Auteur : kokoroyume

Disclaimer : Chaque personnage de X ou de Tokyo Babylon appartient à Clamp

Genre : yaoi

Note de l'auteur : Encore merci à tous ceux qui m'ont laissé des comm : )

Le dernier Sakurazukamori

Chapitre 8

Tokyo.

« Un être humain qui en trahit un autre, c'est le genre de chose qui arrive chaque jour au détour des rues de Tokyo »

Il observa la ville du haut du deuxième étage de la tour de cette capitale, ses lumières envahissant allègrement ce lieu.

Le ressentirait-il comme une trahison ou ne serait-il même pas atteint ? Il ne savait même plus ce qu'il désirait.

Subaru Sakurazuka quitta la vue panoramique et posa son dos contre la baie vitrée. Ses bras enserrant son corps, il essayait de repousser la douleur sans y parvenir.

« Que se passe-t-il ? »

La voix était claire mais hésitante.

« Il fait si sombre… Où suis-je ? »

'Dans ton propre corps' lui répondit enfin Subaru Sakurazuka. 'J'en ai pris possession'

Le silence s'installa de nouveau.

Son invité ne tarderait plus à présent, il avait sans doute dû déjà repérer les ondes si particulières qui émanaient de la puissance initiale du jeune Sumeragi.

« Pourquoi avoir fait cela ? Qui êtes-vous ? » demanda la voix de Subaru Sumeragi qui semblait lutter pour garder pied.

'Tu le sauras bientôt. Maintenant, silence'

Il venait de s'adresser à lui d'une façon qui ne supportait pas de réplique.

- Bonsoir Subaru.

L'homme, en manteau noir lui aussi, s'approcha de lui jusqu'à ce qu'ils ne soient plus séparés que par quelques centimètres.

- Bonsoir Seishiro.

Le vétérinaire le dévora des yeux pendant quelques secondes puis afficha le sourire carnassier du Sakurazukamori. Subaru réprima un frisson.

L'homme qui semblait le plus âgé des deux posa délicatement une main sur l'épaule de son cadet et de l'autre effleura tendrement son visage.

- Je sais parfaitement que vous n'êtes pas Subaru Sumeragi, déclara-t-il sans le quitter des yeux et en lui souriant toujours.

Il resta de marbre se contentant d'esquisser un sourire. Ainsi son jeu avait été faussé. Il n'avait pas fait preuve d'assez de talent. Cela aussi il aurait dû le prévoir mais au point où il en était cela n'avait plus d'importantce.

- Nous nous sommes déjà rencontrés, n'est-ce pas ? Continua-t-il en observant toujours ce visage familier qui lui faisait face, cet apparent jeune homme qui ne perdait pas son sang froid.

- Vous avez pénétré mes rêves et vous êtes appropié le corps de Subaru, dit-il en s'approchant encore, son souffle caressant la peau de son compagnon.

Cette fois ce fût au tour de Subaru Sakurazuka d'afficher une expression caractéristique du Sakurazukamori. Seishiro parut un instant surpris par le sourire moqueur qui flottait sur les lèvres de ce doux visage mais, ne lui lui laissant pas le temps de contempler cette expression inédite sur les traits de sa proie, il prononça quelques mots et le vétérinaire fût repoussé violemment à plusieurs mètres de lui.

« Seishiro ! »

- Qui êtes-vous ?

Il s'était déjà relevé et s'approchait à nouveau, n'ayant nullement perdu son air charmeur.

« Ne lui faîtes pas de mal, je vous en prie ! »

- Aurais-je cette fois droit à une réponse ?

« S'il vous plaît... »

'Tu m'ennuies et tu me gênes'

- Il est temps que je me présente, effectivement. Je t'accorderais même la chance de me voir tel que je suis, déclara-t-il avant d'entamer une litanie de sons étranges.

Une lumière rosâtre l'enveloppa puis s'accentua vers un carmin puissant. L'exorciste se tut enfin et un éclat aveuglant empli l'étage durant un instant.

- Seishiro ?

Subaru Sumeragi venait d'ouvrir les yeux. Un nuage léger de débrits flottait encore autour d'eux. Le vétérinaire lui sourit chaleureusement puis reporta son attention sur l'homme qui se tenait près de la baie vitrée.

- Eh bien ! Il semblerait que cela ait parfaitement fonctionné, dit l'homme qui observait le léger reflet de son corps que lui renvoyait la vitre.

- Seishiro, qui est-ce ? Et que...

Subaru Sumeragi observa ses mains.

- Mais que m'arrive-t-il... ?

Son compagnon lâcha des yeux l'homme étrange qui venait d'apparaître et reporta son attention sur sa proie ; il la voyait à présent clairement. Son apparence était brûmeuse et floue mais parfaitement solide.

- J'ai simplement libéré ton âme de ton corps, déclara l'homme aux yeux vert et or avec un sourire méchant.

- Qui êtes-vous ? redemanda le vétérinaire restant calme malgré la panique naissante du jeune Sumeragi.

Tu ne me reconnais donc pas ? Il est vrai que j'ai changé. Mais je t'aurais cru plus perspicace.

Seishiro l'examinait en détail, apparemment perplexe.

Une silouhette élancée et fine. Il paraissait avoir une vingtaine d'année, il était plus agé. Un visage fin, une bouche charmeuse. Et ses yeux. L'un doré et l'autre d'émeraude pure. L'homme se laissait détailler sans broncher.

Un éclat de surprise brilla dans les yeux du vétérinaire.

- Tu... Très intéressant, murmura Seishiro.

- Tu le connais ? S'étonna Subaru, son âme peu consistante stagnant aux côtés de ce dernier.

- Oui. Et toi aussi. Même si je n'aurais jamais cru le voir ainsi.

Le vétérinaire sourit amusé.

- ... Qui est-ce ?... demanda encore l'adolescent à qui cette personne semblait néanmoins familière.

Subaru Sakurazuka, ses courts cheveux noirs encadrant une expression satisfaite, s'approcha lentement d'eux.

- Cher homonyme, je ne suis que ton futur, ton être tel qu'il est devenu après...

Il posa les yeux sur le vétérinaire.

- Après que ton destin ne soit scéllé. Seishiro y a veillé.

Il sourit sans vraiment chercher à comprendre ce qu'il ressentait durant ces instants.

- Et il y veillera encore. Car, c'est ce qu'il désire, en tant que Sakurazukamori.

Un sourire indéchiffrable se peignit sur les traits de Seishiro tandis que sa proie se tournait vers lui incrédule.

- Non, ce n'est...

Il s'écroula, une onde pourpre l'entourant un instant.

- J'étais si naïf, dit Subaru en marchant toujours vers eux, observant un instant l'âme inconsciente, si aimant.

Il s'arrêta devant Seishiro et le fixa. Son expression s'adoucit soudain et il promena délicatement ses doigts fins sur le visage du vétérinaire agenouillé près de l'âme de son jeune compagnon. Seishiro ne réagissait pas, se contentant de lui rendre son regard et de sourire.

- Tu es resté le même que dans mon souvenir... si doux... si calme... si manipulateur.

Subaru prononça un simple son et une vague violente d'énergie s'abattit sur son adversaire qui, cette fois, l'évita de justesse.

A présent à bonne distance, Seishiro restait toujours imperturbable, son sourire flottant toujours sur ses lèvres.

- Tu as changé, Subaru.

Sa voix charmeuse. Un masque à son indifférence.

- Tu es plus fort ... et tu es plus attirant encore !

De la futilité alors qu'il avait sans doute déjà une idée de sa supériorité.

- Changé... , sans doute plus que tu ne l'imagine, répondit-il peut-être un peu amer.

Subaru sortit un ofuda, noir, cela était ainsi depuis longtemps maintenant, s'entailla légèrement le doigt et laissa lentement le sang perler sur la surface d'encre. Une lueur noire enveloppa l'ofuda et des branches de cerisier se formèrent rapidement avant de prendre Seishiro pour cible. Evitant les premières acérées, le vétérinaire s'empara à son tour d'ofudas noirs et brisa les branches qui tentaient de le transpercer. En un instant, elles se changèrent en une pluie de pétales rosées.

Subaru les observa, disparaissant presque aussitôt. Ces yeux se durcirent.

- Cela est de ton fait Sakurazukamori. Je suis devenu ton successeur. Et tu n'ignores pas la seule façon dont cela à pu se produire, dit-il d'un ton froid tandis qu'il percevait une irrépressible colère gronder en lui.

Son origine ? Il ne cherchait même plus à la déceler. Son sourire resta malgré tout sur ses traits, gardant son masque devant son adversaire ; il avait fait son choix.

Seishiro l'observait, son éternel sourire ayant quitté son visage. Son attitude entière reflétait l'indifférence.

Subaru haïssait cette expression.

Comme s'il avait pu lire dans ses pensées, le visage du vétérinaire s'anima à nouveau.

- Un choix judicieux me semble-t-il, déclara ce dernier moqueur mais semblant étrangement sincère.

Il ôta ses lunettes et les rangea calmement dans son pardessus.

- Tu joues ton rôle de Sakurazukamori avec un remarquable talent. Bien qu'il te reste encore des choses à apprendre, ajouta-t-il.

Ses yeux ambrés ne le quittaient pas.

Subaru sentait son sang-froid le quitter graduellement, pourtant, il souriait toujours.

- Ces rêves étaient magnifiquement orchestrés. Je n'aurais pas fait mieux moi-même...

Il s'avança de quelques pas.

- Quand t'es-tu approprié son corps ? Durant cette soirée au karaoké ? Je dois avouer que j'aurais presque pu y croire. Seulement ma jeune proie est bien trop innocente pour qu'elle ne tente ce genre de chose. Ou bien était-ce plus tôt encore ?

- ... Lorsque mon homonyme a perdu connaissance, après l'exorcisme de cet homme...

Il avait répondu malgré lui et le regrettait déjà. C'était donc en lui faisant cette «fausse » déclaration qu'il s'était trahi... il avait dû commencer à comprendre dès lors... il s'était fait une fois encore manipuler... Ne pourrait-il donc jamais avoir le dessus avec Seishiro ? La confusion tentait de l'assaillir. Il ne voulait pas se permettre cette faiblesse.

Reprenant conscience de l'instant, il s'étonna de la proximité de Seishiro. Sa peau était à la portée de sa main. Ses yeux dont il ne pouvait détacher le regard étaient si proches... Malgré son âge, Seishiro restait plus grand que lui, sa carrure plus large aussi... Une envie... Un souhait... Un désir...

Non. C'était trop tard.

- Un choix judicieux... Cela t'a pourtant était fatal...

Le vétérinaire ne cilla pas apparement nullement dérangé par cette idée.

Subaru tendit lentement sa main vers cet homme si séduisant.

- ... et cela signera, aujourd'hui également, ta mort.

Un geste rapide propulsa Seishiro contre l'un des murs de l'étage. Ce dernier n'avait pas su réagir assez rapidement et un filet de sang coulait à présent le long de sa tempe. Il se redressa, se préparant cette fois au véritable combat.

Mais ce fût inutile.

La main de Subaru enserrait déjà sa gorge et y exerçait une terrible pression. Impuissant, son prédecesseur ne pouvait plus se défendre, tentant seulement de respier sans montrer une quelconque panique.

Subaru resta ainsi, immobile, durant de longues secondes. Son autre main se décida finalement à se mettre en action et, tel un poignard, se plaça lentement à hauteur de son torse.

- Il est temps d'en finir.

Il s'apprêtait à lui transpercer le coeur.

Il entama son mouvement... puis s'arrêta soudainement. Sa main resta suspendue à quelques millimètres de sa poitrine. Un tremblement, très léger mais présent, secouait son corps.

- Ha ha. Ha, ha, ha, ha... Je le savais, dit Subaru parvenant à peine à se contrôler. Je n'en serais jamais capable... dit-il en baissant la tête.

Il se tût laissant son bras glisser le long de son corps et relâchant enfin sa victime.

Seishiro glissa un instant puis s'adossa à la paroi du mur observant l'homme qui lui faisait face. Ce dernier leva lentement les yeux vers le vétérinaire finissant par le fixer avec son regard si particulier, vert émeraude mêlé à l'or pur.

- Cela est au dessus de mes forces, Seishiro, dit-il en effleurant sa joue un instant. Une fois encore, tu en sors vainqueur.

Il tenta d'étouffer sa douleur mais cette fois il n'y parvint pas. Un sanglot le secoua puis les larmes roulèrent silencieusement sur ses joues.

Il s'était persuadé depuis si longtemps que ce sentiment l'avait quitté, il avait eu tort, touts ces années n'avaient été que mensonges, son coeur était resté celui de Subaru Sumeragi, éternellement prisonnier du cerisier. Comme cela lui était douloureux de ressentir ces vagues d'émotions si intenses parcourir chaque parcelle de son corps ! Alors il pleurait, déversant sans bruit toute sa peine et son désespoir, se maudissant pour sa si grande faiblesse, se rassurant d'une certaine manière d'être toujours le même.

Il perçut un mouvement face à lui. Une main passa sur son visage, effaçant momentanément ses larmes.

Seishiro le fixait un sourire étrange flottant sur ces lèvres.

- De tels gestes sont devenus des automatismes pour toi ? N'est-ce pas ?dit-il en affichant un pauvre sourire.

Ses yeux brillèrent un instant d'un étrange éclat qui disparu lorsque Subaru ajouta ces quelques mots :

- Mais il ne s'y trouve jamais une once de sincérité. A mon plus grand regret.

L'assassin qui lui faisait face sembla surpris à ce dernier aveu mais il n'y prêta pas attention laissant cette réaction sur le compte de son imagination.

- Je suis devenu le Sakurazukamori, plongeant dans l'indifférence, effaçant chaque émotion qui pouvait m'affaiblir mais, face à toi, je reste inchangé, dit-il s'approchant lentement de Seishiro, quelles que soient ma douleur et ma tristesse ou au contraire, mon indifférence, je ne peux pas m'en empêcher.

Subaru posa lentement sa tête sur le torse de l'assassin, ce dernier ne le repoussa pas.

- Ce sentiment reste à jamais graver en moi..., lui souffla-t-il au creux de l'oreille.

Il s'éloigna un instant, plongeant une fois encore dans ces magnifiques yeux d'or puis posa sa main sur sa joue avec la plus grande des douceurs.

A quelques centimètres de Seishiro, fixant toujours cette lueur dorée qui l'attirait inexorablement, il lui murmura ce doux aveu :

- Je t'aime et t'aimerais toujours...

Puis ses lèvres se refermèrent sur les siennes.

L'assassin répondit tendrement à ce baiser, lui offrant un réconfort qu'il n'aurait jamais cru pouvoir ressentir. Se contentait-il de donner le change à cet instant ou bien était-ce sincère ? Subaru Sakurazuka n'en savait rien et ne s'en préoccupait plus.

Seules ces sensations importaient. Ses lèvres si douces qu'il goûtait enfin, la chaleur de sa peau qui faisait disparaître toute sa solitude et sa tristesse, son odeur si atypique qu'il avait tant recherchée et qui enveloppait à présent son âme.

Au bout de quelques instants qui lui parurent durer une éternité, il sentit un étrange frisson parcourir le corps de Seishiro avant qu'il ne l'atteigne puis leur baiser prit fin.

Il posa les yeux sur l'être qu'il n'était jamais parvenu à chasser de son coeur et découvrit sur ses traits une expression qu'il lui était inconnue. Il ne souriait plus vraiment et ses yeux semblaient s'ouvrir sur les portes de son âme. Mais il ne parvenait pas à en déchiffrer la signification, d'ailleurs il n'avait jamais vraiment capable de le comprendre même en devenant le Sakurazukamori.

Une douleur fulgurante lui étreignit le coeur.

Son corps arrivait à ses limites. Il était pourtant puissant mais ce n'était encore que celui d'un adolescent.

- Je crois qu'il est temps que je lui rende son bien, dit-il en observant lâme endormie du jeune Sumeragi du coin de l'oeil, sinon nous disparaîtrons tous les deux.

Seishiro se contenta de le regarder de ses yeux dorés. Y percevait-il cette fois réellement un véritable intérêt et une certaine inquiétude ? Il n'aurait pas la réponse. Il savait qu'il ne prononcerait plus un mot.

Il sourit alors retrouvant toute la douceur et la bienvaillance de sa jeunesse, éclairant ce visage si différent aujourd'hui d'une lueur unique.

- J'ai vraiment été heureux de te revoir Seishiro, dit-il la voix tremblante d'émotion.

Puis le corps s'écroula, retrouvant son aspect premier et l'âme du dernier Sakurazukamori se matérialisa à ses côtés.

Son intrusion dans leur vie changerait-elle leur destin ? s'interrogea l'esprit à présent échappé de cette enveloppe. Il l'espérait malgré tout.

- Tu ne seras plus capable de lui effacer la mémoire, dit Subaru en observant le corps inerte. C'est aujourd'hui que tout se jouera pour vous.

Lentement, son apparence se désagrégea.

« De la même façon que ma dernière victime » songea-t-il furtivement.

Une dernière fois, Subaru Sakurazuka posa son regard, empli de tendresse, sur Seishiro.

- Adieu, dit-il un sourire triste aux lèvres.

Il disparut.

Le silence.

Et une expression qui resterait inconnue de tous sur le visage du Sakurazukamori, à cet instant, au second étage de la tour de Tokyo.

Une lueur le ramena soudain à la réalité tandis que l'âme de Subaru réntégrait son corps.

Seishiro retrouva peu à peu son sourire moqueur tandis que le corps s'animait.

- Il est temps de mettre un terme à notre pari Subaru...

A suivre...

Hisaki Sumeragi : ellea récidivé...

Subaru Sakurazuka : et bien sûr c'est moi qui enfait les frais...

Kokoro : gomen --'

Hisaki : si tu nous tues tous t'auras plus de fic, tu sais ?

Kokoro (sourire sadique): meuh non ( murmure : vous êtes trop nombreux pour ça hé hé ) et puis y a d'autre façon de torturer des beaux petits bisho comme vous ! ( jubile +-+)

Subaru Sa : je crois qu'on s'en sort encore mieux mort...

Hisaki : c'est sur --'

Plus qu'un chapitre déjà... J'espère que celui-ci ne vous a pas trop déçu mais c'était ainsi que je voyais les choses depuis le début...

N'hésitez pas à me signaler toute chose qui vous semblerez « dérangeante » Tous les avis sont comme toujours les bienvenus : )

Le dernier chapitre mettra sans doute un peu de temps à arriver ( partiels de janvier --' ouin...) désolée...