Un espoir perdu

Voilà l'une de mes premières fanfics. Elle est en deux parties que je publie ensemble.

Bien sûr, je ne possède rien de l'univers Roswell (même si j'aimerai bien )


Partie 1

Liz était assise sur son balcon, le regard perdu dans l'obscurité de la nuit. Elle pensait à Max, se demandait ce qu'il faisait, s'il pensait à elle autant qu'elle pensait à lui. C'était comme ça depuis qu'il était parti, il y a un an déjà. Un an qu'il était retourné sur Antar avec Isabelle, Michael et Tess. Un an qu'elle ne l'avait pas embrassé. Un an qu'elle n'avait pas entendu sa voix rauque qui lui disait à quel point il l'aimait. Un an qu'elle ne s'était pas blottie dans ses bras. Elle ne souriait plus. Ou ses rares sourires étaient emplis d'une immense tristesse. Elle vivait comme une automate. Sa seule raison de vivre était partie, emportant son cœur avec lui. Maria s'était doucement remise du départ de Michael et Kyle l'avait aidée. Mais Liz n'avait pas voulu de leur pitié, de leur soutien . La seule chose qu'elle voulait, c'était Max. Non, à vrai dire, la seule chose qu'elle voulait à présent, c'était arrêter de souffrir, arrêter de penser constamment à lui. Voilà ce qu'elle désirait le plus au monde à présent. Elle regarda une dernière fois les étoiles et porta une main à son pendentif. Cela venait de la planète de Max et il lui avait offert. Elle détacha son collier et pris une boite en carton posé à côté d'elle. Elle l'ouvrit et y déposa son pendentif au milieu au milieu des photos et de tout ce qui représentait son amour pour l'alien. Elle referma la boite et en même temps, perdit tout espoir d'un avenir avec celui qu'elle aimait, elle perdit tout espoir de le revoir un jour. Elle se leva et frissonna. Elle rentra dans sa chambre. Il n'était que 21heures mais elle se coucha. Allongée dans son lit, elle se sentit soudain légère et tout devint clair autour d'elle. Elle se sentit bien, étrangement bien. Tout était calme, sans qu'elle ne sache pourquoi. Elle regarda autour d'elle mais ne vit rien. Tout était blanc et infini. Elle aurait dû se sentir paniquée, mais elle ne l'était pas. Elle sentit une présence.

- Max !

La silhouette du jeune homme venait d'apparaître. Il marchait vers elle, d'une démarche nonchalante. Il était tout de noir vêtu. Liz le contempla. Ce n'était pas possible ! Max était sur Antar. Pourtant elle ne pouvait pas se tromper ! Elle s'avança vers son amour, vers celui qui était toute sa vie et qu'elle n'avait pas revu depuis un an. Il ne dit rien et l'enlaça. Elle se laissa aller à cette étreinte. Etre dans les bras de Max ! Elle en rêvait depuis tellement longtemps. Des larmes de joie envahirent ses yeux et elle se laissa aller. Max lui caressa doucement les cheveux. Elle leva vers lui un regard plein d'amour. Mais quand elle croisa son regard, son sourire s'effaça. Elle ne rencontra rien dans le regard de celui qu'elle aimait. Un sourire cruel apparut sur le visage de Max et il l'embrassa sauvagement, brutalement. Liz se sentit aspirée, elle voulut se débattre mais elle n'avait plus aucun contrôle sur son corps. Soudain, toute joie, tout amour pour Max la déserta, comme aspiré par le baiser de cette homme si dur. A la place naquit une haine sans nom pour celui qu'elle avait aimé, pour celui pour qui elle avait tout sacrifié, pour celui qui l'avait fait tellement souffrir. Quand Max se sépara d'elle, toute trace d'amour avait quitté le regard de Liz. Il n'y avait que cette étincelle de haine qui brillait dangereusement. Pour la première fois, Max prit la parole :

- Comment te sens-tu ?

- Merveilleusement bien. Répondit la jeune fille langoureusement.

- Alors mon travail est terminé.

- Tu peux prendre ta véritable forme maintenant. Je ne suis pas dupe.

Une lumière envahit Max et ses traits se changèrent. Son visage se durcit, son teint se hala, son regard devint plus sombre, plus dangereux. Liz s'approcha de lui d'une démarche féline. Elle posa une main sur son bras, se mit sur la pointe des pieds et embrassa fougueusement son partenaire. Puis, tout contre sa bouche, elle murmura :

- Merci de m'avoir libérée de Max Evans, Khivar.

- On se reverra Liz.

- Je n'en doute pas.

Le décors changea et Liz se redressa dans son lit. Un sourire apparut sur ses lèvres.

µµµ

QUELQUES HEURES PLUS TARD. PLAN D'UNE BOITE DE NUIT.

Les lumières multicolores étaient les seules à percer l'obscurité du lieu. La musique rythmée emplissait l'endroit. Les gens venaient ici pour danser, certainement pas pour parler. Dans un coin reculé, on pouvait aller se reposer près du bar. Mais la plupart des jeunes étaient sur la piste. La jeune fille attirait l'attention, dansant de manière provocante. Tout en elle provoquait. Son pantalon de cuir noir taille basse et son haut, de la même matière et de la même couleur qui s'arrêtait au-dessus du nombril et qui avait un décolleté plongeant. Ses cheveux bruns ondulaient au rythme de ses mouvements. Son regard était accentué par le eye-liner noir et sa bouche était mise en relief par le bordeaux foncé de son rouge à lèvres. Elle se frottait à ses partenaires masculins. La chanson s'arrêta et une musique plus douce s'éleva. La jeune fille jura et s'approcha du bar. Elle s'y installa et fut aussitôt accosté par un homme :

- Salut beauté !

Elle lui jeta un regard en biais et sourit, amusée. Le jeune homme se rapprocha. Son haleine sentait l'alcool. Il demanda :

- Je peux savoir ton nom beauté ?

Une main s'abaissa soudain sur l'épaule de l'homme. Le nouvel arrivant dit :

- Le nom de cette beauté est Liz, et elle est avec moi. Compris ?

- Fallait le dire tout de suite, mec !

Le jeune homme ivre s'éloigna immédiatement. Liz se tourna vers l'homme qui avait mis en déroute son soupirant :

- Je suis avec toi Khivar ? Je ne savais pas.

- Maintenant tu le sais.

Liz détailla Khivar. Il portait un pantalon noir et une chemise bordeaux. De toute sa personne émanait un magnétisme étonnant. Il était bien bâti, les épaules carrés. Son visage, dur avec une mâchoire carrée, ses cheveux noir jais et son regard aussi sombre que le reste de sa personne faisaient de lui une homme dangereusement attirant. A son tour, il la détailla et une lueur apparut dans son regard. Il lui lança :

- C'est bien trop bruyant ici. Allons dehors.

Sans attendre de réponse, il se dirigea vers la sortie. Liz le suivit, et certains regards se retournèrent sur son passage. Elle adorait ça. Elle attirait les hommes et provoquait la jalousie des femmes. Elle se retrouva dehors. Il faisait sombre et Khivar s'était stoppé. En une fraction de seconde, il se retourna et attrapa Liz. Il la plaqua contre le mur et s'empara violemment de sa bouche. Elle ne se plaignit pas et répondit avec la même violence. Les mains de Khivar se baladaient sur son corps, lui arrachant de petits gémissements, la plupart étouffés par les baisers de l'homme. Il l'embrassa dans le cou et lui mordilla l'oreille avant de lui murmurer, d'une voix rauque :

- Tu es à moi, Liz Parker.

Pour toute réponse, elle enfouit ses mains dans la chevelure brune de son compagnon avant de s'emparer fiévreusement de ses lèvres. Puis, elle se laissa guider jusqu'à l'appartement de Khivar où ils firent passionnément l'amour. Liz ne vit pas l'éclair bleu zébré le ciel avant de s'abattre sur la grotte du granilith.

µµµ

Maria et Kyle venait d'arriver au Crashdown. Ils devaient rejoindre Liz mais ils ne trouvèrent que ses parents. Nancy demanda d'une voix inquiète :

- Est-ce que vous avez vu Liz depuis hier soir ?

La gorge de Maria se noua et une boule se forma dans son estomac. D'une voix tremblante, elle demanda :

- Non, pourquoi ?

Elle vit Nancy jeter un regard désespéré à son mari. Jeff répondit :

- Elle n'a pas dormi ici cette nuit. Et pour ne rien vous cacher, nous nous inquiétons. Depuis que Max est parti, elle va si mal !

- Nous avons peur qu'elle ne fasse une bêtise. Continua sa mère. Si ce n'est pas déjà fait !

Et elle fondit en larmes. Jeff la prit dans ses bras et s'excusa avant de regagner son appartement, situé au-dessus du Crash. Il leur signala aussi que le restaurant serait fermé aujourd'hui. Maria jeta un coup d'œil à Kyle et demanda d'une toute petite voix :

- Est-ce que tu crois que…

- Qu'elle aurait pu faire une bêtise ? demanda Kyle. Il y a un an, je t'aurais répondu qu'elle n'était pas du genre à faire ça. Mais maintenant, je n'en sais rien.

Sans même se consulter, ils décidèrent d'aller voir dans la grotte du granilith. Au départ, Liz allait souvent là-bas, espérant revoir Max. Ses visites s'étaient espacées à mesure que son espoir diminuait. Ils prirent la voiture de Maria, et allèrent aussi vite que possible. Une fois à proximité de la grotte, ils coupèrent le moteur et Maria bondit hors du véhicule.

- LIZ ! hurla-t-elle

- Maria ! la coupa Kyle. Si elle est venue là pour faire une bêtise, je crois pas que l'appeler soit une bonne idée. Et puis il n'y a aucune voiture ! Comment veux-tu qu'elle…

- Maria ?

La voix interrompit Kyle qui resta bouche-bée. Maria se retourna et mit une main devant sa bouche pour s'empêcher de crier. Des larmes lui montèrent immédiatement aux yeux et coulèrent sur ses joues. Après quelques secondes, elle se précipita dans les bras de Michael. De son Michael. Kyle regarda la scène. Derrière les amoureux apparurent Max et Isabelle. Il fut vaguement déçu de ne pas voir Tess. Maria semblait avoir oublié la raison de leur venue, mais pas lui. Et il n'arrivait pas à se résoudre à saluer les extraterrestres. Pas après ce qu'ils avaient fait à Liz et à Maria. Il avait vu les deux jeunes filles complètement anéanties. Si Maria s'en était remise, c'était une autre histoire pour Liz. Il se racla la gorge et dit :

- Je ne veux pas briser ses retrouvailles touchantes, mais Maria, tu n'oublies pas quelque chose ?

Aussitôt la jeune fille se dégagea de l'étreinte de son amoureux et regarda Kyle. Ensuite elle regarda les nouveaux arrivants et demanda :

- Par le plus grand des hasards, vous n'auriez pas vu Liz dans la grotte ?

Ce fut Max qui parla cette fois-ci :

- Non. Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

Maria regarda Kyle. Le jeune homme comprit que son amie était incapable de dire tout haut ce qui se passait. Alors il prit les devant :

- Liz a disparu.

- Bienvenue à Roswell ! railla Isabelle

Max demanda, inquiet :

- Les skins ?

- Ça m'étonnerait. Répondit Maria. Ça fait un an qu'on en a plus entendu parler. En fait, on a peur parce que…

Maria ne dit plus rien, mettant Max au supplice. Il leva vers Kyle un regard désespéré et ce dernier continua :

- Parce que depuis qu'une certaine personne a quitté cette Terre, Liz n'a plus jamais sourit, ou recouvré un semblant de vie. Et que ses parents sont terrorisés à l'idée qu'elle n'ait pu mettre fin à sa vie.

Le regard de Max s'emplit de culpabilité. Isabelle s'approcha de son frère, jeta un coup d'œil à Michael qui avait enlacé Maria et dit :

- Et bah on va la retrouver. Et lui rapporter l'amour de sa vie.

Puis ils se dirigèrent vers la voiture de Maria, bien décidés à retrouver Liz.

µµµ

Liz s'étira langoureusement avant d'ouvrir les yeux. Le soleil inondait la pièce. Elle se leva et revêtit la chemise de Khivar qui traînait par terre. Elle s'aventura à la recherche de ce dernier. Elle le trouva dans un salon moderne mais accueillant, vêtu uniquement d'un jean. Il lisait le journal. Elle s'approcha de lui par derrière et l'embrassa dans le cou. Il se retourna et la fit s'asseoir sur ses genoux avant de capturer ses lèvres dans un baiser sauvage. Puis elle se leva, échappant à son étreinte et fit le tour de la pièce, laissant une de ses mains traînée sur les meubles du salon. Khivar la regarda faire et demanda :

- Comment te sens-tu ?

- Vivante. Répondit-elle en lui faisant un sourire. Bien plus vivante que je ne l'ai jamais été !

- Même quand tu étais avec Max ?

Un éclair de colère brilla dans les yeux de la jeune fille, et son sourire se fit plus dur quand elle rétorqua :

- Max ne m'a apporté que de la souffrance. Il est parti avec sa pétasse blonde en me laissant seule ici. Il payera un jour pour tout le mal qu'il m'a fait.

- Ce jour est peut-être arrivé. Lui dit Khivar en se levant.

- Max est revenu ? demanda Liz

- Oui. Mais maintenant, tu m'appartiens, et il va le comprendre.

- Et ça le fera souffrir. Autant que j'ai souffert quand il s'affichait avec sa pouffiasse ! Je ne sais pas ce que tu m'as fait Khivar, mais tu m'as délivrée. Et je ne t'en suis que trop reconnaissante. J'ai un regard nouveau. J'ai soif de pouvoir et de vengeance.

- Tu auras tout ce que tu veux. Avec moi. Max m'a tout pris et m'a chassé d'Antar. Alors moi je lui ai pris quelque chose de bien plus précieux. Toi.

- Toi et moi allons faire une équipe sensas.

Elle s'approcha de lui d'une démarche langoureuse et vint se mettre à cheval sur ses genoux. Elle l'embrassa en laissant balader ses mains sur le torse nu de Khivar. Puis elle le regarda dans les yeux, et lui dit d'une voix provocante :

- Fais-moi l'amour.

Khivar la regarda et s'empara de sa bouche avec ferveur. Il n'allait pas se le faire dire deux fois !

µµµ

Max, Michael, Isabelle, Maria, Kyle et Jim Valenti étaient réunis dans la salle du Crashdown. Ils avaient cherché Liz partout. En vain. Il allait bientôt être treize heure et il n'avait aucunes nouvelles. Max se faisait un sang d'encre. Il tournait en rond depuis une bonne demi-heure ce qui commençait à porter sur les nerfs des autres. Maria leur avait raconté tout ce qu'avait subi Liz et il s'en voulait tellement ! Tout ça était sa faute. La culpabilité le rongeait autant que l'inquiétude. Dans la petite salle du restaurant, personne ne parlait. Chacun était perdu dans ses propres pensées. Maria et Michael avaient eu une petite conversation et étaient de nouveau ensemble. Ils n'avaient jamais cessé de s'aimer et Max était pressé de retrouver Liz pour lui dire qu'il n'avait jamais cessé de l'aimer. Il allait tout faire pour qu'elle lui pardonne, pour qu'elle l'accepte à nouveau. Il voulait la voir à nouveau sourire. Il voulait qu'elle le regarde comme elle le faisait quand ils étaient ensemble, qu'elle l'embrasse passionnément. Que tout recommence comme avant.

- Mais où est-elle, bon sang ? s'exclama Maria Pourvu qu'elle n'ait pas fait de bêtises.

Kyle allait répondre quand la sonnette caractéristique de l'entrée résonna. Quand ils se retournèrent pour voir le nouvel arrivant, ils restèrent tous bouche-bée. Liz se tenait dans l'entrée, toute de cuir vêtu. Toute sa personne n'était que provocation.

- Liz ? ne pu s'empêcher de demander Max

La jeune femme lui sourit. Mais ce n'était pas un sourire de bonheur, ou de bienvenue. C'était un sourire empli de sarcasmes. Sur le même ton, elle lança :

- Bah quoi Maxwell ? Tu t'attendais à qui ? E.T. ?

Elle passa derrière le bar, mais ne se fit pas un milk-shake comme à son habitude. Non, elle se servit une bière. Jim Valenti intervint en la voyant faire :

- Je ne crois pas que tu ais l'âge pour boire Liz.

- C'est mon restaurant. Si vous n'êtes pas à l'aise, vous savez où est la porte. Répliqua Liz, le sourire aux lèvres.

- Liz, je ne sais ce qui t'arrive, commença Max, mais je voulais m'excuser pour tout le mal que j'ai pu te faire. Et…

- Et bla bla bla. Dit la jeune fille sur un air moqueur. Elle regarda autour d'elle et demanda : Qu'as-tu fait de ta pétasse blonde ?

- Liz ! s'exclama Isabelle.

-Ne joues pas les saintes nitouche Isa. Ça ne cadre pas avec ton passé de traîtresse. On dit qu'on ne peut effacer le passé. Alors chérie, à quand ton prochain coup d'état ?

Tout le monde la regarda, atterré par son comportement. Max s'approcha d'elle. Il ne la reconnaissait pas. Il jeta un coup d'œil à Maria qui lança :

- Elle n'était pas comme ça hier Max ! Je te le jure !

Il se tourna vers celle qu'il aimait et demanda, l'inquiétude faisant trembler sa voix :

- Qu'est-ce qui t'arrive, Liz ? Que s'est-il passé cette nuit ?

Liz partit d'un grand éclat de rire. Elle sortit de derrière le bar avec une démarche féline et s'approcha de lui. Elle posa une main sur son cœur et s'exclama d'un ton moqueur :

- « Elle n'était pas comme ça hier ! Qu'est-ce qu'il t'arrive Liz ? Que s'est-il passé cette nuit ? » son sourire disparut et son visage se fit plus dur. Comme c'est gentil de vous inquiétez pour moi ! Surtout toi Max ! Tu sais quoi ? Tu serais arrivé hier matin, je t'aurais sauté dans les bras en te disant que je t'aime. Mais maintenant je dis que tu m'as pourri la vie. Tu aurais dû me laisser crever le jour de la fusillade. Mais non, maintenant je suis là. Et tu sais quoi ? Je vais te pourrir la vie, autant que tu as pourri la mienne. Quant à cette nuit, si tu veux vraiment savoir, je me suis envoyée en l'air toute la nuit !

- Non Liz ! murmura Max, bouleversé.

- Si Max ! J'ai fait l'amour comme une bête. Et j'ai adoré ça. Je me suis senti vivante, pour la première fois depuis longtemps ! Et tu sais quoi ? Ce n'est pas toi qui m'as fait prendre mon pied.

Elle s'était rapprochée de lui jusqu'à se presser contre lui. Puis brusquement, elle se recula. Elle s'étira comme un chat avant de lancer, sur un ton jovial :

- Maintenant si vous voulez bien m'excuser, après la nuit que j'ai passé, j'ai besoin de me reposer. Passez une bonne journée !

Et elle quitta le restaurant pour monter dans sa chambre. Dans l'escalier, un sourire cruel apparut sur son visage.

µ

Dans le restaurant, Max se laissa tomber sur une chaise avant de se prendre la tête entre les mains. Maria, hagarde, fixait toujours l'endroit par où Liz avait disparu. Kyle et Michael gardait le silence. Ce fut Jim Valenti qui parla le premier et demanda aux extraterrestres :

- Est-ce que des skins vous ont suivit ? Quelqu'un savait-il que vous reveniez sur Terre ?

Isabelle regarda tour à tour son frère et son meilleur ami. Voyant qu'aucuns des deux ne comptaient répondre, elle commença :

- Sur Antar, on a apprit que Tess était…qu'elle avait tué Alex.

- Quoi ? s'étrangla Maria en détachant son regard de l'embrasure de la porte.

- Elle le manipulait pour le forcer à traduire le livre extraterrestre. Continua Max. Liz avait raison. Il a bien été tué par un extraterrestre. Elle était même plus proche de la vérité qu'elle ne le croyait.

- Quoiqu'il en soit, dit Isabelle, Tess avait fait un pacte avec Khivar. Mais on a réussi à prendre le contrôle et nous avons banni Khivar d'Antar.

- Où est-il allé alors ? demanda Kyle

Les trois extraterrestres se lancèrent un regard gêné qui n'échappa pas à Jim qui demanda :

- Qu'est-ce qu'il y a ? Allez-y, mettez cartes sur table !

Les trois adolescents se regardèrent et Michael lâcha :

- En fait, on ne sait pas où il est.

Maria devint blême et demanda :

- Comment ça vous ne savez pas où il est ?

- On sait où il n'est pas. Répondit Max. C'est à dire dans notre galaxie.

- Il n'est pas dans votre galaxie ? s'insurgea Kyle. Comment ça pas dans votre galaxie ?

- Notre galaxie est composée de cinq planètes et il n'est sur aucunes d'elles. Répondit Isabelle piteusement

- Vous voulez dire que votre ennemi juré, celui qui a déclenché une guerre qui a duré plus de cinquante ans et qui vous déteste cordialement, surtout toi Max, est sur Terre ? demanda Maria en se levant et en les fusillant du regard.

Ils acquiescèrent. Maria devint furieuse et lança :

- Et bizarrement, Liz pète les plombs ! Quelle coïncidence !

- Tu ne penses pas que…commença Isa

- Que quoi ? l'interrompit Kyle. Que votre ennemi juré soit venu trouvé refuge sur Terre et ai décidé de se venger en faisant je-ne-sais-quoi à Liz ? Le grand amour de votre très cher roi et aussi son ennemi juré ?

- Je crois que Kyle et Maria ont raison. Dit calmement Jim. Il se passe quelque chose avec Liz et le fait que Khivar soit ici ne peut pas être qu'une simple coïncidence.

Les extraterrestres fixaient le sol avec un air dépité. Ils se sentaient coupables. Les autres avaient raison. C'en fut trop pour Max. Khivar s'était-il vraiment emparé de Liz ? Etait-ce avec lui qu'elle avait passé la nuit ? Tout cela était à cause de lui ! Il n'avait fait que rendre leur vie plus compliquée. Il se leva brusquement en renversant sa chaise. Il prit sa veste et balbutia en se dirigeant vers la sortie :

- Je…J'ai besoin de prendre l'air. Oui, c'est ça. Prendre l'air. Désolé.

Et il sortit sous le regard de ses amis. Ils décidèrent de vaquer à leurs occupations avant de se retrouver le soir même au Crashdown. D'ici là, ils ne pouvaient rien faire. Chacun devait se retrouver seul pour réfléchir.

µ

A l'étage supérieur, Liz s'était dévêtue avant de se diriger vers la salle de bain. Elle était dans la cabine de douche, l'eau chaude ruisselant sur son corps. Soudain, l'eau devint glacée. Liz jura et voulut éteindre le jet mais son geste se figea. Une lueur verte passa dans son regard et elle s'effondra, secouée par des sanglots. Recroquevillée, elle basculait d'avant en arrière en murmurant :

- Mon Dieu ! Qu'est-ce que j'ai fait ? … Qu'est-ce qui m'arrive ? … Je vous en prie, aidez-moi !

Elle sortit brusquement de la cabine de douche et se dirigea vers les toilettes. Arrivée devant, elle se plia en deux sous la nausée qui l'a prit. Elle resta quelques minutes, ruisselante et tremblante. Une autre lueur passa dans ses yeux et elle se releva. Elle se regarda dans le miroir et dit à son reflet :

- Ressaisis-toi Parker et oublies Evans. Il ne t'apportera que des malheurs.

Et elle retourna dans la cabine de douche. Quand elle eut fini, elle alla dans sa chambre et s'allongea. Elle s'endormit en souriant à l'idée de la nuit qu'elle allait passer.

- Vous pouvez m'expliquez ce qu'on vient faire ici ? demanda Maria agacée.

Max, Isabelle, Michael, Kyle et elle se trouvait devant une boîte de nuit qui avait récemment ouvert à Roswell. Elle regardait les trois extraterrestres qui avaient insisté pour venir ici alors qu'ils devraient plutôt chercher Liz. Ce fut Isabelle qui répondit :

- On croit que c'est ici que Liz a passé la nuit. Ou une bonne partie de la nuit en tout cas.

Il était vingt-trois heures et la boîte était bondée mais ils réussirent à rentrer. Ils s'installèrent dans un coin tranquille au bar, guettant la présence de Liz dans la foule dense de jeunes se déchaînant sur la musique. Au bout d'une demi-heure, les nerfs de Maria étaient à vifs. Elle lança un regard découragé en direction de la piste et resta bouche-bée. Elle dégluti et dit :

- Les gars, je crois que Liz est là.

Elle montra du doigt une jeune fille qui dansait avec les hommes qui l'entouraient. Si on pouvait appeler ça danser ! Elle portait une mini-jupe en cuir noir, des bottes en cuir à talons et un top rouge. Elle se déhanchait au rythme de la musique et se frottait à ses partenaires. La plupart des hommes avaient les yeux braqués sur elle et les femmes l'auraient certainement abattue si elles avaient eu des fusils à la place des yeux. Max se leva, ne pouvant pas en regarder d'avantage. Il se dirigea d'un pas furieux vers Liz et l'attrapa par le bras avant de la pousser vers la sortie. Les membres du groupe les suivirent. Dehors, il lâcha brusquement Liz qui partit d'un grand rire. Elle s'approcha de lui et posa une main sur son torse et dit, d'une voix langoureuse :

- Vas-y Maxwell ! Enerve-toi, fais-moi mal ! T'en rêves !

Dégoûté, il recula comme brûlé par la main de la jeune femme. Il jeta son poing dans le mur derrière lui, ce qui fit sursauté Maria. Puis il se retourna et détailla la femme qu'il aimait. Il secoua la tête. Non, il n'aimait pas la femme qui se trouvait devant lui, l'aguicheuse. Il se sentait tellement coupable ! Mais à présent, une rage sans nom brillait dans son regard et dans son cœur. Il demanda d'une voix d'où perçait la colère et le dégoût :

- C'est Khivar qui t'as fait ça ?

Les autres membres du groupe n'osaient pas parler. Maria et Kyle attendaient la réaction de Liz alors que Michael et Isabelle savaient qu'ils ne devaient pas intervenir. En un an, ils avaient souvent vu les colères de Max et savaient qu'elles pouvaient être dévastatrices. Il était souverain, et l'avait montré à son peuple, avait combattu Khivar et rétabli l'ordre dans sa galaxie. Tout ça en surmontant la trahison de Tess et la perte de son fils. Isabelle était fière d'être la sœur de cet homme incroyable, mais elle avait appris à se taire quand il le fallait. Liz prit une pose provocante, pencha la tête et d'une voix boudeuse, demanda à son tour :

- Pourquoi ? Tu n'aimes pas ?

Max ne répondit pas. Son visage était impassible. Il était froid, distant. Mais son regard laissait apercevoir la froide colère qui l'habitait. Ignorant la question de Liz, il demanda :

- Où est-il ?

- Qui ? demanda innocemment Liz.

- Ne joue pas à ça avec moi ! prévint Max

- Quoi ? Tu vas me faire du mal ? Demanda la jeune femme, moqueuse. Tu m'aimes trop pour ça.

En une fraction de secondes, Max avait parcouru la distance qui les séparait, l'avait attrapé par les épaules et plaqué contre le mur. Kyle avait voulu s'interposer, mais Michael l'en avait empêché. Ils devaient laisser faire Max, ils n'avaient pas le choix. Ce dernier plongea son regard glacial dans celui de la brune provocante et dit, méprisant :

- Tu n'as plus rien de celle que j'ai aimée ! Tu n'es pas MA Liz. Celle que j'ai aimée, celle que j'aime encore et que j'ai eu le tort de laisser ici. Seule. Toi, tu n'es qu'une traînée !

Contre toute attente, un muscle tressaillit dans le cou de la jeune femme. Tous les regards étaient braqués sur elle. Tout le monde vit la lueur verte brillée dans ses yeux avant que des larmes n'apparaissent. Liz, la vraie, dit d'une voix suppliante, d'où perçait la peur :

- Max ! Je t'en prie, aides-moi ! Je ne contrôle plus rien ! C'est si dur, je…

Un autre éclair vert passa dans son regard et ses yeux se firent à nouveau plus dur. Elle repoussa brutalement Max et dit, tout en s'éloignant :

- Penses ce que tu veux Max ! Ton avis ne compte pas. Maintenant, excusez-moi, mais la soirée ne fait que commencer.

Ils la regardèrent s'engouffrer dans la boîte. Isabelle et Michael regardèrent Max. Kyle prit la parole le premier :

- On a tous vu son changement de comportement, pas vrai ?

- Khivar la manipule ! renchérit Maria

- Et quand je le trouverai, je le tuerai.

Ils se tournèrent vers Max qui venait de prononcer ses paroles d'une voix dangereusement calme et déterminée. Isabelle regarda son frère. Khivar avait fait le plus grosse erreur de sa vie en s'en prenant à Liz. Un frisson lui parcourut l'échine au souvenir du regard désespéré de la terrienne. Son frère s'éloigna et se fondit dans les ténèbres. Personne ne le suivit, tous habités par la sensation qu'ils devaient le laisser seul. Isabelle ne savait qu'une chose. Désormais, son frère n'aurait de repos qu'après avoir tuer Khivar et récupérer Liz.

µµµ

- Qu'est-ce qu'il y a, ma puce ?

Liz jeta un coup d'œil à Khivar avant de sortir du lit. Elle attrapa une chemise appartenant à son amant et s'en vêtit avant de se poster devant la fenêtre. Il était deux heures du matin, et les étoiles perçaient la voûte du ciel. Liz dit d'une voix basse, sans se retourner :

- Il sait que tu es à Roswell. Il sait aussi que c'est toi qui m'a rendu comme ça.

- Eh bah quoi ? demanda Khivar en enlaçant sa compagne et comprenant qu'elle parlait de Max. Il n'aime pas la nouvelle Liz ?

- Ça pour ne pas l'aimer ! Il a fait son grand numéro ! La voix de Liz se fit plus sérieuse et elle regarda dans le vague. Il est en colère et en a après toi.

- Ça je m'en doute ! répliqua-t-il en plongeant son regard gris acier dans les yeux de sa maîtresse. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je viens de te le dire. répondit-elle en détournant le regard.

- Oui, mais il y a autre chose. Allez ! Dis-moi ce qui te tracasse ?

- L'autre moi. La Liz d'avant.

- Et bien quoi ?

- Elle reprend le contrôle.

Khivar la lâcha et fixa un point, au loin. Il demanda d'une voix distante :

- Combien de fois est-ce arrivé ?

- Deux fois.

- Les autres t'ont vu ?

- Lors de la deuxième, j'étais avec eux.

Il ne dit rien mais une sourde angoisse venait de se loger au creux de son estomac sans qu'il ne puisse rien y faire. La plupart des personnes étaient trop faibles pour combatte le changement de personnalité. Khivar avait senti le point faible de la jeune femme, son envie de vivre sans Max, de se débarrasser de son amour pour lui. Il n'avait fait que manipuler son esprit, sa conscience pour faire que son vœu se réalise, en ajoutant une petite touche personnelle. Rares étaient les personnes qui arrivaient à combattre ce genre de manipulation, surtout quand elle étaient faites par lui. Et le fait que Liz ai ces brusques changements, surtout si peu de temps après sa transformation, l'effrayait plus qu'il ne le laissait voir. Il la sentit lui enlacer la taille et commencer à parsemer son dos nu de baisers. Il se retourna et la prit par les épaules avant de plonger son regard métallique dans le sien. Au début, ce n'était qu'une vengeance, mais il comprenait désormais pourquoi Max était tombé amoureux de cette fille. Chassant Max et l'avenir de ses pensées, il se concentra sur le moment présent et embrassa Liz tout en lui retirant sa chemise et en l'entraînant vers le lit.

µµµ

Michael et Isabelle étaient dans leur chambre d'hôtel, attendant le retour de Max. Ils parlaient de tout et de rien, mais évitait toujours le sujet « Liz ». Un silence gêné s'était installé entre eux, et Isabelle se décida à aborder le sujet tabou :

- Tu crois que Khivar est à l'origine du changement de comportement de Liz ?

Le jeune extraterrestre ne répondit pas tout de suite, fixant un point invisible sur le mur en face de lui. Puis il se passa nerveusement une main dans les cheveux avant de répondre :

- Je ne vois pas qui d'autre. Il a disparu et est le seul possédant un pouvoir assez grand pour faire ce genre de tour sur l'esprit.

Le silence retomba entre eux. Isabelle attendit quelques secondes, le regard plongé dans le lointain avant de demander :

- A ton avis, qu'est-ce que fera Max ?

Michael se leva et vint s'adosser au mur, près de la porte donnant sur l'extérieur. Il regarda la jeune femme blonde. Dans une autre vie, elle avait été sa femme. Ici, elle était sa sœur d'adoption comme il considérait Max comme son frère. Il avait passé tout sa vie auprès d'eux et les connaissait mieux que quiconque mais là, il ne pouvait prédire le comportement de Max. Alors, il poussa un long soupir avant de lâcher :

- Sincèrement, j'en sais rien, Isa. La seule chose que je sais, c'est que Max a changé en un an. Il nous l'a prouvé plus d'une fois. Il s'est imposé et on a vu que désormais, il vaut mieux l'avoir pour ami que pour ennemi ! A cette pensée, ils sourirent légèrement. Puis le visage de Michael redevint grave. Mais tu as vu Liz. Et tu as vu comment Max l'a traitée ! Si Khivar est à l'origine de ce changement et s'ils ont… enfin s'il en a profité pour…

- Coucher avec elle ? L'aida Isabelle

- Oui. Et bien là, je ne voudrais pas me retrouver à la place de Khivar ! Liz est toute la vie de Max. Combien de fois nous l'a-t-il répété ? Sur Antar, il ne parlait que d'elle quand il avait un moment de libre et quand son regard partait au loin, pas la peine de lui demander à qui il pensait. Il ne vit que pour elle. Je n'ai jamais vu un amour aussi fort.

- Moi non plus. Dit Isabelle.

Ils ne dirent rien, se contentant de repenser à ce qu'ils venaient de dire. Ils étaient toujours silencieux quand la porte s'ouvrit sur un Max fatigué, attristé. Il leur fit un bref signe de tête et ôta son manteau avant de se laisser tomber sur son lit. Isa vint s'asseoir à ses côtés et repoussa une mèche de ses cheveux bruns. Elle demanda, plus pour la forme que pour autre chose :

- Comment vas-tu ?

Le faible sourire que lui fit son frère lui fendit le cœur. Michael avait raison, Liz était tout sa vie. Son frère s'allongea sur le dos et fixa le plafond :

- A ma place, tu te sentirais comment ?

- Tu la récupéreras. Lui dit Isa

- Tu en es sûr ? demanda-t-il. Et si j'avais vraiment gâché sa vie en la sauvant ? Je ne lui ai causé que des ennuis, et j'ai pas arrêté de la faire souffrir. Peut-être qu'elle ai mieux sans moi.

Isabelle lança un regard désespéré à Michael qui semblait aussi surpris qu'elle par les paroles du jeune homme. Il vint se poster derrière sa meilleure amie et dit à Max :

- Ecoute Max. C'est pas facile, mais ne baisses pas les bras ! Khivar la manipule, et elle a réagit quand tu as vu que tu la méprisais. Donc, elle n'est pas perdue. Il faut que tu te battes, pour elle, pour toi, pour vous deux !

- C'est trop dur. C'est beaucoup trop dur. Je me bat depuis plus d'un an, et regarde où ça m'a mené. Tess a tué Alex, elle nous a trahi et mon fils est mort ! Et maintenant, je perd Liz !

- Tu ne l'as pas perdue ! s'exclama sa sœur qui était déchirée par la tristesse de son frère. Jamais elle ne l'avait vu comme ça, sur le point de baisser les bras. C'est comme ça, c'est tout. Mais là, tu dois te battre, une dernière fois. Et on est là. Pas seulement Michael et moi, mais Maria, Kyle et Jim.

Max les regarda et pensa à Liz. Et se revit avec elle. Comme il l'aimait ! Non, il n'avait pas le droit de baisser les bras. Liz était à lui, et Khivar allait le comprendre. Et il allait payer pour tout le mal qu'il avait fait. Il regarda sa sœur et son meilleur ami et leur dit :

- Merci. On dort, et demain, on prépare le plan de bataille. La dernière bataille. Et ce sera nous les vainqueurs.

Ils se regardèrent une dernière fois et se glissèrent chacun dans leur lit.

µµµ

Ils savaient qu'ils la trouveraient là. Max, Michael et Isabelle avaient parlé de leur décision de livrer la dernière bataille le matin même à Kyle, Maria et Jim qui les avaient immédiatement soutenus, souhaitant bien évidemment revoir leur Liz. Ils l'avaient attendue au Crash toute la journée, mais elle ne s'était pas montrée. Alors, le soir même, ils se retrouvaient tous devant la nouvelle boîte de nuit de Roswell. Ils allaient entrer quand ils virent deux silhouettes émerger de l'établissement avant de se rendre dans une allée plus sombre sur le côté. Alors que les autres doutaient, Max reconnu immédiatement la silhouette de Liz. Il fit un signe à ses amis pour le leur dire et ils suivirent le couple. Quand ils entrèrent dans la ruelle, le cœur de Max fit un bond dans sa poitrine. Liz était là, dans les bras d'un homme. Non, pressé contre le corps d'un homme qui l'embrassait à en perdre haleine. Et elle répondait à ce baiser ! Elle avait passé ses mains sous la chemise de l'homme alors que lui parcourait son corps avec les siennes. Max vit rouge et se jeta sur son rival. Il l'écarta brutalement de Liz et son visage se tordit sous le coup de la colère quand il cracha :

- Khivar !

Ce dernier partit d'un grand éclat de rire en remettant correctement sa chemise noir. Il coula un regard langoureux à Liz avant de se tourner vers son ennemi :

- Je te présenterai bien ma copine, mais il me semble que tu la connais déjà, non ?

Max tendit le bras et Khivar fut projeté violemment contre le mur de derrière. Aussitôt, Liz se précipita vers lui et l'aida tant bien que mal à se relever. L'homme la prit par la taille et se rapprocha du groupe avant de dire :

- Bah quoi ? Vous aimez pas ma copine ? Cette Liz là est bien mieux que l'autre, non ?

- Qu'est-ce que tu lui as fait ? demanda Isabelle en prenant son frère de vitesse.

- J'ai juste fait en sorte que ses vœux se réalisent. Répondit calmement l'interpellé.

Le visage de Max se fit méfiant, comme sa voix lorsqu'il dit :

- C'est-à-dire ?

- Tu crois que je peux changer une personne à ce point si elle ne le veut pas ? demanda à son tour Khivar. Tu ne comprends pas ? Je n'ai pas totalement changé Liz ! Je n'ai fait que lui donner un coup de pouce ! Elle ne voulait plus t'aimer, elle ne voulait plus attendre ton retour. Elle voulait vivre, arrêter d'être la fille amoureuse d'un homme parti avec une autre. Je lui ai juste permis de le faire, c'est tout.

Le visage de Max était devenu livide. Maria s'approcha de lui et le rassura :

- Ne l'écoute pas. Liz t'aime. Elle t'a toujours aimé. Oui, elle a souffert, mais elle ne perdait jamais espoir et savait que tu allais revenir, pour elle. Elle croyait en votre amour. Ne la laisses pas tomber maintenant.

Le jeune homme regarda alors Liz qui portait un pantalon en cuir bordeaux avec un top blanc. Il plongea son regard dans le sien en disant d'une voix forte mais légèrement tremblante :

- Je t'aime Liz. Je t'ai toujours aimé, et je t'aimerai toujours. Tu es toute ma vie. On s'est fait du mal trop longtemps. Je t'en ai fait trop. Arrêtons de se compliquer la vie. Je veux être avec toi parce que mon avenir, c'est toi et personne d'autre. J'ai beau avoir eu une vie antérieure, j'ai commencé à vivre quand je t'ai connu. Sans toi, je ne suis rien, je n'ai aucunes raisons de me battre, de vivre. Peu importe ce qui s'est passé, Liz. Oublions le passé. Je t'en prie ! Je t'aime tant !

Le groupe semblait avoir retenu son souffle et Khivar dit, méprisant :

- Tu cherches toujours à te battre mais tu n'as pas compris que cette bataille était vei…

Il s'arrêta. Liz venait de le lâcher. L'espoir avait rejailli dans le cœur de Max. Il la vit hésiter, le regard troublé. Elle recula jusqu'au mur derrière elle, et se prit la tête entre les main. Khivar s'approcha d'elle mais elle souffla :

- Va-t-en. Voyant qu'il ne bougeait pas : Tu m'as parfaitement comprise. Va-t-en ! Va-t-en ! Va-t-en !

Elle était tombée à genoux, les yeux remplis de larmes. Khivar la regarda puis regarda Max. il comprit qu'il avait perdu, et sans un mot, il quitta l'allée. Personne ne le suivit. Ils regardaient Liz, assise par terre, tremblante et secouée par ses pleurs. Maria s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Elle la berça comme on berce un enfant, ne trouvant pas les mots à dire pour apaiser sa peine. Max s'approcha à son tour, il lui prit la main mais elle la retira brusquement. Elle leva un regard voilé de larmes vers lui et dit d'une voix désolée :

- Je…je peux pas Max. Non, je peux pas. Je suis désolée. Je…je veux rentrer. Maria, s'il te plait, je veux rentrer chez moi.

- Non, ma douce. Tu viens dormir chez moi. Lui dit doucement sa meilleure amie. Que vont penser tes parents si tu rentres dans cet état ?

Liz ne dit rien, et acquiesça en silence. Maria l'aida à se relever et la soutint jusqu'à la voiture. Elle lui dit de l'attendre deux minutes et retourna vers le groupe. Elle alla enlacer Michael qui lui demanda :

- Tu veux de l'aide ?

- Non, Michael. Merci, mais non. Elle se tourna vers Max. Laisses-la s'en remettre. Je sais pas ce qu'elle ressent. Mais son regard est si triste ! Laisses-lui le temps de surmonter tout ça. Il va falloir y aller lentement avec elle.

Elle embrassa son petit ami avant de se diriger vers Max et de le pendre dans ses bras. Elle avança vers la voiture et fit un signe aux autres. Elle s'installa au volant, démarra et partit. Max fixait toujours la route par laquelle la voiture avait disparu dix minutes plus tard. Ce fut Michael et Isabelle qui le sortirent de son état de transe. Isabelle regarda son frère et se douta que lui aussi il allait falloir lui laisser du temps pour s'en remettre. Puis elle regarda Jim et elle comprit son inquiétude quand elle croisa son regard. Deux de ses amis étaient détruits et celui qui avait fait tant de mal était en fuite.

µµµ

Maria s'activait dans la cuisine. Il était presque midi et elle ne trouvait rien d'autre à faire pour se calmer. Heureusement sa mère était partie en croisière. Elle avait décidé de « s'accorder du bon temps ». Elle n'aurait pas pu mieux choisir son moment. La jeune fille jeta un coup d'œil en direction du salon et soupira. La sonnette de l'entrée vint briser le flot de ses pensées. Elle poussa un autre soupir, s'essuya les mains sur son jean noir et alla ouvrir la porte. Elle ne réussit même pas à sourire à Michael quand elle le trouva sur le seuil. Il lui déposa un rapide baiser sur les lèvres et entra alors qu'elle s'effaçait. Puis il demanda dans un murmure :

- Comment va Liz ?

Maria lui jeta un regard fatigué et dit :

- Elle n'a pas dormi de la nuit. Elle n'a pas parlé non plus. Elle a pleuré un bon moment, et depuis elle est recroquevillée sur le canapé à fixer un point invisible. J'ai beau essayé de lui parler, rien n'y fait.

Michael embrassa à nouveau Maria et accepta la tasse de café qu'elle lui proposa. Puis, alors qu'elle se dirigeait vers la cuisine, il entra dans le salon en se plaquant un sourire sur le visage et dit, d'une voix qu'il voulut joyeuse :

- Salut Liz !

Elle ne réagit pas, et continua à fixer un point qu'elle seule voyait. Le jeune homme la trouva très pâle. Elle avait troqué ses vêtements en cuir contre un jogging et un pull à Maria. Il commençait à taper nerveusement sur la table quand sa petite amie arriva avec un plateau et trois tasses à café. Maria poussa un soupir à fendre l'âme et s'assit sur la table basse, en face de Liz. Elle lui prit les mains et la supplia :

- Je t'en prie Liz ! Réagis ! Allez ma puce…

Liz retira brusquement ses mains et dit :

- Ne m'appelles pas comme ça !

Maria jeta un coup d'œil à Michael avant de reporter son attention sur sa meilleure amie et demanda :

- Ecoutes Liz, c'est dur, mais ce n'est pas en restant là que…

- Mais tu ne sais rien Maria ! éclata Liz en se levant. Tu ne sais strictement rien, alors ne viens pas me faire la leçon !

Liz s'engouffra dans la chambre de Maria et claqua la porte violemment. Michael regarda pauvrement sa petite amie et lui fit un faible sourire en lançant :

- Au moins, elle réagit.

Maria lui lança un coussin en pleine figure et soupira :

- Tu crois que c'est facile peut-être ? Je n'ai pas le cœur à plaisanter, Michael.

- Je m'en doute, ma puce. Dit le jeune homme d'un ton doucereux. Il l'attira à elle : Allez, viens là.

Elle vint s'asseoir sur ses genoux et enfoui sa tête dans le creux de son épaule. Il se mit à lui caresser les cheveux tendrement. Il aurait tant voulu que leurs retrouvailles se fassent dans d'autres circonstances ! Il déposa un baiser sur son front et elle leva vers lui un visage mouillé de larmes et dit :

- Michael, je suis désolée. Mais toute cette situation ! C'est trop !

- Chut, ce n'était pas ta faute ma puce.

- Je sais mais… j'aurais dû être plus proche de Liz, ne pas m'éloigner à cause de ses récriminations, insister ! Mais je ne voyais pas ce que je pouvais faire, et maintenant regardes ! Elle est complètement détruite ! C'est trop dur Michael, beaucoup trop dur.

Le jeune homme l'enlaça plus étroitement avant de lui répondre :

- Tu n'es en rien fautive dans cette histoire. Tu as fait ce que tu as pu. Et Liz s'en sortira, elle est forte. Il faudra juste un peu de temps. Du temps et de la patience. Et on est là cette fois-ci. Tu n'es plus toute seule.

Maria le regarda et l'embrassa, lui murmurant qu'elle l'aimait. Ils ne virent pas Liz, appuyée au chambranle de sa porte entrouverte. Elle aussi avait le visage ravagé de larmes. Elle ferma lentement la porte en rentrant à l'intérieur de la pièce. Elle était dans la chambre de Maria. Elle renifla et se dirigea vers une armoire qu'elle ouvrit. Elle fouilla en bas et trouva une paire de basket. Ça ferait l'affaire. Elle les enfila et se dirigea vers la fenêtre qu'elle enjamba. La maison était de plein pied et Liz se retrouva dans le jardin. Elle jeta un dernier coup d'œil dans la maison avant de s'éloigner. Elle marcha rapidement vers le Crashdown qui était ouvert. Elle passa par derrière et monta directement dans la salle de bain. Là, elle verrouilla la porte et se plaça devant le miroir. Elle se sentait si mal, si sale ! Elle revoyait sans cesse les instant passés avec Khivar et elle en avait la nausée. Il l'avait manipulée et en avait profité pour coucher avec elle. Elle était consentante, bien sûr ! Mais elle n'avait pas toute sa tête ! Il l'avait manipulée, la faisant haïr Max. Elle se dévêtit rapidement, entra dans la cabine de douche et ouvrit l'eau. Elle ne cilla pas sous le jet brûlant, et commença à se laver. Elle voulait faire partir toute trace de Khivar, même invisible. Elle voulait oublier, oublier leurs ébats. Elle se sentait si mal ! Elle se frottait frénétiquement, se fichant que sa peau soit devenue rouge et irritée. Elle avait mal, mais elle préférait souffrir plutôt que de sentir les mains, les caresses de celui qui avait été son amant. A bout de force, elle s'écroula par terre et pleura toute sa souffrance, toute sa peine, et toute sa haine.

- Elle n'est plus là !

Maria venait de revenir en courant dans le salon. S'inquiétant de la disparition prolongée de son amie, elle avait décidé d'aller la rejoindre. Mais elle n'avait trouvé qu'une chambre vide. Elle avait ouvert les autres pièces mais aucunes traces de Liz. Michael fut sur pied en un rien de temps. Il lui demanda où elle pouvait bien être et ce fut ce moment là que choisirent Max, Isabelle, Kyle et Jim pour venir aux nouvelles. Ils paniquèrent à l'idée que Liz ai pu faire une bêtise. Après tout, après l'épreuve qu'elle venait de subir et vu l'état dans lequel elle était, Dieu seul sait ce qu'elle pouvait avoir dans la tête. D'un commun accord, ils décidèrent de se rendre au Crashdown.

µ

Liz écoutait ses parents. Elle était restée trois quarts d'heures sous le jet brûlant et sa peau était rouge et douloureuse sous le jean et le pull large qu'elle portait. Ses cheveux mouillés cascadant sur ses épaules, elle avait rejoint ses parents qui lui faisaient une leçon de moral. Nancy et Jeff voulaient savoir ce qu'elle avait fait, mais Liz ne voulait pas leur en parler. Elle leur dit qu'elle avait eu besoin de décompresser, de changer mais qu'à présent, elle avait compris la leçon, que tout irait bien. Mais qui essayait-elle de convaincre ? Ses parents, ou elle-même ? Elle n'avait même pas prévenu Maria de son départ, et ne lui avait pas téléphoné. Elle devait se faire un sang d'encre mais elle n'arrivait pas à calmer ses parents, ou au moins à faire stopper cette ridicule conversation. Elle prit la sonnette d'entrée comme un cadeau du ciel. Sa mère soupira et se dirigea vers la porte d'entrée alors que son père, ne sachant plus quoi faire, alla s'enfermer dans son bureau. Liz détestait mentir à ses parents, mais que pouvait-elle leur dire ? Sûrement pas la vérité ! Ou ses parents ne lui laisserait que deux options : l'asile ou le couvent. D'ailleurs elle ne savait même pas qui elle essayait vraiment de convaincre, ou pour qui elle inventait toutes ses histoires. Elle en était là de ses pensées quand sa mère refit irruption, suivit de Max, Michael, Isabelle, Maria, Kyle et Jim. Liz leva les yeux au ciel et avant de quitter la pièce, sa mère lui lâcha :

- Et cette conversation n'est pas fini Liz Parker ! Tu dois comprendre que ton attitude était irresponsable et stupide. Tu nous as énormément déçus.

Nancy sembla guetter un réaction de la part de sa fille qui se contenta de demander :

- C'est bon, c'est fini ?

Sa mère leva les yeux au ciel, et sortit de la pièce. Maria fut la première à parler :

- Pourquoi tu es partie sans rien dire, Liz ?

L'interpellée haussa les épaules et se dirigea vers la table basse où elle commença à ranger les magazines éparpillés dessus. Exaspérée par le silence de son amie, Maria lui retira brusquement les livres avant d'éclater :

- Arrête ! Tu as passé la nuit à pleurer puis tu es restée dans un état léthargique le reste du temps ! Et puis tu disparais ! Comme ça ! Pouf ! Plus personne ! Je peux savoir pourquoi ? Non, je veux savoir pourquoi !

- Merci pour avoir été là, mais je ne peux pas répondre à une question à laquelle je n'ai aucune réponse. Répondit Liz

- Comment tu te sens ? se risqua à demander Kyle

- Mais j'en sais rien ! S'insurgea la jeune fille. Je ne sais pas comment je vais ! Je ne sais pas pourquoi je suis partie ! Je ne sais pas ce que je ressens ! Je n'en sais rien !

Ils gardèrent tous le silence et se fut Jim qui le rompit :

- Tu sais Liz, ce qui t'arrive est très dur, mais ce n'est pas en t'enfermant dans le silence que tu arriveras à t'en sortir. Tu as besoin de parler, même si tu ne t'en rends pas encore compte. Ce n'est pas facile, mais en gardant tout pour toi, les choses ne vont faire qu'empirer.

Elle ne dit rien, le regard à nouveau dans le vague. Puis elle se posta devant la fenêtre et le regard fixant toujours le vide, elle dit d'une voix faible :

- La vérité, c'est que je n'arrive pas à distinguer mes sentiments de maintenant avec ceux de l'autre moi. Quand Khivar est apparu pour la première fois, je venais de perdre tout espoir. J'étais triste et en colère. Je ne voulais plus souffrir, oublier les années passées, oublier Max, oublier à quel point je l'aimais. Et après, j'ai ressenti tant de haine, tant de colère ! Mais pourtant je n'étais pas triste ! Bien au contraire ! Mais maintenant, je ne sais plus. Tout s'embrouille dans ma tête. J'ai toutes ces images, toutes ces sensations ! Il y en a que je préférerais oublier d'ailleurs.

Max ne disait rien, sachant pertinemment qu'elle parlait des instants passés avec Khivar et à cette pensée, la jalousie lui étreignit le cœur. Il l'aimait, mais ce n'était pas lui qui avait été le premier à… Il secoua la tête, chassant les images de Khivar et de Liz qui lui venaient à l'esprit. Il entendit Liz demander, presque supplier :

- Laissez-moi seule, s'il vous plait.

Ils ne dirent rien. Jim et Kyle furent les premiers à partir, suivis de Maria et Michael. Isabelle regarda son frère. Il lui dit d'y aller, qu'il la rejoindrait dehors. Elle partit. Max se rapprocha de Liz. Il vint se poster devant la fenêtre à ses côtés et murmura :

- Je suis vraiment désolé Liz. Tout ça est de ma…

- Non Max. S'il te plait. Elle se tourna vers lui et tendit une main pour lui caresser la joue. Ses yeux s'emplirent de larmes. Ce n'est pas ta faute. Tu as toujours tout pris sur toi même quand tu n'avais rien à voir. Je savais les risques que je prenais en restant avec toi, en t'aimant. Elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa. Ce fut un baiser tendre qui ne dura que quelques secondes. Liz recula et retira sa main avant de se replonger dans la contemplation du paysage. Oui, je t'aime. Mais les souvenirs avec Khivar me hantent trop. Tout repasse en boucle dans ma tête, et j'ai l'impression de sentir ses mains sur mon corps. Et je me sens si sale ! J'ai tellement honte que ça en est douloureux. J'ai besoin de temps.

- Et je t'attendrai. Répondit simplement Max. Je t'attendrai aussi longtemps qu'il le faudra Liz Parker car je t'aime.

Sans rien ajouter, il la laissa seule avec ses pensées. Malgré les peurs qui s'étaient nichées en lui, il avait foi en l'avenir. Un avenir meilleur, un avenir plein de bonheur, auprès de Liz. Peu importe les épreuves, il garderait espoir.