Chapitre 02: Robert Laines.

Voilà plus d'une heure qu'Harry bloquait la porte de sa chambre avec le bureau.

La tante Pétunia était incontrôlable.

" JE TE JURE QUE TU VAS LE PAYER! S'IL NE SORT PAS DU COMA, JE TE TUE: JE TE JURE QUE...aAAAAAAAAAAAA!"

Harry arrêta de donner à manger à Hedwige et l'autre hibou postal, pour ouvrir la porte.

Il tira son bureau vers l'arrière et tourna la poignée de sa porte avec prudence.

Quand l'entrée était entièrement ouverte, Harry vit sa tante figée avec une expression de colère sur le visage.

Il s'agenouilla pour saisir sa baguette qui était restée à terre et se releva aussitôt.

Il sortit de sa chambre, se colla contre le mur et ne vit personne dans le couloir, il descendit les escaliers incertain.

Soudain, toutes les lumières s'éteignèrent et un silence inquiétant s'installa.

Harry décida de ne pas faire attention au rythme rapide qu'avait pris son coeur et avanca sur la pointe des pieds, le dos au mur et le regard filtrant entre les rayons des réverbères de dehors que laissait passer les fenêtres d'en bas.

Il ne lui restait plus que quatres marches pour arriver au rez de chaussée.

TROIS MARCHES...

DEUX MARCHES...

UNE MARCHE...

CCCCrrrraaaaccc.

Harry se mordit la lèvre et ne bougea plus. Il avait oublié la dernière marche, celle dont le bois allait se casser.

Il resta quelques secondes à retenir sa respiration dans le silence terrifiant qui ne quittait pas l'endroit.

-Hnn!

TTLACC!

Un gémissement se fit entendre de la cuisine avant qu'un bruit de vaisselle cassée retentit.

Harry prit son courage à deux mains et avança .

Il était adossé contre l'entrée et tenait sa baguette fermement, ses yeux ne cessaient de tourner dans tous les sens, et une goutte de sueur apparut sur son front.

- Qui est là!

Aucune réponse...

Il mit son doigt sur l'interrupteur à gauche et appuya pour rétablir la lumière mais en vain...

- Je vous avertis, je n'ai pas peur de me défendre, montrez vous!

Harry avait laissé filé cette phrase mais tremblait intérieurement.

- C'était...une très jolie assiette!

Harry sursauta et se retourna. Il y avait quelqun au fond de la cuisine. Une voix féminine.

- Qui est là?

- Tu ne me reconnais pas!

Le silence revint quelques secondes.

-...Non! Non...

- Si!

-... Zina?

Harry entendit un petit bruit juste avant que la lumière revienne dans la maison.

Il remit ses lunettes et vit incrédule Zina Parker.

- GAGNE!

Elle s'avança vers lui et le serra dans ses bras.

Elle recula et le regarda.

- Tu as l'intention de reprendre un air normal? Et de parler? Non, parce que là...

- Tu...

- Quoi?

Harry sentit sa colère monter.

- TU NE POUVAIS PAS JUSTE SONNER!

Zina croisa les bras et prit un air vexé.

- Je vois que tu as perdu ton sens de l'humour! Une petite blague de temps en temps, ça ne fait pas de mal, non!

- Figer ma tante, arrêter l'alimentation éclectrique, casser la vaisselle , ne pas répondre et jouer à cache cache, c'est ça que tu appelle une " petite blague"?

- Heu...je... je te rembourserais l'assiette de ta tante, elle était posée sur le bord de la table, elle serait tombée à tout moment!

- J'ai failli mourrir d'une crise cardiaque à seize ans à cause de ma demie soeur qui s'inquiète pour une assiette!

- Bon! Ok, je ne te la rembourserais pas, tu es content!

Harry se frappa le front desesperé.

Quelques minutes plus tard, Harry était installé dans la cuisine face à Zina qui avait preparé du thé pour se faire pardonner.

- Qu'est ce que tu fais la?

- Mes... parents ne veulent plus de moi. Je ne savais pas ou aller.

Harry reposa sa tasse de thé et la regarda intrigué.

- Pourquoi?

- Hein?...ben, disons que je ne suis pas très demandée comme amie.

- Non! Pourquoi tes parents ne veulent plus de toi!

- Ouais, bon...

Zina prit sa tasse du potager et vint s'asseoir face à son petit demi frère.

- Ecoute Harry, ce n'est pas une situation tres facile pour moi...

- Zina?

- Je...je suis vide...

Le silence revint, mais pas de la même manière.

- Heu... tu n'as plus de sang dans les veines?

- Harry!

Elle se leva et se mit de dos à Harry. Ses épaules tremblaient jusqu'à ce qu'elle éclate en sanglots.

Harry la rejoignit et l'enlaça sans poser de questions...

DDDRRRRRRINNNNGGGG!

- Je vais ouvrir, ne bouge pas!

Zina hocha la tête et resta seule dans la cuisine.

Harry ouvrit la porte d'entrée et se trouva face à un homme assez curieux.

Il pleuvait dehors, et sur le seuil, un homme trempé en costard regardait Harry en souriant.

-Heu...Oui?

- Robert Laines! En...enchanté de vous..., L'homme redressa ses grandes lunettes, et se pencha pour ramasser ses dossiers qui étaient tombés sur le sol.

Il se redressa gêné.

- Enchanté de vous connaitre Harry Potter! Je suis accompagnateur spécial pour les jeunes sorciers . C'est le ministère de la magie qui m'envoit!

Il serra la main d'Harry si fort que ce dernier serra les dents poliment.

- Hem... qu'est ce que vous devez faire? Me renvoyer? Me punir?

L'homme ouvrit ses yeux si grands qu'ils paraissaient à la limite de tomber par terre. Il releva sa mèche de cheveux blancs qui lui tombait sur le front.

- Merlin, non! Non, non...pas du tout! Je vais juste vous accompagner, ou plus officieusement...vous suivre toute l'année. C'est tres simple.

Il sourit fièrement, pendant qu' Harry lui demandait de rentrer .

- Merci de votre hospitalité monsieur Potter! C'est tres...convivial!

Harry ferma la porte et se retourna vers lui étonné.

- Convivial!

-Oui, c'est la première fois que je mets mes pieds dans un lieu moldu, c'est...different.

Il s'assit sur le sofa du petit salon face à la telévision, et attendit patiemment qu' Harry lui pose des questions.

- Different, peut être . Mais convivial... Attendez , je reviens!

Harry le laissa et alla rejoindre Zina dans la cuisine.

Il n'y avait plus personne sauf un mot sur lequel on pouvait lire simplement: " Merci".

Il reposa le mot sur le potager et partit vite liberer la tante pétunia à l'étage.

Quand elle descendit, elle était aussi enervée qu'il ya une heure, puisqu'elle ne se rappelait pas avoir été figée.

Elle descendit les escaliers furieuse, et prit la direction du salon.

Robert Laines, le visiteur d'Harry était assis sur le sofa, ses dossiers sous le bras, les lunettes correctement fixées sur son nez, et le regard fixe sur le mur.

La tante Pétunia fut surprise de trouver un homme inconnu dans son salon et le prenant pour un moldu en visite, elle se calma et s'approcha de lui.

- Bonjour! Excusez moi, qui êtes vous?

Robert se redressa avec une vitesse fulgurante et ses lunettes tomberent sur le sol.

Gêné encore une fois, il les ramassa et se présenta à la tante Pétunia assez étonnée.

- Robert Laines! Je suis...

Harry lui fit signe de se taire derrière sa tante.

- Il est venu faire... un sondage!

Elle se retourna vers son neveu et lui jeta un regard furieux.

- Tais toi! Laisse parler le monsieur, il est assez intelligent pour s'exprimer seul je pense!

Robert tremblait légèrement, et reprit le contrôle de sa voix étouffée.

La tante le regardait .

- Quel genre de sondage monsieur?

- Sur... les courchettes!

Harry avait le même regard surpris que sa tante.

- Excusez moi? qu...qu'est ce que c'est que ça!

- Heu, vous savez! On mange avec, madame!

- Des courgettes?

- Heu, je pensais plutôt à des fourchettes... dit Harry en s'attirant une nouvelle fois un des regards maléfiques de sa tante.

- C'est ça!

Robert sourit à pleines dents apparemment fier de lui.

-Bon, eh bien, alors!

La tante Pétunia d'habitude si polie avec les gens de son "espece toute à fait normale" comme dirait l'oncle Vernon, commençait à perdre patience.

- Nos fourchettes sont superbes monsieur, nous sommes satisfaits et les utilisons sans cesse!

- ...Sauf quand Dudley s'y met avec les doigts!

Harry venait de réaliser ce qu'il venait de dire et regarda ailleurs.

- Je...je vais accompagner monsieur Laines dehors!

La tante Pétunia le regarda et dit au revoir à Robert en se dirigeant vers la cuisine.

Une fois sur le seuil de la porte, Harry ferma la porte derrière lui et profita du temps doux de l'été pour marcher avec Robert.