Un espoir perdu
Voilà la seconde et dernière partie...
Ai-je besoin de rappeler que l'univers de Roswell ne m'appartient pas?
Bonne lecture!
Partie 2
Elle reprenait goût à la vie. Peu à peu, elle apprenait à accepter ce qui s'était passé, à s'accepter. Elle passait moins de temps sous la douche, ou se contrôlait. Avant, elle restait sous le jet d'eau brûlante et se frottait, espérant faire disparaître toute trace de Khivar. Pour Liz, c'était comme une obsession. Une fois dans la salle de bain, elle ne se contrôlait plus. Mais maintenant, elle pouvait y aller sereinement, sans avoir peur de ressortir avec la peau rouge, irritée et douloureuse. Elle avait aussi recommencé à se regarder dans une glace sans être prise de sanglots, ou aveuglée par les images d'instants passés avec celui qui était désormais son ennemi. Puis elle dormait mieux la nuit. Avant, elle se réveillait en sueur, terrifiée et honteuse avant d'éclater en sanglots. Et elle pouvait aussi être dans la même pièce que Michael, Isabelle et Max sans se sentir mal, sans se sentir sale. Oui, elle reprenait peu à peu le goût à la vie. Durant la première semaine, elle voulait mourir, pour oublier, pour s'oublier. Mais elle avait surmonté tout ça. Grâce à ses amis, à Maria et à Kyle qui étaient restés à ses côtés même quand elle s'en prenait à eux, quand ses paroles dépassaient ses pensées, quand elle voulait faire souffrir les autres autant qu'elle souffrait. Elle leur en était reconnaissante.
Cela faisait trois semaines à présent que Liz était redevenue elle-même. Trois semaines que la manipulation de Khivar avait cessé, qu'il avait disparu de Roswell, mais pas de sa vie. Non, son souvenir était trop présent, car ce qu'elle n'avait pas dit à ses amis, c'est que quand elle était avec lui, quand elle était dans ses bras et qu'il lui faisait l'amour, elle aimait ça. Oui, elle se sentait bien, désirée. Elle se sentait différente. Et même maintenant, après avoir recouvré ses esprits, il lui arrivait parfois de vouloir être à nouveau dans ses bras, se sentir à nouveau aimée. Bien sûr elle l'était avec ses amis et avec Max. Mais c'était différent avec Khivar. C'était plus… physique. Elle ne pouvait pas l'expliquer. Et quand elle se surprenait à vouloir se retrouver dans ses bras, elle se sentait mal. Elle se sentait coupable, se détestait. Elle avait honte. Mais ça, personne ne le savait.
Ses relations avec ses parents étaient des plus tendues. Ils la surveillaient constamment depuis sa période de « rébellion ». Ils lui demandaient sans cesse où elle était, ce qu'elle avait fait, avec qui. Elle les comprenait, elle aurait fait la même chose à leur place. Ils ne savaient pas l'identité de Michael, Isabelle et Max. Ils ne savaient pas ce qu'était sa vie depuis les trois dernières années. Ils croyaient tout savoir mais en fait, ils ignoraient tout. Et que pouvait-elle leur dire ? Rien.
Quant à Max, leurs rapports étaient ambigus. Il lui avait clairement dit qu'il l'attendrait mais elle ne savait pas quoi faire. Comment pouvait-elle retourner avec lui si elle pensait encore à Khivar ? Tout était si compliqué ! Elle avait attendu Max toute sa vie. Et maintenant qu'il était là, qu'il lui disait qu'il l'aimait, elle n'osait pas, ne savait pas quoi faire, restait indécise. Elle aurait voulu que tout soit plus simple. Dans un monde meilleur tout aurait été plus simple.
Ce jour-là, elle devait rejoindre le groupe chez Michael. Elle arriva la dernière. Ils étaient tous là et elle leur fit un grand signe de la main en guise de salut. Puis elle alla s'asseoir en tailleur près de la table basse. Elle regarda Michael et Maria. Le jeune homme tenait sa petite amie par la taille et lui jetait des regards pleins d'amour. Et bizarrement, un autre regard vint se superposer à celui de Michael mais Liz ne pu dire de qui il s'agissait. Elle secoua la tête, repoussant ces impressions stupides. Isabelle parlait d'Antar, de ce qu'elle aimait là-bas et Liz croisa le regard de Max. Ce regard qu'elle aimait tant, ce regard à travers lequel elle s'était vu belle pour la première fois, trois ans plus tôt. Elle lui sourit et il lui fit de même en retour.
- Alors, vous en dîtes quoi ?
Liz sortit de ses pensées et regarda Isabelle qui venait de parler. Elle voulut lui demander de lui répéter ce qu'elle venait de dire mais Max fut plus rapide. Sa sœur secoua la tête, puis sourit avant de répondre :
- Je proposais de faire une sortie à Las Vegas. La dernière fois, cela avait tourné court. Mais maintenant on est tous majeurs et surtout, on est en vacances ! Alors, vous êtes partant ?
Tous acceptèrent avec enthousiasme. Ils parlèrent longtemps de ce qu'ils allaient faire, s'organisèrent et décidèrent de partir la semaine suivante. Liz les regarda tous. Elle tenait tellement à eux. Ils n'avaient fait aucunes remarques sur son histoire avec Khivar, n'avaient même pas posé de questions, la sentant trop fragile. Mais ils auraient pu le faire, lui demander ce qu'elle lui avait dit. Non, ils avaient fait comme si de rien était. Finalement, ils se séparèrent. Liz rentra chez elle. Elle retrouva ses parents, leur parla de choses banales, puis monta dans sa chambre. Elle s'allongea sur son lit, prit un livre et commença à lire. Mais quelques minutes plus tard, elle sombrait dans un sommeil profond.
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Liz ouvrit péniblement les yeux. Sa chambre était plongée dans le noir. Dehors, la nuit était tombé depuis longtemps et les étoiles perçaient la toile noire que formait le ciel. Elle se demanda pourquoi elle s'était réveillée et jeta un coup d'œil à son réveil. 5 :13 a.m. Elle ferma les yeux, espérant se rendormir quand elle comprit ce qui l'avait réveillé. Elle eut juste le temps de bondir hors de son lit et de courir vers les toilettes avant que ses nausées se transforment en vomissements. Elle ressortit de la salle de bains une demi-heure plus tard, le teint pâle. Elle se recoucha, encore barbouillée.
Maria s'amusait comme une folle ! Bon, elle perdait de l'argent, mais pas son sourire. Liz la regardait, rayonnante. Ils étaient tous arrivés la veille à Las Végas. Michael et Maria partageaient une chambre, Isabelle et Liz une seconde et enfin Kyle et Max une troisième. Elle se trouvait avec sa meilleure amie devant une machine à sous. Maria était captivée et nullement découragée par ses échecs répétés. La jeune femme brune regardait la blonde qui ne se souciait plus d'elle. Liz avait mal à la tête alors elle décida de laisser son amie seule et de faire un tour. Les lumières aveuglantes et les tintements assourdissants ne faisaient qu'amplifier sa migraine. Elle savait qu'il y avait un jardin quelque part dans l'hôtel, là-bas, elle serait tranquille. Elle chercha l'espace de verdure une bonne dizaine de minutes avant de le trouver. Il était 18 heures, et le soleil commençait à perdre de son intensité. Elle marcha dans les allées jusqu'à trouver un banc, un peu à l'écart. Elle s'y assit et ferma les yeux.
- Salut Beauté.
Liz frissonna et ouvrit les yeux en entendant cette voix qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle cessa de respirer. Khivar se tenait devant elle, en jean usé et T-Shirt blanc, plus beau que dans son souvenir. Elle ne s'y retrouvait plus dans tous les sentiments contradictoires qui bouillonnaient en elle. Peur, panique, dégoût. Mais aussi excitation et joie. Elle referma les yeux, espérant qu'il s'en irait. Mais elle sentit sa présence quand il se rapprocha et frissonna quand il s'assit et que leur cuisse se frôlèrent. Elle souffla d'une voix torturée :
- Vas-t-en. S'il te plait, vas-t-en.
Il n'écouta pas et elle rouvrit les yeux. Il était si près d'elle ! Il la fixait avec ses yeux métalliques, faisant courir sur son corps un regarddans lequel brillait une lueur de désir que Liz y avait souvent vu auparavant. Elle s'en voulut quand elle sentit son corps répondre à ce regard si troublant. Conscient de son trouble, Khivar dit d'une voix rauque :
- Tu es encore plus belle que dans mon souvenir, ma puce. Tu as d'ailleurs plus de formes on dirait, non ?
Son regard s'attarda sur sa poitrine et Liz se sentit parcouru de frissons. Elle décida de l'ignorer mais n'y parvint pas. Il caressa son bras nu du bout des doigts et elle se tendit. Il continua :
- Tu te rappelles de nos ébats ? En tout cas, ton corps semble s'en souvenir. Quand Max t'embrasse, le fait-il aussi bien que moi ?
Il parut sentir sa confusion et s'exclama d'un ton moqueur :
- Non ! Ne me dis pas que Max et toi n'êtes pas ensemble ?
Elle ne répondit pas, mais il comprit qu'il avait visé juste. Elle ne pu en supporter plus et elle se releva. Il sauta sur ses pieds, la retint par le bras et elle se retrouva bientôt contre son torse. Pour la deuxième fois en quelques minutes, elle retint son souffle. Leurs lèvres étaient à quelques centimètres et Liz était partagée entre l'envie de le gifler et celle de l'embrasser. Finalement, il posa ses lèvres sur les siennes dans un baiser très doux. Mais elle résista, refusant de répondre à son baiser. Les lèvres de Khivar se firent plus dures et plus insistantes. Des images affluèrent dans l'esprit de Liz et sans qu'elle ne puisse rien y faire, elle céda et répondit au désir de son amant qui n'hésita pas une seconde et approfondit son étreinte. Le corps de Liz devint brûlant à mesure que les mains de Khivar le redécouvraient. Finalement, il s'arrêta, laissant la jeune femme pantelante, à bout de souffle. Il lui mordilla l'oreille et elle laissa échapper un petit gémissement. Le jeune homme lui glissa à l'oreille :
- J'ai l'impression de redécouvrir quelqu'un d'autre. Tu as pris des formes et ta peau est plus douce, et elle a un teint de pêche. Si tu avais des nausées et des migraines, je croirais presque que tu es enceinte.
Ces paroles firent l'effet d'une douche froide à Liz qui s'écarta brusquement. Elle le regarda et n'eut pas la force de le gifler. Pourtant son air hautain et son sourire insolent auraient rendu n'importe qui furieux. Mais la jeune femme porta une main à son ventre et une autre à ses lèvres avant de prendre la fuite. Resté seul, Khivar murmura :
- Eh oui, ma puce. Si tu croyais te débarrasser de moi aussi facilement, tu t'es lourdement trompée.
Arrivée à hauteur de l'hôtel, Liz s'exhorta au calme. Elle respira profondément et ralentit sa course folle. Dans le miroir de l'ascenseur, elle vit que ses cheveux étaient en désordre et que ses pommettes avaient rosi. Elle fixa son ventre. Non, ça ne pouvait pas être possible. Il devait se tromper. Elle sursauta quand les portes s'ouvrirent. Elle sortit dans le couloir et s'avança vers sa porte. Elle l'ouvrit doucement, voulant savoir si Isabelle était là ou non. Mais sa colocataire était absente. Elle entra, referma la porte qu'elle verrouilla et fonça dans la salle de bains. Là, elle fit couler l'eau, non pas pour cacher le bruit de ses sanglots, mais parce qu'étrangement, le bruit de l'eau qui coule l'apaisait. Khivar aurait dû sortir de sa vie. Il n'aurait jamais dû revenir. Et il n'aurait jamais dû lui faire cet effet ! Elle n'était plus manipulée, il ne la contrôlait plus. Alors pourquoi désirait-elle tellement qu'il l'embrasse ? Elle voulait l'oublier une bonne fois pour toute. Mais le pourrait-elle si elle portait son enfant ? Et comment réagiraient les autres ? Si elle attendait réellement l'enfant de Khivar, ce dernier ne la laissera jamais partir. Elle en était certaine. Elle sursauta quand elle entendit du bruit dans la chambre. Isabelle ? Peut-être. Mais cela pouvait être aussi Khivar. L'aurait-il suivie ? Elle éteignît l'eau et ouvrit la porte. Elle tomba nez à nez avec Max. Elle lui fit un faible sourire qui l'alarma aussitôt :
- Liz, ça va ?
- J'ai juste mal à la tête.
Elle ne voulait pas en rajouter en lui parlant de Khivar. Mais était-ce lui ou elle qu'elle ménageait en lui cachant la présence de leur ennemi ? Elle se dirigea vers le canapé et se laissa tomber. Il vint la rejoindre.
- Liz, je… En fait, voilà. Il s'est passé pas mal de choses ces derniers temps. Mais, je crois que… Non, je veux être avec toi. Je t'aime, je t'ai dit que je t'attendrai, et c'est vrai. Mais on ne parle même plus ! Tu ne te confies plus. Tu crois pas que si tu parlais de ce qui s'est passé tu te sentirais mieux ?
La jeune femme regarda ses chaussures. Bien sûr, elle le faisait souffrir en le gardant à l'écart, en le faisant patienter indéfiniment. Bon d'accord, ça ne faisait qu'un mois, mais quand même. Elle n'avait parlé à personne, elle aurait dû se douter que ça n'allait pas pouvoir continuer bien longtemps. Elle regarda Max, et avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, ils s'embrassaient. Liz se sentit si bien. En sécurité, oui. Elle se sentit aimée et pas uniquement désirée. Avec Max, c'était tendre et passionné. Et elle adorait ça. Elle noua ses bras autour de son cou et se rapprocha de lui. Il passa les mains sous son pull et parcouru son dos, sa poitrine. Puis il descendit sur son ventre, et elle se figea. « Je croirais presque que tu es enceinte. » Elle s'écarta et eu soudain envie de hurler sa rage et sa frustration. Max ne dit rien, l'embrassa tendrement et se leva. Elle se recroquevilla et s'excusa :
- Max, je suis désolée. Je ne…
- Non. L'interrompit-il. C'est moi. Je n'aurais pas dû.
- Si ! C'était bien, merveilleux même. C'est que j'ai mal à la tête, et que je sais pas si je suis tout à fait prête.
- C'est pas grave. Bon, je redescends. Tu viens ou je dis aux autres que tu restes là ?
- Non, je reste là.
- Ok. A tout à l'heure alors.
Il déposa un baiser sur son front et quitta la pièce. Liz ne put contenir ses larmes plus longtemps. Elle haïssait Khivar ! Khivar, et celui qui avait décidé de faire de sa vie un véritable enfer !
µµµ
- Mais comment vous faîtes pour manger ça ?
Maria fixait d'un œil dégoûté le milk-shake auquel Michael venait d'ajouter du tabasco. Il la regarda moqueusement et lui fit un clin d'œil. Ils s'étaient arrêtés dans un restaurant de restauration rapide et s'amusaient, se taquinaient. Kyle regarda Max, Michael et Isabelle avant de se tourner vers Maria :
- Ils n'ont aucun goût ! Et nous, pauvres humains, sommes en minorité à cette table. Mais je te signale quand même Maria, que tu couches avec celui qui mange ce truc immonde !
- Ouais, bas ce soir, je sens qu'il va se retrouver sur la moquette ! s'exclama la terrienne blonde.
- Eh ! s'insurgea michael. Si tu veux pas de moi, c'est toi qui dormiras sur la moquette !
Ils éclatèrent tous de rire et Maria donna un coup de pied à son petit ami. Mais les réjouissances cessèrent quand une voix s'éleva :
- On s'amuse bien ici, on dirait !
Khivar s'approcha de leur table, prit une chaise et s'installa. Il piqua une frite dans l'assiette de Max qui se contenait visiblement de lui sauter à la gorge. Ce fut Isabelle qui parla :
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Du tourisme.
- Tu n'es pas le bienvenu. Dit Max
- Ce n'est pas ce que m'as fait comprendre Liz. Rétorqua Khivar, un sourire malsain aux lèvres.
Max le fixa et serra les poings. S'il avait touché à Liz, il allait le regretter.
- Qu'est-ce que tu lui as fait ? demanda-t-il les dents serrées.
- Voyons Max !Je vais pas te faire un dessin ? Vous ne la trouvez pas changée d'ailleurs ?
- Comment ça ? questionna Isabelle
- Je ne sais pas. Répondit Khivar. Je trouve qu'elle a plus de formes que dans mon souvenir.
- Vas-t-en ! ordonna Max. Voyant que son ennemi ne bougeait pas. Je t'ai dit de t'en aller !
- On se reverra Max ! Et embrasses Liz de ma part.
Khivar se leva, un sourire aux lèvres. Il quitta le restaurant d'une démarche assurée. Le groupe se leva, déposa de l'argent sur la table pour payer et quitta précipitamment l'établissement.
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Non, ce n'était pas possible. Liz ne pouvait pas y croire. Elle fixait le test de grossesse qu'elle était descendue acheter à la plus proche pharmacie. Elle ne pouvait pas croire au résultat. Des larmes lui brouillèrent la vue mais ne l'empêchèrent pas de voir le test qu'elle tenait entre les mains et qui lui criait ce qu'elle redoutait le plus. Elle était enceinte. Elle attendait l'enfant de Khivar, d'un ennemi, de l'ennemi de ses proches, de sa famille. Elle ne pouvait pas y croire, mais cela expliquait ses nausées et ses migraines. Qu'allait-elle bien pouvoir faire ? Elle revit le visage de Khivar au parc et enragea. Il savait ! Oui, il était au courant ! Et il était heureux ! Il avait un moyen de pression, une raison de rester dans les parages. Elle s'assit sur la baignoire. Comment cela pouvait-il être possible ? Non, c'était sûrement un cauchemar. Oui un mauvais rêve et elle allait se réveiller et se rendre compte que rien ne s'était produit, que Khivar n'était jamais entré dans sa vie et qu'elle était heureuse avec Max. Oh mon Dieu ! Comment allait réagir Max ? Les larmes coulèrent en silence sur ses joues. Tout ça était injuste ! Elle se releva mais la tête lui tourna. Elle se rassit, voyant toujours des étoiles. Des vertiges maintenant ! Liz attendit que ça cesse et décida de combattre le mal par le mal. Si Khivar était dans le parc, alors il avait une chambre dans l'hôtel. Elle allait descendre à l'accueil et demander son numéro de chambre. Puis, elle monterait le voir et lui dirait ses quatre vérités. Elle sécha ses larmes, jeta un coup d'œil dans le miroir et flancha. En rencontrant Khivar seule, dans sa chambre, ne commettait-elle pas une folie ? Lui résisterait-elle ? Oui ! Elle allait être forte et faire comprendre à Khivar qu'elle voulait qu'il disparaisse de sa vie. Forte de son courage, elle jeta le test de grossesse dans la poubelle et se dirigea fermement vers la porte de sa chambre qu'elle ouvrit brusquement. Et elle percuta Max. Pendant un moment, elle vit des étoiles et se laissa faire quand le jeune homme la repoussa à l'intérieur. Puis elle aperçut Michael, Isabelle, Maria et Kyle. Ce fut sa meilleure amie qui parla la première et demanda :
- Tu allais où ?
Sentant que cette question n'était pas innocente, elle haussa les épaules et répondit :
- Prendre l'air. Tu veux venir ? Le parc est superbe.
- Ton mal de tête est passé ? Demanda Michael.
- Oui. Répondit-elle. J'ai pris deux cachets d'aspirine et il est parti. Mais qu'est-ce qui vous prend ?
- Tu allais rejoindre Khivar ?
Liz cilla sous la question de Max. Le ton de sa voix et son intonation prouvait bien que cette question était plus une affirmation qu'autre chose. Elle leva les yeux au ciel et s'exclama :
- Il est venu vous voir ! J'aurais dû m'en douter. Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
- Qu'est-ce que tu as fait avec lui ? l'ignora Max
- Rien ! S'exclama la jeune fille. Je n'ai rien fait !
- Il semblerait qu'il est apprécié ton accueil pourtant. Remarqua Kyle
- Ah non, pas toi Kyle ! Vous vous êtes ligués contre moi ? Quant à apprécier mon accueil, je ne vois pas trop ce qu'il y aurait à apprécier ! Je lui ai dit de partir, il m'a embrassé et c'est finalement moi qui me suis enfuie ! Alors il n'y a rien de bien accueillant là-dedans !
Elle sentit soudain Max se détendre. Il n'avait tout de même pas cru que… ? Lui faisait-il si peu confiance ? Elle se sentit blessée. Ils lui présentèrent des excuses en voyant son air déçu et lui expliquèrent qu'ils avaient eu peur que Khivar ne l'ait à nouveau manipulée. Elle les rassura mais leur cacha sa grossesse. Puis ils décidèrent d'aller se balader dans le parc. Ils y passèrent l'après-midi. Vers dix-huit heures, ils décidèrent de remonter se rafraîchir dans leur chambre respective et de se retrouver une demi-heure plus tard au bar de l'hôtel. Liz y arriva la première. Elle était passée en première par la salle de bain et avait laissé Isabelle. Puis elle avait décidé d'attendre les autres au bar plutôt que de patienter dans la chambre. Elle avait prévenu Isa et était descendue. Elle était donc au bar, une limonade devant elle. Elle fixait les bulles sans vraiment les voir. Elle ne pensait à rien, elle était juste ailleurs.
- Je peux t'offrir autre chose si tu veux. Tant que ce n'est pas alcoolisé.
Elle ne sursauta même pas en entendant la voix grave et insolente de Khivar. Elle l'avait senti arriver bien avant qu'il ne parle. Il vint prendre place à côté d'elle et commanda une bière. Voyant qu'elle ne disait rien, il continua :
- Alors, tu as vérifié la véracité de mes remarques ?
- Oui. Et je suis bien enceinte.
- Comment l'a prit Max ?
- Je ne lui ai pas dit. Je ne l'ai dit à personne d'ailleurs. Et puis quelqu'un est passé dire bonjour à mes amis, ce qui leur a fortement déplu.
- De nos jours, on embête les gens en étant poli.
- Pourquoi tu fais tout ça Khivar ?
Pour la première fois, elle leva la tête et le regarda. Il se rapprocha d'elle, posa une main au creux de ses reins et remonta le long de son dos, faisant courir des frissons le long de la colonne vertébrale de la jeune fille. Puis, il murmura tout contre ses lèvres :
- Pour ça.
Et il l'embrassa. Elle ne résista même pas, ne tenta rien. Elle posa une main sur son torse, se plaqua contre lui et répondit instinctivement à son baiser. Elle sentit qu'il se retenait, qu'il n'y mettait pas autant de passion qu'il le voudrait. Puis il s'écarta. Il y eut un silence et elle dit :
- Tu joues avec moi Khivar. Je ne veux pas de toi dans ma vie. Vas-t-en et ne reviens pas.
- Tu portes mon enfant Liz.
- Je n'ai pas dit que j'allais le garder.
Pour la première fois, le visage impassible de l'homme laissa voir sa vive surprise. Il ne s'attendait pas à ce que Liz pense à avorter. Il allait dire quelque chose, mais elle l'en empêcha :
- Ne dis rien, et pars. J'attends mes amis et je ne veux pas qu'ils te voient ici. Et moi, je ne veux plus jamais te revoir.
- On en rediscutera Liz.
- Non, puisqu'on ne se reverra plus.
- Liz, si tu crois que…
- Elle t'a dit de ficher le camps. Qu'est-ce que t'a pas compris ?
Liz vit que Max et compagnie étaient arrivés. Qu'avaient-ils entendu de leur conversation ? Khivar les toisa du regard et regarda Liz. Ses yeux s'attardèrent sur son ventre et une lueur mauvaise passa dans son regard. Il leva les mains pour montrer qu'il arrêtait et lança à Liz :
- Tu crois vraiment qu'ils vont t'accepter quand ils sauront ?
Puis il lui fit un clin d'œil et partit. Max ne le regarda même pas partir. Liz sentit soudain qu'il était plus tendu que d'habitude. A vrai dire, tout le groupe était tendu. Elle baissa les yeux et attendit la question qui n'allait pas tarder. Elle eut un hoquet de surprise quand Max posa une question à laquelle elle ne s'attendait pas :
- Il parlait du test de grossesse ?
Elle les regarda, vivement surprise. Isabelle lui précisa ;
- J'ai trouvé le test dans la poubelle. Il était positif, alors…
-Tu leur as dit. Termina Liz pour elle. Elle fixa sa limonade. Oui, je suis enceinte. Et je ne l'ai appris que cet après-midi.
- Et tu n'as rien dit. Fit remarquer Michael.
- Tu voulais que je dise quoi ? Répliqua-t-elle. Au fait, je viens d'apprendre que j'attendais un enfant de votre ennemi ?
- C'est ton ennemi aussi Liz. Fit remarquer Maria.
- Ecoutez, dit-elle en se levant. Je vais aller faire un tour. Je ne sais plus où j'en suis là. Je suis perdue.
- Tu l'aimes ? lui demanda Max
- Non, je ne crois pas. Répondit-elle sans se retourner. Mais il m'attire. C'est toi que j'aime Max, mais il ne me laisse pas indifférente. Je ne te mentirai pas. C'est pour ça que j'ai besoin de temps, pour y voir plus clair.
Puis elle quitta l'établissement. Elle n'avait pas vu que Khivar était resté dans la salle et ne l'avait pas quittée des yeux. Il la regarda partir en souriant.
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Elle regardait le soleil se coucher. Les derniers rayons donnaient au ciel une teinte orangée, presque cuivrée. L'air était doux et embaumait le parfum des fleurs du parc. Elle s'était assise sur le bord d'une large fontaine. Au centre, deux angelots tenaient des cruches par lesquelles sortait un filet d'eau. Le bruit qu'il faisait en rencontrant la surface plate de l'eau de la cuve lui procurait une impression de calme. Elle ferma les yeux et poussa un long soupir agacé quand elle sentit sa présence.
- Pourquoi t'entêtes-tu autant Khivar ?
Elle n'obtint aucune réponse. Elle rouvrit les yeux et se tourna vers son compagnon. Les rayons du soleil se reflétaient sur ses cheveux bruns. Elle regarda ses yeux, presque noirs et remarqua :
- La couleur de tes yeux oscille entre le gris et le noir selon ton humeur.
Il lui sourit et se rapprocha. Il se tenait tout près d'elle et Liz eut soudain envie d'arrêter de lutter contre le désir qui le poussait vers cet homme, vers le père de son enfant. C'est pour cette raison qu'elle ne se débattit pas quand il l'enlaça par la taille. Il lui murmura, de sa voix rauque et envoûtante :
- Si tu t'intéresses si peu à moi que tu le prétends, pourquoi as-tu remarqué ce détail ? Et pourquoi ne t'écartes-tu pas quand je t'embrasse ?
Elle ne répondit pas, se hissa sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur celles de son ennemi. D'abord surpris, il finit par approfondir le baiser. Ils s'enlacèrent plus étroitement et leur bouche se séparèrent uniquement lorsqu'ils furent haletants. Liz déposa un baiser dans le creux de l'épaule de Khivar qu'elle entendit murmurer son prénom d'un ton qui signifiait que si elle n'arrêtait pas immédiatement, il ne se contrôlerait plus. Liz l'avait souvent entendu prononcer son prénom sur ce ton et des images affluèrent à son esprit. Et soudain, elle eut envie de savoir ce que ça faisait de faire l'amour avec lui sans être manipulée, en étant seulement elle-même. Elle l'embrassa, puis lui mordilla l'oreille avant de lui souffler d'une voix presque implorante :
- Fais-moi l'amour.
Il la regarda, craignant d'avoir mal entendu et rencontra son regard déterminé et voilé par le plaisir. Toujours enlacés, ils se dirigèrent vers l'hôtel.
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Ils n'avaient pas vu que Max et les autres les observaient à quelques mètres. Ils n'avaient pas voulu laisser Liz seule. Ils voulaient lui présenter leurs excuses pour leur comportement inquisiteur. Mais quand ils étaient arrivés, elle parlait avec Khivar. Ils avaient voulu aller la défendre, mais ils les avaient vus s'embrasser. Quand Max avait vu Liz murmurer à l'oreille de Khivar, il ne s'était pas fait d'idée sur les paroles de celle qu'il aimait. Le visage de son compagnon était assez explicite. Il avait senti quelque chose se briser en lui. Il s'était laissé tomber sur le premier banc et fixait un point invisible, le cœur en miettes. Il avait toujours devant les yeux les images de celle qu'il aimait embrassant son ennemi avant de partir avec lui, étroitement enlacés. Personne ne parlait. Khivar avait peut-être manipulé Liz au début, mais une voix leur soufflait que la Liz qui était avec lui en ce moment était la vraie, leur Liz.
- Allez viens Max, on rentre. Lui dit Isabelle d'une voix tendre.
- Pourquoi fait-elle ça ? demanda Max qui n'avait pas bougé
- On n'en sait rien. Allez viens. On remonte. Lui répondit Michael.
Max se leva et sa sœur vint l'enlacer. Michael avait pris Maria dans ses bras et Kyle fixait l'endroit par lequel sa meilleure amie avait disparu. Il ferma les yeux. Elle avait longtemps attendu Max, s'était sacrifié pour lui. Après son départ, il l'avait trouvé en larmes devant chez lui. Il l'avait fait rentrer et elle s'était mise à parler. Elle lui avait tout raconter, avait déballé tout ce qu'elle avait sur le cœur. Y compris l'histoire du Max du Futur. Quand Khivar l'avait manipulée, elle avait perdu tout espoir et cela l'avait changée. Même en recouvrant sa personnalité. Elle avait appris qu'elle était enceinte et Kyle était persuadé qu'au fond d'elle, elle ne croyait pas que son amour pour Max puisse à nouveau exister. A chaque fois qu'ils auraient pu recommencer, il s'était passé quelque chose. L'espoir qu'elle avait perdu le soir où Khivar était apparu pour la première fois n'avait jamais réapparu. Kyle le savait, mais les autres l'ignoraient et bizarrement il n'avait pas envie de leur dire. S'ils le savaient, ils iraient la voir, lui diraient qu'il ne se passera plus rien. Kyle savait que c'était à Liz de prendre la décision. Et si c'était avec Khivar qu'elle devait se sentir heureuse, alors il l'accepterait. La voix de Maria le sortit de ses pensées et il suivit ses amis à l'intérieur.
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Liz se réveilla à moitié mais n'ouvrit pas les yeux. Elle sentit les mains de son amant qui lui ceignait la taille. Elle sourit malgré elle. Cette nuit avait été différente des autres. Il avait été plus tendre, plus à son écoute. Et elle avait adoré. Et là, elle se sentait bien. Elle avait eu raison de céder. Elle se réveilla totalement, bondie hors du lit et se précipita vers les toilettes, la main devant la bouche pour s'empêcher de vomir. Du même coup, elle réveilla Khivar. Quelques minutes plus tard, elle ressortit de la salle de bain. Elle se dirigea directement vers le lit et se glissa sous les draps. Aussitôt, son compagnon la prit dans ses bras. Liz croyait qu'il allait l'embrasser, mais au lieu de ça, il embrassa son ventre, et tout en le caressant dit d'une voix douce :
- Alors bébé ? Tu fais déjà des misères à ta maman ?
La jeune femme le regarda, troublée. Elle ne l'avait jamais vu si tendre, si rieur. Il s'était toujours comporter de manière froide, distante et autoritaire. Il leva les yeux vers elle et elle retint son souffle. Chez Michael, elle avait cru imaginé la sensation de déjà-vu du regard de Michael envers Maria. Mais non ! C'était le regard de Khivar dont elle s'était rappelée. Il l'aimait ! Elle se reposa contre les oreillers et il revint s'allonger tout contre elle. Elle demanda :
- Pourquoi ne t'es-tu pas servi de tes pouvoirs pour me manipuler à nouveau quand je te résistais ? Tu en as eu l'occasion plus d'une fois.
Elle le sentit se raidir. Il garda le silence et la lâcha. Il s'allongea à plat dos de son côté. Après quelques minutes, il demanda :
- Pourquoi es-tu là ?
Liz eut envie de lui répondre qu'elle se le demandait bien. Mais elle n'en fit rien. Elle se contenta de dire :
- Je ne sais pas. Parce que j'en ai envie peut-être.
Il y eut encore un silence. Puis Khivar se redressa et posa deux pieds au sol. Liz se redressa à son tour et le retint par le bras :
- C'est parce que j'en ai envie. Je ne peux pas l'expliquer, mais je me sens attirée par toi. Et je résistais mais hier j'ai décidé de faire ce dont j'avais envie.
- Je n'ai pas utilisé mon pouvoir parce que … parce que je voulais que tu sois consentante. Que tu le fasses par choix, par envie et non par contrainte.
- Oui, mais pourquoi ?
Liz voulait savoir ce qu'il ressentait réellement, ce qui le poussait à agir comme il le faisait. Elle le sentit hésiter mais il finit par murmurer :
- Parce que je t'aime.
La jeune femme voulut lui dire qu'elle ne savait pas où elle en était, qu'elle ne pouvait pas lui répondre. Mais elle s'entendit dire :
- Allons-nous-en.
Il se retourna et la fixa, une expression de vive surprise peinte sur le visage. Elle s'expliqua :
- Tu te caches derrière le masque du dictateur froid et sans sentiments. Je veux apprendre à te connaître. A te connaître toi et pas le tyran. Je veux pouvoir dire que je connais mieux que personne le père de mon enfant.
Il ne dit rien pendant un moment, semblant réfléchir. Puis il dit :
- Habilles-toi. Je sais où on peut aller.
Elle n'hésita pas une seconde et s'habilla. Un quart d'heure plus tard, elle déposait sa clef de chambre à l'accueil en demandant à ce qu'on signale son départ à Isabelle. Puis elle quitta l'hôtel en compagnie de Khivar.
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Il suffisait de trois mots pour briser un cœur. Et Max venait d'entendre ces trois mots de la bouche de sa sœur. Elle est partie. Isabelle était arrivée et n'avait dit que ça. Et ça avait suffit pour faire comprendre à Max qu'il avait bel et bien perdu son amour, sa Liz. Oui, elle était partie avec Khivar. Il aurait dû… Qu'aurait-il dû faire exactement ? Il ne savait pas. La seule chose qu'il savait, c'est qu'il avait perdu ce en quoi il croyait, ce pourquoi il s'était battu. Il avait perdu l'espoir d'une vie enfin heureuse avec Liz.
µµµ
Dans une vie, il y a des jours qu'on n'oublie pas. Des jours où votre vie prend un tout autre tournant. On ne se rappelle pas forcément de tout dans ces cas-là. De ce jour-là, Liz ne garde que le souvenir d'évènements malheureux s'enchaînant. Liz coupa le robinet du lavabo et se regarda dans la glace. Les nausées matinales ne la lâchaient pas. Et elles n'étaient pas que matinales. Elle sortit de la salle de bain. Elle était partie il y a une semaine. Elle avait quitté Las Vegas et en même temps Roswell pour se retrouver à Los Angeles avec Khivar. Si elle regrettait par moments, elle se sentait bien. Son compagnon s'était montré sous un autre jour. Oui, sous un jour meilleur. Plus clément, gentil. Il était si tendre ! Bon, l'appartement n'était pas encore ça. Il s'était fait des quartiers dans un vieil entrepôt. De l'extérieur, ça ne payait pas de mine. Mais l'intérieur était moderne et confortable. Elle chercha Khivar du regard mais ne le vit nulle part. Elle sortit de l'appartement situé au second. Dans l'escalier, elle entendit des voix.
- Tu as ce que tu voulais ! Elle est là ! Et tu as détruit Max. Alors pourquoi ne reviens-tu pas sur Antar ? Tu pourrais faire un coup d'Etat ! Tu as mis enceinte la femme que le souverain aime ! C'est un bon moyen de pression, non ?
- Tu ne comprends rien.
- Ne me dit pas que tu aimes cette terrienne, Khivar ?
- Pourquoi pas ?
-Tu nous as répété que ce n'était qu'un moyen d'arriver à tes fins et aujourd'hui tu l'aimerais ? Et Valandra ?
- C'est du passé.
- Bon, en tout cas, tu peux cesser ta comédie.
- Comment ça ?
- Les skins devraient bientôt arriver à Roswell. Max et compagnie ne seront bientôt plus que des souvenirs.
Liz avait cessé de respirer. Tout ceci n'était qu'une farce ? Un plan monté par Khivar ? Non, elle ne pouvait pas y croire. Elle avait si mal en cet instant. Pourtant, elle eut bientôt d'autres préoccupations. Les évènements s'enchaînèrent rapidement. Elle se rappelle encore de son désarroi mais bientôt, il laissa place à la peur. En bas, elle entendait Khivar et son acolyte parler, puis avant d'avoir compris comment, son amant s'écroulait.
- Tu es aveuglé par tes sentiments Khivar. Dommage.
Cette voix ordonna après à ses camarades de tuer la terrienne. Liz oublia ce qui venait de se passer, et mue par son instinct de survie, elle descendit les quelques marches rapidement avant de courir vers la sortie. Mais elle n'eut pas le temps de l'atteindre. Elle plongea derrière un poteau qui reçu la boule d'énergie à sa place. Elle ne sait plus comment mais elle s'était retrouvée face au meurtrier de son amant. Il lui avait parlé mais elle ne se souvenait plus des paroles. Par contre, elle se rappelait la lame d'acier s'enfonçant dans son ventre. Elle se souvenait encore du skin lui disant qu'ainsi, son meurtre apparaîtra comme une simple agression. Elle s'était écroulée à côté de Khivar agonisant. Elle l'avait regardé dans les yeux et il lui avait prit la main et lui avait murmuré :
- Pardonnes-moi. Je t'aime.
Et elle avait senti une chaleur se répandre dans sa main puis dans son bras. Elle avait senti sa plaie au ventre se refermer à moitié et avait vu les yeux de Khivar se fermer, à jamais. Elle s'était relevée péniblement, et sans bruit, elle avait gagné l'extérieur, les mains plaquées contre son ventre. Les skins qui étaient montés dans l'appartement ne s'étaient aperçus de sa fuite que trop tard. Elle s'était retrouvé sur la route et avait arrêté une voiture. Pleurant, elle avait demandé de l'aide avant de s'évanouir. Elle s'était réveillée le lendemain à l'hôpital. Elle avait eu du mal à reconnaître l'endroit, puis les évènements lui était revenus en mémoire. Un médecin était entré et lui avait demandé son nom. Elisabeth Parker lui avait-elle répondu. Puis le médecin s'était approché d'elle et lui avait expliqué qu'elle avait été amenée à l'hôpital avec un coup de couteau ventre. Il avait tout tenté pour la sauver, mais son enfant n'avait pas survécu. Puis des policiers étaient venus lui poser des questions. Elle avait feint une amnésie, ne pouvant pas leur dire la vérité. Quand on lui avait demandé si on devait prévenir quelqu'un, elle avait dit qu'elle ne voulait voir personne. Elle était restée une semaine à l'hôpital puis était sortie. Elle avait été à la banque prendre de l'argent sur le compte de Khivar et avait acheté un billet d'avion pour Roswell, Nouveau Mexique. Et voilà comment aujourd'hui, elle se retrouvait dans sa chambre. Elle avait expliqué à son père qu'elle était partie avec son petit-ami et qu'elle avait été enceinte. Mais que lors d'une agression, son petit ami était mort et qu'elle avait perdu son bébé. Sa mère l'avait plaint, son père n'avait rien dit. Elle releva son t-shirt et observa la bande blanche qui lui ceignait le ventre. Elle était partie avec Khivar parce qu'elle l'aimait et aujourd'hui, elle avait tout perdu. Elle s'assit à son bureau, prit une feuille et écrivit. Puis elle mit la lettre dans une enveloppe qu'elle timbra avant de la poster. Elle rentra chez elle, et mangea avec ses parents, mima des sourires, s'excusa et monta dans sa chambre. Le lendemain matin, Nancy Parker entra dans la chambre de sa fille toujours au lit. Elle la trouva pâle et se précipita sur elle quand elle aperçut les tubes de médicaments vides sur la table de chevet. Sur son bureau, une note : « Je suis désolée ».
Max, Michael, Isabelle, Maria et Kyle étaient réunis chez ce dernier. C'était la deuxième fois qu'un membre de leur groupe disparaissait, mais cette fois-ci, c'était celle qui les avait réunis qu'on venait d'enterrer. Max tenait une lettre entre ces mains. Il venait de la recevoir. Il avait immédiatement reconnu l'écriture de Liz et savait très bien que cette lettre était une lettre d'adieu. Il se décida à l'ouvrir. Il commença à la lire à voix haute, le cœur en miettes. Sa voix se brisa par instant. A la fin, ce fut, Michael qui la lut, Max étant trop secoué pour en dire d'avantage. La lettre terminée, personne ne pu retenir ses larmes. Une vie était morte, et ils ne pouvaient pas y croire, ne voulaient pas y croire. Sur la table, reposait la lettre oubliée de Liz Parker.
« Cher Max,
Cette lettre te fera souffrir, j'en suis sûre. Car ce sera la dernière chose de moi que tu auras. Tu ne savais même pas que j'étais revenue, tu l'apprendras. Pas dans les circonstances que tu aurais voulu et j'en suis désolée.
Notre histoire est assez compliquée, digne d'une tragédie de William Shakespeare. Nous nous aimions plus que nous n'aimions la vie, pourtant le sort semblait s'acharner contre nous. Peut-être étions-nous maudits, qui sait ? Quand tu es parti sur Antar, j'ai guetté ton retour, tous les jours. Mais j'ai fini par perdre tout espoir. Cet espoir qui me faisait vivre, qui me maintenait en vie, je l'ai perdu. Après l'épisode avec Khivar, je ne l'ai pas retrouvé. Malgré toute ma bonne volonté, je savais que si nous nous remettions ensemble, il se passerait un événement qui nous condamnerait, encore une fois. Car cela en a toujours été ainsi.
Quand j'ai appris que j'étais enceinte, j'ai cru que je pourrais avoir enfin une vie heureuse. Quand Khivar m'a dit qu'il m'aimait, je l'ai suivi. Je voulais tellement croire que je pourrais avoir une vie heureuse ! Je me disais que tu surmonterais l'épreuve. Tu as toujours été si fort ! J'ai vécu sur un petit nuage pendant un temps. Un autre espoir était apparu. Mais quand le sort s'acharne, l'espoir ne peut rien y faire. Khivar est mort, tué par les siens. Et j'ai perdu mon enfant. En une fraction de seconde, ma vie, mon avenir s'est écroulé. Ce en quoi j'avais placé ma foi, mon espoir s'est évaporé. J'ai essayé de surmonter cette épreuve mais c'est trop dur. Peut-être est-ce écrit ? Le sort s'acharne sur moi car j'aurais dû mourir ce jour-là au Crashdown ?
Je n'ai plus d'espoir, Max. Je ne veux plus espérer. Je ne veux plus fermer les yeux et croire que demain sera mieux qu'aujourd'hui car c'est faux. Peut-être est-ce lâche, mais au point où j'en suis ! Je n'ai pas de raison de vivre, je n'en ai plus. J'ai subi trop d'épreuves, je ne ressens plus rien. Ni haine, ni colère, ni amour. Je suis juste fatiguée. Fatiguée de croire en la vie. C'est pour ça que cette lettre sera ma lettre d'adieu. Je t'aime Max. Je t'ai toujours aimé, et je regrette de ne pas te l'avoir dit plus tôt. Pardonnes-moi tout le mal que j'ai pu te faire, pardonnes-moi de te laisser. Continues à vivre, rencontre d'autres personnes, retombes amoureux. Penses à moi comme un souvenir et ouvre ton cœur. La femme avec qui tu passeras le reste de ta vie ne saura jamais la chance qu'elle a.
Embrasses les autres, dis-leur que je m'excuse et que je les aime. N'oublies jamais que je t'ai aimé et garde-moi une petite place dans ton cœur.
Elisabeth Parker. »
Voilà, c'est la fin. J'espère que cela vous a plu.
