Auteure: Kittyélo
Spoiler: le tome 6
Disclamer:Persos, lieux à J.K.Rowling. Intrigue et nouveaux persos, à moi!
Chapitre 5
Et si on s'amusait?
Son rythme cardiaque s'accélérant soudain, il ouvrit ses grands yeux verts paniqués. La vision légèrement brouillée,Harry releva son torse sur ses coudes puis jeta un regard circulaire sur la pièce dont il était indéniablement prisonnier. Il ne se trouvait plus dans la cellule qui l'avait accueilli avant le dîner. Celle-ci, deux fois plus ambigüe, comportait deux petits monticules de paille miteuse, l'une d'elle étant occupée par un homme au regard vitreux et aux traits émaciés. Une bouteille vide à la main, il semblait ne même pas remarquer la présence d'Harry. Outre le mobilier précaire et l'odeur dérangeante émanant de l'étranger, la pièce était identique à celle qu'il avait quittée quelques heures plus tôt, ce qui laissait présager qu'il était toujours au même endroit. Après avoir inspecté sommairement sa couchette en paille, Harry se risqua à s'y asseoir. Il détailla l'homme à sa droite. Âgé d'une trentaine d'années, son corps meurtri et amaigri laissait cependant deviner les muscles puissants et la carrure impressionnante qu'il avait autrefois possédés. Ses yeux verts voilés de gris étaient immobiles dans la quasi obscurité et ses cheveux noir intense avaient été à moitié arrachés. En guise de vêtements, il ne portait qu'un haillon de pantalon et des plaies mal fermées.
Harry eut un mauvais présage quant à son propre avenir en observant le prisonnier. Il ne pouvait se résoudre à rester tapi dans l'ombre, impuissant, aussi décida-t-il d'essayer la seule chose en son pouvoir en ce moment: tenter de forcer la porte d'acier devant lui, seul accès vers l'extérieur. La totalité de la surface de la porte était lisse, aucune poignée, aucune vis, aucun boulon, aucun défaut ne lui permettait de tenter d'ouvrir la porte, il n'avait aucun appui, aucune chance de sortir sans avoir recours à la magie. Chose impossible, puisque, évidemment, on avait pris soin de lui retirer sa baguette un peu plus tôt. Retournant sur son lit de fortune, Harry convint avec lui-même qu'il allait devoir attendre les événements prochains avant de penser à agir, et régler un problème à la fois.
À commencer par la faim qui lui tiraillait les entrailles.
Après quelques heures qu'Harry avait passées à somnoler faute de sommeil ou d'activité plus enrichissante, l'homme en loques sursauta et tourna ses yeux qui ne voyaient plus vers le jeune homme qui lui tenait maintenant compagnie. Un vague sourire se dessina alors sur ses lèvres.
-Alors, le flo, que me vaut l'honneur de ta visite? Tu as refusé de devenir Mangemort, c'est ça?
-Entre autres, marmonna Harry.
L'homme rit gaiement, ce qui était étonnant vu sa situation, et tendit sa main meurtrie à l'Élu.
-Je m'appelle Hernie, ravi de te rencontrer, malgré le fait que nous ne nous reverrons sûrement jamais après que les Mangemorts soient venus me chercher. Quel est ton nom, jeune homme?
-Harry, répondit celui-ci en serrant la main d'Hernie.
-Potter? Sûrement... Ah bien, intéressant... Ce... fut... un honneur...de...
Et l'homme s'endormit dans un ronflement sonore. Ce fut donc avec les ronflements d'Hernie en guise de berceuse qu'Harry finit finalement par s'endormir.
Harry fut réveillé par le bruit de la porte massive qu'on ouvrait brusquement. Il se mit tout de suite en mode défensive, son cœur battant à la chamade. Quatre Mangemorts vêtus de noir entrèrent et deux d'entre eux empoignèrent Harry par les bras et le mirent sur ses pieds.
« Je suis capable de me lever seul, merci! » protesta mentalement Harry, mais aucun son ne sorti de sa bouche.
Ils le tirèrent hors de la pièce et l'un d'eux ferma la porte. Il y avait trois verrous sur la porte ; inutile de penser à la défoncer de l'intérieur comme Léa avait lamentablement fait. Ils le traînèrent le long d'un long corridor, puis un autre plus court, puis un interminable, puis encore un autre... Ils arrivèrent finalement devant une grande porte massive en granit. Celle-ci s'ouvrit sur une salle dans laquelle la maison des Dursley aurait pu se tenir au moins une douzaine de fois. Ici et là, de cercles de Mangemorts riaient un bon coup. Des hommes impossibles à voir se tenaient au milieu de ces cercles et poussaient des rugissements à vous glacer le sang. Des tables avec des courroies étaient installées près des murs et le sol était recouvert de taches rouges d'origine assez évidente : c'était des taches de sang. Harry déglutit. Ça ne s'annonçait pas bien du tout. Lorsqu'il mit un pied dans la salle, poussé par le Mangemort qui fermait la marche, une odeur nauséabonde l'assaillit et lui souleva le cœur. Ça sentait la pourriture et la sueur. Après quelques pas, il aperçu au fond de l'immense pièce un trône ou se tenait un homme tout de noir vêtu. D'où il était, il ne pouvait voir avec exactitude le visage de l'occupant du siège, mais il était facile de deviner qu'il s'agissait de Lord Voldemort en personne. Ils traversèrent la salle en contournant les petits groupes serrés de Mangemorts et finirent par arriver devantle pire ennemi d'Harry. Voldemort, les yeux brillants de plaisir et de pouvoir, ordonna qu'on lâche le prisonnier. Aussitôt Harry fut jeté à quatre pattes sur le sol et les Mangemorts se serrèrent en cercle autour de lui pour lui rendre toute fuite impossible. Harry se félicita pour le beau pétrin dans lequel il s'était mis.
-Ah, Potter ! Quel plaisir, vraiment, que de te revoir ! chantonna le Seigneur des Ténèbres. La nuit n'a pas été trop longue, j'espère !
Voyant qu'Harry ne daignait réagir à ses propos, le faux sourire du Lord s'estompa.
-Ah, Potter ! répéta-t-il. Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point la situation est délicieuse pour moi…
Ça, Harry pouvait se l'imaginer. Quelle plus belle satisfaction que de voir son ennemi à genoux devant soi, à sa merci ?
-J'avoue que je me surprends moi-même par mon génie. Le monde sera bientôt soulagé de tous ces Sang-De-Bourbe qui grugent leurs droits et leurs pouvoirs ! Maintenant que leur plus grand défenseur, Dumbledore, est anéanti, et que leur héros national est disparu, ce ne sera pas long avant que la panique s'installe, crois-moi.
Voldemort fit une pause.
-Maintenant, j'avoue que je me demande par quoi commencer avec toi. Habituellement, je laisse mes fidèles Mangemorts s'amuser un peu avec nos victimes avant de les tuer, mais avec toi, nous auront besoin de quelque chose de spécial, vois-tu. Il ne faudrait pas tuer le pauvre petit Survivant, qu'elle perte pour l'humanité cela serait…
Quelques Mangemorts eurent un rictus. L'un deux, répondant peut-être à un ordre silencieux de son maître, s'approcha et remit à terre Harry qui s'était relevé un peu plus tôt. Il pressa violemment la tête du brun contre le sol froid. Harry se retint de toute réaction. Il allait rester fier, quoi qu'il advienne.
-Doloris !
Le sort, venu du Seigneur en personne, frappa Harry comme une dizaine de couteaux affilés l'auraient fait. Harry ne put retenir un cri rauque, mais il s'efforçait à rester immobile, malgré l'envie irrépressible de se rouler par terre qui le submergeait. Voldemort mit enfin fin au sort en riant.
-Alors, Potter, on fait le fier ? Trop orgueilleux pour montrer sa douleur ? C'est un point que l'on doit te donner, tu as fait des progrès en matière de résistance depuis la dernière fois. Le portrait craché de ton salopard de père et de ton bon à rien de parrain !
Et sur ce, il cracha sur Harry. Celui-ci bouillonnait de rage, mais ne pouvait rien tenter contre Voldemort sans mettre sa propre vie en danger. Car il ne voulait pas mourir ici. Il voulait revoir Ginny. Il voulait l'embrasser encore une fois, la serrer dans ses bras, lui dire qu'il l'aimait… Il voulait parler Quidditch avec Ron, se faire sermonner par Hermione, aider Neville à retrouver son chemin lorsqu'il se perdait. Mais entendre Voldemort insulter ainsi deux des trois seules personnes de sa famille, c'était presque plus insoutenable que le sort Dolores.
-Mais bon, rien ne sert de s'emporter, n'est-ce pas ? Après tout, nous sommes ici pour s'amuser ! Et comme nos petits sorts ne t'amusent apparemment pas… Pourquoi ne pas essayer les jeux des moldus que tu aimes tant ? Comment s'amusent-ils déjà ? Ah oui ! Ils ont le fouet…
Un petit Mangemort s'avança vers son maitre et lui présenta le « jeu » en question. Voldemort le prit avec dignité et prit soin de vérifier que l'arme était bien à son goût avant de reposer son regard vers sa proie. Un demi-sourire mesquin se dessina sur son visage reptilien.
-Le fouet, oui, le fouet… Fonctionne-t-il ?
Un coup de fouet claqua et Harry sentit une ligne le brûler vivement sur le ventre.
-D'après moi, ce machin doit avoir un défaut de fabrication, déclara Voldemort.
Un autre claquement, puis un troisième. Harry avait les deux épaules un peu souffrantes, mais il ne donna aucun signe de faiblesse. Il n'allait pas laisser la chance à Voldemort de pouvoir se dire supérieur à lui. Il demeura impassible aux autres coups qui lui arrivèrent respectivement sur les bras, les jambes, puis quelques fois encore sur le ventre, malgré la douleur de plus en plus présente. Il pouvait, jusqu'à maintenant, contenir sa douleur, mais si Voldemort continuait ainsi, il ne pourrait garder sa dignité bien longtemps.
Les Mangemorts, eux, commençaient à montrer des signes d'impatience, même si voir Harry dans cette situation leur plaisait beaucoup. Ils voulaient s'amuser à leur tour. Voldemort, voyant leur impatience, se leva. Il vint placer sa tête à trente centimètres du visage de l'Élu. Lui soufflant son haleine putride au visage, il demanda à Harry s'il voulait bien jouer à la chasse avec lui et ses serviteurs, histoire de s'ouvrir l'appétit.
-Quoi de mieux qu'un peu de course avant un repas ?
Harry ne répondit évidement pas. Voldemort sembla se fâcher. Son poing vola et Harry se retrouva encore une fois à terre.
-Espèce d'impoli, tes idiots de moldus ne t'ont-ils pas enseigné que tu dois réponde lorsqu'on te pose une question ?
Profitant du fait qu'Harry soit à terre, il extériorisa sa colère en le fouettant sauvagement jusqu'à ce que son bras donne signe de fatigue. Harry, qui cette fois c'était protégé avec ses bras sous la force de l'attaque, sentit quelque chose de chaud couler le long de son abdomen. Blessé physiquement et psychologiquement, Harry ravala les larmes de douleur qui menaçaient de couler à flot et se releva péniblement, le plus fièrement possible. Voldemort eut un rictus et lui tourna le dos.
-Deux minutes, Potter. Vous avez deux minutes pour arriver à nous semer. Une minute cinquante-neuf secondes…
Les Mangemorts s'écartèrent pour laisser passer Harry, qui comprit immédiatement qu'il allait être la proie de la chasse. Il s'enfuit à toutes jambes.
Ouf, enfin! J'ai fini ce chapitre! Vous en pensez quoi? Le prochain devrait prendre moins de temps à publier!
