Attention, ce chapitre est très long parce que vu que je l'adore, j'ai écrit plus que d'habitude et eu plus d'inspiration. Désolée pour ceux que ça gonfle ! ;-)
V - Le Bal de fin d'année
Bridget sortit de la cabine avec une grimace : « T'en pense quoi ? Franchement, moi je n'aime pas trop…La couleur ne me va pas !
- Ouais, c'est vrai, admit sa fille en soupirant. »
Si encore il n'y avait que la couleur qui ne convenait pas, ça irait encore. Mais là, la robe était vraiment trop courte (il n'y avait pas la taille au dessus) et tous les mecs du lycée se seraient jetés sur sa mère…En plus, elle n'était pas très originale : il n'y avait ni décolleté, ni frous-frous, ni aucune autre chose qui pourraient la rendre belle. Et, en effet, le vert pâle n'allait pas du tout à Bridget !
Alicia était désespérée : depuis déjà deux semaines, sa mère et elle cherchaient une robe de soirée pour le Bal de fin d'année, mais en vain. Elles n'avaient pas encore vu l'ombre d'une tenue appropriée, malgré le nombre de boutiques qu'elles avaient épluchées. Les seules robes qu'on pouvait trouver en ce moment étaient des robes de plages. C'était dans ces cas là que Alicia aurait voulu être un garçon : au moins, lui n'avait pas eu pas de problème, des costards, on en trouve partout !
« Je ne demande qu'une robe potable, se plaignit t-elle intérieurement. Bon, pas une super robe, parce que déjà que le mec le plus populaire de l'école m'a invitée mais alors si en plus j'ai une tenue géniale, je vais me faire trucider par toutes les filles du lycée ! Non, je veux juste une robe qui me va… »
Bridget sortit de la cabine, exaspérée : « Bon, laisse tomber on rentre. Ca fait trois heures qu'on est là et on n'a toujours rien trouvé. On ira à Londres mercredi, OK ? » Alicia sourit. Quand sa mère proposait d'aller jusqu'à la capitale, c'est qu'il n'y avait vraiment rien dans un rayon de 20km (ce qui était le cas en ce moment).
« Le bal, c'est quel jour, déjà ?
- Vendredi dans une semaine et demi…Et on a toujours pas nos robes… »
« Franchement, c'est pas juste, ajouta t-elle en soupirant. Plein de gens sont en vacances dans le monde, les flemmards de français ne travaillent plus depuis déjà…je ne sais pas exactement mais depuis longtemps, alors que nous on doit encore bosser !
- Ne t'inquiète pas, ça va passer vite. »
« Alors ? demanda une voix de garçon, lorsqu'elle entrèrent dans la maison.
- Toujours rien, soupirèrent Bridget et sa fille, d'une seule et même voix.
- Je suis sûr qu'il y avait plein de trucs mais que comme vous voulez une robe parfaite, vous ne voyez rien !
- Crétin ! » rétorqua sa soeur, taquine.
Le samedi suivant, avec un peu plus d'enthousiasme que la fois précédente, Bridget et Alicia se rendirent à Londres même, comme promis, à la recherche de deux robes. Mais après avoir écumé une demi-douzaine de magasin, leur bonne humeur s'effaça rapidement.
Elles en parcoururent encore deux, e, à la troisième, Bridget se trouva enfin une tenue. C'est rayonnante qu'elle souleva le rideau de la cabine. Elle avait trouvé LA robe qui lui convenait parfaitement. En soie bleue, assortie à ses yeux, avec de courtes manches en voile azur parsemé de paillettes argentée, elle moulait sa poitrine avantageuse, et épousait parfaitement ses formes. Elle s'évasait un peu à partir de la taille, pour descendre jusqu'aux tibias. La partie jupon était recouverte de volants du même voile que celui qui recouvrait les épaules. Bridget ressemblait à une fée, ou mieux, à un ange, avec ses cheveux blonds lui tombant jusqu'à la poitrine.
Mais, malheureusement pour elle, Alicia ne trouva toujours rien. Elle se sentit encore plus abattue, surtout que sa mère en rajoutait en s'extasiant sur son fabuleux achat. Dans une nouvelle boutique, encore une fois elle parcourut les rayons, encore une fois elle ne trouva que des robes très médiocres. Les tenues qui lui plaisaient plutôt bien n'existaient pas dans sa tailles, et celles à sa taille n'étaient vraiment pas fantastiques. Elle en emporta quand même vers les cabines d'essayage, histoire de ne rien manquer. Sous le regard critique de sa mère, elle les enfila, les unes après les autres, mais aucune n'était suffisamment potable. Comme à chaque fois, elle marcha, désespérée, vers le portant où étaient accrochés les vêtements non achetés.
C'est alors qu'elle l'aperçut, sur ce portant, à moitié recouverte par une veste en jean. Un robe. SA robe. La robe qui lui fallait. Un peu sexy, mais pas provocante ; moulante, mais pas excessivement ; et pas trop chère. Elle s'en empara avec joie, se précipita dans une cabine et l'enfila illico presto. Elle sortit, un sourire triomphant aux lèvres.
« Ah tu es là, s'exclama Bridget. Je te cherchais partout. Mais… (Elle éclata de rire :) Je crois que tu ne l'as pas mise comme il faut. »
En effet, dans sa hâte, Alicia avait enfilé sa robe à l'envers. Elle se hâta de la remettre à l'endroit, puis souleva à nouveau le rideau.
« Wahou, admira sa mère. Elle te va à ravir. »
Alicia se retourna pour contempler le résultat dans la glace. En effet, elle était plutôt pas mal comme ça. La robe, rouge flamboyant, la moulait tout le long du corps, et s'arrêtait justeen dessous des genoux. Elle était ornée de frous-frous sur le devant, au niveau de la poitrine. La jeune fille souria, satisfaite : « Je la prends ! »
Maintenant que les deux eurent trouvé leurs robes, le plus gros était fait. Mais elles passèrent quand même les jours restants avant le Bal à essayer et réessayer leurs tenues, prévoir leur maquillage, leurs chaussures, leur maquillage et leurs coiffures. Sur les notes des cours d'Alicia, on pouvait voir dans la marge de petits croquis représentant son visage, chaque fois arrangé différemment. Le temps passa plutôt vite, et Alicia, le matin du bal, fut surprise que ce jour soit arrivé si rapidement.
Ses pensées se dirigèrent vers le garçon auquel elle pensait chaque soir avant de s'endormir, et chaque matin en se réveillant. Elle repassa mentalement un des meilleurs moments de sa vie, d'après elle.
---------------Flash-back---------------
Alicia sortit les livres dont elle aurait besoin pour faire ses devoirs de son casier, tout en bavardant joyeusement avec Elsa, sa meilleure amie, comme à chaque fin de journée de cours. Du coin de l'œil, elle le vit arriver dans le couloir. Son cœur fit un bond, mais elle resta calme et continua à discuter avec Elsa, l'air de rien, sans le regarder.
Bizarrement, le garçon, qui était le plus populaire du lycée, s'arrêta derrière Alicia et lui adressa la parole : « Euh…Salut Alicia. Je pourrais te parler ?
- Ca tombe bien, je lui disais au revoir, dit Elsa, lançant un clin d'œil discret à son amie avant de s'en aller.
- Oui, qu'est-ce qu'il y a, demanda Alicia, le plus naturellement possible, en évitant le regard des filles jalouses qui passaient dans le couloir.
- Et bien, je voudrais savoir si tu…si tu as déjà un cavalier pour le Bal. »
Alicia essaya de cacher sa joie et sa surprise. Il. Etait. En. Train. De. L'inviter. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais Brendy, sa pire ennemie, se glissa entre les deux lycéens.
« Raphaël et Alicia ! Depuis quand tu traînes avec les filles de son genre, Raphy ? demanda t-elle, d'une voix mielleuse. Enfin je suppose que ce n'est pas de ton plein gré, ajouta t-elle en caressant l'épaule du garçon.
- Laisse-nous tranquille, Brendy. Pour ta gouverne, sache que Alicia vaut cent, voire trois cents fois mieux que toi. »
Vexée, la jeune fille s'en alla aussi vite qu'elle était venue.
« Excuse-moi pour ce petit désagrément, plaisanta Raphaël. Alors, tu es déjà prise ?
- Non, pas encore, sourit Alicia.
- Et…ça te dirait d'y aller avec moi, au Bal ?
- Oui, je veux bien.
- Cool. A demain.
- Bye »
Le garçon s'éloigna, et tournaaprès les rangées de casiers. Ce ne fut qu'une fois qu'elle fut sûre qu'il eût disparut que Aliciadonna libre cours à sa joie.
---------------Fin du Flash-back---------------
Alicia se leva, envahie par une extraordinaire énergie, et dévala les escaliers direction la cuisine. Elle prit son petit-déjeuner à vitesse éclair, tandis que son frère, en face d'elle, mâchait ses céréales à moitié endormi. C'est survoltée qu'elle arriva au lycée. D'ailleurs, pendant les cours, certains professeurs lui reprochèrent d'être trop agitée, mais comme de toute manière c'était la dernière journée de cours et qu'ils ne travaillaient presque plus, ce n'était pas très gênant.
Une fois rentrée à la maison, Alicia, fila dans la salle de bain pour se maquiller, même si le Bal commençait dans trois heures. Elle se changea, puis embaucha son frère pour répéter une dernière fois les danses qu'elle avait apprises au cours ados organisés par le collège. Heureusement, Matt savait se débrouiller.
Bridget, elle, rentra un peu plus tard, vers sept heures. Elle était complètement stressée à l'idée de ne pas pouvoir préparer en trois quarts d'heure, le Bal commençant à huit heures. Alicia, elle retourna se mettre un peu de gloss et arranger sa coiffure, puis fourra le « matériel de survie » dans son sac à main : tube de gloss, mascara et mouchoirs.
Une quarantaine de minutes plus tard, Alicia, qui attendait, assise sur l'escalier, à côté de la porte, faillit s'évanouir lorsqu'elle entendit la sonnette tinter. Tremblante, elle ouvrit. Raphaël se tenait devant l'entrée, une rose à la main. Alicia le contempla en souriant.
Il était un peu plus grand qu'elle, et très beau. Ses cheveux châtains tombaient avec élégance sur sa nuque. Il avait les yeux d'un bleu clair très profond, et, lorsqu'elle le regardait dans les yeux, elle avait l'impression de plonger dans un océan d'euphorie. Son costard noir lui allait à merveille, et il adressa un sourire ravageur avant de la prendre par la taille.
Elle ne le savait pas, mais lui aussi l'admirait, elle, resplendissante dans sa robe rouge, ses longs cheveux blonds ondulés tombant gracieusement sur ses épaules comme une cascade dorée.
Ils attendirent tous les deux dehors, pendant quelques minutes, parlèrent de choses et d'autres et se complimentèrent mutuellement sur leur tenue, assis côte à côte sur un muret. Bridget et Eric les rejoignirent bientôt et tous les quatre montèrent dans la voiture. Pendant le trajet, afin de meubler la conversation, Bridget posait des questions au cavalier de sa fille. Alicia, elle, se sentait mal à l'aise. Elle n'aimait pas que ses parents soient en présence de celui qu'elle aimait. Heureusement, ils arrivèrent bientôt au gymnase de la ville où avait lieu le Bal.
Lorsque Alicia entra dans le hall, elle fut assaillie par un sentiment d'excitation intense : elle n'avait jamais vu le bâtiment sous un aussi beau jour !
Toute la salle avait été décorée par les soins de quelques volontaires. De grandes banderoles aux couleurs de la Denton High School, bleu clair et jaune, portaient les inscriptions « Bienvenue au Bal de fin d'année de Denton ! » ou bien « Bonne soirée à tous ! ». Des bouquets de ballons assortis avaient été accrochés un peu partout et des élèves en tendaient même à tous les gens qui se dirigeaient vers la salle omnisport où se déroulerait le bal.
De longues tables étaient alignées au fond de hall d'entrée. Dessus reposaient des assiettes ou saladiers garnis de milles et unes choses appétissantes. Tout à gauche étaient exposées les entrées : salades en tous genre, taboulés, macédoines, et crudités à volonté, ainsi que les tartes froides, comme les quiches ou les cakes au jambon. Puis venaient les deux machines à fabriquer des hot-dogs, installées à côté des sandwiches froids. Et enfin, le stand le plus appétissant proposait toutes sortes de délices : gâteaux au chocolat, au yaourt, quatre-quarts, tartes aux fruits ; également des crêpes au chocolat fondu, à la confiture, au sucre, au beurre ou au citron, et des gaufres saupoudrées de sucre glace.
Quelques pas plus loin se trouvait un photographe qui prenait des clichés des couples posant devant la toile de fond blanche. En ce moment même, c'était la pire ennemie d'Alicia, une jeune blonde nommée Brendy, qui jouait les stars provocantes devant l'objectif, au bras d'un garçon aussi aguichant qu'elle.
« Elle en fait vraiment des tonnes, celle-là. Et la longueur de la robe, mon Dieu ! » pensa Alicia, avant de suivre Raphaël vers la salle omnisport, toujours main dans la main.
Ils s'élancèrent aussitôt sur la piste au rythme d'un rock endiablé. « Un, deux, trois et quatre, cinq et six » compta Alicia dans sa tête, pour exécuter les pas de base en rythme avec la musique. Le couple enchaîna les passes : espagnol, corbeille, tour américain, tour danseur,…jusqu'à ce que la musique s'arrête, Alicia se cambrant simultanément. Les danseurs soufflèrent pendant quelques secondes, puis repartirent de plus belle, tandis que la sono entamait les premières notes d'un tango.
Après quelques salsas, rocks, tango et cha-cha-cha, le DJ mit un slow : le premier de la soirée. Raphaël enlaça Alicia par la taille et la pressa contre lui avec délicatesse. La jeune fille ferma les yeux de bonheur.
« Ca fait longtemps que j'attend un slow, dit son cavalier, à la moitié du morceau.
- Vraiment ? Pourquoi ?
- Pour ça » répondit-il simplement. Il se pencha sur Alicia et l'embrassa passionnément. Celle-ci fut parcourut d'un frisson de plaisir, suivi d'une sensation tellement merveilleuse et indescriptible !
« Je t'aime » lui glissa t-il doucement dans l'oreille, lorsque leurs lèvres se furent enfin séparées.
Un peu plus loin, Eric était consterné.
« Regarde ! s'exclama t-il
- Et alors ? répondit Bridget. Ce n'est plus une petite fille ! Elle a seize ans, c'est parfaitement de son âge.
- Mais…comme ça, devant tout le monde !
- Oh là là ! Laissons-les s'aimer et faisons plutôt pareil. »
Et elle embrassa son mari.
Après encore maintes danses, Alicia et Raphaël, qui n'avaient pas encore mangé, se dirigèrent vers le buffet. Il prit deux hot-dogs et en offrit un à Alicia, ainsi qu'une assiette de salade composée. Il emmena ensuite la nourriture sur les gradins, laissant à sa cavalière de l'argent pour acheter des boissons. Celle-ci acheta deux Coca-cola. Mais lorsqu'elle se dirigeait vers Raphaël, quelqu'un la poussa par derrière, et elle renversa un des gobelets sur…Brendy.
« Espèce de connasse ! rugit-elle. Tu l'as fait exprès.
- Non je te jure. On m'a poussée.
- Raconte pas n'importe quoi, sale pétasse ! Tu vas voir, je vais me venger, salope ! » explosa t-elle.
Heureusement, sa robe était noire. On ne voyait pas vraiment la tâche.
« T'as vu ? demanda t-elle à Raphaël
- Ouais. Bah, elle l'a bien mérité ! Par contre vu que j'ai plus de monnaie, on va devoir se partager le Coca qu'il reste.
- Oh, pas grave ! »
Après ce léger repas, ils allèrent au stand de photographie et posèrent, heureux et amoureux, devant l'objectif.
Ils retournèrent ensuite sur la piste de danse, enchaînant, valses, salsas, rock, slows, tangos et sambas, jusqu'à ce que Alicia se rende aux toilettes pour une opération remaquillage, aux trois quarts de la soirée. Là-bas, elle retrouva Elsa et Leila, une autre amie, qu'elle n'avait pas vues de la soirée, puisqu'elle avait passé son temps avec Raphaël.
« Alors comment ça va ? demanda Elsa ?
- Bien, bien, et vous ? répondit-elle tout en se remettant du gloss.
- Aussi. Tu sais que tu t'es déjà mis plein de filles à dos tout-à-l'heure ? enchaîna Leila, un sourire taquin aux lèvres.
- Pourquoi ?
- Embrasser langoureusement la super-canon du lycée c'est pas un super bon plan pour se faire des amies ! plaisanta Elsa.
- Ah, ça ! Je préfère mille fois embrasser Raphaël et ne pas avoir de nouvelles amies plutôt que d'en avoir plein sans le toucher. Et vous, vos cavaliers ?
- On te racontera ça plus tard, tu vas te faire attendre auprès de ton chéri ! »
Lorsque Alicia sortit, un slow avait déjà commencé. Elle se dépêcha, se frayant un chemin entre la foule pour rejoindre la piste de danse sans trop faire attendre Raphaël. Mais à peine eût-elle franchit la porte de la salle de Bal qu'une main lui tapota l'épaule. Elle se retourna et découvrit avec horreur le visage du Harceleur, comme elle l'appelait.
Le Harceleur s'appelait en réalité Marvin et n'était qu'un pauvre élève de la classe de Alicia, qui l'aimait depuis la première année de collège. En fait, le pauvre garçon n'avait aucune chance. Boutonneux, les cheveux longs, de grosses lunettes rondes et des vêtements ringards sur le dos en permanence, il était la risée du lycée. Bien sûr, il n'avait pas réussi à se trouver une cavalière et était donc venu seul.
« Tu veux bien danser avec moi ? demanda le garçon, découvrant des dents qui semblaient avoir été plantées dans ses gencives par un aveugle.
- Euh…Eh bien, je suis désolée mais j'ai promis ce slow à mon cavalier…répondit-elle, donnant la première excuse qui lui passait par la tête.
- Je crois qu'il est déjà occupé » répliqua Marvin, en désignant quelque chose du menton.
Alicia pivota sur ses talons pour apercevoir Brendy dans les bras de Raphaël. Même si elle ne voulut pas se l'avouer, elle ressenti un léger picotement au cœur, accompagné d'une pointe de jalousie mêlée à de la haine. Son regard se reporta sur le pauvre Marvin, qui attendait, gonflé d'espoir. Par pitié, Alicia accepta finalement de danser avec lui.
Un peu plus loin, les parents de la jeune fille dansaient, serrés l'un contre l'autre. Bridget avait posé sa tête sur l'épaule d'Eric, qui, lui, embrassait amoureusement sa dulcinée dans le cou. Lorsqu'il releva la tête, ce fut pour apercevoir le cavalier de sa fille embrasser une autre, puis Alicia lâcher le boutonneux qui lui servait de cavalier, et se mettre à courir hors du gymnase. Il lâcha lui aussi sa cavalière pour se lancer à la poursuite de sa fille, mais Bridget, qui elle aussi avait vu la scène, le retint fermement.
« Je ne pense pas que ce soit avec toi qu'elle ait besoin de parler, expliqua t-elle, en désignant du menton Raphaël qui s'élançait à présent vers la sortie.
- Mais…tu as vu ce que ce connard a fait ! Il a osé tromper Alicia sous ses yeux !
- Tout de suite les grands mots ! Ce n'est pas un adultère, tout de même !
- Mais, pense un peu à Alicia, imagine comme elle doit être bouleversée.
- Oui, je pense à elle. Mais je crois aussi qu'elle ne voudrait pas qu'on s'en mêle, alors laisse la régler ses affaires toute seule.
- très bien. Mais si elle nous fait des reproches après, tu lui diras que c'était de ta faute.
- Ok, ok. »
Alicia courait. Elle était à présent sortie du gymnase et ne savait pas où elle allait. Tans pis si elle se perdait, mais il fallait qu'elle courre, loin de là, loin de Raphaël. Soudain, une main lui attrapa le bras. Elle prit peur et voulut se débattre, croyant à une attaque d'un inconnu, mais l'homme ne lâcha pas prise. Elle arrivait à peine à distinguer les contours de son visage, dans l'obscurité de la rue.
« Lâchez-moi ou je hurle, vociféra t-elle
- Du calme, Lili, c'est moi, Raphaël, lui répondit une voix familière.
- Toi ! Comment oses-tu m'appeler comme ça après ce que tu m'as fait, lui cracha t-elle à la figure.
- S'il te plaît, écoute moi. Et calme-toi. Je n'y suis pour rien ! C'est Brendy qui m'a sauté dessus. Elle m'a dit que le moment était venu de se venger de toi, et elle m'a embrassé avant que je ne puisse faire quoi que ce soit… »
Il avait l'air sincère. Alicia ne put retenir ses larmes. Raphaël la prit dans ses bras, et elle sanglota doucement sur son épaule, bercée par les caresses du garçon.
« Tu sais pourquoi je t'ai choisie toi comme cavalière ? demanda t-il, après un long moment.
- Non, murmura Alicia, les yeux encore embués de larmes.
- Parce tu es l'une des rares qui ne me fait pas les yeux doux, qui ne cherche pas à m'adresser la parole le plus possible en une journée. Je déteste les filles qui me tombent dans les mains comme ça. J'avais pas mal de choix, c'est vrai, mais je t'ai demandé à toi. Tu m'as séduite avec ton indifférence, ta beauté, ton naturel. Tu ne cherches pas à te mettre en avant, et tu n'es pas comme toutes les autres. Tu es unique…C'est toi que j'aime… »
Il caressa sa joue en effaçant une larme qui coulait, puis se pencha vers elle. Elle ferma les yeux, sentit son souffle et son doux parfum se rapprocher. Leurs lèvres s'effleurèrent brièvement pendant une seconde, puis à nouveau, pendant plus longtemps. Alicia sentit son cœur exploser puis fut envahie par une sensation de bonheur intense. C'était encore mieux que la première fois, pendant le Bal. Elle pria pour que ce baiser dure éternellement, et avait l'impression que si par malheur leurs lèvres se séparaient, elle mourrait. Tous ses sens étaient en éveil, savourant chaque instant, chaque seconde de l'ivre exaltation qui la parcourait.
Réponse aux reviews :
wolwiegirl : non, non, je t'assure, elles ne partent pas dans des endroits si différents que ça ! Je sais déjà, où, quand et comment je vais les réunir, mais pour vous il faudra attendre encore quelques chapitres...
Laura : oui je vais la continuer. Je posterai la première partie du chap 6 d'ici la fin du mois, lol !
