SPOILER : j'ai fait cette histoire après la sortie du quatrième tome
DISCLAMER : rien à moi, tout à Rowling ( sauf les idées)
RESUME : ce qui menace Harry cette fois, c'est lui-même…
NOTE DE L'AUTEUR : Bon alors, je sais que je m'y prends un peu tard pour diffuser cette histoire, mais avant, j'avais pas d'adresse e-mail. Bon, c'est vrai, c'est pas une bonne excuse, mais j'ai que ça, dsl…En tout cas, ne jugez pas trop vite mais n'hésitez pas à me reviewer qd même ! Ah oui, autre chose, ne me frappez pas mais, j'ai arrêté d'écrire l'histoire à cause du cinquième tome…pardon…mais si mon histoire vous plaît, j'essaierais de la continuer, promis. D'accord ? D'ici là, bonne lecture !
Merci à tous ceux qui me lisent, m'écrivent, m'encouragent ou me donnent leurs avis sur ce que je rédige ; ça aide. Je sais, je ne le dis pas souvent, mais merci encore de suivre mes histoires.
Si par hasard le lecteur fou passe par ici, je lui signale que j'ai répondu à sa question dans ma biographie.
8) L'attaque de Voldemort.
Pendant quelques instants, une sorte de torpeur, même d'effroi, semblait habiter les deux sorciers par terre, près du lac. Rogue s'était assis, fixant sans expression un point imaginaire en face de lui. Tout autour d'eux, les élèves et professeurs étaient, pour la plupart, à la merci de l'affolement, de la surprise et bien entendu, de la terreur que pouvait leur inspirer ce crâne immonde, vert et luisant, qui faisait tâche dans ce beau ciel d'automne. Harry revint progressivement à lui et il ne savait combien de temps il s'était écoulé depuis l'attaque. Il venait en quelque sorte de subir un état de choc et son réveil progressif ne lui faisait que retrouver une sensation de peur mêlée de colère, qui ne demandaient plus qu'à éclater.
POURQUOI ! Pourquoi ne m'avez vous pas lâché ! Enragea soudainement l'apprenti, ramenant brutalement à la réalité l'homme à côté de lui.
Si cela ne tenait qu'à moi, Potter, postillonna le professeur, je vous aurez laissé vous et votre arrogance depuis longtemps à la merci de ce monstre !…Mais le respect que m'inspire le professeur Dumbledore m'interdit de vous permettre de vous faire tuer…
Ce sont mes amis ! Il était de mon devoir de les aider et il était du vôtre de les surveiller et les protéger…A moins que…vous soyez toujours à Son service…Dit Harry sur un ton de défi après s'être relevé, imité plus péniblement par Severus.
Je peux vous assurer que votre insolence vous sera très cher payée…Répondit avec une tranquillité déroutante l'homme, courbé par la fatigue. Vous vous croyez supérieur parce que vous avez survécu, grâce à votre mère, il faut le rappeler…Le Survivant…Sans elle vous seriez déjà mort et enterré…Ne vous êtes vous jamais demandé, M. Potter, pourquoi le Seigneur des Ténèbres voulait tuer votre famille, mais pourquoi, étrangement, il ne désirait pas tuer Lily Potter ?
Harry resta interloqué par cette remarque.
Qu'est ce que vous insinuez ?…
Il y a bien des mystères qui entourent votre vie, continua mystérieusement Rogue avec un sourire satisfait sur son visage crispé par tout ce qu'il avait du endurer. Un grand voile recouvre l'histoire de votre famille, et vous êtes encore bien loin de tout découvrir à propos de Lily et James Potter, les martyrs…
Qu'est-ce que mes parents vous ont fait pour que vous les haïssiez à ce point ?
Mais il n'entendit jamais la réponse car juste à cet instant, Harry sentit un froid intense pénétrer insidieusement son corps.
Non…Murmura Severus, son regard exprimant à présent la peur et le dégoût.
Les Détraqueurs…comprit alors Harry. Professeur, ma baguette ! Pensa-t-il subitement.
Quoi ?…Oui…euh…Non ! Qui me dit que vous n'allez pas en profiter pour m'attaquer derrière mon dos.
Professeur ! Insista le garçon, empreint de colère et d'indignation. Il faut bien que je me défende !
Alors que Rogue accédait avec méfiance à sa requête, Harry essayait d'analyser le plus rapidement possible la situation. Une dizaine de Détraqueurs, accompagnés de nombreux Mangemorts cagoulés, étaient sortis des bosquets. Mais l'ensemble des enseignants semblait avoir été averti de l'attaque et ils formaient de petits groupes tout autour du château. Hagrid s'occupait de la sécurité des élèves en les obligeant, pour certains, à entrer dans Poudlard. Tous les préfets étaient prêts à combattre, sauf…Hermione. Cette pensée réconforta d'autant plus Harry sur son idée de partir aider Dumbledore qui dirigeait d'une main de maître les manœuvres de défense. Mais le jeune homme fut interrompu dans ses réflexions par quelque chose qui venait de voler au dessus de lui. Il leva alors la tête et aperçut le tapis volant dirigé par…Harry regarda une seconde fois pour s'assurer de ce qu'il avait vu…Ulysse Freeland…
Attention, s'écria Rogue en le tirant vers le sol.
Harry regarda le ciel pour déterminer ce qui venant de lui frôler le crâne. A sa grande stupéfaction, c'était d'affreuses femmes ailées et fétides, des…
Harpies….confirma le professeur avant de tourner son regard vers le garçon. Ecoutez moi bien Potter : à l'instant même où nous parlons, vous devriez être bien à l'abri dans le château avec vos camarades mais à cause de votre bêtise, vous vous trouvez dans une situation comme d'habitude dangereuse. Je vous conseille donc fortement de rester près de moi pour que je puisse vous protéger.
Je n'ai pas besoin de votre aide ! Se borna l'apprenti, essayant de couvrir les cris assourdissants des harpies.
Ne soyez pas têtu Potter, ou je devrais sévir…Dit-il en lui montrant sa baguette.
Les sorts et des cris commencèrent à fuser de tous les côtés. Bien qu'inférieurs en nombre, les partisans de Voldemort semblaient bien mieux résister aux attaques que les professeurs. La bataille faisait rage. Seuls les adultes s'occupaient des Détraqueurs car ils étaient les seuls à savoir parfaitement faire apparaître un Patronus. Harry observait la scène, à l'affût du moindre mouvement. Pendant un instant, il vit des Mangemorts entraîner trois préfets vers les sous bois et voulut avertir Rogue mais il reçut un grand coup sur le haut du crâne qui l'abasourdit quelques secondes. L'adolescent s'aperçut alors que du sang coulait sur sa joue droite. Une harpie venait de le griffer et elle revenait à la charge. Harry leva sa baguette et cria « Stupéfix » mais le sort sembla absorbé par la créature, sans pour autant agir. Son professeur lança un « Impedimenta » mais comme le précédent, il ne procura pas l'effet escompté. En plus de cette harpie qui ne semblait pas vouloir les laisser tranquilles, celle-ci avait attiré l'attention de quatre Détraqueurs et d'un Mangemort. Son professeur semblait s'en être aussi aperçu et ne paraissait pas plus assuré que Harry. Tous deux furent tout à coup touchés par un « Expelliarmus » qui projeta la baguette de Rogue et celle de l'apprenti, pourtant fermement tenue dans ses mains, à plus de trois mètres plus loin. Le garçon sentait la peur monter en lui car les Détraqueurs approchaient de plus en plus et le froid accompagné du désespoir qu'ils engendraient devenait insupportable. Ils étaient maintenant à quelques mètres d'eux. Harry, bien qu'aveuglé par une sorte de brouillard blanc enveloppant son esprit et ayant un fort bourdonnement dans les oreilles, pouvait entendre l'affreux souffle roque de ces monstres.
Potter…essayez de penser…à quelque chose d'agréable…Comprit le garçon, avant de distinguer son professeur, accroupis sur le sol et luttant contre la souffrance physique et morale qui semblait l'habiter.
Harry avait beau combattre de toutes les forces qu'ils pouvaient encore lui rester, il n'arrivait pas à se concentrer sur un souvenir agréable. Ses deux dernières années avaient plutôt apporté à l'adolescent un lot de déceptions et de peine. La dernière pensée joyeuse qu'il avait eu datait de sa réconciliation avec Ron lors du Tournoi. Mais cette image se rattachait forcément aux épreuves et donc à Cédric… Des paroles résonnèrent alors dans son esprit :
Tue-leordonnait une voix suraiguëPuis, une autre voix intervint, celle qui prononça les mots de mort :
Avada Kedavra !
Non…non…Se plaignit inconsciemment Harry, pris par une sorte de fièvre provoquée par la présence de Détraqueurs, de plus en plus proches.
Harry s'aperçut vaguement que quelqu'un se saisissait de son visage. L'apprenti se débattit faiblement, étant presque paralysé, mais toujours conscient de ce qui lui arrivait. Il sentait distinctement le souffle sur sa figure, de plus en plus présent, indiquant que cette créature approchait son « gouffre »qui lui servait de bouche, de plus en plus près. Il fallait agir et vite. Mais le garçon fut de nouveau immobilisé par de nouvelles voix s'insinuant dans son esprit :
Lily ! Prends Harry et va-t'en ! C'est lui ! Va-t'en ! Cours ! Je vais le retenir…
Quelqu'un trébuche…Une porte s'ouvre dans un claquement…Un rire suraigu…
Non, pas Harry ! Je vous en supplie…Je ferais ce que vous voudrez…
Plus rien pendant quelques secondes à par les sanglots de sa mère.
Ce que je voudrais ?Tu m'as offert naïvement ce que je souhaitais…Et maintenant je viens récupérer mon bien.
Non !
Pousse-toi idiote, allez, pousse-toi…
C'est trop tard ! Il est immunisé ! Il vous tuera, Vous et vos partisans !
Alors il ne me reste plus qu'à me débarrasser de lui…
Un nouvel instant de répit. Alors que Harry sombrait dans une sorte de coma, résigné, croyant que ce supplice était fini, une voix cria dans son esprit :
REVEILLE-TOI ! J'ai encore besoin de tes services !
Le garçon sentit alors comme un énorme flux d'énergie et de magie, provenant du plus profond de lui-même, refaire surface. C'était une puissance extraordinaire, jusqu'alors insoupçonnée qui se déversait dans tout son corps. Harry eut un léger sourire en pensant à tout ce pouvoir. Il savait qu'il était plus fort que son adversaire, il pouvait à présent agir. Sans prévenir, l'adolescent ouvrit les yeux, plein de confiance. Le Détraqueur, près à donner la mort à un jeune homme qui, il y avait juste un instant, était quasiment inconscient, fut surpris par cette réaction inattendue. L'apprenti crut même lire pendant quelques secondes, une sorte de peur sur le « visage » de la créature, avant que cette dernière resserre son étreinte et tente de lui infliger le baiser. Mais Harry, maintenant revigoré, ne comptait plus se laisser faire. Il se débattit avec une telle énergie qu'il lui sembla presque facile de se débarrasser du monstre. Le Détraqueur qui s'occupait de Rogue lâcha sa victime, comme s'il pouvait sentir à présent que le garçon debout en face d'eux était de taille à les affronter. Il ne fut d'ailleurs pas le seul : deux autres Détraqueurs et un Mangemort s'était joint à eux.
Alors morveux, prêt à te battre contre les serviteurs du Seigneur des Ténèbres ? Entendit le jeune sorcier, malgré le cahot qui les entourait.
Un nouveau sourire se dessina sur son visage. Il avait trouvé subitement une grande confiance en lui et cette situation l'amusait et l'excitait à la fois. Son attitude sembla désarçonner le Mangemort. Mais c'est alors que Harry eut la sensation de ne plus être lui-même car il s'entendit répondre :
Soit respectueux envers ton nouveau maître, avant de jeter un sort avec ses mains, si puissant, qu'il projeta les cinq partisans de Voldemort à terre, inanimés.
C'est à cet instant là que Harry sentit toutes ses forces l'abandonner, ses jambes flanchèrent, son cerveau fut enveloppé petit à petit d'un brouillard noir, avant de tomber sur le sol, inconscient.
Comment va le professeur Rogue ?
Il est très faible, affamé et a certainement subi de nombreuses tortures…Mais avec mes soins et beaucoup de repos, il devrait être debout à nouveau dans approximativement une semaine.
Harry venait de sortir de son sommeil forcé. Il essaya de se remémorer ce qui s'était passé avant qu'il s'évanouisse mais il se sentait faible et avait une forte migraine qui lui conseillait de garder les yeux fermés. Cependant il pouvait suivre la conversation entre ce qu'il imaginait être le directeur et Mme Pomfresh, sans signaler sa présence.
Et Harry ?
Il est faible mais rien de grave.
Après un instant de silence, l'infirmière interrogea Dumbledore d'un ton inquiet.
Comment se peut-il qu'ils aient réussi à se débarrasser de quatre Détraqueurs et un Mangemort à eux seuls ?
Je n'en sais rien Pompom. La seule chose que j'ai pu distinguer d'où j'étais fut une intense lumière bleue qui projeta les partisans de Voldemort au loin et Harry tomber ensuite, évanouis.
Une lumière bleue…Il se rappelait de celle-ci. Oui ! Ca y est ! Il se souvenait de ce qui était arrivé mais…Non, ce n'était pas possible. C'était lui qui avait jeté ce sort et sans sa baguette ! Et cette voix…« REVEILLE-TOI ! J'ai encore besoin de tes services. ». Il connaissait cette voix suraiguë, celle qu'il entendait quand il rêvait du soir où ses parents avaient été tués, c'était…Voldemort !
Une lumière bleue ? Questionna Pomfresh. Mais qui Albus ? Ce ne serait tout de même pas…
Non, le Seigneur des Ténèbres était parti avec les deux jeunes Gryffondors. Et puis, pourquoi tuer ses disciples alors qu'ils étaient sur le point de capturer un traître et son ennemi numéro un.
Pourtant, Harry était persuadé que c'était Voldemort qui l'avait réveillé et qui lui avait fourni tant d'énergie. Pourquoi l'avoir sauvé et laisser tuer…Tuer ? Harry avait tué ! Il venait d'enlever la vie à des Détraqueurs mais aussi à un Mangemort, un être humain…L'adolescent avait envie de vomir. Même s'il était son ennemi, il ne méritait pas la mort. Le pire, c'était qu'au fond de lui, il savait qu'à l'instant où il avait jeté le sort, il avait aimé ça. Harry se dégoûtait lui-même, il ne valait pas mieux que le meurtrier de ses parents…
Mais alors, qui ? Demanda une nouvelle fois l'infirmière.
Ce n'est pas Severus qui l'a envoyé, c'est certain, puisqu'il était déjà inconscient. Il ne reste plus que…
Harry ? S'étonna la femme. C'est impossible Albus. Un sort si puissant et sans baguette, puisque celle-ci a été retrouvée dans l'herbes à quelques mètres d'eux, c'est insensé, voyons. Il faudrait être très puissant et initié à la magie noire.
Je sais Pompom, je sais…Mais Harry est le dernier à être resté debout et la puissance du sort envoyé expliquerait la raison pour laquelle il est tombé évanoui. Cela m'inquiète…
Et, ce ne pourrait pas être un des trois Aurors qui nous ont rejoint un peu après ? Dit-elle avec espoir.
Peut-être, répondit le directeur d'un ton peu convaincu.
A propos Albus, est-il vrai que le ministère a été également assailli par de nombreux partisans de vous-savez-qui ?
J'ai bien peur que oui ma chère, dit-il dans un soupir. C'est un jour bien triste, continua-t-il faiblement. Nous avons perdus trois de nos élèves et de nombreux employés du ministère sont morts ou blessés à l'heure qu'il est.
J'ai entendu dire que Arthur et Percy Weasley avaient été touchés.
En effet, confirma Dumbledore d'une voix triste et fatiguée. Arthur est dans le coma Percy est blessé, sans compter l'enlèvement du jeune Ronald. J'enverrais une lettre de soutien à Molly Weasley, pour tenter de lui remonter le moral. C'est tout ce que je peux faire pour l'instant. Excusez moi Pompom, mais il faut à présent que je rencontre les parents de nos feu trois élèves et que je leur présente mes condoléances.
Harry entendit le directeur s'éloigner à grands pas. Mais le silence ne s'installa pas ensuite car d'après ce que le jeune homme pouvait distinguer, il y avait de nombreux blessés. Des murmures, des gémissements, des pleurs, provenaient de tous côtés. Harry pensa soudainement à la famille Weasley. Il était si triste pour eux. Ils représentaient sa famille adoptive en quelque sorte. Pauvre Mme Weasley, comment allait-elle réagir aux nouvelles ? Et Ron ? Et Hermione ? Où étaient-ils en ce moment ? Voldemort était-il entrain de leur faire du mal ? Non, il ne les laisserait pas tomber. Il allait voir immédiatement Dumbledore pour proposer son aide pour les recherches. Avec précaution, il ouvrit les yeux et fut témoin d'un spectacle affligeant. Toute la pièce était remplie de blessés, élèves qui avaient du sans autorisation se joindre à la bataille et professeurs. Des brancards de fortunes flottaient dans l'air, et Harry distingua au fond de la pièce Hagrid, se faisant soigner le bras par l'infirmière qui ne semblait plus savoir où donner de la tête. Mais l'adolescent n'avait encore rien vu. Harry, en bougeant, s'aperçut alors qu'il n'était pas seul allongé sur le lit. Lorsque le garçon posa les yeux sur le visage de la personne, il comprit tout de suite que le jeune homme à côté de lui était mort. Il le fixa, sachant que c'était un des préfets qu'il avait vu être entraîné par des Mangemorts et qu'il n'avait pas aidé, trop occupé à observer les Harpies. Il était horrifié par cette vision. Il était si pâle, son corps si raide, ses poignets avaient des marques. Harry avait des nausées et sa vue commençait à être brouillée par des larmes. Dans sa tête, une voix lui répétait sans cesse « Tu n'es qu'un assassin, tu as tué un homme et ces trois autres élèves parce que tu ne les as pas aidé quand tu le pouvais, comme pour Cédric…»
NON ! Non ! Cédric ! Je ne voulais pas ! je ne voulais pas ça !…Cria soudain le garçon.
Harry s'était tant éloigné du corps qu'il était tombé du lit, affolé, désorienté. Il s'était plaqué et recroquevillé contre le mur, fixant le garçon inanimé et répétant d'un air effrayé, en se balançant nerveusement qu'il n'avait voulu la mort de personne.
Harry, calme-toi ! Le secoua Hagrid. Harry ! Tu m'entends mon garçon ?
Je ne le voulais pas Hagrid…je vous le jure…Répondit l'adolescent toujours aussi terrorisé.
Faites-lui boire cette potion, ça le calmera, dit la voix de Pomfresh.
Harry avala le remède sans trop résister, le regard toujours tourné vers le lit, puis, il se sentit tout doucement partir, les visages inquiets de Hagrid et de l'infirmière devinrent flous puis disparurent totalement, ainsi que toutes ses pensées.
Deux semaines s'étaient écoulées depuis l'attaque et les recherches pour retrouver les deux enfants disparus restaient vaines. Harry avait proposé son aide à maintes reprises, mais Dumbledore avait insisté pour que celui-ci continue ses études le plus normalement et sérieusement possible. Rogue avait enfin obtenu, bien que provisoirement, son poste de professeur de Défense contre les Forces du Mal tant réclamé. Les journaux n'avaient cessés de parler des événements s'étant produits à Poudlard mais aussi au Ministère. Fudge avait finalement admis dans un article qu'il était « possible que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom soit effectivement de retour ». Harry avait envoyé une lettre de réconfort à Molly ce qui lui avait permis d'avoir des nouvelles sur le père et le frère de Ron ; malheureusement, même si Percy s'en était seulement tiré avec un bras cassé et un gros coup sur la tête, il n'en était pas de même pour M. Weasley qui lui était toujours dans le coma. Les médicomages affirmaient avec inquiétude que si Arthur ne se réveillait pas avant deux mois, il était possible que plus jamais il ne le fasse. Cette nouvelle avait bien entendu désolé Harry et naturellement effondré Mme Weasley ainsi que sa fille Ginny, et les jumeaux que le jeune homme tentait de consoler du mieux qu'il le pouvait. Cela dit, le doute et la peine s'étaient emparés d'eux. Le garçon n'allait qu'une fois sur deux en cours, malgré les avertissements du Directeur et même une punition de nettoyage avec Argus Rusard. Il empruntait sans permission des livres à la bibliothèque dans l'espoir de trouver quelque chose d'utile pour retrouver ses deux amis, et allait se cacher, la cape de son père sur le dos, dans la cabane de Hagrid, ce dernier lui donnant même un coup de main parfois. Bien que le demi géant soit aussi triste que Harry de la disparition des deux Gryffondor, il sermonnait l'adolescent pour l'obliger à retourner en cours, mais Harry trouvait toujours une bonne raison qui le déculpabilisait un temps soit peu. Mais ce jour-là, Hagrid avait tant insisté que le garçon avait cédé à sa demande, laissant à contre cœur sa lecture du livre « Sorts et potions de détection ». Le géant avait accepté de faire un mot pour le professeur Trelawney justifiant son quart d'heure de retard. Quand le garçon, après avoir toqué, pénétra dans la classe, un grand silence s'établit. Le professeur ne parut pas surprise par l'arrivée soudaine d'un élève ayant raté tous les cours depuis l'attaque, ce qui surpris Harry. Après avoir guidé l'apprenti vers un fauteuil près de Neville, elle marmonna seulement un « je vous l'avais dit » à Lavande Brown et Parvati Patil.
La leçon porta sur la lecture des présages dans les entrailles de poulets. L'heure sembla une véritable éternité et calvaire pour Harry, non seulement parce que comme d'habitude, Trelawney lui prévoyait une mort certaine, mais parce qu'elle lui avait donné comme partenaire Neville qui tombait dans les pommes dès qu'il devait à son tour mettre les mains dans les boyaux de l'animal, ce qui était dégoûtant, il fallait l'avouer. Certainement pour punition de ne pas être venu en classe depuis deux semaines, la femme l'obligea après le départ de l'ensemble de ses camarades de nettoyer la salle. Alors qu'il frottait avec dégoût et colère une table engluée de tâches de sang et de plumes de poules, Harry entendit son professeur tomber tout à coup de tout son poids au fond de la pièce, dans le noir.
Professeur ! Se précipita le jeune sorcier.
Arrivé à son niveau, il la retourna, dos au sol. Mais quand il la secoua pour la ranimer, celle-ci ouvrit tout à coup des yeux ronds. Surpris Harry la lâcha et se redressa pour reculer.
Harry Potter, il faut que tu saches à présent…
Que je sache ? Répéta avec inquiétude le garçon. Que je sache quoi ? Et d'abord, qui êtes vous ? Libérez mon professeur !
Doucement mon garçon, une chose à la fois…continua l'étrange voix. Je m'appelle Godric Gryffondor et je viens t'apprendre ce que tu dois savoir. Je viens t'apprendre ce qui a été dis sur toi dans le passé concernant ton destin…
Mon destin ? Mais comment me connaissez-vous ? Vous êtes mort depuis des années.
Je suis peut-être mort physiquement mais je vis toujours au travers de mon héritier. Une prophétie a été prononcée à propos de toi il y a déjà un siècle, le savais-tu ?
Oui, mais je n'ai rien trouvé…Tout à été effacé.
Non, rien n'a été effacé, Harry, car rien n'a jamais été rédigé. Moi seul, avec les autres fondateurs de cette école ainsi que leurs descendants connaissons cette prophétie, celle du Survivant, autrement dit, de toi, je me trompe ? L'interrogea la voix.
Harry acquiesça de la tête, trop impressionné pour continuer à parler.
Laisse-moi te réciter cette prophétie, qui est une mise en garde pour ton avenir, alors écoute attentivement :
Dans des années naîtra l'enfant qui nous sauvera ou qui nous fera périr tous. Issu de parents aimants, il sera bon. Mais le jour viendra où l'ennemi de sa famille tuera ses proches. Placé parmi les sangs non magiques, il n'apprendra sa véritable identité qu'à son entrée à l'école de magie. Mais le « Survivant » ne sera pas au bout de ses périples : là-bas, maintes fois, il affrontera des dangers mortels avec courage et foi en le Bien, luttant contre son ennemi faible, ignorant encore une partie de ses origines. Mais le jour viendra où son père renaîtra avec toute sa puissance grâce à sa famille passée et future. Il recherchera son fils pour le convaincre de reprendre son flambeau. Mais l'élu ne saura quoi faire car il est l'incarnation du Bien et du Mal à la fois ; il est celui qui oscillera entre la Lumière et les Ténèbres et son choix seul déterminera l'avenir de ses semblables, car il détient les pouvoirs de ses pères. Si le fils ne tue pas le père, ce sera le père qui tuera le fils et tout sera perdu. Telle est la prophétie du Survivant…
Mon père…va renaître ? Hésita-t-il, abasourdi. Comment ! Quand ?
Je ne peux te répondre…
Pourquoi dois-je le tuer ? C'est mon père ! S'écria soudain Harry.
Il faut que tu fasses le bon choix.
Mais, dans votre prophétie, vous me dites qu'il faut que je tue mon père sinon tout sera perdu ! Qu'est-ce qui sera perdu ? Mon père n'est pas mauvais, vous devez le savoir !
Je ne peux te répondre, répéta la voix. Tu dois accomplir ton destin tout seul et découvrir par toi même ce qui t'attend…
Alors, pourquoi êtes vous venu ! S'énerva le garçon. Vous m'annoncez que je dois assassiner mon père et je n'en connaismême pas les raisons ! Comment vais-je savoir ce que je dois faire puisque je suis « l'enfant qui oscillera entre le Bien et le Mal » ? Pourquoi vous être déplacé jusqu'ici si vous ne me répondez pas, ne me guidez pas !
Je ne suis là que pour t'avertir d'un danger Harry, comme je l'ai fait il y a deux ans…Et aujourd'hui, il est grand.
C'était vous pour Voldemort…S'étonna l'adolescent en repensant à sa troisième année.
Oui, je t'ai prévenu qu'il reviendrait…Les seules choses que je peux te dire aujourd'hui sont que surtout, pour les prochains événements à venir, écoute attentivement ce que te dit ton cœur et retrouve mon héritier, cela t'aidera peut-être à faire tes choix…
Votre héritier…Attendez ! S'écria le jeune homme, s'apercevant que l'esprit du magicien allait s'évaporer, puis-je vous demander…il hésita…mes amis sont-ils encore en vie ?
Je suis désolé Harry Potter, mais je dois partir…
Revenez, s'il vous plaît ! Cria désespérément le garçon en s'approchant davantage.
Je suis là Potter, ne vous en faîtes pas et je vous ai à l'œil, mais…qu'est-ce que je fais par terre ?…Potter poussez-vous et aidez moi à me relever voyons !
Le professeur Trelawney était de retour. Harry s'écarta et l'aida à se remettre debout.
Que s'est-il passé ? Demanda-t-elle, incrédule.
Vous…
Harry hésita et décida de ne rien dire au sujet de Godric Gryffondor. De toute façon, elle ne le croirait pas.
Vous êtes tombée évanouie (ce qui n'était pas tout à fait faux) et j'ai essayé de vous ranimer.
Ah bon ? C'est très étrange, je ne m'en suis pas rendue compte…Je dois trop me concentrer psychiquement, mon Troisième Oeil me demande beaucoup d'énergie…Dit-elle pour elle-même. Bon, très bien Potter, je vous laisse partir, votre corvée est terminée.
Harry s'éloigna de la classe encore plus déconcerté et frustré qu'il l'était depuis déjà plusieurs jours. Comment son père pouvait-il bien revenir à la vie ? Peut-être que les sorciers avaient trouvé un moyen de ressusciter les morts ? Non, si cela avait excité, ou avait été découvert, tout le monde l'aurait su. Alors comment ? Il ne savait pas en fait s'il était réellement ravi de cette nouvelle. Bien sûr, il souhaitait plus que tout au monde que ses parents renaissent, qu'il les retrouve enfin mais combien de temps devrait-il attendre ? Y aurait-il un signe avant coureur ? Et pourquoi Gryffondor était venu lui envoyer ce message ? Pourquoi Harry aurait-il envie de tuer son père ou inversement ? Harry avait mal au crâne de tant se questionner. Pendant tout le reste de la journée et sous les conseils de Hagrid, Harry alla à tous les cours où il fut acceuilli avec plus ou moins de reproches. Il reçut comme il s'y attendait trois heures de retenues : une de Mc Gonagall et deux inévitablement de Rogue à la fois pour son absence mais aussi pour avoir « insulté Mr Malefoy » qui venait de lui jeter une grenouille à la figure. Il dut donc ce soir là nettoyer à lui tout seul la salle des Trophées et toutes les armures du château, ce qui n'était pas une mince à faire car ces dernières ne cessaient de bouger et de rire sous le passage du chiffon qui les chatouillait. A minuit, Harry avait enfin terminé et tomba exténué sur son lit, son esprit encore ampli de toutes les réflexions qu'il avait pu retourner dans tous les sens dans sa tête pendant ces trois dernières heures. Cette histoire d'héritier le chagrinait aussi. Il ne voyait absolument pas en quoi le descendant de Gryffondor pourrait l'aider, le guider dans ses choix. Mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage. La fatigue était trop forte et elle l'emporta dans un rêve étrange.
Harry sillonnait un long couloir obscur, paraissant appartenir à une vieille batisse, une sorte de château abandonné. Au fond de ce tunnel, le garçon pouvait distinguer une porte en bois. Tout autour de lui, des cris de douleurs, des pleurs, des plaintes qui lui glaçaient le sang fusaient, traversant les épais murs humides autant que le cœur du jeune homme.
Harry…
Une voix effrayante venait de le nommer. Le garçon chercha d'où pouvait provenir ce son mais il entendit de nouveau la voix, lointaine.
Harry, approche…
Cet appel semblait prendre sa source dans son esprit, comme une pensée. Pourtant, il pouvait l'entendre raisonner contre les vieilles pierres du couloir. Tout à coup, poussé par une force invisible, Harry s'approcha lentement, comme s'il flottait, de la porte en face de lui. Une lumière aveuglante qui transperçait l'obscurité au travers des moindres interstices, illuminait l'intérieur de cette pièce mystérieusement close. Puis sans prévenir, alors que l'adolescent arrivait à destination, la porte s'ouvrit à la volée, éblouissant le jeune homme qui du se cacher les yeux de la luminosité. Harry avança prudemment et la lumière disparut dès qu'il franchit le montant. Il découvrit avec de plus en plus d'appréhension un cachot lugubre, éclairé par la faible lueur de deux torches suspendues à des murs moisis. Il entendit alors un bruit de chaîne sur sa droite, mais ne distinguait pas quelle en était l'origine, l'emplacement étant trop sombre. Il prit sa baguette, exécuta un « lumos » et s'approcha silencieusement de l'endroit. Il tendit alors sa baguette vers l'avant et ce qu'il découvrit l'horrifia. Enchaînés au mur, Ron et Hermione gisaient, sales, maigres et épuisés. Mais alors qu'il allait se précipiter pour les aider, le « pop » caractéristique d'une transplanation résonna dans cette pièce devenue suffoquante. A la lueur de la flamme, Harry entr'aperçut le visage qui hantait ses nuits depuis la mort de Cédric, celui de Lord Voldemort. Harry se figea, baguette à présent dirigée vers l'être à tête de serpent. La créature grimaça un sourire en le voyant, ce qui glaça le sang du garçon. Malgré cela, c'est Harry qui brisa le silence morbide qui s'était installé :
Que leur avez vous fait ? Demanda-t-il d'une voix étouffée qui trahissait son angoisse.
Le monstre sourit de plus belle, tout en s'abstenant de répondre.
Libérez les, ordonna Harry avec un peu plus d'assurance.
Vas y, ne te gêne pas…Répondit le Seigneur des Ténèbres.
L'adolescent ne réalisa pas immédiatement ce qui venait de lui être accordé. Hésitant, le regard et la baguette toujours fixés sur son ennemi, Harry avança prudemment vers les prisonniers. Il s'accroupit et les appela :
Ron, Hermione, vous m'entendez ?
Mais aucun des deux jeunes gens ne réagit.
Ron, Hermione, répondez-moi ! Répéta le garçon.
Toujours rien. Il fixa son adversaire.
Vous les avez tuer.. ? Demanda-t-il avec une grande appréhension.
Voldemort fit non de la tête, toujours un « grand sourire aux lèvres ». Non, ils n'étaient pas morts car ils respiraient.
Vous les avez endormis ? Assommés ?
Le Mage noir répéta le mouvement de la tête.
Alors quoi ! S'impatienta le garçon.
Mais la créature resta muette. Harry se retourna vers ses amis et murmura :
Ne vous inquiétez pas, je vais vous libérer.
Il dirigea sa baguette vers les chaînes et prononça « Liberato ». Mais rien ne se détacha, aucun maillon n'avait été endommagé. « Liberato ! » répéta le garçon mais rien ne changea. Harry entendit le rire de Voldemort derrière lui. Il décida d'essayer de les détacher à la façon moldu , mais quand il voulut se saisir des liens emprisonnant ses amis, il passa au travers et se cogna au mur. Le rire du Seigneur des Ténèbres augmenta de volume. L'adolescent se releva péniblement, incrédule. Il tenta de s'appuyer sur la jambe de Ron mais sa main traversa le corps de son ami. Une terreur emplit tout à coup l'esprit du jeune apprenti. Etait-il mort, était-il un fantôme ? Les rires de Voldemort cessèrent.
Tu ne peux pas les libérer, Harry Potter. Tu n'es ici que grâce à ma volonté, spectateur d'un de tes cauchemars. Mais attention, ce que tu vois est réel, et moi aussi. Mais toi, tu n'es qu'un esprit que j'ai amené jusqu'ici.
Harry regarda tour à tour Voldemort, Ron et Hermione. Il était impuissant.
Pourquoi m'avoir amené dans ce cachot ? Que me voulez-vous ?
Si tu es ici, c'est pour que tu saches que je ne te mens pas au sujet de tes petits camarades. Ce que je veux, c'est toi. En échange de tes amis, je veux que tu te livres à moi.
Vous êtes complètement fou…
Merci pour le compliment. Que décides-tu ?
Attendez, réfléchit Harry. Qui me dit que vous tiendrez parole ?
C'est simple. Je libérerai devant tes yeux tes camarades et les renverrai à Pré-au-Lard.
C'est hors de question, je ne vous crois pas, répondit-il avec colère.
Très bien, dit tranquillement le Mage Noir. Regarde ce qui arrive, lorsque l'on s'oppose à ma volonté.
Il se tourna alors vers Ron et une main invisible le saisit par la gorge. Le rouquin se réveilla en sursaut, un peur immense l'envahissant, alors que la poigne de la créature serrait de plus en plus son cou. Hermione s'était également ressaisis et pleurait en suppliant Voldemort de s'arrêter.
NON ! Arrêtez ! Cria Harry.
A cette interpellation, Voldemort desserra petit à petit son étreinte sans pour autant lâcher le cou de son prisonnier qui suffoquait.
Très bien, se résigna Harry, ne supportant pas cette vision. J'accepte…
Le Seigneur des Ténèbres s'éloigna enfin de Ron, soulageant quelque peu le jeune apprenti.
Sage décision. Te voilà enfin raisonnable…Voilà ce que tu devras faire : tu devras venir cette nuit, tout seul, c'est mon dernier délais. Il y a dans la Forêt Interdite un Porte au Loin en forme de bouteille de soda à ta disposition. Si quelqu'un t'accompagne ou que tu viennes au rendez-vous après le lever du jour, ils mourront…
Harry acquiesça en déglutissant avec difficulté. Il n'avait pas droit à l'erreur, il le savait.
Maintenant, je te laisse revenir à la réalité mais un dernier petit conseil… Ne raconte à personne ce que tu comptes faire, premièrement parce qu'ils pourront mettre ta dernière chance de sauver tes amis en défaut, et deuxièmement parce que tous t'empêcheront de le faire tout simplement parce que ta vie compte plus que n'importe laquelle à leurs yeux. Que même toi, tu ne peux pas t'imaginer.
Harry fut surpris par cette remarque, mais il n'eut pas réellement le temps de méditer dessus car en moins de quelques secondes, il se retrouva dans son lit, trempé de sueurs froides.
A suivre…