente aussi le côté… disons, sexuel de Hieï et c'est encore vous qui êtes l'objet de son désir, conclut Hatori. Je crois que nous allons nous arrêter ici. »

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« Comment se passes la thérapie de Hieï ?

-Lentement.

-Ca donne pas vraiment de résultats ?

-Si mais… » Kurama baissa la tête.

Yusuke lui posa une main sur l'épaule.

« Et pour toi, ça va ?

-Oui, c'était sympa de la part de Kuwabara de veiller sur lui aujourd'hui.

-Tu m'étonnes ! T'as une sale tête, Kurama. Comme si t'avais pas dormi depuis huit jours.

-Je suis un peu fatigué.

-Hieï peut venir chez moi quelques jours si tu veux, ça te fera des vacances.

-Tu plaisantes ! Il pourrait s'en prendre à Keiko ou à ta fille.

-Bah, elles pourraient aller chez les parents de Keiko, c'est pas vraiment un problème.

-Je ne peux pas le quitter. Je… il va croire que je l'abandonne. Le Dr Sôma a dit qu'il y aurait probablement un déclic, un jour ou l'autre… Il n'y a plus qu'à attendre. Merci de ta proposition mais ça va aller.

Nous devrions peut-être rentrer, poursuivit Kurama, je ne veux pas qu'il s'inquiète. »

Yusuke le suivit, reprenant le chemin de l'appartement, ils n'étaient même pas sortis deux heures.

« Je ne crois pas avoir jamais vu ça, pensa t-il. Et je ne pensais pas que cela existait. Un amour aussi inconditionnel, aussi intense. Et je suis pas sûr que je voudrais ressentir la même chose tellement ça a l'air douloureux. Kurama ne vit qu'en fonction de Hieï, et c'est tellement exclusif que j'ai presque peur de le voir disparaître. Et si Hieï n'accepte pas ses sentiments bientôt, j'ai peur que cette histoire ne finisse très très mal. »

Yusuke regarda son ami, il était pâle, très pâle et ses grands yeux faisaient comme deux tâches vertes au milieu de cette blancheur spectrale.

« Et merde, je ne peux rien faire. Je ne peux strictement rien faire. »

Comme si Kurama avait entendu ses pensées, il dit :

« Merci Yusuke.

-De quoi ?

-D'être là. Ca fait du bien. » Les yeux du kistune s'étaient légèrement illuminés.

« C'est la moindre des choses, répondit le détective. »

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« Il a changé, son visage a changé, son aura a changé. C'était très léger mais je l'ai bien perçu, se dit Kuwabara en regardant Hieï. Il y a pas deux minutes, il avait son air boudeur et morose et quand Kurama est rentré, son expression a changé. »

En effet, comme si les choses s'étaient remises à leur place. La place de Hieï au côté de Kurama, c'était si évident que Kuwabara se demandait comment l'autre imbécile ne s'en était pas rendu compte.

« Bah, il paraît que c'est toujours ceux qui sont concernés les derniers à être au courant. Mais là quand même il est vraiment miro comme une taupe ! »

Puis tout d'un coup.

« Kurama-chan !

-Bonjour, trésor, tu as été sage avec Kazuma ?

-Oui, je crois.

-C'est vrai, ce mensonge ? rigola Kurama.

-Bof, on a passé notre temps à s'engueuler comme d'hab. J'préfère ça que lui faire des papouilles. »

Hieï était maintenant de la même taille que Kurama et c'était étrange de le voir se blottir dans les bras du yohko comme un enfant.

Urameshi et Kuwabara échangèrent un regard.

« Ca va mal finir, dit Yusuke mentalement. J'ai un mauvais pressentiment…

-J'en suis pas si sûr…, répondit Kuwabara sur le même mode télépathique. »

A suivre…